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Détournement poétique (PV Elley - Terminé)

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Mer 28 Sep 2011 - 21:47
Ceux qui connaissait Adrianna et son spectacle de strip-tease, penseraient surement ne jamais la croiser au détour d'une rangée de livres. Et pourtant, elle adorait lire. Ces derniers temps, elle s'était prise de passion pour un poète qu'elle n'avait découvert que par hasard, lorsqu'un livre était tombé d'un des rayons. Elle venait ici presque chaque semaine voire plus souvent, dévorant la littérature comme on dévore la vie. Qui aurait dit que la "chasseuse" avait une âme poétique? Personne... Pourtant elle aimait les mots, leur richesse, la façon dont ils pouvaient former une phrase ou une autre selon la manière qu'on avait de les considérer. Elle aimait écrire aussi, mais gardait pour elle ses compositions, jalousement, de peur, peut-être, qu'on y découvre une partie de son âme à fleur de peau, trop intime et qui montrait sa fragilité.

Elle tenait cet amour là de son frère et chaque fois qu'elle découvrait un ouvrage, passait la main sur sa couverture lisse et ses pages inédites, ressentait comme un élan qui emportait son esprit vers une magie particulière. Chaque fois qu'elle lisait, elle plongeait dans les histoires, les images, se plaisant à y vivre des moments qui n'appartenaient qu'à elle. Elle imaginait Andres, qui, de là haut, souriait en la voyant si studieuse, si concentrée dans ses lectures. Tant qu'elle lirait, il ne la quitterait vraiment jamais.

Assise sur le sol, à l'abri des regards, dans un recoin de la bibliothèque peu visité, elle était plongée dans une nouvelle poésie de cet auteur français dont elle aimait les mots :

"La nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers...."


Elle murmurait les paroles écrites de son accent brésilien chantant, sa voix chaude étouffée par l'atmosphère des lieux. Les sons chantaient à ses oreilles comme parfois résonnaient les percussions lorsqu'elle dansait. Un léger bruit, à peine audible, la détourna de son livre et elle chercha du regard celle qui avait bien pu s'aventurer jusque là.
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Sam 8 Oct 2011 - 15:27
Ignorance. C'était sans doute le mot qui qualifiait le mieux Elleynah. Depuis sa naissance, elle vivait dans un océan d'ignorance, de vide. Ce manque de savoir avait le don de la briser, de la tuer à petit feu. Certains prétendent que la culture et le savoir s'acquièrent grâce à la lecture, aux livres. Mais avait-elle déjà ne serait-ce que touché la couverture d'un livre? En avait-elle déjà vu? Oui, elle se souvenait des histoires que sa mère lui lisait le soir. Elle se souvenait de l'odeur des pages colorées, qu'elle tournait au fil de la lecture. Et des images qui défilaient en même temps que les mots. Puis, à la mort de sa mère, lorsqu'elle avait été envoyée chez son oncle, elle avait appris à lire. En cachette d'abord, elle lisait encore et toujours, ce livre que sa mère lui avait lu plus d'un millier de fois. Mais lors d'une des mémorables crises de colère de son oncle, le petit ouvrage avait fini détruit, calciné, dans la grande cheminée du salon. Elleynah avait haï son oncle pour ça, presque autant qu'elle avait haï son père pour lui avoir enlevé sa mère. Depuis, elle n'avait plus touché un livre. Mais parfois, elle allumait la vieille radio de son oncle, et écoutait les présentateurs parler de livres, de bibliothèque. Et elle rêvait d'entrer dans ses grands édifices emplis de livres de tout genres. Elle rêvait d'entendre encore le son des pages tournées, au fil d'une lecture aussi palpitante qu'envoûtante. De voyager dans des histoires aussi drôle que belles. Bien des fois, elle avait cru perdre espoir. Mais ses rêves étaient bien trop beaux pour qu'elle ne les laissent s'envoler sans réagir. Alors, quelques années plus tard, Elleynah n'avait pas oublié. Et elle courrait à travers les ruelles d'Etiopia, à en perdre haleine. Pour rien au monde elle ne se serait arrêtée. Bibliothèque. Elle n'avait pas rêvé, il y avait bien marqué "bibliothèque" sur le plan d'Etiopia. Quand le grand édifice apparut devant elle, les larmes commencèrent à couler sur ses joues. Elle en avait tellement rêvé, elle en avait tellement eu l'espoir, qu'il lui avait semblé que ça ne se réaliserait jamais. Et pourtant, elle y était presque... Presque... Elleynah s'arrêta devant la porte de la bibliothèque, inspira doucement, et pénétra à l'intérieur.

