Nouvelle chambre [ Nyoko] [ TERMINE ]

Revirement de situation. Ou presque, peut-on dire. Nyoko semblait avoir accepter le destin qui s'élevait à présent devant elle. Elle avait sourit et prononcer une de ses phrases philosophiques qu'on dit lorsqu'on accepte docilement le sort qui nous est réserver. De plus, elle avait poser une main rassurante sur l'épaule de la maire, qui avait fait ainsi un petit soupir, presque de soulagement. En entendant qu'elle allait se débrouiller et qu'elle voulait juste des explications pour les chambres, Misato se leva difficilement, s'appuyant contre le mur, sa tête lui faisant encore un peu mal.

- Bien sûr. Si tu veux bien m'accompagné dans mon bureau, nous allons voir la liste des chambres libres, et je t'en proposerai une. Tout dépend du nombre de collocataire que tu aimerais avoir.

Misato en parlant se dirigea vers les marches qui menaient à son bureau, et les montas se tenant à la barrière, l'autre main en avant, pour faire balance au cas où elle tomberait. Elle ne voulait pas demander à Nyoko de l'aider pour quoi que ce soit, et voulait combattre son faible corps de par sa force d'esprit. Ainsi elle arriva enfin en haut des marches, ouvrit une petite porte en bois donnant sur une petite pièce ravissante et alla s'asseoir au bureau qui s'agissait du sien. Elle fit un petit signe de main à Nyoko pour qu'elle s'assoie sur la chaise enface d'elle et farfouilla dans ses dossier, tirant une feuille orange qu'elle posa sur la table. Elle avança son petit nez près de la feuille, pour mieux lire et demanda à Nyoko.

- Plusieurs chambres sont disponibles. Notamment la 4, la 5, et la 9. Dans celles-ci, il y a à chaque fois, une habitante. D'autres chambres sont cependant libres, et vides pour l'instant. Qu'est-ce que tu préfère ?

Misato mis son stylo à la bouche en attendant la réponse de la nouvelle arrivante et commença à sentir un gout bizzare. Elle retira son stylo, interrogée, et regarda ses mains. Bleues. Elles étaient bleues et toutes tâchées d'encre. C'est alors qu'elle comprit qu'elle avait mordiller un peu trop fort l'engin et qu'il avait exploser dans sa bouche. Elle fit une petite grimace.

- Exuse moi deux secondes.

Elle se leva et se dirigea vers le miroir pour voir sa tête qui était bien rigolote. Elle ne ressemblait vraiment plus à rien avec cette sorte de masque bleu gigantesque. Elle alla donc au lavabo et se frotta le bas du visage en espérant que la couleur allait au moins s'estomper.

- Tu peux décider en attendant, je t'écoute.

Dit-elle, entre deux éclaboussure d'eau et frotti sur sa bouche.

Elle se retrouva alors nez à nez avec la musicienne, qui était entrain de lui frotter doucement le visage avec un morceau de tissu rouge et noir. La maire crut en reconnaitre la provenance, mais ne s'attarda pas longuement sur cette question. Elle se contentait de regarder la demoiselle dans les yeux, laissant sa bouche à moitié ouverte, comme si elle était anéstésiée et qu'elle ne pouvait plus vraiment la controler elle-même. Nyoko continua de lui essuyer l'encre sur le visage en l'interrogeant sur son statut de maire.

En effet, Misa était jeune. Et comme l'avait fait remarqué la jeune nouvelle, ce n'était pas courant de voir une fille de 17ans maire d'un village. Bon...en même temps ce n'était également pas courant de voir un village comme Etiopia, flottant au dessus des nuages, à la recherche de coeur perdus. Mais la question était tout à fait pertinente. C'est pourquoi Misato fit une sorte de sourire grimace, pour ne pas trop étendre sa bouche, essayant ainsi d'aider au nettoyage de son visage. Puis elle marmonna quelque chose, entre deux coups de chiffons.

- Ch'est une achez longue hichtoire. Mais l'anchienne maire m'a laiché chon poste et...le villache m'a choisie.

Enfait ce n'était pas une très longue histoire. Evidemment, si Misato aurait voulu parler de l'ancienne maire, de Mme Okazaki, celle qu'elle vénérait tant, là oui, que cela aurait été long. Mais il ne s'agissait pas vraiment de ça. Elle avait été maire parce que le village l'avait soit-disant choisie pour le contrôler et pour en faire ce qu'il est aujourd'hui. Il y avait quand même une part de responçabilité qui revenait à Mme Okazaki, mais elle n'en était pas vraiment la source.

Misa ferma les yeux un petit moment, jusqu'à ce que Nyoko eut fini de lui frotter les allentours de sa bouche. Elle avait sûrement réussi à faire partir l'encre, du moins une partie. Misa se retourna face au miroir qui se trouvait de l'autre coté de la pièce et se trouva plutôt pas mal, bien qu'un halo rougeatre c'était formé autour de ses lèvres. Oui...c'était normal, la jeune nouvelle avait quand meme du frotter, et la peau en avait subi les concéquences. M'enfin, cela allait s'estomper gentiment, avec le temps et l'air frais. Alors elle fit un grand sourir à Nyoko et se pencha légèrement vers le bas. Elle allait lui dire merci lorsqu'elle remarqua qu'enfait, le tissu qui avait servit de lavette à encre sur son visage, provenait enfait de sa magnifique chemise. Magnifique, oui, bien qu'elle soit totalement abimée. Alors elle pris un air paniquée :

- Oh mais...tu as...tu as déchiré ta chemise pour moi? Mais...il ne fallait pas...j'aurais pu trouver n'importe quoi d'autre. Oh non, je suis génée...Je ne sais pas quoi te dire...Euh...peut être qu'une couturière pourra te reparer ça. Oui...je sais...c'est malpoli de dire ça. Cela serait plutôt à moi de devoir te recoudre ta chemise mais...je ne suis pas très...douée en ce qui concerne les vêtements et...je crois que si tu me confiais ta chemise, tu la retrouverais en un encore plus piteux étât.

