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Un tombeau de fleur. [PV Eireen]

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Mer 1 Juin 2011 - 19:02
L'horloge tourne. Le soleil se meurt et la lune s'approche du ciel pastel. Warda, comme une brise de vent, un aquilon, flotte. Elle entre dans un lieu qui lui était jusque là inconnu, et pourtant qui lui devrait être familier. Un esprit se doit d'entendre les autres esprits ? Le jardin des âmes. Paix à elle, paix au défunt ... Si ici les morts obtiennent un tombeau de fleur pour leur mort, Warda a eu des fleurs pour tombeau, les fleurs de son ignoble sang ! Sang qui n'est plus.

Au crépuscule, le jardin des âmes est vraiment un lieu magnifique et à vous couper le souffle par tant de beauté ! Il pourrait vous faire même monter les larmes aux yeux, touchés par tant de beauté et émus par une délicatesse moribonde. Les fleurs jaunes étaient en union parfaite avec la mort du soleil ! Les jaunes s'associaient. Les parfums de fleur se répondait, le vent balayer leur chant sur le visage des passants. Warda, mais toi Warda, esprit. Tu ne peux plus sentir tout cela. Ni le parfum des fleurs, ni la caresse du vent, tu ne peux que admirer l'ouvre de la nature et la mort. Admirer avec tes yeux, qui ne peuvent pleurer ta propre mort, la perte de ta vie. Avec tes oreilles qui te dise éternellement ce qu'est la solitude. Elles n'étendent guère de voix. Seule. Warda est seule. Sa voix s'est tut dans sa gorge. Seule, devant ce spectacle.

Seule, elle s'accroupit devant le jardin jaune et le soleil agonissant. Seule face aux morts. Qui sait ce qu'elle pense. Vous, les morts, seriez vous heureux d'être un esprit ? Seriez vous heureux si on prie à votre tombe ? Et tant d'autres questions .... Seule dans le silence, et au milieu du chant des fleurs, Warda attendit.

«Moi les prières je ne les entends pas.»

Le petit esprit ramena ses jambes pliés contre son corps d'enfant, et plongea sa tête dans ses genoux. Comme si elle pleurait. Mais elle ne pleurait pas. Elle ne le peut.
Ah la solitude.... Cruel ennemi. Il est toujours très dur de se dire que personne ne pense à nous, que absolument personne n'a besoin de soit ... Cela revient à être mort ! Mais Warda est déjà morte ... Et même là, on ne la laisse tranquille ... Doucement, elle commença à chanter en latin, d'une voix à la fois souffrante et implorante.

«Os iusti meditabitur sapientiam. Et lingua eius loquetur indicium. Beatus vir qui suffert tentationem. Quoniqm cum probates fuerit accipient coronam vitae .... Kyrie, fons bonitatis. Kyrie, ignis divine, eleison. O quam sancta, quam serena. Quam benigma, quam amoena esse Virgo creditur. O quam sancta, quam serena. Quam benigma, quam amoena. O castitatis lilium. yrie, fons bonitatis. Kyrie, ignis divine, eleison. O quam sancta, quam serena. Quam benigma, quam amoena. O castitatis lilium.»

Si je ne m'abuse, cette chanson, est une préière. Rien qu'à la voix, elle déchirait le coeur. Le chant s'accordait parfaitement au lieu. Emplie de tristesse, mélancolie, regret. Si je le pouvais, je partirai en courant tellement cette atmosphère perfore le coeur. Warda dans son chant, à le don de transmettre d'une certaine manière ses sentiments et émotion, autrement que de toucher ou de regarder dans ses yeux. Imaginez, des siècles de souffrance, réuni en un lieu, en une chanson. C'est ... Insoutenable !
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Mer 1 Juin 2011 - 21:50
Eireen courait. Elle courait pour fuir le monde. Elle courait pour fuir l'agitation. Dans quelques minutes, la nuit tomberait. Un manteau de noirceur envahirait les plaines calmes et joyeuses d'Etiopia. Comme chaque soir, elle redoutait terriblement le moment où le soleil n'éclairerait plus son chemin de sa douce lumière dorée. Le moment où elle se retrouverait à nouveau seule, oppressée, enfermée... Alors elle courait, avec le fol espoir que la nuit se laisserait distancer. Mais ses jambes trop maigres menaçaient de laisser place au vide à chaque instant. Le vide. C'est ce qu'il y avait en elle. Un vide sans fond, un vide inexplorable, contenu dans une coquille infranchissable. Eireen était une coquille vide. Elle avait tout perdu. Tout. Il ne lui restait plus rien. Juste son amour pour le soleil. Mais même lui l'abandonnait après un peu moins de douze heure de règne, puissant, immortel. Mais apparemment, même le plus beaux, le plus merveilleux des immortels, a besoin de sommeil. Que voulait-il dire déjà, ce mot sommeil? Elle avait oublié. Depuis si longtemps qu'elle n'avait pas fermé les yeux, pour voyager vers un pays merveilleux, elle n'en savait même plus la définition du mot dormir. Six lettres. Six lettres aussi inaccessibles qu'irréelles pour la jeune fille. C'était une chose que savait faire les autres. Alors pourquoi pas elle? Parce qu'elle n'était pas comme les autres, tout simplement. Eireen avait ce que certains idiots enviaient. Des "dons psychiques". Imbéciles. Elle les aurait légués à n'importe qui, si elle avait pu. Absolument n'importe qui. Même à ces foutus scientifiques.
La jeune fille n'en pouvait plus. Elle était à bout de force. Ses jambes tremblèrent, puis cédèrent sous son poids, pourtant presque nul. Elle s'appuya sur ses bras maigres, et regarda le sol. Lentement, elle reprit son souffle. Le semblant de coeur qu'il lui restait battait anormalement vite. D'habitude, elle percevait à peine les soubresauts du petit organe.

- Moi les prières je ne les entends pas.

Eireen sursauta. Enfin, elle aurait sursauter si elle en avait été capable après l'effort prodigieux qu'elle venait de fournir. Elle releva la tête, faisant voler ses boucles blondes au passage. Elle remarqua enfin l'endroit dans lequel ses pas l'avait guidé. Un cimetière. Elle ne les connaissait que trop bien, les cimetières, pour y être allée chaque jours depuis la mort de sa soeur, et jusqu'à son enlèvement. C'était un lieu de paix. Un lieu qu'elle aimait. Le seul endroit où elle n'avait pas peur de se trouver à la nuit tombée. Elle essaya de se redresser, mais retomba assise. Alors, elle remonta ses genoux jusqu'à son menton et regarda autour d'elle. Ce cimetière était magnifique. Nettement plus beau que celui où Aslynn avait été enterrée. Partout, des fleurs rendaient hommage à toutes les personnes mortes ici, à Etiopia. Le soleil déversait encore sa lumière sur l'endroit, le faisant miraculeusement scintiller de toutes parts. C'est alors qu'elle la remarqua.
Un peu plus loin, il y avait quelqu'un. Une jeune fille, sans doute pensive, qui regardait tantôt les tombes, tantôt le soleil. Une lueur d'espoir s'empara égoïstement d'Eireen. Etait-elle...?

- Os iusti meditabitur sapientiam. Et lingua eius loquetur indicium. Beatus vir qui suffert tentationem. Quoniqm cum probates fuerit accipient coronam vitae .... Kyrie, fons bonitatis. Kyrie, ignis divine, eleison. O quam sancta, quam serena. Quam benigma, quam amoena esse Virgo creditur. O quam sancta, quam serena. Quam benigma, quam amoena. O castitatis lilium. yrie, fons bonitatis. Kyrie, ignis divine, eleison. O quam sancta, quam serena. Quam benigma, quam amoena. O castitatis lilium.

Du latin! Il n'y avait plus aucun doute possible; La jeune fille était un esprit! Ca faisait tellement longtemps... Les souvenirs remontaient en elle, comme un flot continu de couleurs et d'images. Le premier esprit avec lequel elle avait communiqué... C'était une femme. Une jeune femme, qui avait trouvé le repos grâce à elle. Décédée prématurément dans un accident de voiture, Eireen lui avait permis de parler une dernière fois avec son mari et ses enfants. C'était le point positif de ses dons. Le seul, point positif.
Elle se rapprocha lentement du jeune esprit, sans faire de bruit, et s'arrêta à quelques mètres d'elle.

- Bonsoir, dit-elle. Tu as l'air bien seule. Je peux te tenir un peu compagnie?
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Eireen Ward
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Eireen Ward
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Eireen Ward
Jeu 2 Juin 2011 - 15:18
Warda ne fit pas attention à ce qui l'entourait, défaut qu'elle avait de son vivant. Enfin, elle ne faisait attention à rien, mais qui sait, peut être elle n'ignorait ou ne pouvait point se permettre d'y faire attention. Aveugle, Warda l'a toujours été. Mais là, elle était plutôt ailleurs, son corps immatériel était dans le monde du matériel, mais ce n'est point sa place, l'âme de Warda est nul part. Enfin, elle ne le sait pas, je ne le sais pas, on ne le sait pas. Personne le sait, les clés de la cage qui enferme le petit esprit est dans ses propres mains. Si seulement elle le savait !
Pensante, elle ne perçue par la présence d'une jeune fille qui s'approchaient. Warda ne la voyait pas encore. Cette personne, de loin, je la pensais morte. Son visage est blanc comme la mort, elle est aussi maigre qu'un squelette. Mais c'était une humaine, faite de chair et de sang, juste une humaine.

Lorsqu'elle parla, sa voix sonnait avec plein de regret, de mélancolie. Et peut être de remord. Warda ne souleva pas sa tête immédiatement, mes ses épaules se gonflèrent, comme si elle inspirait une grande bouchée d'air. Bien qu'elle n'aille plus réellement de poumon, et je ne pense pas qu'elle puise respirer ... C'était aussi semblable à un haussement d'épaule. Seule. Solitude. Elle hait ses mots-là ! Il faut les bannir ! Les jeter loin de soi et les fuir ! Ils n'existent pas, non ! Doucement, avec une lenteur presque calculé, Warda releva sa tête, et ne regarda même pas la personne qui lui avait parlé, mais la bande jaune orangée à l'horizon. Ce crépuscule qui trône au dessus du jardin, ce crépuscule qui laisse place à la nuit. Car son heure est finie.

«Seule. Haha !» Ce rire n'était que trop mauvais, un rire sans joie ... «Tu t'y connais peut être en solitude ? Non ... Non ! Elle n'existe pas, la solitude n'existe pas. C'est comme pour mon cas. Warda n'existe pas. Solitude et Warda ne font pas partit du monde, et pourtant, ils sont là. Mais ILS n'existent PAS ! Ils ne sont que malédiction qu'il faut fuir ! Encore et encore et toujours et éternellement, on fuit la solitude, on fuit ces choses qui n'existent pas mais pourtant qui se dressent devant nous. Ils sont notre ennemi pour toujours. Ta compagnie ? Et que vas-tu faire ? Toi aussi tu fuis ? Toi aussi tu fuis la solitude et le regret ? Tu devrais me fuir.»

Elle se leva, toujours sans un seul regard à son inconnu. Elle ne regardait jamais les gens, elle n'aimait guère cela, elle n'aimait guère aussi qu'on la regarde. Warda était un esprit, que souhait l'inconnu ? Apaiser l'esprit comme à la mode dans les croyances et religion ? Warda était à moitié en colère, mais son attitude n'était pas la même qu'il y a des siècles de là. Elle voulait éviter le contacte, de un elle est froide comme la mort, de deux, elle sait pertinemment qu'elle a un don pour casser le moral aux gens. Oui, elle doit se rappeler de ces gens qui sont morts maintenant, aux gens de son vivant qui la maudissaient des blessures qu'elle causait ... Warda n'est qu'une fleur, et les fleurs ont des épines. Les siennes sont empoisonnées de son sang qui l'a lié à un destin maudit.

Elle eut le courage, ou l'envie, ou je ne sais trop quoi qui lui passe par la tête à cette âme perdue, et elle tourna sa tête pour observer la personne qui lui avait parler. Ses yeux pris soudainement une expression alarmé ! De ... peur ? Elle se leva d'un bon, et c'est le cas de le dire, elle flottait déjà dans les airs, et recula ...

