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Un jour, je me reposerai... [libre]

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Lun 13 Déc 2010 - 22:55
Il faisait froid, très froid. Tout était recouvert d’une épaisse couverture blanche et reluisante. Les lacs, les rivières, même le fleuve au loin n’y échappaient pas. Tout était recouvert de gelée froide, de neige, de glace, intense et titanesque. Plus un seul oiseau n’avait osé déployer une seule magnifique aile dans ce ciel si gris et ce, depuis l’arrivée de cet énorme manteau blanc totalement déprimant. Déprimant puisqu’il faisait si froid dans ce pays nordique que c’était trop risqué, le soir, de sortir sans attraper de vilaines engelures. Risqué? Non, dangereux, absolument fou et suicidaire oui! Il n’y avait que le soleil, merveilleux astre bienfaiteur et réconfortant, qui semblait vouloir persévérer dans ce bas monde hivernal dans cette conquête sur le froid ambiant. Malheureusement, il ne triompherait pas avant un bon six mois sur ses plaines de givre.

Sur l’une des collines surplombant la basse ville, ressemblant plutôt à un large cap et à un précipice même, une jeune fille était assise dans la neige, tout simplement vêtue d’un simple polar noir un peu plus masculin sur les épaules et d,un pauvre jeans amassé et revêtu à la hâte. Elle était là, à peine couverte, à regarder les passants voyager un peu plus bas. Les voitures et les camions de transport laissaient monter vers elle leurs vapeurs toxiques et nauséabondes tant désagréables alors que, plus loin, de jeunes enfants s’amusaient à construire des bonshommes de neige, des forteresses voir même à s’affronter en guerres cruelles de boules de neige. L’annonce d’une gigantesque tempête, la plus grande de l’année, avait sans doute éveillé l’envie des gens de se ressourcer à l’air frais avant de devoir s’enfermer tour à tour dans leurs magnifiques demeures et d’y rester jusqu’à ce que tout danger soit écarté. En fait, même avec ce froid, ou bien serait-ce le fait que l’adolescente n’était que très peu habillée, il y avait beaucoup de personnes dans les alentours. Beaucoup trop. Énormément trop.

Dans un moment de lucidité, la jeune fille se releva, agrippant son sac à dos. Alexie, de son prénom, revint plus loin derrière elle, afin de reprendre le chemin qu’elle avait entamé quelques heures plus tôt. Mais au fait, quel chemin? Elle n’en avait aucune idée. Qui aurait l’idée de s’aventurer à l’extérieur, si peu vêtu, dans un froid mordant la moindre parcelle de peau se trouvant à l’air libre? Personne, sans doute, excepté elle. Y réfléchissant bien, peut-être irait-elle là où personne ne pourrait lui faire subir le moindre mal, lui hurler la moindre bêtise, l’empêcher de vivre…

Elle s’éloigna rapidement du large cap Diamant, ses pieds traînant au sol, laissant une longue trace sinueuse derrière elle. Après une heure ou deux de marche à travers la neige et la glace, elle se mit à ne plus ressentir le bout de ses orteils à travers ses baskets d’été. Une troisième heure suivie et ses oreilles, devenues rouges et douloureuses, battaient vivement au rythme de ses pas. Les gens des environs entraient rapidement chez eux. L’heure funèbre devait sans doute approcher. Une quatrième heure se proclama, ses doigts avaient peines à retenir son faible bagage, ne contenant réellement que quelques vêtements pêle-mêle et quelques dessins. Son baladeur sur les oreilles, sûrement gelé, ne fonctionnait plus depuis vingt minutes à peine. Peut-être même plus, elle ne savait plus. Elle avait depuis un moment cessé de s’en préoccuper. Elle était désorientée, perdue. Tout ce qu’elle savait, ce n’était ni où elle allait, ni où elle voulait aller. C’était plutôt où elle ne retournerait plus jamais de sa vie, quoi qu’il advienne. Et elle savait que le pire pourrait arriver maintenant qu’elle était partie.

