Une soirée pour la décoincer... [Terminé]

(déjà si vous étiez à la discothèque ce serait plus simple, non ? :d)

Iris s'était réveillé tard contrairement à son habitude et le soir, elle se retrouva devant la télé en ayant aucune envie de dormir, bien sûr, il fallait que les programmes soit tous plus ennuyant les uns que les autres. Comment était-il possible de trouver des séries policières minables même dans un monde qui à sa façon n'existait pas ? C'était surréaliste.
La française s’apprêta à sortir au bar mais se ravisa, n'ayant pas spécialement envie de rester assise à boire ou à contempler un spectacle de strip tease. Elle avait envie de bouger et de se vider un bon coup. L'ennuie avait quelque chose de terrifiant, Pascal avait bien raison. Et Giono encore plus quand Langrois fume un dynamite tant il s'ennuie. Passage qui d'ailleurs l'avait beaucoup fait rire.

Ses pas la menèrent finalement à la discothèque qui, comme un samedi soir qui se respecte semblait pleine. Bien sûr, ça n'avait rien d'une discothèque parisienne, c'était plutôt une petite boîte gay. Rester à savoir si les mœurs étaient les même que sur terre. A savoir danser avec 3g d'alcool dans le sang et finirent dans le lit d'une inconnue. Sous ses airs littéraire et poète, c'était aussi une adepte du coup d'un soir et de la beuverie, voir de l'orgie. En fait, elle n'avait pas beaucoup de moral. Ce soir là elle portait une robe noir assez simple mais faite pour les petites poitrines, qui restait petite malgré son soutien gorge triple rembourrage. Elle alla s'assoir au bar et commandé une vodka, jugeant au passage la qualité de la marchandise.

Iris remarqua une jeune fille qui allait se caler au bar, assez mignonne mais sacrément trop jeune. En fait, la plupart des filles ici étaient trop jeune, à croire que la moyenne d'age du village était 17 ans. Adrianna ne l'avait jamais tant manqué, la terre non plus. Elle finit sa vodka cul sec, se disant que dans un certain état d'ébriété elle serait moins regardante.

C'était sans compter la sublime créature qui entra et vint se poser au bar pour commander un modeste Coca. Oui, Iris lisait assez bien sur les lèvres. Elle avait un air très mystérieux, très adulte, de même que son physique, même s'il était camouflé par des vêtements simples, avait tout ce qu'il y avait de plus adulte. La française décida qu'elle avait trouvé sa proie et commença à s'approcher discrètement, elle ne voulait pas paraître aussi lourde que certaine autre qu'on pouvait entendre glousser à 100 mètres.
En chemin, elle croisa le regard de l'autre jeune fille, qui avait l'air hypnotisé par la même fille qu'Iris, finalement, elle changea de programme mais pas de destination.

- Salut, toi aussi t'as rien d'autre à faire que d'échouer dans une boite remplie de fille en rûte ? T'as un ticket.

Puis elle pointa Rusha sans même la connaître. L'idée n'était pas de lui enlever tout espoir mais au contraire, de voir ce que le mélange allait donner. De toute façon, ce n'était pas dans une ambiance pareil qu'elle allait trouver la femme de sa vie. Plutôt dans une bibliothèque.

Iris haussa les épaules, la musique commençait à lui marteler le cerveau comme une noix sous un marteau. En fait, elle savait qu'elle ne s'amuserait pas ici. Ce n'était pas assez dévergondé et en même temps pas assez intellectuel. Elle allait finir vieille fille, si jeune.

- Je ne sais pas pourquoi, je sens que tu n'es pas une grande littéraire. Vas-y voir un peu ce qu'elle attend de toi. Si j'étais toi je l’emmènerais ailleurs.

Iris gardait l'oeil sur le reste de la salle, ne perdant pas tout à fait espoir. Elle remarqua une fille qui les regardaient. Ou plutôt, qui jonglait entre mademoiselle robe blanche et l'endroit ou se trouvait la française. Elle mit sa main à brûler que c'était une amie de la demoiselle, si c'était une soirée organisé, la technique de drague n'était pas très bonne, jeter l'amie au milieu de la cage au lion et attendre que l'un d'eux s'intéresse à elle, quel temps gâché. Après, vu leurs ages respectifs, elles ne devaient pas avoir une grande habitude de ce genre des soirées, il fallait être indulgent. Mais quand même, un apprentissage à coup de HIMYM ne serait pas de refus.

Iris poussa délicatement l'inconnue brune vers son ticket, pour lui donner du courage, avant d'elle même aller voir celle qui les épiait.

- Salut, tu veux qu'on surveille la progression de l'histoire ensemble ?

- Ah, je vois, amour à oublier ? C'est vraiment cool de ta part de la protéger comme ça, on dirait une soeur.

