Délivrance? [PV:Ouz Mama/ Rafaela/ Zhixue] [FINI]

Ses sens se réveillaient doucement les uns après les autres. En premier lieu ce fût son odorat, l’odeur pestilentielle qui régnait dans les rues malfamées de Shinjuku s’était évaporée et avait laissé place à une légèreté singulière. Le toucher s’éveilla ensuite, la moiteur et la rugosité du béton souillé étaient remplacées par la douceur d’une végétation. Ses yeux s’ouvrirent peu à peu. La lumière était éclatante et Akira commença à distinguer l’environnement dans lequel elle avait atterrit. Cela n’avait plus rien à voir avec la civilisation infâme dans laquelle elle s’était trouvée précédemment. L’air n’était plus lourd, elle se sentait plus légère. Une brise délicieuse lui caressait le visage. Mais quel était cet endroit ?

Elle se rappela soudain la situation qui avait précédé et fit volte-face. Ses poursuivants n’étaient plus. En revanche une douleur vive s’éveilla à son tour. Ses blessures n’étaient pas guéries et voilà que ses bandages se teintèrent de pourpre. Sa chemise était quelque peu déchirée et sa blancheur était entachée de multiples salissures. Son pantalon était également dans un état lamentable. De plus de vives brûlures se firent sentirent. Son visage, ses mains, ses genoux comportaient nombre d’égratignures.  

La jeune femme se redressa, ne sachant où elle était et même si ce cadre avait l’air pour le moins idyllique elle n’était pas du genre à baisser sa garde. Elle savait que quoi qu’il arrive elle ne devait pas rester immobile. La possibilité que ses poursuivants l’aient suivi dans cet étrange passage n’était pas nulle. Elle aperçut non loin de là une bâtisse, peut-être que ses habitants pourraient la renseigner. Elle s’avança péniblement guettant le moindre bruit, le moindre mouvement, la moindre anomalie dans l’air.

Elle faisait à présent face à une grande porte. Pas de sonnette, rien. Elle se méfiait mais dans l’état actuel des choses elle n’avait pas d’autre choix et frappa alors deux grands coups. Le temps paraissait terriblement long comme s’il avait suspendu son cours. Elle essaya de nouveau. Visiblement il n’y avait pas âme qui vive ici. Akira était éreintée. Elle se laissa alors glisser le long du mur.

Peut-être allait-elle perdre son essence vitale sous peu mais présentement l’épuisement se faisait maître. Elle ne pensait plus vraiment. Cherchant dans sa poche elle en sortit son paquet de cigarettes et alluma machinalement une d’entre elles. Un dernier petit plaisir avant de basculer dans l’au-delà qui sait ? Peut-être allait-elle bientôt revoir sa famille et si c’était le cas que pourrait-elle leur dire ? Elle imaginait déjà le sermon de son père si celui-ci apprenait qu’elle était entrée dans un gang. A côté de ça, sa mère se précipiterait surement sur elle en voyant l’état pathétique dans lequel elle était. Etendue là, la yankee attendait que vînt son trépas.

Ouz Mama se couchait et se levait avec les poules disait-on et c'était vrai, mais pouvait-on vraiment lui en vouloir ? L'octogénaire passait sa journée à accueillir divers arrivantes et il est vrai qu'une collègue plus jeune et plus adaptée à la surveillance de nuit l'aurait sans doute aidée à être en meilleur forme. La vieille dame était épuisée et lorsque la nuit venait, bien souvent elle s'écroulait dans son lit et ronflait jusqu'au petit matin.

C'est effectivement ce qu'il se produisit, Lorsque 6h00 sonna et que les rayons du soleil passèrent les tentures épaisse, Ouz Mama s'éveilla. L’ancêtre ne se sentait pas tranquille et elle avait un mauvais pressentiment et aussitôt elle se tourna vers l'alarme lumineuse qui s'éclairait. La vieille dame avait faillit à son travail trop fatiguée et sourde qui plus est pour voir et entendre l'alarme. La nouvelle venue était peut-être restée la nuit dehors.

