Questions réponses [PV Ayako]

"Tu veux quelque-chose à boire?" Répéta Kiralee pendant tout simplement que la jeune fille occupée à papillonner des cils en face d'elle n'avait tout bonnement pas entendu sa question. La jeune fille abandonna quelques minutes la demoiselle pour aller chercher quelque-chose pour se désaltérer. Elle revint à la hâte avec les bras chargés de canettes et les déposa sur la table en déclarant "bon! Rien de mieux pour commencer une discussion sérieuse qu'un soda!" Elle les mit en rang d'oignon au milieu de la table ronde et l'informa alors "vas-y  sers-toi! C'est là pour ça!" Bien-sûr, Kiralee n'allait pas lui dire qu'elle les avait obtenus en secouant l'appareil.

Kiralee réfléchit à la meilleure façon d'expliquer à la jeune fille où elle était tombée. Après quelques minutes durant lesquelles elle regardait l'intérieur de sa canette encre à moitié pleine, elle se décida à ouvrir la bouche "Bon, alors tout d'abord au sujet de cet endroit ce n'est pas un rêve ou un songe, je suis absolument réelle! Cet endroit est appelé étiopia c'est un endroit magique, tu ne peux plus retourner chez toi! Jamais! Je sais, moi aussi ça m'a fait drôle, mais au fond on s'y fait vite" elle se fit silencieuse le temps qu'Ayako avale la pilule et elle reprit quelques minutes plus tard "je suis désolée, ce n'est pas facile à entendre, par contre juste une petite particularité d'ici, il n'y a que des filles et donc la population est presque essentiellement lesbiennes! J'espère que t'aime les filles parce que tu vas en voir paaaaartout!" Kiralee lui fit un grand sourire espiègle.

"Ah! Oui tes affaires arriveront sans doute demain! Voilà d'autres questions?" Demanda Kiralee. Soudain de petits cris étouffés retentirent dans la pièce. Kiralee s'excusa d'un signe de tête et se rendit dans la salle de bain pour revenir quelques secondes plus tard avec le chiot qu'elle avait trouvé quelques jours plus tôt. Elle s'approcha d'Ayako "c'est mon chien, je lui ai pas encore trouvé de nom par contre et là il ressemble davantage à un rat qu'à un chien…tu veux le prendre?" Proposa-t-elle. Elle tendit le chiot à Ayako

Restée un moment seule dans la chambre tandis que Kiralee était redescendue pour rapporter quelque chose à boire, Ayako se laissa tomber sur l'un des lits aux draps neufs et encore apprêtés qu'elle identifia comme le sien, d'après les gestes vagues de la jeune fille qui l'avait conduite jusqu'ici. Elle était à vrai dire quelque peu épuisée par les événements qui venaient de se produire, et se souciait de moins en moins de mériter le qualificatif de "jolie" fille qui lui avait été attribué quelques instants plutôt.Mais malgré ce relatif relâchement dont elle seule fut témoin, sitôt que sa nouvelle colocataire - puisque d'après les informations dont elle disposait, il fallait bien le comprendre ainsi - fit de nouveau irruption dans la pièce, les bras chargés de canettes de soda, elle se redressa brusquement sur le rebord de son lit, et presque en équilibre sur le rebord des couvertures dans une parfaite parodie de maître yoga, elle s'entendit brusquement asséner :

"Bon, alors tout d'abord au sujet de cet endroit ce n'est pas un rêve ou un songe, je suis absolument réelle! Cet endroit est appelé Etiopia c'est un endroit magique, tu ne peux plus retourner chez toi! Jamais! Je sais, moi aussi ça m'a fait drôle, mais au fond on s'y fait vite."

"Zut, pensa Ayako, c'est bien la première fois que quelqu'un me demande de croire qu'un endroit magique existe réellement."

Elle était enchantée. Moins par Kiralee elle-même, dont la vivacité et le ton qui se voulait dur et définitif l'intriguait plus qu'il ne l'effrayait, que par cette situation rocambolesque, à mille lieues de sa vie passée entre la ferme familiale de son village, le lycée de la ville et le bel atelier que son grand-père avait passablement assemblée. Sans pour autant se laisser aller à trop de naïveté, elle décida selon son habitude de se laisser porter par les événements, et de se faire ensuite à partir d'eux sa propre idée sur ce qu'il convenait d'en penser; de toute façon elle se moquait en réalité bien des convenances et se trouvait déjà parfaitement heureuse de constater qu'elle était arrivée dans un endroit où il faisait bon vivre, que ses colocataires ou du moins l'une d'entre elles étaient des personnes intéressantes et avec qui il y avait sans doute plein de choses à découvrir et à discuter, et cela suffisait amplement à satisfaire ses modestes désirs vis à vis de ce qui pouvait être du domaine du vrai ou du songe; appartenir au monde réel ou à celui de l'imagination partagée. À en croire ce que son interlocutrice s'empressa d'ajouter, elle ne pouvait pas mieux penser:

"Je suis désolée, ce n'est pas facile à entendre, par contre juste une petite particularité d'ici, il n'y a que des filles et donc la population est presque essentiellement lesbiennes! J'espère que t'aime les filles parce que tu vas en voir paaaaartout!"