Des couleurs... Tellement de couleurs! Un arc-en-ciel de livres qui s'entassaient sur de hautes étagères, pleines à craquer. Il y en avait des gros, des fins, des petits et des grands. Tellement de livres... Elleynah avait du mal à en croire ses yeux. Jamais elle n'aurait pu imaginer qu'un tel rassemblement de bouquins était possible! Elle s'avança à travers les rayons, silencieuse, pensive. Parfois elle s'arrêtait, prenait un livre entre ses mains, feuilletait les premières pages avant de le ranger, et de poursuivre son chemin, à la recherche d'autres livres, de toujours plus de livres. Elle essayait de déchiffrer tant bien que mal les petits caractères imprimés sur les pages plus ou moins fines. Quand elle ne réussissait pas, elle se disait qu'elle y arriverait pour le prochain! Et encore, elle avançait. Jusqu'au moment où elle vit une jeune femme de dos. Elle murmurait quelque chose, et Elleynah s'approcha pour mieux entendre.

- La nature est un temple où de vivants piliers, laissent parfois sortir de confuses paroles; l'homme y passe à travers des forêts de symboles, qui l'observent avec des regards familiers....

Jamais Elleynah n'avait entendu de si belles mélodies. C'était des mots, à peine murmurés. Des mots prononcés à la suite, dont la jeune fille n'arrivait pas à saisir le sens. Mais c'était comme une mélodie, une musique, douce et envoûtante, avec des sons aussi beaux que ceux produits par le piano, ou les autres instruments. Comme un message subtile, qu'on ne comprenait que rarement, mais qui touchait tout de même son but ultime ; L'âme humaine. Elleynah frémit, recula légèrement, et percuta une des nombreuses et grandes étagères. Un léger bruit se fit entendre, et la jeune femme devant elle releva la tête.

- C'est tellement beau, murmura-t-elle. De quoi s'agit-il? Que sont ces mots?

Totalement fascinée, Elleynah ne voyait plus rien. Plus rien d'autres que la jeune femme devant elle. Ses mots résonnaient inlassablement dans la grande bibliothèque, et elle n'avait qu'un seul espoir ; Qu'ils ne se taisent jamais. Elle voulait les entendre à jamais, que ces sons mélodieux continuent à la bercer, encore, et encore, et encore...
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Elleynah Den Adel
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Elleynah Den Adel
Sam 8 Oct 2011 - 16:42
Adrianna regarda avec surprise la jeune fille qui venait de briser, sans le vouloir ce moment où elle communiait avec elle même à travers les mots d'un autre. Cela ne mit pas vraiment à mal sa sérénité et son recueillement en fait. Le regard fasciné de la demoiselle dans sa direction et sa question montrait qu'elle était, elle aussi, sous le charme du poème qu'elle avait lu à voix haute. Son émerveillement faisait plaisir à voir et sa question, qui démontrait qu'elle ne connaissait pas le poète en question, ne choqua pas le moins du monde la brésilienne qui avait elle-même découvert la littérature française à son arrivée à Etiopia, barrière des langues obligent, et ne faisait connaissance avec Baudelaire que depuis peu.

Elle lui sourit, son regard était doux et amical quand elle l'invita à la rejoindre au sol. Elle n'avait pas envie de bouger de sa place et c'était bien plus confortable pour deviser.

"C'est un poème issu d'un recueil écrit par un poète français du 19eme siècle. Baudelaire... Le recueil s'appelle les "Fleurs du mal". Celui là est un de mes préféré avec un autre qui s'appelle "l'Albatros". Mais ne reste pas là! Viens t'asseoir un moment... Je m'appelle Adrianna et toi?"

Tout en lui parlant son regard appréciateur avait dévisagé puis contemplé la demoiselle dans son entier. Elle était belle. Un regard gris dont on aurait pu, en effet dire, qu'il était le miroir de l'âme mais pas forcément la sienne, celle de ceux qu'elle regardait aussi, comme un reflet de ses pensées sur vous. Sa chevelure ondulée était d'un très beau brun et ne durcissait aucunement son visage qui donnait une impression de grande douceur. Le reste de sa silhouette méritait aussi qu'on s'y attarde mais ce n'est pas sa beauté qui l'avait rendue immédiatement sympathique aux yeux d'Adrianna. C'était plutôt sa candeur, inhabituelle et portée par un enthousiasme rafraîchissant lorsqu'elle l'avait entendu déclamer, dans un murmure, les vers du poète.

Comme la jeune fille semblait intimidée et hésitait à la rejoindre, elle ajouta, un grand sourire chaleureux illuminant son visage :

"Je ne mords pas, tu sais! Tu peux t'asseoir sans crainte... "

Sa voix, même posée, dans une atmosphère où il n'était pas bon de parler trop fort, gardait les accents chaud et mélodieux de son pays natal.

"Tu aimes là poésie, toi aussi? Moi, je trouve que les mots sont comme une musique qui vient chanter aux oreilles et apaisent l'âme quand ils sont bien écrits et bien dits... Pas toi?"

Depuis qu'elle savait lire, les mots avaient toujours eu du pouvoir sur son esprit. Ils étaient le reflet de tellement de pensées, de tellement d'émotions aussi! Si la musique pouvait l'émouvoir tout autant, elle ne jouait ni d'un instrument, ni ne chantait vraiment, bien qu'elle eut une très jolie voix d'alto. C'est pourquoi les mots était sa manière à elle de s'exprimer, d'extérioriser ses bonheurs et ses chagrins. Et dans sa manière d'écrire, Baudelaire avait été une véritable révélation.
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Dim 9 Oct 2011 - 14:08
- C'est un poème issu d'un recueil écrit par un poète français du 19eme siècle. Baudelaire... Le recueil s'appelle les "Fleurs du mal". Celui là est un de mes préféré avec un autre qui s'appelle "l'Albatros". Mais ne reste pas là! Viens t'asseoir un moment... Je m'appelle Adrianna et toi?

