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Lonely Misguided Ghost, je dévore les coeurs |PV Elley| - FINI-

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Sam 15 Oct 2011 - 23:44
Lonely Misguided Ghost, je dévore les coeurs |PV Elley| - FINI- Portaila

Lonely Misguided Ghost, je dévore les coeurs |PV Elley| - FINI- Lolaq
A l’intention d’un fantôme mal intentionné
A l’intention d’une jeune fille mal avisée
A l’intention de tous les cœurs que j’ai dérobés
A l’intention de moi, tout simplement
Bonjour, je m’appelle Glitter et toi ?


C’était grand. Voire même un peu trop pour elle. C’était blanc. Un peu trop maculé pour être vrai, pensait-elle. C’était petit, si petit, si infime qu’elle en avait le souffle coupé. Mais ça s’immisçait en elle sans qu’elle sache pourquoi. Ça me brûle, ça me brûle. Tais-toi je ne veux plus voir. Ferme-la, ferme-la donc, s’entêtait-elle. Et le cycle reprenait. Sans doute que ça la prenait en tenaille à la gorge et que plus rien ne pouvait sortir de ses lèvres scellées. Sans doute qu’elle hurlait désespérément. Allons Lola, crie-le ce nom, crie-le encore, pourris-le un peu plus avec tes mots à toi. Souille-le comme à chaque fois, vas-y, vas-y, chante-le donc ce nom stérile qui occupe ton corps et ton âme. Hurle-le, hurle-le. Au moins une fois. Mais tu ne sais plus comment elle s’appelle n’est-ce-pas ? Non. Non tu ne le sais pas. C’est un visage parmi tant d’autres et rien de plus. Lola c’est un peu trop blanc pour toi non ? T’es pas pure Lola, Lola pure, tu l’es pas. Son cœur à elle a glissé sur ta peau sans pouvoir atteindre le tien. Mais tu le sais. Tu le sais que le mot « amour » n’existe pas. Lola t’étais la petite fille du noir, Lola sombre donc. Au moins une fois. Lola, sombre dans ses bras, sombre en buvant ses paroles comme tu le faisais à chaque fois. Lola fais demi-tour, Lola cours, cours encore. Au moins vers elle.

Et ça s’était refermé sans qu’elle ait eu le loisir de s’élancer en sa direction. Dans un bruit sec et sonore, le « clac » du portail fit trembler son être sans explication valable. A genoux, elle s’était laissée tomber sur le sol rugueux et froid de la grande allée. Les pensées mornes, les idées fades, le cœur en rogne, elle frappa d’un grand coup les dalles de pierre avec son poing fermé à son paroxysme. Lola, Lola, ne te blesse pas. Lola, Lola, un mannequin ne doit pas abîmer son corps. Lola, Lola, tu n’as plus de cœur, alors protège ton corps, protège-le. Tu n’as plus que ça Lola. Alors raccroche-toi à cet espoir bien maigre de trouver enfin un sens quelconque en ce monde mis à part celui de t’engloutir une armée de cookies. Lola, Lola, fais-toi douce violence si tu veux. Continue, continue encore, c’est ton problème après tout, ton lot de tous les jours. Lola, Lola…tu cherches quoi ?

Lola solitaire regardait le ciel avec hargne. Lola haineuse regardait le ciel avec solitude. Mais Glitter pensait. Glitter pensait à son trop plein de gloire qui l’avait engloutie et dessinait des étoiles dans les pupilles des fillettes admiratives. Glitter était une bête de scène qui avait dévoré Lola.
Glitter n’aurait jamais dû exister.

Lola était complexée. Et elle le savait. Lola était complexée. Mais personne ne le voyait. Lola était complexée. Et elle s’en voulait. Lola était complexée. Mais Glitter la détestait. Alors Lola s’éclipsait, dans le vain espoir de s’effacer.

Dans sa contemplation non voulue, demoiselle aux cheveux noirs pensait, demoiselle aux cheveux noirs aurait même pleuré, mais demoiselle aux cheveux noirs ne pouvait pas. Tout simplement parce qu’aussi triste fut-elle, les larmes semblaient avoir filé à l’anglaise. Alors Lola se leva. Sans doute que cela faisait une poignée de minutes qu’elle était effondrée au sol sans montrer signe de vie. Et Lola courut, avec la force interdite du désespoir qu’on ne lui connaissait guère. Les regrets en moins, l’ivresse à elle. Elle parcourut les deux-trois mètres insignifiants qui la séparaient du portail aux grilles métalliques et accrocha ses mains graciles aux barreaux rugueux. La détresse se lisant fermement dans ses yeux, n’importe qui aurait pu croire qu’elle se foutait de la charité. « Mais tu ne sais jamais ce que tu veux ! », « Réveille-toi ! Que crois-tu faire exactement ?! ». Les échos en plus, dans sa tête, ça tournait. Devant ses yeux aussi.

Mais Lola ne réagissait déjà plus. Pas plus qu’autrefois. Lola disparaissait. Une fois de plus. Glitter s’était blindée et Lola mourait. Tous les jours. Lola mourait. Alors le regard de la jeunette se perdit dans le vague tandis qu’elle se demandait « Mais qu’est-ce-que je fais ? ». Ça ne lui ressemblait pas. Non, non, je ne suis pas comme ça moi. Non, non, je ne pleure pas moi. Non, non, alors…pourquoi ? Ç’aurait pu être une histoire tragique et dénuée de sens. Lola tu ferais Juliette et moi Roméo, tu t’en irais loin de ton beau château en feignant perdre la vie et moi je t’aurais suivi dans l’illusion ainsi créée. Mais Lola, Roméo, n’existe pas tu sais. C’était une histoire banale, vraiment banale. Une histoire qui n’avait pas lieu d’être et n’avait pas même de grand intérêt à être rédigée. Il n’y avait déjà plus rien derrière ce portail tu sais ? Tout du moins, plus rien qui ne t’était familier. Lâchant prise, elle laissa tomber ses bras le long de son corps, inertes comme si le souffle de vie qu’ils renfermaient s’en était allé. Et Lola restait plantée là, laissant Glitter lui servir du « moi », « moi », « moi et rien que moi » sur un plateau d’argent. Glitter était égocentrique. Glitter n’aimait pas mais Glitter réfléchissait. Trop. Beaucoup trop pour Lola.

Affublée d’un patronyme dont elle n’aimait pas le sens, Lola restait coite sans mot dire, errant dans une sorte de néant monté de toute pièce dans son esprit par son double indifférent. Lola rêvait amour mais Glitter désirait gloire et beauté (ne cherchez pas la référence). Alors Lola céda son dernier pion avant de laisser la reine de son adversaire interne emporter le roi de son armée. Et Lola perdit. A peu près tout.

