[PV: Misato - Ine] Rentrer à la maison? [TERMINE]

Jeu 14 Jan 2010 - 21:09

Mio et Ine avaient quitté le Russian Kiss quelques minutes plus tôt pour se rendre à la mairie, où elles rencontreraient Misato, le maire d'Etiopia. Durant le trajet, Mio eut de nouveau l'occasion d'observer les alentours. Mais cette fois, plutôt que sur les lieux, c'est sur les gens qu'elle porta son attention. Et visiblement, Ine avait dit vrai. Toutes les personnes que Mio avait aperçu étaient de sexe féminin. Il n'y avait pas un seul homme, pas même un garçon. Uniquement des femmes et des filles, chacune vaquant à ses occupations de manière tout à fait normale. Cette commerçante balayant devant l'entrée de son magasin; cette femme sur le toit d'une maison, semblant réparer le toit; cette autre femme à son balcon, en train de rentrer son linge qu'elle avait laisser sécher au soleil; ces jeunes filles qui croisaient Mio, discutant et riant entre elles. Toutes avaient l'air de mener une vie paisible et heureuse. Toutes avaient l'air d'avoir trouvé leur place en ce monde, dans ce village nommé Etiopia.

Mio et Ine arrivèrent finalement à une place circulaire décorée en son centre d'une très jolie fontaine. Un peu plus loin, de l'autre coté de la place, se dressait un bâtiment à peine plus grand que les autres maisons, mais dont l'architecture permettait facilement de se distinguer. Il s'agissait sans nul doute de la mairie, un panneau directionnel venant le confirmer. Les deux demoiselles se dirigèrent donc vers ce bâtiment, contournant calmement la fontaine, constatant au passage que l'eau de celle-ci était parfaitement claire et limpide, comme si absolument aucune trace de pollution ne l'avait perturbée.

Mio et Ine pénétrèrent dans le grand hall de la mairie, leurs pas résonnant sur le sol avec un léger écho. L'intérieur était à l'image de ce dont on pouvait attendre d'un bâtiment administratif. La décoration était toutefois très accueillante. Un panneau indiquait les différentes sections administratives de la mairie. L'une de ces indications disait "Bureau de Misato - A l'étage". Mio avisa donc un escalier montant et grimpa les marches une à une. Elle se retrouva un instant plus tard devant une simple porte, peu différente des autres portes de l'établissement, mais portant un écriteau sur lequel on pouvait lire "Bureau de Misato".

Mio échangea un bref regard avec Ine avant de reporter son attention vers la porte. Elle prit une profonde inspiration avant de frapper.

Jeu 14 Jan 2010 - 21:26

Elles n'avaient pas échanger un seul mot pendant le trajet. L'instant de vérité aprochait, Mio allait bientot savoir si elle pouvait rentrer ou pas, enfin, si elle pouvait rentrer de façon légale, ou si elle devrait ruser.

Elles venaient d'arriver devant un grand bâtiment, après avoir traversé la ville qui semblait suivre son cours normal, elles avaient croisé plusieurs couples, plusieurs groupes d'amies, des personnes travaillant, d'autres rêvassant sur des bancs. Tout cela avait mis du baume au coeur de Ine. Le bâtiment était sur place, décorée, très joliment d'ailleurs, et n'attirait pas réellement l'oeil. Il fallut un écriteau pour confirmait qu'elles étaient au bon endroit. Les deux jeunes filles entrèrent, et virent que le bureau de Misato était à l'étage, tout était nouveau pour Ine ici, elle n'avait jamais mis les pieds à la Mairie pour l'instant, et elle n'avait pas eu l'occasion de rencontrer Misato. Elle se la représentait comme une sorte de dieu, ou plutot de déesse, menant ce village idyllique volant de pays en village, secourant les coeurs perdus. Mio avait remarqué un escalier, et elle et Ine continuèrent donc leur chemin.

