A la découverte du monde. [Suite - Privée: Mei Kimurazaki & Elleynah Den Adel.]

Elleynah marchait aux côtés de Mei. Elle appréciait la compagnie de la jeune fille, et cette promenade avec elle la réjouissait. Elleynah ne cessait de passer sa main droite dans ses beaux cheveux couleur ébène. La jolie fleur violette qu'elle avait dans les cheveux l'enveloppait d'une odeur printanière qu'elle aimait particulièrement. La brise se leva, faisant voler de petites fleurs et du pollen. Écartant les bras, elle se mit à tournoyer sur elle même et rit. Enfin, elle s'arrêta, et regarda Mei de ses beaux yeux gris. Pendant un instant, elles restèrent l'une en face de l'autre, sans bouger, sans parler, comme hypnotisées. Elleynah fut la première à se reprendre.

- Regarde, dit-elle en montrant quelque chose du doigt. Est-ce que c'est la serre?!

En effet, un peu plus loin, se dressait un magnifique bâtiment qui avait l'air aussi ancien que le moulin, mais qui avait tout autant de charme. La bâtisse était entièrement vitrée, et des plantes grimpantes envahissaient la parois. A travers la vitre, et même à cette distance, on pouvait apercevoir une multitude de couleur semblable à celles de l'arc-en-ciel. Enfin, c'est ce qu'elle pensait. Elle n'avait jamais eu l'occasion de voir un arc-en-ciel. Quand elle y réfléchissait bien, il n'y avait pas beaucoup de belles choses sur lesquelles elle avait déjà pu poser son regard envoûtant. Mais ça n'allait plus durer. Elle ne faisait que découvrir de la beauté et de la magie, depuis qu'elle s'était mise en quête de découvrir le monde et ses merveilles.
Elle fit glisser une mèche noire derrière son oreille, sans quitter la bâtisse des yeux, et en se demandant quelles surprises l'avenir pouvait lui réserver.

Mei se mit à rire elle aussi quand Elleynah commença à tournoyer dans l'herbe. Quand Elleynah commence à parler, elle était encore dans ses rêves, et elle fit un petit geste de la tête qui fit bouger ses longs cheveux comme pour se réveiller. Mei appréciait Elleynah, elle l'a regarda encore un peu et se metta sur la pointe de ses peids pour pouvoir apercevoir le batiment:

"Hmmm... Oui!"

Elle prit Elleynah par la main, et sentit la bague qu'elle avait. Ses mains étaient douces et fines. Après avoir dans sa main celle d'Elleynah, et se mit à courir, l'emportant avec elle. Elles arrivèrent devant une des innombrables autres vitres, et tira d'un coup léger Elleynah vers les vitres, elle regarda à l'intérieur, et vu des fleurs magnifiques, des papillons virvoltants. Elle s'éloigna un peu de la vitre, et regarda autour d'elle, une fois la porte en vu, elle partit en direction de cette dernière sans lacher Elleynah. Elle stoppa juste devant la porte, lacha sa main et reprit l'autre, lui faisant une bise sur la main, et lui dit:

"Allez-y, chère demoiselle. Je vous y rejoinds."

Elle se mit à rire et entra à son tour. Elleynah avait l'air ébahie, Mei se pencha et vu une fleur bleue aux reflets rougâtre, elle se redressa et montra du doigt la fleur:

"Whaouh... Regarde cette fleur, elle est magnifique."

Mei regardit la réaction d'Elleynah, et lui dit:

"Tu viens d'où, toi?"

Elleynah avait du mal à lâcher Mei du regard. Elle avait des yeux... Magnifique, aurait-elle été tentée de dire. Mais l'adjectif lui paraissait encore bien faible. A chaque fois qu'elle la regardait, ses yeux gris, presque inexpressifs, se perdaient dans l'océan bleuté du regard profond de Mei. Ce regard lui rappelait une belle journée... Si belle...
C'était à la mi-juillet. C'était une des rares périodes où le père d'Elleynah s'absentait pour son travail. Sa mère profitait de ce moment de tranquillité pour emmener Elleynah à la mer. A cette époque, elle avait deux ans. Les "vacances" avaient débuté à merveille. Le soleil, les plages de sable blanc... La petite fille passait son temps à faire des châteaux de sables, ou à jouer au ballon alors que sa mère somnolait au soleil. Ennuyée, Elleynah envoyait le ballon le plus loin possible dans l'eau, et allait le chercher, trompant la vigilance de sa mère. Et puis il arriva ce qu'il devait arriver... La petite fille avançait dans l'eau, avec empressement. Elle voulait récupérer son ballon, et le lancer plus loin, toujours plus loin. Mais soudain... Shplouf! Elleynah s'était enfoncée comme une pierre dans l'eau translucide. Elle voyait le soleil à la surface, et puis son ballon... Si prêts, et pourtant inaccessibles. Et tout était devenu noir.
Au final, elle n'avait jamais su comment elle s'était sorti de cette mauvaise passe. D'ailleurs, elle n'y avait plus jamais repensé, à ça. Les yeux de Mei...

- Hmmm... Oui!

Elleynah redescendit brusquement sur terre. Oui quoi? Elle fronça les sourcils tandis que Mei la prenait par la main et l'entraînait à sa suite dans une course effrénée. Ce ne fut qu'une fois arrivée devant le bâtiment qu'elle se souvint. La serre! Elles étaient devant la serre! De prés, l'arc-en-ciel de couleurs qui se déchaînait à l'intérieur de la bâtisse vitrée était encore plus beau. Des papillons virevoltaient un peu partout, donnant à l'endroit un côté féerique. L'espace d'un instant, ses yeux retrouvèrent l'étincelle qui les rendaient si beaux. Mei la tira ensuite vers la porte de l'édifice. Même si elle était déstabilisée par la ferveur dont faisait preuve Mei, elle n'en était pas moins heureuse. Oui, elle était heureuse. C'était comme si elle renaissait. La partie antérieur de sa vie n'avait jamais été qu'un cauchemar trop réaliste, mais au fond, inoffensif. Et encore... Ce cauchemar avait laissé trop de trace sur son mental, trop de trace sur son corps pour qu'elle ne puisse entièrement l'effacer.

- Allez-y, chère demoiselle. Je vous y rejoins.

Décidément, cette fille était surprenante. Se reprenant, elle pénétra à l'intérieur de la serre. Elle en eut le souffle coupé. Derrière les vitres, les couleurs qui lui avaient paru si belles, si vives, étaient en réalité mornes et fades comparés à la réalité. Elle suffoqua un instant, vacilla, et du s'appuyer contre un mur pour ne pas tomber. Ce rêve si doux qu'elle avait fait tant de fois ce réalisait enfin... Comme quoi, aucun rêve n'était inaccessible. Elle se redressa, s'approcha d'une plante dont les formes rivalisaient avec les plus beaux chefs d'oeuvre. Elle caressa les feuilles aux teintes orangés, et se mit à rire. Elle ignorait pourquoi elle riait. Mais elle se sentait bien. Bien, et libre.

- Whaouh... Regarde cette fleur, elle est magnifique.

Elleynah s'approcha à son tour de la jolie fleur bleue aux reflets rougeâtre. Elle tressaillit. Comment tant de beauté pouvait être enfermée dans un seul et même endroit? Pourquoi toute cette merveille n'était elle pas un peu retransmise au reste du monde? La jeune fille trouva se sentiment d'être face à une injustice, complètement stupide. Elle se tourna face à Mei, sans pour autant détacher son regard de la fleur.

- Oui, magnifique... Souffla-t-elle.

Magnifique. Un mot qui ne revenait que trop souvent dans son vocabulaire. Après tout, savait elle réellement ce qu'il signifiait? Quoi qu'il en soit, le mot ne correspondait pas à ce qu'elle voulait dire. Elle aurait voulu décrire cette boule qui était née au niveau de sa poitrine, se sentiment qui se développait en elle peu à peu... Mais elle en était incapable. Elle n'avait jamais appris ces mots. Elle ne pouvait donc pas les utiliser comme elle l'aurait voulu.

- Tu viens d'où, toi?