Sans arrière-pensée et à charge de revanche
Moi, Glitter, je tuerai Lola

Ça déferlait impitoyablement, tout comme les notes d’une partition. Effectuant un demi-tour impromptu, elle tourna le dos à la structure qui faisait office d’entrée d’elle-ne-savait-quoi et s’en alla ainsi sans en attendre plus. Il fallait qu’elle bouge, qu’elle prenne de la place pour s’imposer encore. Et Glitter reprenait le dessus. Faisant quelques pas en direction d’un village qui se dessinait plus loin, la demoiselle s’avança le long de la grande allée sans pour autant prêter attention à ce qui l’entourait. Ça n’avait pas d’importance, cela n’en avait aucune. Glitter seule importait. Pour qu’enfin elle se noie. Dans la neige qui enfouissait son cœur. « Lola…disparais ! »
Et Lola s’exécutait.
Se recroquevillant dans le noir.
Dame Glitter aimait à se laisser aller.

Une démarche assurée, une attitude nonchalante, les yeux perdus dans un brouillard invisible, c’était un mannequin. Rien que ça. Un mannequin, voilà ce qu’elle était. L’air blasé et désinvolte, les cils méticuleusement recourbés, les cheveux lâchés, la silhouette élancée. C’était un mannequin et rien d’autre. Une jolie poupée de porcelaine comme on en demandait à Noël et ça s’arrêtait là. Le regard posé, laissant son corps effectuer un déhanché auquel elle se retrouvait habituée depuis bientôt des années, Glitter s’éloignait de la grande porte grillagée.
Et l’histoire reprenait de son sens.

Lonely Misguided Ghost, je dévore les coeurs |PV Elley| - FINI- Lola2w
A la chère demoiselle de mes rêves pailletés
A mon nom trop tôt oublié
Aux palpitations de mon coeur
A toi, tout simplement
Bonjour, je m’appelle Lola et toi ?

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Lola MacAndrew
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Lola MacAndrew
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Lola MacAndrew
Jeu 27 Oct 2011 - 18:47
Dehors, le silence régnait. Depuis bien longtemps déjà, le soleil s'en était allé, abandonnant le ciel à la douceur lunaire. Il n'y avait pas un bruit. La nature, comme les humaines, semblaient dormir d'un sommeil de plomb. Même le vent s'était tut, afin, sans doute, de laisser le silence le bercer à son tour. A cet instant précis, nous aurions pu croire que le monde c'était mis sur pause. Après tout, lui aussi avait le droit de prendre un repos bien mérité. Personne n'était sans savoir que l'humanité lui menait la vie dure. Alors pour une fois qu'il pouvait admirer le calme dans toute sa splendeur...

Clap. Clap. Clap. Elleynah courait. Clap. Clap. Clap. Ses pieds nus et glacés claquaient sur le sol trop sec. Elle se retournait parfois... Mais pourquoi? Que fuyait-elle, au juste? Le silence, peut être? Ou les ténèbres de la nuit. Le destin la rattrapait.. Elle sentait son souffle putride dans son cou! Alors elle courait. Toujours plus vite, toujours plus loin, en espérant échapper à ses grandes mains calleuses, qui ne demandaient qu'à pouvoir l'enfermer à nouveau dans l'obscurité, le froid et l'oublie. La jeune fille était à bout de souffle. Elle devait pourtant tenir! Courir encore, jusqu'à la mort peut être. Tout ça pour échapper à la cruauté de son destin. Elle le voyait qui se rapprochait, immonde, un sourire jubilatoire sur ses lèvres décharnées. Parfois, les traits de son visage s'étirait pour devenir ceux de son père, ou de son oncle. Le premier lui lançait des paroles aussi blessantes que les coups qu'il avait pris l'habitude de lui administrer. L'autre semblait vouloir pénétrer son âme, la violer encore, pour s'approprier tout ses secrets. Alors elle courait, encore et encore, toujours plus vite, espérant lui échapper. Et puis, il y avait une silhouette, là-bas, tout prés... Elle semblait l'appeler, lui parler. Elle ne saisissait que quelques mots... Glitter, disait la silhouette... Lola, disait-elle encore. Et Elleynah voulait la rejoindre, courir vers elle... Mais elle était à bout de forces. Elle se laissa tomber sur le sol inconfortable, la respiration sifflante. Elle voulait hurler, mais seul un gargouillis lugubre sortit de sa bouche entrouverte. Et dans le calme de la nuit, alors que la silhouette s'éloignait, deux mains glaciales se refermèrent sur elle.

Elleynah se réveilla en sursaut, et se redressa subitement. Elle mit quelques secondes avant de se rappeler où elle se trouvait. Et puis, à la lueur de la bougie qui se trouvait sur son piano, elle reconnut sa chambre. Elle passa ses mains sur son visage, et se leva. Elle savait pertinemment qu'elle ne réussirait pas à se rendormir. Alors elle décida d'aller faire un tour dehors. Ce n'était peut être pas une très bonne idée, au vu du cauchemar qu'elle venait de faire. Mais elle avait besoin de prendre l'air. La jeune fille enfila une de ses robes, et, sans prendre la peine de mettre des chaussures, elle sortit de la grande maison où elle avait élu domicile. Elleynah se mit à marcher, vite, très vite. Elle savait parfaitement l'endroit vers lequel elle devait aller : Le portail. Elle ne savait pas exactement ce qu'elle allait y trouver. Peut être une fille, blessée. Peut être personne. Mais au moins, elle en aurait le coeur net.

Les deux noms se bousculaient dans son esprit. Glitter. Lola. Qui étaient elles? Et pourquoi n'avait-elle vu qu'une silhouette pour deux noms? Elleynah accéléra le pas. Lorsqu'elle arriva, tout était calme. Il n'y avait pas un bruit, le portail semblait parfaitement inactif. Elle resta immobile un moment, peut être attendant qu'il se passe quelque chose. Finalement, elle tourna les talons, et s'apprêta à partir. A ce moment là, un bruit métallique retentit. Elleynah se retourna surprise. La lumière qui émanait du portail l'obligea à fermer les yeux. Lorsqu'elle les rouvrit, elle vit une silhouette debout, de laquelle émanait une assurance qui la troubla. Elle s'avança alors vers elle, d'un pas léger.

- Bonsoir, je me nomme Elleynah. Bienvenue sur Etiopia! Tu es... Glitter? Lola?

En posant sa dernière question, elle s'était sentie stupide. Pourquoi avait-elle dit ça? Cette fille était comme toutes les nouvelles arrivantes. Glitter, Lola.. Pourquoi? C'était stupide. Totalement déplacé. Elle s'apprêtait à s'excuser, lorsqu'elle vit enfin son visage, à la lueur d'un lampadaire, ses yeux s'agrandirent. Elle avait un visage fin, qui respirait l'innocence. Ses traits étaient tirés, comme si elle était déjà épuisée par la rudesse de la vie. Elle ressemblait à une poupée. Jolie, très jolie même. Mais qui paraissait indifférente à tout, détachée des évènements. Et Elleynah se perdit dans son regard. Ses yeux... Absolument magnifiques, qui trahissait une sensibilité et une souffrance qui toucha profondément la jeune fille. Elle tendit une main vers son visage qui semblait fait de porcelaine, avec une extrême lenteur, comme au ralentit.