Iris savoura ce petit retour à l'adolescence, la douce époque où les amis se protégeaient comme une nouvelle famille, avec des sentiments les uns pour les autres aussi pure que la vie le permet. Cette fille assise à côté d'elle, les yeux rivés vers son amie, était exactement le type de personne qu'elle avait en tête. Un type qu'elle n'avait jamais vraiment été, ayant toujours été avec des gens plus âgé, buvant leurs paroles d'adultes au lieu de profiter de son innocence. Avec le recul elle avait compris que c'était, avec la liberté, la chose la plus précieuse au monde.

- Non je la connais pas, mais elle a pas l'air d'être du genre à faire souffrir une fille. Elle a l'air perdu ici !

La française avait élevé la voix, couvrant un éclat de rire proche du gloussement de volaille. Le mot qui lui venait à l'esprit était "pintade". Elle avala une gorgé de son cocktail, se surprenant à sentir un gout de noix de coco alors qu'elle avait commandé autre chose. En fait, les serveuses devaient sûrement donné les boissons au hasard, elles ne les différentier peut être même pas. C'était plutôt amusant, une sorte de roulette russe des papilles.

- Tiens...

Iris avait parlé par habitude, sa voix avait été noyé dans le bruit ambiant comme une goutte d'eau dans la mer. Les deux filles qu'elles regardaient s'était levé et se dirigeaient vers la sortie. Comment l'ami allait réagir ? Allait-elle les suivre ou bien rester là ? Le suspense était à son comble, presque intenable.
En les suivant du regard, elle vit cette fille au bar, le teint mâte et les vêtements très claire. Peut être était-ce parce qu'elle semblait être la seule adulte dans ce monde de gamine, ou bien parce que sa peau était de la même couleur que celle d'Adrianna, qu'Iris essayait tant bien que mal d'oublier.

- Je serais bien resté avec toi mais ta copine se barre. Si un jour tu t'ennuies on ira reprendre un verre ensemble !

Elle accompagna ses mots d'un clin d’œil et se leva, tendant un papier avec son numéro de téléphone. Chose qu'elle avait toujours sur elle quand elle sortait. Ce n'était pas une proposition de partie de jambe en l'air mais bien un simple verre, si l'information était mal passé, alors tant pis.
Iris s'approcha de Keyah avec une démarche assez sensuelle, ou plutôt, avec une grande assurance.

- Je t'offre un verre ?

Iris sourit, bien contente de ne pas s'être fait rejeté. Pourtant elle y avait crut une seconde quand la fille l'avait jaugé du regard une petite seconde de trop. Une barmaid vint vers elles, la française ne se fit pas avoir deux fois et ne s’égosilla pas pour commander, puisque de toute façon elles auraient une commande aléatoire. La preuve en était qu'elle avait dit n'importe quoi et que la fille avait hocher de la tête comme si elle connaissait bien le produit. Il fallait surtout espérer que la fille aimait les surprises autant qu'Iris.

- Je m'appelle Iris et toi ? T'es à Etiopia depuis longtemps ?

La jeune fille profita du fait qu'elle était juste à côté d'elle pour la regarder elle aussi avec plus d'attention. La lumière était très mauvaise, le blanc ressortait beaucoup et le sombre était beaucoup plus sombre, en fait, elle paraissait tout droit venir d’Afrique avec cette éclairage. Mais elle avait sûrement la peau beaucoup plus claire. Ses cheveux était sombre et lisse mais un éclat particulier sans dégager. Il fallut un peu de temps pour qu'Iris se rende compte qu'ils étaient violet. Ca c'était quelque chose de particulièrement intéressant. En fait, cette fille avait tout pour lui plaire, il ne restait plus qu'à voir si elle était rustre ou sensible à l'art. Même si elle avait un peu l'impression de lui faire un interrogatoire en règle.

- Et tu fais quoi dans la vie ?

La commande arriva, deux vodka orange. Pas mal le jeu du hasard. Iris entama sa troisième boisson de la soirée, savourant le fin voile flou qui commençait à lui coller aux yeux. Elle n'était pas du genre à faire n'importe quoi quand elle avait bu, et elle tenait bien l'alcool. En fait, le seul effet que la boisson avait sur elle était de la rendre un peu plus elle même c'est à dire encore plus authentique, encore plus ouverte de corps et d'esprit et surtout encore plus joyeuse. Elle réagissait aussi un peu plus lentement, à peine.

Iris hocha la tête. Elle aussi avait perdu toute notion du temps et aurait été incapable de dire depuis quand elle était arrivé ni même le jour de la semaine. Et encore moins celui de l'année, chose finalement très reposante. La jeune fille se félicita encore une fois de savoir lire en partie sur les lèvres, dans une discothèque c'était très plaisant. Même si certain mot lui échappait. Pourtant elle ne fit rien pour retenir Keyah, savourant plutôt cette proximité pour faire connaissance avec le fond de ses yeux clairs et la douce odeur qui s'échappait de sa peau.

