Une arrivée mouvementée [PV Mélodie][Terminé]

Lun 2 Juin 2014 - 13:27

Sitôt passée le portail qui se trouvait devant elle, la première chose qui frappa Eva fût la très nette différence que lui renvoyait tout ses différents sens. Il y avait, bien sûr, d'abord la vision d'un paysage bien différent de ce qu'elle connaissait jusque-là. Le ciel était plus bleu, les bâtiments qu'elle distinguait au loin moins resserrés et mieux harmonisés... Elle distinguait également, à sa droite, une grand chaine de montagne enneigée. Surtout, les odeurs étaient différentes : alors que de là où elle venait, une certaine odeur de pollution régnait partout, ici la senteur des fleurs étaient beaucoup plus présente, et l'air nettement plus pur. Il fallu d'ailleurs une ou deux longues respirations à Eva pour s'habituer à cette odeur nouvelle et étonnante. Les sons, également, étaient différents. Alors qu'elle provenait d'un lieu où les bruits de la cité étaient tout le temps présents, entre la circulation, les klaxons, les sirènes, la ventilation, ici tout était harmonie, chants d'oiseaux et calme de la nature.

Plus encore, Eva fût frappée par une sensation qu'elle n'avait jamais vécue jusque-là. Une sorte de paix, d'harmonie intérieure, comme si elle appartenait depuis toujours à cet endroit - ou que cet endroit lui appartenait depuis toujours. Etait-elle morte? Etait-ce le paradis? Si cela se trouve, elle avait simplement disparu du monde réel et vivait désormais au pays des anges. Pourtant, elle se sentait bel et bien vivante - plus vivante encore, même, que ce qu'elle avait jusque-là ressentie. Elle devait en avoir le cœur net. Se retournant alors vers le portail, elle s'aperçut que celui-ci était désormais fermé. S'en approchant, cherchant à l'ouvrir, elle s'aperçut qu'il était même définitivement clos. Au moins, voilà quelque chose qui était clair : le retour en arrière était manifestement impossible. Aussi décida-t-elle de s'avancer un peu jusqu'au panneau qui trônait non-loin, pour tenter d'en apprendre plus. Elle n'avait cependant pas fait plus de dix pas qu'elle entendit le portail s'ouvrir derrière elle. Se retournant, elle vit alors débarquer une autre jeune fille, qui, elle aussi, semblait suffoquée par son arrivée. Ne voyant pas quoi faire d'autre, Eva s'approcha d'elle et tenta de la saluer.

"Euh... Bonjour. Je ne sais pas très bien où on est, mais je suis ravie de voir que je ne suis pas toute seule. Tu as une idée d'où on pourrait être? Tu crois qu'on est encore à New Delhi?"

Puis, comme si l'idée venait tout juste de lui traverser l'esprit, Eva tendis la main vers la nouvelle venue.

"Oh, au fait. Je m'appelle Eva. Eva Johansen. Je ne me rappelle pas t'avoir déjà croisée auparavant."

Après tout, la ville de New Delhi était immense. Elle ne pouvait pas connaître toutes les jeunes filles du lieu.

Lun 2 Juin 2014 - 18:43

Je ne voyais rien. Je n'entendais rien. Et pourtant, je me sentais bien. Je ferma les yeux. Je ne pensais à rien. Peut-être que j'étais morte. C'était une des possibilités qui me vinrent à l'esprit lorsque cette sensation de bien-être me traversa le corps. Je me sentais beaucoup trop bien pour que je sois encore en vie. Je m'amusais à compter les secondes. Le temps qui passe. Je me donna comme défis de garder les yeux fermés et de les ouvrir seulement après avoir compté jusqu'à 360 secondes. Et c'est ce que je fis. En les ouvrant, le même portail par lequel j'étais passé s'ouvrit. Il y avait beaucoup de lumière. Cela m'éblouit. Après quelques secondes, je finissais par sentir le vent frais et ma vue s'était habitué à la lumière. C'était agréable. Il y avait des montagnes. Avec de la neige. Ça sentait vraiment bon. L'odeur des fleurs sont agréables. J'avais l'impression de rêver. Cependant, j'avais peur. Je ne connaissais pas cet endroit. Ce n'était pas York.
Lorsque je fis deux pas en arrière hors du portail ; en le regardant toujours ; il se referma. Prise de panique j’essayai tant bien que mal de l'ouvrir, en tapant dessus avec mon pied et ma main gauche. Il refusait de s'ouvrir. Voilà que je tremblais, ce qui fit continuer à saigner mon bras. Je ne pensais pas avoir autant appuyé avec la lame de rasoir de papa. Les trois marques étaient vraiment très profonde. Je regrette d'avoir voulu mettre fin à mes jours...
Voilà que je me recroquevillai sur moi-même. J'avais peur. Quand je ne connais pas j'ai peur. C'est tout.
Cependant, quelqu'un s'approcha de moi et me salua. Elle était plus jeune que moi, aux cheveux de couleur rose avec des yeux bleu. Un bleu très joli.