«Qui êtes vous ? Lueur noire encapuchonnée ! Qui êtes-vous ? Visage blanc et moribonde. Vous êtes la mort ? Vous êtes mort aussi ? Vous venez pour moi ? Je n'ai rien fait encore ! Laissez-moi dont !»

Elle recula encore un peu et s'arrêta en l'air. Warda, toi qui en avait marre de ta condition d'esprit durant tous ces siècles, tu ne veux plus partir et te reposer. Au final, la mort est un grand pas, que l'on ne peut pas passer de plein gré. C'est toujours un accident, naturel, une action désespéré ou un acte de protection suprême. On désire la mort mais rien nous mène réellement à elle.
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Jeu 2 Juin 2011 - 15:55
Eireen attendait. Peu importe le temps que mettrait l'esprit pour parler. Elle attendrait. Elle sentait sa peine, sa douleur, sa colère. Elle sentait la fraîcheur de sa mort. Elle sentait son passé. Et elle attendait. Elle la regardait sans réellement la voir. De ses yeux gris, elle sondait cet âme en peine. Elle ne pouvait pas l'aider. Il était bien trop tard pour ça. Mais elle voulait la rassurer. Lui dire qu'elle ne lui ferait pas de mal. Il fallait qu'elle le comprenne. Mais ce n'était pas à elle de parler. Alors, elle attendait. Elle attendait juste la confirmation de ce qu'elle savait déjà. Ou de ce qu'elle croyait savoir. Comme un rêve que l'on voudrait voir réel. Comme la réalité qui ne devrait pas être ailleurs que sortie de mauvais songes. Elle était immobile, son visage aussi inexpressif qu'à l'ordinaire. Pourtant, pour la première fois depuis bien longtemps, quelque chose était revenu en elle. Son âme était une bougie qui se consumait lentement. Trop lentement? La flamme éteinte ne demandait pourtant qu'à être rallumée. Et pendant un instant, Eireen avait surpris une étincelle. Une étincelle... Cela voulait dire du feu?

- Seule. Haha ! Tu t'y connais peut être en solitude ? Non ... Non ! Elle n'existe pas, la solitude n'existe pas. C'est comme pour mon cas. Warda n'existe pas. Solitude et Warda ne font pas partit du monde, et pourtant, ils sont là. Mais ILS n'existent PAS ! Ils ne sont que malédiction qu'il faut fuir ! Encore et encore et toujours et éternellement, on fuit la solitude, on fuit ces choses qui n'existent pas mais pourtant qui se dressent devant nous. Ils sont notre ennemi pour toujours. Ta compagnie ? Et que vas-tu faire ? Toi aussi tu fuis ? Toi aussi tu fuis la solitude et le regret ? Tu devrais me fuir.

La fuir? Pourquoi faire? Eireen ne voulait pas. Le petit esprit se trompait sur son compte. La solitude était bien quelque chose d'irréel. Non, pas d'irréel. Juste de futile. La solitude ne pouvait pas exister si on croyait en la vie, en la mort. En un dieu ou une déesse. En soi.
A l'aide de ses mains, elle avança un peu plus proche de l'esprit. Elle voulait juste voir... Voir et sentir. L'odeur de... De jacinthe. Elle adulait particulièrement l'odeur de ces fleurs. Petite, elle en faisait pousser chaque année avec son père, et passait des heures à observer leur évolution. Il lui était même arrivée de s'énerver en voyant que les fleurs attendaient qu'elle ne soit pas là, pour pousser. Sa haine pour la nuit avait d'ailleurs commencé par là. Soudain, le petit esprit se retourna, et fit un bond en arrière. Elle avait l'air terrifiée.

- Qui êtes vous ? Lueur noire encapuchonnée ! Qui êtes-vous ? Visage blanc et moribonde. Vous êtes la mort ? Vous êtes mort aussi ? Vous venez pour moi ? Je n'ai rien fait encore ! Laissez-moi dont !

Elle se redressa lentement, s'agenouillant, et tendit une main vers le jeune esprit, alors qu'avec l'autre, elle enlevait sa cape et la jetait au loin. De petites étincelles s'étaient remise à briller dans son regard, et l'ombre d'un sourire éclairait son visage.

- Non, n'ai pas peur, jeune Warda. Je me nomme Eireen. Moi aussi, je suis seule. Toute seule. Et inexistante. Je suis coincée quelque part entre la vie et la mort, et ce depuis mes cinq ans. Je peux te comprendre. Je peux te voir, te sentir, te parler, et...

Eireen inspira profondément. Elle ne voulait pas faire peur au jeune esprit. Si elle partait, elle serait vraiment triste. Et elle ne voulait pas. Depuis trop longtemps, elle n'avait pas ressentit ça. Elle se sentait à sa place. Elle se sentait utile. Et ça, pour rien au monde elle n'aurait voulu le perdre. Pour rien au monde elle n'aurait voulu l'abandonner. C'était quelque chose de bien trop précieux, bien trop important, pour qu'elle laisse quiconque le lui dérober. Une brise légère fit voler ses cheveux blonds, et une fleur vint atterrir dans sa paume ouverte.

- Et je peux te soulager. Je peux ôter ce mal que tu ressens. N'ai plus peur, Warda. Car je ne te veux aucun mal.

Comme pour souligner, ses propos, elle se leva, tant bien que mal, et vint se poster devant l'espirt. Elle lui tendit ensuite la fleur qu'elle avait dans la main, tout en la fixant dans les yeux. Le fait que le jeune esprit se croit maudit, mauvais, l'attristait profondément. Elle ne supportait pas cette souffrance qu'elle ressentait inutilement. Elle se savait capable de l'aider. Lui faire du bien. Faire partir à tout jamais sa solitude. C'est tout ce qu'elle voulait. C'est tout ce qu'elle savait faire. La seule chose qui la rendait quelque peu utile dans ce monde. Et encore, utile était un bien grand mot. Eireen n'avait jamais servit à rien. Sa soeur était morte, et pas elle. Le psychiatre était mort pour elle. Et Sarah était morte à sa place. C'est elle qui aurait dû tomber malade. Elle qui aurait dû partir. Pas Sarah. Sarah. Elle avait exactement les mêmes yeux sublimes que Warda. Eireen essuya rageusement les larmes qui commençaient à perler au coin de ses yeux, et gratifia l'esprit d'un petit sourire triste. Peu importe ce qu'elle avait vécu, elle la comprenait.
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Eireen Ward
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Eireen Ward
Dim 5 Juin 2011 - 17:58
La lueur encapuchonnée s'approcha de l'esprit, ne tenant point compte de son geste pour se reculer, elle avança, avide ! Avide par une lumière qui s'était allumée dans les yeux gris de l'inconnu, une lumière qui semblait avoir était assassinée, qui revenait réellement d'entre les morts. Une chose provenant d'un gouffre de l'âme. D'abord agenouillée, puis d'un geste gracieux mais faible, l'humaine ôta sa cape noire et la jeta. Se dévoilant ainsi, à la hauteur de son visage pâle, et de ses yeux précédemment morts. Un sourire trahit alors sa pâleur. Warda ne savait pas exactement quel attitude adapté. Cette fille n'était point morte, elle le savait depuis le début, mais la peur l'avait gagé alors qu'elle méditait sur les tombeaux. L'humaine aussi à un visage de tombeau, comme un secret qui avait était laissé trop longtemps enfermé dans une antre sentant le trépas.

Toute seule, ainsi voilà dont avec quel adjectif Eireen se présenta. Toute seule. Un rictus déforma le visage de la petite fleur, autrefois effrayé, maintenant haineux ! Qu'est-ce que cinq ans ? Surement Warda devait déjà vouloir arracher le visage de cette fille, mais elle ne pouvait toucher. Ne l'oublie pas. Cinq ans face à des siècles, et l'humaine espère franchement la toucher ! Bien sur qu'elle le peut, Warda est avant tout une enfant qui n'a jamais eu le loisir d'apprendre à vivre ni même à savourer la vie ... Mais, on ne peut pas l'approcher ainsi. C'est comme essayer de capturer de la fumée avec les mains, vous la verrez, vous la sentirez contre votre paume, puis elle se faufilera hors de vos grosses mains maladroites et malhabiles. La vie et la mort, Warda connait ! Elle n'est ni vivante, ni mort. Pourquoi une vivante lui rabâche de telle parole ? On ne voit jamais ce que l'on a, et nous sommes toujours focalisé sur ce qui nous manque ... C'est valable pour les humains, comme pour le petit esprit d'ailleurs.

Il semblait que cette Eireen soit vraiment décidée à rester auprès de Warda, alors qu'elle ne la connait même pas ! Alors qu'elle ne l'a jamais vu, alors qu'elle ... n'est qu'un esprit ! La colère passée habitait les yeux de Warda, qui foudroyaient les fleurs, en particulier celle qui se posa au creux de la main de l'humaine. Ne plus avoir peur ! La blague ! La fille lui présenta la fleur, et Warda recula la tête encore, les joues gonflées, le visage dur et sévère. Les larmes de Eireen fut le détonateur, le petit esprit agita vainement sa main vers la fleur et son support en hurlant.

« Qu'est ce que tu connais toi de la solitude ? Tu as vécu toi des siècles sans pouvoir toucher les gens ? Sans qu'ils puissent d'entendre ? Sans qu'ils puissent te voir ? Sans qu'ils puissent savoir que tu es là ? Et moi je les voyais parfaitement ! Je les entendais ! C'est ça être entre la vie et la mort ! Tu es rien ... Tu ne pourras jamais concevoir six siècles de solitude, de silence ! Tu ne sais pas ce que c'est de mourir, alors comment oses-tu parler avec de beau propos ? Tu es bien une vivante toi ! »

Elle cessa d'agiter sa main, résignée à ne pas pouvoir toucher. Mais lorsque son corps traverse quelque chose de vivant, si cet être est petit il congèle aussi tôt. Si c'est une humaine, une sensation de froid l'envahi. Généralement accompagné d'une souffrance moral à ce que j'ai pu observer, les souvenirs et émotions de Warda se mélange un court moment à ceux de la "victime", mais ce n'est qu'une infime partie de l'âme de l'esprit qui est en aperçu. Vous imaginez pouvoir recevoir six siècles de souffrance dans un seul cerveau ? Warda, un peu calmée pour avoir hurlé, s'approcha de Eireen et eu un mouvement brusque, comme pour chasser une mouche sous ses yeux.

« Faut pas regarder les gens ! Me regarde pas ! Ça les mets mal à l'aise ! Ferme les tiens ! Fait le mort, invisible tu ne me vois pas .... » Puis elle acheva avec une voix presque tranchante : « Ou je pars. Je hais les fleurs, je hais les regards. »

Sa condition n'avait jamais fait perdre à Warda son observation, elle avait dû devenir que Eireen ne voulait pas qu'elle parte, et vicieusement elle s'en servait pour tourner la situation en sa faveur. Pour mener la danse à son rythme et à son pas. Comme elle l'avait toujours fait. Comme elle le fera tant qu'elle le peut, tant que personne ne lui apprendra à vivre.
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Dim 5 Juin 2011 - 19:12
Eireen sentit la colère de l'esprit gagner peu à peu en intensité. Elle restait immobile, ses cheveux volaient lentement dans la brise du soir. Les derniers rayons du soleil faisaient danser d'inquiétantes ombres sur le sol. Warda la regardait avec une haine féroce. La tension monta peu à peu en elle, jusqu'à exploser.

- Qu'est ce que tu connais toi de la solitude ? Tu as vécu toi des siècles sans pouvoir toucher les gens ? Sans qu'ils puissent t'entendre ? Sans qu'ils puissent te voir ? Sans qu'ils puissent savoir que tu es là ? Et moi je les voyais parfaitement ! Je les entendais ! C'est ça être entre la vie et la mort ! Tu es rien ... Tu ne pourras jamais concevoir six siècles de solitude, de silence ! Tu ne sais pas ce que c'est de mourir, alors comment oses-tu parler avec de beau propos ? Tu es bien une vivante toi !

Eireen la regarda, impassible. Elle se détourna ensuite, fit quelques pas, et s'assit dans l'herbe fraîche. Elle comprenait la colère de l'esprit. Bien sûr qu'elle ne pouvait concevoir six siècles de solitude, de silence. Mais la souffrance qu'elle avait dû subir, ne valait-elle pas d'être un minimum reconsidérée pas Warda? Il était évident que le petit esprit avait connu des moments difficiles. Tout aurait été plus simple si elle l'avait connu "sur terre". Elle s'approcha d'Eireen et fit un geste brusque.