A chaque marche, Ine se disait que dans quelques heures peut-être Mio ne serait plus là, mais que pendant ces quelques heures qui venaient de passer, elle lui avait redonné le sourire. Plus que quelques marches. Ine s'arrêta un instant, d'une part parce que le sport et elle n'avaient jamais été bons amis, mais aussi parce que ces marches là étaient les dernières avant la réponse qu'elle et Mio attendait depuis le début : était-il possible de quitter Etiopia ?

Ine monta les dernières marches, elle se tenait à droite de Mio. Elle vit celle ci prendre un grand souffle, et frapper à la porte ...

Ven 15 Jan 2010 - 11:01

Misato revâssait, son regard rouge sang scruttant les environs avec mélancolie et tendresse. Elle était assise sur sa chaise de bureau, ou plutôt devrait-on dire qu'elle était vautrée. Le dossier semblait près à craquer vu la position de la jeune maire. Elle aurait certainement voulu que cette chaise se transforme en lit, mais cela ne semblait malheureusement pas possible. Elle avait mis de la musique sur son MP3 et écoutait une chanson de Noria. C'était une chanson lyrique à la fois triste et joyeuse. Misa avait le sourir au lèvres et ses pieds bougeaient en rythme.

Tout à coup, on frappa à la porte. La maire se demanda si il s'agissait de la première ou de la seconde fois, car avec son truc dans les oreilles, elle aurait très bien pu ne pas attendre ce toquement. Alors elle se leva et alla ouvrir la porte en sautillant. Devant elle se dressaient deux jolies jeunes filles, de tailles plus ou moin égales. Leur yeux se ressemblaient, leur cheveux aussi...On aurait presque pu croire qu'elles étaient soeur. Soeur? Une lueur d'excitation remplis le visage de Misa. Elle n'avait jamais eu à faire à des filles de même famille. Cela aurait été une première.

- Bonjour, je suppose que vous êtes nouvelles. Entrez je vous prie.

Elle ouvra la porte très grand et fit un geste de la main en direction de son bureau et de deux chaise orange située en face de la fenêtre et du bureau lui-même. Lorsque les deux demoiselles furent entrées, elle referma la porte en la claquant et retourna à son post en sautillant. Elle regarda alors les deux jeunes filles dans les yeux pour entamer une conversation.

Les lèvres d'une des deux filles se mirent à bouger, elle essayait vraisemblablement de dire quelque chose, mais Misato n'entendait rien. Oui...cette fille parlait et la maire n'entendait rien. Elle pensa un instant être devenu sourde, peut-être à cause du claquement de la porte, puis elle se rappella. Sa tête pris l'expression de quelqu'un qui se rappellait quelque chose. D'ailleur, si on l'aurait dessinée dans cette instant, une petite ampoule serait apparu en haut de sa tête, sourcil levé.

Misa rigola un petit peu, en plaçant une de ses petites mains devant sa bouche, et arrêta sa musique. Elle n'avait pas éteint son MP3 et le son était tellement fort qu'elle n'entendait pas ce que les demoiselles avaient à lui dire. Elle les regarda alors de nouveau, avec un grand sourire...

Ven 15 Jan 2010 - 14:33

Attendant que quelqu'un réponde de l'autre coté de la porte, Mio fut légèrement surprise quand celle-ci s'ouvrit. La porte était tenue par une jeune fille qui, à première vue, ne devait pas être plus âgée que Mio. Sa longue chevelure de couleur rose très claire était ornée sur le coté droit d'une marguerite. Ses yeux étaient d'une couleur rouge que Mio aurait pu trouver intimidant, effrayant sur d'autres personnes. Mais ce joli sourire, ce visage qui semblait s'illuminer lorsque cette jeune fille aperçut Mio et Ine, faisaient disparaitre cet aspect-là de ces yeux rouges. D'une voix accueillante et chalereuse, la jeune fille accueillit Mio et Ine et les invita à entrer dans la pièce, désigant deux chaises disposées face à un bureau. Mio entra donc calmement, et alla prendre place sur l'une des chaises de couleur orange, posant sa housse de guitare contre le bureau, tandis que la jeune fille refermait la porte derrière elle. Elle passa ensuite de l'autre coté du bureau... en sautillant... avant de prendre place dans le siège faisant face à Mio et Ine. Elle semblait déborder d'énergie et de bonne humeur. En tout cas, si elle s'asseyait de ce coté-là, alors il devait s'agir de cette Misato dont avait parlé Ine.