"Euh... Bonjour. Je ne sais pas très bien où on est, mais je suis ravie de voir que je ne suis pas toute seule. Tu as une idée d'où on pourrait être? Tu crois qu'on est encore à New Delhi?"

New Delhi ? Je ne connais pas cette ville. Je la dévisageai, la fixai pendant quelques secondes avant de baisser les yeux. Elle me tendit sa main vers moi. Je fus un peu surprise.

"Oh, au fait. Je m'appelle Eva. Eva Johansen. Je ne me rappelle pas t'avoir déjà croisée auparavant."

Je décida donc de lui répondre, timidement.

"Bonjour... Et bien... Moi non plus je ne sais pas où est-ce que l'on est. Je ne connais pas New Delhi, désolée. Je ne sais pas ce que c'est. Je viens de York."

J’attrapa sa main droite avec ma main gauche pour me lever ce qui fit assez bizarre et cacha mon bras droit timidement. Il continuait à saigner un peu. J'avais peur de le bouger. Cela risquait peut être d'empirer. Je n'étais pas loin de l’hémorragie tout à l'heure. Je voyais des étoiles grises alors qu'il faisait beau. Mais je fis comme si je n'avais rien. En essayant de rester le plus droit et normale possible. J'avais peur de m'évanouir devant elle. Je ne la connaissais pas.
Restant neutre avec une voix assez froide et sèche mais possédant un peu de timidité en parlant sans m'en rendre compte.

"Je m'appelle Melodie... Landa. On ne c'est jamais croisé. Je ne viens pas de la même ville que la tienne. "

Venant d’apercevoir un panneau à quelques mètres, je m'y rendis sans un mot. Ce n'est pas vraiment mon point fort de parler quand je ne connais pas beaucoup la personne que j'ai en face. Il y avait une carte. Je n'ai jamais été doué pour l'orientation au lycée. Je me perdais tout le temps. Je regardais de temps en temps mon bras, il ne saignait presque plus. Je fus soulagée. Je n'avais rien pour le cacher. Ça me gênait que tout le monde le voie. Mais ce n'est pas grave. Je ne voulais pas qu'elle parte. J'avais peur. Je ne voulais pas me retrouver seule. Même si je venais juste de la rencontrer. Je n'étais pas prête psychologiquement à être seule dans un endroit que je ne connaissais pas. Voilà que les larmes commençaient à couler le long de mon visage. Je la regardais avec un regard suppliant en lui serrant le bras et en tremblant de plus en plus. Mon rythme cardiaque s’accélérait beaucoup. La peur de se retrouver toute seule prend le dessus.

"Tu ne vas pas me laisser hein ? S'il te plaît reste un peu avec moi. Si tu veux après tu peux me laisser et partir mais restes un peu s'il te plaît. Je ne me sens pas bien.."

J'ai cru que j'allais tomber par terre. Heureusement que j'eus le reflex de m'asseoir à même le sol. Je respirais très fort et très rapidement. C'est ce qui m'arrive lorsque j'ai une crise d'angoisse. J'ai chaud, je respire vite, j'ai le cœur qui bat fort. Puis je m'allongea un peu. Je suis resté comme cela une bonne dizaine de minutes. Allongée, la main gauche sur mon front afin de me faire de l'ombre, les yeux à peine ouverts. Après m'être levée, j'allais mieux. Mais j'ai eu très peur. Je déteste me plaindre et montrer que je suis faible. Mais là c'est un peu dur de cacher le fait que j'ai failli m'évanouir.