A mesure qu'elle écoutait sa réponse, aussi longue que passionnante, ses yeux se remplir d'un éclat pétillant. Cette fille avait réussi en quelques mots à accrocher la française à sa voix comme l’énonciation d'un livre peut nous couper à la réalité. Maintenant elle n'avait plus juste envie de passer la soirée avec, elle avait envie de la connaître. Vivre d'une passion dans le but si noble de faire sourire les gens correspondait parfaitement aux pensées d'Iris, la citation de Benigni était juste une des plus belles qu'on ai formulé dans le monde. Elle n'en savoura que mieux sa vodka. Puis vint le moment où elle devait répondre à la question, dire ce qu'elle faisait ou plutôt ne faisait pas.

- Je suis... Euuuh... En fait je suis écrivain, et à côté j'enchaine les travailles pour toucher un peu à tout, je trouve qu'il y a tellement de métier dont on a à apprendre que c'est dommage de s'arrêter à un seul jusqu'à sa vieillesse. Et puis, il faut accumuler pas mal de savoir pour écrire quelque chose qui suscite l'émotion chez le lecteur. Parles moi encore de toi.

Iris regretta un peu le ton impératif qu'elle avait employer mais elle avait vraiment envie d'en savoir plus sur cette fille qui avait piqué sa curiosité, elle n'avait pas encore assez bu pour perdre son intérêt pour l'art tel qu'il soit.

(désolé, c'est une peu brouillon mais j'ai du mal à réfléchir u__U)

Iris allait finir son verre quand Keyah se mit à parler, elle resta un moment le geste en suspens, très concentré sur ce qu'elle disait pour ne rien raté, avant de reposer son verre. Elle avait vraiment le don de l'accroche avec ses citations bien choisies et sa pudeur qui parlait de tout sans donner aucun détail. Ce n'était pas qu'Iris ne s'intéressait pas à tous ce qu'il y avait de caché entre les mots, mais plutôt que sa curiosité n'avait pas oublié qu'elles se connaissaient depuis 5 minutes. C'était elle finalement la plus pudique, Keyah avait l'air d'avoir vécu une longue vie avant d'arriver ici, a contrario d'Iris qui avait réussit à se préserver de tous les plus grands traumatismes de la vie.

La française hocha encore une fois la tête à la fin du discours, c'était vrai que même si l'endroit était plus tranquille, beaucoup de filles restaient triste, surtout au début. Même Iris avait eu du mal, le tout premier jour elle avait réussie à se persuadé qu'elle était enfermé par une horde de femme vampire et qu'on allait la dévorer toute crue à la nuit tombé. Aujourd'hui elle se sentait bête d'avoir eu de telles pensées, mais Etiopia n'avait rien d'accueillant aux premiers abords, c'était beaucoup de changement d'un coup et parfois sans aucune préparation mental.

Keyah approcha sa main de son oreille, endroit naturellement sensible qui la fit rougir quelque peu. Voir un billet en sortir avait quelque chose de magique qui lui arracha un sourire, malgré le côté assez banale du tour. En fait, sans la petite blague qui suivit elle n'aurait pas autant aimé le geste, dans ces conditions il était très amusant. La voir susurrer à l'oreille de la barmaid piquait sa curiosité, elle était impatiente de voir le résultat et savait qu'il serait bien choisit. De toute façon elle n'était pas difficile en matière de boisson.

- Si je savais le faire, moi aussi j'arrêterais pas.

Iris vit arriver la fameuse commande. Sa bouche forma un joli "o", elle avait complètement oublié l'existence de ces deux produits qui pourtant, marié ensemble, donnaient un excellent résultat. Elle les but cul sec aussi, en même temps que Keyah en fait. C'était peut être la vodka qui arrivait dans le cerveau ou bien le dit cerveau qui prenait les devant mais Iris commençait vraiment à voir très flou. Dommage, sinon elle aurait demandé un nouveau tour à l'italienne.

- Parler de moi... Je ne sais pas trop quoi dire en fait, j'ai vraiment une vie banale. Je suis française, mes parents aussi. J'ai fait des études de lettres, même si c'est en disgrâce ces dernière années, de toute façon je n'étais pas très douée, je passais mon temps à lire des œuvres hors programmes et je ne faisais jamais mes devoirs en temps voulu, toujours au moins une semaine en retard. En fait je suis plutôt insouciante, j'allais beaucoup aux cafés littéraires avec des amis pour se lancer dans de grand débat et refaire le monde. J'aime beaucoup la citation de Balzac : "L'insouciance est l'art de se balancer dans la vie comme sur une escarpolette, sans s'inquiéter du moment où la corde cassera." C'est peut être à cause de cette histoire de corde qui casse que je suis ici, au final.
< Enfin voilà, comme promis j'ai eu une vie bien banale. Tu viens danser plutôt ?

Iris se leva et tendis la main vers Keyah, au stade d'ébriété où elle était, la musique n'avait aucune importance, elle ne faisait plus la différence entre deux morceaux.