La question la prit un peu au dépourvu. D'où elle venait? Elle n'était pas sûre de vouloir parler de ses origines à Mei. Elle n'en avait pas honte, bien au contraire. Mais parler de son petit hameau perdu au beau milieu des Pays-Bas lui semblait être une bien mauvaise idée. A nouveau, elle eut se réflexe de porter sa main droite à sa poitrine. Son pays. Elle y avait passé toute sa vie, jusqu'à présent. Tout son cauchemar s'était déroulé aux travers de ses beaux paysages. En parler à quelqu'un... Sûrement pas. En parler à Mei...

- Je viens... Je viens des Pays-Bas. De Hollande, en fait. Et... Et toi?

- Oui, magnifique...

Mei voulu y répondre "Un peu comme toi..." mais elle se tut et se contenta de sourire. Elle regarda quelques fleurs, et vu un papillon violacé passait juste devant elle, elle le regarda voler un peu, puis jeta un coup d'oeil à Elleynah, et commenca à rire en pourchassant le papillon. Il se posa sur une fleur, elle s'arrêta regarder la fleur, et avant qu'il ne recommence à virvoler comme une feuille un jour d'automne, elle l'attrapit dans ses mains, et revenu vers Elleynah en faisant très attention de ne pas lui froisser ses ailes fragiles. Arrivant en face d'Elleynah, elle la regardit et sourit tout en ouvrant ses mains. Le papillon resta quelques secondes posés, et reprit son vol. Elle posa une main sur l'épaule d'Elleynah et tourna autour d'elle en rigolant:

"J'aime beaucoup cet endroit!"

Elle s'arrêta derrière elle, d'un petit geste de la jambe elle se remit en face d'Elleynah.

"Je viens... Je viens des Pays-Bas. De Hollande, en fait. Et... Et toi?"

La Hollande, elle avait vu plusieurs photos de ce pays, qui était plutot joli. Elle hésita avant de répondre, et finit par le faire:

"Je viens de ...De Corée."

Mei hésita un peu sur sa phrase. Cela lui fit penser à sa mère, son pays. Toute la joie qu'elle avait sur son visage s'éteignit laissant place à la tristesse. Elle resta deux mintes dans cet état là. Et souffla un grand coup et recommenca à sourire. Elle prit à nouveau la main d'Elleynah, et l'emmena voir des fleurs.

"T'es arrivée comment à Etiopia?"

(H.R.P: Désolé du texte aussi court, mais c'est le soir (a) ^^)

Après qu'elle eût dit d'où elle venait, Elleynah se renferma sur elle même. La Hollande. Un pays magnifique. Elle l'aurait sûrement adoré si jamais elle y avait mené une vie ne serait-ce que normal. Une vie comme avait tous les enfants de son âge, en somme. Mais apparemment, Elleynah n'avait pas le droit au bonheur. Le destin la privait de ça, comme on prive un garnement de son jouet préféré. Sauf que le garnement en question, il avait fait quelque chose de mal, lui. Une bêtise, entre autre. Mais elle n'avait jamais rien fait de mal. Elle en était arrivée à croire que le simple fait qu'elle soit Elleynah Den Adel la rendait aussi dangereuse, aussi coupable que le pire des criminels. Pourtant, elle n'avait rien fait. Elle n'avait même pas choisi de s'appeler comme ça. Ni de tomber dans sa famille. Qu'avait-elle bien pu faire au destin pour qu'il se montre si médisant à son égard? Elleynah avait envie de pleurer. Elle ne comprenait pas l'acharnement démoniaque qui déchaînait la vie contre elle. Mei vint vers elle, lui montra un papillon dans ses mains. Il resta quelques instants sur les paumes ouvertes, puis il s'envola.Elleynah comprit alors. Elle était comme ce papillon. Créature fragile qui était restée trop longtemps enfermée dans les paumes du Destin. Aujourd'hui, le destin lui avait laissé l'opportunité de voir le ciel, et même mieux. Aujourd'hui, Elleynah pouvait prendre son envole. Il était temps pour elle de commencer une autre vie.

- Je viens de ...De Corée.

La Corée. Elle en avait beaucoup entendu parlé pour maintes raisons, toutes plus sinistres les unes que les autres. Mais elle n'avait aucune idée de ce à quoi le pays pouvait ressembler.

- T'es arrivée comment à Etiopia?

Elleynah se figea. Elle tourna le dos à Mei, et s'approcha d'un papillon qui était posé sur une fleur. Sans même qu'elle ne fasse quoi que se soit, le papillon se posa sur son doigt. Elle l'approcha de ses lèvres tout doucement, pensive. Elle ne voulait pas étaler sa vie. Mais elle devait en parler à quelqu'un. C'était important, si elle voulait oublier ce qu'elle avait subit. Le papillon agita ses ailes, mais resta sur son doigt, à quelques millimètres de sa bouche.

- C'était la nuit, souffla-t-elle. Mon oncle avait invité ses amis à la maison. Tous des hommes. A un certain moment, il m'a fait venir dans le salon, où ils se trouvaient tous. Ils ont commencé à me déshabiller, et...

La voix d'Elleynah s'éteint brusquement dans sa gorge. Des larmes coulaient sur ses joues. Elle était toujours de dos. Elleynah ne voulait pas que Mei la voit pleurer. Mais elle ne pouvait pas arrêter. Elle en était incapable.

- Ensuite, reprit-elle après s'être calmée, ils ont cru que j'étais morte, et m'ont jeté dans le lac prés de chez mon oncle. J'étais sur le point de me noyer, puis le portail m'est apparu.

Elle ferma les yeux, faisant son possible pour maîtriser ses sanglots.

Elleynah semblait ne pas vouloir répondre à la question de Mei. Cette dernière pensa directement que cela lui rappeler des mauvais souvenirs. Pendant que Elleynah approchait le papillon de ses lèvres, Mei s'approcha d'elle etn lui souffla à l'oreille:

"Si tu ne veux pas le dire, ne le dis pas. Tu n'es pas obligé."

Mais lorsque le papillon était à quelques milimètres de sa bouche, elle commenca à lui raconter la façon dont elle était arriver dans ce mystérieux village:

"C'était la nuit. Mon oncle avait invité ses amis à la maison. Tous des hommes. A un certain moment, il m'a fait venir dans le salon, où ils se trouvaient tous. Ils ont commencé à me déshabiller, et..."

Dès ces premiers phrases, Mei comprit pourquoi Elleynah avait mis un peu de temps avant de répondre. Elle répéta encore qu'elle n'était pas obliger de continuer.
Elleynah commença à pleurer et elle continua à raconter sa triste aventure:

"Ensuite, ils ont cru que j'étais morte, et m'ont jeté dans le lac prés de chez mon oncle. J'étais sur le point de me noyer, puis le portail m'est apparu."

Mei s'approchit encore plus d'Elleynah, et la serra dans ses bras pour la réconforter:

"Tu n'étais pas obligé de me le dire, tu sais. C'est tout simplement dégueulasse ce qu'ils t'ont fait."

Mei posa sa tête sur l'épaule d'Elleynah et resta dans ses bras.

Elleynah rouvrit les yeux quand elle sentit les bras de Mei se refermer sur elle.

- Tu n'étais pas obligé de me le dire, tu sais. C'est tout simplement dégueulasse ce qu'ils t'ont fait.

Même si elle continuait à pleurer, elle se sentait mieux. Le fait d'en avoir parler à quelqu'un lui avait ôté un poids des épaules. Elle ignorait pourquoi, mais elle avait aussi eût peur que Mei l'abandonne là. Elle entoura Mei de ses bras, et enfouit sa tête dans le cou de la jeune fille. Elle sentait le printemps. Le printemps, les fleurs, comme...
Encore une belle journée s'annonçait. Elleynah avait dix ans. Comme tous les jeudis, elle se prélassait sous le beau soleil printanier. Il faisait chaud, si bien qu'elle avait décidé de se tremper un peu les pieds dans l'eau rafraîchissante du lac. Arrivée au bord, elle vit son reflet dans le lac. Mais le visage qu'elle avait vu dans l'eau n'était pas le sien... C'était celui de sa mère. Elle lui souriait, lui disait que tout allait bien, qu'elle n'avait pas à s'en faire... Et cette odeur de printemps, de fleurs qui était mystérieusement apparue... Elleynah n'avait jamais su si cette apparition été dû au soleil qui tapait trop fort ce jour là, ou alors si elle avait simplement vu son reflet et qu'à cause de la déformation de l'eau, elle avait cru qu'il s'agissait de sa mère... Quoi qu'il en soit, ce parfum restait gravé dans sa mémoire.
Elleynah se serra un peu plus contre Mei, respirant son odeur, comme si elle était vitale. Les larmes se déversaient sur la peau pâle de la jeune fille, sans même qu'Elleynah ne s'en rende compte. C'était tellement de souvenirs douloureux... Et elle n'arrivait même pas à mettre de mots là-dessus. C'était frustrant. Frustrant et humiliant. En même temps, cette proximité avec cette fille lui faisait du bien. Tellement de bien... Elle aurait voulu resté là pour l'éternité, mais elle se défit de l'étreinte de Mei et s'éloigna un peu. Elle essuya ses larmes et sourit à Mei. Ses pleurs avaient fait ressortir le bleu de ses propres yeux. Elle regarda Mei pendant un instant.

