Profitons de cette soirée [PV: Maïka Ikkaeru]

Un Flocon, deux flocons, trois flocons

Maïka soupira,laissant apparaître de la buée sur la vitre de la fenêtre de sa chambre. Puis elle regarda le radiateur qui était apparemment déjà réglé au maximum et pourtant elle avait froid. Était-elle fiévreuse ? Elle posa délicatement sa main sur son front et ne remarqua rien d'anormale, bizarre. Non cette froideur venait d'elle. Son cœur était glacé et même si elle ne pouvait le toucher elle le sentait très bien. Il était aussi froid que de la pierre ; une pierre lisse, ronde et impénétrable. Maïka chassa cette pensée désagréable de son esprit et se dit qu'il n'était pas bon pour elle de rester ainsi cloitrée dans sa chambre, elle décida alors de sortir. Elle se leva brusquement et rattrapa la chaise sur laquelle elle avais été assise quelque secondes plus tôt afin de ne pas la faire tomber. Elle attrapa sa veste et son écharpe au passage et ouvrit la porte pour sortir quand soudain elle s'arrêta et lança son écharpe sur son lit. Elle ne voulait pas de ça. Elle voulait sentir la fraicheur du vent du nord caresser sa nuque mise à nue. Elle voulait se sentir vivre et échapper à tout ces automatismes qui meublaient sa vie monotone. Finalement éprise d'un dé-raisonnement sans nom elle retira sa veste et la lança à son tour sur le lit. La jeune rebelle dévala les escaliers en courant et sortit de l'immeuble. L'air lui fouetta le visage violemment enlevant tout sourire de son visage. Grelottante elle se mis à courir comme pour fuir les fantômes de son esprit. La pureté de cette neige lui rappelait sa Suisse natale. Les jeux, les igloos et les descentes en luge derrière sa maison. Une larme voulut couler le long de sa joue empourprée par le froid mais elle n'y parvenait pas, elle gela avant de tomber capturant et figeant ses souvenirs à jamais. Elle le savait ils ne pouvaient partir facilement. Ils étaient là et elle devait vivre avec. A présent sa respiration se faisait haletante, elle ralentit le pas et s'appuya sur ses genoux en reprenant son souffle. Elle releva la tête et sourit intérieurement. Elle était ici à présent et pouvait tout recommencer même si elle avait laissé plein de bons souvenirs derrière elle. Un flocon tomba sur son nez et Maïka se mis à rire. Et oui, elle était comme ça Maïka, elle était resté un enfant . Une cœur vierge entouré d'une coquille d'acier.

La Suissesse pris la route qui menait aux quartiers de plaisir, elle voulait voir des gens. En temps normale elle aurait eu trop peur, aurait été trop timide mais la c'était différent. Elle s'en fichait de ce que l'on aurait bien pu penser d'elle. Elle allait enfin pouvoir être « elle » sans crainte. Ce quartier était vraiment chaleureux et lumineux. Il y avait tellement de choses à voire, à faire, qu'elle ne savait par où commencer. Soudain elle fut prise d'un frisson et se rappela qu'elle n'avait rien de plus qu'une chemise sur le corps. Elle leva la tête afin d'observer le ciel et les flocon qui virevoltaient. C'était magnifique mais quelque chose gênait la vue de ce merveilleux paysage. Un écriteau rouillé sur lequel on pouvait lire : Bar. Ni plus ni moins. Maïka fut très intrigué et suffisamment gelée pour entrer dans ce bistrot. Dès qu'elle franchit la porte ses oreilles furent assaillent par le joyeux brouhaha de ce lieu animé. Elle s'assit à une table et commanda un café liégeois, c'était une tradition inconditionnelle de ses sorties en hiver. Elle paya la serveuse et prit la tasse entre ses mains. Puis elle avala un longue gorgée brulant quand subitement elle se sentit observée. Elle releva la tête et croisa les yeux d'une jolie blonde assise la table en face, elle souriait. Maïka remarqua bien que quelque chose clochait et elle sentit vite qu'elle avait de la mousse de lait sur les lèvres. Elle rougit et passa sa langue promptement comme si rien ne s'était passé. Elle glissa tout de même un dernier regard sur la jolie demoiselle.

Maïka pris quelques goulées de ce liquide tantôt amer tantôt sucré quand elle remarqua que la jolie demoiselle s'était levé, tasse à la main. Elle se dirigeait vers la Suissesse et s'assit juste en face d'elle.

« Hm, je n’ai pas pu m’empêcher de constater le fait que je vous intéresse surement, nos regards ne font que se croiser depuis un moment. »

Maïka l'observa pas le moins du monde intimidé. Ce qui est étrange. Habituellement elle aurait dû piquer un far et bégayer, mais non elle se contenta de répondre :

Plus que de la providence. Puis elle sourit.

« N’avez-vous pas froid habillée comme cela ? »

Effectivement. Je crois que plonger dans une rivière gelée m'aurait fait le même effet. Mais cela ne me dérange pas, je cherche des sensations fortes.

Comme pour appuyer ses paroles elle la détailla du regard. Bien sûr le sens cacher de ses dires avait été volontairement mis en avant. Elle but une gorgée comme si de rien n'était puis repris :
Je serais curieuse d'apprendre à vous connaître vous m'avez l'air ... mmmhh je ne sais pas quel mot utiliser .... quelqu'un de bien ?!
Elle remarqua soudain à qu'elle point elle avait été impolie.

Je m'excuse d'avoir été si directe. Je m'appelle Maïka et vous, pourrais-je avoir l'aubaine de connaître votre nom ?
Elle finit son café sur ces paroles.