"Désolée. J'ai eut une crise d'angoisse. Je suis un peu bizarre. Ce n'est pas bien grave."

Et voilà que je baisse encore les yeux. C'est plus fort que moi. Je n'arrive jamais à regarder quelqu'un dans les yeux. Cela me gêne beaucoup. Je lui fis un petit sourire forcé pour montrer que je vais mieux. Je décide donc de retourner voir la carte sur le panneau. Je ne sais pas m'en servir. Je me contente simplement de faire comme si je lisais le panneau silencieusement en jetant quelque regard vers elle de temps en temps tout en attendant qu'elle dise quelque chose car je ne savais pas du tout quoi lui dire. Je ne la connaissais pas.

Mer 4 Juin 2014 - 6:00

Si Eva s'était sentie désorientée en arrivant ici, le minimum que l'on pouvait dire c'est qu'elle était loin d'être la pire, manifestement. A peine avait-elle abordée la seconde jeune femme, qui se présenta à elle sous le prénom de Mélodie, qu'Eva s'aperçut à quel point celle-ci ne se sentait pas bien. Prenant alors son courage à deux mains, Eva posa de côté ses propres questions et interrogations pour venir soutenir Mélodie, qui semblait être sur le point de s'effondrer. Bien que celle-ci était très loin de ressembler, tant en vigueur qu'en âge, aux personnes âgées qu'Eva avait prit l'habitude de s'occuper, elle retrouva malgré tout très vite ses marques dans l'aide qu'elle tenta de lui procurer. Lui offrant un sourire rassurant, Eva essaya donc d'attirer son attention sur elle, pour qu'elle oublie momentanément ses tourments.

"D'accord... Mélodie, donc, c'est bien ça? C'est un joli prénom. Je ne sais pas très bien ce qui vient de se passer, mais je suppose que quoi qu'il en soit, on doit être en sécurité ici."

Du moins Eva l'espérait-elle sincèrement. Elle ignorait totalement ce qu'elles pouvaient bien faire ici, et ce qui a pu mettre Mélodie en un tel état, mais elle eu instinctivement envie de s'éloigner le plus vite possible de ce portail bizarre.

"Je suis infirmière, tu peux prendre appui sur moi si tu veux, ça ne me pose pas de problème. Ca va aller? Oui? Tu te sens comment? As-tu mal quelque part?"

Jetant un oeil au panneau, Eva constata que l'hôpital ne semblait pas bien loin. Aussi se décida-t-elle à de prendre cette direction. Cela lui paraissait pour le moment le meilleur endroit vers lequel s'orienter, surtout avec une personne manifestement blessée. Il y aurait bien quelqu'un pour les y accueillir, ou, à défaut, si elles étaient seules au monde, il y aurait bien du matériel pour nettoyer ses blessures.

Mer 4 Juin 2014 - 23:14

"D'accord... Mélodie, donc, c'est bien ça? C'est un joli prénom. Je ne sais pas très bien ce qui vient de se passer, mais je suppose que quoi qu'il en soit, on doit être en sécurité ici."

Je ne me sentais pas en sécurité ici. Cependant, je ne voulais pas retourner à York. Je ne voulais plus retourner dans ce lycée horrible avec ces personnes si méchante avec moi. Ils me dégouttaient tous. Aucun ne faisait exception à ça.
Lorsque je leva les yeux vers le ciel, la lumière du soleil était très forte. Il me donna une petite migraine. Cependant, elle était agréable. Cette lumière.
La faible brise fit quelque peut bougé mes long cheveux noirs. Il était frais ce vent.

"Je suis infirmière, tu peux prendre appui sur moi si tu veux, ça ne me pose pas de problème. Ca va aller? Oui? Tu te sens comment? As-tu mal quelque part?"

Elle me posait beaucoup de questions. Cela me perturbait d'être questionné autant. Elle s'inquiétait pour mon état. Alors qu'elle ne me connaissait même pas. C'était gentil. Cela faisait longtemps que l'on n'avait pas été gentil avec moi. Ça me touchait vraiment beaucoup. Je ne savais pas quoi répondre en premier. Les blessures que je me suis faite me faisaient extrêmement mal et cela avait recommencé à saigner. Je ne pouvais pas le cacher. J'avais peur. Peur que ça n'empire. Et que j'y reste. Et pourtant je mentais. Mais je mens très mal.

