Le petit rat de l'opéra [libre] Terminé

Sam 14 Jan 2012 - 12:06

Léna se redressa lentement et jeta un coup d'oeil furtif à sa montre. Aujourd'hui après sa séance d'étude à la bibliothèque la jeune fille avait en tête d'aller danser dans le gymnase. Elle y serait en sécurité et pourrait y danser sans que personne ne la regarde. Un sourire se dessina sur son visage délicat. Elle referma son livre et le rangea avant de quitter la bibliothèque, à cet heure-ci l'école était déserte et l'obscurité régnait dans les couloirs.
C'était une ambiance sinistre qui lui valut un frisson qui la parcourut des pieds à la tête.

Léna ouvrit doucement la porte du gymnase et y pénétra, révélant la salle grâce à la lumière. Il y avait tous ce dont elle avait besoin, des miroirs, des barres de danses. Elle déposa ses affaires personnelles et se rendit dans les vestiaires pour se changer. Lorsqu'elle portait ses vêtements de danses c'était comme-ci elle se transformait. Elle qui était une jeune femme transparente devenait un magnifique cygne. Ses longs cheveux noirs serrés dans un chignon au-dessus de son crâne dégageait la vue de sa nuque. Son port de tête altier lui donnait un air noble.

Elle pénétra à nouveau dans le gymnase avec de petits pas rapides exécutés sur la pointe des pieds. Elle pouvait sentir cette joie qui parcourait son corps dès qu'elle dansait. Elle remarqua un post de radio et elle l'alluma. Une musique douce comme l'eaux des rivières qui coulent, son corps réagit de lui-même. Chacun de ses mouvements étaient fluides et délicat tandis qu'elle enchaînait mouvements après mouvements pour suivre le rythme de la musique. Léna rayonnait, elle existait lorsqu'elle dansait. Elle ne pouvait qu'être rayonnant avec son justaucorps qui collait à ses formes comme une seconde peau.Léna n'était plus une petite fille, c'était à présent une jolie jeune femme au corps enviable pour ses courbes généreuses et fermes.

Soudain, elle eut envie de se faire plus présente, d'essayer quelque chose de nouveau. Jusqu'ici elle n'avait dansé que sur de la musique classique, mais elle voulait essayer de danser sur un rythme plus soutenu. Elle fouilla dans la pile de CD posé à côté de la radio et y lança un disque. C'était un rythme hybride entre le hip-hop et le jazz, une mélodie qui fit battre son coeur. Une fois de plus son corps reprit le dessus, ce fut une explosion. Ses mouvements bien que gracieux se firent également plus osé plus aguicheur. Lorsque la dernière note résonna dans la salle, elle fut en parfait grand-écart.

Elle essuya d'un mouvement aérien les perles de sueur qui naissaient sur son front dégagé. Son coeur battait encore à l'effort et chacun de ses muscles étaient à présent détendu. Sa respiration était forte comme-ci elle avait couru un marathon. Elle se leva avec légèreté et s'avança vers les barres de danses disposées le long du mur où il y avait également des miroirs. Elle se regarda tout en s'étirant, se rappelant les toutes premières leçons de danse qu'elle avait suivie où elle jouait avec son reflet. Une jumelle parfaite qui la suivait comme son ombre et retraçait chacun de ses mouvements. Le sourire permanent qu'elle portait lorsqu'elle vivait sa passion s'étira encore plus. Elle jouait comme une enfant avec son reflet et bientôt le gymnase fut envahi d'un rire doux. Danser et se regarder dans le miroir tenter d'échapper à la pression sur vos épaules. Léna pouvait sentir les joies de l'insouciance renaître en elle.

Bondissant avec aisance et légèreté comme-ci elle avait été montée sur des ressorts. Léna jouissait de la liberté qu'elle ressentait en ce moment, elle avait la sensation de voler. Elle aimait danser, car la danse exprimait bien plus que de simple-mot, la danse c'était sa façon à elle de briller et de montrer ce qu'elle était à l'intérieur. Personne ne pouvait le lui enlever, car sa façon de danser lui était personnelle et inimitable.

Mais tous ce qui décolle du sol finit toujours par retomber et lorsqu'elle retomba avec grâce, le bruit de la porte couinnant car venant d'être ouverte la ramena à la réalité. Elle se retourna d'un geste vif pour voir qui avait osé la surprendre.