- Je... Merci.

De quoi la remerciait-elle? D'être là, tout simplement. Personne n'avait jamais été là pour elle. Personne. Et puis cette fille la prenait dans ses bras, la consolait comme si elles se connaissaient depuis des années. Alors qu'au final, elle ne savait rien d'elle, ou presque. Même si Elleynah voulait conserver une certaine distance avec les gens, elle était touchée par l'attention que lui portait Mei, par les gestes doux et compréhensifs de la jeune fille... Et même par l'intérêt qu'elle lui portait. Lorsque quelqu'un s'intéressait à elle, la plus part du temps, c'était pour sa beauté. Elle sentait que Mei l'appréciait - si jamais elle l'appréciait - pour autre chose. Quelque chose de plus profond, qui dépassait le stade de la coquille dans laquelle elle était renfermée. Mei savait écouter. Mei savait parler. Mei savait faire rire. Pour tout ça, elle commençait à se sentir proche d'elle. Peut être plus proche que ce qu'elle n'aurait voulu de prime abord.
Elleynah remarqua alors quelque chose d'étrange. Le papillon n'avait pas bougé de son doigt, comme s'il avait été sur le meilleur perchoir du monde. Cette constatation la fit sourire. Elle regarda à nouveau autour d'elle.

- Cet endroit est vraiment splendide! S'exclama-t-elle.

"Je... Merci."

Mei commença à rire. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle riait. Elle commençait à s'attacher à Elleynah, ce qu'elle n'aimait pas. Après la mort de sa mère, elle s'était dit que si elle ne s'attachée plus aux gens, si ils partiraient ou autres, elle ne serait pas triste. Mais elle avait envie connait plus Elleynah, et donc elle allait s'attacher à elle. Mei se sentit un peu coincée et finit par se dire que elle laisserait le destin faire, et voilà. Mei sourit:

"Je m'excuse. Je n'aurai pas du te poser cette question."

Mei tournoya un peu sur elle même, manquant de tomber. Elle s'arrêta, resta immobile pendant quelques secondes et éclata de rire. Elle essaya à plusieurs reprises d'arrêter, mais à chaque essais elle se remit à rire de plus belle.

"Cet endroit est vraiment spendide!"

Elle arrêta de rire et elle regarda autour d'elle puis Mei s'avancit vers une fleur pas encore éclose. Elle l'intriguait, Mei la regarda sous tous ses angles, et fini par la toucher. Au moment où Mei posa son doigt sur la plante, celle-ci s'ouvrit. Mei sursauta. Elle regarda la magnifique fleur:

"Tu aurai pas pu prévenir? Comme par exemple mettre un panneau "Attention fleur en délire!" ou "Attention fleur parapluie à l'envers". Ou je sais pas, mais prévenir."

Mei se tourna vers Elleynah, faisant des petis va-et-vient de la tête:

"Je te dis pas les fleurs de maintenant, n'importe quoi."

Mei se mit à rire d'un petit rire léger tout en regardant, ou plutot admirant Elleynah.

(H.R.P: It's short T.T)

Elleynah vit Mei tournoyer sur elle même, puis s'approcher d'une fleur pas encore éclose. Elle trouvait le comportement de la jeune fille on ne peut plus étrange. Elle continua à l'observer, en souriant. Soudain, la fleur s'ouvrit. Pouf!

- Tu aurai pas pu prévenir? Comme par exemple mettre un panneau "Attention fleur en délire!" ou "Attention fleur parapluie à l'envers". Ou je sais pas, mais prévenir.

Elleynah explosa de rire. C'était un rire fais et joyeux, un rire qui avait pour don d'embellir encore plus la jeune fille. Aussi loin que remontaient ses souvenirs, c'était la première fois qu'Elleynah riait ainsi. Une chose était sûr, elle adorait ça.

- Je te dis pas les fleurs de maintenant, n'importe quoi.

Elleynah mis une main devant sa bouche pour étouffer un petit rire mêlé à un bâillement. Elle remarqua le regard de Mei qui brûlait sa peau. Elle secoua ses longs cheveux noirs ébènes et plongea ses yeux dans ceux couleur océan de Mei. Soudain, elle serra le poing, leva lentement sa main droite au niveau de la joue de Mei, et la caressa avec douceur. Elle retira presque instantanément sa main, comme si ce contact l'avait brûlé. Elle rougit, puis se racla la gorge.

- Je... Pardon... Bafouilla-t-elle.

Elle se passa la main dans les cheveux, gênée.

- Hum... Tu... Tu es ici depuis combien de temps..?

Elle avait à peine murmuré ces mots, comme si elles ne voulaient pas que sa voix se brise à nouveau. Elle ne savait vraiment pas ce qui lui avait pris de faire ça. Ce n'était même pas un geste instinctif. Personne ne lui avait jamais fait ça. Alors pourquoi..? Comment..? Elle fronça à nouveau les sourcils. Elle ignorait si c'était Etiopia qui lui faisait cette effet, mais elle se trouvait quelque peu bizarre... Il allait falloir qu'elle contrôle ses faits et gestes...

Elleynah caressa la joue de Mei très délicatement, telle une plume qui passait. Mei regarda de ces yeux bleus aux éclats marins ceux d'Elleynah. Mais Elleynah avait déjà retiré sa main. Aussitot, Elleynah s'excusa. Mei avait envie dire que ce n'était pas grave, et même lui demandait de recommencer, mais visiblement la jeune fille était déjà assez gênée par son geste.

"Hum... Tu... Tu es ici depuis combien de temps..?"

Elleynah recommença à bafouiller. Elle vait l'air vraiment très gênée. Mei ne voulait pas trop répondre, ou plutot elle ne pouvait pas répondre. Comme si la main d'Elleynah lui avait enlevé la parole. Elle resta ce qu'il lui sembla plusieurs minutes comme ça. Elle brulait d'envie que Elleynah recommence son geste. Elle ferma les yeux, souffla un bon coup:

"Je ...Je ne sais pas, le temps pass...passe si vite."

C'était au tour de Mei de bafouiller. Elle tourna le dos à Elleynah, et fit quelques pas en avant. Elle s'arrêta net, et fit demi tour, s'arrêtant juste devant Elleynah.
Elle fit ce qu'elle voulait faire depuis que Elleynah avait caressé sa joue; faire de même. Elle monta sa main, sans hésitation, bien déterminée à lui effleurer sa joue. Une fois à hauteur, elle caressa très délicatement sa joue. Une fois ce geste finit, elle laissa tomber sa main le long de son corps et embrassa Elleynah.
Mei ne voulait pas, au départ, l'embrassait, mais une fois la joue de la jeune fille touchée, Mei voulu absolument que ses lèvres touchent celle d'Elleynah, ce qu'elle fit. Elle se sentait aux anges comme ça, elle voulait que ce moment ne se termine jamais, même si il le fallait bien...

Elle regrettait son geste. Mei avait l'air perturbé, comme si le geste d'Elleynah lui avait complètement fait perdre pieds.

- Je ...Je ne sais pas, le temps pass...passe si vite.

