A coeur ouvert ? [HIRO] TERMINE

Hiro haussa les épaules, posant son sac au coin du lit. Eva n'était toujours pas revenu, elle s'en fichait toujours autant. Plus exactement, elle ne l'avait pas chercher ni même penser à le faire. Bien sûr, si elle la croisait dans la rue, elle lui demanderait pourquoi elle ne rentrait plus mais elle ne l'avait plus recroisé depuis très longtemps.

- Moi non plus je la vois jamais. Vas savoir où elle est...

Hiro enleva ses chaussures d'un air négligé, les laissant en plein milieu de la chambre. Elle alla s'allonger à coté d'Akane et remarqua son air un peu triste. A quoi pouvait elle penser ? Son amie répondit à sa question en se lançant dans une longue tirage. Hiro mit de coté toute idée perverse pour essayer de se concentrer sur ce qu'elle disait, ça avait l'air important.
Akane qui parlait de l'amour c'était plutôt inhabituel, presque tabou. L'amour exclusif, celui où on abandonne tout. Akane croyait en cette amour, aussi paradoxale que ce fut. Quand à Hiro, elle n'y croyait pas vraiment car elle ne l'avait tout simplement pas connu. Elle avait été amoureuse de Kimi, aussi sincèrement que possible. Mais elle l'avait oublié et n'avait jamais essayé de l'aimer malgré les problèmes que ça allait créer. De ce fait, ce n'était pas un amour immortel, loin de là.
Hiro allait prendre la parole quand elle vit les larmes sur les joues d'Akane, émue, elle lui embrassa tendrement la joue. Akane continua son monologue, Hiro ne interrompit pas, elle préférait l'écouter et réfléchir, ne pas dire n'importe quoi. Au lieu de continuer, Akane se roula en boule et se balança comme une autiste, c'était plutôt drôle même si Hiro avait conscience de l'indécence de sa réaction. Hiro écouta patiemment Akane puis elle essaya de la calmer en lui caressant le bras et en frôlant son cou du bout des lèvres, se forçant pour ne pas l'embrasser.

- Je ne sais pas grand chose de l'amour. Tout ce que je sais c'est que je suis sortit avec des hommes parce que c'était un "bon partit" et j'étais même fiancé à un riche héritier. Et je peux te dire que t'as rien raté en ne finissait pas avec quelqu'un par intérêt. Même si je comprends très bien ce que tu veux dire. Je ne sais pas si un psy s'amuserait de ton cas mais moi c'est le cas.

Hiro sourit, même si dans sa position Akane ne pouvait pas la voir. Elle la prit dans ses bras, la serrant doucement contre elle. Leur relation était un peu compliqué, tout simplement parce qu'elle était basé sur un principe malsain : celui de la substitution de drogue par le sexe. Akane s'était mis dans la place d'un objet, rien ne pouvait donc être normal entre eux. Mais ça faisait bien longtemps qu'elle ne la considérait plus comme tel, en fait, ça n'avait jamais été le cas.

-Si je devais essayer de définir l'amour, je dirais que... On aime quelqu'un quand on veut son bonheur et rien de plus, et il n'y a plus d'amour quand on ne souhaite plus son bonheur mais le notre ou celui de quelqu'un d'autre. Ca marche pour toute forme d'amour.

Hiro essayait de se replonger dans son passé. Elle avait voulut le bonheur de Kimi, elle l'aimait quand elle la voyait rire et soupirer d'aise. De plus, elle avait reproché à ses parents de ne pas l'aimer car il ne souhaitait pas son bonheur mais juste le leurs.

-C'est ça, un corps sans défauts.

Hiro sourit, profitant du baiser. Oui Akane était très belle, Hiro l'avait su avant même de la déshabiller. Parler d'amour la dérangeait dans le sens où elle avait conscience de l'aspect malsain de leur relation mais qu'elle voulait l'écarter, par pure égoïsme. Elle voulait Akane, même si ça signifiait risquer de la rendre malheureuse. Etait-ce une forme d'amour ? Ou plutôt la plus haute forme d'égoïsme du monde ? Elle ne voulait pas savoir, elle avait peur de la vérité et de la forme qu'elle pouvait prendre. Elle préférait juste profiter du présent : Akane était là, devant elle, sa chaleur contre la sienne, leur fronts collés. Et Hiro était bien contre elle. Elle n'allait pas plus loin dans sa réflexion.