- Tu es Lola, souffla-t-elle en se perdant au fin fond de son âme.
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Elleynah Den Adel
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Elleynah Den Adel
Dim 30 Oct 2011 - 12:15
Lonely Misguided Ghost, je dévore les coeurs |PV Elley| - FINI- Fallingbutterflies
Si nous avons une horloge dans le cœur, alors la mienne s’est arrêtée il y a bien longtemps. Sans doute même à mes douze ans.

Lonely Misguided Ghost, je dévore les coeurs |PV Elley| - FINI- 572245copie

Envoyez mes condoléances à Dieu et mes excuses au diable.
Envoyez mes meilleurs sentiments aux démons de ce monde et ma pitié aux anges du ciel.
Mon orgueil à ma mère et mon cyanure à mon père.
Ma fierté dans les catacombes et mon honneur six pieds sous terre.
Mes peurs et mes hésitations au bûcher.
Que l’on envoie mes pensées s’enflammer dans un immense brasier.
Qu’on les brûle enfin.
Jusqu’à ma propre fin.
Qu’on les brûle.
Qu’on les brûle.


A quoi bon quémander un « pardon » universel ? « A quoi bon », disait-elle.

Son existence n’était qu’une immense mascarade. Comme un bal à Venise. Mesdames et messieurs, enfilez vos tenues de gala et n’omettez point de placer le masque sur le bout de votre nez. Qu’on soigne votre paraître et que l’on parte. Jusqu’à la fin. Des sourires postiches, des promesses mensongères, des chants faussement dévots, des danses marquées par l’hypocrisie omniprésente régnant en ces lieux. Tout n’était qu’une gigantesque pièce de théâtre que l’on répétait encore et encore. Un script, un scénario, un machin chose que l’on apprenait méthodiquement et que l’on ressortait tel quel devant son public quotidien. La vie de Glitter ne dérogeait pas à la règle. Effacez le mensonge et ajoutez un zeste de franchise au tout et vous obteniez le parfait mélange qui constituait la fille MacAndrew. Tout du moins une part d’elle-même. Dites au revoir à votre gloire, votre vie, tout. Dites au revoir à ces fanatiques du dimanche qui criaient votre nom. Dites au revoir à votre être tout simplement. Glitter aurait pu disparaître. Si adulation envers elle il n’y avait plus, sa raison d’être n’était plus également. Et pourtant…

Ses cheveux noirs se soulevant doucement au gré de la légère brise du soir, elle pressa le pas, affirmant d’autant plus le bruit de ses talons qui claquaient violemment contre les dalles de la grande allée. Pas un bruit. Pas un seul. Juste elle au milieu d’un néant encore inconnu à ses yeux brillants. Mais plus pour longtemps pensait-elle. Après tout…qui ? Qui pouvait résister à Glitter ? Dites-moi qui exactement. Glitter, elle régnait sur l’Amérique, l’Europe et l’Asie. Glitter, on la voyait partout. A Tokyo, à Berlin, même sur les écrans des patelins paumés au fond de leur cambrousse. Car Glitter se résumait en un mot après tout : « Célébrité ». Mais en y réfléchissant, aux yeux du monde, parmi toutes ces paillettes, ces fanfreluches, ces images capturées sur le papier glacé, Lola n’existait pas. A priori, personne n’avait eu vent de l’existence de cette « Lola » qui n’était ni plus ni moins que l’essence même de Glitter. En y regardant de plus près, jamais, ô grand jamais, la star d’aujourd’hui et de demain ne donnait son prénom. Ou plus exactement… On ne le lui demandait jamais. Glitter c’était une grande du métier, Glitter on la connaissait au moins de nom. Glitter était une véritable bête de scène qui ne lâchait rien, au grand damn des autres concurrentes. Glitter elle mordait, en douce. En douce seulement. Glitter elle sortait les crocs, ouvrait bien grand ses serres et croquait dans tout ce qui se dressait sur sa route. Glitter était un prédateur que l’on approchait tant bien que mal mais Glitter ne se gênait aucunement pour écraser les rebus après. Elle les acculait. De par son acharnement au travail et sa prestance au moment des bals ou autres soirées mondaines. Et c’est sans doute pour cela que Glitter se résumait en ce mot-ci : « Présence ». Glitter était partout, où qu’on tourne la tête, posters, affiches, catalogues… Glitter s’affichait et Lola était triste. De toute cette attention qu’on ne lui portait guère. Et Glitter n’était pas fière. Elle n’était pas fière pour autant. Car peut-être qu’au fond, Glitter détestait l’humanité entière.

Et en fin de compte, Glitter, on ne la cernait jamais.
Et en fin de compte, Lola demeurait « Absence ».

Bercée dans cette torpeur d’un soir, la jeunette aux allures fraiches avançait droit devant elle, sans hésitation, accentuant les mouvements de son corps jusqu’à ce que…

- Bonsoir, je me nomme Elleynah. Bienvenue sur Etiopia! Tu es... Glitter? Lola?

Les sens en alerte, Glitter releva la tête au son de cette voix nouvelle venue d’on ne sait où. Peut-être n’avait-elle pas bien entendu. Une jeune fille qui débarque ainsi à l’improviste en vous servant du « Salut ! Moi c’est blabla, je ne t’ai jamais vu mais je connais ton prénom ! » c’était tout bonnement dérisoire. Impossible. Tout simplement impossible. S’arrêtant puis haussant un sourcil, elle dévisagea celle qui lui faisait face avec un brin de curiosité qui s’estompa bien vite lorsqu’elle repensa à ce « Lola » qui s’était glissé quelque part dans la phrase. Mais, d’où connaissait-elle son… ?

-Hm ? Bonsoir ? Etio… ?

Et ça lui tomba dessus. Sans même qu’elle ait le loisir de dire « stop ».

« Lola », répétaient les voix dans sa tête.
« Lola », disait l’inconnue.
« Lola », disait Glitter.
« Lola », renchérissait la voix douce de la photographe.
« Lola », mais au final il restait seulement ce nom sans personne autour. Un refrain creux que l’on s’amusait à chanter sans réelle conviction.

La main de la jeune femme dont elle discernait à présent très nettement les traits s’approcha alors de son visage avec une infinie lenteur sans qu’elle comprenne pourquoi. C’était flou.
Puis plus rien. Seulement une sensation de brûlure à l’endroit où cette main s’était posée. Les yeux grands ouverts, elle réfléchissait à tout va. Ressassant mille et un flashs qui revenaient sans cesse et apposaient un voile transparent devant ses yeux bleus. Sans doute avait-elle peur. Peur de ce nom qu’on laissait sombrer aux oubliettes, peur de cette peau suave qui lui brûlait littéralement la joue. Ou peut-être tout simplement que tout n’était qu’artifice, peut-être tout simplement que tout n’était que dans sa tête à elle. Lola avait peur. Bien trop peur. Tellement peur que son esprit ne pouvait en supporter d’avantage. Ça la brûlait. Sur sa joue, ça la brûlait. Comme son cœur quelques instants plus tôt avant qu’elle ne passe à travers un mirage aux allures d’un portail. Idiote. Lola, idiote.

