A la découverte du monde. [Suite - Privée: Mei Kimurazaki & Elleynah Den Adel.]

Mei était dans les bras d'Elleynah. Elle avait à présent besoin de ce contact. Elle n'était pas sûre qu'Elleynah avait aussi besoin de celui de Mei, mais elle avait l'air de l'apprécier. Mei se posait la question de savoir à quoi Elleynah était-elle en train de penser? Et si Elleynah pensait tout simplement à l'avenir? Si cette "relation" allit durer. Mei réfléchissait d'ailleurs sur ce sujet. Ce n'était peut être pas un vrai amour. Juste, l'histoire d'un soir. Qui pouvait savoir? Mei ne croyait aux amours qui durent toute une vie. L'amour du compte de fée, avec le prince et la princesse. Même en remplacant le prince par une autre princesse, cela ne marchait pas. L'amour n'est que temporaire, quoi que l'on dise. Mais avec Elleynah, elle souhaitait quelque chose qui dure, pas toute la vie, mais le plus longtemps possible. Car, elle, Elleynah, avait la seule à savoir attirer Mei de cette façon. Personne, depuis jusque là, avait plu autant à Mei.
Elleynah redressa Mei, abattue par le sommeil qui l'envahissait minute après minute. Elle lui attrapit la main et les jeunes demoiselles se regardèrent dans les yeux. Mei sourit alors qu'Elleynah plaçait une mèche de cheveux qui tombait derrière l'oreille de Mei. Mei avançait grave à l'aide d'Elleynah. mais, elle perdu l'équilibre et Elleynah la rattrapit avant que ses os claquent sur le sol.

"Ca va aller?"

Mei la regarda dans les yeux de son regard devenu bleu foncé à cause du sommeil. Elle avait les paupières lourdes, qui se fermaient sans que le cerveau de Mei l'ordonne. Elleynah lui caressa le visage et elle releva Mei. Elleynah prit Mei dans ses bras pour pouvoir porter Mei. Celle-ci se sentait faible. Elle ne voulait pas qu'Elleynah la porte. ELle ne voulait pas lui en demandr autant.

"Ca va aller. Tu peux me poser au sol. J'arriverais à marcher, avec de l'aide, mais j'y arriverai."

- Ca va aller. Tu peux me poser au sol. J'arriverais à marcher, avec de l'aide, mais j'y arriverai.

Elleynah fronça les sourcils. Elle était inquiète. Inquiète pour la santé de Mei. Elle n'était pas sûre que cette brusque montée de fatigue soit une bonne chose. Peut être était-elle malade? Elle fronça encore plus les sourcils. Mais peut être qu'elle se faisait du soucis pour rien. Après tout, ça arrive à tout le monde de se sentir mal, ou fatigué. Elleynah continua à marcher sans prendre compte de l'avis de Mei. Bien sûre qu'il lui était difficile de la porter. Elle n'avait pas beaucoup de force. Mais elle aurait donné corps et âme pour la jeune fille.

- C'est hors de question. L'hôtel n'est pas loin, je pourrais te porter jusque là.

Et la jeune fille reprit sa marche d'un bon pas. Elle était épuisée, elle aussi. Elle avait simplement envie d'un matelas, d'une couette, d'un bon oreiller, et de Mei. Le reste, elle s'en moquait éperdument. Le reste... Quel reste? Il n'y avait rien d'autre. Et tant mieux. Le coeur d'Elleynah était bien trop abîmé pour accueillir plusieurs personnes à la fois. Et puis Mei remplissait déjà toute la place à elle toute seule. Et ce n'était pas plus mal. Pour l'instant... Il lui était difficile de prévoir ce qu'il se passerait si elle la laissait tombée... Non. Elle ne la laisserait pas tomber. Jamais. Du moins, pas tout de suite. Une poignée d'heures. Quelques étoiles qui apparaissaient dans le ciel. Un ange dans ses bras. Et ses pieds nus qui traînaient dans l'herbe chatouilleuse. La vie d'Elleynah n'avait jamais été aussi parfaite. Elle avait choisit de ne plus réfléchir ce soir. A quoi bon se demander si elle avait réellement sa place dans le coeur de Mei ou pas? C'était une des choses dont la clé était l'immense serrure du destin. Il avait un sacré humour, celui là. Un humour pour le moins... Dérangeant. C'est ce que certains appelaient "Ironie du sort". Mais bien peu de gens se doutaient qu'en réalité, derrière la vie, derrière le passé, le présent et le futur, se tenait en fait un homme barbus de quelques milliers d'années, qui au-delà de son sadisme presque légendaire, était un bon vieillard joufflu, farceur et dont l'humour médiocre aurait sans doute était digne de paraître dans l'album carambar.