- L'amour éternel...C'est stupide, ça part inconsciemment du principe que l'être humain ne change pas dans sa vie. L'amour peut arriver là où on l'attend le moins, sans prévenir...Et repartir aussitôt.

Hiro glissa sa main jusqu'à la hanche d'Akane, elle rapprocha son bassin du sien pour les coller. Plus elle était collé à elle, mieux elle se sentait. Parfois elle avait presque envie de fusionner avec elle, de rentrer entièrement dans son corps. Elle avait envie de se transformer en vapeur pour pouvoir entrer dans ses poumons, puis dans son sang et traverser chacun de ses muscles en un battement de coeur. Malheureusement, elle n'y arrivait pas, c'était juste impossible. Hiro ferma les yeux, s'imaginant qu'elles étaient seul au monde, qu'il n'y avait même plus de chambre ni de lit. Juste elle et Akane.

-Je suis devenue dépendante de ta personne.

Hiro sourit, parler de mission donner une sonorité des plus insentimental à leur relation. Akane aussi était très égoïste avec elle ? Est ce qu'elle avait décidé d'aider Hiro juste pour s'amuser à jouer les saint-Bernard ? Akane la comblait de baiser et de caresse, si elle le pouvait, Hiro se serait mise à ronronner. A quoi bon se poser des questions existentiel sur eux alors qu'elles étaient si bien ensemble ? Elle avait renoncé à une soirée de beuverie et d'orgie pour passer une soirée au cinéma et dans la douceur de sa chambre. La substitution avait donc très bien marché, c'était même plus que ça, un réel intérêt.

- Ca se voyait que c'était ta première fois.

Hiro souriait de plus belle. Pour avoir eut beaucoup de conquête, elle reconnaissait tout de suite une fille qui n'avait jamais eu de rapport. Et ce n'était pas une question de saignement mais plutôt de gestuel. Quoi qu'il en soit, Hiro s'appuya sur son coude, s'appuyant à demi sur Akane. Elle sentait son doigt lui effleurer le ventre et parfois le dos, frôlant toutes ses cicatrices. Le contact la faisait frissonner car sa peau était devenu très sensible à ces endroits.

- La prochaine fois ont regardera une comédie bien lourde et bien grasse. Comme ça il n'y aura pas de déprime. Et surtout avec une happy end magistrale.

Hiro frotta sa joue contre celle d'Akane, allez savoir pourquoi elle adorait le contact. Un bâillement sortit sans prévenir, elle eut juste le temps de mettre une main sur sa bouche et de l'arrêter de le creux de sa main. Elle devait être bien plus fatigué qu'il ne lui semblait. Qu'elle jour il était d'ailleurs ? Il lui sembla vaguement qu'elles étaient en semaine et que le lendemain elles avaient cours...Une histoire de devoir maison lui effleura l'esprit.

-raaa, je préférerais qu'il n'y ai plus d'heure pour pouvoir passer l'éternité dans tes bras.

Hiro arqua un sourcil. "honjô-san" ? Oui, c'était bien son nom de famille et le suffixe qu'il convenait de rajouter mais cette réalité lui faisait toujours aussi mal. Elle avait abandonné ce nom il y a bien longtemps et même si elle commençait à accepter son passé comme faisant partit d'elle, elle n'arrivait toujours pas à avaler le fait qu'elle soit une Honjô. De même qu'elle avait beaucoup de mal à se dire qu'elle était d'origine japonaise car elle avait aussi abandonné sa nationalité et la culture qui l'accompagnait.