- Faut pas regarder les gens ! Me regarde pas ! Ça les mets mal à l'aise ! Ferme les tiens ! Fait le mort, invisible tu ne me vois pas... Ou je pars. Je hais les fleurs, je hais les regards.

Eireen, toujours impassible, referma ses mains sur la fleur, et ferma les yeux. Elle aurait voulu admirer encore ceux de Warda. Mais elle ne voulait pas que l'esprit s'en aille. Egoïstement, elle voulait que Warda continue à lui faire de grande tirade sur la vie et la mort, la solitude et le silence. Elle voulait qu'elle se vide de toute cette haine, toute cette souffrance qu'elle avait dû garder si longtemps pour elle, enfouit, dans un coeur qui n'existait sûrement plus. Elle voulait qu'elle évacue tout les maux qui envahissait son âme, au point de la manger petit à petit.

- Il est étrange pour une fleur, de ne pas aimé les fleurs... Surtout pour toi, Warda.

Elle rouvrit les yeux. Elle sentait cette terrible haine que Warda avait pour les fleurs, pour les vivants. Le soleil n'était à présent plus qu'un souvenir. Les étoiles et la lune brillaient dans le ciel nocturne. Mais Eireen n'avait pas peur. Elle se sentait bien. Elle ne pensait plus à sa prison sans fenêtre. Juste à Warda. Et à ce qu'elle lisait en elle. Eireen baissa les yeux, troublée, puis releva la tête, un sourire aux lèvres.

- Tu sais, moi aussi, je suis maudite. Comme toi. Mais la malédiction ne vient pas de mon sang, mais de mon esprit.

La différence était minime. Sauf sur un point. Sa malédiction, Eireen la traînerait pour toujours. Contrairement à Warda qui en était définitivement débarrassée. Non, tout compte fait, c'était exactement pareil. Toute son éternité, Warda devrait subir les conséquences de ce qui l'avait rendue si spécial à sa naissance, et qui, au fond, avait provoqué sa perte. Sa perte et une infinité d'autres choses inqualifiable. Eireen, elle, tenait sa malédiction de la mort de sa soeur. Oui, c'était la mort de sa soeur, qui était à l'origine de sa souffrance, de toutes les horreurs qu'on lui avait faites subir. Non, c'était ses parents, pour avoir décidé de les emmener en promenade ce jour là. Le soleil parce qu'il brillait. S'il avait plu, ils ne seraient jamais partit. C'était la faute de tout. Ca faute à elle. Elle aurait dû savoir qu'il y avait une falaise, là. Le vide. Elle aurait dû le sentir. Elle soupira tristement et ferma à nouveau les yeux.
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Eireen Ward
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Eireen Ward
Mar 21 Juin 2011 - 10:55
Warda se calma lorsque Eireen ferma les yeux, les regards ... Elle ne les supportes plus ! De son vivant on la pointait du doigt pour en dire de ses méfaits, lorsqu'on ne la voyait pas, Warda se voyait dans les livres, des gens en riaient, des gens la maudissaient, des gens lui étaient indifférente, puis les âges ont lavé la mémoire du monde. C'est une haine partie d'un point, et qui est devenue intensément grande. Sans le savoir, les gens se passe cette haine, sans le savoir, Warda a cultivé cette haine en elle en observant la colère et misère du monde. C'est comme le bing bang et la création de l'univers, c'était rien au début. Un grain de sable, une particule infime. Et PAF ! Il a grandit, et croîtra encore jusqu'à sa mort. Ici, sa haine est alimenté par ... Un attachement au passé. Des regrets, de remords ? Qui sait ?

Eireen attira l'attention du petit esprit, qui avait bien l'intention de partir, afin d'être tranquille, avec elle même. A se maudire elle même plutôt que son passé, plutôt que ces regards qu'elle hait tant. Même en tant qu'esprit, on pouvait nettement percevoir un changement d'expression, et Eireen avait réouvert les yeux. Warda était tellement ... Je ne trouve point le mot ! Non pas choquée, mais surprise, prise au dépourvue, et mélancolique ! Hé bien, elle se sentait telle, qu'elle en oublia de hurler sur celle qui la fixait. Je sais ce qui lui provoquait ceci. Fleurs ! Mais pourquoi et comment surtout Eireen pouvait affirmer qu'elle était une fleur ?

Les astres lumineux et infiniment petit dans un ciel infiniment grand brillaient de tout leur ressors, la lune quant à elle, menait le balle. Eireen baissa les yeux et les remontèrent, Warda ne bougeait toujours pas d'un seul millimètre. Juste ses yeux grands ouverts et étonnés parcouraient le corps de la vivante. Et ce fut sa dernière phrase qui suscita le recul du petit esprit. Presque elle tomberait déconfite ! Et elle attendit, jusqu'à que Eireen ferme de nouveau les yeux. Warda parla alors, d'une voix basse et étrangement calme.

« Comment peux-tu savoir tout cela ? Que je suis considérée comme une fleur pour mon époque, que ... Que j'avais le SANG maudit. Je ne l'ai pas dit, ô ça non. Tu lis les légendes ? » Elle s'interompit quelques secondes et repris d'une voix plus vive : « Passons ! C'est derrière et loin, terriblement loin dans les souvenirs du monde, bien trop souvent déformés par le cruel ennemi de tous ... Le temps. »

Elle laissa encore un peu de silence, et s'approcha d'Eireen. Et dieu sait que je n'ai pas la moindre idée de ses intentions ! Jamais ô grand jamais je ne l'ai vu agir ainsi ! Peut être que la jeune vivante a touché quelque chose, ou a ce plus qui fait que Warda ne la hait pas. Surement. Oui ! Cet air mélancolique, souffrant pour le passé. Certe ! Toutes les femmes de ce village sont ainsi, du moins les arrivantes, mais Eireen n'avait pas la même attitude que toutes les autres. C'est peut être pour cela qu'elle ne part pas encore. Et qu'elle ne partira peut être pas !

Elle s'approcha donc, assez près, mais veillant scrupuleusement à laisser un demi mètre d'écart, elle rabattit ses jambes contre sa poitrine et posa sa tête sus ses genoux, les yeux vers Eireen. Bien qu'ils semblaient assez absents, comme pensif. C'est sur qu'avec six siècle de mémoire on a de quoi penser. En tout cas, c'est rare qu'elle agisse ainsi. Très rare. Trop rare même. Comme toute personne, on a besoin d'être serein pour ne pas craquer, qu'on soit vivant, ou esprit. Enfin, elle adressa de nouveau la parole, d'une voix tout à coup d'enfant, avec une intonation enfantine et encore fragile.

« A quoi tu penses ... Eireen ? »
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Mar 21 Juin 2011 - 15:24
Eireen fixait Warda, d'un regard où dansaient en cadence, une mélancolie passée, et une souffrance qu'elle savait éternelle. Pendant quelques instants, le silence demeura. Eireen était confiante. Elle savait que, même si ses mots faisaient fuir le jeune esprit, elles se reverraient. Elle avait enfin compris que ce qui l'avait mené ici, ce qui l'avait poussé à rencontré Warda, c'était le destin. Et on ne peut rien, contre le destin. Elle n'en était que trop consciente. La mort avait frappé tellement de fois, à quelques centimètres d'elle même, sans jamais la toucher, et les brûlures que ça laissaient en elle à chaque fois étaient tellement vives et douloureuses, qu'elle ne pouvait en douter.
La colère du jeune esprit s'était volatilisée, aussi vite qu'elle était arrivée. Comme si elle n'avait été qu'un éclair ayant pour but divin de détruire un foyer en seulement quelques millièmes de secondes. Sauf qu'Eireen était déjà détruite. Et les cendres en elle, qui n'avaient pas encore étaient balayées par le vent, ne lui permettaient aucunement d'envisager la possibilité d'une reconstruction. Ses derniers espoirs avaient été anéantis. Il ne lui restait que ce don, qu'elle haïssait plus que tout au monde, qui nourrissait en elle l'envie de se battre contre les éléments qui s'acharnaient sur elle depuis sa naissance, ou peut être même depuis bien plus longtemps, encore.

- Comment peux-tu savoir tout cela ? Que je suis considérée comme une fleur pour mon époque, que ... Que j'avais le SANG maudit. Je ne l'ai pas dit, ô ça non. Tu lis les légendes ?

Comment savait-elle tout ça? Il n'y avait aucune explication à fournir. Ce n'était pas quelque chose qui était descriptible. Trop complexe. Elle le savait, c'est tout. Il n'y avait rien d'autre à comprendre. Lire les légendes... Pourquoi pas. Mais les légendes ne sont que des souffles du passé qui sont déformés par le temps. Hors, ce qu'Eireen voyait au travers des âmes des autres, c'étaient le reflet, pur et dur d'une réalité qui pouvait remonter à la nuit des temps.

- Passons ! C'est derrière et loin, terriblement loin dans les souvenirs du monde, bien trop souvent déformés par le cruel ennemi de tous ... Le temps.

Le petit esprit avait parfaitement raison. Mais, d'un autre côté, nier le passé comme elle le faisait, c'était, quelque part, refuser le présent. Un présent qui devait exister pour tout le monde. Et principalement pour les âmes défuntes. Il y avait une infinité de choses qui rendaient la solitude des non-vivants encore plus grande qu'elle n'aurait dû l'être. Personne ne méritait ça. La vie est injuste. La mort encore plus. Warda n'avait pas mérité de naître différente. Elle n'avait pas mérité de mourir ainsi. Tout comme Eireen ne méritait pas de vivre. Elle n'avait jamais rien fait pour souffrir autant, jamais rien fait pour survivre alors que sa soeur n'était plus. Elle n'avait pas non plus choisi d'être différente. Mais le choix, l'avait-elle eu un jour? Non, jamais. Quelqu'un ou quelque chose avait toujours voulu décider à sa place, comme si elle n'était pas capable de gérer son destin. Et ce n'était peut être pas si faux. Il y avait tellement de choses injustes qu'elle aurait changé, si elle avait eu plus de pouvoirs et de maîtrise sur son destin. Elle aurait empêché sa soeur de mourir, et le reste ce serait enchaînée joyeusement. Il y aurait eu des gens formidables qu'elle n'aurait pas connu. Mais ils auraient tous survécu. Oui, si elle n'avait pas été là, bon nombre d'innocents auraient la vie sauvent.
Warda s'avança vers elle, et s'assit sur le sol, la fixant de ses yeux qui faisaient resurgir en Eireen de douloureux souvenirs. Douleur. Toujours douleur. Jamais de rire, jamais de joie. Le jeune esprit semblait éprouver une certaine curiosité envers elle, comme si Eireen n'avait pas été comme les autres. C'était stupide de penser ça. Personne n'était pareil que les autres. On était tous différent, d'une manière ou d'une autre. Et c'était peut être mieux ainsi...

- A quoi tu penses ... Eireen ?

Eireen regarda Warda avec une douceur qu'elle croyait ne plus avoir en elle depuis fort longtemps. La voix du jeune esprit était empreint de tellement... D'innocence! Le vent s'engouffrait entre les tombes, sifflant sinistrement. Eireen frissonna, et regarda sa cape, qu'elle avait balancé un peu plus tôt dans la soirée. Elle replia ses bras autour de son corps maigre, veillant à ne pas faire de geste brusque.

- Je pense... A beaucoup de choses. Ca fait si longtemps que je n'ai pas eu le loisir de parler avec quelqu'un comme toi, si longtemps que je n'ai pas réussi à réfléchir normalement...

Eireen regarda le jeune esprit, un léger sourire flottant sur ses lèvres, guettant sans doute une réaction de sa part. Elle soupira, et un éclair de tristesse traversa son regard.

- Je pense aux gens que je ne reverrais plus, à la vie que je n'ai pas eu. A cet acharnement que le destin met pour me détruire, petit à petit.