Ouz Mama s'inquiétait, elle sorti au dehors de plus vite qu'elle pu et regarda le portail fermé, il n'y avait personne apparemment. La dame âgée se retourna convaincue que la dernière arrivante vait été prise en charge par une habitante lorsqu'elle remarqua un corps inerte appuyé sur son mur. Le cœur d'Ouz Mama se mit à battre la chamade et elle s'en voulait terriblement, elle s’approcha d'un ps qui se voulait rapide et regarda la jeune femme inerte sur le sol.

* mon dieu...elle est morte!* Pensa t'elle malade d'inquiétude et de culpabilité, elle prit son poignet dans sa vieille main pour vérifier son pouls, il était très faible et vu son haut tâché, elle avait perdu du sang, peut-être beaucoup de sang.

Ouz Mama n'était pas assez forte que pour la transporter à l'intérieur alors elle téléphona à l'hôpital directement pour appeler un médecin et une ambulance qui devait arriver au plus vite. Elle aurait pu sans doute la soigner, mais vu son état très faible, il valait mieux qu'un professionnel ne s'en occupe pensait-elle tandis qu'elle l'allongeait sur le sol.

" Je sus désolé ma belle...ne t'inquiète pas, j'ai appelé une ambulance" Dit-elle à voix haute comme pour se rassurer elle même.

Le néant, une noirceur tel les abysses. Plusieurs filaments pourpres ruisselaient sur son corps, Akira se vidait de son essence vitale. Plus les heures défilaient plus elle basculait. Les ténèbres l’entouraient, de doux ténèbres car elle n’en ressentait aucune peur mais plutôt un sentiment de sérénité.

*Où suis-je ? Comment suis-je arrivée ici ? Suis-je morte ?*

Non, morte elle était loin de l’être. Elle entendait des sons au loin, inaudibles. Des voix, des voix paniquées. On s’affairait autour d’elle. Des cris. Elle sentit qu’on la soulevait. Que signifiait tout ceci ? Elle reprenait connaissance peu à peu. Entrouvrant les yeux, tout était flou. Après quelques minutes elle commença à distinguer ce qui l’entourait. Des uniformes, des ustensiles médicaux, une camionnette. L’intérieur d’une camionnette. Une ambulance. Elle se souvint alors, la fusillade, elle avait pris une ou plusieurs balles, plusieurs de ses hommes avaient trépassé. On l’avait surement retrouvé et on l’emmenait à l’hôpital. Elle commença à s’apaiser mais c’est alors qu’elle remarqua plusieurs éléments étranges. Leurs uniformes, ils n’étaient habituels. L’ambulance,  elle aussi avait quelque chose de diffèrent.

*Qu’est-ce que ça veut dire ? Ce n’est pas normal... La fusillade... Je suis déjà allée à l’hôpital ! Ils me courraient après ! Non ! Ils m’ont retrouvé et essaye de me capturer sans que personne ne remarque rien ! Vous ne m’aurez pas comme ça !*

La yankee fit mine de toujours être inconsciente. Elle regarda discrètement autour d’elle afin de trouver quelque chose qui pourrait lui servir. Repérant une seringue, elle prit soin de vérifier que personne ne regardait pour s’en emparer. Akira put observer deux jeunes femmes, la brune semblait être la plus forte. Il lui faudrait donc la mettre hors-jeu directement. Consciente de sa faiblesse actuelle elle devrait agir vite, très vite. Elle attendit que la brune se rapproche et d’un coup elle se leva, lui assenant un grand coup de tête. Celle-ci tomba d’un seul coup. La première étape de son plan était réalisée. Sautant hors de l’ambulance elle tomba sur une femme qui semblait être une soi-disant infirmière. La yankee ne lui laissa pas de le temps de faire quoi que ce soit et la pris en otage.

Elle prit soin de s’éloigner de l’ambulance pour instaurer une distance de sécurité dans le cas où la femme médecin se réveillerait. Elle enfonça également par sécurité la seringue dans le cou de l’infirmière pour que personne n’ai la mauvaise idée de lui sauter dessus, une bulle d’air administrée dans le corps humain pouvant provoquer la mort.