"Ça va mieux, je n'ai plus mal. Je ne sent plus rien."

Savait-elle que je mentais ? Je n'ai pas envie de l'inquiéter plus que ça... Je ne voulais pas lui dire comment est-ce que je m'étais fait ces blessures. Cependant si elle me pose la question, je lui dirais.
La jeune fille retourna voir le panneau et se mit à regarder la carte. Je faisais de même et remarqua que non loin de nous se trouvait un hôpital. Elle disait être infirmière. Non. Je ne veux pas aller à l'hôpital. Je vais bien. Enfin je n'ai rien de grave. Moi avoir peur de l'hôpital ?
Et bien oui.
J'ai toujours eu peur des médecins. Quand j'étais malade, papa et maman voulaient m'amener voir le médecin et je faisais comme si je n'avais plus rien. Cela s'empirait et je guérissais deux fois moins vite, mais je n'allais pas voir le médecin. C'était déjà ça. Cependant, mon corps était plus vulnérable aux maladies.

"Je n'ai pas confiance envers les médecins des hôpitaux. Mais... Mais je veux bien que tu vérifies si il n'y a rien de grave s'il te plaît... Si tu considères que c'est assez grave on ira à l'hôpital mais on ne me touchera pas. Enfin eux. Les premiers soins je voudrais bien que tu me les fassent... Enfin si tu veux bien. Ça faisait longtemps que l'on n'avait pas été aussi gentil avec moi..."

Et voilà que ma mauvaise habitude revient. J'ai confiance trop rapidement envers les personnes qui sont gentilles avec moi. Je me fais tout le temps avoir. J'ai peur qu'elles soient comme ceux qui m'ont fait tant pleurer. Mais pour le moment elle n'est pas comme eux.
Je lui tendis donc mon bras droit pour qu'elle puisse l'examiner. C'est bon c'est juste trois marques. Trois marques de cinq centimètres pour la plus petite à huit pour la plus grande environ. Je ne vais pas mourir avec ça. Enfin je l'espère. Comme le sang coulait toujours. Moins que tout à l'heure mais ça ne s'arrêtait pas. Je détourna mon regard aussitôt. C'était assez gênant. Je n'aime pas demander aux autres de l'aide. Avant, je comptais sur eux. Mais on m'a trop trahis. Je me méfie maintenant. Voilà que mon côté timide revînt en force. Mes joues passèrent d'une pâleur extrême à cause de la crise d'angoisse de tout à l'heure à un rouge vif en quelques secondes.

"On peux s'éloigner un peu du portail s'il te plaît ? Je n'ai pas confiance. Il me fait peur."

J'avais repéré un petit muret. Je la tenais toujours et l'amena là bas en lui tirant timidement sa main afin qu'elle me suive. Je la lâcha et m'assis la première. Je n'ai jamais été très tactile. Mais là j'en avais un peu besoin.
Je fis une légère inspection des lieux en les observant du mieux que je le pouvais. On voyait toujours cette montagne. Je ne suis jamais allé à la montagne. C'était la première fois que j'en voyais une. Trois grands arbres faisaient de l'ombre sur la moitié du muret. Je m'étais bien sûre installé là. Il faisait beaucoup moins chaud ici. Une fois ma toute petite inspection, je lui tendis une deuxième fois mon bras pour qu'elle le regarde.
Je l'observa afin de voir ses réactions face à mon bras ainsi qu'au verdict final qu'elle donnera, dans le silence le plus complet.

Jeu 5 Juin 2014 - 6:11

Alors qu'elle-même, Eva, était encore un peu effrayée par ce qu'elle découvrait ici, le fait que Mélodie soit, en ce qui la concerne, extrêmement paniquée donnait l'impression à Eva d'être calme. Elle qui était encore habillée du noir du deuil auquel elle se rendait avant d'arriver ici avait décidé de se préoccuper en priorité du cas de la jeune femme plutôt que de se replier sur elle-même - bizarrement, elle se sentait soulagée de pouvoir penser à autre chose qu'à ses propres malheurs. Très patiente, comme elle en avait pris l'habitude avec les personnes âgées, elle laissa tout le temps qu'il fallu à Mélodie pour se rassurer suffisamment pour se laisser examiner, faisant même les concessions qu'elle souhaitait. Tout en sachant que s'il y avait réellement un médecin à l'hôpital et qu'il souhaite l'examiner lui-même, elle aurait bien des difficultés à le lui refuser, Eva promis donc, dans la mesure du possible, de soigner elle-même Mélodie. Après tout, si cela se trouve, elles étaient seules dans ce monde, ou aucun médecin ne sera disponible pour venir étudier leur cas. Ou encore on lui ferait tout simplement confiance.

