Dead or Alive [Libre]

Jeu 21 Avr 2011 - 14:28

Je sentis le sang s'écouler de mes veines. J'avais eu peur que ce soit douloureux, mais en fait, pas du tout... peut-être que je n'avais pas entaillé assez profond.

Je m'étais toujours demandé comment serait l'au-delà pour moi. Surement pas un paradis avec tout ce que j'avais fait. Peut-être que je n'aurais pas du me tailler les veines, peut-être que la mort serait pour moi encore pire que la vie.

N'empêche que je me sentais bien, presque flottante. Je sentais la vie s'écouler par mon poignet. Dire que je n'aurais peut-être plus jamais l'occasion de gouter un Château d'Yquem 1988. Et dire que je n'avais même pas fini ma dose d'héroïne que j'avais acheté ce matin même. Quelle conne... Je laissais tomber mon bras sur le sol, pour ne pas tâcher mes vêtements.
J'essayais de saisir mon paquet de Lucky Strike, sans résultat. Je n'avais déjà plus de forces. C'était dommage, j'aurais bien voulu mourir avec classe et panache, une clope au bec, un sourire moqueur plaqué sur le visage. Je fermais les yeux et repensais à toute ma lamentable petite vie. Finalement, je n'aurais jamais rien fait d'intéressant, juste des enchainements d'échecs. La seule chose qui m'aurait apporté satisfaction aurait été d'observer la tronche de ce connard de Jack en voyant mon cadavre. Dommage, je serais morte à cet instant-là. Encore un échec. Bon sang, maintenant que j'y pensais, j'aurais du profiter de mon dernier jour avant de mourir.

Je rouvris les yeux brusquement. Je n'étais plus du tout dans cette ruelle glauque tapissée d'ordures près de Coventry Street. Je me trouvais devant un immense portail. C'était ca, l'au-delà ? J'étais tout de même un peu déçue. Les grilles s'ouvrirent devant moi, comme commandées à distance. Je n'aimais pas ca ; c'était comme si on m'observait, qu'on attendait l'instant précis où j'ouvrirais les yeux pour ouvrir ce portail, et ca ressemblait à la manière de faire – très théâtrale - de Jack. Je n'aimais pas ca, mais alors pas du tout. Si j'avais voulu, je me serais levée, mais je n'avais plus la force. C'est donc assise et dubitative que j'observais cet étrange paysage, pleins de promesses... plus ou moins bonnes.

Ven 22 Avr 2011 - 8:56

Akane était partie en cours en chantant, surement l'arrivée du beau temps mais elle se sentait d'humeur plus guillerette dernièrement. Comme à son habitude elle passa faire un tour au portail, on ne sait jamais une nouvelle arrivante perdue pouvait avoir besoin de son aide. On ne se refait pas, avant elle avait tout fait pour faciliter la vie des autres quitte à oublier la sienne, ici elle continuait de vivre ainsi, pour Hiro, pour ses collègues et ses camarades de classe et même pour l'inconnue assise devant le portail au milieu de ce qui ressemble à s'y méprendre à une mare de sang.

- Du sang ... Hééééé ! Tu vas bien ?! hurla Akane sachant pertinemment que sa question était stupide car d'une part aucune fille n'allait bien lorsqu'elle arrivait à Etiopia et d'une autre part celle-ci était maculée de sang, le sien surement.

Akane se mit à courir vers la jeune fille en se disant que décidément ces jours-ci les arrivées étaient de plus en plus théâtrales en même temps que dramatiques.

- Tu-tu vas bien ? Tu es blessée ? Il faut vite t'amener à la clinique, tout ce sang - si c'est le tien - ce n'est pas bon signe.

Son débit de parole atteignait des sommets, mais il faut dire que cette jeune fille n'avait rien pour l'empêcher de s'inquiéter. Le sang, son air absent. Pourvu qu'il ne soit pas trop tard.

- Je m'appelle Akane, si tu peux marcher alors on ira ensemble à la clinique sinon ... je te porterai, je suis plus forte qu'il n'y parait. Et toi tu t'appelles ?

Akane regarda de plus près la nouvelle venue. Elle lui rappelait les actrices des films des années 50, un côté pin-up, l'air sexy mais tout en retenue. Si elle en jugeait par ses cheveux blonds, elle ne devait pas être japonaise, heureusement qu'une fois à Etiopia le village jouait le rôle de traducteur instantané sinon la communication pourrait s'avérer difficile.

