TANAE PLUM

Dans une petite maison aux traits traditionnels japonais, entourée par un ouragan de pétales de fleurs, un matin de printemps, une petite fille aux yeux vert comme l’océan fit son apparition. Elle avait déjà de très longs cheveux couleur ébène qui venaient cacher son petit corps teinté. Sa mère, Akari Plum, était très superstitieuse et était persuadée que le bonheur était assuré à un enfant féminin naissant au printemps, d’autant plus si cette dernière arborait une longue chevelure. Tanae fut alors considérée comme une bénédiction. La jeune fille fut élevée par sa mère, seule, qui la couva d’amour. Elle n’avait pas de sœur, ni de frère ou de père, mais elle ne semblait pas en souffrir. La lignée des Plum faisait partie des riches familles japonaises qui étaient particulièrement respectée. C'est pourquoi, lorsque Tanae entra à l'école, elle fut vite considérée comme "la fille la plus populaire du lycée". Tout le monde l’admirait et voulait lui ressembler. Elle avait tellement d’amis que lors de son anniversaire elle ne put pas tous les accueillir dans sa demeure. De plus, elle avait de bonnes notes en cours, était la déléguée de classe, se distinguait en gymnastique et excellait dans la pratique du violon. Plus les jours passaient, et plus sa famille était fière d'elle. La jeune fille paressait entourée de toute part et ne semblait donc manquer de rien.
Cependant, malgré cette définition du bonheur absolu, Tanae ne se connaissait pas. Elle avait appris à sourir constamment, ne jamais faire de faux pas et se surpasser sans cesse. L'image d'elle même qu'elle proposait aux autres était construite de toutes pièces. Elle savait que c'était une image correcte, respectable et que pour elle, et pour sa famille, elle se devait de se présenter de la sorte. Cependant, elle commençait à se poser toute sorte de question. Violoniste, était-ce vraiment sa destinée? Fonder une famille, avec un mari bourgeois, était-ce vraiment ce dont elle rêvait? Continuer de marcher alors que la vie lui criait de courir, n'était-ce pas là une grosse injure à la vie elle-même?

A 16 ans, un matin d'été, alors qu'elle revenait de sa course et qu'elle pratiquait ses étirements dans le coin de la forêt, elle aperçut un vieux monsieur. Il était assis en tailleur, sur une grosse pierre, et semblait parler à un arbre, les yeux fermés. Il dégageait quelque chose de spécial, quelque chose qui l'attirait inconditionnellement. C'est ainsi que Tanae l'observa le jour suivant, et celui d'après encore. Ce fut un matin d'hiver, que le vieil homme s'adressa à Tanae :
- Tu crois m'observer, alors que c'est moi qui t'observe.

Elle choisit de s'enfuir, courir loin, ne pas se retourner. Mais sa tentative faillit, puisque le vieil homme, par je ne sais qu'elle magie, l'attendait sur le chemin de sa maison. Ce fut le début d'une incroyable aventure. M. Hasegawa était un ninja. Il avait ressenti, ce premier jour d'été, une force spirituelle très grande renfermée en Tanae. C'est ainsi qu'il lui avait proposé de l'entrainer et qu'elle avait répondu oui sans même sans rendre compte.

A 20 ans, elle excellait particulièrement avec le Choho (espionnage) et le Shinobi-Iri (méthode de furtivité et d'entrée). Le Bajutsu, art équestre, ne la passionnait pas réellement, peut être parce qu'elle n'arrivait pas à comprendre les animaux. Le Taijutsu et le Kenjutsu, entre autre, étant des techniques de combat offensif, n'étaient que très peu enseignés. En effet, selon son maitre Hasegawa, les ninjas ne sont pas des êtres violents. Il disait toujours "Lorsque vous êtes en mesure d'utiliser la paix comme arme contre la ruse pour une tâche à accomplir, cela sera toujours plus sage que la violence." Tanae le considérait comme son propre père et elle disait n'avoir jamais autant aimé quelqu'un.

Un an plus tard, alors qu'elle était vêtue de noir, les larmes aux yeux, et qu'elle s'éloignait tristement du cimetière dans lequel son maître venait d'être enterré, elle se retrouva devant un immense portail qui n’avait rien de Japonais…

Un Lys le jour, Une rose la nuit. Du signe des gémeaux, Tanae nourrit les préjugés puisqu'elle aura deux personnalités. Ayant été élevée par sa mère, dans une riche famille japonaise, elle sait ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire. Elle reste honorable, tendre et douce dans la vie de tous les jours, pouvant sembler une poupée de porcelaine sans défense. Elle sourit, se surpasse, se laisse approcher. Par contre, lors qu'elle travaille en tant qu'éclaireuse, elle se métamorphose totalement. Ce potentiel enfoui dans ses entrailles ressort et la rend plus froide, décidée et parfois même masculine...En réalité, elle a un peu honte de cette personnalité là, et préfère se camoufler sous sa tenue de combat, cachant aussi une partie de son visage. Elle espère très souvent ne pas être reconnue et c'est également pour cela que son look de tous les jours ne s'assimile en rien à son look au travail.

Tanae est un femme de taille moyenne qui dans une foule ne se fait pas remarqué. Malgré sa poitrine rebondie, son corps est très fin et peut sembler frêle, mais cela lui fournit un net avantage en agilité et rapidité. De plus, contrairement aux Japonaises traditionnelles, sa peau est légèrement halée. Bien que son attirance pour le soleil puisse y être pour quelque chose, elle a longtemps supposé avoir un père d'origine méditerranéenne. Ses longs cheveux d'un brun d'ébène et doux comme la soie tombent harmonieusement dans le bas de son dos et viennent cacher légèrement un tatouage majestueux représentant un Phoenix. Derrière ses quelques mèches cachant son visage en diamant, elle arbore de grands yeux vert-émeraude qui rappellent la profondeur des océans ou le calme à l’horizon. Tanae a été élevée par sa mère et en tant que femme, celle-ci lui a toujours appris à prendre soin de son corps. Tout d'abord, dormir dans des draps de soie, permet à sa peau de rester douce, et à ses cheveux de ne pas s’emmêler. Ensuite, au réveil, et après sa course matinale, elle livre un véritable rituel : elle passe sous une douche froide et lave ses cheveux avec un shampoing aux herbes que sa grand-mère lui a concocté spécialement pour elle ; elle hydrate son corps avec des crèmes parfumées ; elle nourrit ses cils d'un fortifiant lui permettant de les garder sains ; elle n'oublie pas ses dents, sa langue et ses lèvres qu'elle nettoie méticuleusement ; elle applique un sérum nourrissant sur sa longue chevelure et la coiffe gentiment. Le soir venu, elle plonge sa silhouette dans un bain chaud au romarin pour le détendre.

✖ CODE : C'est tout bon pour moi.