Elle bafouillait, maintenant! Elleynah se sentait perdue. Elle serra le poing, maudissant son geste impulsif. Mei lui tourna le dos, et elle cru un instant qu'elle partait. Elle tendit la main pour la rattraper, mais se fut inutile. Au bout de quelques pas, Mei revint vers elle, la regarda dans les yeux, et pour la première fois, elle vit que de petites étincelles s'y étaient allumées. Elles restèrent un instant immobile, puis, Mei caressa à son tour la joue d'Elleynah. Cette dernière ferma les yeux. Ce contact lui faisait du bien... Oh, tellement de bien! Elle en voulait plus, tellement plus... Les doigts de Mei sur sa joue... Et son souffle qui était proche... Si proche... Au moment où les lèvres de Mei touchèrent celle d'Elleynah, la jeune fille ressentit une explosion quelque part en son être. Quelque chose qui n'existait plus en elle. Une sorte d'appréhension. Une douleur, aussi. Tout les sentiments qui se bousculaient en elle étaient comme enfermés hermétiquement par ce baiser. Elleynah se colla contre Mei, ne voulant pas rompre ce moment de bonheur profond. Un tourniquet de couleurs dansait en elle. Toutes ses craintes s'étaient dissipées. Il n'y avait plus que Mei, Elleynah, et leur baiser. La jeune fille était troublée. Avant ça, elle n'aurait jamais imaginé qu'il serait un jour question d'un "nous". Elleynah, c'était "je". Jamais personne n'avait parlé d'elle comme si elle était comme les autres. Personnes ne lui avait laissé imaginé qu'elle ferait un jour partie d'un groupe. D'un"nous". Elleynah éloigna son visage de quelques centimètres de celui de Mei, mettant fin au baiser. Pour la première fois, elle prit conscience de ce sentiment qui avait grandi si vite en elle depuis la première fois qu'elle avait vu Mei. Ce sentiment qui pouvait avoir des conséquences terribles sur ce qu'elle voulait être. Un sentiment qui faisait voler en éclat ses plus profondes certitudes. Mais la question était, quelles étaient ses certitudes? En avait-elle réellement eu un jour? Elle en doutait sérieusement. Elle doutait même que son prénom, que sa vie, ai eu un sens avant ce baiser. Elle en voulait encore... Les lèvres de la jeune fille contre les siennes. Elle n'osait pas faire le premier pas. Et si le geste de Mei avait été une simple erreur? Elle ne voulait pas... Et pourtant. Elle avait tellement besoin de ce contact... De cette liaison qui se formait entre elle et Mei. Entre les deux jeunes filles. Mais elle avait tant souffert. Pouvait elle espérer quelque chose de tout ça? Et si Mei s'amusait simplement avec elle, comme l'avait fait son oncle, ou même son père? Non, elle ne pouvait pas croire ça. Personne ne l'avait jamais regardé comme elle le faisait. Personne. Avec elle, Elleynah avait l'impression de vivre. De toute façon, qu'avait elle de plus à perdre? Elleynah approcha à nouveau ses lèvres de celles de Mei, et les unis à nouveau dans un baiser, à la fois doux et profonds. Un baiser parfait.

Elleynah ne repoussait pas Mei. Elle le craignait pourtant, qu'Elleynah la repousse est parte, laissant Mei là, seule. Malgrès sa crainte, Elleynah resta ici, avec Mei. Après ce qu'il lui parru une éternité, ce qu'il n'était pas plus mal, cela faisait croire à Mei que le baiser durait si longtemps. Au moment où Elleynah retira ses lèvres de celles de Mei, celle ci serra le poing et imagina qu'Elleynah partirait en courrant sans se retourner. Mais celle ci resta, et même embrasser à nouveau Mei. Elle fut agréablement surprise par ce geste. Cela faisait longtemps maintenant qu'elle n'avait pas ressenti une telle chose. Mei repensa à son dernier baiser, il remontait à il y a longtemps, elle ne s'en souvient presque plus. Mei se serra contre Elleynah et passa sa main dans ses cheveux. Elle écarta son visage à environ 2 centimètres de celui d'Elleynah. Elle plongea son regard bleu océan dans celui d'Elleynah, et enroula ses cheveux autour de son doigts. Mei posa sa tête sur l'épaule d'Elleynah et l'embrassa sur le cou. Elle resta quelques minutes comme ça, et remit sa tête droite pour embrasser à nouveau Elleynah.
Mei n'avait plus envie que le temps passe. Elle voulait que le temps s'arrête, pour profiter à maximum de ce magnifique moment. Elle glissa sa main sous sa robe, caressant légèrement le dos d'Elleynah. Elle s'arrêta au niveau de son homoplate. Mei serra Elleynah contre elle, elle aurait pu entendre les battements de son coeur tellement elles étaient l'une contre l'autre. Mei écouta pour voir si elle entendrait son coeur battre. Mais elle n'entendait rien, à croire que les gestes qu'elles venaient de faire ne lui faisaient rien. Le coeur de Mei, quant à lui, battait à toute vitesse prêt à transpercer sa poitrine pour arriver dans celle d'Elleynah.
Mei interrompu le baiser pour souffler ces quelques mots à l'oreille de la jeune demoiselle qu'elle embrassait:

"Je... Je t'aime."

Pourquoi avait-elle hésité sur cette courte phrase? Peut être parce qu'elle ne l'avait pas assez souvent dit, ou alors pare que quand elle la disait, il n'y avait pas autant de sentiments derrière. Mei s'interrogit quelques temps sur cette question et sa réponse et reprit le baiser.

C'était la première fois qu'Elleynah ressentait de telles choses. Elle avait envie de partir en courant, et en même temps, de ne faire plus qu'un avec Mei. Ce que son oncle lui avait fait subir l'empêchait de s'abandonner entièrement aux baisers de la jeune fille. Elle faisait pourtant tout son possible pour être le moins distant possible. Mais une barrière invisible se dressait entre elle et la jeune fille. Elle haïssait cette barrière. Elle voulait la détruire, l'éradiquer, la supprimer définitivement. Mais d'un autre côté, c'était la seule chose qui la protégeait encore. Mei décolla ses lèvres des siennes, et posa sa tête sur son épaule. Elle commença à lui déposer une multitude de baiser dans le cou. C'était la toute première fois qu'elle goûtait à de telles confiseries. Elles étaient sans doute bien meilleure que toutes celles adulées des enfants. Elle aimait éperdument la caresse des lèvres de Mei contre sa peau. Chaque nouveau baiser l'emmenait un peu plus haut dans les cieux. Encore, elle en voulait encore... Alors que Mei caressait ses cheveux, Elleynah posa une de ses mains sur la taille de la jeune fille. Cette dernière se redressa et l'embrassa à nouveau, avant de glisser une main sous sa robe. Elleynah soupirait de bonheur sous les caresses de la jeune fille. Elle n'avait jamais imaginé qu'elle pourrait un jour aimer quelque chose d'une telle force. Elle ne voulait pas que ça cesse. Encore... Cette fois, ce fut au tour d'Elleynah de réunir leurs lèvres dans un énième baiser. Mei rompit à nouveau leur baiser, pour se serrer contre elle. Le temps s'était arrêté. Mei semblait écouter. Elle écoutait son coeur. Mais son coeur s'était arrêté de battre, il y avait bien longtemps, déjà. Elleynah était une coquille vide. Elle était complètement incapable de mettre un nom quelconque sur ce qu'elle ressentait pour Mei. Etait-ce simplement de la sympathie? De l'amitié? Ou bien était-ce plus fort que ça? Elle n'arrivait pas à mettre de nuance. Au contraire, le coeur de Mei battait à tout allure. Cette douceur que la jeune fille lui donnait... C'était tellement plus que ce à quoi elle avait été habituée. Elle même s'étonnait de ne pas encore s'être enfuie. C'était trop... Mais pas assez. Elleynah embrassa encore Mei, avec la maladresse des débutants. Elle s'en sortait quand même très bien. Surtout que c'était la première fois qu'elle vivait ça. Ses tout premiers baisers. Son premier vrai contact avec une fille. Mei interrompit encore le baiser et approcha sa bouche de l'oreille d'Elleynah.

- Je... Je t'aime.