À la sixième heure, peut-être même la septième, même si cela pouvait aussi bien être la cinquième, le vent se leva en puissance, raclant toute parcelle de vie de toute sorte, gelant encore plus l’air devenu irrespirable. La neige montait au domaine des Dieux en un mur opaque et terrible, brouillant la vue à tous. Ne sachant plus où elle se trouvait, la jeune fille fût surprise de voir, tout en relevant la tête, un immense portail s’ouvrant face à elle. Ses bras, tordus de douleur et de froid, étaient enroulés autour de son corps, tentant en vain de garder le peu de chaleur qu’il pouvait lui rester. Curieuse de l’endroit et des personnes qu’elle pourrait y trouver, ne craignant absolument rien de toute manière, elle y entra, essayant de courir à grande peine puisque ses frissonnements l’en empêchèrent. Une vague d’air plus chaud l’enveloppa soudainement. Le portail derrière elle se referma précipitamment et son coeur fut pris d’un spasme. Ses pensées, encore givrée par l’hiver canadien, lui firent se demander si elle n’avait pas atteint le fond du baril et que ce qu’elle venait de franchir n’était pas le paradis, le lieu des morts, un endroit où son père ne pourrait l’incomber d’être la cause des ruines qu’étaient sa vie.

Regardant tout autour d’elle, elle remarqua que rien ne semblait si extraordinaire. Tout semblait normal, à ses yeux. Des maisons, des bâtiments, un village tout à fait ordinaire à première vue. C’était même un peu vide. Pourtant, il faisait un temps si agréable… C’était assez contrastant. D’un côté, un froid glacial menaçait de tuer en quelques heures la moindre fleur, le moindre animal chétif. Ici, tout semblait respirer la joie de vivre, le bonheur, la chaleur. Un calme aussi silencieux qu’une moquette ne pouvait ordinairement être bienfaiteur. Toutefois, celui-ci semblait vouloir apaiser toutes les âmes en peine de vivre. Ne sachant donc où aller, Alexie marcha un moment avant que ses jambes ne la lâche et ne la fasse glisser par terre. Elle ne s’en plaignit point cependant. Cette neige semblait si douce et chaude… Et elle était si épuisée… Elle tenta tout de même de se relever, à grande peine. Ses jambes flageolantes semblaient trop frigorifiées pour la soutenir à nouveau. Elle n’eut donc d’autre choix que de se retenir contre un tronc doux et protecteur afin de ne pas sombrer dans le sommeil sans fin qui l’attendait et qu’elle avait tant cherché jusqu’à présent.

Ce ne fut qu’un peu plus tard, ses doux yeux couleur de l’ambre à demi fermés et complètement gelée, qu’elle cru apercevoir une ombre s’approchant. Elle ne pu prononcer le moindre mot pour sa défense, ses lèvres étant collées entre-elles grâce au froid.
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Mer 5 Jan 2011 - 18:53
- Vole, vole. Vole Morioka.

Reiya levait les mains au ciel et tournait sur elle-même, formant ainsi une petite tornade de flocon. Elle regardait son phoenix qui faisait des acrobaties en dessus d'elle. Le jeune oiseau de feu était toujours excité lorsque l'hiver pointait le bout de son nez. Il pouvait se divertir avec la masse blanche glacée. Cependant, son pelage de flamme faisait fondre le moindre flocon. La gardienne du volcan rigolait et rigolait encore. Son rire résonnait et aurait sûrement pu s'entendre à des kilomètres à la rondes.

Elle était pieds nus, et vêtue d'une toge orange qui faisait ressortir sa peau blanche. Ses longs cheveux rouges flamboyant dansait dans le vent accompagnant son animal féerique. Elle gambadait dans la neige, la sentant sur le bout de ses pieds. N'importe qui aurait pu la prendre pour une folle, car la température extérieure qui régnait à Etiopia en cette saison était très basse. Cependant il ne fallait pas oublier que Reiya était la gardienne du volcan, et qu'elle avait le don de contrôler la chaleur, surtout le feu de son phoenix en fait. C'est pourquoi elle ne ressentait jamais le froid et pouvait se balader dans de si légères tenues.


- Morioka! Morioka! Où est-ce que tu vas? Hahaha. Attends moi! Attends moi voyons.

Reiya commença a courir, attrapant un pan de sa toge orange à moitié déchiré. On voyait ses traces dans la neige, et elle se retournait souvent pour les contempler. Son oiseau de feu volait dans le ciel. Il tournicotait, il tombait en piquer, planait dans l'air et parfois même lançait quelque jet de flamme. La gardienne savait bien que son animal devait rester cacher, car il aurait pu en effrayer plus d'une, c'est pourquoi elle restait toujours sur le qui vive. Car lorsqu'elle frappait des mains, son animal disparaissait dans un tas petit tas de cendre.