Sam 14 Jan 2012 - 13:30

Fleur était dans le gymnase pour une raison qu’elle ne comprenait pas très bien elle-même. On lui avait dit que des élèves s’amusaient à venir au gymnase en dehors des heures de sport et pendant les cours. Le problème était qu’il pouvait leur arriver n’importe quoi et certain outil du gymnase pouvait être dangereux. Fleur ne comprenait pas vraiment pourquoi on couvait autant les élèves alors que n’importe quel adulte avait droit de mettre sa vie en danger. Dans tous les cas, elle fit ce qu’elle devait faire et passa au gymnase pour vérifier s’il était vide. Son travail était d’autant plus ironique qu’en tant que sourde elle devait passer par toutes les salles pour être sûr qu’elles soient bien vide. Cette fois-ci le gymnase, dans toute son immensité, semblait bien vide. Elle allait repartir quand elle vit de la lumière dans la salle de danse. Elle s’approcha et regarda par la petite fenêtre qui pouvait bien être à l’intérieur. Son esprit biblique lui souffla le mot d’ange. C’était un ange qui dansait avec toute l’élégance dont il était capable. Fleur attendit, hypnotisé par ces mouvements qui laissaient deviner une musique qu’elle ne pouvait pas entendre.

Malgré tout, elle finit par reprendre ses esprits, elle devait au moins lui dire que c’était interdit, pour faire semblant d’assurer ses responsabilités de professeur, même si elle détestait ce genre d’intervention. Alors Fleur ouvrit la porte au moment où celle-ci retomba sur le sol d’un geste gracieux. En la voyant se retourner avec vivacité, elle se sentit comme un intrus qui détruisait quelque chose de beau. Pour ne pas laisser le silence s’installer, Fleur sortit un papier avec marqué à l’indélébile noir « BONJOUR »

Sam 14 Jan 2012 - 15:10

Léna détailla la jeune personne qui venait d'apparaître, une petite blondinette était plantée en face d'elle. Léna se sentit gênée que quelqu'un ai pu la voir à son insu c'était pire que si elle avait été surprise dans son bain. Lorsqu'elle dansait, elle laissait tomber son masque et jusqu'ici à part Rafaëla personne n'avait pu la voir danser. Elle baissa le visage au sol tandis qu'elle savait qu'elle allait devoir quitter cet endroit. Si elle avait pu y rester et danser pendant toutes la nuit cela aurait été magnifique, mais elle devait redevenir la reine de glace. Elle releva doucement la tête lorsqu'elle remarqua que la jeune fille ne disait rien et elle tomba sur un morceau de papier ou était noté un gros bonjour. Léna n'ouvrit pas sa bouche, mais lui répondit avec un signe gracieux de tête.

Cette jeune fille, elle l'avait déjà croisée dans les couloirs et elle savait pour avoir écouté une conversation entre des élèves qu'elle était sourde et professeur aussi. Léna la regarda de plus près comme-ci la jeune femme était une sorte de bête curieuse. Elle était beaucoup plus petite qu'elle et ressemblait davantage à une adolescente qu'à une adulte, mais elle était pourtant professeure et même si leur âge devait être proche, Léna devrait se montrer polie pour ne pas avoir de problème. Elle qui avait jusqu'ici réussit l'exploit d'être totalement transparente aux yeux des autres n'avait aucune envie que les élèves commencent à s'intéresser à elle.

Léna soupira dépitée, elle savait très bien qu'elle ne devrait pas être en ce lieu, mais si elle ne pouvait pas danser au moins une fois de la journée c'était comme-ci on lui enlevait l'air de ses poumons. Cette passion était tellement encrée en elle que dès qu'elle se levait elle ne pensait qu'à la fin de la journée où elle pourrait faire quelques pas de danse. Léna se sentit idiote, elle n'avait jamais dialogué avec une personne sourde. Léna se sentait maladroite et elle n'aimait pas ça. Avant que cela ne tourne au vinaigre, elle s'avança en réduisant la distance qui les séparait. Puis elle sentit une douleur monter dans sa jambe, c'était comme-ci son muscle était bloqué sans doute une crampe. Cela lui arrivait souvent lorsqu'elle sollicitait autant ses muscles. Elle se sentit perdre l'équilibre et voulut déposer son poids sur son autre jambe malheureusement cela ne se passa pas aussi bien qu'elle l'aurait souhaité. Un mouvement maladroit qui lui valut de percuter de plein fouet le mini-professeur et de lui tomber sur le poil. Automatiquement elle se sentit rougir, gênée par une telle maladresse, elle ne resta pas plus longtemps sur la jeune fille et roula de l'autre côté. Malgré la douleur qui torpillait son mollet, ses traits étaient restés impassible. Lorsqu'elle étudiait à l'école de ballet royal, on lui avait apprit à ne jamais faire passer autre-chose qu'un sourire sur scène. Elle défit son chausson de danse et commença à masser son mollet. Son pied était rougi, tordu et abimé par autant d'année de danse.

