Psychédélique [Libre]

Emily avait passé toute sa journée au parc, assise sur un banc, à regarder les gens passer et à contempler les oiseaux dans le ciel. En même temps elle repensait encore et encore à le trahison dont elle avait été victime. On lui avait volé ses idées, c'était un peu comme un viole, ça faisait mal. Mais le pire, c'est que personne ne la croyait quand elle disait que c'était ses idées, elle avait beau leur dire dans les détails toute sa théorie, pour les gens elle savait tout cela, car elle avait travaillé avec son professeur et l'avait aidé dans ses recherches et elle cherchait juste à se faire remarquer. C'était dur de se retrouver comme ça, avec son rêve brisé. Son téléphone portable sonna, elle regarda qui l'appelait. C'était son père.

"Décidément, il n'y a pas moyen que je puisse être tranquille..."

C'était encore son père qui essayait de la contacter pour qu'elle oublie son "stupide" rêve et qu'elle le seconde dans la famille. Elle en avait plus que marre de tout cela. Elle décida d'éteindre son portable et se leva du banc où elle était assise. Il était déjà dix-sept heures passés, il était temps pour elle de rentrer à son appartement. IL ne faisait pas chaud dehors, mais pour elle c'était supportable. Elle traînait des pieds, à moitié motivée. *Pourvu qu'il n'est envoyé personne pour venir me chercher...* Elle finit par arriver dans le complexe où se trouvait son appartement, le loyer n'était pas cher et plutôt pas mal, enfin compte tenu du prix. Il lui offrait une belle vue sur un jardin très bien entretenu. C'était drôlement calme pour une fois, même trop, mais elle préféra ne pas y prêter attention, de toutes façons, elle avait la tête ailleurs.

Elle préféra prendre les escaliers, c'était plus long, mais elle préférait aussi cela, ça lui donnait plus de temps pour rêvasser, avant d'être chez elle, dans ce lieu où elle avait passé bon nombre de nuits blanches. Elle arriva enfin devant sa porte, elle sortit et ses clés et au moment où elle allait entrer, la porte s'ouvrit, un homme en sortit et lui demanda si elle était bien Emily Mortimer, il avait un brassard de police, donc elle répondit que oui. A ce moment-là, elle eut à peine le temps d'apercevoir son appartement retourné sans dessus dessous, avant que l'homme n'appelle ses collègues et essaie de l'attraper. Elle n'avait aucune idée de ce qu'il se pouvait bien se passer. Très rapidement, on lui passa les menottes en lui disant qu'elle était accusée d'avoir assassiné la femme de son ancien professeur. On lui dit aussi qu'elle avait le droit de garder le silence et que tout ce qu'elle dirait pourrait être retenu contre elle.

Totalement sous le choc de cette accusation, elle fut embarquée au commissariat le plus proche. Là-bas, en attendant son interrogatoire, elle fut mise dans une cellule, toute seule. Elle y reprit ses esprits, se repassa le film et compris aussitôt qu'elle était victime d'un coup monté, surement par celui qui lui avait volé ses idées, après tout il lui avait déjà demandé de le couvrir auprès de sa femme pour aller on ne sait trop où. Malheureusement, encore une fois, cela serait sa parole contre la sien et avec l'histoire du vol, elle était sûre de perdre. Elle était en train de perdre espoir, quand soudain un portail apparut dans sa cellule. Elle était plutôt du genre rationnel et septique, en voyant ce portail elle se demanda si elle était devenue folle, mais bon, après tout, ce qu'il y avait derrière ce portail serait peut-être mieux qu'ici dans cette cellule.

Une fois de l'autre côté du portail, elle se retrouva sur ce qui ressemblait à la place d'un village.

"Pas mal mon délire..."

Une des choses sur c'est qu'il faisait froid. Même carrément très très froid. Le village d'habitude si vivant était maintenant tapissé de neige. Pas non plus la grande tempête qui recouvre absolument toute surface, faisant se confondre le trottoir et la chaussée. Mais quand même il y avait bien quelques petits centimètres d'épaisseur par endroit. Ce qu'il y avait de bien c'est que l'absence de voiture (à part le bus) ne détruisait pas ce joli spectacle. En ville d'habitude, la neige des trottoirs devenait marron comme s'il s'agissait de boue, les routes absolument immondes et en plus ça favorisait le verglas. Malgré tout, ce paysage immaculé de neige pouvait laisser les adorateurs de la ville dans un état proche de la tristesse. C'était le cas de Hiro qui détestait la campagne et la nature. Mais elle s'était faite à ce village et finissait par en apprécier la petite taille.