Elle secoua la tête, comme pour chasser ces pensées noires de son esprit, et posa une main sur le sol herbeux. Les vibrations énergétique de la terre avait toujours eu pour don de la rassurer, de la réconforter. C'était devenue une habitude, de toujours rechercher un contact avec la nature, de manière à se détacher du reste du monde. Se détacher du reste du monde, c'était mettre une barrière entre elle et la réalité. Se préserver des souffrances qu'elle n'avait su éviter avant, et qui l'avait petit à petit, transformé en une coquille vide, incapable d'éprouver quoi que se soit envers les êtres vivants.
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Eireen Ward
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Eireen Ward
Dim 26 Juin 2011 - 1:37
[Le soir ou le matin très tôt est tant inspirant ! x_x Surtout avec le cerveau hs !]

Si elle aurait pu rougir, Warda l'aurait surement fait ! Mais elle ne le pouvait point. Eireeen, d'habitude elle n'appelait pas les gens par leur prénom, c'est comme si on leur accordait de l'importance et une personnalité. Comme si leur nom possédait une importance d'individualité. Comme si, on pouvait être quelque chose, que l'identité n'était pas qu'un simple nom fiché pour ... Pour être différent ? Être répertorié ? Non. Nominer, c'est ... Reconnaître la personne, enfin, je crois. Lorsqu'Eireen portant son regard sur Warda, celle-ci détourna le regard aussitôt, fixa un point au loin, perdu dans les ténèbres de la nuit, mais ces yeux toujours pensifs. Mais frissonnant ! Frissonnant de ce vent, qu'elle ne pouvait certes ne pas sentir, mais seulement entendre ... Son chant cruel. Il devait être fort, très fort, très méchant. Mais elle ne le sentait pas physiquement, pourtant son âme semblait comme affectée ! Étrange ... On appel ça la sensibilité je crois.

Eireen se replia également, peut être elle avait froid, mais Warda ne regardait pas, elle n'osait pas vraiment le faire. Timide ? Non, je ne pense pas. Gênée ? Non plus ... Sinon elle serait sur la défensive à hurler. Ce qui se trame dans l'esprit, de quiconque, n'est jamais très évident à comprendre et interpréter ... Il y a bien, finalement, quelque chose de toujours vivant dans cette petite fleur. Les sentiments. Parler du passé lui fait du mal, penser à sa condition, à ce qu'elle a raté, à ... A tout plein de chose ... Ces réactions, de fuite, voir même de son vivant à être un coeur de pierre, tout cela n'est qu'une manifestation des émotions. Seulement, il faudra qu'elle le comprenne. Et elle est bien aveugle pour ça.

Un autre frisson. Mais pas à cause du vent mais de la jeune vivante. Les yeux de Warda quittèrent les ténèbres pour, durant l'espace de quelque instant, se poser sur ceux de Eireen, puis son sourire, et enfin, a nouveau ses yeux. Un mouvement rapide des yeux, je dis quelque instant, mais c'était plutôt une seconde ! Car immédiatement après Warda s'était replongée dans l'obscurité. Donc, Elle pense à beaucoup de chose, aux gens qu'on ne revoit plus. Pourquoi ? Parce que qu'ils sont morts ? Et le destin ? Il est le copain au temps ? Il est méchant hein ? Comme le vent ! Ils se liguent pour tatouer de la souffrance dans l'âme ! Oh ! Ca oui ! Mais, Warda, n'eut qu'un mot à la bouche ...

« Désolée ... » Son regard ne quitta pas le lointain, invisible et éternellement distant et pourtant si prenant ! « Pour ses gens que tu ne reverras plus. C'est pour ça que tu es dans ce ... cimetière. Désolée de n'être pas la bonne personne. »

Et le pire, c'est qu'elle semblait vraiment persuadée d'être coupable ! Je la comprends, elle devait encore avoir dans la tête cette phrase ... Fait du mal aux autres ! Et, Eireen devait surement rêver de revoir des personnes, surtout que à ce qu'elle a dit elle peut voir les esprits. Warda semble donc s'en vouloir de ne pas être la bonne morte. C'est stupide n'est-ce pas ? Et pourtant, il est apparent que la petite fleur prend conscience que les autres peuvent avoir mal, enfin, qu'elle le saisisse mieux. Et, c'est par expérience que l'on peut comprendre. Elle aussi ne peut plus revoir des gens. Elle aussi le destin s'est acharné contre elle. Elle aussi elle comprend. Et c'est avec ce regard toujours évadé qu'elle ajouta :

« La vie peut mourir, mais les morts peuvent mourir aussi ? Des gens croient aux paradis, d'autres à l'enfer en disant que cela est le pire. Bien que, le pire est d'être entre les deux je pense. Je ne sais pas si je peux mourir encore, et aller ailleurs, là où rien ne viendra, et là où j'irais rejoindre ces gens dont tu parles. » Elle compléta sa phrase avec une voix presque déchirante : « C'est vraiment nul d'être comme ça. Sans espoir ... » Et peu à peu elle repris de l'aplomb : « Alors toi, toi t'as pas le droit de dire ça. Parce que tu es en vie, pense à ces gens comme moi et qui te connaissaient ! Ils ne voudraient pas, non non, ils ne voudraient point te voir ainsi de là-haut, ou de je ne sais où. De leur monde ! Toi tu vies, tu peux te rebeller contre ton destin, tu peux l'écrire, le dessiner, le chanter à ta façon ! Le sculpter ! Ou avec n'importe quel art, tant que cela vient de toi et ta volonté. »

Elle avait fini par se lever, et ajouter des gestes à ses paroles, pour y donner plus d'ampleur et profondeur ! Elle s'était mis à la place de ces gens perdus, pour parler. Et j'ai la conviction que Warda avait surtout exprimer son avis, parce qu'au fond elle est essentiellement humaine. Presque déterminée elle alla vers la cape de Eireen, et essaya de l'attraper, surement pour lui jeter dessus comme ferait toute bonne amie pour couvrir son amie qui a froid dans le vent, ou simplement par quiètude. Mais voilà, Warda ne pouvait rien y faire, elle ne pouvait pas toucher la cape. Et c'est une voix déçue, amère, qui se fit entendre.

« Tu vois, moi morte, avec ma volonté je ne peux aboutir à rien ... »

Ses yeux fuyaient à nouveau, d'un échec. A cet instant, elle aurait surement eu envie de partir en courant, ou volant même, d'aller loin. Loin ! Plus loin que les ténèbres de la nuit, plus loin que le temps et le destin ! Plus loin que ... La vie et la mort. Ailleurs, là où personne ni rien d'autre ne la trouverait. Et, elle y pleurerait. Mais, cet endroit n'existe pas, ses larmes non plus. Elles ont séché il y a fort longtemps avec le soleil aride du désert où elle vivait.
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Dim 26 Juin 2011 - 12:36
- Désolée... Pour ses gens que tu ne reverras plus. C'est pour ça que tu es dans ce ... cimetière. Désolée de n'être pas la bonne personne.

Eireen releva brusquement la tête, faisant voler ses cheveux blonds. Elle se redressa légèrement comme si elle croyait que ça empêcherait le souffle glacé du vent de l'atteindre. Le fait que Warda s'en veuille de ne pas être la bonne personne, soit disant, l'attristait. Eireen savait pertinemment qu'elle ne trouverait ni Aslynn ni Sarah dans ce cimetière. Elle était venue rechercher quelque chose capable de l'apaiser, de la rassurer alors que les ténèbres c'étaient emparés d'Etiopia, peu à peu. Et elle l'avait trouvé. La présence du jeune esprit était l'unique chose qui l'empêchait de se lever pour partir en courant, loin, très loin, dans un endroit empli de lumière, de bruit, de vie. Elle ferma les yeux, et se laisse bercer par le hurlement strident du vent. Peut être le vent existait-il pour prouver que quelque part, des âmes en peine hurlaient, pour demander une aide que rien ni personne ne pouvaient leur apporter.

- Warda, les personnes à qui je tiens tant ne sont pas ici. Elles sont loin, tellement plus loin. J'ai perdu tout espoir de les retrouver un jour. Ta présence ici est un véritable cadeau pour moi. L'obscurité, les ténèbres... J'en ai peur, oh, si peur... Presque plus que de la solitude. Mais le fait que tu sois ici me rassure.

Elle avait à peine murmuré ces paroles, comme si elle craignait que l'obscurité ne puisse l'entendre pour s'attaquer à elle avec plus de force, plus de détermination que jamais. Elle se recroquevilla sur elle même, regardant la lune qui dispensait une faible lueur, lui permettant tout juste de discerner Warda. Il était étonnant que le jeune esprit soit le seul du cimetière. Surtout à cette heure-ci. Soudain, le jeune esprit se leva, ce qui fit sursauter Eireen.

- La vie peut mourir, mais les morts peuvent mourir aussi ? Des gens croient aux paradis, d'autres à l'enfer en disant que cela est le pire. Bien que, le pire est d'être entre les deux je pense. Je ne sais pas si je peux mourir encore, et aller ailleurs, là où rien ne viendra, et là où j'irais rejoindre ces gens dont tu parles. C'est vraiment nul d'être comme ça. Sans espoir... Alors toi, toi t'as pas le droit de dire ça. Parce que tu es en vie, pense à ces gens comme moi et qui te connaissaient ! Ils ne voudraient pas, non non, ils ne voudraient point te voir ainsi de là-haut, ou de je ne sais où. De leur monde ! Toi tu vies, tu peux te rebeller contre ton destin, tu peux l'écrire, le dessiner, le chanter à ta façon ! Le sculpter ! Ou avec n'importe quel art, tant que cela vient de toi et ta volonté.

Eireen la regarda. Elle avait raison. Mais Eireen n'avait jamais réussi à voir la vie avec toutes ses couleurs. C'était comme si elle était enfermée dans un vieux film d'horreur en noir et blanc. Ca vie n'était en fait qu'un long métrage fait pour divertir quelques personnes sans coeur. Dans les films d'horreur, les héros ne s'en sortaient pas. Elle était donc destinée à mourir, seule, dans le noir, et dans d'atroce souffrance. Elle regarda autour d'elle. Les arbres s'agitaient lentement, comme si une force invisible les poussaient à sortir de la terre, pour ensuite venir la tuer. Elle n'avait plus grand chose à perdre, à part la vie, de toute façon. Elle ne se sentait pourtant pas capable de mourir. Sinon, ça fait bien longtemps qu'elle ne ferait plus partit de ce monde. Cruel. Horrible. Rempli d'homme égoïste prés à faire tout et n'importe quoi pour l'argent. Combien d'innocent mourrait à cause d'eux? A croire qu'il n'existait que deux classes d'être humains. Les fort, et les faible. Ceux qui marchaient sur les pieds, et ceux qui se faisaient marcher sur les pieds. Parfois, il arrivait qu'un fort veuille défendre les faibles. Mais il finissait toujours par trouver la mort. Cruels ennemis du destin, et horribles amis de la mort. Assassins. Traîtres. Démons. Corps sans âmes qui ôtent la vie, insensible. Créature de l'enfer. Et puis d'autres, assis sur un banc en or, qui regarde faire. Après tout, ça ne les concerne pas... Ca lui donnait envie de vomir. Eireen haïssait les humains. Elle haïssait les vivants. Elle se haïssait.
Warda s'approcha de sa cape qui était posée par terre, un peu plus loin. Elle la regarda quelques instants, puis, essaya de l'attraper, avec détermination. Eireen la regarda faire, les yeux grands ouverts. Elle avait sûrement dû voir qu'elle avait froid et...

- Tu vois, moi morte, avec ma volonté je ne peux aboutir à rien...

Eireen la regarda un instant. Elle était surprise du geste du petit esprit. C'était la première fois que quelqu'un faisait ça pour elle. La jeune fille se leva, titubante, puis s'approcha du jeune esprit. Elle ramassa sa cape, la mis sur ses épaules, et resta quelques instants immobile. Elle voyait dans ses yeux une envie de fuir, de partir, de pleurer. Cette tristesse la toucha profondément. Elle savait pertinemment la frustration qu'elle devait ressentir. Elle aussi, lorsqu'elle avait été enfermée, incapable de se lever ou de bouger, incapable de réagir aux tortures qu'on lui faisait subir. Comme si le simple fait d'essayer de dire "Stop" était trop dur. La drogue qui circulait dans ses veines la brûlait et elle ne pouvait rien faire. Réagir demandait trop d'effort. C'était trop compliqué. Lever le bras pour prendre le verre d'eau qui était sur sa table de chevet semblait être un effort insurmontable. Elle était faible, si faible... Et frustrée. Comme devait l'être Warda à l'instant présent. Alors Eireen fit quelque chose d'incroyable. Elle prit la main du petit esprit, comme elle aurait pris la main d'une vivante. Comme si elle était là, faite de chair et d'os.