- Mei..?

"C'est hors de question. L'hôtel n'est pas loin, je pourrais te porter jusque là."

Mei ne voulait pas qu'Elleynah la porte. Elle ne voulait pas qu'elle s'embête à porter Mei. Elle était capable de marcher seule, avec du soutient de la part d'Elleynah sûrement, mais elle n'avait pas besoin qu'Elleynah la porte. Elle avait l'impression de faire le centre du monde, ce qu'elle n'aimait pas du tout. Mei déposa un baiser sur la joue d'Elleynah:

"Je peux marcher, lache moi, et aide moi à marcher. Je n'ai pas envie t'embêter."

Mei voyait bien que Elleynah était fatiguée et qu'elle avait du mal a la porté. Mei enfouit sa tête dans le cou d'Elleynah, et y déposa une dixaine de baisers. Puis, elle laissa tomber ses paupières qui n'attendaient que ça depuis tout à l'heure. Bercée par le mouvement du pas d'Elleynah, elle s'endormit. Elle ne rêva pas, ou plutôt elle oublia son rêve. Elleynah était épuisée de marcher, elle manquit de tomber, ce qui réveilla Mei. Elle regarda Elleynah:

"Merci. Mais tu vas finir par te faire mal."

Pourquoi Elleynha la portait-elle? Elle n'en était pas obliger. Elle pouvait très bien la poser et continuait toute seule, ou avec Mei en l'aidant. Mei avait la chair de poule, la fraicheur du soir commençait à tomber, la brise qu'il y avait toute la journée était toujours là, rendant l'air encore plus frais.

"Mei..?"

Mei qui rêvassait, regarda Elleynah avec une tête d'endormie.

"Oui?"

Malgré les protestations de Mei, Elleynah continua à la porter. Elle savait qu'elle pouvait arriver jusqu'à l'hôtel. Elle marchait, essayant tant bien que mal de ne pas trébucher. Mei finit par s'endormir, ce qui arracha un sourire à Elleynah. L'hôtel ne lui avait jamais paru aussi éloigné. Mais peu importait. Elle serait allée jusqu'au bout du monde pour Mei. Et bien plus loin encore. Elle se rendait peu à peu compte que Mei représentait tout ce qu'elle possédait. Elle n'avait rien d'autre. Absolument rien. Alors si Mei se demandait pourquoi elle faisait tout ça, la réponse était simple. Elle n'avait aucune idée de comment elle pouvait prouver son amour pour elle autrement que comme ça. Peut être qu'elle comprendrait que symboliquement, ce qu'elle était entrain de faire signifiait que, pour elle, elle était prête à aller n'importe où. Prête à mourir dans les pires souffrances. Prête à se sacrifier. Oui, tout ça ne faisait absolument aucun doute. Elle espérait seulement que Mei le comprenait. Ce n'était pas quelque chose qu'elle avait décidé comme ça, à la légère. Non, c'était une valeur sûre. Elleynah en était persuadée. Et elle n'avait pas tort, au fond. Bien qu'elles ne se connaissent que depuis peu, ce lien qui s'était créé entre elles paraissait solide. Et il le deviendrait encore plus au fil du temps. Elle ne s'inquiétait nullement pour ça. Non, ce qui l'inquiétait était quelque chose de plus profond. Depuis le début, elle avait eu tort. Ce n'était pas la possibilité que leur relation ne dure pas, qui lui faisait peur. Non, c'était bien plus que cela. Ce qui lui faisait peur, c'était la perspective qu'elles aient un avenir. Surtout elle. Nombre de fois, elle s'était vu, morte prématurément, sous les coups de son père. Elle n'avait jamais pu imaginer qu'elle serait encore en vie à seize ans. Elle ne pouvait donc qu'espérer que le souffle de vie qui lui permettait de respirer, de voir, de réfléchir, ne lui fausserait pas compagnie dans l'immédiat. Mais elle ignorait si son destin était de mourir le lendemain, ou bien dans dix, vingt, trente ans. La mort. Triste personnage. Bien plus cruel que le Destin lui même. Elle ne pouvait se faire à l'idée que la célèbre faucheuse prenait sans pitié les vies de personnes innocentes. D'enfants. De filles. De soeurs. De mères. Et pire encore. De bébés. Oui, le plus triste dans tout ça, c'était de se dire qu'elle avait déjà bien plus vécu que d'autres. Vécu était bien sûr un très grand mot. Si on pouvait réellement vivre dans une cave, attachée et battue, sans contact avec l'extérieur, alors oui. Elle avait déjà bien vécu. Elle se souvenait de certaines fois où elle priait pour que la mort vienne la cherchait. Certaines fois où elle souffrait. Plus de solitude que de ses blessures, d'ailleurs.
Elleynah frissonna quand Mei lui déposa un baiser dans son cou, sur une de ses cicatrices. Pendant longtemps, cette blessure l'avait faite souffrir. Et encore aujourd'hui, quand elle avait de gros chocs émotionnels, le macabre souvenir de la douleur se réveillait. Elle avait eu beaucoup de chance de ne pas être morte, sur ce coup là. Enfin, la chance n'était pas vraiment le terme approprié. Pas avec toutes les années qu'elle avait du subir après.