De temps en temps elle aimait retourner près du portail, pour se rappeler sans nostalgie de la vie qu'elle menait avant. Une vie misérable où elle devait voler son pain, où elle s'était laissé glissé dans la luxure parce qu'elle ne croyait plus en l'amour, où elle ne pouvait pas vivre sans ses doses de drogues. Et sa vie encore plus lointaine où elle était l'esclave de ses parents riches, la poupée qu'on affiche mais à qui on ne laisse aucune liberté qui aucune place pour l'erreur. Ici elle avait une petite amie magnifique qui ne souhaitait que son bonheur, sans rien attendre de trop exigeant. Si peu exigeante qu'elle avait tout accepté au début puis qu'elle avait su se ravir du moindre de ses pas en avant et lui pardonner les pas en arrière.

Malheureusement, ou heureusement tout dépendait du point de vue, le portail était un lieu surprenant où une fille perdue pouvait arriver n'importe quand. C'était parfois très sanglant, parfois déprimant et parfois juste un peu étrange. Une fille arrivait justement, elle ne semblait pas à deux doigts de mourir. Restait à savoir si c'était une folle furieuse ou bien une gentille fille. Hiro avait suffisamment donné en matière de colérique, si elle se faisait envoyé chier plus de 3 fois, elle abandonnerait sans se poser de question.

- Yop. Bonjour, vous êtes perdu ?

Belle entrée en matière Hiro ! La jeune fille n'avait pas la moindre idée du sens que pouvait avoir le mot "diplomatie" ou encore "tact". Pour un peu elle balancerait toute l'explication de but en blanc sans réfléchir à ce que pourrait bien penser la pauvre fille qui devrait l'écouter. En fait elle se demandait si évité les mots "magique" et "sans retour" ne serait pas une idée lumineuse.

- Fait pas chaud, hein ?

- Yop. Bonjour, vous êtes perdu ?

La personne qui lui posa cette question était une jeun fille, très certainement plus jeune qu'elle, elle faisait à peu près sa taille et possédait de long cheveux noirs. Emily regarda une fois de plus, à sa façon, elle semblait bien particulière cette fille, surtout avec sa façon de parler. Cela rappela à Emily une de ses anciens patients, elle aussi était jeune, avec un esprit un peu rebelle, qui en vérité cachait un triste passé. Mais bon, maintenant, elle n'avait plus de patient, plus cabinet où travailler et avec la réputation qu'on lui avait faite, elle était sûre de ne pas pouvoir trouver de place où que cela soit. Que ne donnerait-elle pas pour avoir la simple possibilité de pouvoir refaire sa vie ? N'importe quoi, elle ne demandait que cela et ce pseudo de rêve semblait pouvoir lui offrir cela.

"Bonjour..."Elle s'interrompit, car elle ressentait quelque chose d'étrange qui émanait de ce lieu inconnu où elle était à présent. *Décidément j'ai de plus en plus de mal à croire que c'est un rêve, c'est bizarre, j'ai l'impression que quelque chose, mais je ne sais absolument pas quoi, mais cela essaie de me rassurer*Puis elle ajouta à l'attention de l'inconnue : "Mouais... je crois bien que je suis perdue. Aurais-tu l'amabilité de me dire où l'on ait ? J'avoue que j'étais... ailleurs et je me suis retrouvée ici, j'aimerai bien croire que c'est un rêve, mais j'ai le sentiment que ce n'en ait pas un. Et pourtant, je ne suis pas du genre à croire à la magie."

Aux mots qu'elles venaient de dire, elle rigola, car oui, elle n'était vraiment pas du genre à croire en toutes ces superstitions et ces soi-disant théorie toutes plus loufoques les unes que les autres. Voyant qu'on la regardait comme une curiosité, elle s'excusa et expliqua à l'autre jeune fille que c'était surement dû à la fatigue.

- La magie c'est comme dieu, c'est pour les mauviettes qui croient pas assez en eux.

Hiro disait ça tout en se grattant négligemment le sourcil. Puis l'idée lui vint que son interlocutrice pouvait être une croyante, elle regarda rapidement ses vêtements, cherchant une croix, un slogan "i love jesus" ou tout autre signe lui indiquant si oui ou non elle était susceptible de l'avoir blessé. Elle avait encore beaucoup de chose à apprendre en matière de relation sociale. Fermer sa gueule pouvait être un bon premier point.