-Tu es Lola…

-Mais…que ?, susurra-t-elle.

Visiblement troublée, les sourcils froncés en signe d’incompréhension, la demoiselle demeurait en proie à une gêne assez impromptue. Quelques secondes coulèrent entre ses doigts pâles sans qu’elle ne réagisse. « Lola », depuis quand… Glitter elle-même semblait avoir perdu ses moyens, son assurance visiblement détruite à coups de barre en fer dans le cœur. Ou alors était-ce cette infinie tendresse qui émanait de son interlocutrice qui avait réduit à néant des années de travail sur elle-même ? Puis, plus rien. Le noir. Juste le noir. Ç’aurait pu se passer autrement, le nœud de l’intrigue aurait pu se dénouer à la façon de Molière mais Glitter n’en avait que faire. Car inconsciemment, Glitter protégeait Lola et l’essence même de Lola n’était que partie de Glitter. Peut-être même pourrait-on résumer la chose en affirmant que, finalement, Lola avait souhaité Glitter. On n’en savait trop rien, ou tout du moins, pas plus que Lola elle-même. Compliquée ? Aucunement, non. Complexe, certainement. Demoiselle Elleynah, puisque tel est ton nom, pourquoi… Dis-moi, pourquoi tu me regardes ? C’était une sérénade inaudible. Un dialogue sourd entre leurs yeux, une sorte de drogue dont on use en l’état, tel quel. On en abuse encore et encore sans pouvoir s’en détacher. L’inconnue observait Lola et Glitter dévisageait cette jeune femme sortie du rideau noir.
« C’était flou », disaient-elles à l’unisson.

Et la chanson reprenait de plus belle. Prenant un autre tour, Glitter reprit son dû. Les traits de son visage se décontractant un à un, elle arbora cette même mine stoïque et totalement désintéressée qu’on lui connaissait si bien. Car Glitter s’en fichait. De tout. Au moins d’à peu près tout. Sauf peut-être de la tonne de friandises qu’elle avait laissée derrière le portail.

-Votre main. Retirez-la je vous prie.

Pas de « tu » qui tienne. Ton sec, calme et néanmoins fort poli, elle finit par s’adresser à l’inconnue qui avait osé l’aborder. D’un geste vif, Glitter attrapa le poignet de son interlocutrice et écarta lentement la paume chaude de sa joue. Aucune animalité ni brutalité dans ses actes, elle se réservait seulement le droit de répondre à cette attitude bien trop familière à son goût en arborant une attitude doucereuse. Elle ne tolérait seulement pas… Allons bon, qu’était-ce cette fois-ci ? De quel droit ? De quel droit l’appelait-on Lola ? De quel droit exactement ? Et qui était-elle celle-là ? Cette brunette qui lui faisait face sans la quitter des yeux. Lola était mal à l’aise et Glitter fort irritée, à la limite de l’outrage. Hm ? Dis… Dis-moi donc. Tu me cherches ? Tu me cherches au fond de mon enveloppe charnelle ? Prétendre à une telle chose, quelle naïveté. Pauvre fille, je pourrais te faire avaler des mensonges aussi gros que la Tour Eiffel que tu ne t’en apercevrais même pas.
Je ne te sous-estime pas et me permets encore moins de te dévaloriser mais tu sais…
Accessoirement, moi je suis Glitter.

Oh, bien évidemment, Glitter ne mentait jamais. Bien trop pathétique à son goût. Mais là, Glitter était irritée et c’était tout. Soupirant, elle lâcha calmement la main de son interlocutrice comme s’il s’agissait de porcelaine de Chine. Car elle restait tout de même calme de nature. Et puis, cette jeune femme n’avait pas l’air d’être bien vieille non plus, inutile de l’acculer avec une réplique acerbe. D’autant plus que…

-Je ne vous demanderai pas par quel miracle vous avez eu vent de mon prénom, cela ne m’intéresse aucunement. En revanche, j’apprécierai que vous restiez sur « Glitter », je n’ai pas l’habitude d’être appelée autrement. Toutefois, ravie de faire votre connaissance.

Discours tenu dans un esprit très conventionnel et professionnel, elle parla posément sans une once de méchanceté ni même de sentiment amical, cela va s’en dire. Neutre. Tout simplement neutre. Puis, haussant à nouveau un sourcil et regardant furtivement autour d’elle, elle finit par laisser ses yeux se perdre dans le vide tout en poursuivant la conversation. Comme perdue quelque part entre les nuages, le visage indifférent, elle parla, sans grande éloquence. Ça sonnait creux. Encore.

-Etiopia vous avez dit ?

« C’était flou », répétait-elle.
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Lola MacAndrew
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Lola MacAndrew
Sam 3 Déc 2011 - 20:41
- Mais…que ?

Elleynah sentait la gêne qui émanait de la jeune femme. Lola. Lola. Pourquoi semblait elle perdue tout à coup? Lola. Lola. Et toute son assurance, qui semblait ainsi balayée... Aussi facilement! Pourquoi? Cette question s'ajouterai sans doute aux innombrables autres qui restaient sans réponse. Pour le moment. Depuis son arrivée sur Etiopia, elle s'était mise en tête de toutes les élucider! Toutes les choses qu'elle n'avait pas pu vivre avant, elle se devait de les rattraper, une par une. Maintenant qu'elle était libre, elle ne voulait plus se sentir à l'écart du monde. Elle voulait connaître, elle voulait voir, elle voulait savoir, elle voulait comprendre... Elle voulait faire toutes ces choses qui lui permettraient un jour d'exister, d'être quelqu'un à part entière. Un jour, elle serait Elleynah. La seule, l'unique, la vrai. Celle qui sait. Elle rêvait de ce jour où elle entendrait quelqu'un lui dire ça. "Tu as le savoir". Mais pour l'instant, elle n'était même pas sûre de connaître le sens du mot savoir. C'était même risible! Elle réussissait à avoir des doutes sur les mots qui aurait dû lui paraître évident! Mais elle ne savait pas.

Assise dans le noir, poursuivit par les maudits de l'obscurité, Elleynah avait peur. Si elle avait su, elle aurait compris que le "Ploc, ploc" régulier n'était pas un monstre qui progressait lentement vers elle, mais seulement quelques gouttes d'eau, qui tombaient régulièrement sur le sol déjà humide! Elle aurait comprit que les couinements étaient ceux de rats, qui avaient élu domicile dans son propre chez elle : La cave. C'était eux qui, tout les soirs, mangeaient le bout de pain rassit que son père lui apportait. Et plus tard dans la soirée, lorsque son geôlier sortait se saouler dans un bar avec ses amis, sa mère venait lui ouvrir, grâce au double des clés qu'elle cachait, et elle lui apportait de quoi manger. Souvent un reste du repas du soir, qu'elle avait préparer pour son mari. Et elle trouvait Elleynah recroquevillée dans un coin, couverte du sang que son père avait fait couler en la frappant, ses petits ongles sales plantés dans sa peau pâle. De façon inexplicable, Lola lui rappelait cette souffrance passé, qu'elle aurait aimé oublier. Elle avait l'impression que la jeune fille avait ressenti la même chose, bien que de façon différente. Et les yeux plongés dans son regard peu commun, elle lisait en elle.