En entendant Kiralee décrire la population d'Etiopia et sa principale particularité, Ayako ne put s'empêcher d'éclater de rire:

"Non??!!! Je viens d'être mise à la porte de chez moi parce que précisément je viens de révéler à ma famille que je préfère les filles et j'arrive soudain dans un monde où non seulement ma situation se trouve être parfaitement acceptée, mais encore partagée par la quasi-totalité de celles qui l'habitent ?"

Elle avait parlé plus pour elle-même que pour Kiralee, d'un air un peu ahuri qui cachait mal son angoisse d'être trompée. Son rire clair s'arrêta aussitôt pour céder la place à un silence particulièrement oppressant, sans commune mesure avec la joie espiègle dont elle avait pu faire preuve quelques instants plutôt. Son visage se figea en une expression excessivement concentrée, tandis que son interlocutrice lui expliquait comment ses affaires devait la rejoindre. Ce ne fut que lorsque Kiralee lui présenta son petit chiot que ses traits s'illuminèrent de nouveau, comme à l'évocation d'un vieux souvenir particulièrement heureux:

"Oh, il semble au moins aussi fébrile que moi..."

Ayako rit de nouveau. Elle avait l'habitude de voir des chiots errer dans les rues de son village, délaissés par leurs propriétaires agaçés de devoir prendre en charge les portées trop nombreuses de leurs chiens de garde ou de traits affectés aux travaux des champs; elle-même avait grandi constamment entourée d'animaux et, sans leur vouer l'affection stupide que leur portaient les habitants des villes lorsqu'ils en adoptaient, elle savait parfaitement s'occuper d'eux si besoin était.

"Tu l'as trouvé il y a peu, n'est-ce pas? Nommons le ensemble... Bien, petite boule de poils, que dirais-tu d'Asuna?"

Le chiot en guise de réponse sauta immédiatement sur ses genoux et se mit à lui lécher les mains. Ayako ne pouvait plus s'arrêter de rire.

"Te voilà, Asuna, "belle lumière du jour"! Quel nom honorable pour un chien, tu ne crois pas ?" reprit-elle, espiègle, en se tournant vers Kiralee. Puis, plus sérieuse, elle reprit:

"Je veux bien m'en occuper, mais de toute façon s'il vit ici nous le supporterons ensemble. C'est incroyable que tu l'aies recueilli; tu as décidément le don de t'occuper des créatures perdues! Même si tu parles un peu durement... Excuse-moi, ce n'est pas un reproche. J'aime que l'on dise ce que l'on pense! Mais moi-même je ne suis pas très finaude..." repartit-elle en souriant doucement.

Hors RP :

Kiralee fit un beau sourire attendrit lorsqu'elle vit le regard d'Ayako s'illuminer tout comme son visage. Elle était contente, elle préférait voir les filles rires que pleurer elles étaient tellement plus attrayantes de cette façon qu'avec les yeux rougis et la morve au nez. L'adolescente,répondit à la question sur le chiot "euh! Ouai, il y a deux jours dans un carton, j'avoue que j'ai plus de facilité avec les animaux qu'avec les êtres humains et puis...et puis disons que quand je l'ai vue, elle m'a un peu rappelé moi-même sauf que j'ai pas autant de poils!" Kiralee n'allait pas entrer dans les détails, pas pour le moment, mais au moins lorsqu'elle le ferait Ayako saurait que ça risquait d'être douloureux.

Kiralee  entendit le nom et elle croisa les bras "quoi?! Asuna...ça fait chochotte un peu quand même?" Elle n'était pas d'accord c'était pas terrible comme nom, mais le chiot paraissait préférer ce nom et elle abandonna en soupirant avant d'ajouter "bon, je suppose qu'elle l'aime bien, alors... va pour Asuna si tu veux!"

Au moins, Kiralee connaissait les penchants de la jeune fille puisqu'elle venait de répondre à une de ses informations avec l'air joyeux. Enfin non pas qu'elle allait s'empresser de la draguer, même si la jeune fille était pas mal du tout. Elle préférait attendre un petit peu et apprendre à la connaitre puisqu'elle sortait d'une séparation qu'elle avait plutôt mal vécue.