- Enfin, c'est mon avis après tout, chacun fait ce qu'il veut. Quoi qu'il en soit, on est à ... Etiopia. C'est un petit village de... Avec des ...

Elle avait beau se creuser la tête autant qu'elle pouvait, Hiro ne trouvait aucune explication plausible à ce village et n'arrivait donc pas à le décrire. Lui parlait de la lettre qui l'attendait sur son lit serait déjà admettre qu'elle était attendu. Et rien dans le village n'était normal, il se trouvait nul part et partout, était composé exclusivement de fille égarée et on ne pouvait pas faire un pas en arrière. Hiro soupira, de toute façon il fallait bien lui expliquer la vérité, et puis elle n'avait pas l'air de paniquer donc avec un peu de chance la pilule passerait très bien.

- En fait, pour dire vrai, et même si c'est dur à croire, c'est un village qui s'ouvrent à celle qui n'ont plus rien à perdre. Je dis "celle" parce qu'il ne s'ouvre pas aux hommes. Donc je ne sais pas ce qu'il t'es arrivé mais bienvenue à Etiopia.

Hiro ouvrit grand les bras vers le village, accompagnant son geste d'un "tadaaa". Elle avait beaucoup de mal à présenter le village normalement, si on le lui avait expliqué comme ça, Hiro aurait collé une droite à celle qui l'aurait accueillit. Il se trouve qu'elle était arrivée malade, très affaiblit et la police aux fesses. Elle n'était donc pas en position de se plaindre, même si elle l'avait fait malgré tout.

Décidément, cette jeune fille n'avait pas sa langue dans sa poche et elle semblait aussi avoir la même opinion que Emily sur tout ce qui était religieux ou magique. Elle fut surprise de se voir inspecter de la tête au pied, mais dans un sens ça collait bien au personnage. Elle se ravisa un peu sur ce qu'elle venait de dire et apporta une autre information capitale à Emily, le lui où elle se trouvait à présent, cet endroit s'appelait Etiopia. Emily voyait bien que sa "guide" semblait avoir du mal à organiser ses idées. Elle en profita pour faire quelques pas pour regarder ce qui l'entourait. Elle était donc sur une place où il y avait plusieurs bâtiments, en très très grand qui ressemblait à un hôtel, un autre plus petit où il était écrit "Mairie", puis encore un autre, qui faisait plus centre hospitalier.

- En fait, pour dire vrai, et même si c'est dur à croire, c'est un village qui s'ouvrent à celle qui n'ont plus rien à perdre. Je dis "celle" parce qu'il ne s'ouvre pas aux hommes. Donc je ne sais pas ce qu'il t'es arrivé mais bienvenue à Etiopia.

Elle était donc dans un village étrange, nommé Etiopia où seul les personnes de sexe féminin pour entrer et la seul entrée était un portail, lui aussi étrange. La juen inconnue lui montra alors le village qui s'ouvrait à elle avec un grand "tadaaa".

"Eh bien merci de m'accueillir ici à Etiopia. J'ai un peu de mal à croire à toute cette histoire, qui semble un peu tiré par les cheveux, mais j'ai le sentiment que tu es plutôt honnête avec moi, malgré que tu es un peu de mal pour communiquer avec les autres, je me trompe ?" Elle fit une pause, regarda un instant vers le ciel et souffla un bon coup. "Et qu'est-ce qu'on y fait à Etiopia ? Le village fonctionne comment ?"Ce rappelant soudainement les bonne manière qu'on lui avait inculqué, elle se présenta. "Au fait, je m'appelle Emily Mortimer, c'est un plaisir de te rencontrer. Et toi, comment t'appelles tu ?"

Hiro lui jeta un regard des plus dubitatifs, avec une pointe de méprisant. Non elle n'avait aucun mal à communiquer avec personne. Qui était cette fille pour sortir ce genre de phrase avec encore moins de tact qu'elle même ? C'était comme si elle était persuadée de tout savoir et d'avoir le droit et tout dire, peut être même de tout faire. En fait ce comportement lui disait quelque chose, il s'approchait d'un schéma qui lui était plus que familier. Si elle ne lui répondit pas ce fut justement par curiosité à la connaître un peu plus, et elle fut servie. Hiro avait fait partie de la grande richesse japonaise et avait côtoyé le grand monde pendant l'essentiel de sa vie. Et justement, elle avait entendu parler de cette riche famille anglaise dont sa famille détenait quelques actions. Si c'était bien elle alors elle connaissait une petite partie de sa vie.

