Au coeur de ma jungle...! [LIBRE]

(Je choisis la solution 3.)

Ah, la nuit de pleine lune ! Moment où l'imagination est fertile, tout est possible ! Ce n'était pas non plus la lune rousse - Sofia adorait la lune rousse -, mais ce moment magique lui convenait parfaitement pour ce qu'elle avait décidé de faire: trouver l'inspiration, encore et toujours. Et vivre de nouvelles aventures. Habillée en conséquence afin de subir les bestioles et équipée convenablement afin de manger, s'orienter et se reposer (bien que peu probable), Sofia était remontée à bloc.

La jungle avait une saveur particulière dans l'esprit de la vendeuse. Elle avait lu des livres, vu des films, entendu des histoires. Celle d'Etiopia était à la hauteur étant donné que les autochtones du village lui avaient conté moult récits. Certains étaient un peu farfelus mais cela amusait Sofia au plus haut point. En tant qu'habitante elle voulait également rapporter de tels récits épiques. Et si elle pouvait également trouver de nouveaux concepts de vêtements c'était bien évidemment un pas qu'elle n'hésiterait pas à franchir.

D'un pas décidé elle avait déjà parcouru quelques centaines de mètres dans la broussaille, elle tournait la tête partout, elle s'arrêtait à chaque nouvelle fleur, à chaque animal. Ce n'était pas la première fois qu'elle se laissait ainsi errer en ces lieux mais décidément par cette nuit tout paraissait encore plus magique. Malgré la nuit la chaleur était néanmoins pesante et elle commença à regretter d'être si lourdement vêtue. Elle ajusta un peu ses vêtements, faisant notamment un noeud à sa taille, puis continua son chemin jusqu'à arriver à quelques dizaines de mètres d'un rocher où s'est perché un magnifique oiseau blanc.

Woah ... c'est le point d'orgue de ce soir, je crois. s'exclama-t-elle à haute voix.

Il semblait battre des ailes depuis un moment, cela lui donnait un air encore plus impressionnant. La couturière réalisa hélas un peu tard qu'il était en réalité en train de protéger ses petits et avait sans doute été déjà dérangé. L'appareil photo fut de trop car soudain l'oiseau lui fonça dessus. Sofia poussa un cri strident, lâcha son appareil qui se fracassa au sol et se mit à courir de toutes ses forces, poursuivie par le volatile qui battait avec force des ailes mais ne croassait pas, telle la mort silencieuse. A cette idée la couturière courut encore plus vite, ce qui fut une très mauvaise idée. En conséquence elle tomba et déchira un pan de son pantalon. Maugréant elle se releva et constata qu'elle avait également perdu sa boussole et probablement d'autres éléments de son équipement. Elle n'eut pas le temps d'y penser que l'oiseau était de nouveau là et redoublait de battement d'ailes.

La couturière se remit à courir, totalement au hasard, au bord des larmes, espérant qu'une âme charitable lui vienne en aide ...

Sofia continua de courir jusqu'à ce qu'une pointe de côté la contraigne à ralentir. La vendeuse estimait que de toutes façons l'oiseau menaçant était hors de portée, en conséquence elle devait prendre ce risque car elle avait besoin de reprendre des forces. Manquant de trébucher elle s'accrocha à une branche et essaya tant bien que mal de se redresser pour ensuite s'assoir contre un arbre. Le sol était un peu spongieux et les feuilles glissantes mais elle parvint à se caler. Il était à présent l'heure de constater les dommages.

Pff ... me voila bien maintenant ! se lamenta-t-elle, jetant un oeil à ses vêtements abimés. Il va falloir que je reprise tout ça et ... MES AIGUILLES !

Sofia était paniquée, avec raison: elle avait perdu son précieux matériel de couture, il ne lui restait plus qu'un mouchoir et le contenu de son sac composé essentiellement de nourriture et d'un kit de premiers soins. La couturière était très déçue et se voulut vraiment d'avoir couru aussi vite. A y réfléchir elle avait eu tout de même de la chance car son appareil photo était encore là. Elle avait certes perdu l'opercule de l'objectif mais c'était vraiment mineur en comparaison du dispositif entier qui était onéreux et surtout contenait tant de souvenirs.

