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L'oiseau qui ne pouvait plus voler [Florence]

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Sam 26 Mai 2012 - 1:28
[HRP : J'espère que cela te plaira, s'il y a le moindre souci, envoie moi un mp :3]

Par une belle journée d’été, non, par une journée précocement estivale, alors que le soleil dardait ses rayons chauffés à blancs sur le sol pavé et que l’air embaumait comme un parfum de vacance, une jeune fille aux cheveux de jais se glissa hors de l’hôtel. D’emblée la clarté la frappa de plein fouet l’obligeant à plisser les paupières ce qui lui donnait l‘air d‘une taupe. Les mains en visière, elle scruta la place qui jouxtait directement l’hôtel et les rues qui y débouchaient, puis elle s’enfonça dans l’une d’entre elle d’un pas décidé. A vrai dire, elle découvrait tout juste le village, son arrivée datait de la veille seulement, c’est donc en touriste qu’elle arpentait le dédale de rues en espérant retrouver le chemin de l’hôtel une fois que le temps serait venu d’y retourner. Et surtout, elle ne voulait pas inquiéter Marika, sa colocataire, en tardant trop. Bien qu’elles se connaissaient à peine - et pour cause, leur rencontre était aussi récente que leur arrivée à toutes les deux, soit la veille - , Hitomi avait inexplicablement vu en elle une ancre providentielle, un pilier sur lequel qu’elle pouvait s’appuyer sans craindre qu‘il bascule sous son poids ; sans elle, Hitomi en perdrait son sens de l’orientation comme le sentiment de stabilité qu‘elle lui procurait, seul rempart contre la perdition et la folie. Elle n’aimait pas l’idée de dépendance vis-à-vis d’autrui, se débrouiller seule était plus qu‘une expression pour elle, c‘était une façon de vivre. S’abritant à l’ombre d’une ruelle, elle médita un instant sur la marche à suivre, non pas son itinéraire dans le village mais ce qu’elle projetait de faire dans l‘avenir. Elle pouvait reprendre les cours si elle le souhaitait ou encore exercer un métier... retourner chez elle ? Non. Laisser derrière elle le monument d’effort qu’elle avait fourni tout au long de sa vie la consternait. Ses études lui avaient couté un nombre incalculables d’heures lui volant un temps précieux qu'elle aurait pu consacrer à s'amuser, mais elle n‘en regrettait aucune, car chacune l'avait rapprochée un peu plus de son idéal, un avenir tel qu‘elle le concevait, autonome. A présent elle devait renoncer à ses rêves, ses ambitions, ses amis, sa famille, en bref, tout reprendre depuis le début, comme si elle naissait une deuxième fois, comme si on l‘avait tirée de force du ventre maternel. Et elle avait atterri ici, une sorte d’Utopie haute en couleur où tout est acquis, où le soleil darde ses rayons sans rien demander d’autre que briller puisqu’ici il n’y a pas de pollution contre laquelle il puisse se révolter. Non, elle ne voyait pas en Etiopia un abri mais plutôt une cage dont les barreaux dorés masquaient une terrible vérité : ici, elles étaient toutes prises au piège sans espoir de délivrance. Elle avait passé le portail sur un moment d’égarement, sans avoir la moindre idée de ce qui l’attendait derrière, elle avait à peine eu le temps de regretter son geste que le portail se refermait déjà. C’était injuste, elle était malheureuse certes, mais aussi longtemps que l’espoir existe cet état ne sera jamais permanent, c’est pourquoi elle s'était raccrochée à cette idée qu’elle était capable de remonter la pente et s’y était employée sans succès, pourtant, chaque tentative était un pas d’effectué vers sa guérison. Avec le portail, ses efforts avaient été anéantis.

Elle haïssait ce monde, et parce que Marika ne l’avait pas lâchée d’une semelle, elle s’était efforcée de juguler cette haine jusqu’au dernier moment, mais à présent la coupe était pleine. Elle avait besoin d‘un exutoire sur lequel passer ses nerfs, n‘importe quoi pourvu que ce ne soit pas humain, elle n‘était pas enragée au point de se livrer à de la violence gratuite. D’un geste rageur, elle s’empara alors d’une brique et la jeta de toute ses forces. Le fracas de la brique suivi d’un bruit sourd l’avertit qu’elle avait touché une cible. Et en effet, non loin de la brique, un oiseau au plumage brun était étendu, inerte. Horrifiée, Hitomi se précipita sur la petite boule de plume. L’oiseau ne bougeait plus, pattes dressées en l’air dans un ultime spasme. Submergée par la honte, elle détourna le regard du cadavre avant de s’en éloigner le plus vite possible comme un fugitif de la scène du crime. A une centaine de mètres, le remord la fit retourner sur ses pas. Elle ne pouvait tout simplement pas le laisser là.

Hitomi tendit les mains et ramassa le cadavre en réprimant une grimace de dégout, dans le lycée qu’elle fréquentait autrefois, ce geste aurait fait pleuvoir sur elle une averse de railleries. Le sentimentalisme n’était pas bien vu dans son lycée de banlieusards. Elle examina l’oiseau avec une pointe de tendresse, il devait être jeune, sa taille ne dépassait pas celle d’un poing serré. Elle ne s’y connaissait guère en oiseaux mais elle aurait juré que celui-ci était un moineau.

Toi aussi tu ne savais plus vers quels cieux voler ?