- Ne va pas trop vite. Attends moi.

Le jeune fille continuait de rire. Ses dents brillaient et se reflétaient sur la neige blanche. Son animal volant l'avait amené jusqu'au portail. C'était pourtant si loin de son volcan adoré. Mais cela ne lui faisait pas de mal de se dégourdir les jambes. Elle tendit un bras vers le haut, invitant Morioka a venir s'y posé.

- Qu'est-ce que tu en dit? Tu as envie qu'on aille à la chasse de poisson?

Reiya parlait à son phoenix et celui-ci semblait répondre en fredonnant et en plissant des yeux. Parfois même il lui donnait quelque coup de bec affectueux dans les cheveux. C'est alors que la jeune fille aperçu quelqu'un, contre un arbre, au sol, dans la neige. Elle ne s'attarda pas une seconde et lança avec décision :

- Morioka !

Le phoenix compris et vola toute suite en direction de la demoiselle. Il allait la réchauffer avec ces plumes. Pour qu'elle ne tombe pas en hypothermie. L'étât dans lequel était cette pauvre fille permettait à Reiya de faire passer son très cher et tendre Morioka pour une hallucination, le temps venu. Alors elle regarda faire son animal, qui fit fondre la neige autour de la jeune fille, et qui lui redonna une couleur plus vive. Ses lèvres n'étaient plus bleue et son corps tremblait deja beaucoup moins. C'est pourquoi Reiya tapa dans les mains et Morioka disparu. Elle s'agenouilla alors en mettant une main sur le front de la demoiselle.

- Est-ce que vous allez bien?
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Jeu 13 Jan 2011 - 20:07
L’impression de ne rien voir, de ne rien entendre, de ne pouvoir bouger, accablait Alexie. Elle avait, par réflexe, entouré son corps de ses bras, afin de chercher à conserver sa chaleur. Les bruits de pas feutrés, apaisés par l’épaisse couche de neige qui s’était accumulée, semblaient se rapprocher tout doucement, quoi que d’une démarche assurée. Du moins, beaucoup plus que ne l’avaient été les derniers pas de l’adolescente, effondrée à genoux devant le tronc d’arbre sur lequel elle prenait appuis.

Un bruissement d’ailes se fit alors perceptible loin derrière elle. Sans doute un oiseau, perdu à travers l’hiver rude ambiant. Vue son inertie, la jeune adolescente n’aurait toutefois pu penser qu’un volatile viendrait auprès d’elle. Pourtant, au contact des plumes de l’animal, elle ressentit une étrange chaleur parcourir tout son corps. Elle se rendit alors compte, lorsque son corps se détendit, qu’elle cessait de greloter. Ses doigts, qu’elles ne ressentaient plus depuis longtemps, ainsi que ses pieds gelés, semblaient vouloir se réanimer. Malheureusement, le picotement de ses membres n’avait rien des plus agréable. Sa peau semblait vouloir se fendre, du moins, c’était l’impression qu’elle avait, après avoir passée des heures au grand froid à ne plus ressentir ses membres en question.

Une fois qu’elle eu l’impression d’être à nouveau vivante, un claquement de mains se fit alors entendre et la douce chaleur disparue, ainsi que l’étrange contact avec des plumes. Était-ce ainsi que l’on mourrait? Était-elle morte à présent? Elle aurait eu envie de dire que oui. Toutefois, sa raison lui soufflait que non. L’adolescente préféra donc attendre que l’on puisse lui affirmer l’une ou l’autre de ses hypothèses.

Les pas qu’elle avait entendus plus loin derrière elle semblaient s’être approchés alors qu’elle reprenait connaissance de sa mobilité. Clignant alors à quelques reprises des yeux, étant désormais décongelés, afin d’éclaircir sa vue embrouillée. Une fille, sans doute du même âge qu’elle, se tenait là, debout, avant de s’agenouiller auprès d’elle. Tout comme Alexie, elle était peu vêtue dans cet enfer blanc, elle l’était même moins qu’elle, ce qui inquiéta la rescapée. Elle ne voyait pas l’utilité de se vêtir uniquement d’une toge pour sortir dans un froid pareil. Par contre, elle ne semblait ni apeurée, ni frigorifiée. Elle n’était donc pas venue à elle en trombe sans réfléchir à se revêtir, mais elle n’était pas non plus à l’extérieur depuis bien longtemps...