- Votre main. Retirez-la je vous prie.

Un léger sourire apparut sur le visage de la jeune fille, alors que la main de Lola attrapait son poignet avec force. Elle éloigna sa main de sa joue, et Elleynah la regarda intensément, avec cette impression de se brûler, mais d'aimer ça. Elle n'aimait pourtant pas la douleur. Mais celle là paraissait agréable. Une douleur qui faisait du bien. C'était étrange, idiot, incongru. Pourtant, Elleynah ne semblait guère s'en préoccuper. Elle sentait que Lola était différente. Bien qu'il soit stupide de penser ça. Toutes les jeunes filles d'Etiopia étaient différentes. Différentes de quoi d'abord? Différentes de sa mère, qui, en face de son père, était mauvaise et cruelle et qui devenait bonne dans son dos? Elle ne savait pas ce qu'était la différence. Elle s'était toujours sentie à part, délaissée, seule. Voyait-elle Lola différemment parce qu'au fond, elle semblait aussi seule qu'elle? Sans doute. La solitude était comme une arme glaciale et impitoyable qui peu à peu, vous enlevez toutes parts d'humanités en vous. Vous deveniez alors un animal, assoiffé de sang, sans pitié, totalement hermétique au monde. Et petit à petit, une carapace de plomb se créait autour de vous, vous ensevelissant sous un flot qui semblait protecteur, mais qui, au final, ne faisait que vous détruire pour de bon.

-Je ne vous demanderai pas par quel miracle vous avez eu vent de mon prénom, cela ne m’intéresse aucunement. En revanche, j’apprécierai que vous restiez sur « Glitter », je n’ai pas l’habitude d’être appelée autrement. Toutefois, ravie de faire votre connaissance.

Le sourire d'Elleynah avait disparu. Elle paraissait surprise. Pourquoi Lola niait-elle qui elle était? Peu à peu, la fascination laissa place à l'étonnement. Elle s'amusait de la façon qu'avait la jeune fille de s'exprimer. De plus... Il lui semblait avoir déjà vu la jeune fille quelque part. Lola. Lola. Où étais-tu depuis tout ce temps? Lola. Lola. On se connait, n'est-ce pas? Elleynah s'était perdue dans la profondeur du regard de la jeune arrivante. Elle la trouvait... Etrange? Non. Spéciale? Peut être. Intrigante? Ca ne faisait aucuns doutes! Depuis qu'elle s'était mise à parler, Elleynah était restée muette, comme si elle s'était plongée dans une intense réflexion. Lorsqu'elle lisait les partitions avec son oncle, au début, tout début de son apprentissage, il lui avait appris une règle primordiale. Observation. Action. Réaction. Elle se disait que si elle avait su ça avant, elle aurait pu se dispenser de bien des cicatrices, de bien des peines. Si elle avait su ça avant, elle aurait presque pu s'en sortir indemne. Mais en y réfléchissant, elle ne voulait pas revenir dans le passé. Elle en avait bien trop peur. Une peur grandissante, bien plus forte que celle qu'elle avait de l'avenir. Parce que pour elle, et ce depuis toujours, Elleynah n'avait pas d'avenir. Elle n'arrivait pas encore à intégrer le fait qu'elle soit en vie. Elle, en vie! Elle entendait les amis de son oncle rire aux éclats, puis elle les revoyait distinctement, un à un. Elle entendait son prénom, que leurs lèvres impures murmuraient, pour l'attirer dans leur piège fourbe! Et puis ils déchiraient encore ses habits. Ils commençaient à la salir, à faire de leur propre impureté la sienne. Ses cris, auxquels ils étaient insensibles. Ses pleurs auxquels ils répondaient par des rires! Et la morsure de l'eau glacée sur son corps meurtri. Son arrivée sur Etiopia, et... Lola.

- Etiopia vous avez dit ?

Ses yeux, enclins d'une tristesse qui paraissait infini, brillaient de mille feux. Etiopia. L'endroit où toutes celles qui respirent en étant mortes renaissent. Etiopia. Le protecteur de toutes les faibles. Le père des filles qui n'en ont pas eu. Etiopia. Lentement, Elleynah leva les yeux vers le ciel, pour admirer les couleurs de la voûte céleste, que le soleil recommençait à caresser de ses rayons chauds. Une étoile filante, sans doute l'ultime de la nuit, traversa l'étendu infini. "Quand tu vois une étoile filante, ferme les yeux, et fais un voeu." Elle ne se souvenait plus qui lui avait dit ça. Et elle s'en moquait. Elleynah ferma les yeux, doucement, très doucement. "Lola, reviens." Deux mots. Seulement deux mots, qui pouvaient paraître insignifiants. Mais Elleynah savait que la jeune fille avait besoin d'aide. Elle ne l'avouerait pourtant sûrement jamais. Parfois, les choses n'avaient pas besoin d'être dites pour que la personne en face de vous ne comprenne. Il suffisait d'un geste, d'une seconde d'inattention, d'un regard divaguant, d'un sourire en coin, ou même d'une main qui se ferme. Un geste, et toute votre stratégie pour paraître insensible au reste volait en éclat. Et pourtant, aucune des filles d'Etiopia n'en avait conscience. Aucune.

- Oui. Etiopia. C'est un village à l'écart du monde. Composé de filles. Uniquement. Chacune ici a un passé difficile, douloureux parfois.

Elle n'avait pas grand chose d'autre à ajouter. Le petit village ne semblait que plus merveilleux si l'on avait la joie de le découvrir par ses propres yeux, petit à petit. Néanmoins, elle pencha la tête sur le côté, comme pour voir Lola sous un autre angle. La jeune fille avait beau lui avoir demandé de l'appeler Glitter, Elleynah l'avait imprimée dans son esprit comme étant Lola. Une question trottait dans sa tête, et elle se mordit la lèvre. Elle n'était pas sûre que la jeune arrivante la prendrait bien. Tant pis après tout. Elle voulait comprendre. Lola. Glitter. Elles semblaient former une seule et même personne. Comment était-ce possible? Derrière toutes ses paillettes, tout ce maquillage, il y avait quelqu'un... Elle avait une impression dérangeante... Et elle comprit.

- Lola, pourquoi est-ce que tu te caches derrière Glitter?
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Elleynah Den Adel
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Elleynah Den Adel
Sam 21 Jan 2012 - 23:47
Lonely Misguided Ghost, je dévore les coeurs |PV Elley| - FINI- Rpportail3

C’est la mécanique du cœur. Le tic-tac qui déraille. Les aiguilles qui s’enraillent. Et ça repart. Tic-tac fait l’horloge. Résonne enfin le bruit métallique que tous disent utopique. Tic-tac c’est la mécanique idyllique. Le bruit des cœurs qui s’égarent. Le monde fabuleux autour duquel les doigts s’entrelacent, les gens s’enlacent. C’est la mélodie du bonheur. Celle que l’on souhaiterait connaître par cœur. C’est la mécanique du monde. Celle qui se reflète sur la surface douce et lisse de l’onde. Tic-tac fait-on à l’unisson. Mais Tic-tac l’horloge se détraque. C’est la maladie du cœur. La rancœur inavouée du bonheur. Et si je te dis que je t’aime. Et si je te dis que la haine, tapie au fond de mon cœur, n’est plus qu’une longue plainte. Qui à la fin des temps m’achève.
Et si je lui dis que je l’aime… Sûr que ça lui fera de la peine.
C’est la mécanique des mœurs. Tic-tac, c’est la panne de cœur.
Adieu. Adieu le monde de couleurs.