Kiralee posa ses poings sur ses hanches et fit la moue en guise de réponse à l'affirmation suivante d'Ayako, puis bien vite elle laissa paraître un sourire en répondant "comment-ça je parle durement ?" Puis elle rejoignit le rire d'Ayako. Elle expliqua ensuite "oui, je sais, pour tout te dire je suis loin d'être sociable et je me justifie plus facilement avec mes poings qu'avec ma langue, je n'ai pas ce qu'on pourrait appeler un caractère facile!" Avoua-t-elle en toute franchise.

Ensuite, il y eu ce long moment de silence très lourd durant lequel Kiralee regardait Ayako. Bon d'accord, elle faisait peut-être un peu plus que la regarder puisqu'elle réfléchissait à ce que la nouvelle venait de dire et elle pensa*c'est un peu comme-ci on avait adoptés un gamin en fait*

Kiralee commençait à avoir sérieusement la dalle et elle demanda à Ayako d'une voix gênée en tirant plusieurs fois sur son haut comme une petite fille le ferait pour avoir l'attention "euh! Dis, est-ce que tu sais faire à manger ? Parce que ben...en fait j'ai méga faim, mais la cantine est fermée et euh! Bah..." Kiralee hésita et se mit à rougir en détournant le regard avant de dire dune toute petite voix complètement contraire à la personnalité qu'elle avait montré jusqu'ici "je sais pas cuisiner du tout"

Une simple omelette toute facile à faire, elle n'était pas fichue de la faire. Déjà casser des œufs sans mettre de coquille c'était mission impossible, mais en plus elle avait la main lourde pour assaisonnement et la cuisson c'était terrible.

Un peu gênée d'avoir été aussi directe dans ses propos à l'égard de son hôte, malgré le rire franc et léger qu'elles avaient ensuite partagé, Ayako ne fut pas mécontente de voir Kiralee l'interroger sur ses aptitudes culinaires, avec une timidité singulière compte tenu de la fermeté certaine dont elle avait fait preuve jusqu'alors:

"Aya, sans problème, je suis moi-même affamée après toutes ces émotions! Je vais me débrouiller!"

Aussitôt dit, aussitôt fait: la jeune fille se tourna avec enthousiasme vers le petit coin cuisine aménagé contre le mur de la chambre, désireuse autant de préparer quelque chose de suffisamment solide pour combler leur faim à toutes deux que de faire preuve d'un peu d'ingéniosité pour remercier sa guide dans ce monde nouveau dans lequel elle allait désormais devoir vivre et habiter. Telle Shiva disposant de mille bras pour battre la plus grande crème fouettée que l'univers ait connu, Ayako en un rien de temps avait déjà mis une casserole sur le feu, sorti un paquet de farine du placard et commencé à la mélanger avec un peu de sel et d'eau.

"Je vais nous faire des raviolis à la vapeur, c'était mon plat préféré lors de nos repas de famille à la maison..."

Malaxant la pâte sur une petite planche de bois décrochée de l'armoire face à l'évier, avec une force assez étrange pour une jeune fille, mais qui était le résultat de sa longue pratique à la campagne, Ayako prépara à toute allure les bouchées prêtes à cuire, les fourrant au préalable de boulettes de viande et de champignons noirs piochés dans le frigo d'appoint, et qui devaient avoir été stockés là depuis des temps immémoriaux par l'une de ses deux colocataires.

"Ce n'est peut-être pas de la première fraîcheur, mais bien cuit cela devrait aller!" ajouta-t-elle avec enthousiasme, disposant les raviolis sur une passoire au-dessus de l'eau frémissante. Puis soudain pensive, elle sortit deux assiettes creuses aux motifs colorés et se dit comme pour elle-même:

"Tu sais, j'admire les gens qui ont comme toi un caractère bien décidé... moi c'est bien simple, je me laisse toujours influencer! Et puis je pense la plupart du temps à des trucs stupides... par exemple la première chose qui m'a traversé l'esprit lorsque nous nous sommes rencontrées, c'est que j'aimerais bien tricoter un bonnet comme le tien!"

Ayako rougit légèrement en faisant cette dernière confidence, à la fois comme si elle voulait s'excuser de ce qu'elle imaginait être un preuve flagrante de sa superficialité et aussi se faire pardonner son bavardage continu alors qu'elle cuisinait.

"Mince, pensa-t-elle, je suis en train de préparer à manger pour une jeune fille aussi chouette et je me comporte comme ma grand-mère à la ferme..."