Misato attrapa le bas de la chemise de Nyoko en l'observant pour voir si il y avait moyen de la réparer d'une façon ou d'une autre...

La jeune fille se recula lentement de Misato, toujours à genou, en lui disant que sa chemise abimée n'était pas importante. Enfait, elle semblait s'en ficher complètement et avait même rigoler sur le fait qu'elle aurait pu ainsi fabriquer un feu. La maire la regarda avec des yeux ronds et resta au sol un instant sans bouger, avant de secouer la tête et de se relever, se dirigeant vers la demoiselle qui était à présent en face de son bureau.

- En ce qui concerne la chambre. Donnez moi n'importe laquelle. Seule ou avec quelqu'un, c'est à votre convenance. Tout ce qui compte après tout est d'avoir un toit pour dormir non?

Tient? Misato avait totalement oublié cette histoire de chambre. Pourtant Nyoko était nouvelle, et il était tout à fait logique qu'elle demande un endroit pour dormir. D'ailleur, elles en avaient parler toutes les deux, il y a peu. Alors comment avait-elle pu l'oublier? Peut être que la présence de cette demoiselle la perturbait. Oui cela devait être cela. Non qu'elle la perturbait en mal, mais plutôt qu'elle lui faisait oublier qu'elle était nouvelle. En effet, Misato de par son rêve et son attitude envers elle, avait l'impression d'avoir toujours connu Nyoko. Comme si celle-ci ne venait pas vraiment d'arriver et avait déjà un logement à Etiopia. Pourtant, ce n'était pas le cas.

- Ah oui...umm. Attend je regarde quelle chambre pourrait te convenir.

Misato resta debout et posa ses deux mains sur le bureau, se penchant un peu en avant, ses cheveux tombant devant elle. Avec son index elle parcouru la liste rapidement et arriva sur la chambre 4, où mademoiselle Linia vivait. Oui, Linia Ineriela. Celle qui était la voisine de Misato alors qu'elles habitaient encore toutes deux en Norvège. Incroyable coïncidence de s'être retrouvée à Etiopia. Alors elle sourit et releva la tête :

- Chambre 4. Linia Ineriela y vit seule. Et...je pense que vous vous entendrez plutôt bien.

Elle remit ses cheveux derrière les oreilles, d'ailleur une de ses mèches se coinça mal. Elle avait donc une sorte d'épi de cheveux qui dépassait de son oreille.

- Linia joue également de la musique. Peut être que tu pourras lui montrer ta flute? Et elle a un look un peu...rockeur comme le tien. Je me demande si elle a des tatouages...Elle a changé...depuis le temps...

Misato regarda le plafond en se grattant le menton a l'aide de son index droit puis secoua sa tête pour revenir à la discussion intiale.

- Est-ce que cette chambre avec une collocataire te conviendrait?

La jeune punk à la chemise déchirée avait acceptée l'offre. Elle allait séjourner avec sa chère Linia. Enfin...chère. C'était peu dire. Car pour le moment, Misato n'avait pas vraiment eu l'occasion de lui parler. Elle la connaissait juste de vue, dans son ancienne immense baraque de Norvège, et quand elle l'avait croisée sur la balançoire du grand arbre, dernièrement, cela l'avait plutôt choquée. Toute deux n'avaient pas eu le temps de discuter, donc elle en était rester presque au même point. Linia était toujours une inconnue.

Mais c'était sûrement à cause de leur look, ou à cause de ce qu'émettait Linia. La maire savait que les deux futures colocataires allaient bien s'entendre. Alors elle sourit affectueusement et trembla légèrement. Elle s'appuya donc faiblement sur le rebord du bureau et regarda Nyoko qui s’apprêtait à sortir. Lorsque celle-ci fut le dos tourné, le sourire de Misato s'effaça, laissant place à une grimace plutôt triste, qui reflétait parfaitement l'état dans lequel elle était. Elle ne s'attendait pas à voir la demoiselle se retourner, donc elle essaya de sourire de nouveau pour se reprendre, mais cela n'avait pas du passer inaperçu. En effet, le fille à la chemise déchirée retourna voir la maire en lui posant une main sur l'épaule et lui demandant si elle avait besoin de quelqu'un. A vrai dire, cela n'aurait pas été de refus, mais elle ne voulais pas déranger Kira. Celle-ci devait sûrement dormir à l'heure qu'il était. Quoi que...Elle ressentait toujours quand Misa allait mal.

- Ne vous en faite pas, je vais aller me coucher et tout ira mieux. Donc je sors en même temps que vous. Votre chambre est la numéro 4, la mienne, la numéro 1. Nous sommes sur le même étage alors...Si vous pouvez juste m'accompagner devant ma porte et me voir me coucher, cela me suffira amplement.

Elle sourit et commença à avancer, s'appuyant légèrement sur la fille à ses côtés. Elle ouvrit la porte, la referma derrière elle, et toutes les deux se dirigèrent à l'hôtel.