ღ
HISTOIRE :Un jour où le gris dominait la vie, ou la fatigue dominait l'espoir, où la détresse dominait l'obstination, ce fut un jour comme ceux-là que Blake naquit. Durant de précieuses minutes, alors qu'elle s'égosillait, larmoyante, la joie emplit la salle, ravie de ses pleurs, ravie de sa vie. Mais, aussi précieuses soient-elles, ça ne resta que quelques minutes durant lesquelles l'enfant ramena la joie. Car sa mère ramena la tristesse. En décédant, suite à une septicémie due à l'accouchement.
Blake amena quelques minutes de joie, en échange de la vie qu'elle prit. C'était insuffisant. C'est ce regard que portait son père sur ce moment, sur ce jour où se mêlait drame et merveille.
______________________________________________________
« Puisque tu as pris sa vie, tu vas désormais la remplacer. Être son portrait craché. »
C'est cette ligne de conduite que prit son père, durant la vie de la jeune femme.
______________________________________________________
Tout juste 4 ans. Les mots que formaient l'enfant, non sans difficultés, commençaient enfin à avoir un véritable intérêt pour son père. Il la faisait parler, encore et encore. Même si la voix de l'enfant s'éraillait, même si sa gorge la brûlait, il fallait qu'elle continue, encore et encore. Pour parler comme
elle. Comme sa mère, fleur délicate dont la vie avait été prise, injustement.
______________________________________________________
8 ans. Alors que tous les autres enfants avaient enfin le droit de choisir les vêtements qu'ils portaient - ce qui donnait parfois des résultats pour le moins étrange - la jeune fille devait porter ceux que son père lui désignait. Elle les détestait, détestait leurs couleurs délavées, leurs formes étranges. Tout comme elle détestait lorsque son père la punissait parce qu'elle grimpait aux arbres - son frère aîné avait pourtant le droit. Tout comme elle détestait sa manière de guider chacun de ses gestes, dicter chaque mot, chaque froncement de sourcil. Mais ce qu'elle détestait plus que tout, plus que ses ordres incompréhensibles, plus que le fait qu'elle n'avait aucune liberté, c'était la manière dont sa père la regardait. Il y avait quelques chose de malsain, quelque chose de lubrique. Elle ne se sentait pas à l'aise avec lui.
______________________________________________________
12 ans. Les vêtements que choisissaient son père étaient « passés de mode », ce qui faisait bien rire les élèves de sa classe. Ils se moquaient encore plus du fait qu'elle avait des notes admirables, qu'elle les surpassait. Les remarques perfides, les piques blessantes, la pré-adolescente connaissait très bien tout ça.
Mais elle tenait bon. Elle tenait bon parce que son père semblait un peu plus écouter ses demandes de liberté. Il la forçait à travailler, à laisser pousser ses cheveux, à maintenir ses envies trop « sauvages », « indignes d'une fille », qui étaient celles de grimper aux arbres, d'aller rejoindre les garçons de son âge qui faisaient du basket sur le terrain au coin de la rue. Alors, Blake prenait son mal en patience, elle ignorait tant bien que mal les réflexions désobligeantes, tout en se répétant toujours la même chose :
« Tout ira bien. Tu vas finir par trouver ce dont tu as besoin. La seule erreur est d'abandonner. »
______________________________________________________
14 ans. Blake avait désormais plus de libertés. Mais elle aurait préféré ne pas en avoir. C'était un échange, entre elle et son père : je te laisse faire ce que tu veux, mais tu ne dis rien sur ce qui se passe chaque dimanche soir. L'adolescente savait désormais d'où venait ce malaise lorsque son père la regardait. Mais elle n'aurait jamais voulu savoir. Elle se sentait sale, corrompue. Elle détestait son corps, qui semblait la trahir lors de ces moments atroces. L'adolescente se sentait complètement détruite, elle avait quasiment constamment la nausée. Et chaque fois que la fin du week-end approchait, son estomac se tordait abominablement dans son ventre. Elle voulait fuir, juste fuir, le plus loin possible. Ou, au moins en parler.