Sam 23 Avr 2011 - 15:10

Elleynah n'avait plus aucune force. Le portail était là, tout près d'elle. Mais pas assez pour qu'elle l'atteigne. Elle n'avait plus d'air. Elle allait se noyer, là, dans ce lac où elle aimait tant se baigner. La morsure de l'eau stagnante sur ses plaies à vif lui arrachait de petits gémissements à chaque fois qu'elle bougeait. Pourtant il fallait... Il était hors de question qu'elle meurt ici... Pas maintenant, pas avec tout ce qu'elle avait vécu. Mais avait-elle le choix? Elle joignit ses bras et les écarta aussi rapidement qu'elle le pouvait dans son état. L'eau prenait peu à peu la couleur de son sang, la rendant aveugle. Elle y était presque... Presque... Presque... Subitement, Elleynah sentit le vide sous elle. Elle tomba lourdement sur le sol, mouillée, meurtrie, et entièrement nue, et se mit à tousser à s'en arracher les poumons. La jeune fille cracha une quantité impressionnante d'eau. Elle voulut ensuite regarder autour d'elle, mais la lumière l'aveuglait. Elle sentait quelque chose couler sur ses joues, mais elle n'aurait su dire si c'était de l'eau, du sang ou des larmes. Elle sentait quelqu'un, tout prés d'elle, allongée. Peu à peu, elle réussit à entrouvrir les yeux. Il y avait une femme... Blonde. Elle distinguait vaguement les traits de cette inconnue. Elle n'avait jamais vu de femme telle que celle qui était allongée à côté d'elle. Il y avait quelqu'un d'autre, debout. Peut être allait-elle l'aider? Elle se mit à espérer. A espérer que pour la première fois de sa vie, il y aurait quelqu'un pour lui venir en aide. Elle se mit à croire que pour la première fois, elle ne serait peut être pas seule.

- Aidez... Moi... Supplia-t-elle.

Elle ignorait si on l'avait entendu. Elle ignorait même si elle avait réellement prononcé ces paroles, ou si c'était son imagination qui lui jouait son dernier mauvais tour. Elleynah se sentait profondément meurtrie. Meurtrie par la vie, par les hommes. Elle n'était plus sûre de vouloir vivre. De toute façon, elle doutait qu'elle soit encore en vie. Et pourtant, elle avait mal. Est-ce qu'être mort signifiait avoir mal? Elle ne savait pas.... Elle ne savait plus.

Dim 1 Mai 2011 - 17:51

La situation était on ne peut plus space. Pour commencer, une gamine asiatique avait accouru vers moi et en demandant si tout allait bien. Cette scène me faisait penser à je ne sais quel Scary Movie – celui avec la blonde qui demande à son amie décapitée si tout va bien. Elle s'apellait Akane, j'en déduisit qu'elle était japonaise. Ou d'origine japonaise, parce qu'elle parlait parfaitement l'anglais. J'eu envie de rire de façon sec et sarcastique, mais je n'arrivais qu'à tousser de manière inquiétante.

- Mmh... Je crois que l'état de cette demoiselle est plus urgent que le mien. Je vais me débrouiller, merci, répondis-je d'une voix pas assez forte à mon goût.

Effectivement, une deuxième adolescente venait d'apparaitre à côté de moi. D'un œil d'experte, je vis tout de suite ce qu'on lui avait fait subir - après tout, j'avais enduré la même chose de nombreuses fois. Le fait que je me trouvais à côté d'une fille violée et d'une autre habillée en soubrette, le tout dans un cadre idyllique me laissait penser que j'étais en plein délire lié à l'hémorragie.

Mon sang coulait à gros bouillon. Je fis comme si de rien n'était, et me relevait avec difficulté. Inconsciemment, l'asiat' avait pointé une direction alors qu'elle parlait d'une clinique. Je me mis à tituber lentement dans ce sens. J'avais ma fierté, et il était tout à fait hors de question que quelqu'un me sauve. Si mon existence m'avais appris une chose, c'était bien de ne jamais rien devoir à personne.
Malgré toute ma bonne volonté, je m'effondrais au bout de quelques mètres. Je voyais de plus en plus trouble, et je décidais d'abandonner toute dignité, et de demander de l'aide comme l'autre.

- Tu peux me filer mes clopes ?, ajoutais-je. Elles sont dans ma poche.

C'était le genre de question qui n'en était pas vraiment une.

Mar 3 Mai 2011 - 11:36

Alors qu'Akane s'inquiétait déjà pour la jeune fille en face d'elle, une seconde apparut qui n'avait pas l'air en meilleur état. Il lui fallait de l'aide. Elle ne pourrait pas les aider toutes les deux, du moins pas les amener toutes les deux se faire soigner si besoin. La première lui répondit finalement.