J'aurais bien pris Kassie en photo ce soir là ... soupira-t-elle. Le plan avec le ciel, elle au milieu, une étoile occultant toutes les autres ... Sofia se laissa aller un bref instant salutaire, pensant à d'autres choses aussi positives et rassurantes. Etant assez reposée, elle ouvrit ensuite son sac et sortit de quoi nettoyer sa plaie. Elle n'était pas très rassurée à l'idée de le faire ici mais sa jambe lui faisait mal et elle craignait que cela s'infecte. A ses oreilles le bruit de la jungle habituel résonne à ses oreilles à la fois comme un cadre apaisant et une menace d'un monde sauvage avec lequel il ne faut pas jouer impunément. Cela lui permit de rester maitresse d'elle-même tandis qu'elle inspectait l'étendue des dégâts: une belle éraflure mais rien de grave. Le pantalon lui était en revanche foutu, on pouvait oublier la reprise, car en un tel lieu il ne fallait pas se déshabiller plus que nécessaire: Sofia allait malheureusement devoir agrandir la déchirure afin d'accéder à sa jambe meurtrie.

Pff, c'est vraiment pas de chance, s'écria-t-elle. La vendeuse se concentra sur sa tâche avec grand soin, avec une telle détermination qu'elle n'entendit pas venir sa voisine qui se précipitait dans sa direction avec une hâte certaine. Il était également possible qu'elle se ratent, mais cela serait décidément un comble de malchance !

Sofia avait presque fini de découper avec autant de soin que possible son vêtement lorsqu'elle entendit une voix. Elle leva la tête tel un chien de prairie, surprise voire effrayée à l'idée d'avoir des hallucinations: aurait elle touché une plante venimeuse ? Serait-ce la fin pour la pauvre couturière, morte seule, mangée par les ptérodactyles, les stégosaures et autres dinosaures qui n'existent que dans son imaginaire de jungle meurtrière (certains n'étant même pas carnivores) ?

Le discours était trop cohérent, et le contenu rejoignait l'imagination débordante de la vendeuse. C'était ELLE. Elle était là. Kassie. Impossible, mais pourtant réelle, réalisée, fantasmée telle celle qui sauve des griffes sans pitié de l'environnement hostile ! Et la voila qui parlait de rôles, et Sofia, sous le charme, oublia ses tracas et se laissa aller au poste qui venait de lui être assigné, bien gré mal gré, ou plus super bien gré et peu mal gré. Ohhhhh ! fit-elle semblant de gémir, exposant sa jambe à moitié nue par l'ébauche de son découpage artisanal. J'ai été attaquée par un dangereux volatile et j'aurais besoin que l'on s'assure que je n'ai pas été empoisonnée ...

Vous êtes médecin, mademoiselle ? demanda-t-elle avec malice. En tous cas vous arrivez telle la femme qui tombe à pic, à point nommée. Est-ce un rêve ? Suis-je en train de vous désirer ? Il va falloir m'ausculter au plus vite, je ne le crains ... poursuivit-elle avec un brin de malice, s'étendant lascivement contre l'arbre tout en fixant intensément du regard l'étudiante.

La comédie fut toutefois écourtée alors qu'elle aperçut et comprit l'artefact qui lui était présenté. Ma trousse ! Décidément, tu es mon héroïne à double titre ! Je t'adore ! Sofia éclata de rire, heureuse et rassurée d'avoir retrouvé son précieux bien. Ses yeux brillaient et la douleur était totalement oubliée.

Ma douce chevalière, que fais tu dans les parages, à part me jouer un nouveau conte de fées ?

« Je ne sais plus depuis quand je traine dans la jungle, mais le cri strident d’une princesse en détresse m’a instantanément sorti de ma bulle. » Commençais-je à dire avec des airs d’aristocrates.

« Je me suis donc mise à courir pour retrouver cette personne qui avait besoin d’aide et là… Je tombe sur une trousse de couture ! » Continuais-je en posant la trousse en question dans la main gauche de sa propriétaire.

D’un mouvement fluide, je me mets accroupie pour être à la même hauteur que Sofia, puis je continue mon monologue de façon plus familière.
« Elle ne pouvait que t’appartenir. J’ai donc cherché à te retrouver, j’ai cru que j’avais perdu ta trace jusqu’à que je te vois sur cette pierre. »



A ces mots, j’approche doucement mon visage du sien, je serre la main libre de Sofia, je lui souris et je pose mes lèvres sur les siennes.