- Je crois au contraire qu'il y a une infinité de choses que tu peux faire, Warda. Tu n'en es juste pas encore consciente.

Sa voix s'était transformée en une caresse, pareil à celle d'une brise d'été. Elle vit le jeune esprit frissonner, et lui lâcha la main. Elle ne voulait pour rien au monde la mettre mal à l'aise, même si elle savait que son geste allait causer beaucoup de choses. On appelait ça l'effet papillon. Une toute petite chose, qui déclenche par la suite une tempête un peu plus loin. Il n'y avait plus qu'à espérer que la tempête ne ferait pas trop de dégâts...
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Eireen Ward
Dim 26 Juin 2011 - 14:49
C'était rageant d'échouer sans cesse, de se dire qu'on fond, que l'on n'a jamais rien réussi. Warda n'a pas réellement réussi sa vie puisqu'elle est morte, elle n'a pas protéger ceux et surtout celle qu'elle aimait vu qu'ils et elle ont souffert, puisqu'ils sont morts sans jamais pouvoir la revoir et apaiser son âme pour lui lever sa peine, parce qu'elle est morte peu après de chagrin. Certes Warda était morte par le sang, mourir par la sécheresse du coeur devait être pire. Oh ça oui. Cette fois ci elle voulait vraiment arriver à une chose, mais ses doigts ne pouvaient décidément rien toucher, au final, rien n'a changé ! Non, rien. Enfin, tu le penses. Je sais, Warda, toujours intouchable, toujours distante, toujours la même apparence, jamais de larmes. Jusqu'à être à l'abris des regards.

Eireen la regardait.

Mais Warda avait tourné ses yeux, bien qu'elle savait où se posait le regard de la jeune blonde. Elle perçut vaguement qu'elle se leva pour enfiler sa cape et la regardait encore et toujours. C'est par où l'ombre et les ténèbres ? C'est par où l'obscurité absolu sans regard ? Le petit esprit semblait presque honteuse et gênée de se faire épier, de savoir qu'elle semble affecter cette personne. Non, elle l'affecte et tu le sais ! Sinon je pars tu disais. Au début tu menaçais, mais l'issue à bien changée. C'est comme autrefois, au début tu étais une tête brûlée et dure à cuire, et dans ta prison tu as fini par découvrir ton humanité et à apprendre à l'être. Mais trop tard, il était trop tard lâche. Alors, le désespoir avait pris part.

Et là ? Trop tard encore. Surtout quand on est mort ? C'est ce qu'on croit ! Lorsqu'on n'attend plus rien, que l'on croit qu'il n'y aura jamais de fin, comme ses jours d'étés qui défilaient en attendant le jour fatidique, on ne croyait pas à la fin. Échec, on ne pensait pas à une fin non plus, c'est ce que Warda pensait. Jusqu'à que, l'impensable et étrange arrive. Maudite mais aimée autrefois, morte mais toujours en vie pour sa condition, immatérielle mais touchable pour l'instant présent ! Sur son corps de fumée, léger et perpétuellement glacé, se fit prendre entre les mains de Eireen.

La petit fleur ouvrit grand les yeux, plus qu'étonnée. Comment on pouvait attraper de la fumée avec les doigts ? C'était ... Inexplicable. En plus, elle l'avait vraiment l'impression qu'on la touche, elle sentait les mains douce et frêle de Eireen se refermer sur la sienne, sentant la chaleur d'un corps humain. Ce qu'elle n'a pas senti depuis ... Des siècles ! Ce dont ses souvenirs s'étaient fait injures. Elle n'écouta qu'à moitié les paroles. Et je suis sûr qu'elle ne les compris pas en entier, ni où la jeune vivante voulait en venir, les attentes, ce qu'elle doit réaliser. Non, rien de tout ça ne lui paru clair, tout passait en tornade, ne sachant même plus où est le haut et où est le bas.

Lorsque Eireen lui lâcha la main, Warda la laissa toujours en l'air, les yeux toujours aussi ouverts et écarquillés, puis doucement. Elle ramena sa main en la regarda comme si elle ne lui appartenait pas, comme si c'était un trésor rare, un intrus, quelque chose d'effrayant, et elle la posa contre son corps jusque au dessus de sa poitrine. La tête baissée pour toujours regarder sa main. Visiblement elle ne comprenait pas comment c'était possible. De toute façon elle ne comprenait même pas pourquoi elle était en esprit au lieu d'être comme tous les morts ! Ca se trouve, ils sont tous comme elle, mais ils ne voient pas ... Un jour on lui avait dit une phrase.

Et elle l'avait oublié.

« On parle, mais on n'applique jamais à soi. » Elle releva sa tête, et avec sa main elle approcha ses doigts tremblant du visage de Eireen.
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Ven 1 Juil 2011 - 9:44
Lorsque les doigts du jeune esprit touchèrent le visage d'Eireen, la jeune fille ferma les yeux. Elle voulait profiter de cette caresse, profiter de cette froideur inhumaine qui s'emparait peu à peu de tout son être. Elle hésita quelques secondes, puis posa sa main sur celle de Warda. Des larmes perlèrent au coin de ses yeux. Cela faisait tellement longtemps... Tellement longtemps qu'elle n'avait pas eu ce contact, qui était pourtant pour elle comme une drogue, ce contact qu'elle recherchait sans cesse, et qui pourtant restait hors de porté. Le contact d'un esprit, celui qu'elle était une des seules à pouvoir sentir, à pouvoir apprécier. Celui qui peu à peu, glaçait votre sang, votre coeur dans votre poitrine, au point de l'arrêter. Cette froideur mortelle... Cette froideur mortelle qui faisait revivre Eireen, qui remplissait sa coquille vide de joie, et de bien d'autres choses inexplicables.
Les mains de Warda était douce, comme celle d'un bébé. Pourtant Eireen savait que ces mains avaient donné bien des choses horribles. Elle la décolla peu à peu de sa joue, et l'ouvrit devant elle. Elle fut soudain en colère. Comment avait-on pu? Comment avait-on pu ôter la vie à toutes ces personnes, dont les mains, le visage, le corps étaient restés dépourvus de rides, de marques de vieillesse? Eireen regarda Warda dans les yeux. Le petit esprit avait l'air déboussolé. Elle serrait toujours sa main. Le temps s'était arrêté. Le vent aussi. Plus rien ne bougeait. C'était comme si la nature toute entière retenait son souffle, incapable de briser un tel instant. Celui où morts et vivants étaient réunis, comme si plus rien ne les séparait. Comme si ce contact défiait toutes les lois du réel. Mais qu'était-ce, la réalité? Était-ce qui empêchait les humains de voler? De marcher sur l'eau? De voir les morts? De.. Vivre? Oui, c'était ça. Alors pourquoi? Pourquoi est-ce que ça existait? Qui avait été assez stupide pour croire en ça, pour le mettre peu à peu en place dans l'esprit de chacun, pour réduire les libertés de ceux qui savaient? Il y a encore des personnes qui savent. Eireen sait. Elle sait qui sont les gens. Elle sait qui sont les esprits. Elle connait le moyen de leur parler, de les toucher, de leur donner l'impression qu'ils peuvent vivre. Elle avait eu la possibilité de rencontrer bien des morts, comme Warda. Des ex-vivants, qui recherchaient la paix, ou simplement une direction à prendre. Eireen leur indiquer le chemin, leur faisait rejoindre la lumière. C'était si simple pour elle qu'elle se demandait comment les autres faisaient pour ne pas y arriver. Peut être étaient-ils tous trop fermés au monde. Trop matérialiste. Mais Eireen n'avait plus rien. N'était plus rien. Une moitié d'âme. Brisée par la mort de sa moitié. Détruite par celle de son amour. Souffrance, encore souffrance. Expériences. Mort. Et puis le froid. Elle avait tellement froid... Eireen lâcha la main de Warda. Jamais, ô grand jamais elle n'avait ressenti ça. Warda était... Différente. Faite d'une façon qui la différenciait des autres, qui la rendait vraiment unique.
Unique. Ce mot résonnait dans l'esprit de la jeune fille. Unique. Tous le monde était unique, au fond. Mais Eireen se sentait seule. Tout comme Warda. Elle non plus n'avait jamais eu affaire à quelqu'un qui puisse lui ressembler, de prés ou de loin. Quelqu'un qui aurait été capable de lui faire oublier ses doutes, quelqu'un qui lui aurait prouvé qu'elle avait sa place dans ce monde, après tout. Qu'elle n'était pas ici par hasard, que son existence avait un but. Que ses souffrances allaient servir à quelque chose. Elle refusait de mourir, de partir, avant qu'elle n'ai réussi à prouver qu'elle servait à quelque chose dans ce monde, qu'elle était capable d'aider, de rassurer. Elle voulait qu'il y ait au moins une personne qui lui dise un jour qu'elle était importante. Pas indispensable. Juste importante. Pour sentir qu'elle n'avait pas vécu vainement, que les années qu'elle avait passé sur terre, ou ailleurs, avaient servi. Même si elle l'ignorait, ce qui lui manquait le plus était de l'amour. Elle avait besoin d'amour. De quelqu'un qui s'inquiéterait pour elle, qui penserait à elle, et avec qui elle se sentirait bien. Mais plus le temps passait, et plus elle était convaincue que c'était impossible. Infaisable. C'était comme si le destin et la mort s'étaient ligués contre elle pour qu'elle soit seule. Toujours seule. Exclue, sans amis, sans personnes qu'elle pourrait aimer. Et c'était sûrement mieux ainsi. Lorsqu'on était trop attaché à quelqu'un, on finissait toujours par souffrir, et par regretter d'être en vie.
Eireen se détourna quelques instants et s'avança à travers les tombes. Une fois au milieu, elle s'arrêta et se retourna. Elle regarda Warda, écarta les bras, et ouvrit les mains, paumes vers le haut. La lumière dispensée par la lune ne faisait qu'accentuer sa pâleur, la rendant presque transparente. Elle se demandait si Warda viendrait la rejoindre. Si elle avait apprécié le contact qu'elles avaient eu. Elle soupira, ferma les yeux, et attendit.
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Eireen Ward
Ven 1 Juil 2011 - 14:06
Doigts morts qui touchèrent le vivant. Warda avait toujours dans ces yeux cet air perdu et tout autant d'étonnement, d’incompréhension. Et peut être de ... Soulagement ? Le temps avait lavé sa mémoire jusqu'au plus profond de son être, lui ôtant le peu de chose qui la faisait sourire, comme le souvenir d'un baiser et de sa sensation. Tout est laissé à la poussière, aucune caresse humaine, brise du vent, chaleur du soleil, douceur de la peau, fraîcheur d'une eau pure, fruit juteux et tout ces délices de la vie n'avaient pu graver leur racine dans les souvenirs de Warda. Seul la solide et la chaleur de l'attente sont restés. La corde qui serra son cou, la lame glaciale qui lui perfora le corps, les nombreuses blessures qui lui ont fait mal sans pour autant lui empêcher d'avancer et de continuer sa route au pas de course. Elle se souvient encore de la voix du bourreau, et répète ses phrases parfois le soir, je l'ai surprise plus d'une fois.

Warda ? Son bourreau, c'est elle. Et, la voix d'une personne aimante à disparu de ses souvenirs. Seule des paroles sans son persiste, un visage sans nom, une silhouette flou noyée dans des larmes et l'obscurité. Les larmes ... Les larmes ... Elles coulaient, se rependant sur la main de Warda. Et elles ne venaient pas d'elle, oh ce qu'elle aurait voulu pouvoir pleurer, chasser ces gouttes de la tristesse pure et de cristal hors de son corps, pour délivrer sa souffrance ailleurs que dans sa gorge nouée. Toujours ahurie, et perdue dans ces évènements qui arrive ce soir, qui sont pourtant pas si rapide et enchaîné ! Mais, seulement, tellement peut espéré ! Qu'il bouleverse le sens et la raison, la logique et l'appréhension. Sans réagir, elle laissa Eireen guider sa main, et l'ouvrir comme une fleur se doit de s'épanouir.