- Mortimer ? De la famille anglaise ? Je m’appelle Hiromushi Honjô.

Hiro n'y avait pas réfléchit mais si elle se trouvait à Etiopia, c'est qu'Emily ne voulait probablement plus entendre parler de sa famille, ou quelque chose comme ça. Un peu comme Hiro qui, au début, détestait dire son nom de famille de peur qu'on fasse le lien avec ses parents et surtout son grand père.

- Enfin bref, ici on fait un peu ce qu'on veut. Disons qu'il y a de la place pour tout le monde donc je ne sais pas ce que tu faisais avant mais tu peux continuer. Et pour les informations pratiques, il y a une chambre d'hôtel qui t'attends dans le grand bâtiment là bas, il y a une lettre sur ton oreiller avec tout bien expliqué.

- Mortimer ? De la famille anglaise ? Je m’appelle Hiromushi Honjô.

Apparemment, même ici elle était connue, enfin le nom de sa famille. Elle n'avait pas honte de sa famille, elle voulait juste pouvoir être libre de ses choix. *Honjô ? Hiromushi Honjô ?* Ce nom lui disait quelque chose, elle alla rechercher dans sa mémoire lien entre ce nom et elle. Elle se rappela alors d'un voyage au Japon avec ses parents quand elle était petite. Elle était alors âgée de six ans et demi. Elle avait découvert une nouvelle culture assez différente de la sienne, mais ses parents firent en sortes que cela se passe bien pour elle. En fait durant ce voyage, ils étaient allés chez une grande famille japonaise, la famille Honjô. La maison était un peu agitée, car on attendait avec impatience la naissance de la future héritière. La coïncidence semblait trop belle pour être vraie. En même temps, elle était à présent dans un endroit quelque peu étrange, donc après tout pourquoi pas. Mais elle se rappela ce que Hiromushi lui avait dit plus tôt. "c'est un village qui s'ouvrent à celle qui n'ont plus rien à perdre" Il était donc certainement préférable de ne pas aborder ce sujet, cependant elle voulait quand même clarifier quelque chose.

"Oui j'appartiens bien à la fameuse famille Mortimer, tout comme toi tu appartiens à la famille Honjô. Cependant, je ne pense pas que nos noms soient d'une quelconque importance ici, donc faisons comme s'il n'en était rien." Elle tendit la main à Hiromushi. "Enchanté, je m'appelle Emily." Ainsi, elles se représentèrent et même si cela peut vous paraître bizarre, c'était surement la meilleure chose à faire compte tenu de leurs noms.

Sa nouvelle connaissance lui avait aussi indiqué, qu'ici on était assez libre et qu'il y aurait de fortes chancse qu'elle puisse reprendre son travail. Mais ce qui la surprit le plus fut d'apprendre qu'elle était "attendue", apparemment, elle avait déjà une chambre dans la grande bâtisse qu'elle avait vu plus tôt et une lettre dans cette chambre, était censée tout lui expliquer. Elle remercia Hiromushi pour son accueil et pour les informations qu'elle avait su lui donner et se dirigea vers le fameux "hôtel".

[j'avais la flemme de clôturer, honte à moi u__U]

Hiro préférait ça aussi, son nom elle l'avait longtemps oublié et maintenant qu'elle l'acceptait de nouveau, celui ci n'avait plus la même résonance. Ici être une Honjô, une Mortimer ou n'importe qu'elle autre famille à la fortune colossale ne voulait plus rien dire. Hiro tendit la main vers Emily et la serra.

- Enchanté, Hiro.

Depuis un certain temps qu'elle était ici, Hiro ne s'était presque jamais dit qu'elle avait en face d'elle quelqu'un d'intéressant. C'était le cas pour Emily, elle ne semblait pas niaise et stupide comme la majorité des filles du village, elle n'avait pas non plus l'air dépressive ou hystérique. C'était peut être dû à son age, elle avait une maturité que même Hiro ne pouvait qu'observer et non ressentir. Grandir était une expérience qui l'attirait de plus en plus, rien que pour savoir ce que ça faisait.

- J'espère que tu t'intégreras bien, enfin j'en doute pas trop.

Hiro était tenté de lui faire encore un signe de la main de loin mais c'était peut être un peu trop pour quelqu'un qu'elle venait tout juste de rencontrer. De toute façon, vu la taille du village, elle la recroiserait sûrement plusieurs fois.