On dit que regarder en direction des étoiles de l’immensité céleste nous fait bien souvent oublier les ennuis dans lesquels on patauge. Oui, toutes ces nuisances qui se cramponnent bien farouchement à nos pieds afin d’entraver la bonne marche des choses, eh bien, toutes ces nuisances dit-on, il paraît qu’on les oublie si on regarde simplement les loupiottes du ciel. Mais moi, moi, j’ai beau lever les yeux, je ne vois rien. Rien. Il n’y a rien. Plus rien. Rien qui n’en vaille la peine. Juste des points lumineux à la taille dérisoire comparée au fond de toile noir qui les entoure. Rien qui n’ait de valeur. Rien. C’est juste vide de présence. Un tableau raté que le peintre pressé aurait barbouillé de noir avant de placer ici et là de petits points blancs de manière hasardeuse. Harassée, lassée, totalement désintéressée de la tournure que prenait la rencontre, Lola attendait pourtant bien sagement que l’on daigne répondre à sa question précédemment posée. Regarder en l’air puis finalement offrir une courte phrase afin de présenter rapidement la chose, voilà ce qu’elle attendait. Rien de plus, rien de moins. Quoi de plus normal ?

« Oui. Etiopia. C'est un village à l'écart du monde. Composé de filles. Uniquement. Chacune ici a un passé difficile, douloureux parfois. »


Et finalement, elle n’eut aucune réaction. Ni protestation, ni débattement, ni consternation, ni rien d’autre. Seulement de l’indifférence et peut-être même une part d’acceptation pure et simple de la chose qu’on lui avait annoncée. Ici ou bien ailleurs c’était du pareil au même. Des gens, une société et un monde qui ne tourne qu’autour de son petit nombril à soi. Passé difficile ? Elle ? Elle, elle avait donc eu un passé difficile pour se retrouver cloîtrée dans ce village ? « Douloureux »… de la peine ? Elle en avait déjà eu ?… Certainement pas. Mais au fond, Glitter mentait toujours à Lola.

« Lola, pourquoi est-ce que tu te caches derrière Glitter? »

Stupéfaction.
Incompréhension.
Déstabilisation.
Frustration.

« … La bonne blague que voilà… Tu te prends pour qui ? Je t’annonce tout de suite la couleur… »

Pour qui se prenait-elle ? Haha. Ces gens qui se croient plus futés que les autres, ces gens qui croient tout comprendre en un clin d’œil… tous ces gens-là, il vaudrait mieux pour eux qu’ils la mettent en sourdine. Des fois. Des fois seulement. Mais si, je te comprends, je lis la peine dans tes yeux, je lis dans ton cœur, je lis dans tes paroles et même dans ta manière d’agir, je lis dans… ok, ok, stop. Arrêtez les frais là et tirez-vous en courant, filez à l’anglaise ou bien à l’irlandaise, ou que sais-je, mais déguerpissez. C’était un jeu malsain. Analyser les autres, c’était un jeu malsain et bien dangereux. La toisant de toute sa hauteur, la « checkant » de la tête aux pieds, affichant même un sourire narquois, le mannequin ne voyait dans ces beaux mots qu’une montagne d’inepties. Quelle prétention… Affligeant, c’était affligeant. Et quand bien même… A trop se rapprocher du soleil, on finit toujours par se brûler, et bien souvent, assez sévèrement. Et puis au final… y avait-il réellement quelque chose à comprendre ?
Ton acerbe et sec.

« On va se mettre d’accord… »

Puis, s’approchant tout doucement, lentement, avec une infinie prudence, la grande Glitter attrapa une mèche brune de son interlocutrice avec délicatesse. Elle approcha son visage. Un peu. Encore un peu. Un tout petit peu plus. Juste un peu. Jusqu’à ce que ce son souffle chaud vienne caresser la longue chevelure noir de jais et que ses lèvres soient à proximité de l’oreille de la jeunette. Un peu, juste un peu, laissez-moi m’amuser… Mais ce n’était pas un jeu. Ce n’en était pas un. Non. C’était juste une embrouille et elle allait se prendre la tête avec une nuisance de plus dans son monde à elle. Son monde fait de paillettes et de plateaux d’argent, son monde de projecteurs et de tapis rouges, son monde à elle allait voler en éclat. Au moins pour ce soir. A bas le protocole. Au bûcher le protocole. Au bûcher. Alors mademoiselle prit une petite inspiration avant de chuchoter posément quelques mots à l’oreille d’Elleynah. Voix suave. Peut-être. Ton amical. Certainement pas. Et au final les phrases semblaient fondre au contact de ses lèvres, comme si elle avait toujours eu l’occasion de faire ça.

« Je vais t’apprendre un truc. On m’a déjà fait le coup. Tu crois comprendre, tu crois peut-être même connaître ce dont tu parles mais t’es juste paumée, comme tous ceux qui ont la prétention d’avancer des choses dont ils n’ont pas réellement conscience. Glitter, Lola, tout ça c’est une seule et même personne et mon intime réalité. Alors pense ce que tu veux mais… la ramène plus devant moi. »

Shut your mouth and be a good girl.
S’écartant de la jeune fille dans le plus grand des silences tout en lâchant sa mèche de cheveux, Glitter resta de marbre. Et là ? Tu lis quoi ? Dis, tu lis quoi ? De la colère ? De la frustration ? Dis, tu lis quoi là ? Tu crois lire quoi exactement ? Sourire ironique en coin, Lola se rapprocha à nouveau d’Elleynah avant de coller son front au sien et de la regarder dans les yeux. T’es perdue ? Elle ne vivait que pour elle, dans une immense solitude, au milieu de ses peluches. C’était une autre histoire, une petite histoire sans grande envergure qui n’avait pas la prétention de se rendre plus importante qu’elle ne l’était. C’était banal comme un bête dimanche après-midi. Mais Lola s’emportait, sous ses airs de ne pas y toucher, elle s’emportait. Sans doute était-elle paumée comme l’une de ces filles de joie que l’on croise à tout hasard au détour d’une rue et sans doute croyait-elle qu’il en allait de même pour le reste de l’humanité. Et mademoiselle Glitter se perdait, dans ses élucubrations, elle se noyait. Finalement, on ne devait rien apercevoir au fond de son regard. Tout simplement parce qu’elle mourait un peu plus à chaque fois. Qu’à chaque seconde où elle respirait l’air vicié et sale du monde, elle se déchirait un nombre incalculable de fois. Et que restait-il ? Une voix sans personne autour, comme le disait un certain poète dont elle avait oublié jusqu’au nom. Une voix qui criait sa peine et sa haine au monde entier. Une voix déchirante qui transperçait les esprits sans pour autant que l’on s’en préoccupe. C’était juste une voix. Une seule voix qui murmurait le nom de sa chère et tendre dont elle avait oublié jusqu’à l’existence.
Il résultait du contact entre son front et celui d’Elleynah une sorte de chaleur insupportable à son goût. Les yeux plantés dans les siens, sans détour, elle attendait. Tu ne me vois plus ?
Mais tu sais, c’était couru d’avance.
Parce que je te pense.