Elleynah la regardait intensément, complètement hypnotisée par les paroles de la jeune femme. Elle n'avait pas compris tous les mots qu'elle avait dit. Un poème. Elle ignorait totalement de quoi il s'agissait. Un ensemble de mots qui, mis à la suite, forment une symphonie encore plus étrange que celle produite par un instrument de musique. Oh, un poème, c'était peut être ça. Un instrument de musique, aussi doux et envoûtant que pourrait l'être un piano ou une flûte pour celui qui savait écouter. Elle frissonna et porta une main à sa poche pour vérifier que sa flûte si trouvait toujours. Elle fut soulagée en sentant le petit objet en bois à travers le tissu fin de sa robe. Son attention se reporta sur le livre que la jeune femme tenait entre ses mains. "Les fleurs du mal", lui avait-elle dit. Elle aurait aimé que la jeune femme ne remarque pas sa présence, qu'elle continue à lire, inlassablement. Peut être jusqu'à ce qu'Elleynah comprenne le sens des mots, ou des maux de celui qui en était l'auteur.

- Je ne mords pas, tu sais! Tu peux t'asseoir sans crainte...

Elleynah sursauta et regarda la jeune femme dans les yeux. Elle lui répondit par son plus beau sourire. Et, sans même prononcer un mot, elle alla s'asseoir aux côtés de la jeune femme qui ne la quittait plus des yeux. Elleynah avait quand même prit le soin de se tenir à une certaine distance d'Adrianna. Non pas qu'elle aie peur. Mais elle n'avait pas été habituée au contact avec les autres. La distance et la méfiance étaient deux choses qui lui paraissait tout à fait naturelles.

- Tu aimes là poésie, toi aussi? Moi, je trouve que les mots sont comme une musique qui vient chanter aux oreilles et apaisent l'âme quand ils sont bien écrits et bien dits... Pas toi?

Le sourire d'Elleynah s'agrandit davantage. C'était la première chose à laquelle elle avait songé en entendant la jeune femme lire. Une musique... Qu'est-ce qu'elle aimait ça!

- Je... Je ne connais pas la poésie. Mais, ça sonne comme une mélodie, si douce et si fragile, que même si le sens m'échappe, je perçois les sentiments ancrés à l'intérieur de ce... Poème?

Elle marqua une pause, et croisa ses bras fins sous sa poitrine.

- A vrai dire, c'est la première fois que j'en entends. Ca me fait penser à la musique que je joue. C'est comme une façon d'extérioriser ses sentiments, de dire ce qu'on ose à peine penser...

Un éclair de tristesse traversa ses beaux yeux gris. Le nombre de personnes qui pouvaient comprendre ce qu'elle voulait transmettre par sa musique était quasi inexistant. Ca l'attristait fortement. Beaucoup de gens pouvait se vanter de trouver sa musique belle. Mais elle s'en moquait, de la beauté. Ce n'était pas ce qu'elle regardait, quand elle écrivait des notes à la suite sur un bout de papier déchiré. Ce n'était pas ce qu'elle regardait quand elle frappait les touches du grand piano de la salle de musique de son oncle. Ni quand elle s'asseyait au bord du lac, et qu'elle laissait ses doigts se promener sur le manche de sa guitare. Non, non, NON!
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Elleynah Den Adel
Dim 9 Oct 2011 - 15:13
Adrianna regarda la jeune fille, qui ne lui avait toujours pas dit comment elle s'appelait, avec circonspection. Comment ne pouvait-on pas connaitre la poésie? Ca la dépassait! A moins que la demoiselle en question ait vécue en ermite ou n'ai jamais appris à lire, c'était plutôt surprenant. Elle ne dit rien du fond de sa pensée car les propos avaient l'air sincère, du moins autant que son intérêt pour les vers. Elle réfléchit à la manière de lui expliquer la poésie. Pas facile mais elle allait essayé.

"Oui... Poème. En fait, il y a toutes sortes de poèmes. Ce qui distingue un poème ou une phrase poétique du contexte classique des autres textes, c'est la manière dont les mots s'assemblent, pour obtenir une sonorité particulière qui leur donne un sens profond. C'est en général assez court, même si on a vu des auteurs en écrire de très longs. C'est un genre très ancien et en général ils sont écrits en vers et en pieds. C'est à dire qu'ils riment. Les dernières syllabes qui terminent chaque phrase sont reprisent, pour les plus riches, dans une des phrases suivantes. Quand aux pieds, c'est le nombre de syllabes effectivement prononcées et qui donnent le rythme. On recherche la musicalité et la signification profonde dans le texte, par des métaphores, autrement dit des images, des figures de styles, des comparaisons, et le but est de susciter l'émotion chez le lecteur en retranscrivant la sienne. Exactement comme un musicien va faire passer son émotion dans son instruments ou un chanteur dans sa voix. Il y a des poèmes dramatiques, lyriques, épiques aussi... Bref, c'est très vaste. Il existe même des poèmes en proses qui ne riment pas, voire, ne respectent pas le nombre de pied mais ont un sens poétique profonds dans leur expression. J'aime moins. Je suis plus classique dans ce que j'aime de la poésie. "

Elle fit une pause et écouta ce que disait la jeune fille, faisant référence à sa propre musique.