Un sourire mélancolique s'esquissa brièvement sur ses lèvres; et il lui sembla qu'Asuna n'attendait pas d'autre signal pour venir se blottir contre ses jambes, enveloppées dans ces chaussettes hautes qu'elle avait tout d'abord revêtues pour se protéger du froid en se rendant à l'enterrement de... Non, il fallait décidément chasser ce souvenir à présent qu'elle se trouvait dans cette chambre et dans ce monde nouveau, et se laisser tout entière porter par l'instant, après tout les raviolis étaient bientôt tout à fait cuits et c'était là décidément l'un des plats préférés d'Ayako. Riant de nouveau avec légèreté, la jeune fille saisit d'une pince le premier ravioli et, saisissant une petite coupelle dans un coin, le posa à terre à l'intention du jeune chiot dont le museau frémissait déjà des odeurs délicieuses qui s'échappaient du panier à vapeur. Puis remplissant généreusement son assiette et celle de Kiralee, elle lui tendit le repas enfin prêt. Impatiente de goûter le résultat de ses efforts, elle tenait déjà entre ses mains fines l'un de ses propres raviolis, lorsqu'elle s'aperçut soudain de son impolitesse et de sa rapidité. Décidément, Ayako ne pouvait plus s'arrêter de rire joyeusement, même en cette occasion:

"Euh, j'espère que cela ne te dérange pas si je mange avec les doigts... j'y suis tellement habituée!"

Kiralee fut plus qu'heureuse de savoir que ce soir elle allait avoir quelque chose à se mettre sous la dent autre qu'un plateau tout fait et insipide comme on en trouvait dans les supermarchés. Kiralee s'installa sur un tabouret accoudée à un meuble de la cuisine pour regarder curieuse et en même temps admirative Ayako qui faisait à manger. Il fallait dire qu'elle était habile de ses mains et semblait être une fée du logis hors pair.

Kiralee en avait déjà l'eau à la bouche rien qu'à s'imaginer un délicieux plat, mais lorsqu'Ayako lui avoua l'intitulé du plat, ce fut un véritable raz de marée dans sa bouche. Kiralee continua de la regarder et elle l'informa "Mmmmh! En tout cas, ils ont l'air succulent et ça sent très bon!" Kiralee venait de faire un compliment, une rareté concernant ce qui pouvait sortir de sa bouche.

Mais à peine venait-elle de flatter Ayako que celle-ci faisait pareil ce qui la fit rougir malgré elle. Kiralee évita le regard d'Ayako, elle n'aimait pas trop les situations de ce genre et ne savait pas comment réagir. Kiralee se frotta la nuque avant de répondre "euh! Je ne sais pas si c'est un compliment, mais merci quand même! Pour ce qui est du bonnet, en fait je l'ai volé! Je ne suis pas très douée pour les trucs de gonzesses…la cuisine, le ménage et le tricot j'avoue que ce n'est pas ma passion, comme tu peux le constater par toi-même!" Kiralee accompagna ses paroles par un geste de la main pour désigner le tas de vêtements en tas devant l'armoire et l'étant général de la chambre en fait.

On aurait pu croire qu'il y avait eu un remake des deux guerres mondiales dans cette chambre. Heureusement, Kiralee avait trouvé des caches misères pour planquer les saletés. Kiralee apprit par la même occasion qu'elle était chouette ce qui la fit sourire et que la jeune fille vivait dans une ferme ce qui pouvait expliquer le fait qu'elle ait le feeling avec le chiot.

A peine avait-elle servit que Kiralee c'était empressée d'engouffrer les raviolis et lorsque Ayako leva les yeux de son assiette pour s'excuser de manger avec les doigts, l'adolescente avait les joues gonflées comme un hamster et un ravioli dans la main. Elle avala le contenu de sa bouche et répondit "bah! Tu fais ce que tu veux! Moi aussi je préfère manger avec les mains, bon c'est aussi parce que je n'arrive pas à manger avec des baguettes! Ces saletés glissent tout le temps!"

Kiralee lui fit un autre compliment une fois qu'elle eut terminé de manger posant sa main sur son ventre "whoah! J'ai jamais aussi bien mangé de ma vie c'était super bon! Je suis contente que tu sois ici!" Elle ajouta quelques minutes plus tard "hum! Qu'est-ce que je pourrais faire pour te remercier? Allez demande-moi ce que tu veux…je suis généreuse aujourd'hui!" Affirma-t-elle en s'accoudant à la table un air espiègle sur le visage attendant la réponse d'Ayako.