La jeune fille au teint pâle prononça quelques mots, un peu brouilles. Alexie eu le réflexe de retirer ses écouteurs de ses oreilles. Elle croyait ne pas entendre convenablement les paroles de cette fille alors qu’en fait, elle l’avait entendue arriver de loin. Non, le fait de retirer ses écouteurs n’était vraiment qu’un réflexe. Son cerveau embrouillé par le froid en était la cause. Elle saisi toutefois l’essentiel et pu donc réponde, d’une voix faible par contre:


« Oui... Oui, je vais... je vais bien... Merci... »

L’adolescente la remerciait, oui. Elle était consciente que de se réchauffer aussi rapidement et subitement n’avait rien de naturel. Du moins, en ce moment présent, elle le croyait, que quelque chose de surnaturel avait pu se passer, une intervention divine, quelque chose comme cela. Et comme elle avait été ainsi réchauffée tout juste avant l’arrivée de cette fille en toge, ce ne pouvait être du pure hasard. À moins que...

« Dites... Je... Je suis morte, c’est ça? »
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Sam 15 Jan 2011 - 16:14
Reiya était restée agenouillée au côté de la jeune fille claire. Elle avait toujours la main sur son front, et avait donc relevée la frange de cette dernière pour pouvoir sentir la température de son corps convenablement. Elle semblait avoir repris des forces, car elle cligna des yeux, s'enleva des oreilles des choses qui semblaient être des écouteurs, puis répondit d'une voix faible presque inaudible. Lorsqu'elle susurra qu'elle allait bien, Reiya poussa un léger soupir et retira la main de son front, pour la poser sur ses deux genoux. Elle sourit et pencha la tête de côté. À ce moment là, l'inconnue lui demanda quelque chose de surprenant.

- Dites... Je... Je suis morte, c’est ça?

Reiya cligna des yeux de fois et continua de sourire. C'est vrai, il s'agissait d'une nouvelle arrivante. N'importe qui vivant déjà à Etiopia ne serait pas sortie habillée si peu vêtue. Sauf si la demoiselle en question était somnambule. Cependant, le joli vêtement de la jeune fille ne semblait pas être un pyjama. Qui donc aurait-pu dormir avec un si beau tissu ? La gardienne, toujours assise sur ses pieds, les mains sur ses genoux, la position typique d'une japonaise, répondit en souriant.

- Vous savez, au paradis il ne fait pas froid comme ça. Ici vous pouvez encore bénéficier des changements de saisons et du soleil.

Elle voulait rassurer la demoiselle qui semblait être totalement désemparée. En même temps c'était normal. Comme toutes les Etiopiennes, elle avait atterri ici lors d'une de ses occupations habituelles, ou pas, dans un pays qui devait être le sien, ou pas. Quoi qu'il en soit, Etiopia changeait du tout au tout. La fille de feu se releva gentiment et tendit une main aimable à la fille toujours au sol.

- Venez, je vais vous amener à l'hôtel. Vous y retrouverez vos affaires, et vous pourrez prendre un bon bain chaud, si l'envie vous en dit.

Reiya continua de sourire. Elle était d'un tempérament chaleureux, mais surtout elle ne laissait jamais quelqu'un dans le besoin. Elle hésita même à se déshabiller et à lui donner sa toge, mais cela aurait fait surtout exhibitionniste. Si elle se serait enlever le seule vêtement couvrant ses formes enfantines, elle se serait retrouvée à moitié nue. Et pour une première approche, cela aurait été plus qu’embêtant. C'est pourquoi elle se contenta de tendre sa main. Reiya étant la gardienne du volcan, elle dégageait elle-même une grande chaleur, surtout au toucher de sa peau. Elle espérait pouvoir réchauffer du mieux qu'elle pouvait la jeune fille, jusqu'à leur entrée dans l'hôtel.
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Mar 18 Jan 2011 - 4:01
Alexie ferma les yeux au contact de doigts contre son front. Étrangement, jamais personne auparavant n’avait agit de la sorte envers elle. Ce geste, un peu maternel, l’apaisait, sans qu’elle n’en connaisse la raison. C’était inhabituel que l’on puisse ainsi l’approcher, la toucher, avec autant de tendresse, même si elle en avait toujours rêvé. Que l’on prenne soin d’elle, c’était tout ce dont elle avait été privé depuis sa naissance, du moins, aussi loin qu’elle pouvait s’en rappeler. Ses parents, d’infâmes humains sans scrupules, n’avaient jamais songé à aimer le fruit de leur passion luxueuse et de l’alcool qu’ils avaient pu consommer ce soir-là, alors qu’ils étaient allés à l’hôtel, question de s’amuser ensemble sans penser aux conséquences. Bien entendu, les conséquences, toutes celles qui avaient abouties à sa propre naissance, à ses malheurs, à son arrivée ici, je-ne-sais-où. Heureusement pour l’adolescente, ses parents n’avaient jamais été violents, physiquement du moins. Verbalement, c’était autre chose. Savoir jouer avec les mots pouvait être fort bien pratique pour mêler les gens, mais pour se rassurer soi-même de sa propre condition, c’était impensable. Les amis, c’est ce qui manquait à la jeune fille. N’étant allée à l’école sans toutefois y être intéressée, seulement pour s’y perdre, loin de sa famille, elle n’avait donc pas eu la chance de fréquenter les autres jeunes de son âge, normalement, comme une enfant acceptée et bien dans sa peau.