- Oui?

Elleynah sursauta. Elle mit quelques secondes à se souvenirs de l'endroit où elle se trouvait. Etiopia. Mei. La serre. Le moulin. L'hôtel. Tout lui revenait peu à peu en mémoire. Elle secoua la tête, faisant voler ses cheveux, et se rendit compte qu'elle s'était arrêtée. Elle s'agenouilla, appuyant Mei contre son épaule. Puis, elle regarda la jeune fille dans les yeux. Elle lui déposa un baiser furtif sur les lèvres.

- Je t'aime, souffla-t-elle.

Ces mots avaient été prononcés si doucement, qu'ils en devenaient presque mystérieux. Tout ça parce que ce petit bout de phrase était réservé à Mei. Rien qu'à elle. Personne d'autre n'avait à entendre ça. C'était un peu comme un code secret, qu'Elleynah avait décidé de léguer à la jeune fille. Le code secret qui était en fait la seule, l'unique clé de son coeur. Oui, par ces mots, Elleynah venait d'ouvrir en grand son coeur à Mei.

Elleynah s'arrêta. Elle s'agenouilla en appuyant Mei contre son épaule. Mei adorait l'odeur d'Elleynah. Un parfum printanier, une explosion de fleurs. Si on mettait une image à cette odeur, ce serait sûrement un champs multicolore, avec une rose rouge sang au centre. Mei se colla encore plus contre Elleynah, elle écarta légèrement sa robe pour pouvoir sentir complètemnt sa peau. Elleynah la regarda de ses yeux grisâtres. Elle posa un rapide baiser sur les lèvres de Mei.

"Je t'aime."

Mei sourit. Elleynah avait presque chuchoter ses quelques mots. Mei cligna plusieurs fois ses grands yeux marins. Que pouvait-elle répondre? Un "Moi aussi."? Non, ce n'était pas assez fort comparait à ce qu'elle ressentait à l'égard de la demoiselle. En réalité, le sentiment qu'elle éprouver ne pouvait s'exprimer ni en mots, ni en autres chsoes. Il n'y avait que son coeur pour l'exprimer. Mais comment le montrer alors? Elleynah devait le deviner à travers les caresses et les baisers qu'elles s'échangeaient. Mei prit le visage d'Elleynah dans ses mains et elle l'embrassit. Puis, elle mit fin à ce baiser, et Mei regarda dans les yeux Elleynah, elle se perdait dans son doux regard. Elle ria doucement et enfouit à nouveau sa tête dans le cou d'Elleynah et Mei y déposa un baiser.

"Moi aussi. Je t'aime."