"Oh! Tu es musicienne! Et bien, tu dois comprendre alors... Les mots ont une musicalité, et en les assemblant comme on assemble des notes, sans être dans l'anarchie bien sur, mais en construisant des phrases qui ont un sens, on arrive à obtenir l'équivalent, par les mots, d'une sorte de.. heu.. d'aria? .. Je crois que c'est ce comme ça qu'on appelle une mélodie expressive..."

Elle reprit son livre et l'ouvrit sur le poème, l'Albatros.

"Je vais te donner un exemple où deux..." De sa voix chantante et douce, elle lu le premier quatrain.

"Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers."


Puis expliqua :

"C'est ce qu'on appelle des alexandrins... douze pieds. Et il y a quatre strophes, qu'on appelle des quatrains car il y a quatre vers par strophes... Et des rimes croisées puisque qu'on retrouve les rimes une fois sur deux : "age" dans "équipage" et "voyage", et "mer" dans "mers" et "amers". Ce sont même des rimes riches car la syllabe de fin est exactement la même. Il y a aussi ce qu'on appelle des allitérations, c'est à dire la répétitions de consonnes d'un mot à l'autre et qui donne cet effet" chantant" et fluide au texte. Comme là : "souvent et s'amuser", "glissant et sur" et après aussi dans les autres quatrains. Je te lis l'ensemble et je t'explique rapidement ce qui fait le génie de Baudelaire..."

Elle reprit sa lecture jusqu'au bout cette fois.

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

À peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher..


Elle reprit son explication :

"Tu vois, il va jusqu'à imager, par la cassure de rythme, la maladresse de l'Albatros, en plus des images employées, dans la 3ème strophe. Il encense l'Albatros en vol et emploi par contre un vocabulaire négatif quand il est au sol. Tous les termes employés font que tu t'identifies à l'oiseau, puisqu'il le personnalise, d'autant que l'équipage reste anonyme. Et à la fin, il fait une comparaison entre l'Albatros et le poète. Lorsqu'il est libre et sans contrainte, le poète est presqu'un dieu, un esprit extraordinaire, alors que, au quotidien, il a du mal à trouver sa place dans la société..."

Elle se tourna vers la jeune fille pour voir comment elle avait compris son explication.

"Bon, il est clair que le mieux n'est pas de décortiquer un poème mais de s'en imprégner. Mais je voulais te montrer, t'expliquer... Vue que tu aimais le début du poème que je lisais, je vais te le lire en entier, tu veux? Il s'appelle "Correspondances"... Et après tu pourras peut-être me dire ton prénom aussi, et me dire de quel instrument tu joues!!"

Elle lui sourit en lui adressant un clin d'œil et reprit sa première lecture :

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

II est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.


Le silence se fit après cette lecture et elle se décala un peu pour faire face à son auditrice. Elle espérait que toutes ses explications n'avaient rien ôté à la magie des poèmes. C'était à la jeune fille, à présent, de se présenter et de parler un peu d'elle...



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Sam 22 Oct 2011 - 11:54
Elleynah était totalement fascinée. Les mots de la jeune femme pénétraient en elle de façon continue, comme pour aller remplir un océan de connaissance, vide depuis trop longtemps. La poésie... Elle aurait presque été tentée de se demander pourquoi elle n'en avait pas entendu parlé plus tôt. C'était stupide, bien sûr. Et en même temps.. Elle se souvenait de la grande bibliothèque que son oncle fermait tous le temps à clé pour ne pas qu'elle y accède. Et elle fut subitement en colère contre cet homme si irrespectueux, vil et mauvais, à qui elle devait pourtant la musique. La musique. Qu'est-ce que ça lui manquait! Depuis son arrivée à Etiopia, elle n'avait pas trouvé le temps de jouer au calme, pendant des heures et des heures, comme elle avait aimé le faire sur Terre. Et ces mots, ces poèmes, lui rappelaient ses musiques, les mots qu'elle mettait dessus, sans même réussir à les écrire. Ces mêmes mots qu'elle fredonnait sans cesse, comme pour ne pas les oublier. Plus d'une fois, elle avait essayé de les coucher à plat sur un morceau de papier froissé qu'elle se procurait dans les cendres de la vieille cheminée de la grande maison de son oncle. Mais elle en était incapable. Elle était incapable de reconnaître les lettres, incapable de déchiffrer les mots. Il fallait qu'elle se rende à l'évidence : Elle n'avait jamais su lire. Elleynah fut parcourue d'un frisson. Elle avait simplement fini par connaître l'unique livre que sa mère lui lisait, par coeur. Rien de plus. Elle n'avait jamais su lire les mots. Ca ne l'avait jamais réellement gênée. Elle s'exprimait à travers les notes, les clés de sol, les do, les ré, les mi. C'était un autre langage, moins connu, moins universel que les mots. Et elle voguait dans un vide quasi-absolu, à la recherche de quelqu'un apte à la comprendre, à déchiffrer ses propres mots. Mais la poésie était magique. Bien plus qu'elle ne l'aurait imaginé de prime abord. Elle aurait tant aimé savoir écrire, savoir retranscrire ses maux par des mots, sous forme de poèmes, aussi beaux que mystérieux, comme l'avait fait l'auteur de ce qu'elle venait d'entendre.