Lorsque la crampe fut enfin disparue, elle reporta son attention sur la jeune professeure qu'elle avait écraser. La panique l'envahi et si elle lui avait fracturé quelque chose ? Elle oublia même la surdité de la jeune femme. Elle s'en rapprocha à quatre pattes et essaya de la relever, elle se sentait perdre son sang froid. Ce n'était pas qu'elle était lourde mais étant plus grande et plus généreuse que la jeune professeure qui lui paraissait être aussi rachitique qu'une planche à repassé, elle savait qu'elle aurait pu lui faire mal surtout à cause de l'impact.

" Je suis vraiment désolée, je n'ai pas fait exprès ! Vous n'avez pas mal ? Pouvez-vous vous relever ? " demanda-t-elle rapidement sans même prendre la peine de respirer.

Sam 14 Jan 2012 - 16:02

Fleur était contente d’être tombé sur une fille comme Lena. Maintenant qu’elle pouvait prendre le temps de détailler son visage, celui-ci avait quelque chose de familier. Elle l’avait déjà vu plusieurs fois dans les couloirs mais n’avait aucune idée de son âge ni de sa classe mais elle se souvenait avoir eu cette même impression la première fois qu’elle l’avait vu. Un peu comme si une poupée venait de prendre vie, sa peau lisse et pâle, son corps élancé, elle avait toutes les caractéristiques physiques d’une danseuse et d’une poupée. Fleur aurait pu tomber sur bien pire comme ces racailles dont elle avait entendu parler, qui faisaient de la musculation et n’hésitaient pas à recourir aux mains quand la situation les dérangeait. Face à elle, Fleur n’avait rien à craindre.

La chute de Lena apparut évident à Fleur qui avait l’habitude de chercher les informations avec les yeux, elle tendit les bras pour essayer de la rattraper mais celle-ci lui tomba dessus d’elle-même, l’envoyait directement dire bonjour au parquet. Le temps de se remettre de ses esprits et de constater qu’elle avait plus mal aux fesses qu’autre chose, Lena avait déjà enlevé ses chaussons de danse dévoilant ses pieds. Fleur en garda une impression étrange, l’illustration de l’expression « c’est le prix de la réussite ». C’était le genre d’expression qui ne lui signifiait rien tant qu’elle n’avait pas une image en tête. L’excellence avait bien un prix, tout comme Fleur avait souffert pour apprendre à parler. Dans son cas elle regrettait l’énergie qu’elle y avait accordé, ce n’était pas forcément le cas pour tout le monde.

" … exprès ! Vous n'avez pas mal ? Pouvez-vous vous relever ? "

Fleur fronça un sourcil, elle n’avait pas regardé ces lèvres tout de suite et semblait donc avoir perdu une partie de la phrase mais le reste n’était pas trop difficile à comprendre. Enfin pas trop, ce n’était pas non plus la chose la plus facile qu’elle avait eu à faire dans sa vie. Puis elle éclata finalement de rire, de son rire clair comme de l’eau. Elle fit « oui » de la tête et se releva en s’appuyant sur un bras. Une fois debout, elle pu constater qu’en effet elle n’avait rien, sa cheville s’était tordue dans un angle peu recommandable mais pas au point de faire une entorse. Un mal à la hanche laissait penser qu’elle aurait un gros bleu mais rien de plus. Fleur écrivit sur son carnet, le sourire toujours aux lèvres « Je suis plus solide que j’en ai l’air » Puis sur une autre « et toi ? Tu veux aller à l’infirmerie ? »

Sam 14 Jan 2012 - 17:37

Le visage d'habitude neutre de Léna se changea pour afficher une expression troublée alors que la jeune professeure riait aux éclats. Elle ne savait pas si c'était le fait du ridicule de la situation ou tous simplement parce qu'elle était soulagée qu'elle n'aie apparemment rien de grave, mais elle rejoint le rire de cette fille. A présent seul les tintements harmonieux de leur fou-rire se faisaient entendre dans la salle de danse.