Cette phrase lui fit l'effet d'une bombe. L'amour. C'était ça, alors? Mei l'aimait. Elle, la pauvre fille inintéressante et stupide. Celle souillée par son oncle. Cette pauvre fille qui n'avait aucun talent. Elle n'était pas sûre de comprendre parfaitement les mots de Mei. Elle voulait y croire, s'y raccrocher, mais elle ignorait comment. Elle ne voulait même pas lui dire la même chose. Elle ignorait le sens profond de ces mots. Comment pourrait elle dire quoi que se soit? Pourtant, elle aussi ressentait quelque chose pour la jeune fille dont les lèvres étaient fiévreusement collées contre les siennes. Un quelque chose qui faisait tressauter son coeur immobile. Chaque nouveau baiser était meilleur que le précédent. Elleynah caressait la joue de la jeune fille. A un certain moment, elle éloigna sa tête de quelques centimètres et étouffa un bâillement. Elle voulait que ce moment magique perdure, mais elle rêvait aussi d'un bon lit douillet. Depuis combien de temps n'avait elle pas dormi sur un matelas confortable, avec des draps propres? Bien trop longtemps à son goût. Elle enfouit sa tête dans le cou de Mei.

- Je t'ai...

Elleynah s'arrêta. Elle était incapable de prononcer ces mots. Non, elle ne pouvait pas. Pas encore. Pas maintenant. Elle ne voulait pas tout gâcher. Pas à cause d'un mot qu'elle prononcerait trop tôt. Elle voulait que Mei lui donne du temps. Du temps pour que ses blessures cicatrises. Du temps pour qu'elle s'habitue à la vie.

- Je suis heureuse d'être là, avec toi, dit elle finalement.

Elleynah posa sa main sur la taille de Mei juste avant qu'elle lui dévoua les sentiments qu'elle avait pour elle. Me avait bloquer sur cette phrase, pourtant simple d'apparence, ac de vrais sentiments derrière, il n'étiat pas si facile de la prononcer. Dès le premier baiser, elle pensait à lui dire, mais elle n'osait pas, ou n'y arrivait pas. Elleynah retira sa tête, elle bailla. Celle-ci avait l'air fatigué, elle venait de montrer un signe de fatigue, Mei allait lui proposer de rentrer au moment où Elleynah posa sa tête sur son cou et commenca à parler:


"Je t'ai..."

Quand Mei entendu ces paroles, elle n'y revenait pas trop. Elleynah voulait lui dire qu'elle l'aimait? Malheureusement, elle ne termina pas sa phrase. Elle n'osait aps trop, après ce qu'elle avait vécu, l'amour devait être, pour elle, inexistant. Les deux jeunes filles venaient de se connaitre aussi, peut être qu'elle voulait du temps, pour être sûre de savoir si ce qu'elle dit est vrai, et ne pas lancer des paroles en l'air. Mei caressa les cheveux les cheveux d'Elleynah.

"Je suis heureuse d'être là, avec toi."

Mei sourit, déposa un baiser sur la joue de la demoiselle. Elle resta dans cette position et ferma les yeux, puis finit par répondre:

"Moi aussi. Je vois que tu es fatiguée, veux-tu qu'on rentre?"

Mei regarda dans la serre, et vu un banc, elle leva doucement la tête d'Elleynah la prit par la main et partit vers le banc Elle s'assirent, et Mei posa délicatement la tête d'Elleynah sur ses genoux.

Ce n'était pas du tout ce qu'elle voulait dire. Elleynah se sentait idiote. Bien sûre qu'elle était heureuse d'être là. Ce n'est pas pour autant qu'elle n'avait rien d'autres à dire. Heureusement, Mei sourit et lui déposa un baiser sur la joue. Elleynah frémit à ce contact auquel elle commençait à devenir accro. Elle s'appuya ensuite à elle et resta immobile pendant quelques secondes.

- Moi aussi. Je vois que tu es fatiguée, veux-tu qu'on rentre?

Elle eut envie de lui dire non, de lui expliquer qu'elle ne voulait pas qu'elle parte, qu'elle voulait rester avec elle. Mais ce fut inutile. Mei l'emmena vers un banc, et après s'être assise, l'allongea sur elle. Elleynah se blottit contre la jeune fille. Décidément, elle adorait le parfum de la jeune fille. Ca lui faisait un effet... Indescriptible. Elle ferma les yeux, se laissant bercer par la douceur de la peau de Mei, et par ses caresses. Elle s'endormit peu de temps après.
Elle fit un rêve étrange. Elle était dans un moulin, et il prenait feu. Elle voyait Mei à travers la fumer, dehors. Elle savait qu'elle allait mourir, et elle voulait crier. Elle voulait hurler à Mei ce qu'elle ressentait pour elle. Elle ne voulait pas qu'elle l'abandonne là. Alors elle criait. Mais aucun son ne sortait de sa bouche. Il y avait du sang sur les murs, sur son corps... Et Mei... Mei... Pourquoi revenait elle? Non, elle devait partir... Mais elle ne voulait pas qu'elle l'abandonne. Le feu prenait de l'ampleur. Il faisait chaud, si chaud... Et elle avait mal. Tellement mal... Elle voulait dire à Mei qu'elle l'aimait. Mais elle n'y arrivait pas. Peut être ne le voulait elle pas assez fort? Peut être n'était elle pas assez convaincue par ce sentiment... Ou peut être qu'elle n'était tout simplement pas prête. Mais le feu détruisait tout autour d'elle. Bientôt, les flammes viendraient lécher sa peau ensanglantée... Et Mei qui la regardait en souriant dehors... Mei...

- MEI! Hurla-t-elle en se réveillant brusquement.

Elleynah regarda autour d'elle, et vit que Mei était là, penchée sur elle, anxieuse. Elle tremblait de tous ses membres. Se redressant, elle fit deux pas, et tomba dans l'herbe, incapable de faire quoi que se soit d'autre que pleurer.

Mei regardait Elleynah dormur. L'aimit-elle vraiment? Ou ce n'était que le plaisr de ses baisers? Ou peut être bien ses douces carresses? Mei pensait qu'elle l'aimait véritablement. Mais était-ce vrai? L'amour véritale, ce n'était qu'arpès tout une grande attirance et l'envie de l'autre. Mei avait ressenti beaucoup de choses jusque là, mais ce sentiment lui était totalement inconnu. Ce n'était pas déplaisant pour autant. Mei se baissa et déposa un baiser sur le cou de la demoiselle. Elle prit sa main et lui déposa aussi un baiser. Pourquoi avait-elle besoin de se contact avec Elleynah? Il lui était impossible de répondre à cette question. C'est comme une obssession.
Elleynah commença à s'agiter alors qu'elle était endormie sur les genoux de Mei. Elle manquit même de tomber sur le sol de la grand batisse. Elleynah ouvrit les yeux, se leva si brusquement que Mei sursauta et elle cria:

"MEI!"

Celle ci, surprise, resta assise sur le banc tandit qu'Elleynah était dehors en train de pleurer. Mei la regarda, puis se leva pour aller s'agenouiller à ses côtés. Une fois au près d'elle, elle la serra dans ses bras:

"Qu'est-ce qu'il y a?"