Elleynah frissonna à nouveau en se rendant compte que le regard d'Adrianna était posé sur elle. La jeune fille laissa un instant ses yeux pénétrer dans ceux de son interlocutrice, avant de laisser un léger sourire se dessiner sur son visage d'ange.

- Merci. Merci de tout coeur. Je suppose que c'est à moi de parler, maintenant.

Elle se tut un instant, comme pour réfléchir à ce qu'elle allait dire, sûrement par peur de paraître infiniment ridicule fasse à Adrianna et la poésie. Elle passa une main sur ses cheveux, et chercha sa flûte traversière à travers le tissu de sa robe. C'était devenu un geste automatique, auquel elle ne réfléchissait même plus. Sa flûte était, comme ses autres instruments, un prolongement de son âme. Peut être parce que c'était son seul véritable moyen d'expression.

- Je me nomme Elleynah. Ca peut paraître stupide, mais je tiens beaucoup à mon prénom. C'est la seule chose qui m'appartient encore, avec ma musique. Et la seule chose qui m'a toujours appartenu.

Un éclair de tristesse traversa son regard, et elle baissa la tête.

- Quand mon oncle m'a recueilli, j'ai appris quelques bases au piano, en l'écoutant jouer, principalement. Puis, seule, j'ai appris la guitare, la harpe, la flûte, le violon, je me débrouille avec un accordéon, où un xylophone.

Elle sourit et croisa les bras autour de sa poitrine, sans lâcher Adrianna des yeux.
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Elleynah Den Adel
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Elleynah Den Adel
Sam 22 Oct 2011 - 12:53
Adrianna ne pouvait s'empêcher d'être émue par tout ce qui passait dans le regard d'Elleynah. Il y avait quelque chose de touchant chez cette fille. Et sa fascination était évidente. Elle n'avait pas perdu un seul mot de ce qu'elle avait dit. Comment peut-on avoir vécu toutes ces années sans même connaitre la poésie? Elle doutait même qu'elle sache lire du coup, parce que c'était incontournable la poésie quand on apprends à lire... Du moins, elle se souvenait que ses premiers poèmes, elle les avait lus très tôt. C'était même souvent un objet d'exercice, pour les réciter, appréhender le vocabulaire aussi. C'est bien plus tard qu'elle avait aussi vu comment les expliquer, les décortiquer.

Elle avait noté son nom dans un coin de sa tête pour s'en souvenir. Très joli nom d'ailleurs. Européen surement. Et elle avait raison dans le sens où un prénom c'est aussi une identité. Ca vous définit en partie et il vous suit toute une vie.

"J'aime beaucoup ton prénom.. Et ce n'est pas stupide du tout. On pourrait d'ailleurs en faire un poème à mon sens! Il m'arrive de faire des acrostiches pour les gens que j'apprécie et qui ont des nom ou des prénoms qui m'inspirent. Je pourrai faire ça à l'occasion! Un acrostiche, c'est quand chaque vers commence sur une des lettres du nom, du prénom ou d'un mot défini à l'avance. En lisant de haut en bas les premières lettres ont retrouve ce mot."

Elleynah avait vraiment un regard magnifique.. Et d'une douceur! Comme le reste de sa personne d'ailleurs. Mais le savait-elle au moins? Elle n'en aurait pas juré du tout et même était tentée de penser l'inverse. Elle l'écouta parler de sa passion. La musique! Et toute cette maîtrise des instruments? A part les percussions qu'Adrianna maîtrisait assez bien puisqu'au brésil c'était presqu'un sport national et qu'elle avait le sens du rythme, la brésilienne était par ailleurs toujours fascinée par ceux qui vivaient vraiment leurs instruments. Des mains sur un piano l'attiraient particulièrement d'ailleurs. Elle trouvait ça d'une sensualité qui lui donnait chaque fois des frissons.

"J'aime la musique. je viens d'un pays, le brésil ou danser est une seconde nature et donc on baigne dans la musique, surtout rythmée. Je joue moi même des percussions. Mais j'avoue que j'adore aussi la musique classique et des instruments comme le violon, le piano ou certains instruments à vent. J'aimerai bien t'écouter jouer... Et si tu veux, j'ai peut-être tort, à toi de me le dire mais... Hmm... Si tu as des difficultés avec la lecture, je peux t'aider. Et si ça te gêne, tu n'as qu'à voir ça comme un échange de savoir, j'ai toujours rêvé de savoir jouer d'un instrument moi. Tu peux peut-être m'apprendre..."