- Euh... Bonjour... Je... commença Mio

Mais elle remarqua que Misato avait des écouteurs dans les oreilles, ce qui rendrait toute tentative de communication difficile. Heureusement, celle-ci s'en rendit compte (ou se le rappela), l'expression sur son visage semblant vouloir dire "Oops, désolée!" Elle retira les écouteurs de ses oreilles et Mio constata que le son était très élevé. Etait-ce raisonnable d'écouter de la musique aussi fort, surtout quand elle était envoyée directement dans les oreilles? En temps normal, Mio en aurait fait la remarque, mais ce n'était pas vraiment le moment de parler santé auditive.

Maintenant qu'elle avait toute l'attention de Misato, Mio recommença. Elle se leva de sa chaise et s'inclina respectueusement.

- Bonjour, je m'appelle Akiyama Mio, et...

Elle hésita un moment ayant un peu peur de la réaction que pourrait avoir le maire de ce village ou de la réponse qu'elle pourrait donner. Serrant légèrement le poing, elle prit une profonde inspiration puis releva le visage pour regarder droit dans les yeux de Misato.

- S'il-vous-plait, dites-moi s'il y a un moyen pour que je puisse rentrer chez moi, lui demanda-t-elle.

Ven 15 Jan 2010 - 16:52

Ine n'avait jamais rencontré Misato avant, elle fut donc surprise de voir une fille, qui avait l'air aussi, voire plus jeune qu'elle, dirigeait ce village. Elle s'était plutot imaginé Misato comme une fille plus âgée ... voire une grand mère, dont la sagesse permettait de guider ce village et ses habitantes au fil du temps. Mais tout compte fait, elle n'était pas deçu de trouver en face d'elle une ravissante jeune fille à la chevelure rose et au regard rouge passion. Elle avait un air enfantin, mais en même temps, elle paraissait sure d'elle.

Après qu'elle les eut faites entrer, et qu'elle eut retirer ses écouteurs - Ine rajouta au passage un trait de caractère au personnage de Misato qu'elle devait apprendre à connaitre - Mio prit la parole. Elle se leva, et demanda avec beaucoup de sincérité s'il existait un moyen pour elle de rentrer. Elle regardait Misato droit dans les yeux. Ine pouvait entendre le coeur de Mio battre de là où elle était. L'air dans la pièce lui parut lourd, le temps semblait ne plus avancer. Ine porta sa main droite à ses cheveux, elle prit une mèche entre ses doigts et réfléchit. Elle décida d'expliquer ce qui les avaient amené ici rapidement. Elle releva la tête, et chercha elle aussi le regard rougeoyant de Misato.

" Misato, je m'appelle Ine, j'ai trouvé Mio au portail, elle était seule et perdue. Elle ne savait ni où elle était, ni pourquoi, alors j'ai décidé de l'aider. Il s'est avéré qu'elle souhaitait revoir les siens, alors ... Alors j'ai pris la décision de venir jusqu'ici pour qu'elle puisse vous demander en personne si cela était possible. Il y a du y avoir une erreur ..."

Il y eut un silence après que la jeune fille ait terminé sa phrase, elle reprit un grand souffle, et tenta de se calmer. Ses mains tremblaient, son coeur battait à tout rompre, elle n'avait aimé prendre la parole dans un conflit, ou toute situation stressante, mais là elle avait senti qu'elle le devait. Elle n'avait jamais autant stressée, à part peut être quand elle s'était retrouvée seule avec Emiri, la star de son lycée qui était aussi méchante qu'elle était belle, enfermées dans un placard à balai suite à une histoire stupide. Elle restait là, assise, Mio debout à côté d'elle. Elle attendait un signe de Misato, une parole, quelque chose, n'importe quoi qui débloquerait la situation, qui permettrait à la pression ambiante de retomber.