A mesure que le temps passe, mes yeux s’habituent à l’éclairement de notre soir de pleine lune et cette ambiance semble influencer sur ma sensibilité. Je sens ma fréquence cardiaque commençait à s’accelérer…

Sofia récupéra son bien mais l'approche de son amie et sa bienveillance à tous points de vue lui fit oublier l'importance de cette récupération, par un détour fort agréable. La chevalière et la sauvage, la providence et la destinée ... s'exclama-t-elle dans un souffle avant de lui rendre son baiser.

La blessée sourit, sa main dans celle de Kassie ne la quittant pas et la serrant telle une caresse. Elle déposa ensuite la trousse à ses pieds afin afin que sa seconde main puisse parcourir le visage de l'étudiante avec douceur, puis s'arrêter derrière son épaule. La couturière rescapée souhaitait l'enlacer, mais en un tel lieu, était-ce réellement raisonnable ? Mais elle en avait tellement envie !

Puis Sofia observa de plus près son amie qui était dans une tenue diablement sexy, à moins que ce ne soient les circonstances qui lui donnaient cette impression ... Elle rougit et lâcha maladroitement Tu est toujours aussi splendide peu importe l'endroit, quel est ton secret ?. Elle l'embrassa à nouveau, de façon plus langoureuse, réprimant des papillons dans son ventre.

Diffusant ses filets d'argent à travers les arbres et les nuages, la lune donnait un point de vue mystérieux sur leur entourage mais Sofia n'avait plus peur. Il lui vint alors une idée, à la fois dangereuse et excitante. Maintenant que nous sommes ensemble, que dirais-tu de continuer l'exploration ? Avec toi, je ne risque rien et nous pourrions découvrir de nouvelles choses tout aussi ... passionnantes. Kassie lui faisait décidément tourner la tête, Sofia avait oublié l'état de ses affaires, ce n'était vraiment pas dans ses habitudes !

J'étais venue ici pour trouver l'inspiration, et j'y ai retrouvé ma muse ... je n'aurais pas mieux rêvé. Tu m'as beaucoup manquée. La couturière sourit de façon sincère puis son regard se tourna vers les étoiles visibles. Nous avons le don de nous retrouver dans des lieux magnifiques mais pas très confortables ! ajouta-t-elle en riant. Quand je pense que la nuit vient à peine de commencer.

Sofia soupira et regarda Kassie avec un air plein de sous-entendus: allait-elle accepter cette escapade commune ? Peu importe la décision elle savait que son amie ferait quelque chose qui serait loin de lui déplaire. Soudain un léger bruissement se fit entendre dans un buisson non loin. Etait-ce le vent, ou son imagination ? La couturière réprima un sursaut et serra son amie un peu plus fort. Ensemble elles sauraient quoi faire.

Comment je vais faire pour ne pas sursauter au moindre bruit ? Sofia sera à mes côtés et je ne suis pas une super héroïne, je n’ai pas de super pouvoir et mon corps aussi réagis sous le froid ou la peur… Son doux visage sera proche du mien si j’ai besoin de réconfort, sa main sera dans la mienne si j’ai besoin d’avoir une dose de courage en plus pour franchir un obstacle, ses longs et magnifiques cheveux nous sauverons peut-être face à un animal féroce qui tombera automatiquement sous son charme… Qui serait assez fou pour ne pas tomber sous son charme… Kassie était tombée sous son charme… C’est vrai que ça faisait longtemps qu’elles ne s’étaient pas vues, peut-être que… *Petit pincement au cœur*

« Un secret ? Non. C’est juste que nous ne sommes belles que pour les yeux de la personne qui nous regarde… Et qui le pense ! » Répondit-elle en faisant un rapide clin d’œil.

Qu'importe, elles s'étaient retrouvées en cette soirée de pleine lune et la jungle avait fait son apparition, une nouvelle aventure commence...  et le baiser retourné par la couturière apaisa ses « vilaines » pensées.
Je vois que Sofia est venue avec son appareil photo, quelle super idée ! On va pouvoir immortaliser les découvertes que nous allons faire dans cette jungle unique. Tout en continuant de parler, je m’empare de l’appareil et je l’allume.