Décidément elle n'avait pas l'air de vouloir s'asseoir... Et cette manière de croiser les bras... Un geste de défense. Elle leva un sourcil perplexe. Adrianna n'aimait pas sentir les gens sur leur réserve avec elle. Ca la stressait sauf quand c'était du domaine d'un jeu. Mais là ce n'en était pas un. Elle était plutôt du genre à prendre le taureau par les cornes donc, même si c'était sans brutalité. Elle se leva, avec sa souplesse féline habituelle et s'avança de quelques centimètres. Il faut dire que l'espace entre les rangées de livre était étroit. On y tenait à deux mais à condition d'être calé contre les livres. Aussi, à peine une longueur de souffle les séparait. Elle la dominait pas sa taille et sa stature sportive mais une douceur extrême se dégageait d'elle pour ne pas l'effrayer, de même que son sourire était des plus chaleureux. Son regard n'avait pas quitté le sien. Elle s'y plaisait bien trop.

"Comme a dit Paul Féval dans le Bossu "Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi"! Tu restes toujours sur ta réserve comme ça? Je ne mords pas je te l'ai dit, alors détends toi... On parle de poésie et de musique, rien d'agressif!"

Elle lui sourit encore, l'œil pétillant de malice. Elle leva une main pour lui caresser la joue, dans un geste presque maternel. Oui, cette fille donnait envie qu'on la protège, qu'on prenne soin d'elle, qu'on l'aide à sourire. Il y avait trop de tristesse dans ses yeux si beaux.

"Elleynah Den Adel, vous avez un regard et un visage d'ange. Il est triste de voir un ange se fermer sur lui même. Et j'aimerai te voir épanouie. On peut peut-être trouver un endroit plus serein pour discuter de poésie et que tu me fasses entendre ta musique non? Je suis sure que quand tu joues, tu oublies le monde et tes peines... et ta réserve. Tu as une idée?"
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Jeu 27 Oct 2011 - 17:07
- J'aime beaucoup ton prénom.. Et ce n'est pas stupide du tout. On pourrait d'ailleurs en faire un poème à mon sens! Il m'arrive de faire des acrostiches pour les gens que j'apprécie et qui ont des nom ou des prénoms qui m'inspirent. Je pourrai faire ça à l'occasion! Un acrostiche, c'est quand chaque vers commence sur une des lettres du nom, du prénom ou d'un mot défini à l'avance. En lisant de haut en bas les premières lettres ont retrouve ce mot.

Un acrostiche? Elle pensait avoir compris le concept. Elle aurait bien aimé demander un exemple à Adrianna, mais elle se gifla mentalement. La jeune femme lui avait déjà appris beaucoup de choses en très peu de temps. Elleynah allait avoir besoin de méditer ses paroles, au calme, de manière à bien comprendre tout ce qu'elle lui avait appris. Alors Elleynah ne dit rien, lui offrant simplement un léger sourire intimidée. Oui, cette jeune femme l'impressionnait. Il faut dire qu'elle n'avait jamais réellement côtoyé de femme, mis à part sa mère, jadis. Et sa mère, bien qu'elle fût une femme très belle, n'avait rien à voir avec Adrianna et sa beauté féline. Bien qu'elle n'en montrât rien, Elleynah la trouvait purement fascinante. Elle était toujours fascinée par les femmes qui semblaient fortes, qui semblaient connaître le monde, en avoir vu ses couleurs. Et Elleynah rêvait toujours de leur demander de lui décrire ce qu'elles avaient pu voir de leur vie. Elle en serait presque devenue jalouse! Parfois, l'âme de la jeune fille voulait crier: "Laisse moi arracher tes yeux, ton cerveau, donne moi tes souvenirs, fais moi voir." Il devait être fascinant de savoir. Mais Elleynah ne savait pas. Elle ne savait rien. Mais toutes les rencontres qu'elle pouvait faire lui étaient alors bénéfiques! Chaque femme qui acceptait de s'ouvrir à elle lui apportait une richesse qu'elle n'avait pas, ou qu'elle ne croyait pas avoir.

- J'aime la musique. je viens d'un pays, le brésil ou danser est une seconde nature et donc on baigne dans la musique, surtout rythmée. Je joue moi même des percussions. Mais j'avoue que j'adore aussi la musique classique et des instruments comme le violon, le piano ou certains instruments à vent. J'aimerai bien t'écouter jouer... Et si tu veux, j'ai peut-être tort, à toi de me le dire mais... Hmm... Si tu as des difficultés avec la lecture, je peux t'aider. Et si ça te gêne, tu n'as qu'à voir ça comme un échange de savoir, j'ai toujours rêvé de savoir jouer d'un instrument moi. Tu peux peut-être m'apprendre...