Elleynah ne savait plus. Ne voulait plus. Elle était seule. Définitivement seule. Mei était partie. Elle l'avait abandonnée. Pourquoi? Qu'avait elle fait? Elleynah ne comprenait pas. La réalité de la vie lui apparaissait, cruelle, injuste, inhumaine. Elle n'avait plus conscience de ce qu'il se passait autour d'elle. Elle avait sombré dans le néant. Un néant froid, glacial, un néant qui la laissait seule, abandonnée. Elle avait toujours été seule après tout. Sauf dans la serre. Avec la jeune fille.... Quel était son nom, d'ailleurs? Elle ne savait plus. Malgré ses efforts pour ce souvenir, elle ne se souvenait pas. Elle ne pouvait mettre un nom sur le visage de cet ange. Il faisait noir, à présent. Tellement noir... Elleynah ne voyait plus. Ne sentait plus. Une coquille vide. Voilà, ce qu'elle était. Une coquille vide incapable de dire quoi que ce soit, incapable d'esquisser le moindre geste, ou même de reprendre une seconde contact avec la réalité. Elle se sentait idiote. Idiote d'avoir cru à ce sentiment naissant. Cette chose horrible qui vous transformez en monstre. Elle s'était faite avoir. Tout ça n'avait rien de féerique comme elle l'aurait cru. Bien au contraire. Abandonnée. A croire que son destin tout entier n'était basé que sur ce mot. Abandonnée. Pourquoi avait elle été sauvée si elle était encore destinée à ça? Abandonnée. Son coeur avait mal. Elle avait mal. Ce n'était pas juste. Elle n'avait jamais rien fait pour mériter de telles choses. Jamais rien fait pour souffrir autant. Sa vie pouvait facilement ce résumer à quelques mauvaises syllabes qu'on lui balançait en vrac. Avait elle réellement un sens, ces syllabes? Elle avait perdu la notion du temps. Etait elle seule depuis une heure? Quelques secondes? Deux jours? Ou plus? Frustration. Elleynah était passablement frustrée par son existence. Elle n'avait jamais servi à rien. Même lorsqu'elle avait cru être importante aux yeux de quelqu'un, on l'avait lâchement abandonnée. Elle haïssait le monde. Elle haïssait l'humanité. Elle se haïssait. Toutes cette cruauté inutile. Le sourire sur le visage de la jeune fille, alors qu'elle allait mourir. La violence. La mort. Les rêves. Elle détestait tout ça. A tel point qu'elle ne réussissait plus à mettre une limite entre ces différentes choses. Ce néant n'était peut être pas réel après tout. Et elle...? Existait elle réellement? Et si oui, l'avait elle laissait mourir, le sourire aux lèvres, comme Elleynah le croyait?

- Qu'est-ce qu'il y a?

Elle sursauta. Ces mots... Cette voix... Comment était-ce possible? Il n'y avait rien autour d'elle. Juste le néant. Le néant et elle. A moins que...
Lentement, Elleynah reprit contact avec la réalité. Elle cligna des yeux. Une fois. Deux fois. Elle se retrouva par terre, dans les bras de... Mei. La jeune fille la serrait contre elle. Au-dessus d'elle, le soleil brillait. Les papillons volaient toujours, de fleurs en fleurs. Rien n'avait changé. Jamais le néant n'avait existé. Elle l'avait rêvé. Elle avait tout rêver. Vraiment tout...?

- Tu... Tu ne m'as pas abandonné? Demanda-t-elle fébrilement, comme si elle avait peur de la réponse.

"Tu... Tu ne m'as pas abandonné?"

Mei sursauta quand cette phrase parvenue à ses oreilles. Abandonné? Quand Mei l'avait-elle abandonné? Pourquoi Elleynah pensait cela? Mei n'avait jamais laisser seule Elleynah jusque là, alors quelle était la raison qu'Elleynah se sente abandonnée? Mei essuya les quelques larmes qui tombées sur les joues de la demoiselle. Ensuite elle se leva, et elle leva Elleynah. Mei la regardait avec une main devant le visage pour que le soleil n'éblouisse pas ses yeux. Mei s'avanca pour se coller contre Elleynah, elle la serra dans ses bras:

"Non, je ne t'ai pas abandonné. Où as-tu vu que je t'avais abandonné?'

Mei enfouit sa tête dans le cou d'Elleynah posant par la même occasion quelques doux baisers. Mei arrêta d'un seul coup et posa son menton sur l'épaule d'Elleynah. Elle commençait un peu à regretter, était-ce le bon choix de rester avec la jeune fille? Mei n'avait pas l'habitude des histoires d'amours, et elle préférait plus l'amour de vacances que le vrai amour. on y est moins attacher. Cette histoire ressembalit plus à un vrai amour et Mei préférait les fuir seulement Elleynah avait quelque chose de mystérieux que les autres n'avaient pas. Mais cette mystérieuse chose était elle appréciable ou au contraire détestable? Meia vait bien l'air de l'apprécier. Elle remit donc sa tête dans le cou d'Elleynah et la serra dans ses bras comme si elle avait peur que ce soit elle qui l'abandonne.

"Je te l'ai déjà demandé, mais tu es sûre que tu ne veux pas rentrer chez toi? Tu as l'air fatiguée. Et si tu veux, je peux t'accompagner."

Elleynah attendit la réponse de la jeune fille presque avec anxiété. Elle la vit sursauter, comme si elle ne s'attendait pas à de telles paroles. Elle se releva avec l'aide de Mei. Cette dernière la prit dans ses bras, et enfouit sa tête dans son cou, y déposant quelques doux baisers.

- Non, je ne t'ai pas abandonné. Où as-tu vu que je t'avais abandonné?

Elleynah ne répondit pas. Avait-elle rêvé tout ça? Une chose est sûre, les battements de son coeur étaient bien réels. Elle laissa glisser ses mains jusqu'au bas du dos de Mei, la regardant dans les yeux avec autant de douceur que de douleur. Elle était si belle... Elleynah pencha la tête sur le côté, déposant lentement ses lèvres sur celles de la jeune fille. Elle resta ainsi, immobile, les yeux fermés, pendant quelques secondes. Puis elle releva la tête, et fit remonter ses mains jusqu'à la nuque de Mei. Elle lui caressa lentement les cheveux, sans rien dire. Elle adorait le contact doux de la peau de la jeune fille sur la sienne. Elle n'arrivait pas à croire que des sentiments envers une personne pouvait se développer aussi vite. Elle ne connaissait Mei que depuis quelques heures, et pourtant, c'était la première fois qu'elle éprouvait quelque chose d'aussi fort pour quelqu'un.
Petite, elle n'avait jamais détesté son père. Elle n'avait jamais rien ressenti à son égard, en fait. Ce n'est que plus grande qu'elle s'était mise à le haïr. A le haïr pour ses attitudes. A le haïr pour ce qu'il était. La haine. Quand elle y réfléchissait bien, la haine était la seule chose qu'elle avait jamais ressenti. Tous les autre sentiments lui étaient inconnus. Voyant qu'elle ne réagissait pas, Mei reprit:

- Je te l'ai déjà demandé, mais tu es sûre que tu ne veux pas rentrer chez toi? Tu as l'air fatiguée. Et si tu veux, je peux t'accompagner.

- Je... Mei, je dois t'avouer quelque chose, dit-elle, sans répondre à la question de la jeune fille.

Elleynah inspira profondément. Elle n'avait pas prévu de lui dire ça aussi tôt. Mais elle avait eu si peur dans son cauchemar, qu'elle ne pouvait plus attendre.

- Tu te souviens quand tu m'as dis que tu m'aimais tout à l'heure?

Sa question n'en était pas réellement une. Il était évident que Mei s'en souvenait. Alors, elle continua, sans attendre sa réponse.

- Lorsque tu m'as dit ça, il y a pleins de sentiments contradictoires qui se sont bousculés en moi. D'abord, la peur. Je n'avais jamais été confronté à ça avant. L'amour. C'est quelque chose qui m'est totalement inconnu. Par ailleurs, tu es aussi la première fille de mon âge que je rencontre. Et aussi la plus belle.

Elleynah s'arrêta quelques instants, comme pour guetter la réaction de la jeune fille. Puis, finalement, elle reprit.

- Il y a ensuite eu une part de moi qui a voulu nier tes paroles. Tout ça parce que toute ma vie, on m'a abandonné. Toute ma vie, on m'a regardé de haut. Sans jamais me venir en aide. Et toi, tu me dis au bout de quelques heures avec moi que tu m'aimes. J'avais envie de partir. Et en même temps, de me raccrocher à toi.

Elle eut un petit rire, et resta un instant, le regard perdu dans le vague, immobile.

- Enfin, tout ça pour te dire que... Je t'aime.

"Je... Mei, je dois t'avouer quelque chose"

Mei n'aimait pas cette phrase, elle redoutait toujours ce quelque chose. Qu'est-ce qu'elle allait lui dire? Ou plutôt lui avouer. Puis, Elleynah avait l'air si déterminée que cela faisait que l'inquiétude en Mei monter encore plus. Ele enfouit encore plus sa tpete dans le cou d'Elleynah comme si elle voulait se cacher.

"Tu te souviens quand tu m'as dis que tu m'aimais tout à l'heure?"

Mei sourit, biensûr qu'elle s'en souvenait. Mais pourquoi Elleynah lui demandé si elle s'en souvenait? Cela paraissait logique.