Ayako regardait avec plaisir son hôte engloutir l'un après l'autre les raviolis qu'elle venait de préparer, considérant qu'une bouche pleine et une faim rassasiée valaient en matière de cuisine mieux que n'importe quel compliment que l'on pouvait prononcé. Elle entendit cependant avec une joie non dissimulée Kiralee vanter les mérites de ses raviolis, et le geste assez peu féminin de la lycéenne venant frapper son ventre acheva de compléter son bonheur, qui se satisfaisait toujours de petits riens dans sa vie quotidienne jusqu'alors dénuée de toute surprise:

"Tu sais, les trucs de fille cela dépend ce qu'on en fait... dans mon ancien lycée tout le monde était hétéro ou du moins faisait semblant de l'être, et du coup ce n'était pas forcément une bonne chose pour moi d'avoir l'air d'un bon parti ou d'une jeune femme prête à marier; je pense que tu imagines qu'à la campagne, cela peut aller très vite..."

Le visage d'Ayako se renfrogna quelque peu à cette pensée, et ce n'est que grâce à l'intervention impromptue d'Asuna, qui se pourlécha bruyamment et joyeusement les babines, qu'elle retrouva instantanément son humeur enjouée. Cependant, tandis qu'elle avait déjà presque fini de rincer les assiettes dans lesquelles elles venaient de se restaurer, Kiralee lui posa subitement une question qui la mis de nouveau mal à l'aise:

"Hum! Qu'est-ce que je pourrais faire pour te remercier? Allez demande-moi ce que tu veux…je suis généreuse aujourd'hui!"

Ayako ne savait jamais, mais alors absolument jamais comment répondre à ce genre de proposition. Son caractère était simple et attentiste, elle pensait toujours que les choses en ce bas monde se faisait et se défaisait d'elle-même sans ou presque la moindre intervention humaine, et de devoir se prononcer subitement sur qu'elle souhaitait vraiment la troublait en générale bien plus que de raison. Mais la question était posée, il fallait bien y répondre:

"Zut, Kiralee... C'est.. c'est déjà méga-cool que tu aies aimé ma cuisine! Qu'est-ce que je pourrais bien te demander après ce que tu as fait pour moi? Sans toi j'étais perdue en arrivant ici!"

Le ton de la jeune fille n'avait rien de tragique, il était plutôt copieusement embarassé. Cependant les joyeux jappements d'Asuna, visiblement transcendé par l'absorption d'une nourriture à laquelle il ne semblait pas du tout habitué, lui donnèrent à nouveau du courage. Son visage s'illumina et ses yeux brillèrent à son tour avec espièglerie:

"Je sais! Dès que j'aurai trouvé le matériel nécessaire, je vais te faire un gilet! Ne t'inquiète pas, ce ne sera pas trop brodé avec des filets et tout et tout, je le ferais juste à ta taille et selon ton goût! Si tu le veux à la garçonne, ne t'inquiète pas, je sais aussi faire - tu auras l'air d'un vrai receveur de base-ball!!!"

Ayako ne put s'empêcher à ces mots de se souvenir que c'était là le rêve de la moitié des garçons de son village, et elle se mit à rire aux larmes en se rappelant la manière dont certains types de son lycée avaient tenté de la draguer en évoquant devant elle leurs futurs exploits sportifs: "Tu verras, bientôt je jouerai en Amérique" disait l'un, "Tokyo ne connaîtra pas de meilleurs lanceurs que moi" répliquait l'autre... Tout cela était bien étrange, et semblait à présent si loin d'elle qu'il n'y avait plus rien de douloureux à se remémorer ces flatteries non désirées.

"Dis Kiralee, si nous allions faire un tour à l'extérieur? Couvrons-nous bien et marchons un peu toutes les deux... je suis si curieuse de savoir où je suis tombée qu'il me semble impossible de rester ici une seconde de plus! Enfin si tu es d'accord bien sûr, je ne veux rien t'imposer..."

Comme s'il avait entendu et compris les paroles de la jeune fille, Asuna se mit de son côté à sautiller littéralement sur place, ce qui lui permit d'ajouter en souriant:

"Je crois en tout cas que nous avons déjà trouvé quelqu'un de motivé!"

Kiralee l'écouta se justifier à propos de son homosexualité, c'était amusant et elle répondit avec le sourire au lèvres et en mimant ce qu'elle racontait "oui, ben tu sais…en même temps il vaut mieux, personnellement je n'ai pas eu ce genre de problème. Enfin en même temps, je ne me suis jamais laissé faire non plus! En général les rares courageux de la nouille qui m'approchaient et me draguait, j'avais vite fait de les remballer avec un œil au beurre-noir!" Avoua-t-elle. C'était rare que Kiralee fasse ce genre de confidences, surtout aussi rapidement et auprès d'un autre être humain.