Lorsque l’inconnue retira sa main de son front, Alexie eu presque l’envie étrange de la supplier de la laisser là, ou du moins de continuer à agir de cette manière avec elle. Sans doute devait-elle divaguer, mais l’impression que l’on s’occupait d’elle, pour son bien et non celui d’une autre personne, cette attitude chaleureuse dans tous les sens du terme... Tout cela, elle ne l’avait jamais eu auparavant, mais maintenant, elle ne voulait pas se risquer de le perdre, c’était peu, mais déjà beaucoup.

L’autre fille souriait. Alexie n’y prêta pas plus d’attention qu’au froid quelques minutes plus tôt. Même suite à sa question, dont la réponse était pourtant bel et bien évidente, elle continuait de sourire. L’adolescente ne saisissait pas, mais hésitait à la questionner à nouveau. Si elle était bel et bien morte, il était normal qu’elle souriait ainsi, n’est-ce pas? Et si elle se trompait sur sa mort, sa question devait sans doute avoir l’air ridicule.

Sa réponse la laissa toutefois perplexe. Son cerveau congelé avait déjà du mal à lui faire comprendre le sens de ses paroles, comment pourrait-elle croire qu’elle n’était plus du tout là où elle avait grandi?


« Dites-moi que je ne suis plus chez moi... Que... Que mes parents sont loin d’ici... qu’ils ne me suivent pas... »

Alexie était au désespoir: et si ses parents avaient lancé des gens à sa recherche? Que tout cela n’était qu’un rêve, que cette fille qui l’avait trouvé était peut-être une infirmière qui s’occupait de ses engelures, que d’ici peu, elle serait remise sur pieds et retournerait dans l’enfer qu’est sa maison avec ceux qui sont légalement ses parents? Elle ne voulait pas, plutôt mourir gelée, mais rapidement, que de retourner vivre avec eux!

Lexie ne prêta pas attention à ce que sa sauveur venait d’ajouter, elle préféra se relever d’elle-même, refusant poliment la main qu’elle lui tendait. Une fois remise debout, ses jambes flageolantes eurent du mal à la retenir, vu leur engourdissement prolongé, elle dû alors s’appuyer contre l’arbre à nouveau pour s’empêcher de tomber. Les mots qu’elle venait tout juste de prononcer venaient maintenant de se rendre jusqu’à sa tête. Alors ses parents étaient ici, à l’hôtel et l’attendaient, sans doute. Jamais personne n’aurait apporté ses affaires si ç’avait été le cas contraire. Ils l’avaient retrouvée, malgré tout le temps qu’elle avait passé à l’extérieur, dans cette tempête, malgré toute cette neige, ils l’avaient retrouvée, vivante par-dessus tout! Elle devait repartir. Ce fut la première et la seule idée qu’elle eu, repartir, marcher, longuement, sans s’arrêter. Elle ne voulait plus retourner chez elle, sa décision prise, elle ne reviendrait pas en arrière, ni même contrainte par la force.


« Je... Je n’irai pas... Je ne veux pas aller là-bas... »

Entièrement désorientée, elle ne savait plus du tout dans quelle direction aller. Elle ne se souvenait même plus de quel endroit elle était arrivée. Combien de temps tiendrait-elle debout encore? Suffisamment pour semer cette fille, qui semblait vouloir la ramener chez elle à tout prix. Sans doute recevrait-elle une récompense pour l’avoir retrouvée vivante? Non! Il était hors de question qu’elle retourne là-bas, jamais!