Puis, la blondinette se releva apparemment sans trop d'effort mais Léna remarqua un léger doute,la jeune blonde se mit à écrire sur un carnet pour ensuite lui tendre.Léna s'accroupit devant les jambes de la jeune femme et palpa les côtés en regardant le visage de la professeure pour y voir si une expression de douleur s'y installait, mais rien heureusement. Léna agrippa doucement le carnet pour lire ce qu'il y avait de noté. Elle ne put s'empêcher de rire lorsqu'elle vit la remarque de la jeune professeure. En vérité, elle-même était beaucoup plus solide qu'il n'y paraissait, car si son corps était fin et élancé il était aussi assez musclé dû au fait qu'elle avait pratiqué un sport depuis sa plus tendre enfance.
Parce que contrairement à ce que certain pensait la danse classique était un domaine qui demandait beaucoup de pratique, d'endurance et de musculature n'était pas danseuse qui voulait.

Léna fit non de la tête lorsqu'elle vit la question de la jeune femme. L'infirmière ne serait pas là et puis, elle n'allait pas appeler une ambulance pour une petite crampe. Léna tendis sa main pour avoir le bic, une fois obtenu elle se mit à écrire d'une manière appliquée et soignée.
"Vous êtes certaine de ne pas vouloir faire de constat et appeler nos polices d'assurances ?" Demanda-t-elle avec un sourire espiègle, elle se permettait de faire de l'humour à présent c'était nouveau ça.

Une idée germa dans sa tête et elle écrivit avec application :

"Il fait froid dehors, pour me faire pardonner de vous avoir écrasé je vous offre une boisson chaude êtes-vous d'accord ?" Léna arborait à présent un visage détendu et souriant. La perspective d'un bon chocolat chaud la rendait de bonne humeur également, elle avait assez bossé pour mériter de prendre une petite collation. En plus, Léna n'avait pas encore rencontré beaucoup de personnes sur l'île.

Jeu 19 Jan 2012 - 19:16

"Vous êtes certaine de ne pas vouloir faire de constat et appeler nos polices d'assurances ?"

Fleur recommença à sourire alors qu’elle venait à peine d’arrêter, le fait d’être professeur et elle l’élève ne changeait rien pour cette fille qui ne se considérait même pas comme un vrai professeur. Pour elle c’était juste deux personnes parlant ensembles, sur un pied parfait d’égalité. Son esprit était tellement loin de toute forme de hiérarchie que le concept ne lui arrivait même pas à l’esprit.

La française reprit son stylo et son carnet en faisant un grand « oui » de la tête. C’était peut être un a-priori très français mais Fleur était persuadée qu’on discutait mieux autour d’une boisson ou d’un plat. Chez elle il y avait toujours eu la tradition de la table, l’assiette du pauvre à noël, les repas de famille à se faire exploser le ventre. Avec évidemment sa mère au fourneau et son père en train de lire le journal sur un fauteuil en cuir. Aujourd’hui c’était une conception de la famille très arriéré que beaucoup dénigrent, Fleur le ferrait probablement avec plus d’entrain si elle n’avait pas autant baigné dans cette idée, mais les habitudes sont tenaces. Tout ça pour dire qu’elle acceptait avec joie. Mais elle ne savait pas vraiment où aller, prendre des décisions n’était pas son fort. Elle passa outre ce problème en proposant à Léna de passer devant d’un signe de la main. Elle fut soudain prit d’un doute, sortit de nouveau son carnet qui ne restait jamais bien loin et griffonna « Léna c’est ça ? » Elle avait entendu son nom dans le détour d’un couloir, de la bouche pleine de gâteau d’un collègue, ce qui n’était pas vraiment une valeur sûr.

D’une certaine façon, Fleur était impatiente de se poser quelque part, communiquer serra plus facile une fois assise en face d’elle.

Ven 20 Jan 2012 - 12:54

Léna hocha doucement la tête lorsque la jeune fille lui demanda si Léna était bien son prénom. La jeune danseuse se demanda tout de même comment, la professeur avait pu l'apprendre ? Elle aurait tout le loisir de le lui demander une fois assise autour d'une bonne boisson bien-chaude. Léna saisit doucement le carnet et y marqua " Je vais vite me changer sinon je risque le rhume! Attendez-moi je reviens !" Ecrit-elle. Elle se dirigea dans les vestiaires et se changea pour des vêtements simples, une jupe de couleur noire, des bas opaques noir également et un pull à col roulé blanc cassé. Elle chassa les mèches de ses cheveux en les attachants avec une barrette, rangea sa tenue de danse dans son sac et sortit de la pièce. Pour ne pas faire sursauter la jeune fille, elle se fit voir directement en avançant devant-elle avec légèreté.