Kiralee sourit plutôt fière lorsque la jeune fille vanta ses mérite L'adolescente avait l'impression d'être une super-héroïne volant au secours des jeunes demoiselles en détresses d'étiopia. C'est un peu sans vraiment le vouloir que sa pensée se changea en mots et qu'elle déclara "super-Kira pour vous servir!" Lorsqu'elle se rendit compte de ce qu'elle venait de dire tout haut, elle se sentit tellement bête sur le coup qu'elle aurait voulu pouvoir rentrer dans un trou de souris. Elle ajouta comme pour effacée définitivement le souvenir de son imbécilité récente "euh! Bah! C'est rien! En fait ça m'arrive pas souvent je te rassure…enfin non, ça te rassure pas! Qu'est-ce que je raconte-moi encore!"

Kiralee regarda son chiot qui jappait et se nourrissait volontiers des quelques restes qu'elles avaient laissés, enfin pour être exacte que Ayako avait laissée puisque Kiralee avait vidé son assiette en un temps record. Elle aimait bien la bonne nourriture et en plus, elle avait sacrément la dalle tout à l'heure et elle aurait pu s'envoyer une côtelette d'éléphant. Elle s'approcha du chiot et retira l'assiette bien pré-nettoyée par ses soins avant de dire à Ayako "il ne faudrait pas qu'il abuse non-plus! Sinon ça va devenir un chiot pourri-gâté! N'est-ce pas bébé chien?" Le chiot remua la queue en jappant.

Kiralee retourna son attention à la jeune japonaise qui venait d'émettre une très bonne idée à laquelle Kiralee répondit "Ah! Oui ? Vraiment ? Ce serait génial, je n'ai pas beaucoup de vêtements à ma taille malheureusement et ça me ferait très plaisir de porter ce que tu me feras!" Kiralee était contente aussi, elle n'avait pas de vêtement vraiment fait ou acheté pour elle et ceux qu'elle avait en ce moment avait été dérobés à droite et à gauche, mais cela elle se gardait bien de le révéler Elle avait fait table rase de son passé dans la rue et ne le racontait à personne.

Ayako la sortit de ses pensées profondes qui lui donnaient un visage si sérieux contrastant avec son air de petit lutin farceur qu'elle abordait d'habitude. La jeune fille lui proposait une balade dans la ville et déjà le chiot paraissait enjoué et sautillait partout. Elle regarda la jeune fille avant de dire "Oh! Bah d'accord ça me va, par contre Asuna ne peut pas venir, il n'a pas encore la totalité de ses vaccins et il fait si froid je ne voudrais pas qu'il attrape quelque-chose après tout c'est un bébé et il doit aller dormir!" Kiralee parlait toujours du chien avec des 'il' faisant totalement abstraction que c'était une femelle.

Kiralee l'emmena dans son panier bien douillet avec un dernier câlin et ensuite s'habilla de son manteau et de tout son attirail pour sortir dehors. Elles sortirent de la chambre et se dirigèrent donc jusqu'à dehors. Kiralee réprima un frisson et regarda Ayako, la pauvre n'avait ni bonnet, ni écharpe et Kiralee défit deux tours de son immense écharpe pour la mettre au cou d'Ayako. La nippone étant légèrement plus grande qu'elle de quelques centimètres à peine Kiralee lui avoua gênée "je suis désolée, je n'ai qu'une écharpe alors partageons-là!" Kiralee était étrangement généreuse en cette soirée et ne savait pas vraiment pourquoi. Peut-être qu'au final, avoir une présence humaine qui ne la jugeait pas ne lui était pas complètement détestable.

Kiralee essayait de rester à côté d'elle et elles marchaient tranquillement dans le quartier jusqu'à ce que Kiralee ne glisse sur une plaque de verglas traitre La jeune fille essaya de reprendre son équilibre en vain et s'agrippa au bras d'Ayako pour finalement 'entrainer dans sa chute. Les fesses de Kiralee venaient de dire bonjour au sol "Aïïe ! Ouyouille!"Couina Kiralee en regardant la situation actuelle.

Ayako ne fut pas spécialement déçue d'entendre Kiralee déclarer qu'Asuna ne pourrait pas sortir avec elles; après un tel repas et compte tenu de son très jeune âge, il était entendu que le petit animal ne manquerait pas de s'endormir aussitôt les deux jeunes filles sorties de la pièce. Elle était d'autre part très heureuse que son hôte et guide ait accepté si spontanément sa proposition de lui tricoter un vêtement, une attitude qui à vrai dire ne ressemblait guère à la vivacité rebelle accompagnant la plupart des propos de son hôte sitôt qu'il était question de ce type de sujet un peu superficiels. Ayako pour sa part était déjà en train d'accorder dans sa tête des couleurs et des motis variés aux cheveux épars de son interlocutrice et à ses yeux bigarrés; elle se disait en rêvant à moitié: l'ensemble devra être ample, comme elle semble l'apprécier - les épaules un peu étroites pour que malgré cela sa silhouette soit mise en valeur, et surtout des boutons lâches, pour qu'elle n'ait pas à se soucier de bien les accrocher, elle qui paraît toujours si pressée...