Akane s'était retourné vers la pendule que Hiro avait installé peut après avoir repris les cours. En temps normal, elle se fichait complètement de l'heure qu'il pouvait être mais maintenant elle devait s'assurer d'être à l'heure au lycée...Ou pas trop en retard au moins. Pour Akane elle avait beaucoup changé, elle avait fait beaucoup d'effort tous les jours. Elle attendait d'elle aussi quelques efforts. Respecter son choix de renier son nom en faisait partit. Elle voulait lui dire tout le mal que ça lui faisait, même si c'était une forme de faiblesse, même si c'était puéril.
Malheureusement, elle semblait être complètement ailleurs. Dans une sorte d'autre monde, un peu comme l'était Hiro quelques secondes plus tôt. Au point qu'elle ne finit pas sa phrase, elle s'arrêta net, autant dans ses gestes que dans ses mots et la regarda dans les yeux, avec une inhabituel profondeur. Akane semblait tout d'un coup bizarre, comme si quelque chose lui était passé par la tête et qu'elle venait de faire une descente façon grande roue pour s'écraser sur terre.

- Je pense qu'on devrait dormir.

Hiro avait déjà vu se comportement quelque part, comme si elle avait déjà été dans cette situation. Mais elle n'arrivait pas à se souvenir exactement de ce qu'il se passait. Elle ne cherchait probablement pas aux bons endroits de sa mémoire. Aussi, elle laissa tomber l'entreprise et déposa un baiser sur le front d'Akane.

- Je pense que tu m'es très précieuse.

Le coeur d'Hiro rata un battement. Elle ne voulait pas dire ça, elle voulait dire : "je pense que tu ne devrais plus prononcer mon nom de famille". Elle avait tout simplement fait un lapsus, certes très étrange mais tout aussi involontaire. Elle ne voulait pas le nier, ce qu'elle avait dit était vrai, Akane comptait énormément pour elle, elle n'avait jamais été un jouet, elle n'avait jamais été "une amie" à partir du jour où Hiro avait commencer à sentir une chaleur lui parcourir le corps en la voyant. Mais elle n'avait pas eu l'intention de lui dire, elle ne voulait pas aller trop vite car elle n'était pas prête à la fidélité ni à être une bonne copine.

Heureusement, son lapsus n'avait pas été trop flagrant, il pouvait encore passer inaperçu...Ou pas.

Hiro écoutait attentivement Akane. Elle avait tout un tas d'idée qui lui traversait l'esprit, des excuses en masse qui fusaient dans sa tête comme des bulles dans l'eau bouillante. Bien sur, toutes étaient à caractère sexuelle. Mais comme elle préférait écouter la douce voix d'Akane plutôt que de lancer ces perversités, Hiro garda le silence.

- On dira ce qu'on voudra mais sans Etiopia, toi et moi on avait très peu de chance de se rencontrer ... Mais je me demande, ce qui se serait passé si on s'était connues avant, si tu étais devenue élève à Seika par exemple ... Une délinquante dans ton genre, on se serait sans doute rencontrées très vite, tu m'aurais mené la vie dure et j'aurais tout fait pour te remettre dans le droit chemin et pour préserver la tranquillité de mon école !

Il arrivait à Hiro de réfléchir à tout un tas de truc "inutile" qui la rattachait à la Terre dont elle se considérait encore comme membre à part entière. Pourtant, elle n'avait jamais pensé à cette situation. Peut être à cause du faite que les deux filles n'aurait jamais pu se croiser, même si elles avaient vécu 100ans. Mais, avec beaucoup de "si"...
Si les parents de Hiro s'étaient contentés de l'envoyer dans un bas lycée du japon au lieu de l'emmener à l'autre bout du monde, par exemple à Seika, elle aurait en effet pu rencontrer Akane. Mais le reste n'aurait pas changer, elle serait devenu une grande délinquante et serait rentré dans un gang japonais alors qu'ils sont au moins aussi violent que ceux de Los Angeles. Alors, que se serait-il passait ? Hiro avait détruit son dernier lycée avec sa bande, si elle n'avait pas fait pareil avec Seika mais avait essayer de suivre un temps soit peut les cours, qu'aurait-elle fait à Akane ?
Tout d'un coup, Hiro se sentit très à l'étroit dans cette chambre, son lit était devenu tout petit, le monde entier semblait avoir prit la taille d'une mandarine. Hiro voulait sortir, partir très loin et prendre une grande bouffée d'air. Mais une partie d'elle encore lucide l'obligeait à rester. Hiro se leva enjamba Akane et ouvrit grand la fenêtre, se jetant à moitié dehors et inspira profondément.