« Jamais ils ne me reverront de leur vivant... Jamais..., murmura-t-elle entre ses dents pour elle-même.

Alexie tenta alors quelques pas dans la neige, titubant avant de trébucher pitoyablement quelques pas plus loin, tombant à plat ventre au sol. Retenant ses larmes de détresse, elle agrippa la neige face à elle, dans un ultime geste de désespoir pour avancer, en vain. Une larme coula sur sa joue avant de tomber au sol.


« Jamais... Plutôt crever!, ajouta-t-elle d’un ton faible et tremblotant.
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Jeu 24 Fév 2011 - 15:56
Malgré sa main chaleureuse tendue vers l'avant, paume ouverte face au ciel, la jeune fille à la peau blanche et froide se releva sans aucune aide. Difficilement, mais avec décision. De part son attitude, Reiya se mis à penser qu'elle était quelqu'un pleine de volonté et qu'elle ne lâchait jamais son but. Qu'elle regardait droit devant elle et qu'elle se pensait n'avoir besoin de personne pour réussir. C'est pourquoi l'attitude enfantine de Reiya, lui fit s'entrecroiser les mains devant son visage, se penchant légèrement en avant, faisant ressortir ses petites fesses rondes. Elle était en admiration devant ce personnage qui était presque mort de froid, mais qui se relevait telle une guerrière prête à repartir au combat.

- Ara, ara.

Dit Reiya doucement lorsque son interlocutrice c'était appuyée contre l'arbre pour reprendre des forces. Visiblement elle était complètement exténuée. La gardienne se prit d'affection pour la petite, et approcha lentement ses bras derrière elle, comme pour l'aider à avancer, la soutenir d'une force invisible. Elle se mit à penser alors que même les humains imbus d'eux-même et totalement sûr d'eux, ont besoin de soutient. On besoin d'aide parfois. Le poids de la vie peut devenir trop lourd à porter dans un sac, sur le dos. Et quelqu'un à côté, peut aider à se débarrasser des plus lourdes pierres.

Reiya ne répondit pas toute suite aux questions de la demoiselle, mais lorsque celle-ci, ayant marché au loin, tomba a nouveau dans la neige fraîche, faisant virevolter autour d'elle plusieurs petit flocons qui lui retombèrent dessus, elle s'avança.


- Ne vous forcez pas. Je vais vous aider.

Et sans attendre vraiment une réponse, elle saisit le bras faible de la nouvelle, doucement mais avec fermeté, et la mis sur pied. Elle passa le bras de la demoiselle autour de sa nuque, le tenant de sa main gauche, et avec sa main droite, elle vint l'attraper par la taille pour l'aider à marcher.

- Calmez vous. Vous êtes en sécurité ici. Enfin...pas spécialement en dehors, dans ce froid glacial. Mais à Etiopia...

Reiya commençait à marcher lentement pour supporter le poid de la jeune fille, et pour ne pas la blesser. Ses mains et son corps chauds devaient sans doute apaiser la demoiselle qui semblait totalement perdue et apeurée... apeurée par quelque chose...apeurée par quelqu'un...

* Il semble qu'elle refuse de voir ses parents. Serait-ce eux, la source de son malheur ? Cela serait bien une honte de leur part. Comment des êtres ne peuvent-ils pas choyer le fruit de leur entrailles, leur petit trésor? Maman, papa, vous manquez à ce monde. Enseigner leur comment aimer leur enfants... *

- Vous êtes arrivée seule. Personne ne vous suivait, et personne ne vous précédait. Ne vous en fait pas, Misato, la maire de ce village, vous protégera.

Reiya avait dit cela dans un souffle, mais comme si elle avait parlé aux Dieux. En effet elle avait levé la tête vers le ciel, peut être pour essayer d'apercevoir son phoenix, et avait reçu un mini flocon sur le bout de son nez. Sa peau chaude l'avait fait fondre en un rien de temps. Les deux jeunes filles marchaient donc doucement, laissant leur traces dans la neige. L'inconnue semblait ne plus vraiment résister, peut être à cause de son manque de force. Reiya avait cependant aperçu de triste larme couler le long de son beau visage blanc.