Toute entière à ces considérations digne d'une véritable modiste en herbe, Ayako remarqua à peine qu'elle et Kiralee se trouvaient déjà hors de l'hôtel, sur une large place mal éclairée en cette heure tardive où le vent soufflait avec une force certaine, qui la fit bientôt fortement grelotter:

"Aïe, ce doit être le résultat de toutes ces émotions depuis mon arrivée, j'ai complètement oublié que je n'avais rien pour me couvrir..."

Transie de froid, Ayako souriait cependant, toute au bonheur de se trouver de nouveau à l'air libre et d'être ainsi en mesure de continuer un peu à explorer ce monde étrange dans lequel elle avait été si soudainement projetée, pour des raisons qui lui échappaient mais sur lesquelles elle avait pour le moment en grande partie renoncé à s'interroger. Elle ne fut toutefois pas mécontente lorsque Kiralee lui proposa de partager son échappe, bien que ce fut là pour elle la première fois qu'elle se retrouvait ainsi à marcher de la sorte avec une jeune fille de son âge, qui plus est une jeune fille aux traits fins et au caractère singulier, deux critères qui entraient assez bien dans l'idée générale qu'Ayako se faisait de la beauté. C'est pourquoi en dépit du fait que le simple fait de porter un tel accessoire n'avait en soi rien de particulièrement extraordinaire, la jeune fille rougit légèrement de cette étrange intimité, rendue par ailleurs un peu comique par la différence de taille certaine entre les deux lycéennes, qui rendait leur démarche hésitante et timide, deux qualificatifs qu'encore une fois Ayako, même si elle ne connaissait Kiralee que depuis quelques heures, n'aurait jamais cru pouvoir d'une manière ou d'une autre lui attribuer.

"Ah, fit-elle d'une voix légèrement fêlée par le froid, je suis décidément bien dans la lune, mais cela me rappelle les vieux films que mon grand-père regardait dans son atelier! Il avait encore un lecteur-enregistreur de K7, qu'il avait lui même réparé..."

Elle n'avait même pas achevé de raconter tout ce non-sens qu'elle se sentie brusquement agripée par le bras et vint choir sur le sol aux côtés de Kiralee, qui avait l'air de s'être faite plutôt mal. Ayako elle-même avait simplement recouvert les pans de sa jupe d'un peu de saleté du trottoir, mais ne s'était pas blessée; de manière générale elle était assez habituée à tomber lorsque elle marchait enfant par les chemins de son village et avait développé à cet égard une résistance particulièrement ferme qui contrastait avec l'impression relative de fragilité qu'elle pouvait donner en d'autres circonstances. Elle s'empressa de s'agenouiller auprès de la jeune fille qu'elle entreprit de relever tout en bafouillant des excuses:

"Je suis désolée... Je t'ai distraite avec mes histoires stupides!! Ça va ? Ne t'inquiète pas, nous ne sommes pas tombées de haut, cela ne peut pas être bien grave... Attends, je vais t'aider à marcher jusqu'à l'abri-bus et nous allons regarder ce que tu as."

Ayako, toute tremblante à l'idée que celle qu'elle considérait déjà comme une amie pouvait s'être réellement abîmé quelque chose, décida de la soutenir par le bras et par la taille jusqu'à l'arrêt de bus le plus proche, faisant preuve d'une détermination soudaine qui était toutefois parfaitement en accord avec sa dévotion naturelle et son désir constant de se rendre utile, ici facilité par le fait qu'elle était plus grande et à vrai dire aussi plus corpulente que Kiralee, et qu'il ne lui était donc pas si difficile de l'aider à marcher de la sorte jusqu'à un endroit plus adapté à d'éventuels soins.

=> L'étiobus La suite :)

Kiralee cessa de respirer, pétrifiée parce qu’aurait pu voir Ayako, elle venait de faire quelque chose de très intime et indécent tout de même. La honte ne l'habitait pas, mais elle n'aurait pas voulut que sa nouvelle amie apprenne ses fantasmes et ses jeux solitaires. Heureusement pour elle, cette dernière semblait encore endormie et se justifia d'excuses une fois de plus en venant frôler ses poitrine. Kiralee frissonna encore et le rideau fut remit d'un geste presque précis.