Etrange, malgré le coup qu’il avait reçu, il n’y avait pas la moindre trace de sang, Hitomi appuya un doigts hésitant vers ce qui devait être son ventre dans une tentative maladroite de massage cardiaque. Maladroite mais efficace. Le moineau sembla comme revenir à la vie arrachant un hoquet de surprise à Hitomi. Mais s’il était revenu d’entre les morts, il n’allait pas tarder à y retourner si on ne le soignait pas très vite. L’oiseau émit un gazouillis faible, il était mal en point. Sans plus attendre, Hitomi l’enveloppa dans un mouchoir et se mit en quête d’un magasin, un vétérinaire, n’importe quoi aurait fait l’affaire.

Tiens bon mon vieux !

Elle ne savait pas pourquoi la survie de cet oiseau lui importait autant, peut-être parce qu’elle voulait croire à une seconde chance pour ce petit être que la vie avait malmené, elle voulait le voir voler à nouveau et prendre elle aussi son envol… Avisant la vitrine d’une animalerie, elle ne perdit pas de temps et s’y engouffra. A l’intérieur, elle fut d’emblée assaillie par des pépiements, des aboiements, des miaulements qui ne firent qu’accentuer son stress. Hors d’haleine, elle s’élança vers le comptoir et y déposa délicatement son fardeau.

-Vous… pouvez… faire quelque chose… pour lui ? Je vous en prie… je l’ai assommé sans faire attention… Je ne veux pas avoir sa mort sur la conscience.

Appuyée comme elle était sur le comptoir, ses deux mains agrippant le rebord et la tête rentrée dans ses épaules pour reprendre son souffle, elle ne pouvait pas voir celle qui se tenait derrière.
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Sam 26 Mai 2012 - 16:10
Florence était préoccupée. Depuis qu'elle était devenue la gérante de l'animalerie, son monde avait radicalement changé. Elle allait bientôt faire une demande officielle à la mairie, afin d’agrandir l'endroit pour les animaux, elle avait tant de projets, son esprit en était englué, complètement submergé et plus rien ne l'en sortait.
Elle ne fréquentait personne, ou disons plutôt que personne ne la fréquentait. Non qu'elle fût associable ou quoi que ce soit de ce genre, elle était juste bien trop préoccupée par la santé de ses pensionnaires pour sortir son museau de cet endroit. Son brave ami avait élu domicile dans le creux d'une poutre et surveillait avec attention les moindres faits et gestes du personnel qui soignait et s'occupait de tous les pensionnaires et futurs amis des jeunes femmes d'Etiopia.
Elle devait recevoir d'ici quelques jours, d'elle ne savait trop où d'ailleurs, les nouveaux singes. Cet perspective ne l'enchantait guère, car elle savait pertinemment qu'elle manquait de matériel et d'installations convenables, et surtout adaptées à ces animaux curieux, quoi qu'encore jeunes.

Aussi était elle installée derrière le comptoir tel un petit enfant, et dessinait a coup de règle, compas,et équerre, les plans de construction un peu boiteux qu'elle voulait exposer au maire. Son ami, petite boule de plume, vint s'agiter sur ses minces pattes non loin de là, afin peut être d'observer ses plans.
Florence en était même venue à penser qu'il s'agissait de son ange gardien tant ce volatile était intelligent et savait se faire comprendre. Il l'avait sauvée, après tout.

Tout en devisant sur la couleur des murs et du plafond, elle entendit alors des pas précipités tambouriner dans sa direction, tout en se relevant nonchalamment, prête à lancer son bonjour guilleret, elle se retrouva face à une jeune femme. Celle ci était toute essoufflé et avait visiblement de la peine à reprendre sa respiration. Sur le comptoir gisait un corps frêle et maigrelet, celui d'un moineau flavéole à première vue, qui semblait être dans un état déplorable.

Florence était horrifiée et attira délicatement l'animal à elle, tout en palpant ses pattes puis ses ailes, elle questionna quelque peu sèchement la jeune femme :


« Comment avait vous fait ça ? Cette pauvre bête respire a peine, racontez moi ce qui c'est passé, ça pourra peut être me permettre de lui venir en aide, il est très mal en point ! »


Elle se saisit de l'oiseau qui avait une aile démise pour se rendre dans l'arrière boutique afin d'être au calme. Après avoir signalée à l'arrivante de la suivre, elle fit signe à une de ses collègues de prendre sa place au comptoir et entra dans la pièce prévue pour les vaccinations.

Relativement stérile, l'endroit était ce qu'il y avait de plus approprié pour les animaux blessés du magasin. C'était en revanche le premier animal sauvage qui était recueillit, si tant était qu'on sauvât sa vie. Un jeune chiot se mit a remuer faiblement la queue quand Florence entra, elle fut soulagée de voir qu'il se réveillait convenablement.

Elle déposa le petit oiseau sur la table puis tout en posant son index gauche sur l'épaule du petit oiseau, d'un coup sec et franc elle tira l'aile vers elle. Un claquement se fit entendre, signe que l'os était en bonne place. En revanche, l'oiseau ne risquait pas de voler avant longtemps.

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Florence Amianne
Âme, Corps et Esprit d'Etiopienne ♞
Florence Amianne
Florence Amianne
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Origine: Franco-Belge
Métier: Gérante de l'animalerie
Florence Amianne
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