Sam 16 Jan 2010 - 11:56

Ce fut la jeune fille aux longs cheveux noirs et aux yeux ternes qui pris la parole la première. Elle semblait un peu tendue, et ce qu'elle allait dire ne pouvait qu'en être la cause.

Tout d'abord, Misato n'était pas sûr de ce qu'elle avait entendu. Elle venait de retirer la musique de ses faibles oreilles, et peut-être que celles-ci étaient encore perturbées. Elle se les frotta donc avec le petit doigt. La gauche, puis la droite. Ce fut à ce moment que la deuxième jeune fille pris la parole. Elle semblait vouloir apporter de l'aide à la première demoiselle, comme si celle-ci s'était malencontreusement retrouvée ici par hasard. Ne savaient-elles pas, toutes les deux, qu'ici nous étions à Etiopia, et que de ce village, jamais personne n'en n'était sorti?

Misa ouvrit de gros yeux. Elle avait donc bien entendu. Mio Akiyama voulait retrouver sa famille et quitter cet endroit. Quand à Ine, à cause de son petit air triste, elle semblait à la fois vouloir renvoyé cette nouvelle chez elle, et à la fois la faire rester. Elle devait peut-être s'être attachée à elle mais voulait faire son rôle d'amie et donc la rendre heureuse en lui offrant ce qu'elle désirait.

Misato pris la parole hésitante :

- Vous....vous ne savez pas où nous sommes?

Elle s'avança en décollant son dos du dos de la chaise, posant ses coudes sur le bureau. Elle dévisagea du regard les deux jeunes filles, l'une après l'autre.

- D'Etiopia, personne ne s'en va.

Elle se rassit détendue dans sa chaise du bureau, le faisant se balancer un tant soi peu. Elle n'avait pas envie de blesser cette jeune fille. Mais elle ne pouvait pas lui mentir. Et puis...ce genre de cas n'était jamais arrivé. Elle ne s'était jamais trompée. Parfois, certaines filles étaient malheureuses de se retrouver ici, mais dès leur rencontre avec d'autre habitante, elles gardaient le sourire et ne voulaient plus s'en aller. De plus, personne n'avait expréssément demander à quitter le village.

- Il ne peut pas y avoir d'erreur. Votre coeur à appelé le village qui est venu à vous...Je suis désolée.

Sam 16 Jan 2010 - 13:44

A en juger par l'expression sur le visage du maire d'Etiopia, c'était la toute première fois qu'elle entendait ce que Mio venait de lui demander. Etait-ce à ce point inhabituel que quelqu'un veuille retrouver les siens? Etait-ce anormal? Misato ne répondit pas tout de suite, même après que Ine soit intervenue pour plaider la cause de Mio. Elle semblait s'assurer qu'elle avait bien entendu. Elle semblait hésiter quand à ce qu'elle devait répondre ou comment formuler cette réponse. Elle s'avança sur son siège, ses coudes posés sur le bureau et regarda tour à tour ses deux invitées, prenant un air plus sérieux. Puis sa réponse arriva... et Mio fut loin d'en être satisfaite, bien au contraire. "D'Etiopia, personne ne s'en va." étaient les mots de la jeune fille assise derrière le bureau. C'étaient les mots que Mio ne voulait pas entendre. La jeune fille commença à trembler légèrement tandis que Misato ajoutait que sa présence ici n'était pas une erreur, que le coeur de Mio l'avait voulu ainsi. Puis, lorsque Mio entendit "Je suis désolée." quelque chose craqua en elle et elle ne put se retenir. Mio s'avança davantage, s'appuyant sur le bureau.

- Je vous en prie! Ne dites pas! s'écria-t-elle.

Le ton de sa voix avait changé, maintenant empli de désespoir.