Elle savait très bien ce qu'elle lui aurait fait. Soit elle l'aurait remarqué et forcé à faire partit de son Harem, soit elle l'aurait tout simplement tué dès qu'elle se serait mit en travers de son chemin. Hiro se souvenait parfaitement de chaque personne qu'elle avait tué, elle revoyait parfaitement leur visage dans ses rêves et même en ce moment même, défilant en boucle dans un morbide diaporama. Sans parler de toutes ses filles qu'elle avait prise et jeter dans des ruelles sombres sans aucun état d'âme. Elle avait brisé des centaines de personnes comme ça, elle avait crevé des yeux, torturés, exécuter, Akane n'aurait été qu'une parmi des dizaines et des dizaines d'autres.

Hiro serra la bordure de la fenêtre de toutes ses forces, les jointures de ses doigts étaient blanches sous l'effort. Se sentiment d'étouffer ne voulait pas partir, la tête lui tournait maintenant, tout ce qu'elle voulait c'était une bonne petite piqure calmante, le genre qui calme absolument tous les problèmes qu'on puisse avoir.

Hiro faillit frapper Akane quand elle l'enserra, elle voulait de l'espace. Beaucoup plus d'espace. Mais elle finit pas se calmer et par comprendre que c'était ce contact qui la ramener à la réalité, si elle ne la serrait pas contre elle, Hiro aurait probablement glissé de la fenêtre alors qu'elle était au troisième étage, soit une chute d'une dizaine de mère. Même quand on s'appelle Hiromushi ce genre de chute est mortelle.
Malgré tout et même si ce contact la maintenait au sol, Hiro se sentait toujours aussi mal, elle avait l'impression de porter un vêtement trop serré avec un col roulé, elle se gratta comme si elle voulait s'enlever la peau. Oui, elle aurait tout donné pour pouvoir enlever cette couche coller à sa chair.

- Ce que j'ai fait ne partira jamais, c'est marqué sur mon corps, définitivement. Plus je redeviendrais...normal, plus ce sera dur à assumer. J'ai fait des choses tellement horrible, Akane.

Le pire était peut être qu'aujourd'hui elle recommencerait sans broncher, si on lui donnait une arme à feu ou sa batte, si on lui disait : tue-le, elle le ferrait avec la même froideur. Et le seul semblant de remords qu'elle aurait serait d'avoir tirer de trop près de d'avoir de la cervelle sur les mains. Hiro regarda ses mains, elle y voyait des taches de sang, presque dégoulinantes. Mais elle savait qu'en réalité elles étaient propre, elle le savait car elle s'était déjà laver les mains des millions de fois sans que ça ne parte.

Dans un monde comme Etiopia, Hiro n'avait aucun avenir. Car avant d'être délinquante, elle était formé pour commander, elle avait cette mentalité presque de naissance. Mais dans ce village de paix, personne ne commander vraiment personne. Dû moins, pas comme Hiro en avait besoin. La délinquante aurait été totalement dans son éléments comme PDG d'une grande firme qui exploitait des petits chinois pour 1yen de l'heure. Ici, tout était trop rose pour elle. C'était un requin estropié, coincé dans un douce rivière entouré de petit poisson qu'elle n'avait même pas le droit de les manger.

- Cet endroit est en train de me faire plus mal qu'il ne me soigne. Désolé si je t'ai fait peur.

Hiro revenait petit à petit à elle, tout doucement. Elle glissa sa main dans les cheveux d'Akane, profitant du contact de ses lèvres contre son cou. Elle posa son autre bras sur celui d'Akane, contre son ventre.