Ayako sembla s'être éveillée à nouveau et sortit de la salle de bain à la hâte en criant des excuses comme un jeune garçon qui entre par mégarde dans la salle de bain. Kiralee soupira et se rinça correctement avant de sortir une serviette entourée sur sa partie inférieur et la poitrine à l'air. Elle n'avait pas beaucoup de pudeur pour le haut de son corps et elle regarda Ayako se démaquiller à l'évier avant de lui dire "cela ne serait-il pas plus simple dans la salle de bain? Avec un miroir?" Demanda-t-elle en souriant. L'adolescente laissa sa serviette tomber pour aller chercher des sus-vêtement et ensuite enfiler son pyjama qui n'avait rien de sexy, juste un vieux t-shirt délavé trop grand et un short qui dépassait à peine du t-shirt.

Elle s'assit sur le bord de son lit, les jambes bien écartées de toute façon elle portait un short et elle ajouta à l'attention de sa jeune colocataire "tu peux profiter de la douche! Les serviettes sont dans le placard à côté de l'évier de la salle de bain..." Kiralee attendit alors d'être seule et se laissa tomber sur son matelas. Elle entendit l'eau de la douche s'écouler et son esprit vagabonda ailleurs, plus précisément il s’attarda sur les courbes possibles du corps d'Ayako et les mains de Kiralee s'élevèrent dans les airs pour palper une paire de poitrine invisible un sourire ahuris sur son visage.

Elle arrêta de faire l'andouille lorsqu'elle entendit la porte de la salle de bain s'ouvrir et se redressa tombant nez à nez avec...elle ne pouvait concevoir cela et elle se mit à rougir intensément restant bouhe-bée.

Il avait fallut quelques secondes à Kiralee pour que son cerveau enregistre ce qu'elle venait de voir...une boule de poil couverte d'eau qui courrait partout en jappant et une grande gamine qui lui courrait après dans toute la chambre. Kiralee se redressa et les suivit du regard particulièrement calme avec un sourire amusé sur le visage. Elle vit Ayako faire un plaquage digne des plus grands joueurs de rugby et enfin attraper le petit chenapan. Elle l'essuya vigoureusement et celui-ci ressembla davantage à une peluche avec des yeux qu'à un chien ce qui fit rire Kiralee de bon cœur.

Kiralee ne dit pourtant rien se contentant de regarder la jeune fille enlever son soutien-gorge avec une technique que seule les filles connaissaient, surtout celles qui était pudique et elle fit un sourire en lui disant "tu sais...ici il y a que des nanas!" Assura-t-elle elle se coucha également et se tourna de côté lui demandant "alors? Le lit te convient il?" Il n'était pas particulièrement plus moelleux que d'autres, mais lorsqu'on avait vécu dans la rue comme Kiralee un lit même un qui était de basse qualité ça faisait toute la différence.

Elle se coucha sur le dos cette fois et demanda "tu dors?" Demanda-t-elle d'une petite voix en regardant le plafond qui reflétait les ombres du dehors qui semblaient danser sur celui-ci. Elle finit par ajouter d'une voix douce "je suis contente que tu sois ici...je me sentais un peu seule..." Kiralee ferma les yeux doucement et commença à somnoler.

Kiralee, les joues gonflées par la nourriture qu'elle venait d'engloutir et les cheveux particulièrement en bataille ouvrit un œil difficilement pour regarder Ayako et lui faire un signe de main en guise de bonjour. Elle prenait rarement des petits déjeuner et elle regarda l'heure qu'il était. Bientôt, il faudrait qu'elle quitte la chambre pour aller travailler au magasin animalier et ensuite elle avait ses cours.

L'adolescente posa son regard sur Ayako et elle bu son chocolat chaud essuyant sa moustache brune de chocolat d'un revers de la manche. Elle osa cette fois parler d'une voix encore rauque à cause de son sommeil profond dont elle venait à peine de sortir. "Euh! Je vais aller à mon taf! Tu vas t'en sortir? Oh! Tu devrais recevoir tes affaires dans la journée!" Kiralee s'inquiétait un tantinet pour Ayako de la laisser seule. Pourtant, il n'y avait pas de danger et elle n'allait pas s'en voler.

Kiralee s'habilla en vitesse et chargea son sac à dos de reste de nourriture prenant un pancake dans sa bouche avant de donner un bisous sur le front d'Ayako sans vraiment y penser comme elle le faisait avec son ex-copine et fila avec un "à plus!" jeté par-dessus son épaule. Une fois dehors elle soupira, bizarrement elle avait toujours peur de se retrouver seule à nouveau et elle détestait cette sensation. Kiralee se tourna mécaniquement vers la fenêtre de sa chambre visible de là où elle se trouvait et un sourire se dessina sur ses lèvres avant qu'elle file en se mettant à courir et disparaître au coin de la rue.