- J'ai une vie heureuse! J'ai des parents, une maison, une famille, des amis! Je les aime! Je les aime tellement! Et je sais qu'ils m'aiment aussi! Je ne veux pas être séparée d'eux!

En cet instant, les larmes de Mio coulaient sans retenue sur ses joues. Mio baissa la tête, son regard maintenant dissimulé par une ombre.

- Je rentrais chez moi... On allait fêter mon entrée au lycée... Okaa-san allait faire un diner spécial... Otou-san devait rentrer plus tôt... On allait monter un groupe avec Ritsu... Que vont-ils devenir sans moi? Que vais-je devenir sans eux?

Elle serrait les poings sur la table. Elle les serrait tellement qu'ils en devenaient tout blanc et ses ongles s'enfonçaient presque dans ses paumes.

- S'il-vous plait... Ne me séparez pas d'eux... Ne me demandez pas de les abandonner... Pas comme ça... implora-t-elle Misato.

Sam 16 Jan 2010 - 14:29

Le silence avait été rompu, mais malgré tout Ine semblait ne plus rien entendre. Ou plutôt, elle ne voulait plus rien entendre.

"Personne ne s'en va." Cela avait parut si froid, si détaché, pourtant Misato ne semblait pas insensible à la requête de Mio. Mais les choses avaient toujours été ainsi, sans doute ... Ine voulut tenter de convaincre Misato de laisser Mio rentrer, ou alors, tenter de consoler Mio dont la voix trahissait une immense détresse. Mais elle n'en fit rien. Elle ne pouvait pas. Elle se sentait comme de trop, elle avait l'impression d'être l'ami qui accompagnait une personne pour apprendre qu'un de ses proches ne reviendrait plus. Elle était là, elle voulait l'aider, mais elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas se dresser contre ce village qui avait accueillit son cœur solitaire. Elle ne pouvait pas abandonner Mio et lui dire de ne plus y croire. Elle regrettait de l'avoir amenée voir Misato, si elle avait pu faire trainer la situation, peut-être que Mio se serait faite à l'idée, mais maintenant, que faire ?

"J'ai une vie heureuse! J'ai des parents, une maison, une famille, des amis! Je les aime! Je les aime tellement! Et je sais qu'ils m'aiment aussi! Je ne veux pas être séparée d'eux!"

Chaque parole que prononçait Mio était comme un cri de désespoir, le cri de quelqu'un de blessé, un cri qui la blessait elle même. Ine n'osa plus regarder ni Misato, ni Mio. Elle n'osa plus parler.

"Je rentrais chez moi... On allait fêter mon entrée au lycée... Okaa-san allait faire un diner spécial... Otou-san devait rentrer plus tôt... On allait monter un groupe avec Ritsu... Que vont-ils devenir sans moi? Que vais-je devenir sans eux?"

Ine avait envie de lui dire qu'elle pourrait intégrer le lycée d'Etiopia, qu'elle se ferait de nouvelles amies, et qu'elle trouverait surement des filles qui accepteraient de monter un groupe, mais ... Mais elle ne le dirait pas, car qu'aurait-elle pu proposer qui remplacerait sa famille ?

"S'il-vous plait... Ne me séparez pas d'eux... Ne me demandez pas de les abandonner... Pas comme ça... "

Les abandonner ... Ine décida de prendre la parole à ce moment là, peu importe ce qui allait sortir de sa bouche, elle n'y avait pas réfléchit.