Comme unique réponse à son baiser, Mei l'embrassa. Décidément, elle adorait ses baisers. Alors qu'elle serrait la jeune fille contre elle, celle-ci remonta un peu sa robe, comme pour mieux sentir sa peau. A chaque fois qu'elles se regardaient dans les yeux, il y avait quelque chose de magique qui passait entre elles. Une chose unique, même pas descriptible. Et tant mieux, au fond. Cette sensation, elle la voulait pour elle toute seule. La seule personne avec qui elle voulait bien le partager était Mei. Cette dernière mit à rire doucement, et enfouit à nouveau sa tête dans son cou. La jeune fille avait l'air de l'adorer, son cou. Elle y déposa quelques doux baisers.

- Moi aussi. Je t'aime.

En entendant sa, un immense sourire éclaira le visage de la jeune fille, comme si ces quelques mots étaient le plus beau cadeau du monde. Alors, elle se releva avec Mei toujours dans ses bras, une énergie nouvelle en elle. Malgré la proximité qu'il y avait entre leur deux corps, elle en voulait encore plus. Elle ne voulait faire plus qu'un avec la jeune fille, mêler son corps au sien, les lier pour l'éternité. Une éternité de bonheur. Elle se remit en marche, fredonnant un air doux à Mei, avec sa voix, semblable à celle d'un ange. Il n'y avait plus rien en dehors d'elles. Plus rien n'existait. Elles se moquaient autant l'une que l'autre de ce qui pouvait les entourer. Pour elles, il n'y avait rien. Après ça, le voyage paru durée quelques secondes à peine. Quelques secondes magiques. Quelques secondes bien trop brèves. Le bonheur devrait être éternel. Les beaux moments figés à jamais dans une glace insensible à la chaleur du soleil. La glace magique. Celle qui résiste sans peine aux attaques du temps, des intempéries. Qui résistent au froid, au chaud, à la pluie et au beau temps, celle qui rassure par temps d'orage, qui réchauffe lors des plus violentes tempêtes de neige. Celle qui est incassable. Celle que les plus vaillants chevalier ne pourraient modifier. En un mot, l'amour. Pas n'importe quel amour. Celui qu'Elleynah ressentait pour Mei. Un amour fort, plein de doute, mais que rien ne pourrait briser. Encore plus doux qu'un air de musique. Encore plus merveilleux que les feuilles d'automnes, que les champs de fleurs au printemps. Un sentiment qui réveillait le plus brisé des coeurs. Qui faisait chanter les hommes muets, danser les paraplégiques, tomber les plus beaux anges des cieux. Mei et Elleynah. Elleynah et Mei. Etait-elle si différente, après tout? N'était-elle pas les mêmes, au fond? Leurs coeurs battaient à l'unisson, dans une symphonie joyeuse qui aurait fait hurler de rire le dieu soleil.
Dans le ciel, les étoiles brillaient plus que jamais. Et parmi elles, la plus brillante, la plus belle, la plus heureuse, s'appelait Elleynah Den Adel.

Elleynah se releva, toujours avec Mei dans ses bras. Elle marchait tout en fredonnant un air avec sa douce voix. Mei ne reconnaissait aucun chanson. Qu'est-ce qu'Elleynah pouvait bien fredonner? Mei aurait bien voulu le savoir, mais la douce mélodie de fond l'endormi. Son sommeil ne dura pas plus de deux minutes. Elle regarda où elles étaient, mais Mei ne reconnu pas l'endroit. Elle arrêta son regard sur le visage d'Elleynah, et elle la regarda en train de fredonner le même air. Elle s'étira pour pouvoir embrasser Elleynah, mais ses lèvres n'arrivèrent qu'à son menton, alors elle y déposa délicatement le baiser. Elle se mit à rire. Elle ne voulait pas descendre des bras d'Elleynah, elle y était bien. Mais Mei voyait bien qu'Elleynah peinait à la porter. Elle se posa la question si elles étaient bientôt arriver. Elle esperait bien que oui, elle avait vraiment besoin d'un lit, un oreiller, une couette, et surtout d'Elleynah.

"L'hôtel est encore loins?"

[H.R.P: Désolé, pas inspirée T.T]