La colère, on la lisait dans le regard de la jeune fille, mais Warda n'arrivait même pas à lire et comprendre ce que son être lui disait. Alors comment comprendre ainsi les êtres des autres ? Mais plus rien ne comptait, ni le temps, ni le vent, ni rien ! Juste l'être. Prendre l'être, on lui a pris la main, alors, pourquoi pas l'être entier ? Et aussi ... Pourquoi ne pas le faire soi même Warda ! Tu n'as jamais vraiment su ce que tu voulais, mais tu sais ce que tu ne veux pas. Tu ne veux plus être seule avec le temps, avec toi même et ton horreur. Le petit esprit n'eut même pas la force de broncher lorsque Eireen se leva. Elle garda la tête basse, avant de se tourner pour voir ce qu'elle allait faire. Les paumes vers le haut, comme dans un rituel. La lumière, pâle sur son visage presque mort, une apparence disparaissant ... Au milieux de tombeaux. La nuit, avec une part de ténèbres.

Tout à coup Warda sembla paniquer, elle se leva d'un coup et couru comme elle avait toujours couru, mais cette fois pour une autre cause. Ce n'était pas pour donner le malheur et la souffrance malgré elle, ce n'était pas pour faire ce qu'un instinct ou une révolte pouvait guider. Mais elle courait. Dans sa course, elle semblait prier de pouvoir réussir pour une fois, de ne pas voir un échec. Arrivée sur Eireen, elle ne ralenti point sa course, et sauta sur la jeune fille. Étrangement, et comme précédemment, elle se passa pas au travers. Son souhait se révéla vrai, et elle fit basculer Eireen en arrière, dans des fleurs douces. Et Warada s'était cramponnée, comme si elle avait peur que Eireen s'en aille ou disparaisse. C'est surement ce qu'elle avait dû penser, ou croire par une raison absurde. Ou alors, c'est ce qu'elle avait craint ! Tellement elle avait peur de se retrouver seule, qu'elle disparaisse, elle n'y a même pas réfléchi et elle a couru. Tant elle avait peur que Eireen s'en aille.

Warda eut un grand soulagement a être contre elle, sans vraiment se rendre compte qu'elle aurait pu lui faire mal à la faire basculer ainsi. Elle pressait fort sa tête contre une épaule, en tremblant et murmurant : « Ne pars pas. »
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Sam 2 Juil 2011 - 23:19
Eireen eut un léger sursaut lorsque le jeune esprit se mit à courir... Dans sa direction. Et à toute vitesse. Elle avait l'air de courir comme si plus rien d'autres ne pouvait compter. Comme si pour elle, Eireen était soudainement devenue importante. Oh oui, tellement importante... Mais pourquoi? Ce contact... Peut être était-ce ça? Oui, le contact de leurs deux peaux, douces, fraîches, avait réussi à rallumer quelque chose dans le coeur mort de Warda. Eireen le sentait, le voyait. Pourquoi aurait-elle couru ainsi, autrement? Quelle aurait-pu être la raison? Eireen serra les dents, se prépara au choc. Et ce fut là un geste fort bien inspiré. Warda percuta sauvagement Eireen, qui bascula en arrière. Elles tombèrent toutes deux lourdement sur un sol qui, heureusement, était couvert de fleurs aux senteurs les plus douces. Dans le coeur d'Eireen, il y eut comme une explosion. Une explosion de joie, simplement due à la présence du petit esprit, à la proximité de leurs deux corps. Brusquement, la jeune fille se mit à rire. Elle rit comme elle ne l'avait jamais fait auparavant. Pour la première fois, elle était heureuse. Pourquoi? Pourquoi ressentir tant de joie dans un monde qui avait fait cesser de battre le coeur de celles qui auraient pu réussir à réchauffer le sien? Elle cessa de rire, et sa respiration redevint régulière. Warda avait appuyé sa tête sur son épaule. Le jeune esprit tremblait, comme si elle avait peur. Ou peut être était-ce à cause du froid. Ce froid... Ce courant glacé qui gelait son âme depuis toujours. Eireen caressa lentement les cheveux du petit esprit.

- Ne pars pas.

Eireen sursauta. Partir? Elle ne voulait pas partir. Non, elle était bien, là. Tellement bien... Avait-elle déjà ressenti un tel sentiment de paix auparavant? Non, jamais. Cette tranquillité qui s'était égarée avant même qu'Eireen ne réussisse à la toucher du doigt. Celle qui l'avait nargué toute sa vie. Infâme. Cruelle. Oh, maintenant elle s'en moquait. Ce moment était tellement magique... Elle n'aurait voulu pour rien au monde que les choses soient différentes. Et chaque petit détail avait son importance. Oh oui, si elle avait connu cette sensation avant, jamais elle n'aurait autant apprécié être avec Warda à cet instant. Eireen esquissa un sourire. Non, c'était définitivement faux. Elle aurait pu connaître tout le bonheur du monde, ce moment serait quand même restait parmi les plus beaux.

- Je n'ai pas l'intention de partir, Warda, susurra-t-elle en lui caressant la joue.

Son regard se perdit dans les cieux. Ses yeux se promenaient à travers les astres, comme si ils cherchaient une faille pour pouvoir atteindre quoi que ce soit de divin. Peut être simplement pour le regarder bien en face, et lui dire:
"Tu vois, je suis vivante, et je touche les morts. Non, je touche une morte. Et je sens la chaleur de son corps. Et je sens les battements passés de son coeur. Tu vois, moi aussi je peux défier les lois écrites."
Et peut être d'un geste impulsif, tirer la langue, et narguer cet être divin. Peut être juste pour lui prouver qu'elle n'était pas que l'objet de ses jeux. Pour se prouver qu'elle était plus qu'un pion sur un échiquier géant. Plus qu'un cobaye, juste bon à allonger sur des tables de métal.
Eireen serra Warda contre elle et ferma lentement les yeux. Le vent était devenu casi-inexistant, mais une légère brise berçait tout de même la jeune fille. Elle ne voulait pas s'endormir. Elle avait tellement peur qu'il s'agisse d'un rêve. Mais elle était fatiguée... Et tellement bien. Sans doute prête à tout pour rester avec Warda. Warda. Pourquoi se sentait-elle si bien avec elle? Parce qu'elle était un esprit? Non, il y avait autre chose. Quelque chose de plus profond, de plus ancré en elle. Mais quoi?
Eireen sursauta et ouvrit brusquement les yeux. Ce regard... Ce regard posé sur elle, qui la brûlait, et qui sembler vouloir pénétrer son âme... Ce regard... Celui du jeune esprit. Un regard qui n'avait rien d'ordinaire, et qui aurait mis bien des gens mal à l'aise. Mais pas Eireen. Au contraire, elle ressentait l'étrange besoin que ce regard reste rivé sur elle, de manière continu. Peut être juste pour... Pour quoi, d'ailleurs? Il n'y avait pas d'explication. Elle voulait juste que Warda continu de la regarder. C'est tout.
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Jeu 28 Juil 2011 - 1:21
La caresse sur ses cheveux, la voix près de son oreille, entendre son nom prononcé sans haine, sans crainte et sans aucune peur, lui réchauffa son coeur. Une chaleur qui l'avait quitté depuis des siècles. Quelque chose qu'elle avait oublié, le toucher, même si ... Lorsqu'elle a eut sa condition d'esprit elle ne s'était souciée de rien, de ne graver aucun regret, aucun remord, et aucune sensation. Et ses regrets ainsi que remords sont nés de la ... Au fil du temps, elle s'était efforcée d'imaginer une main sur sa joue, une caresse dans ses cheveux, une preuve qu'on la voyait, qu'elle existait encore, qu'elle ... Qu'on l'aimait. Elle avait cessé de trembler, et ses yeux fixaient Eireen, c'était bon de sentir des bras autours de son corps resté trop longtemps de fumée, de froid et de solitude.

Warda fixait la jeune vivante, avec ce regard peu commun, j'en ai jamais vu de tel ... Ou alors si ma mémoire ne me faut pas défaut, lorsqu'elle était derrière les barreaux ... Et qu'une seule et unique personne est allée la voir, elle avait ce regard, certes triste et affreusement souffrant, mais on y voyait cette lueur de compassion ... D'amour ! Elle poussa un soupire de complaisance, un soupire pour évacuer sa tristesse qui lui était restée sur la gorge pendant trop de temps, un soupire pour chasser les sombres voiles qui lui empêchait de voir le reste du monde, qui lui faisait uniquement apercevoir les autres et sa solitude, restant hermétique aux autres ...

Elle pencha sa tête à nouveau contre l'épaule, gamine, gâtée, et elle approcha ses lèvres de la joue de Eireen pour y déposer un baiser timide. Bien sur elle ne pouvait pas rougir, mais aussitôt elle replia sa tête dans le creux du coup de la jeune fille. Je n'ai jamais vu Warda tendre ... De son vivant ses baisers étaient intéressés, et sans sentiments, juste pour passer le temps, ou obtenir quelque chose ... Il semble que le temps passé n'aie pas que détruit le petit exprit moralement, il semble que le temps n'a pas été qu'une punition ... Mais un moyen de rencontrer une personne unique ! Le temps lui a fait un cadeau, oui. Le tunnel à une issue ! Une lumière ... Une joie !

Warda ne se contrôlait plus trop, n'ayant jamais vraiment eut l'habitude des sentiments, elle se remis à trembler et à se sentir bizarre, a avoir le regard qui panique, et une montée de ... trop de chose à la fois pour les trier ...
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Jeu 1 Sep 2011 - 22:11
Le ciel. Cet ouverture vers l'infini, vers la vie éternelle. Trop inaccessible pour en faire son empire. Trop majestueux pour en devenir le maître. Le maître de ses étoiles, étincelantes, de cette lune, éclatante. Et de ce soleil, capable de réchauffer une âme en peine. Était-ce même soleil qu'elle tenait maladroitement dans ses bras frêles? Oui, elle en était persuadée. Seul un soleil aurait pu réussir à faire battre à nouveau le petit organe, blottit dans un coin de sa poitrine, au milieu des courants d'air glaciaux qui comblaient son être. Son coeur douloureux, qu'elle avait cru disparu à jamais. Qui était si profondément enseveli sous sa peine qu'elle en avait même oublié l’existence. Pourtant, Warda avait su creuser un tunnel au plus profond d'elle même. Un tunnel encore fragile, mais bien là. Qui aurait cru qu'un esprit puisse un jour rompre la carapace de plomb qu'Eireen avait mis tant de temps à fonder? Ça lui paraissait impossible. Inimaginable. Et pourtant...

Eireen sentait le regard pénétrant du jeune esprit peser sur elle. Jamais personne ne l'avait regardé ainsi. Boum. Boum. Boum. Warda lui déposa vivement un baiser sur la joue avant de replier sa tête contre son cou. Eireen écarquilla les yeux. Elle mit quelques secondes avant de se rendre compte de ce qu'il s'était passé. Puis, elle commença à rougir, comme elle l'aurait fait quand sa soeur vivait encore. Elle avait l'étrange impression d'avoir atterrit sur un nuage. Un nuage qui la protégeait des injustices de ce monde. Un nuage qui pour la première fois la mettait hors de porté de son pire ennemi ; La mort. Elle se sentait fondre, peu à peu, comme si elle était faite de guimauve. Avait-elle ressenti la même chose la première fois que Sarah l'avait embrassé? Non. Jamais. Peut être était-ce à cause des médicaments qu'on lui injecté dans le sang toute la sainte journée. Ou peut être le problème était-il tout autre.

Warda, Eireen... Elles ne faisaient plus partie du même monde toutes les deux. Et pourtant... Warda, Eireen... Elle avait envie de croire que quelque chose de plus fort que la mort les liait. Quelque chose qui les rendrait inséparables. Elle ne pouvait pas se permettre de perdre encore la personne qui lui était chère. Les blessures que les pertes précédentes avaient taillées en elle ne cicatrisaient pas. Elle avait mal. Trop mal. La douleur était devenue supportable, depuis qu'elle avait connu celle, physique, d'un laboratoire.