" Arrêtes Mio ! A chaque décision que tu as prises, tu as abandonné des personnes qui comptaient pour toi. A chaque décision que tu prendras, tu en abandonneras d'autres. Si Misato dit qu'il n'y a pas pu avoir d'erreur, alors ce doit être la vérité ! A un moment, tu as souhaité les abandonner sinon tu ne serais pas ici ! Peut-être que tu avais trop peur d'entrer au lycée, ou bien que tu avais peur de décevoir ton amie et que tu avais accepté de créer ce groupe par peur. Pourquoi est-ce que tu regrettes des gens qui ont besoin d'une occasion spéciale pour partager un bon repas avec toi ?! Si tes parents ... s'ils t'aiment autant que tu le dis, et que tu les aimes autant que tu le penses, alors rater ce repas spécial n'a aucune importance non ? Tu as du passer énormément de bons moments avec eux si ta famille est si parfaite !" Ine s'arrêta brusquement. Elle s'était levée en parlant. Elle suait, elle tremblait. Elle venait de prononcer des mots très durs à l'encontre d'une jeune fille fragilisée qu'elle avait pourtant tenté d'aider. Elle se rassit, baissa les yeux, des larmes en tombèrent.

"Mio ... si tu avais une vie si idyllique alors ... alors il ne fallait pas souhaiter la quitter ... il fallait la chérir, tant qu'elle était encore à ta portée. Misato ... cette décision ne m'appartient pas, et cette situation ne me regarde pas ... si ... si ça ne dérange personne, je préfèrerai autant sortir ... Je ... Je n'apporterai rien de productif à la situation, et tout ce que je risquerai de faire, ce serait blesser encore plus Mio."

Ine releva la tête, balaya une mèche de cheveux qui venait de se poser sur ses yeux rougis par les larmes. Elle se leva et dit "Je suis désolée Mio, si tu restes ici, et que tu veux bien de moi comme amie, sache que je suis désolée pour la dureté de mes mots, mais qu'on ne peut pas blâmer les autres pour des décisions que nous avons nous même pris. Tu as souhaité être ici, tu y es ... habitues toi à l'idée, il n'y a que ça à faire quand on perd quelque chose qu'on aime."

Elle serra ses poings, attendant une réaction ... n'importe laquelle.

Dim 17 Jan 2010 - 17:25

Misato ne s’attendait pas à une réaction si vive de la part de la jeune fille. Mais à y bien y réfléchir, elle n’allait tout de même pas acquiescer de la tête et sortir avec un sourire. Il fallait que la maire prenne la situation en main, mais cela la dépassait. C’en était dur de voir une jeune fille si belle, pleurer par amour. Cela se sentait sûrement, que Misato était désespérée et un peu perdue face à de si belles paroles, car la deuxième jeune fille prit la parole un peu brusquement. Elle sortit des mots si vrais mais si blessant, qu’ils ne pouvaient pas laisser Mio indifférente. D’ailleurs, Ine elle-même le sentait, car elle pleurait à son tour et se proposa même de quitter la pièce.

Misato comprit alors qu’elle ne devait pas se laisser dépasser par les évènements et prit une grande inspiration. Elle fit une sorte de sourire protecteur et avec sa main droite elle fit signe à Ine de se rasseoir. Elle se leva alors à son tour et se mit à marcher dans la pièce, lentement.

- Tu sais Mio, Ine n’a pas tort. Tout ce qu’elle dit est vrai. Peut-être que nous aurions du aborder le sujet avec un peu plus de délicatesse, ça c’est sûr. Mais maintenant…c’est fait.

Misato continua de marcher et essayait de rester le plus calme possible. Elle avait le rôle de maire seulement parce qu’elle avait été choisi par Madame Okazaki et parce que le village l’avait accepté. Elle n’avait pas ce haut post à cause de ses facultés intellectuelles ou autres prestiges dont elle n’était pas doté. C’est pourquoi, elle s’efforça de trouver les mots. Les mots d’une amie, les mots d’une sœur.

- Arrête de pleurer. Etiopia est un bel endroit. Il est dépeint selon tes propres envies. Le paysage que tu vois est créer de toute pièce par l’imagination de toutes les habitantes. Il change constamment. Jamais il n’a voulu te voir triste…

La maire se plaça derrière les deux demoiselles et mis ses mains sur l’épaule de chacune d’elles.