- Mmh... Je crois que l'état de cette demoiselle est plus urgent que le mien. Je vais me débrouiller, merci.

Akane la regarda d'un œil inquiet. Son état était aussi grave que celui de la nouvelle venue. L'une laissant derrière elle une mare de sang l'autre était nue, à peine consciente. Akane enleva alors le tablier de sa robe et le déposa sur les épaules de la deuxième arrivée.

- Ne t'inquiète pas, ça va aller, lui dit-elle en tentant de réchauffer la pauvre fille qui semblait frigorifiée. Je m'appelle Akane, tu es en sécurité ici.

Akane se retourna alors pour parler à la première des filles mais vit qu'elle partait déjà en direction de la clinique, seule. Elle allait lui hurler d'attendre mais la jeune fille blonde s'effondra finalement. Akane courut alors vers elle, tombant à genoux pour vérifier comment elle allait. Elle allait le lui demander lorsque la jeune fille prit la parole en premier.

- Tu peux me filer mes clopes ? Elles sont dans ma poche.

Akane acquiesça de la tête, fumer n'était pas la meilleure chose à faire, mais si cela pouvait aider rien qu'un peu cette fille alors pourquoi pas. Akane glissa sa main dans la poche en question et en sortit un paquet de cigarette. Elle tendit une cigarette à la blonde et lui proposa de l'allumer.

- Écoutes, ton état est aussi inquiétant que celui de l'autre personne, alors pas d'histoire tu restes ici et je m'occupe de vous amener toutes les deux à la clinique ! Je gardes tes cigarettes, je te les rendrai là-bas.

Akane n'attendit pas de réponse de la blonde et courut de nouveau vers la jeune fille à qui elle avait prêté son tablier. Elle glissa alors le bras droit de la jeune fille autour de son cou, l'attrapant comme elle pouvait par la taille.

- Je sais que marcher doit être difficile, mais il faut que tu fasse un dernier effort, après tout ira mieux. Quand tu es prête, hoche la tête, ne parle pas, économise toi.

Mar 3 Mai 2011 - 18:39

Elleynah peinait à garder les yeux ouverts. Se battre. Elle devait continuer à se battre. Soudainement, la femme blonde allongée à côté d'elle se releva. Comment faisait-elle? Elleynah la vit ensuite parler, mais elle n'entendit que de vagues bourdonnements. Elle percevait les évènements qui se déroulaient devant elle comme si le temps s'était ralentit. La jeune fille qu'elle avait vu debout se précipita vers elle, et ce n'est que quand elle commença à la réchauffer avec ce qui lui semblait être un tablier, qu'elle prit conscience d'à quel point elle avait froid. La jeune fille lui parla, mais là encore, elle ne réussit pas à saisir le sens de ses paroles. La seule chose qu'elle comprit, fut Akane. La jeune fille s'appelait Akane. Elleynah avait les oreilles qui sifflait, ce qui amplifiait encore son affreux mal de crâne, sûrement dû à toute l'eau stagnante qu'elle avait absorbé. Elle était tentée de fermer les yeux, et de se laisser porter vers l'au-delà, mais quelque chose au plus profond d'elle même l'en empêchait. Après tout, c'était peut être mieux. Si sa vie s'était terminé comme ça, elle n'aurait été qu'un énorme gâchis. Akane s'éloigna d'elle, et pendant un court instant elle crut qu'elle l'abandonnait. Mais à nouveau, elle entendit se bourdonnement lointain. Elle crut reconnaître la femme blonde, mais elle n'en fut pas sûre. Ce n'était pas important après tout. Et puis elle n'avait pas la force de tourner la tête pour vérifier. A nouveau, Akane s'approcha. Cette fois, elle glissa le bras d'Elleynah autour de son cou, et l'aida à se relever. Elleynah tenta de prendre appuie tant bien que mal. Mais elle n'avait plus aucune force. Elle voulait que tout s'arrête là. Elle ne pouvait plus.

- Je sais que marcher doit être difficile, mais il faut que tu fasse un dernier effort, après tout ira mieux. Quand tu es prête, hoche la tête, ne parle pas, économise toi.