Mais elle ne pouvait pas. Même si elle parlait à son frère désormais, même si elle avait quelques amis grâce à sa liberté nouvelle, elle ne pouvait pas en parler. Parce qu'ils la regarderaient, avec des yeux méprisants, haineux. Parce qu'elle était faible, de le laisser faire ça. Et parce que personne ne croirait qu'une telle chose pouvait se produire dans une famille riche. On l'insulterait, la traiterait de menteuse, d'affabulatrice. Et tout ça, elle ne voulait pas. Alors elle se taisait, s'enfermait dans son silence.
______________________________________________________
16 ans. Les sourires forcés étaient devenus une habitude. Personne ne lisait au travers, personne ne voyait ses mensonges. Et pendant qu'elle s'écroulait, ses amis lui parlaient de leurs problèmes, et elle les aidait, souriante. Alors que son âme pourrissait, et que l’adolescente entrait lentement dans l'abîme de la dépression. Certains symptômes étaient déjà là : elle avait maigri, dormait de moins en moins, mangeait moins, et ne trouvait plus la force de faire quoi que ce soit. Elle s'était aussi mise à fumer.
Son frère avait remarqué le manège du dimanche soir, et remarquait aussi que l'adolescente allait de mal en pis, sans savoir ce qui se passait exactement. Mais il savait aussi qu'elle n'en parlerait pas, et ignorait comment l'aider.
______________________________________________________
17 ans. Son frère venait de tout découvrir. Il avait été horrifié, et s'était mis en tête de protéger l'adolescente. Il tenait désormais vaillamment tête à leur père, tentant de diminuer au moins les dommages. Il réussit plus ou moins, le « rituel » n'étant désormais réduit qu'à une fois par mois, mais en échange, il prenait des coups. L'adolescente soignait ses blessures, tentait de limiter les coups, quitte à en prendre quelques-uns. Mais les deux étaient désormais piégés par l'adulte, et l'adolescente sentait que son frère tombait aussi dans la dépression. Mais une idée germait dans leurs esprits, une lueur d'espoir frêle et folle, que tous deux ne pouvaient s'empêcher de cultiver. Mais pour ça, il fallait attendre une année. Et pas une des plus tendres qui soient.
______________________________________________________
18 ans. Ils avaient pris la fuite. Dès la majorité de la jeune femme, ils avaient profité de l'argent dont ils disposaient pour fuguer, partir loin de la demeure de leur père. Désormais à deux, ils avaient achetés un appartement, espérant que leur père n'avait pas accès à leur relevé de carte bancaire. Ils réapprirent à vivre, mais aucun des deux ne reprit l'école - ou le lycée et la faculté, en l’occurrence. Leur cursus scolaire avaient été une obligation, et tous deux en souffraient. Ils étaient désormais libres, et leurs blessures - physiques et mentales - se soignaient lentement. C'est là que la jeune femme forma une grande partie de son caractère d'aujourd'hui; délestée de tout poids, elle vivait comme elle l'entendait. Blake avait aussi découvert qu'elle était plus attirée par les filles que par les garçons, mais ne considérait pas cela comme un problème - pas plus que son frère.
______________________________________________________
19 ans depuis quelques jours. Une peur indescriptible la faisait courir, la jeune femme ne tenait pas en plus. Peu importait où, peu importait quand, il ne fallait pas qu'elle reste à la même place. Jamais. Elle avait perdu contact avec son frère, et l'idée de ce qui pouvait lui arriver la glaçait totalement.
Cet état s'expliquait en une phrase : son père les avait retrouvés. Ils s'étaient aussitôt séparés, jugeant qu'ils avaient plus de chances ainsi. De nouveau assaillie par les sentiments négatifs de son adolescence, la jeune femme ne remarqua pas tout de suite le portail embrumé qui était apparu devant elle. Lorsqu'elle le remarque, elle l'ouvrit sans réfléchir.
