JOAN CROSSMAN

   Indépendance, chose si importante dans la vie de chacun. Pour certains, cela demandera beaucoup de temps, pour d’autres ce sera inné et dans quelques cas particuliers le choix ne sera pas donné. C’est ainsi que cela a commencé, certains enfants sont ballotés dans les familles d’accueils d’autres trouvent refuge dans des orphelinats. Un orphelinat tel était la première maison de Joan. Toutefois cela n’avait rien de tragique comme d’aucun pourrait le penser. En effet, Joan était plutôt épanouie, elle ne souffrait guère de l’absence parentale. De plus, sa sociabilité en fut grandie dû au nombre d’enfants.

Elle développa un certain engouement pour monter des plans en cachette des surveillantes. Tête brulée, elle ne se faisait pourtant jamais prendre. Même lorsqu’elle était mêlée à des altercations elle s’arrangeait toujours pour avoir un alibi et se faire passer pour innocente.
Garçon manqué, il n’était pas rare qu’elle en vienne aux mains avec certains. Bien que sa capacité à se battre soit plus qu’honorable ce qui la distinguait était sa vitesse. Elle courait très vite, si bien que si elle avait été dans une bonne école elle aurait pu avoir une bourse. Mais la vie est ainsi faite, ce talent servait ses petits larcins.

De ses nombreux passetemps, un ressortait plus que les autres. Joan aimait démonter tout ce qui se trouvait à portée de main, elle aimait également fabriquer toutes sortes de choses. Elle transforma ce passetemps en métier lors de sa majorité et devint alors mécanicienne. Métier dans lequel elle se plaisait grandement. Carburateur, suspension, calibrage rien n’avait de secret pour elle et son employeur en était très satisfait.

Joan s’était construit sa vie après avoir quitté l’orphelinat. Un métier stable, un appartement convenable. Sa sociabilité lui avait permis de s’entourer de plusieurs personnes, s’octroyant nombre de soirées dans des pubs. C’est d’une de ses fréquentations qui lui fut donné l’occasion de rentrer dans un groupe de musique. Elle apprit la guitare et la basse, elle apprit également à chanter.

La jeune femme n’était pas femme à se tourmenter avec des futilités. Vivant simplement au jour le jour. Sa vie sentimentale était également à cette image. Joan préférait apprécier les évènements comme ils venaient mais ne s’accrochait nullement. Consciente de la nature éphémère perpétuelle des choses. Elle gardait le bon et ne s’embarrassait pas du mauvais. Elle n’eut donc jamais rien de véritablement sérieux.

Le groupe de musique dans lequel elle était se produisait dans les bars et était plutôt apprécié. Comme tous les groupes, une certaine effervescence l’entourait à chaque fin de concert. Joan bien qu’aventureuse se refusait à emprunter ces chemins tortueux. Elle était assez éveillée pour ne pas se laisser aller à la tentation des opiacés.

Cependant, toute âme rêveuse se voit un jour démystifiée face à la réalité. La jeune femme se disait parfois qu’elle n’était pas venue en ce monde à la bonne époque. Elle se voyait plus évoluer à l’ère de la révolution industrielle ou encore dans un tout autre univers sortit d’un roman steampunk. La rêverie prenant le pas sur la lassitude de la réalité.

Tout rêve n’a qu’un seul rêveur et derrière son enthousiasme et sa joie se dissimulait l’envie de s’enfuir. Elle n’en fit par à personne, ne voulant point ressentir de déception face à la non-compréhension de l’interlocuteur. Elle s’évadait comme elle le pouvait. Mais bientôt, ses méthodes ne furent plus suffisantes.

Il était hors de question pour elle de se laisser dévorer par le mal-être ambiant de la société. Il fallait à tout prix que jamais il ne l’atteigne. Désir des plus ardus à combler. Les tentations devenaient de plus en plus grandes.

La nuit était tombée depuis un moment maintenant et le concert venait de se terminer. Tous les musiciens s’étaient retirés en coulisses. La débauche faisait rage. Les groupies, l’alcool et la drogue. Bientôt Joan se retrouva seule dans le petit salon, les autres ayant préféré se retirer pour plus d’intimité dans leurs ébats. Le rêve s’enfuyait, la laissant là dans ce cloaque odieux. La misère humaine ne pouvait se faire invisible. Sur la table, toutes sortes de drogues se faisaient concurrence. Il fallait qu’elle rattrape son rêve et le moyen le plus rapide se trouvait devant elle.