Cette fois, elle avait parfaitement compris. Elle ignorait pourquoi, mais après tout, elle s'en moquait éperdument. Les yeux fixés sur le sol, elle était incapable de relever la tête. Pourtant il le fallait. Pas seulement pour elle. Aussi pour la femme blonde qui n'était pas en meilleur état qu'elle. Si elle avait pu marcher, Elleynah le pouvait aussi. Si elle avait pu parler, elle réussirait aussi. Ce n'était pas la première fois qu'elle se retrouvait dans un tel état. Il était hors de question qu'elle abandonne maintenant. Elleynah gémit, et dans un effort monumentale releva la tête. Elle n'y arriverait pas une seconde fois. Et pourtant, il fallait dire à Akane qu'elle pouvait. Non, pas qu'elle pouvait. Que si jamais elle en était capable, c'était maintenant. Elleynah ouvrit la bouche. De l'eau verdâtre en sortit. Cette fois, elle inspira, autant que ses poumons douloureux le lui permit. Elle regarda à nouveau la femme blonde, puis Akane.

- Je... Te... Suis... Réussi-t-elle à articuler.

Mar 3 Mai 2011 - 20:44

Akane farfouilla dans la poche de mon short et en sorti mon paquet de Lucky Strike. Elle m'alluma même une clope, et je pu tirer la plus longue latte de toute mon existence. C'est avec un soupir de satisfaction que je goutais encore une fois à l'arôme du tabac. Et moi qui pensait ne plus jamais pouvoir fumer...

L'attitude d'Akane me faisait penser à une fille gentille, serviable, sans trop de caractère. Le fait qu'elle m'avait obéit alors que je n'étais pas vraiment en position de force me confortait dans cette direction. Elle me pris totalement de cours quand elle me vola mon paquet de clope, ce que je n'avais absolument pas su prédire par son comportement.

- Écoutes, ton état est aussi inquiétant que celui de l'autre personne, alors pas d'histoire tu restes ici et je m'occupe de vous amener toutes les deux à la clinique ! Je gardes tes cigarettes, je te les rendrai là-bas.

Je voulu protester, dire une phrase aussi longue que cynique, la choquer, la forcer verbalement à me rendre la seule chose qui m'importait vraiment, mais elle était déjà partie. J'étais totalement outrée par ce vent. Je n'étais pas le genre de fille à qui on fout un vent ! Es-ce qu'elle avait bien vu mes jambes ?

Maintenant que j'y pensais, j'avais eu de la chance qu'elle ne tombe pas sur mon petit sachet d'héroïne. En même temps, elle semblait bien trop sage pour oser trainer ses pattes dans mon corsage. Inconsciemment, je répertoriais la demoiselle dans la catégorie des filles « faciles et sans expérience». Cependant, ce n'était pas vraiment dans mon intérêt de le lui faire savoir maintenant, et je me relevais avec lenteur en attendant qu'elle revienne avec l'autre fille. Pas question qu'elle croit que j'étais une femme faible et pleurnicharde qui comptait sur les autres pour la tirer de mauvais draps.

Akane releva la fille aux cheveux couleur chocolat et revint avec difficulté vers moi. Je n'étais pas vraiment le genre de personne qui essayait de rendre la vie des autres plus facile, au contraire, cependant, j'essayais de m'appuyer le moins possible sur Akane, par simple fierté. Je voulais qu'elle voit que je pouvais très bien m'en sortir sans elle. L'état de la petite m'inquiétait également– mais ca, personne ne le saurait jamais – car je savais ce qu'elle pouvait ressentir. Sauf qu'elle ne le faisait pas pour l'argent.

Malgré la situation pas vraiment glorieuse, je gardais la tête froide et mon esprit d'analyse tournait à plein régime. Akane avait beau dire qu'elle était forte, jamais elle ne pourrait porter longtemps la demoiselle. Avec un peu de chance, la clinique ne devait pas être très loin. Pour ma part, j'avançais laborieusement sur mes talons d'une douzaine de centimètres. Je mettais tout de même un point d'honneur à ne pas être à la traine. Pour ne rien arranger, le sang continuait à couler en abondance de mon poignet. La quantité de sang qu'une aussi petite coupure pouvait faire jaillir m'impressionnait, d'ailleurs. Je léchais la plaie, sans grand espoir.

Je me laissais aller à la rêverie, les yeux dans le vague, et me posais quelques questions élémentaires. Pourquoi suivre Akane ? Après tout, j'avais fait une tentative de suicide, une décision parfaitement réfléchie qui me paraissait la seule option vivable à mon existence. Si je la suivait, c'était qu'inconsciemment, je n'avais plus envie de mourir... ? Bizarrement, je me sentait à l'aise grâce à la présence de l'asiat'. C'était la première fois de ma vie que quelqu'un me paraissait digne de confiance et sans arrières pensées.

Enfin, je posais la question la plus pertinente dans ce genre de situation :

- On est où ?

[HRP : Du coup, on fait un autre sujet dans la clinique ?]