Elle se demandait comment la jeune femme avait su qu'elle ne savait pas lire. L'idée que cela puisse être aussi flagrant était pour elle tout bonnement effrayant. Elle avait l'habitude de garder pour elle, aussi bien ses joies que ses peines. Elle était presque devenue égoïste. Se fermant aux autres, tel une huître. Elle ne voulait rien partager. Et de toutes manières, qu'avait-elle à partager, mis à part sa douleur? Sa musique. Oui, en fin de compte, elle n'était pas si égoïste que ça. Elle partageait avec le monde la plus belle chose qu'elle avait. Parfois, elle se surprenait à croire que c'était l'unique chose pour laquelle elle existait. Et ce n'était pas plus mal. Ca lui évitait de réfléchir trop longtemps à son passé, à ce qu'elle avait vu, vécu, subit. Et puis, si sa vie avait été différente, jamais elle n'aurait rencontré certaines filles qui habitaient désormais à Etiopia. L'ombre d'un sourire apparut sur son visage, à la fois doux et torturé. Oui, après tout, elle n'avait pas à se plaindre. Il y avait sans doute des filles qui avaient vu bien pire qu'elle! Et à présent, sa souffrance était derrière elle. Bien loin, très loin.

- Je... Je crois que ça me plairait de... De faire cet échange avec toi.

Elleynah n'était pas de nature très bavarde. Il faut dire qu'elle n'y avait jamais été habituée. Elle écoutait les autres parler. Elle écoutait son père l'insulter. Elle écoutait son oncle lui faire des critiques sur sa façon de jouer, pour qu'elle s'améliore, encore et toujours. Elle écoutait sa mère qui profitait de l'absence de son père pour lui lire une histoire. Toujours la même. Et elle se taisait. Qu'avait-elle à leur dire? Rien. Absolument rien. Elle n'avait rien à dire à personne. Sa musique parlait pour elle. Mais rare étaient les personnes qui réussissaient à la comprendre réellement. Et ça la dépitait! A chaque fois qu'une personne applaudissait, sans qu'il n'y ai rien de plus que de l'admiration, à chacun de ses échecs pour se faire comprendre, elle se recevait un autre coup de poignard dans le coeur. Encore et toujours. Pourtant, à chacune de ses rencontres, un nouvel espoir naissait, comme une flamme ardente, qui se rallume sur une bougie à chaque fois que quelqu'un trouve la foi de craquer une allumette.

- Elleynah Den Adel, vous avez un regard et un visage d'ange. Il est triste de voir un ange se fermer sur lui même. Et j'aimerai te voir épanouie. On peut peut-être trouver un endroit plus serein pour discuter de poésie et que tu me fasses entendre ta musique non? Je suis sure que quand tu joues, tu oublies le monde et tes peines... et ta réserve. Tu as une idée?

Elleynah baissa la tête. Elle connaissait beaucoup d'endroits calmes, où elle se sentait bien pour jouer. Face à n'importe qui, elle aurait proposé d'aller à la cascade. Là, elle aurait sorti sa flûte, et aurait joué, en échos aux piaillements des oiseaux. Mais Adrianna n'était pas n'importe qui. Et Elleynah le savait. Elle avait plutôt envie de lui montrer son piano. Et d'espérer encore qu'à la fin de son morceau, il y aurait, à la place de cette admiration béate et stupide, de la compréhension.

- Que dirais-tu de venir chez moi? Tous mes instruments sont là-bas. Ce n'est pas très loin d'ici, en plus. Mais c'est au calme.
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Elleynah Den Adel
Jeu 27 Oct 2011 - 20:48
Adrianna était à des lieues de penser ce qui tournait dans la tête d'Elleynah alors qu'elle lui expliquait le fond de sa pensée. C'était peut-être heureux... Elle tenait à ses yeux, à son cerveau et à ses souvenirs. Elle aurait surement pris ses jambes à son cou en la traitant de psychopathe sinon... ou pas! Non, en fait Adrianna ressentait plutôt son envie de connaissance, sa soif d'apprendre et une sorte de tourment intérieur qu'elle avait encore du mal à saisir.

Elleynah semblait tellement timide. Elle lui faisait penser à une petite fille qui n'osait pas encore faire ses premiers pas dans ce monde si vaste et si étrange. Comment pouvait-on être à ce point réservée? Elle avait envie de la voir sourire, que son regard si beau et si doux pétille de joie de vivre. Cette fille ne vivait pas... ou peut-être seulement à travers sa musique? On perçoit tellement de chose des autres en les entendant jouer ou chanter. Elle avait vraiment envie de la voir sous ce jour là.

"Alors c'est vendu! Je t'aide, tu m'aides.. et je suis sure qu'on y prendra plaisir! Si tu supportes, bien sur, une élève qui a du mal à rester en place et confond le sol et le do! "

Elle sourit. Elle la taquinait.

"Je rigole! J'ai l'oreille juste et je connais un peu le solfège. Et quand ça m'intéresse, je sais me concentrer. Mais tu risques de savoir lire avant que je sache jouer!"

Adrianna avait une préférence pour le piano, concernant ce qu'elle voulait apprendre. Peut-être l'habitude des instruments à percussion... Quoi qu'il en soit, elles avaient tout leur temps pour apprendre à Etiopîa, non?