* Soyez forte mademoiselle. Soyez forte. *
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Jeu 26 Mai 2011 - 16:32
Ayant fermé les yeux à demi avec l’intention de se laisser mourir de froid si cette fille tentait de la ramener chez ses parents, Alexie ne se rendit même pas compte que cette dernière s’était rapprochée pour lui offrir son soutien. En moins de temps qu’il ne fallu pour le dire, elle l’avait alors aidée à se relever. L’adolescente dans l’âme était désormais appuyée sur ses épaules, retenue par cette fille dont elle ne connaissait rien.
Tout aussi étrangement que lors de son arrivée auprès d’elle, Lexie senti aussitôt une douce chaleur l’envelopper, une chaleur qui ne pouvait venir de l’air extérieur ni même des bâtiments alentours. C’était comme si, tout comme dans un rêve, c’était cette étrange fille qui produisait elle-même cette chaleur si agréable.

Etiopia... C’était donc l’endroit où elle était? Quel étrange nom... Jamais elle n’en avait entendu parler auparavant. Sans doute puisqu’elle n’était plus vraiment consciente de ce qu’il se passait en ce moment. Si c’était ça la mort, au moins, elle ne souffrirait plus de la présence de ses parents, encore vivants.

«Personne..., murmura-t-elle pour elle-même. Personne... Vraiment?»

C’était presque trop irréel pour être vrai. La jeune femme n’en croyait pas ses oreilles. En plus de ne pas savoir si elle était encore ou non vivante, il n’y avait personne qu’elle ne connaîtrait dans cet endroit bizarre. Un rêve de semi morte sans doute...

Dans un élan de politesse, appuyée sur ses jambes tremblantes et marchant en tentant de s’appuyer le moins possible sur cette fille, Alexie demanda:

« Mais, où va-t-on? »

[Désolée, j’ai mis du temps, c’est un post merdique, mais j’ferai mieux le prochain coup, étant donné que mes cours sont finis, j’aurai plus de temps pour répondre ;) ]
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Jeu 2 Juin 2011 - 18:59
La jeune fille à la peau blanche et au regard froid semblait regarder dans le vide en se parlant à elle-même. La gardienne ne put entendre que faiblement les paroles de cette-dernière, et comme elles ne semblaient pas lui être adressée elle ne fit aucun effort pour les comprendre. Il était mieux de laisser les secrets de cette nouvelle arrivante bien au chaud, pour l’instant en tout cas. Bien au chaud. C’était un peu ironique, vis-à-vis du temps glacial qu’il faisait en cette période de l’année dans le petit village.

Reiya continuait de marcher lentement pour ne pas essouffler ou blesser la faible demoiselle. Toujours de ses bras chauds, elle la touchait doucement pour essayer de lui redonner des forces. En effet la chaleur de Reiya la phœnix et gardienne du Volcan Morioka, qui portait le nom de son oiseau, avait des propriétés guérisseuses. Peut être que celle-ci avait fait effet assez vite car son interlocutrice lui adressa la parole plutôt vivement. Elle s’intéressa sur la direction dans laquelle elles étaient entrain de marcher. Enfait la jeune gardienne, ou plutôt la vieille gardienne dans l’âme, ne savait pas exactement où elles se rendaient. La seule chose qui l’inquiétait à présent, c’était de mettre l’inconnue au chaud. N’importe quel bâtiment ferait l’affaire.

Bien évidemment, l’hôtel était l’endroit le plus logique, et c’est pourquoi c’était également cet établissement qui était le plus proche du portail. Reiya sourit alors et regarda le bâtiment en question qui s’élevait un peu plus loin devant elle. Comme si de par son regard la jeune fille pouvait apercevoir l’endroit où elle l’amenait, Reiya dit :


- Là bas. A l’hôtel. Les habitantes y vivent en harmonie. Je peux vous l’assurer. C’est un tableau magnifique à observer. Parfois je m’assied sur le haut de mon volcan, et je les observe. Elles sont toutes joyeuses et coquettes. Vous vous y sentirez en sécurité.

La gardienne tourna son regard en direction de la femme qu’elle accompagnait pour la rassurer. Avec les mots sortis de sa bouche, il se forma une légère buée. C’était amusant et Reiya continua de souffler comme une enfant, en avançant petit à petit jusqu’à l’hôtel. La distance semblait étonnamment grande et pourtant elles y étaient presque arrivé. C’était sûrement un effet d’optique mis en place par la maire, dotée d’une ingéniosité incomparable.
[ Je te propose de poster à l’hôtel la suite de notre RP =) ]
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