ღ
PHYSIQUE :Blake n'est, à la base, pas vraiment remarquable. Faisant un petit mètre 67, elle est dans la moyenne, et n'est donc pas spécialement visible. Cependant, elle porte généralement des vêtements d'un rouge assez coloré (elle troque parfois le rouge contre du bleu), accompagné de blanc et de quelques touches de noir, ce qui fait qu'au final, la jeune femme attire assez facilement le regard.
En accord avec sa taille, c'est un petit gabarit, bien que les muscles soient visibles lorsqu'elle dévoile ses bras ou ses jambes. La jeune femme est donc loin d'être fragile. De toute manière, vu qu'elle est souvent en train de bouger et qu'elle gesticule même quand elle parle, son dynamisme et sa passion du sport ne sont pas difficiles à remarquer, ce qui repousse totalement l'idée de la femme douce et fragile.
Sinon, la jeune femme a des cheveux d'un marron tirant légèrement sur le roux. Une frange tombe sur son front, et deux longues mèches encadrent son visage. Le reste de ses cheveux est généralement caché sous un tissu - vert ou rouge, selon les jours - ou attachés en un chignon. Elle a une peau pâle, voir diaphane, qui, couplée avec ses cheveux, fait ressortir les pupilles azurées de la jeune femme. D'un bleu azuré, très vif, ses yeux respirent la joie de vivre. Ses traits sont assez délicats, et encore un peu enfantins - nez en trompette, pommettes hautes, visage ovale tirant un peu sur le rond.
ღ
CARACTÈRE :Malgré sa vie pour le moins difficile, la jeune femme est doté d'un caractère très joyeux. Déjà, parce qu'elle a caché son mal-être derrière son sourire pendant longtemps, et ensuite parce que l'année salvatrice passée en absence de son père lui a permis de se trouver, et d'apprécier la vie. Évidemment, même si Blake est très souriante, elle n'en est pas moins méfiante. Elle est juste douée pour le cacher. Au premier abord, beaucoup l'imaginent assez naïve, mais il s'avère rapidement que la jeune femme est mature et réaliste. De plus, elle sait parfaitement gérer son trop-plein d'énergie lorsqu'elle travaille, de manière à ne pas commettre trop d'étourderies - ne rêvez pas, elle en fait quand même.
En effet, Blake, dans ses manières assez brute due à son dynamisme, manque souvent de prudence et finit par faire des gaffes. D'ailleurs, la jeune femme manque de délicatesse, et utilise parfois trop de force sans s'en rendre compte, ce qui n'est pas toujours agréable - elle claque les portes sans le vouloir, fait mal lorsqu'elle veut chatouiller, etc.
Sinon, la prêtresse est assez taquine. Elle adore faire réagir les gens - surtout ceux qui sont assez calmes -, et a tendance à tester toutes sortes de blagues plus ou moins vaseuses pour voir à quoi les gens réagissent le plus - quitte à passer pour une dragueuse lourdingue. Le pire, c'est qu'elle fait juste pour s'amuser, sans arrières-pensées. La jeune femme est aussi dotée d'un franc-parler qui peut parfois surprendre, mais qui fait plus rire qu'autre chose.
On la qualifie généralement de « sauvage » pour ses manières un peu brutales, mais aussi pour sa manie de grimper dans les arbres, de sauter brusquement au cou des gens lorsqu'elle est de très bonne humeur ou qu'elle apprécie vraiment, et aussi de frapper assez facilement dès qu'on l'énerve - chose qui n'est pas si difficile. Elle mord aussi, des fois.
Sinon, Blake est dotée d'une volonté de fer : une fois qu'elle a décidé quelque chose, elle le fera; un point c'est tout. Et plus on lui dit que c'est impossible, plus elle sera décidée à le faire. La jeune femme est motivée pour quasiment tout ce qu'elle fait, et ça se voit, car elle finit toujours ce qu'elle a commencé, ne laissant rien entraver son chemin.
✪
CODE : Ok, par Misato.
Accueil 
Dim 9 Mar 2014 - 16:44