What’s hurting me ?
Why does it hurt?
Why am I so hurting to hurt?
|Hurting for a Very Hurtful Pain|
|Vocaloid|
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Lola MacAndrew
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Lola MacAndrew
Dim 22 Avr 2012 - 19:47
C'était une belle nuit. Les étoiles brillaient... Elles étaient resplendissantes. Perdue au loin. Si petite mais si belle. Si proche, mais si loin. Leur lumière vacille au rythme des battements sourds d'un coeur malade. Si majestueuses mais si faible ! La faiblesse ne devrait pas les atteindre. Non, non, jamais. Une étoile est faite pour briller à ce qu'on dit. Elles ne peuvent être blesser. On ne peut heurter leur beauté parfaite. Détruire leur image. Impossible. Comme une divinité qui semble être au-dessus de tout. Au dessus des mortels. Pauvre, pauvre de vous. Les étoiles vous observent. Certaines veillent sur vous, d'autres rient de votre sort. Pauvres de vous. Pourtant, elles vont s'éteindre un jour, les étoiles. Comme les mortels meurent. Ou perdent leur éclat d’antan. Elles ne sont pas si différente. Pas si supérieurs. Les étoiles s'éteignent un jour. Lorsqu'elles ont bien brillées. Lorsque leur succès a atteint le summum. Lorsque leur gloire n'est plus à louer. Alors, elles se meurent. Peu à peu, la lumière décroit. Et elle finit par disparaître, laissant un vide infime dans la myriade d'étoile des cieux. Un vide que l'on ne remarque pas. Une étoile sur des milliards, ce n'est rien. Rien du tout.

Elleynah sentait la peau de Lola contre la sienne. Ce contact avait quelque chose de déplaisant... D'artificiel. Quelque chose qui rimait avec... Avec quoi ? Elle ne savait pas. Lola avait un petit côté étoile qui intriguait la jeune musicienne. Ce n'était pas un monde qu'elle connaissait. Celui des étoiles. Pendant toute la durée de la morale que Lola lui avait faite, elle n'avait pas bougé. Elle n'avait même pas cherché à parler. C'était inutile. Pourtant, son sourire, léger, imperceptible, n'avait pas disparu de son visage d'ange. Elle n'avait pas baissé les yeux non plus. Toujours plongés dans ceux de Lola. Lola qui s'était rapprochée. Lola qui la prenait pour une gamine écervelée. Ce qu'elle était peut être. Ou peut être pas. Quelle importance après tout ? Elle sentait le souffle rauque de la jeune fille contre ses lèvres, qui s'étirèrent davantage. Puis, elle mit fin au contact, avec tant de douceur que cela parut presque irréel. Et elle lui prit la main. Elleynah commença alors à se balancer lentement d'un pied à l'autre, au rythme d'une musique qu'elle était la seule à entendre. Les yeux fermés, elle écoutait. Le bruissement du vent par-ci. Le murmure du ciel par-là. Et aussi le coeur de Lola. Finalement, elle la lâcha, et lui tourna le dos. Un pas. Puis deux.

- Tu sais Lola, nous ne sommes pas si différentes toi et moi. La douleur causée par la solitude que tu as dû endurer et l'absence de tes parents est égale à la mienne. Ou presque. Les blessures que tu caches sont plus visibles que tu ne le crois. Mais ça ne fait rien. Ca ne fait jamais rien.

Jamais rien. Un pas. Puis deux. Ses pas se faisaient lents. Elles flottaient presque, entraînée par le flot continu de la musique qui résonnait dans sa tête. Il fallait qu'elle joue. Elle en avait besoin. Alors, debout, dos à Lola, tout prés d'elle, elle sortit un petit objet de sa poche. Sa flûte. Elle avait oublié la présence de la mannequin, oublié qui elle était. Ce qu'elle était venue faire ici. Oublié les étoiles qui la fixait du haut des cieux. Elle porta le petit objet à ses lèvres, et commença à jouer. Une musique douce et poignante à la fois. Une musique qu'elle composait pour Lola. Une musique qui lui était dédiée. Qui toucherait la plus rigide des statues, qui ferait pleurer les anges et les robots. Une musique qui disait ce que les mots ne peuvent pas dire. Une musique qui atteint les coeurs les plus insensibles, les plus inaccessibles. Après ce qui parut être quelques secondes, la dernière note s'éteignit dans l'air pur. Une petite larme avait coulé le long de la joue d'Elleynah. Et ce n'était pas la seule a avoir été touchée. Et tout là-haut, dans le ciel, une nouvelle étoile s'éteignait, emportée par l'usure.

[HRP : C'est court et pas super... Désolée. Si ça ne te convient vraiment pas, je referais !]
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Elleynah Den Adel
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Elleynah Den Adel
Mer 6 Juin 2012 - 19:54
Lonely Misguided Ghost, je dévore les coeurs |PV Elley| - FINI- Misguidedghost

Avec mes doigts à moi, je broie vos cœurs.

On fait quoi dans ces cas-là ? Oui, on fait quoi ? On pleure ? Lentement, en hoquetant ? En feignant un soupir d’admiration empli d’une certaine volupté ? Oui, on fait quoi ? Dis, maman, je fais quoi moi ? Dis, papa, je fais quoi là ? Je dois pleurer ?

Ce n’était même pas la musique. Ni même l’allure innocente de la belle du noir qui se tenait juste derrière elle. Même pas. C’était creux dans son cœur. Les notes de musique se contentaient de percuter son corps avec une violence extrême sans même parvenir à l’atteindre. Ça ricochait. C’était tellement aberrant.
A croire que l’âme avait fui le corps.

Sur l’onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys
|…|
Voilà plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir

Arthur Rimbaud

Avec mes doigts, je broie vos cœurs. Je les serre, fort, si fort, qu’en poussière ils retombent hasardement. Oh, je vous hais. Fort, si fort, que c’en devient enivrant.

Bien stable sur ses deux pieds, le regard perdu quelque part au-delà du ciel obscur, Lola ne bougeait plus. Se contentant de laisser les notes glisser sur la toile noire de son indifférence. Peu lui importaient les statues, les anges, les robots, peu lui importaient toutes ces choses factices qui se laissent facilement avoir par une mélodie mielleuse. Car elle, elle, elle était au-dessus de ça. Au-dessus de toutes ces « damn things » qui peuplaient la terre et l’imagination des gens. Les anges l’avaient oubliée semblait-il, alors elle avait fait de même avec eux. Oubliés. Et tout le reste, à l’échafaud. Elle s’agitait, elle s’agitait, la pâle jeune fille à la flûte. Trop de bruit. Trop de bruit pour rien. Ça bouillonnait, dans la tête du mannequin ça bouillonnait. Trop. Bien trop pour une seule personne. Alors les pensées de la belle aux yeux bleus finirent par s’estomper tandis que la musique s’achevait.