"D'accord, si tu veux. Si c'est possible, je te soignerai moi-même. Tu as raison, éloignons-nous un peu, ça sera mieux."

En toute honnêteté, Eva se sentait soulagée de savoir qu'elle n'était pas la seule à ressentir un certain malaise avec la présence de ce portail. Elle se demandait si d'autres allait le franchir bientôt - et ce qui en ressortirait. Si cela se trouve, elles étaient les premières arrivées ici, et des milliers d'autres personnes allaient bientôt leur tenir compagnie. Pourvu que ces personnes soient de bonnes personnes.

Suivant Mélodie jusqu'au muret, Eva pu enfin examiner plus en détail la blessure de celle-ci. Il s'agissait de trois grosses coupures horizontales, qu'Eva, inexpérimentée en la matière, ne reconnue pas l'origine. Et, ne voulant pas stresser plus encore sa compagne du moment, Eva se refusa de lui poser plus de question. La priorité était de soigner tout cela. Faisant non de la tête, Eva finit par conclure tout simplement ce qu'elle avait pensé au premier abord.

"Ca devrait aller, mais il va sans doute quand même falloir aller à l'hôpital. Que je désinfecte tout ça, et que je te recouse, également. C'est un peu trop profond pour qu'on laisse les plaies suppurer ainsi."

Puis, doucement, en la regardant d'un air professionnel et attentif, elle lui demanda alors, doucement, ce qui lui paraissait sur le moment le plus logique.

"Es-tu blessée ailleurs? As-tu des allergies particulières? J'aurai besoin de le savoir pour te soigner au mieux et éviter que les choses empirent."

Jeu 5 Juin 2014 - 23:04

"Ca devrait aller, mais il va sans doute quand même falloir aller à l'hôpital. Que je désinfecte tout ça, et que je te recouse, également. C'est un peu trop profond pour qu'on laisse les plaies suppurer ainsi."

Mes expressions faciales passèrent d'un visage neutre à celui de quelqu'un d’apeuré. Je n'aurais jamais pensé qu'il fallait recoudre les trois marques que je m'étais faite. Je n'y avais pas été de main morte en appuyant comme cela.
Je n'aime pas les aiguilles. J'ai peur d'avoir mal en étant recousue. Oui j'ai peur de beaucoup de choses. La liste serait trop longue.
Dès qu'elle eu finit de prononcer ces paroles, d'une voix assez douce et calme, elle me demanda si je possédais d'autres blessures ou encore une allergie, afin de lui permettre de mieux me soigner. Je lui répondis directement sans même hésité.

"Je n'ai pas d'autre blessures mis à part celles sur mon bras droit. Cependant, je suis allergique à la poussière. C'est tout. Si tu penses que c'est mieux que l'on aille à l'hôpital et bien on y va..."

J’acceptai donc l'idée d'allée me faire soigner à l'hôpital. Enfin, d'y aller. S'était déjà pas mal. En descendant du petit muret, je plia involontairement mon bras droit, celui-ci me fit pousser un petit cris de douleur. Ça piquait. Je le regarda par reflex, il saignait toujours.
En regardant ma robe ; de couleur blanche plutôt fine ; je remarqua que de nombreuses tâches de sang avaient coulée dessus. Cela me dégoûtait.
Et dire que ce sang sur cette robe était le mien.
On partit enfin de cet endroit. Enfin le portail qui m'effrayait au bout d'une vingtaine de mètre disparût petit à petit. Je tenais mon bras droit avec mon autre main, en protégeant les trois incisions que je m'étais faîte avec la paume pour éviter que n'importe quoi viennent infecter cela. Lors du chemin, j'avais peur d’engager la conversation. Je réfléchissais à ce que je pourrais bien lui dire. Pendant ce temps, j'observais le paysage. Il y avait une longue route avec plusieurs sorte d'arbres. Avec des feuilles de toutes sorte de couleurs. Toujours ce ciel bleu. Ce soleil. Et cette montagne.
J'avais l'impression de ne plus être moi. Je me sentais plus légère. Comme si le poids du lycée à York avait disparût. C'est comme si j'avais tout oublier. Mon cœur se sentait plus légers. J'étais contente pour lui. Et donc pour moi à la fois.
Cinq minutes que l'on marchait. Je n'osais toujours pas engager la conversation. Je réfléchissais à ce que je pourrais bien lui dire. Je n'aime pas mentir. Et cacher des trucs. Peut importe ce que c'est. Je décida donc de lui expliquer d'où est-ce que venaient ces marques sur mon bras droit.