"Lorsque tu m'as dit ça, il y a pleins de sentiments contradictoires qui se sont bousculés en moi. D'abord, la peur. Je n'avais jamais été confronté à ça avant. L'amour. C'est quelque chose qui m'est totalement inconnu. Par ailleurs, tu es aussi la première fille de mon âge que je rencontre. Et aussi la plus belle."

"La plus belle." Et pour Mei? Elleynah n'était pas la plus belle? Ses yeux gris qui nous hypnotise, ses doux cheveux noir et son jolie visage fin. Ne ressemblait-elle pas à un ange? Elle avait tout d'un ange, sauf son passé. On ne peut pas salir un ange.

"Il y a ensuite eu une part de moi qui a voulu nier tes paroles. Tout ça parce que toute ma vie, on m'a abandonné. Toute ma vie, on m'a regardé de haut. Sans jamais me venir en aide. Et toi, tu me dis au bout de quelques heures avec moi que tu m'aimes. J'avais envie de partir. Et en même temps, de me raccrocher à toi."

Mei ne comprenait pas pourquoi elle lui parlait de ça, et le rapport avec le fait qu'elle lui avait dit qu'elle l'aimait. Mais elle allait bientôt le découvrir puisqu'Elleynah reprit:

Enfin, tout ça pour te dire que... Je t'aime.

Elleynah venait de lui avouer ses sentiments. Mei, toujours enfouit dans son cou, n'en revenait pas. Elleynah l'aimait elle aussi? Allaient-elles former un couple? Mei recula sa tête pour pouvoir voir le visage et qu'Elleynah puisse aussi voir le sien. Elle sourit avec un sourire angélique, celui qui fait fondre, et l'embrassa. C'était ça enfait l'amour. On dit souvent que l'amour s'est compliqué mais enfait pas tellement que ça.

Elleynah ne savait pas vraiment comment Mei allait réagir. Pourtant, il n'y avait pas trente-six milles issues. Mei recula sa tête, la regardant dans les yeux. Elles restèrent immobiles pendant quelques instants, les yeux dans les yeux. Enfin, Mei sourit et l'embrassa. Il y avait dans ce baiser quelque chose de magique qu'il n'y avait pas eu dans les précédents. Quelque chose qui le rendait unique, inoubliable, merveilleux. Elleynah se colla encore plus à la jeune fille, profitant de la proximité de leurs corps pour sentir les courbes de Mei collées contre elle. Elle n'était plus fatiguée, bizarrement. Elle ne rêvait plus que d'une chose: Etre avec Mei. Tout ça allait tellement vite... Elle ne se connaissait que depuis une poignée d'heure. Et là, au milieu des fleurs virevoltantes dans le vent, elles étaient là, toutes les deux, leurs lèvres collées, unies dans un baiser, à la fois doux et profond. Les baisers de Mei lui faisait un peu l'effet d'un après-midi d'automne. Cette explosion de couleurs qui défilait en elle à une vitesse folle, et qui enivrait tous ses sens, jusqu'à les corrompre. C'était une sensation unique, irrésistible, qu'elle ne voulait perdre pour rien au monde. Pourtant, au bout de quelques instants, elle mit fin à leur baiser. Elle caressa doucement la joue de Mei, comme elle l'avait fait la première fois. Ce geste qu'elle avait détesté, et qui pourtant était l'origine de tout ça. Elleynah était persuadée que sans cette caresse, sans ce geste impulsif, jamais elles n'auraient su ce qu'elle ressentait l'une pour l'autre. Alors, ce sentiment de haine avait définitivement muté en plaisir intense, en bonheur infini.
Ce plaisir était dû à la douceur des baisers de Mei, à son parfum envoûtant, à sa beauté hypnotique. Le bonheur était dû à tout. Le fait d'être là, avec elle, enlacée, tellement proches l'une de l'autre qu'on aurait pu croire un instant qu'elles ne faisaient qu'un. Il n'y avait plus la moindre distance, plus la moindre gène. Seulement la profonde certitude qu'elle voulait rester avec Mei. Dans ses bras. pour toujours et à jamais. Bercer par le temps qui file comme un traître, trop doucement lors des instants difficiles, et trop vite quand la vie nous donne des moments parfaits. Ce moment là était parfait. Tout était parfait. Absolument tout.
Elleynah prit la main de Mei, sans pour autant ôter celle de son visage. Elle la serra assez fort pour lui faire comprendre qu'elle était là. Qu'elle serait toujours là. Peut importe la rudesse du lendemain, les épreuves du mois suivant. Peut importe le temps qu'elles passeraient seules, éloignées l'une de l'autre. Car elle serait toujours là pour Mei. Depuis seulement quelques heures, elle avait la chance de la connaitre. Et pourtant, elle avait l'impression, non, la certitude, qu'elle l'avait toujours connue. Elleynah soupira d'aise contre les lèvres de la jeune fille, tout en déposant sa main sur son coeur. Elle voulait lui montrer. Lui montrer, que pour la première fois, son coeur battait. Il battait même plus vite qu'elle ne l'en aurait cru capable. En fait, rien que le fait qu'il batte rendait cet instant incroyable. Son coeur battait! Pour la première fois, ce petit organe au niveau de sa poitrine émettait quelques soubresauts qui prouvait qu'Elleynah était en vie. Elleynah était en vie. C'était une des choses dont elle était le plus sûre, au moment présent.

Lors du baiser, Elleynnah se colla contre Mei à tel point que l'espace entre les deux filles étaient quasiment inexistant. Mei aimait ce rapprochement qu'elle vait avec Elleynah, et qu'elle n'avait avec personne d'autre, il était à la fois doux et puissant. Ces baisers qui faisaient renaitre quelque chose en Mei qu'elle avait oublié. Elleynah lui redonnait la forme, elle l'avait déjà avant qu'elle la rencontre. Mais ce n'était pas la même, à l'intérieur de Mei, elle ne faisait pas pareil. Cet attachement que Mei avait pour Elleynah était apparut en quelques heures, à croire que avant qu'elles ne se rencontrent, tout était déjà prévu. Cha mots qu'elles avaient prononcé jusque là, chaque faits et geste. Tout était déjà prévu, mais cela était impossible. Elles aitent peut-être faites pour etre ensemble. mais Mei n'y croyait pas. A ce moment là, Elleynah enlevit ses lèvres de celles de Mei pour caresser sa joue comme elle l'avait fait la première fois. Mei lui souria et posa sa main sur celle d'Elleynah pour la prendre et lui y déposer un baiser. Après ce doux geste, Elleynah prit la main de Mei et se mit à la serrait fort, comme si elle voulait faire mal à Mei, chose qui, pour Mei, était impossible. Elleynah ne voudrait pas faire mal à Mei. Celle-ci mit quelques secondes pour comprendre l'objectif du geste d'Elleynah, elle voulait lui faire comprendre qu'elle ne la laisserait pas seule. Elles s'embrassèrent à nouveau. Combien, en une journée, s'étaient elles embrassées? Elleynah prit la main de Mei est la d"posa sur sa poitrine, elle pouvait sentir avec sa paume son coeur qui battait. Il battait à toute allure, on pourrait croire qu'il allait arracher les côtes d'Elleynah, pour voir la lumière du soleil. Mei arrêta le baiser, lacha la main d'Elleynah, enleva la sienne de la poitrine d'Elleynah pour partir se rasseoir. Cette fois-ci, c'était Mei qui était fatiguée, elle avait envie dormir, mais à la fois elle voulait rester avec Elleynah. Elle invita Elleynah à s'asseoir en faisant un signe de main. Elle appuya sa tête contre son épaule pour pouvoir cacher un baillment. Ensuite elle posa sa main sur la cuisse d'Elleynah.