Eireen finit par se redresser lentement pour aller poser un doux baiser sur les lèvres glaciales du jeune esprit. Une explosion retentit en elle, au moment où Warda redevint fumée. Eireen se releva d'un bond et posa ses mains sur son ventre, comme pour vérifier qu'elle était encore là. Pourquoi Warda était-elle passée au travers de son corps? Ce n'était pas normal... Que c'était-il passé? Elle recula, sans quitter Warda des yeux. Pour une fois que ses dons lui étaient utiles, ils avaient décidé de lui faire faux bon! Son coeur battait la chamade. Elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait plus. Pourquoi la vie s'acharnait-elle à ce point contre elle?
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Mar 6 Sep 2011 - 11:31
Ca devait faire étrange et ... Je ne sais quel mot de pouvoir se tenir sur quelqu'un après des siècles vides. C'était .... Comme renaître ! Une opportunité de redécouvrir le monde. Vous savez, les jeunes enfants touchent généralement tous ce qu'ils voient car ils ne savent pas ce que c'est ... C'est pareil pour Warda ! Cela fait longtemps qu'elle a oublié les choses. Enfin, vu le temps passé c'est ce que l'on peut supposer ... Le tremblement du petit esprit cessa peu à peu. Comme si elle avait trouvé un moyen de s'apaiser, ou qu'elle avait trouvé la paix en elle.

Mais cela était vraiment très provisoire !

Car la jeune vivante, la jeune fille aux dons surnaturels qui avait pu rendre la vie à une morte et rendre matériel l’immatériel, se redressa. Warda, avec son air habituel de gamine intriguée redressa sa petit tête qui se pencha sur le côté pour tenter de comprendre ce qu'elle faisait. La tête de la jeune fille s'approcha de l'esprit, elle ne brocha pas encore, peut être qu'elle n'avait pas encore compris qu'Eireen était en train de faire, et ce qu'elle allait faire ! Ou alors, elle attendait juste sagement. Doucement, elle ferma les yeux quand leurs lèvres furent proche, et son dos se remit à trembler légèrement ...

Mais voilà ! Personne ne peut battre la mort, personne ne peut la défier éternellement, ni sortir de ses griffes aussi aisément ! Ce qui devait arriver arriva ! Au mauvais moment, certes ... Warda repris alors sa condition de "fantôme", en redevenant immatériel ! La mort avait décidé d'affirmer sa possession ... Le petit esprit tomba un peu, et commença à passer au travers d'Eireen, aussi tôt elle ouvrit grand les yeux et sauta en arrière afin de ne plus être en contacte avec elle.

« Non ... » Warda se rapprocha et agita sa main sur celle de Eireen sans pouvoir l'attraper. Sur ce, elle se recula. « Non ... »

Elle avait dans sa voix une intonation ... Comme si elle allait se déchirer ! Elle se leva, presque le regard en colère et donna des coups de pied dans les fleurs, qu'elle traversa bien évidement ! Mais elle était tellement ... Tellement en proie à quelque chose de violent qu'elle congela sur place les fleurs.

« Va-t'en la fleur ! Meurs, me regarde pas avec ta pitié ! Pourquoi toi tu vis alors que tu es stupide, sans intelligence ! Paisible ... » Sa voix chuta, et elle repris : « J'en ai marre, je veux être en paix pour une fois, je ne veux plus avoir peur, je ne veux plus être entre deux mondes. Je ne veux plus mourir non plus, disparaître pour de bon. Avant je ne savais pas ce que je voulais, mais uniquement ce que je ne veux pas. Mais, maintenant ! Je sais ce que je veux. Ça doit assez bizarre pour un mort de dire je veux vivre ! Bon sang. J'ai l'impression que la malédiction me poursuit encore, en m'offrant un moment de ... rêve pour m'appuyer sa lame sur la gorge en sifflant : N'oublie pas que ta solitude est terrible Warda, n'oublie pas que tu appartiens uniquement à la mort. » Elle s'approcha d'Eireen et posa ses fesses sur le sol assez violemment. « Hé ben non ! Même si je suis totalement de fumée ! Mes pensées sont encore à moi ! Et personne d'autre, et je peux les partager avec qui j'en ai envie. Même si je n'ai plus de coeur mais de la fumée à la place, je veux le partager avec toi. Rhâ ... Warda, c'est bête de dire ça, c'est pas commun, rien n'est commun ici de toute façon ! J'aurais surement appris une ultime chose avec ma mort et cet errance ... On n'a pas besoin d'être physique pour avoir des émotions et les ressentir, on n'a pas besoin d'être présent physiquement pour faire savoir nos émotions et pour ... Ressentir celles des autres ... »
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Sam 22 Oct 2011 - 13:11
Eireen regardait le jeune esprit déverser sa colère sur la nature autour d'elles. Le discours de Warda sonna comme une injustice déchirante, un fardeau pesant, qui jamais n'aurait dû exister. Enfin, le petit esprit vint s'asseoir tout prés d'elle, et Eireen se laissa à nouveau tomber à genoux sur le sol froid. Elle n'avait pas quitté Warda des yeux, elle n'avait pas prononcé un seul mot. Lentement, sa respiration redevint régulière. Elle restait immobile, comme si elle n'était qu'une statue. En réalité, elle se concentrait. Elle cherchait pourquoi Warda était devenue fumée sous ses mains à elle, elle qui possédait le don. Elle qui savait redonner vie à la mort. Et les larmes voulaient couler sur ses joues creuses, mais Eireen ne leur laissait pas l'espoir d'y parvenir. Elle leva une main tremblante, la plaça au niveau du visage du petit esprit. Elle n'osait pas s'avancer, elle n'osait pas essayer de la toucher, pour encore peut être se heurter à du vide. Et tomber dans le néant, dans l'oublie, en sachant pertinemment que jamais rien ne pourra ralentir notre chute, que jamais rien ne pourra nous rattraper en cours. Ses yeux étaient perdus dans ceux de Warda, cherchant une flamme, une étincelle qui lui donnerait le courage de s'avancer, de faire ce premier pas pour elle. Eireen frissonna, alors que le vent recommençait à souffler, bien plus fort qu'à l'ordinaire. Elle faisait un effort surhumain pour contrôler ses émotions, ses peurs et ses doutes. Pour paraître aussi impassible et neutre qu'à l'accoutumé. Comme si un seul faux pas pouvait lui être fatal. Définitivement. Eireen maîtrisa peu à peu ses tremblements, ses claquements de dents, que le froid, impitoyable, provoquait. Elle hésitait encore, comme si elle savait que cet échec serait la fin. La fin pour elle. La fin pour elles. Son regard se posa sur les fleurs gelées par Warda, et elle soupira, en esquissant un sourire. Ses sourires étaient rares, voir inexistants. Lorsqu'elle s'en rendit compte, elle n'eut plus de doutes. Tout lui apparaissait comme une évidence. Alors, elle posa sa main sur la joue de Warda, redevenue chair à son contact.

Comme un espoir brûlant, comme une lumière étincelante, qui brille au bout d'un chemin parsemé d'embûches. Comme un rêve qui devient soudain réalité. Eireen s'approcha lentement de Warda, jusqu'à sentir une chaleur glaciale, qui émanait d'elle. Son coeur se serra à nouveau, et leur lèvre se mêlèrent, comme si elles ne s'étaient jamais quittées, comme si elles avaient toujours été faites pour se lier.
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Eireen Ward
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Mar 25 Oct 2011 - 13:17
Warda ne pouvait le sentir, mais la nuit était fraîche : le soleil les avait abandonné depuis un moment. Il avait fini de lancer des cris de détresse à travers ses rayons orangés et frêle. Le vent balaya les pétales de glaces, chassa les nuages comme on chasse les mauvaises pensées, avec un souffle puissant. La lune, fière et insolente se dévoila, et de sa lumière nocturne elle éclairait la scène, telle une voyeuse, tel un gros oeil gris qui vous observe.

Eireen semblait comme figé sur cette scène, Warda, assise, respiration redevenue normale -si on peut dire qu'elle respire- plissait les sourcils. La colère, et peine et je ne sais quoi encore semblaient être partis. Tel un animal intrigué, le petit esprit pencha sa tête. La jeune vivante en face d'elle ressemblait à une statue, rien ne bougeait hormis sa main tremblent, et pour Warda seul son visage semblait fait de marbre. Elle leva son bras, sans quitter des yeux ceux d'Eireen, vers la main de chaire, et soudainement ... En baissant les yeux elle baissa le bras ... Surement qu'elle s'était souvenue qu'elle allait peut être passer au travers, que rien n'était sûr. Elle avait la mine d'un chien battu, n'osant même plus relever la tête pour regarder celle qui lui fait face. Comme si ... C'était sa faute ? Mais peut-on vraiment blâmer une personne ? Maudire un évènement ? Une condition ? Et se repentir. Je ne pense pas que tout ira mieux si l'on avance sur une voie jonchée de picots et de braises infernales.

Peut-on vraiment ôter, comme le vent chasse les nuages, les remords et regrets accumulés sur des siècles ? Je ne crois pas non plus. Ce qui paraît évident, c'est que de tout les maux qui peuvent ronger le coeur humain, la solitude est le pire, et rend aveugle. Eireen paraissait avoir trouvé une force pour calmer les faits naturels en elle, son silence insista Warda à relever sa bouille ... Et se mis à sourire ! En même temps que la jeune fille. La main de cette dernière s'approcha, et elle ferma ses yeux. Très fort. Témoignant une peur certaine à un échec.

Et c'est la douceur de la main qui lui fait ouvrir les yeux. Juste à temps pour réaliser que le visage d'Eireen s'était approché du sien, et ce coup-ci il était fort à parier que Warda savait ce qui allait se dérouler, et sa main alla chercher celle d'Eireen afin de la serrer et de profiter du contacte encore possible, de la chaleur des lèvres d'Eireen. Au bout de quelques secondes, Warda se recula. Et d'un bond, se remis debout, les yeux écarquillés, comme si elle était folle, comme si elle avait vu un démon, comme si elle n'avait pas dormit depuis des siècles ... Oups, pour ce dernier c'est le cas ...

Depuis le temps que je suis le petit esprit, je ne sais trop comment interpréter cette réaction, ce village suscite trop de nouveauté, certaine rencontre plus que d'autre. Et là alors ! Apothéose ... C'est le flou artistique dans les agissements de Warda. Cette dernière gelait les fleurs, une fois de plus, mais sans les toucher ! L'herbe pris une teinte bleutée et de cristal. Elle recula encore, comme si elle semblait vouloir ne pas jeter sa vague de froid sur Eireen ... Mais rien à faire, l'atmosphère ambiant chuta en température. Aussitôt, Warda s'éleva dans les airs, afin de ne pas tout geler. Elle ne comprenait pas ce phénomène. Qui le pouvait ? Il était totalement inconnu. Et, on a peur de l'inconnu. On écoute nos peurs. Malgré sa hauteur, sa voix porta, faiblement, jusqu'à Eireen. Warda s'agitait beaucoup dans le ciel sombre, seul les rayons de la lune permettait aux yeux humains de distinguer ses contours, et lorsqu'un nuage passait, Warda disparaissait.