Léna avait toujours une démarche posée et gracieuse et peu importe ce qu'elle faisait, elle semblait toujours avoir l'air d'une princesse. Marchant tête haute, elles s'avancèrent en dehors du gymnase fermant une bonne fois pour toute la porte du gymnase. Les flocons de neige flottaient doucement porté par la brise glacée avant de s'agglutiner les uns aux autres pour former une couverture d'un blanc immaculé qui semblait scintiller comme des diamants.

La jeune danseuse, avant de s'élancer plus loin, sortit son grand parapluie bleu foncé qu'elle plaça au-dessus de leur tête. Ainsi, aucun flocon de neige n'irait mouiller leur cheveux. Elles se dirigèrent d'un pas lent vers le chachitsu, un salon de thé où l'on pouvait trouver de délicieuses pâtisseries. Léna ouvrit la porte et la tint tandis que la jeune femme rentrait à son tour dans l'établissement. Elles s'installèrent confortablement à la table.

" Au fait je ne vous ai même pas encore demandé comment vous vous appeliez ? Ou encore comment dois-je vous appelez ?" Ecrivit-elle avec un doux sourire sur ses lèvres. Ensuite, elle entreprit de regarder ce qu'elle avait envie...un bon chocolat chaud, elle en rêvait. Léna oublia presque que la demoiselle était malentendante et elle demanda doucement " Vous prenez quoi ?" puis, elle remarqua et elle avança sa main pour prendre le carnet et marquer. "Désolée, vous prenez quoi ?"

Jeu 26 Jan 2012 - 16:51

Fleur regarda Léna partir puis le carnet d'un air amusé. D'un côté c'était très agréable d'avoir tous ses détails, c'était comme si elles pouvaient se parler, avec tous les rajouts que le permet la parole et d'un autre côté, c'était beaucoup de place et de temps pour un simple "attends 5 minutes". Bien sûr, fleur ne regrettait pas la page utilisé, au contraire, c'était comme si une phrase orale s'était collé sur le papier pour toujours, elle perdait son côté éphémère, emporté par le vent. Mais cette effet valait aussi pour les signes de manière générale, une conversation orale disparait avec le temps alors qu'écrit, elle en reste une trace aussi longtemps qu'on le désir. C'était un petit côté qui n'était pas désagréable mais qu'elle oubliait parfois.

Quand Fleur la vit revenir, elle n'hésita pas une seule seconde sur son identité, son pas léger et ses longs cheveux était reconnaissable entre 10.000 et c'était d'ailleurs pour ça qu'elle connaissait son prénom, ou plutôt qu'elle avait voulu le connaître. Cette fille avait une allure différente de la moyenne et qui attirait l’œil. Fleur qui s'était toujours qualifié de gracieuse était une véritable pintade à côté de cette fille qui glissait sur le sol plus qu'elle ne marchait. C'était une impression qu'elle avait déjà vu sur plusieurs danseuses mais ça lui faisait toujours autant d'effet.
Dehors il neigeait mais pourtant il ne faisait pas si froid, juste assez pour que la neige tienne mais il n'y avait pas de vent froid à congeler les os. Pourtant, l'idée de manger quelque chose de chaud ne lui déplaisait pas, manger chaud quand il fait froid c'était presque ... orgasmique. Cette idée la renvoya directement au péché capital de la gourmandise et elle se promit de ne pas abuser de son désir de gâteau bien chaud et bien fondant.

Fleur reprit le carnet mais elle n'écrit pas tout de suite, hésitant sur la réponse.

"Disons Fleur peut importe la situation mais tu me tutoie à l'extérieur de l'établissement. Les Madame Salmon ça me fatigue."

Fleur ne la regardait pas alors elle ne sut pas qu'elle lui avait parlé, il lui sembla vaguement sentir un souffle chaud mais quand elle leva la tête, elle se fit simplement ravir le carnet pour y gagner un nouveau petit mot. Elle ne comprenait pas d'où venait l'excuse mais elle se dit qu'elle devait avoir parlé... peut être. En fait elle n'avait pas le temps de vérifier à chaque fois si on lui avait vraiment parlé, ça faisait coulé beaucoup d'encre pour pas grand chose. Fleur pointa le dessin du mi-cuit au chocolat sur la carte de Léna puis elle pointa son index vers la danseuse, on pouvait clairement lire sur ses lèvres qu'elle disait "et toi ?"

Ven 27 Jan 2012 - 11:00

[ On va là : https://yuri-etiopia.1fr1.net/t2050-petits-plaisirs-sucrespv-fleur#36258 ]