Lorsque Mei stoppa le baiser, Elleynah se posa des questions. Pourquoi ne voulait-elle plus..? Mais elle eut bien vite sa réponse. Mei devait être épuisée. Elle s'assit sur le banc et tendit une main dans sa direction. Elleynah s'empressa de la prendre et de la serrer contre elle. Elle s'assit ensuite, et Mei s'allongea sur elle. La jeune fille avait vraiment l'air épuisée. Elle commença à lui caresser la joue avec douceur, faisant glisser ses cheveux derrière son oreille. Elle remarqua pour la première fois à quel point Mei était pâle, et avait l'air fatiguée, fragile, presque frêle. Quand elle riait, quand elle parlait, il était impossible de s'en rendre compte. Mais là, allongée, prête à sombrer dans les bras de Morphée, elle devenait sans défense, Elleynah aurait presque dit faible. La faiblesse. C'était quelque chose qu'elle n'arrivait pas vraiment à définir. Et pourtant, elle s'en savait gravement atteinte. Elle était faible d'avoir si facilement succombé au charme de Mei. Faible de ne pas avoir su dire non. Faible d'éprouver de l'amour pour elle. Elle s'en serait presque voulu, si elle n'était pas aussi bien avec l'ange qu'elle avait dans les bras. Un ange sans doute déchu. Maltraité. Martyrisé par la vie, par les souffrances et les peines qu'elle offre comme le meilleur des cadeaux.
Il lui était encore difficile de mettre un nom sur tout ça. Sur tout ce qu'elle ressentait. Sur cette histoire... D'amour? Il était encore trop tôt pour qu'elle puisse se rendre compte... Était-ce réellement de l'amour?
Malgré sa fatigue, Mei se tournait et retournait, sans parvenir à trouver le sommeil. Alors, Elleynah se pencha lentement vers elle et lui déposa un baiser sur l'oreille.

- Tu préférerais peut être qu'on aille à l'hôtel, souffla-t-elle.

Puis, elle resta quelques secondes le visage collé contre sa tempe avant de se redresser. C'était vrai après tout. Elles avaient un hôtel à leur disposition. Alors pourquoi s'en priver? De plus, Mei avait besoin de dormir, et ce n'est pas ici qu'elle pourrait faire sa nuit. Et puis, rien ne les obligeait à se séparer. Elleynah pouvait parfaitement rester avec Mei pour la nuit. Elleynah guettait la réponse de la jeune fille, prête à se relever en la prenant dans ses bras, pour l'emmener jusqu'au confort d'un lit.

- Si tu veux, je pourrais rester avec toi.

Mei n'arrivait pas à s'endormir comme Elleynah l'avait fait il y a peu de temps de cela. Elle gigotait de partout, comme si quelque chose la gênait. Et pourtant il fallait qu'elle dorme, elle était vraiment très fatiguée. Elle essaya plusieurs positions , mais aucune ne la mena dans des doux rêves. Elle se mit sur le dos, toujours sur les genoux d'Elleynah, la regardant. Elle poussa quelques mèches de cheveux qui tombaient. Elle lui sourit et recommenca à bougeait cherchant le sommeil sans même le trouver. Elle se mit cette fois ci sur le ventre, la tête dans les cuisses d'Elleynah. Elle soupira et elle agita sa tête pour faire tomber ses cheveux. Elle déposa trois petites baisers sur la cuisse de la jeune fille et recommenca à gigotait.Elleynah se pencha vers Mei qui la regardait du coin de l'oeil et elle lui posa un baiser sur l'oreille:

"Tu préférerais peut être qu'on aille à l'hôtel?"

Mei se releva un peu et elle lui déposa à son tour un baiser, mais celui-là était sur le front. Elle était fatiguée, au fond elle voulait dormir à l'hôtel, mais elle voulait aussi restait ici. Mei attrapit la main d'Elleynah en croisant leurs doigts.

Si tu veux, je pourrais rester avec toi.

Bien entendu que Mei le voulait. Elle sourit, releva pour se mettre en position assise, déposa un bisous sur la joue de la demoiselle:

"Allons à l'hôtel et bien sûr que je veux que tu restes, dit-elle en rigolant.

- Allons à l'hôtel et bien sûr que je veux que tu restes, dit-elle en rigolant.

Le fait que Mei veuille d'elle à ses côtés était un cadeau inestimable. Elle avait eu tellement peu de bonheur dans sa vie, qu'elle savait se réjouir des petites choses, qui, pour d'autres, auraient été qualifiées de futiles. Après tout, qui aurait rit en sentant le vent dans ses cheveux? Le soleil sur sa peau? Les baisers de Mei..? Une minorité de personne, il n'y avait pas l'ombre d'un doute là-dessus. Enfin... A part pour les baisers de Mei. Elleynah sentit brusquement la jalousie monter en elle. Elle avait la chance de l'avoir dans ses bras, mais pour combien de temps? Toujours était-il une durée possible, ou du moins envisageable? Si non, il allait falloir qu'elle se fasse à l'idée de la voir un jour dans les bras d'une autre. Elle resserra son emprise autour du corps frêle de la jeune fille. Pour le moment, c'était strictement hors de question. Elle refusait de croire cette possibilité même. Elle ne voulait pas se montrer trop possessive à l'égard de Mei. Mais elle avait tellement perdu au cours de sa triste existence, qu'elle ne supporterait que très difficilement une nouvelle perte. D'un autre côté... Pouvait on réellement parler d'amour après seulement quelques heures? Elle s'était peut être bercée d'illusion. L'illusion. Avec ses rêves, c'était tout ce qui lui restait de concret. En supposant que le rêve était quelque chose de concret, de réalisable. Pour le moment, elle n'avait eu aucune preuve de ça. Alors, tout ce à quoi elle se raccrochait, était-ce simplement une série d'idées illusoires et inexistantes auxquelles seul les petits enfants croyaient? Comme ces comptes et légendes qu'ils se plaisaient à écouter au coin d'un bon feu, un soir d'hiver. Un chocolat chaud dans une main, leur peluche dans l'autre. C'était un cliché assez doux, qu'Elleynah détestait. Elle n'avait jamais eu le droit à tout ça. Elle ne savait même pas à quoi ressemblait le goût du chocolat chaud. Ni même les ombres dansantes que projetait le feu. Ce n'était que de pauvres images mal dessinés dans son esprit naïf, incompris, et surtout, inculte. Elle ne connaissait rien de la vie. Strictement rien. Elle ignorait ce qu'était réellement le soleil. Pourquoi respirait-on? L'amour, qu'était-ce? Autant de questions dont elle ignorait les réponses. La seule chose qu'elle savait, c'était la musique. D'ailleurs, depuis combien de temps n'avait elle pas touché à un instrument? Depuis combien de temps n'avait-elle pu exprimer ses ressentis aux travers d'une douce série de notes parfaitement accordées les unes aux autres? Est-ce que Mei savait seulement qu'elle était musicienne? C'était une pensée assez dérangeante. La musique était son trésor le plus secret. Le fait qu'elle ai dit à la jeune fille qu'elle l'aimait sans même lui parler de ce qu'elle était... Sans même lui faire partager ce qu'elle avait au plus profond d'elle même... Elle lui avait ouvert son coeur bien trop vite. Ses doutes s'accroissaient sans cesse. Et ça la gênait. Avec un peu de chance, il y aurait une guitare, un violon, ou un piano à l'hôtel. Même désaccordés. Elle s'en moquait. Elle était parfaitement capable d'accorder un instrument à l'oreille. Elle voulait juste que sa musique résonne dans la chambre, avec seulement Mei pour l'écouter. Mei pour comprendre. Mei pour entendre. Seulement elle pour savoir ce qu'Elleynah faisait. Ce qu'Elleynah aimait. Juste ça pour s'ouvrir entièrement à elle. Pour dissiper à jamais cette gène qui l'empêchait de croire en un avenir ensemble. En un "Toujours". Oui, sans musique, elle n'était rien. Si ça se trouve, sans ça, elle ne serait même plus vivante à l'heure qu'il est.
Elle aida Mei à se redresser, et lui prit la main. Pendant quelques secondes, elle la regarda dans les yeux, une lueur d'espoir ancré au plus profond de son regard argenté. Elle fit glisser une des mèches de cheveux de la jeune fille derrière son oreille. Elle avait besoin de ce contact, qui l'aidait à se raccrocher à autres choses que se à quoi elle était habituée. Elle vit la jeune fille tituber, et tomber, de fatigue, sûrement. Elleynah la rattrapa, juste avant qu'elle ne touche le sol.

- Ca va aller? S'inquièta-t-elle.

Elle lui caressa ensuite le visage, puis, la serrant contre elle, se releva. Elle la porta et s'assura qu'elle allait bien, avant de se mettre en route d'un pas hésitant vers l'hôtel.