C’est alors qu’elle prit conscience des lieux. Rien à voir avec la ville. Les souvenirs se bousculaient. La porte étrange, la bâtisse, elle avait encore perdue connaissance. Mais alors où était-elle ?  Qu’est-ce que cela signifiait ? Akira tournait la tête dans tous les sens, elle ne comprenait plus rien, elle était désorientée. Elle remarqua alors une vielle femme paniquée.

« Qu’est-ce que ça signifie ? Qui êtes-vous et qu’est-ce que cette endroit ? Vous travaillez pour Kenichi ? Répondez ! Je vous conseille de ne pas essayer quoi que ce soit sinon je vous promets que vous pourrez bientôt lui écrire son oraison funèbre. »

Akira perdait encore du sang si bien que cette teinte s’était transférée sur les vêtements de l’infirmière. Elle était vraiment faible mais pas prête à se laisser faire. Même au bord de la mort un loup peut mordre.

Par bonheur, l'ambulance arrivait avec sa sirène si caractéristique et dire qu'Ouz Mama était soulagée n'était qu'un euphémisme. Elle vit la médecin d'etiopia sortir de l'ambulance qui laissa d’ailleurs de jolies traces de pneus sur l'herbe.

La jeune femme presque décédée fut emportée dans l'ambulance et avant que celle-ci ne se remette à démarrer pour rejoindre l'hôpital, Ouz Mama entendit quelques éclats de voix donc elle n'en retira qu'une seule chose, la jeune fille avait soit de gros problèmes de santé et une hémorragie plus grosse que ce qu'elle ne pensait ou bien...la seconde idée n'eut pas le temps d'arriver à son cerveau que la jeune femme sortit en sautant sur une des petites infirmière présente lui enfonçant une seringue dans le cou.

OuzMama ne comprenait pas ce qu'il se produisait et elle tenta de calmer la jeune venue. "Doucement mon enfant, l'on veut juste vous soigner...je ne sais pas qu'est ce qu'un Kenichi, mais il n'est pas ici soyez en sûre...relâchez donc cette jeune infirmière innocente...vous ne risquez plus rien ici!" Dit-elle un peu paniquée, mais en essayant tout de même de garder son calme.

Comment diable cette jeune fille s'était-elle réveillée d'un coup comme ça ? Elle qui était presque morte. Ouz Mama s'avança encore plus doucement que ce qu'elle ne faisait habituellement "allez...vous n'avez pas envie de la tuer...je sais bien que la parole d'une vieille femme n'est rien pour vous, mais nous ne sommes plus sur Terre, vous n'avez plus rien à craindre ! Les gens que vous avez connu n'existent pas ici ! Vous êtes sur Etiopia, il n'y a que des femmes et nous voulons juste vous soigner ! " Reprit-elle s'avançant un petit peu plus tout en tendant sa main.

"Vous n'allez quand même pas priver sa petite fille de sa mère tout de même ?" Demanda-t-elle, bon il était vrai que la jeune femme en question n'avait pas d'enfant, mais ça la jeune femme au tempérament de feu n'était pas censée le savoir.

La jeune infirmière n'essayait pas de se débattre, mais elle tremblait littéralement de peur "pitié...je...je ne veux pas mourir" Supplia t'elle tout en sanglotant.

L'heure était grave, Ouz Mama ne ferait pas le poids contre cette jeune combattante même avec son bâton de marche. Heureusement, celui-ci possédait un petit bouton caché qui permettait d'appeler les membres d'intervention du Z.E.P.H.I.R.E en cas de problème. Ouz Mama pressa ce bouton alors qu'elle semblait reprendre appuis avec son bâton pour ne pas vaciller dans l'herbe. La vieille dame pensa que si c'était la membre à laquelle elle pensait qui intervenait, l'affaire serait bientôt terminée.