« Mince mince mince ! Foutez-moi la paix ! Vous avez eut ma vie, vous n'aurez pas ma mort. Vous avez eut mon sang, vous n'aurez pas mon âme ! Allez-vous en ! Comme si ça ne suffisait pas. Avec vos satanées prédilections, ne peut-on même pas naître comme on le désir ? Vivre comme on le sent ? Sans qu'on nous dise : "Tu es l'enfant sacré, tu ne dois pas faire ça ! Tu dois faire ci. Montre l'exemple. Tu es une honte. Tu ne dois faillir". Blablabla... Mais il est trop tard pour se reprendre et vivre, ah c'est bête Warda ! Tu t'es un peu ratée et t'es juste un peu morte ! Voyons ! Ce n'est rien, t'as de la chance ! Tu as le droit d'être une morte, mais vivante, pas le droit d'être touchée, ni d'être vue par tous, pas le droit pas le droit !! Dommage que je me suis plantée de vie, dommage que je me suis plantée d'époque Eireen. Sinon je pense que j'aurais voulu tout vivre avec toi. Mais voilà, il semble qu'au fond, contre les avis que j'avais, un destin existe bel et bien, et qu'on ne peut s'y soustraire. L'un dans l'autre, on a toutes les deux un point commun : On a vécu pour mourir. C'était ça notre destin. Moi par le sang, toi par la vie. Je suis morte, et tu vis avec les morts. C'est le joyeux destin ! Mais qui à le droit de nous diriger comme des marionnettes ? J'en veux pas de ce fils, j'en veux pas de cette cage, j'en veux pas ! Crois-moi Eireen, si je pouvais, je serais née avec toi, et j'aurais tout chassé, je t'aurais protégé. Car là je suis une menace. J'aurais aimé faire mieux de ma vie, au lieu d'être devenu cet emblème risible, puis oublié, de mon temps. Tu sais Eireen, quand on passe au travers de moi, il fait froid. Moi je sais pourquoi ! J'ai le coeur froid, j'ai l'âme froide. Pourquoi froid me diras-tu ? Solitude forcée, destin forcée, humanité brisée. Il ne restait rien, hormis la peine et la souffrance, qu'une personne m'a taché de me rappeler. J'ai pris mes ruines, les miettes de mon âme, pour une cause charitable, qui ne pouvait pas me faire racheté auprès de mes atrocités commises. Si les gens ont froid quand ils me touchent, c'est parce que j'ai l'âme glaciale. En réalité, ils sentent ce que je suis, mais ne peuvent comprendre ! Lorsque l'on regarde une énigme dite dure, les gens s'affolent, et disent : "mais elle est impossible ! Il n'y a pas de solution". Mais si ! Mais si il y en a une. Et une fois que l'on la connait, l'énigme parait évidente, et simple. On se rit désormais de ceux qui la disent impossible. Il ne faut pas se demander pourquoi l'énigme n'a pas de solution, mais simplement chercher la solution. Les gens ne savent pas ce que c'est ce froid, et en ont peur. Alors j'en ai peur. Aucun cadeau ne m'est laissé, je suis obligée, une fois de plus, d'avoir peur et de m’exiler pour ne pas blesser. Mais, ce que les gens ne savent pas, c'est qu'il n'y a pas que moi qui libère du froid ... Moi, je vous sens les humains ! Je sais ce que c'est le froid de l'âme, la chaleur, l'amertume. Quand vous me touchez je le sens moi. Même ce qu'il y a au plus profond, parce que je résous l'énigme de votre âme et de vos tourmentes. »


[HRPG : A mettre en compilation dans : Les Monologues de Warda !!!! xD]
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Mer 25 Juil 2012 - 1:04
La folie est en chacun de nous. Parfois elle est si profondément enfouie que l'on se refuse à y songer. Et lorsqu'elle fait surface, on cherche à l'étouffer. On l'enferme dans une boite invisible et on l'enterre dans les profondeurs obscurs de notre âme, avec tout nos secrets les plus inavouables. La boite tombe dans l'oubli. Mais jamais on ne cesse de céder à nos envies les plus folles. L'envie de vivre. L'envie de jouer. L'envie d'aimer. L'envie d'exister. Et celle de se perdre. Dans l'ombre la plus totale, la folie est là. Invisible, elle guette. Elle guette le moment propice pour s'emparer de nous. Pour nous mettre à genou et prendre possession de nos corps et âmes. Et peu à peu, la folie prend le pas sur l'envie.

Alors on danse pour oublier. Pour oublier qu'on est fou. Pour oublier qu'on se fuit. A la recherche de notre identité, dos à nous même, dos à la vie. Et on avance sans se rendre compte que le moindre pas que l'on fait nous ramène en arrière. Sans savoir pourquoi, la routine s'installe peu à peu. L'ennuie s'en vient, la danse se fane. Comme une rose qui perd peu à peu ses pétales, douces et agréables à regarder. Et qui finit par être vidée de sa couleur vive et joyeuse, de sa beauté gracieuse. Et peu à peu, la folie prend le pas sur l'envie.

Et on se raccroche à n'importe quoi. Une voix apportée par un souffle de vent. Un rire si éclatant, si profond qu'il semble pouvoir traverser le temps et l'espace. Aux yeux les plus beaux du monde. A un visage qui nous hante jours et nuits. Un sourire qui nous fait frémir. Un être tout entier que l'on pourrait admirer toute une vie sans se lasser. Un coeur qui bat. Une ombre qui passe. Cette seconde sera la plus belle. Ce sera celle qui changera ton existence. Qui te rendra ta lucidité. Une seule personne qui réussira là où des centaines d'autres ont échouées. Ton être refoulé pointe le bout de son nez. Et peu à peu, l'amour prend le pas sur le reste.


Eireen avait écouté Warda parler avec une grande attention. Sans jamais la quitter des yeux. Warda n'était pas seulement belle. Elle était... Indescriptible. Sa beauté intérieur ressortait d'une façon magistrale. Eireen était époustouflée. Là où Warda voyait de l'ombre, de la noirceur, la jeune fille ne voyait qu'un être de lumière. Une jeune fille en mal d'amour, que la vie a maltraitée. Certes. Mais si lumineuse... Il fallait être aveugle pour ne pas la voir. Pour ne pas être hypnotisée par ce qu'elle était. C'était sans doute une question de perception et de volonté. Eireen était désireuse de voir plus loin que l'image même qu'elle donnait d'elle. Que l'image que les autres voyaient. Courageusement, et malgré les bourrasques de vent et le froid, Eireen avança vers elle.

- Warda, cria-t-elle pour couvrir le tintamarre des éléments déchaînés, moi je n'ai pas peur. Je n'ai pas peur de résoudre cette énigme, je n'ai pas peur d'être avec toi. La vie et la mort sont deux choses différentes. Mais toi comme moi, nous sommes entre les deux. Je peux te toucher Warda, je peux te sentir. Je sais que je peux... Arriver... Je sens la chaleur en toi ! Tu trompes, elle n'est pas partie. Tu as souffert Warda. Tu as traversé des épreuves difficiles, tu as souffert. Mais... Mais aujourd'hui je suis là. Et je ne te laisserais jamais. Même si tu ne veux pas de moi. Je trouverais un moyen pour que jamais tu ne te sentes abandonnée. Moi aussi j'ai été seule. Aujourd'hui mon âme est meurtrie, mon coeur inexistant. Enfin, c'est ce que je croyais. Warda, pour la première fois depuis tant d'année... Je me sens... Bien. Warda, grâce à toi, je me sens vivante. Et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour que tu sois à mes côtés, dans mes bras. Pour que je puisse sentir ton corps contre le miens. Je peux le faire tu as vu ? Je... Je manque juste un peu d'entraînement, de pratique. Mais tu verras. Ensemble, nous ne craindrons ni le froid, ni la mort, ni la solitude.

Et pour illustrer ses propos, Eireen laissa tomber sa cape au sol, sans même frémir, et tendit la main vers Warda. Brusquement, le vent se calma, mais le froid s'intensifia. Et la jeune fille resta debout, telle une statue de marbre. Elle savait qu'elle aurait pu tenir ainsi des jours et des jours sans faiblir. Un humain normal serait mort de froid, de faim, de sommeil. Mais pas Eireen. Elle n'avait qu'une seule motivation ; Warda. Avec elle, elle savait qu'elle pourrait recommencer sa vie. Grâce à son don, la mort n'était plus un obstacle. Plusieurs fois, elle faillit abandonner et tomber. Mais elle tint bon. Plusieurs fois la mort l'appela, et elle fut tentée de rejoindre sa dulcinée. Mais elle tint bon. Car elle était persuadée qu'elle saurait faire revenir Warda. C'était une certitude.

Alors elle ferma les yeux. Elle lutta contre les sentiments qui l'envahissait. L'incertitude, le doute, l’appréhension, l’incompréhension. Elle les balaya. Elle avait trop perdu dans sa vie. Tout. Elle avait tout perdu. Aujourd'hui, même si elle avait peur de perdre à nouveau, elle se refusait de céder. Elle se refusait d'encore vivre au dépend d'une malédiction vicieuse qui s'obstinait à tout lui prendre sans jamais l'achever elle. Un serpent sournois qui se glissait dans son sillage, et attrapait dans une gueule rendue béante par la fin, tout ceux auxquels Eireen tenait. Pourtant elle ne voulait pas. Elle ne voulait plus. Elle refusait. Et elle avait l'espoir qu'ici, à Etiopia, une nouvelle vie débute. Une nouvelle vie où elle pourrait enfin être heureuse, sans devoir subir les coups du destin.

Parfois, alors que la folie nous guette, et que l'on croit avoir tout perdu, il ne faut jamais oublier qu'il existe toujours une petite étincelle en nous. Minuscule. Tellement que l'on pourrait la croire éteinte. Alors qu'en réalité, elle attend juste la bonne personne pour être ravivée.
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Eireen Ward
Âme qui Rode ☂
Eireen Ward
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Identité
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Origine: Irlandaise
Métier: Prêtresse
Eireen Ward
Lun 3 Sep 2012 - 13:43
Du haut de son perchoir, Warda disparaissait peu à peu dans l'obscurité, sous les injures de la lune cachée par les nuages. et à la sombre lumière de la nuit, l'esprit n'était plus qu'une ombre de son ancienne vie. Elle reculait, yeux fermé, on ne la distinguait dans le ciel, mais on sait qu'elle est là. Sa présence est encore palpable ... Et étrangement, je la trouve calme. Oui, une ombre de son ancienne vie. Avec cette soirée il y a de quoi ! Je la vois déjà en train de se battre avec elle pour savoir ce qu'il adviendra de ses jours prochains. Un esprit solitaire, maudit par lui même ? Un esprit faisant preuve d'humanité, aimé. Vu ainsi le dilemme n'en est point un ! Hélas, couper des siècles d'existences, oublier ou accepter des siècles, c'est pire que la vieille soupe immangeable des grands-mères !

Soudainement une petite voix sortie du dos d'Eireen, une voix d'enfant, frêle et fragile. Un enfant qui sanglotait légèrement. Ce n'était que Warda, assise sur le sol, plongeant ses yeux en l'humaine, son visage semblait avoir trouvé le repos, ses yeux n'avaient plus cet air d'énervement, de colère, de peur et de solitude. Elle semblait juste perdue et innocente. Une petite nouvelle qui arrive dans un lieu inconnu et qui ne connait rien. Doucement, elle se leva et entoura, sans toucher, le corps de la jeune fille pâle. L'atmosphère semblait plus douce, le froid a rangé ses crocs, le vent a cessé de fouetter le visage de la jeune humaine, il le caresse. Warda baissa les yeux ...

« Allons ailleurs ... Ne prends pas froid. Allons ailleurs, partons vite ... J'ai froid ici, j'ai peur ici. » Elle releva la tête et ajouta ; « Tu es une fleur toi aussi ... Si belle, infiniment belle, aux aspects fragiles comme si la moindre brise, le moindre choc pouvait te briser. Et pourtant, tu résistes aux pires des climats, fière et belle, arrogante et droite. »

Quelque chose pris forme dans un oeil de l'Esprit, quelque chose de brillant, une larme ! L'audacieuse goutte quitta son berceau pour dévaler la joue avant d'aller se jeter depuis le menton. Dès qu'elle se sépara de l’immatériel, elle se solidifia, c'est une perle éclatante ! Aux éclats plus somptueux que ceux des diamants. Dans un bruit de cristal, elle toucha le sol, dégageant des températures froides, sans pour autant geler ce qui l'entour. C'était un maux du coeur sans colère, sans haine.

Elle referma les yeux. Je pense bien qu'elle se détache de ses mauvaises émotions. Je crois ... Sa main s'approcha de celle d'Eireen, et elle réouvrit les yeux, regard suppliant de partir ! Il n'y a plus de doute, quelque chose change ! Rien qu'à l'aura dégagé par Warda, on peut sentir qu'il est différent, moins irritant, moins agressif. Enfin ! Que puis-je savoir ! Comment savoir quoi faire, et que pense un Esprit de 600 ans, qui a été trahi par les siens, qui a abusé des siens, qui a vu la mort et qui l'a défié.

Elle a toujours refusé son soit disant destin, en voulant à tout prix l'éviter, elle l'a provoqué. Pas comme tout le monde le pensait, ni comme il a été annoncé, mais elle l'a réalisé dans une variante dramatique. Au fond, elle en est toujours la prisonnière. Alors, il est compréhensible qu'elle place désormais sa confiance et son âme à Eireen. Elle doit sincèrement croire qu'elle la sauvera de ses chaînes ... Pour commencer, un premier maillon est tombé ; une larme.
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