L’appareil photo indique que sa batterie est au maximum. Il réalise une focalisation automatique sur mes pieds, mais je suis sûre qu’il y a bien mieux à enfermer dans la boîte…



Kassie se mit à rire de la tête qu’elle vient d’immortaliser. Elle ne savait pas depuis quand elle était arrivée, mais l’étudiante sentie un nouvelle élan :

Oh que oui, Kassie était très belle aux yeux de Sofia. Si belle qu'elle était persuadée que ce n'était pas qu'à ses yeux. L'étudiante se voulait-elle modeste, ou un brin blagueuse ? Peu importe. L'esprit de Sofia était accaparé par autre chose. Son coeur avait goûté à l'aventure et le navire prenait déjà le large, avec son bord deux moussaillonnes qui savaient décidément comment en découdre !

La capitaine voulait immortaliser ce voyage et la voila qui brandissait l'appareil photo face au fier équipage. Un équipe prêt à braver le danger. Oui, nous ne sommes pas des chochotes ! Pensa Sofia avec énergie, son enthousiasme renouvelé. Côte à côte avec son amie elle fit son meilleur sourire face à l'appareil photo, puis une fois ce moment immortalisé (et légèrement éblouie par le flash) elle se releva et commença à la suivre, n'oubliant pas de récupérer sa précieuse trousse au passage.

C'est parti ! Barre à tribord, toute ! dit-elle en riant.

La blessure à sa jambe était au final légère et son rafistolage de fortune ne la gênait pas dans ses mouvements. Suivant Kassie qui semblait déterminée, Sofia ne perdait pas son sourire ni la main qui lui avait été tendue, tandis que son regard de temps à autres se perdait à travers la forêt et la nuit. Malgré l'obscurité grandissante elle n'avait plus peur. Son cœur battait la chamade mais ce n'était pas à cause du danger ... le seul danger à présent qu'elle ressentait c'était de céder à sa folie !

La fine équipe continua ainsi son trajet sur une distance qui semblait interminable, mais la notion du temps et de l'espace n'avaient plus cours en si charmante compagnie. Soudain elles débarquèrent sur une clairière et au loin un bruit de cascade se fit entendre, ponctué par quelques animaux. Nul oiseau menaçant à proximité mais en tous cas un superbe point de vue vers le ciel ... et la promesse peut-être d'un bain de minuit. Sofia devint rouge écarlate à cette pensée. Heureusement avec la faible lumière cela ne se voyait pas trop, donc elle chassa cela de sa pensée car l'aventure était leur priorité. De plus elles n'avaient rien pour se sécher et il commençait à faire froid. Hors de question de choper la crève !

C'est magnifique ici, bafouilla-t-elle finalement une fois toutes deux arrivées au centre de l'espace dénué d'arbres. Tournoyant sur elle-même la couturière se mit à rire. Un léger vertige la prit, mais elle se retint et riva son regard sur le ciel. La couturière sourit de plus belle puis baissa la tête pour regarder de nouveau Kassie. Elle l'entraina à elle et l'embrassa à nouveau.

Cette première escale était des plus intéressante, qui sait ce qui pouvait les attendre au prochain port ?

Kassie se retourne de temps en temps sur la route pour s’assurer que Sofia la suit bien, malgré que leurs mains se tiennent… Peut-être pour se rassurer et se dire que ce n’est pas quelqu’un, mais bien Elle. *Comment je vais faire pour profiter pleinement de la végétation alors que son doux visages sera si près du mien ? Comment je vais faire pour réussir à sortir de la jungle qui nous entoure…*


Une biodiversité incroyable s’est développée dans cette jungle ! Plus elle s’approche, et plus Kassie trouve que cette plante, aux feuilles vertes rayés de marron, est très attirante, très sauvage. Elle avait dû voir une plante similaire dans un bouquin ou un documentaire télévisé… Cet herbacé n’était pas grand par rapport à d’autre aux alentours qui semblent mesurer trois mètres ! Une tige d’un orange vif se dressait au milieu des groupes de feuilles… Ces feuilles forment un bouquet, un bouquet qui crée un réservoir d’eau formé par la partie basale des feuilles en rosette !


Kassie adore tous les mécanismes de ce genre, c’est ça, la VIE. Tout le monde vit  par la magie du corps humain. Tout comme la disponibilité en eau et l’exposition à la lumière façonnent les traits et la répartition des espèces végétales, Kassie pense que l’Amour et l’Optimisme sont des qualités essentielles pour vivre heureux. Chacun ses avis, chacun ses croyances, chacun sa façon de faire.