Akira perdait beaucoup de sang et elle ne tarderait pas à de nouveau perdre connaissance. Tant bien que mal elle restait debout en s’appuyant sur l’infirmière qu’elle tenait en otage. La vielle femme lui donna alors des explications invraisemblables. Pas sur Terre ? C’était une blague ? Elle comptait vraiment lui faire avaler ça ? Et puis quoi encore ? Etiopia ?

« Vous comptez me faire avaler de telles sottises ? Je ne sais pas ce que vous avez pris mais ça à l’air d’être puissant »

Attendez une seconde… Que des femmes ? Akira pensa qu’elle était bien morte et qu’elle avait atterrit en enfer. C’était à cause des femmes qu’elle avait fini dans cet état, était-ce sa punition ? La soigner ? Mais bien sûr, pour la torturer ? C’est sûr que ça durait bien plus longtemps quand le sujet était en bonne santé. La vielle femme essayait de lui procurer de la pitié envers l’infirmière, ignorant que la Yakuza en était dépourvue.

Elle sentit soudain une présence derrière elle mais bien trop tard. En effet, une femme la désarma d’un coup et la maintenait à son tour. Akira était bien trop faible pour tenter la moindre résistance et quand bien même, la femme en armure était bien plus imposante. Même en pleine forme gagner contre elle semblait être une hérésie.

Sentant que tout était vain elle s’écroula sur elle. Qu’adviendrait-il d’elle ? Kenichi avait envoyé ses sbires et à présent elle ne pouvait plus rien. Elle préférait mourir que de connaître la fin qu’il lui réservait. Tout ça pour avoir éconduit une femme dont elle ne voulait pas. Heureusement que ses parents soient décédés, ils auraient été couvert de honte par sa faute. Elle empoigna le col de la géante avec les dernières forces qui lui restaient.

« Crevez-moi tout de suite. Je ne sais pas combien il vous paye mais j’ai beaucoup plus. Si vous me tuez maintenant au lieu de me livrer à lui je vous donnerais mes numéros de comptes. Je préfère crever que de le voir jouir en me torturant… »

Akira avait du mal à garder les yeux ouverts. Elle ne comprenait pas vraiment ce qui se passait mais n’était pas prête à abandonner contre son ennemi juré. La femme en armure accepterait-elle sa requête ou la livrerait-elle à Kenichi ? Si elle avait su, elle se serait fait hara kiri depuis longtemps. A vrai dire, n’aurait-il pas mieux valut qu’elle meurt dès sa naissance ? Ses parents et son meilleur ami seraient peut-être encore en vie…

Elle partait peu à peu, le réel et le songe se mêlaient. Se battant pour rester éveillée, espérant soit trépasser en ce vidant de son essence vitale, soit périr par la main de cette femme.

Ouz Mama était choquée, la jeune femme n'avait pas l'air d'avoir de pitié pour les autres, c'était bien la première fois qu'elle assistait à un cas comme-celui-là ! La pauvre infirmière pleurait à cahude larmes de peur. Soudain, après quelques minutes qui lui parurent des heures entières, son héroïne du jour apparu pour sauver l'otage et prévenir la nouvelle arrivée blessée fortement.

Ouz Mama se précipita néanmoins sur la jeune ambulancière pour prendre de ses nouvelles et voir si tout allait bien sans oublier de la consoler. Pendant ce temps, le médecin se tint la tête tout en descendant de l'ambulance au portes complètement ouverte venant mettre son petit grain de sel dans la conversation. Apparemment, la jeune femme avait déjà perdu assez de sang que pour tomber dans les pommes.

"Merci Rafaela! Vous devriez aller avec pour les conduire à l'hôpital, je vais m'occuper de cette infirmière!" Dit Ouz Mama tout en tenant la jeune fille près d'elle, celle-ci avait été choquée et temblai de partout comme un feuille.

"Allons...Allons, ça va aller, vous ne risquez plus rien à présent !" Dit-elle d'une voix qui se voulait douce malgré tout en frottant le dos de la jeune femme avec sa vieilles mains ridées et aux doigts tordus.