- Vous allez être heureuse ici. Et ceux que vous aimiez sur terre sont toujours autant heureux. D’autant plus, si ils savaient que leurs filles sont dans un endroit où elles ont toujours rêvé d’être. Tout ce que vous faisiez sur terre, vous pourrez le faire ici. Aller à l’école, faire de la danse, créer un groupe de musique, regarder la télé et aller coucher tard. Peut être que la présence de certains objets matériels ne sera pas. Mais tout bien immatériel est présent ici. Mio, tu dois rester.

Dim 17 Jan 2010 - 21:13

Tout commençait à être flou et distordu dans l'esprit de Mio. Ses pensées, ses émotions, les paroles des deux personnes qui lui parlaient... Tout semblait s'entremêler de manière erratique dans sa tête. Les mots prononcés par Ine étaient tellement durs... et tellement erronés. Jamais elle n'avait souhaité abandonner les siens, pas une seule fois.

"Peut-être que tu avais trop peur d'entrer au lycée..."

Bien sûr qu'elle appréhendait un petit peu, comme beaucoup de jeunes filles à son âge. N'était-ce pas normal?

"... ou bien que tu avais peur de décevoir ton amie et que tu avais accepté de créer ce groupe par peur."

C'était faux, son intérêt pour la musique et pour cette idée de groupe étaient réels.

"Pourquoi est-ce que tu regrettes des gens qui ont besoin d'une occasion spéciale pour partager un bon repas avec toi ?!"

Ce n'était pas le fait d'avoir besoin d'une occasion spéciale à fêter. Ils avaient simplement envie de fêter cela, Mio et ses parents. N'était-ce pas normal?

"Tu as souhaité être ici..."

- Je n'ai jamais souhaité être ici...

Cette fois-ci, Mio avait répondu de vive voix. Elle n'avait jamais souhaité être ici, pas une seule fois...

Puis ce fut au tour de Misato d'intervenir. Elle se mit à promouvoir ce lieu un peu à la manière d'une agence de tourisme.

"Et ceux que vous aimiez sur terre sont toujours autant heureux."

Qu'en savait-elle? Ces filles n'étaient-elles pas là pour fuir leur vie d'avant?

"D’autant plus, si ils savaient que leurs filles sont dans un endroit où elles ont toujours rêvé d’être."

Mais le savaient-ils au moins?

"Tout ce que vous faisiez sur terre, vous pourrez le faire ici."

Sauf revoir les personnes qui lui étaient chers, des personnes qui comptaient énormément dans sa vie.

"Mio, tu dois rester."

- Assez... répondit enfin Mio, presque comme un murmure, les dents complètement serrées.

Elle repoussa violemment la main qui s'était posée sur son épaule, récupéra sa basse et se dirigea vers la porte qu'elle faillit arracher en voulant l'ouvrir. Elle sortit du bureau puis de la mairie en trombe et partit en courant...

[Vers le Portail]

Dim 17 Jan 2010 - 21:27

Ine sentit le geste de recul de Misato quand Mio dégagea sa main de son épaule.

Elle s'était levé et était partie si vite, Ine restait sous le choc. Ses larmes ne coulaient plus, sa colère s'était envolée.

"Mio ..." murmura-t-elle. Elle se leva, abasourdie. "Attends ... Mio. Quelle idiote je fais ... Lui dire tout ça ... Misato, même si j'avais raison, je n'ai pas le droit de lui dire ça ... Je vais partir à sa recherche, elle est seule, triste, enragée ... et tout ça par ma faute, peut-être un peu la tienne, mais je pense que j'y suis pour beaucoup. Je vais tenter de la retrouver, je dois lui présenter des excuses !"

C'est pleine de remords qu'Ine quitta le bureau de Misato. Elle descendit l'escalier qu'elle avait eu tant de mal à monter à une vitesse qu'elle ne se connaissait pas. Elle passa la porte et chercha du regard où était passée la jeune fille. Elle décida de parcourir la ville à sa recherche, tout en ne sachant pas où chercher.

" Mio, pensa-t-elle, ne fais rien de stupide ..."