Une soirée pour la décoincer... [Terminé]

Iris se fit facilement une place parmi les gamines, n'hésitant pas à donner un ou deux coup d'épaule discret et à se répandre en fausses excuses. Elle avait déjà assisté à des concerts de métal où le pogo était de mise, à côté de ça, cette discothèque était un jeu d'enfant, d'ailleurs rempli d'enfant. Sa place prise, Iris put tout comme Keyah se laisser entrainer par le rythme de la musique, laisser son corps bouger en toute liberté. Avec les jeux de lumières, tantôt flash rapide tantôt presque inexistant, Iris se sentait complètement déphasé, loin de toute réalité. Bien sûr, il restait son italienne, et c'était peu de dire qu'elle ne la quittait pas des yeux, elle la dévorait carrément. Cette fille savait se servir de son corps, peut être grâce à ses compétences en cirque ou alors à une capacité naturelle. Iris réussissait à comprendre deux trois mots dans la chanson, c'était de l'italien elle en était sûr, mais elle ne parlait pas un mot de cette langue. Au contraire, Keyah semblait parfaitement dans son élément, c'était un plaisir à voir.

La musique changea, elle aimait beaucoup moins pitbull mais cette chanson en particulière était pas mal. En fait, à y réfléchir, pour une discothèque, c'était pas trop mal. Il aurait pu y avoir des chansons de Claude François ou tout autre musique qui lui donnait envie de partir en courant et boire de l'acide. Un flot de fille arriva, rien que de voir la première l'écarter de SON italienne, elle détestait ça. Alors quand elle vit une deuxième puis une troisième, c'était au dessus de ses forces, elle tendit le bras et...et non, Keyah l'avait devancé et l'attirait vers elle. Iris sourit à cet échange de pensée. Et aussi au contact plaisant qu'elle avait maintenant. Elle sentit le rouge lui monter aux joues comme une gamine de 15 ans. Cette proximité lui rappelait constamment qu'elle la trouvait extrêmement désirable, comme un leitmotiv physique impossible à arrêter.

Effet augmenté par les paroles de Keyah qui, si elles les devinaient plus qu'elles ne les entendaient, souffler agréablement à son oreille. Si la française parlait très mal l'italien, elle était par contre très douée en Anglais. La musique ralentit, les dernières notes étaient beaucoup plus douce, c'est à ce moment là qu'Iris alla s'emparer des lèvres de l'italienne, longtemps désiré. Elle se colla un peu plus contre elle pour ne pas être touché par le mouvement de la foule qui allait et venait entre deux chansons. Si ses oreilles étaient bonne, c'était une musique de David guetta. En fait elle n'écoutait pas spécialement, mais elle ne pouvait pas enlever ce rythme minable et cette horrible voix. Elle n'aimait pas cette chanson. Elle s'écarta un moment des lèvres de Keyah puis de son corps tout entier pour lui lancer un regard qui voulait tout dire, plein de désir et de passion. Elle voulait s'en aller, avec elle, dans un endroit plus tranquille.

C'est ce moment là que choisit une fille pour accoster Keyah, elle devait faire à peut près la taille d'Iris mais son visage adulte laisser entendre qu'elle avait finit de grandir. En fait, et ce malgré la lumière, elle avait l'air très belle et aux courbes très harmonieuses. Par accoster il fallait comprendre "se déhancher sensuellement contre l'italienne en écartant Iris d'un coup de hanche discret". Ne vous trompez pas, Iris était une grande pacifiste, elle était contre toutes formes de violence, autant verbale que physique. Mais entre l'alcool, la mauvaise musique et la lumière épileptique, elle fut tenté de lui mettre son poing dans la figure. Celui qui avait dit qu'une fille était moins emmerdé dans une boîte gay devait être le même idiot qui disait que la fac n'était que de longue vacances. Au lieu de mettre en pratique ces pensées violentes, Iris se contenta d'agir fourbement en appuyant sur l'épaule de l'intrus pour qu'elle se retourne pendant qu'elle même retournait dans les bras de Keyah. C'était chasse gardée.

Iris était aux combles de la joie quand Keyah reprit possession de ses lèvres. C'était un petit pas pour l'homme mais un grand pas pour... oui bon peut être pas jusque là. Mais si l'italienne avait changer de proie, Iris en aurait prit un sacré coup dans l'égo. Celui ci, lui donna la folle envie de lancer un majestueux majeur à la vue de cette fille mais, sans même avoir à la regarder, elle se doutait qu'elle avait déjà déguerpit. Keyah venait de choisir, les jeux étaient fait et insister n'aurait été qu'une preuve de stupidité profonde.

Pour un peu, cette fille aurait fait oublier à la française le profond intérêt qu'elle portait à Keyah, son baiser le lui avait rappelé, jetant à grand coup de pelle du charbon dans la machine de son désir. Si bien que quand elle rompit le contact et lui prit la main pour la faire sortir de la foule, Iris avait déjà complètement oublié l'existence de cette fille mais se reconnecter petit à petit à la musique, mettant des pensées sur les rythme répétitif qui arrivait jusqu'à ses oreilles. "J'aimerai trop" était une musique particulièrement superficiel mais qui lui plaisait quand même, justement parce que le chanteur était un anti-héros par excellence. Cependant elle avait d'autres projets en tête et ne comptait pas rester 3 minutes de plus pour attendre la prochaine chanson, elle se contenta de fredonner les paroles jusqu'au moment où elles sortirent enfin de cette foule compact qui braillait les paroles en bavant sûrement dans leurs tête de la même manière que le chanteur dans le clip. Elle trouva quelque chose de pathétique à cette idée, oui, s'identifier à un loser était l'apogée de la nullité.

Où tu veux, je te suis.

Iris frissonna quelque peu en sentant le souffle chaud de sa voix contre son oreille. Elle chercha vite un endroit romantique mais aussi propice à un libération des corps mais les plus beau était trop emprunt du souvenir d'Adrianna, pour rien au monde elle n’emmènerait Keyah à un endroit où quelqu'un d'autre l'avait déjà emmené, c'était une question de principe. Quand elle sortit, tenant la main chaude de Keyah dans la sienne, elle ne savait toujours pas où elle voulait aller, c'est quand une petite brise froide vient s'engouffrer dans ses vêtements et qu'un petit cris échappa de sa bouche que l'idée lui sembla limpide.

- Tu as le choix, source chaud ou ma chambre.

Iris s'étonna elle même t'entendre sa voix, après tout ce temps à hurler dans réussir à s'entendre, c'était vraiment assourdissant, le silence.