Ainsi dont, à cet instant, elle ne pouvait faire taire son sentiment. Solitude, incompréhension, désespoir. Cette simple petite ligne blanche suffirait à faire taire tout ceci. Fuir ce monde, retourner dans son havre. Consciente de cette faiblesse les larmes coulèrent d’elles-mêmes sur ses joues. Elle savait ce qui l’attendait, ce qu’entrainerait cet acte, la spirale infernale dans laquelle elle serait prisonnière. Le désespoir et la désillusion entrainent bien des égards. Prenant une carte pour retracer la ligne correctement, elle saisit ensuite un petit tube. Tout son maquillage noir recouvrait ses joues et les larmes ne cessaient de couler. Elle porta le tube à sa narine et se pencha pour aspirer la poudre.

Avant même qu’elle eut fait quoi que soit, quelque chose attira son regard. Quelque chose était apparue. Brumeuse et claire, cette chose recouvrait tout le mur. Toute personne saine d’esprit ne s’en serait pas approchée. Mais Joan était en quête de rêve et ceci était bien plus intéressant qu’une petite ligne blanche. Sans réfléchir, comme poussée par une force invisible : elle entra dans ce portail.

   Sociale et toujours souriante, Joan s’intègre plutôt facilement. Elle adresse la parole aisément sans n’en ressentir aucune gêne. Elle ne supporte pas vraiment les mélodrames et préfère rire de tout. Toutefois cette apparence sociale cache bien des choses. Joan au fond possède comme tout le monde une part sombre. Elle dissimule tout. Le rire est la meilleure des tromperies. Au fond c’est une je m’en foustiste. Elle vous parlera avec le sourire alors que dans sa tête vous vous balancerez au bout d’une corde.

Le rire, l’humour. Un humour qui parfois deviendra très noir. Cassante elle ne se gênera pas pour descendre certaines personnes. Ne se prenant absolument pas la tête elle pourrait faire pleurer quelqu’un qu’elle n’en ressentirait rien. Les gens n’ont pas une véritable importance pour elle. Toutefois il arrive qu’elle rencontre des personnages sortant de l’ordinaire et ceux-ci retiendront son attention.

Rêveuse elle cherche à s’évader par tous les moyens. La plupart du temps c’est dans son imaginaire qu’elle trouve refuge mais parfois le voyage et la découverte de choses nouvelles suffisent.
Elle est de celles que l’on qualifie de « tête brûlée ». Intrépide, sportive et bagarreuse on pourrait croire à un vrai garçon manqué mais la jeune femme est bel et bien une vraie femme. Elle n’a pas froid aux yeux et peut se montrer joueuse et pour le moins sulfureuse. Il est rare qu’elle porte un véritable intérêt à une personne mais quand cela se produit ses talents de séductrices sont plutôt efficaces.

Joan est une aventurière dans tous les sens du terme. Pour elle toute découverte est une aventure. Ne pouvant se permettre de partir maintes fois en voyage, elle trouve ses aventures dans la mécanique. Construisant et démontant maintes choses. Dû aux avancées technologiques elle s’est adaptée de sorte que l’informatique n’ait aucun secret pour elle. De ce fait elle s’amuse parfois à hacker et à inventer des programmes.  

Joan aime particulièrement la musique et se plait à se laisser bercer sans rien faire d’autre, une cigarette à la main. Même si elle est de nature à partir en chasse de nouvelles aventures, elle sait se poser et profiter du calme. Elle ne le montre pas mais possède une certaine sensibilité bien enfouie. C’est seulement quand elle se retrouve seule que son âme d’enfant ressort, jouant aux jeux vidéo et mangeant des chocolats, insouciante.

   Joan ne passe pas vraiment inaperçue, sa longue chevelure teintée de bleu azur y étant pour beaucoup. Ses yeux émeraude peuvent lui donner l’apparence féline. Joan est une sportive mais conserve des formes très féminines. 1m76 de haut un décolleté en C elle ne sort pas vraiment de la norme mais cela lui convient tout à fait.

Rockeuse dans l’âme elle aura toujours ce style marquant. Elle possède plusieurs piercings : au nez, à l’oreille, à la langue et aux creux des hanches. Elle a également sur son corps nombre de tatouages. Dans la nuque descendant sur sa clavicule l’amour du steampunk, sur ses côtes du côté droit une longue partition de musique, une musique renfermant un secret. Sur son bas du dos et son bas ventre un entrelacement de lignes celtes sur lesquelles court un serpent et pour finir, partant du haut de cuisse jusqu’au bas de son genou un immense tigre du Bengale recouvert de pétales rouge sang.

Joan a pour habitude de porter des baggys accompagnés de débardeurs moulants. Parfois elle optera pour un style plus féminin avec des slims cuir et des hauts toujours aussi moulants. Sa peau est blanche mais pas à l’extrême, elle préférera cependant ne pas prendre le soleil pour ne pas finir en toast.

Joan a une allure sûre d’elle et confiante. Elle peut donner une impression de force à tel point que certaines de ses connaissances se sentent en sécurité près d’elle. On peut toutefois constater à certains moments l’ennui sur son visage. Si la présence d’un individu l’insupporte il sera aisé de l’observer.

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