C’est dans la boîte ! Très belle qualité, en plus le flash a fait ressortir la couleur verte et se reflète dans la goutte d’eau. Kassie est contente de sa nouvelle photo quand elle fût interpellée par le bruit d’un cours d’eau… ou d’une cascade ! La journée arrive à sa fin, la luminosité diminue, les deux jeunes femmes vont encore passer la nuit dehors.

C'est magnifique ici

Arrivées devant ce lieu aux mille nuances de bleu, Sofia dénoua leurs mains et se mit à tourner sur elle-même en riant. Quel plaisir de la voir s’amuser autant. Cela activait l’imagination de Kassie qui se retînt de la pousser à l’eau ! Finalement c’est l’étudiante qui fût la plus troublée lorsque Sofia l’attrapa et la serra contre elle pour lui offrir un nouveau baisé. Plus fougueux. Plus passionné. Kassie avait l’impression d’avoir été propulsée sous la cascade, ressentant toute la puissance de ses eaux contre sa peau la pénétrer de plein fouet !

Wouaw ! Ça aussi c’est magique, ressentir son cœur et son corps s’emballer en deux secondes. C’est tellement bon que l’étudiante s’agrippa pour profiter de ce sentiment le plus longtemps possible. Il est très difficile de se détacher de ce genre d’attraction et Kassie cru que leur baiser dura au moins cinq minutes… Qu’importe le temps, elle recula ses lèvres en douceur et enleva ses chaussures.

D’une traite elle s’avança au bord de l’eau et rentra dans ce large bassin délimitées par de large rocher.

Kassie sur le trajet semblait s'émerveiller sur tout ce qu'elles rencontraient. Son regard pétillant et sa curiosité à priori limitée que par son enthousiasme maintenait en Sofia une flamme et redoublait son audace. Elle écoutait à vrai dire peu les explications, car l'attraction principale, le plus beau spécimen de plante rare pour l'aventurière était celle qui lui tenait la main ... une entité passionnante à étudier sous bien des coutures !

Une fois auprès du lac, après s'être embrassées la biologiste avait mis son dévolu sur le miroir scintillant qui leur faisait face. La méfiance de la couturière s'était quelque peu atténuée, encore sous le charme du baiser ... et finalement elle céda à sa proposition. D'accord ! répondit Sofia avec enthousiasme.

Elle retira ses chaussures et s’avança à son tour près de l'étendue d'eau. Elle était plutôt fraiche, mais limpide. Une eau qui pourrait presque être bue. La tentation de jouer avec et d'asperger son amie était très forte, mais Sofia se retint. Assise au bord et près de Kassie, elle gambadait gaiment des pieds, créant des vagues et soupirant. Le bruit de la cascade la berçait et le monde qui les entourait semblait avoir décidé de les épargner pour leur permettre ce moment d'intimité et de quiétude.

Si je n'avais pas peur de finir congelée je pourrais rester fort longtemps ici dit-elle avec un sourire. Elle se collait à Kassie, l'enserrant par la taille et cherchant dans la mare un reflet de leur couple idyllique dans la pénombre. C'est bien dommage que je n'aie pas de serviette pensa-t-elle à voix haute. Elle se mit à rougir et fixa son aimée droit dans les yeux. Il n'était nulle besoin d'être une experte pour savoir qu'elle avait une idée peu sage en tête. La vendeuse pouffa de rire. Mon dieu, je perds encore la tête ! se moqua-t-elle d'elle même.

Se ressassant les explications de l'étudiante, Sofia se rappela un détail au sujet de la magie. Elle lui demanda alors: Penses-tu qu'à l'image de ces plantes, notre relation a quelque chose de magique ? Car à chaque fois que je te retrouve, je ne peux plus me passer de toi. Sofia lui caressa doucement le visage, ses yeux brillant de bonheur.

Soudain, un bruissement dans les feuillage se fit entendre. Sofia tourna brusquement la tête mais était incapable de percevoir quelque chose. Qui est-là ? Demanda-t-elle un peu maladroitement. Nulle réponse, animal ou vent, plus rien ne se manifestait. Un léger malaise envahit la couturière. Par réflexe elle se colla encore plus à Kassie. Peut être que ce n'était rien, en tous cas, comme lors de l'épisode de l'oiseau si il y avait un danger elle était persuadée qu'elles sauraient faire face.