L’accalmie.
Le silence après la tempête symphonique qui avait pris son âme d’assaut.
On aurait dit un silence de mort.
Et qu’avait-elle ressenti la douce enfant ?

C’était comme si les notes fusaient autour de moi sans jamais me toucher. Une sorte de bulle de douceur dans laquelle on aurait voulu m’envelopper sans jamais y parvenir. Ça fusait de tous côtés. Je voyais mais je n’entendais pas. C’était comme si le monde autour de moi s’était vidé de sa substance. Comme si les sons ne parvenaient plus à mes oreilles. C’était vide de sens. Et celle que l’on nommait Elleynah continuait. Moi, je ne voyais qu’une suite de notes sans queue ni tête qu’elle enfilait les unes après les autres. C’était creux. Enfin, pour moi ça l’était. Alors je regardais le ciel, attendant mon salut prochain. Non pas qu’elle eut mal joué, non pas qu’elle ait fait ce que l’on appelle communément une « fausse » note. Non. Rien de tout cela. Du moins je pense. Je ne me souviens plus. C’était comme si je ne l’entendais point jouer. Une sorte d’écho lointain dont on n’entendrait rien. Un écho qui percuterait nombre d’obstacles et qui disparaîtrait au contact même de ma peau. Pour moi, tout n’était que silence en-dehors de ma tête. Tout n’était qu’une valse musicale inaudible et impitoyable. Une flopée de notes qui venaient marteler ma poitrine sans jamais réussir à passer au-delà. Un supplice insoupçonné qu’elle m’infligeait. Car je réalisais. Je réalisais pour la première fois que…

Dis, tu sais, je n’entends plus le cœur des gens et le mien s’est arrêté de battre il y a bien longtemps.

Comme la blanche Ophélia sans doute avant moi, je flottais dans un espace vide de sons, de sensations douces, de couleurs. Je flottais, quelque part, dans le néant entre mon âme et mon corps. Quelque part au milieu des étoiles qui s’éteignent sur l’onde calme et noire où elles dorment le soir. Je n’avais rien à faire, il n’y avait rien à faire. Juste attendre. Encore, encore un peu plus pour que les notes s’éteignent une à une. Les secondes s’égrainaient lentement, les minutes semblaient ne pas vouloir se finir un jour. Un interminable concert pour soliste. Une interminable souffrance qui ne désirait pas se déloger de mon corps. Peut-être cette mélodie était-elle douce, peut-être même était-elle destinée à émouvoir, apaiser, calmer, ou que sais-je encore. Peut-être bien. Oui, peut-être bien. Pour moi elle n’était que violence. Toutes ces notes. Toutes ces notes qui tentaient désespérément de me toucher. Toutes ces notes qui frappaient si fort sans jamais franchir l’obstacle que représentait mon corps. Toutes ces notes qui ne m’atteignaient pas. Eh bien, toutes ces notes-là…elles cognaient, s’acharnant avec plus de vigueur à chaque fois, redoublant d’effort, frappant de plus en plus fort, tentant tant bien que mal de percer ma peau, de la déchirer pour se frayer un chemin vers je ne sais où. Elles m’assaillaient. De toute part. C’était une mélodie infernale à laquelle je n’aurais jamais dû assister.
Et mon visage s’assombrissait.
Et moi, je n’aurais jamais dû être là.
A croire que le corps voulait fuir aussi.
Et les pensées m’embrouillaient. Elles prenaient mon esprit d’assaut. Elles aussi.
Aucun répit.
Ni sur terre, ni dans ma tête.

Ce n’était pas le paradis, c’était l’enfer.


Alors, tandis que le flot incessant des si et des ré prenait finalement fin, le bouillonnement impromptu de mes pensées mourut sur le dernier sol que la soliste produisit.
Et l’histoire reprit.


Il était plus que temps pour l’étoile montante du mannequinat. Esquissant un sourire empli d’ironie à la fin de la chanson, elle tentait d’apercevoir un quelconque reflet dans les étoiles. Son reflet. Mais il n’y avait rien.
Lola n’avait pas bronché, pas bougé d’un pouce. Rien.
Et la jeunette en avait fini avec son morceau.
Mais Lola n’en avait rien entendu. Tout du moins, pas ce qu’Elleynah avait voulu qu’elle entende sans aucun doute. Pour Lola, c’était une sorte de calvaire silencieux qu’elle avait enduré en parfaite autarcie. Non, elle n’en avait rien entendu. Juste ressenti une profonde douleur physique. Juste du superficiel. Une tentative d’entrée par effraction dans son cœur. Une tentative violente et déplaisante.
Mais elle ne pouvait pas lui en vouloir.
De toute manière, elle s’en fichait.

Dardant lentement son regard sur la musicienne tout en se retournant dans sa direction, la star étatsunienne ne put s’empêcher de la dévisager avant de fermer les yeux une fraction de seconde. Le temps d’un battement de cil. Rien de plus. Eh non, ce n’était pas Glitter qui avait été insensible à sa musique. Non. C’était Lola. Car son corps emprisonnait son âme. Que l’accès à son cœur était entravé par sa prison corporelle et qu’il en serait toujours ainsi.

Ce n’était plus une question qui se jouait seulement entre Glitter et Lola.
Voilà bien longtemps que Lola ne voulait plus voir, ni sentir, ni toucher, ni entendre. Glitter avait exaucé son vœu.
Alors le corps prenait le pas sur l’âme.
Mais ça, c’était encore autre chose.

Apercevant, malgré la pénombre, un mince fil argenté le long de la joue d’Elleynah, Lola comprit. Quelque peu. Que la gente demoiselle avait pleuré. Oh, peu, si peu. Sans doute une seule larme voire deux.
Sans doute.
Mais c’était pas important.

Sans quitter la musicienne des yeux, Lola s’approcha et esquissa un geste en sa direction. Elle pressa lentement son pouce contre la joue de sa cadette et essuya le reliquat de larme qui y était resté accroché. Puis, calmement, elle fit glisser un doigt sur les lèvres de la musicienne pour l’inciter à ne pas parler.

-Ne dis rien.

Elle retira son doigt rapidement, sourire en coin.

-On va en rester là.

« En rester là ». Ou plutôt, plus de tentative pour l’émouvoir ou quoi que ce soit d’autre. C’était fini. Lui faisant un bref signe de tête, elle lui tourna les talons et s’engagea sur la grande allée.
Et le corps fuyait aussi.

Mon cœur n’est pas inaccessible.
Ni même insensible.
Ce n’est pas ça.
Ce n’est pas ça.
Mais au milieu de toute cette rancœur
Ma chère et tendre, je me meurs.
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