L'invitation d'Elleynah la rassura sur un fait. La jeune fille savait faire des phrases assez longues finalement. Elle esquissa une moue approbatrice et son regard pétilla.

"Très bien! L'idée est excellente jolie Elleynah! Allons-y!"

Elle referma le livre qu'elle tenait et le rangea où elle l'avait trouvé. Puis elle revint vers la jeune fille et lui prit la main, avec douceur.

"Allez! Guide-moi! Et montre moi qui tu es à travers ta musique!"

Elle ignorait où habitait sa nouvelle amie, mais c'était encore mieux si elle découvrait son univers ainsi. On en apprend toujours plus sur les autres quand on connait un peu les lieux où ils vivent.
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Dim 30 Oct 2011 - 21:22
- Très bien! L'idée est excellente jolie Elleynah! Allons-y!

Elleynah sourit légèrement. L'idée d'aller faire un tour chez elle paraissait enchanter Adrianna! Elle se demandait si elle réagirait tout aussi bien devant le manoir... Après, ce n'était pas un endroit fréquenté, ni même fréquentable. La jeune fille frémit. Parfois, elle recevait la visite de filles perdues. Le manoir semblait les terrifier. Mais elle ne comprenait pas pourquoi. Toute sa vie, elle avait vécu dans des endroits sombres, froids, pas forcément accueillants. Pourtant, elle trouvait que le manoir était l'endroit le plus chaleureux qu'il soit. Elle n'avait peut être pas totalement tort, après tout. Et puis, Elleynah n'était pas quelqu'un qui aimait être en contact avec les gens. Peut être parce qu'elle avait été seule durant les premières années de sa vie. On fini par s'y habituer, même si on en souffre intérieurement. Sans doute deviendrait-elle pleinement sociable plus tard. C'était dans sa nature d'aller vers les autres, après tout. Mais pour le moment, elle préférait côtoyer peu de personnes. Elle venait à peine de commencer à vivre, après tout. Elle avait des choses à apprendre, tellement de choses. N'importe qui en aurait été découragé d'avance! N'importe qui aurait fermé les yeux sur ses années perdues, délaissées, gâchées. Pas Elleynah. Faire une croix sur son passé, c'était nier ce qu'elle était aujourd'hui. Et ça, elle ne pouvait s'y résoudre. Alors, elle avait décidé d'avancer, sans pour autant oublier ce qu'elle avait vécu.

- Allez! Guide-moi! Et montre moi qui tu es à travers ta musique!

Elleynah la regarda un instant, impassible, avant de serrer la main que la jeune femme avait glissé dans la sienne. Elle se dirigea ensuite vers la sortie, d'un pas léger, presque impatient. Elle sentait Adrianna qui marchait à ses côtés, et ça la rassurait presque. Sur le trajet, la jeune fille ne prononça pas un seul mot. Elle était perdue dans ses pensées, dans un lieu, une forteresse inaccessible à tous. C'était là qu'elle entreposait tout ce qu'elle ne dirait jamais à personne, tout ce qu'elle gardait en elle depuis sa petite enfance. Son monde, la seule chose en elle qui était inviolable. La seule chose qui était encore pure. Elleynah soupira bruyamment, et se retourna vers Adrianna, qui la regardait avec insistance. Elle lui lança un petit sourire alors que sa main serrait la sienne de plus en plus fort. Elleynah n'avait pas envie de parler. Elle aimait le silence, presque autant que la musique. Ca lui permettait de réfléchir, et de laisser son esprit vagabonder dans une plaine plus calme que lorsqu'elle jouait de ses instruments. C'était deux formes d'échappatoires, différentes l'une de l'autre, mais qu'elle appréciait tout autant.

Arrivées devant le cimetière, Elleynah ralentit le rythme, et sembla observer les tombes une à une, comme si elle cherchait quelque chose. Elle hésita un instant, avant de regarder Adrianna dans les yeux.

- Ce sont... Des voisins charmants.

Elle fit une moue pensive, alors que le manoir apparaissait devant elles. Elleynah ne quittait plus la jeune femme des yeux, guettant sa réaction. Elle espérait qu'elle ne serait pas trop surprise de voir qu'elle avait pour domicile, l'unique manoir hanté d'Etiopia. Elle espérait également que la jeune femme ne serait pas apeurée... Par l'intérieur pour le moins obscur de la demeure. Elleynah s'arrêta, fixa la bâtisse et soupira à nouveau. Elle avait presque envie d'exploser de rire, mais elle se retint.

- Bon, et bien... Bienvenue chez moi.

[Hors R.P : Pardon pour ce rp, vraiment nul... Je croyais que j'allais être capable de faire un truc bien et puis... SHBAM! Je te laisse continuer au manoir. T.T]
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Elleynah Den Adel
Dim 30 Oct 2011 - 22:10
Tss Tss.. Arrête de dire que c'est nul quand ça ne l'est pas! :) .. La suite par ici >>>>>Un univers particulier...
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