"… Les marques que j'ai sur les bras, c'est moi qui me les suis faites... Avec une lame de rasoir... La lame de rasoir de papa. Je voulais en finit. Pour des raisons personnelles. Cependant un portail est apparût. En le traversant je suis arrivé là. "

Je n'aime pas questionner les autres. Donc j'ai dit ce qui me passait par la tête. Mais je ne sais pas si j'ai bien fait ou non... Je préfère dire la vérité. J'espère juste que ça ne lui fera pas peur le fait que j'ai voulue mettre fin à mes jours de la sorte.
Au loin j’apercevais l'hôpital, Mon rythme cardiaque commençais à s’accélérer petit à petit.

Dim 8 Juin 2014 - 0:30

Ecoutant attentivement les paroles de sa patiente, Eva hocha la tête. Bon, voilà une bonne chose d'arrêté, déjà : s'il ne s'agit que du bras qui saigne et qu'elle n'est à priori pas allergique aux traitements habituels, cela ne devrait pas être trop long à traiter. Il ne lui restait qu'à atteindre l'hôpital, où elles devraient trouver assez facilement de quoi soigner tout ça - normalement.

Ne sachant que dire - et, manifestement, Melodie ne savait quoi dire de plus non plus, elles avancèrent d'un bon pas vers l'hôpital. Eva se surpris même à un moment donné à admirer le paysage tout autour d'elles : les lieux avaient vraiment l'air très calme, c'était le moins que l'on puisse dire. Elle s'en voulu : il n'était pas très sérieux pour une personne du corps médical de se laisser distraire ainsi. Qui sait ce qui aurait pu se passer entre deux. Alors qu'elle allait elle-même rompre le silence pour éviter de se relancer dans l'admiration du paysage, Mélodie s'exprima soudainement, lui expliquant les raisons de ses marques. Une lueur de compréhension apparu alors dans les yeux d'Eva. Cela expliquait ces traces particulières! Elle se dit soudainement qu'elle allait sans doute aussi devoir trouver une spécialiste de ce type de cas par la suite. Spécialiste qu'elle ferait tout aussi bien de consulter elle-même, d'ailleurs. Car si elle n'était pas passée à l'acte, Eva prit soudainement conscience que, sans nulle doute, tôt ou tard, elle y aurait pensé aussi. Elle commença même à s'apitoyer un peu sur elle-même. Qu'allait donc penser sa famille, ses amis, la famille de sa chère défunte? Voilà qui n'avait rien de bien réjouissant. Secouant alors la tête pour écarter tout ça - elle ne pouvait pas y faire grand chose, de toute façon, et elle finirait bien par les retrouver - Eva finit par répondre à la remarque de Mélodie quant à ses blessures.

"Ca devrait aller, je pense... Mais ne t'approche plus de lames de rasoirs, d'accord?"

Voilà bien des mots stupides, mais Eva ne sût que lui dire dans une telle circonstance. Au point qu'elle s'en excusa.

"Excuse-moi, c'est parfaitement stupide de ma part d'avoir dit un truc pareil... Évidement que je me doute que tu n'as plus forcément envie de t'approcher de ces choses-là... Enfin je veux dire..."

S'apercevant qu'au lieu d'arranger sa situation, elle ne faisait que s'enfoncer encore plus. Ne sachant plus que dire, elle se tût un instant, un peu désemparée, avant de conclure tout simplement, lorsqu'elles arrivèrent enfin au niveau de l'hôpital.

"Désolée, oublie ce que je viens de dire. On va voir à l'intérieur, et je vais te recoudre ça le plus vite possible. D'accord?"

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