Une chute près de l'arrêt de bus [PV Kiralee]

Kiralee regardait Ayako se confondre en excuse et se demandait pourquoi la jeune fille semblait toujours porter les malheurs du monde sur ses épaules? Ce n'était en rien de sa faute et Kiralee n'avait pas eu besoin d'elle pour se distraire toute seule. En fait, Kiralee n'avait même pas écouté ce que son interlocutrice lui racontait avec tant de nostalgie, elle avait tout au plus saisit quelques mots et par conséquent avait comprit qu'il s'agissait de souvenirs liés à ce monsieur qu'Ayako semblait adorer, peut-être la disparition de cet homme avait-elle conduit jusqu'ici?

Quoi qu'il en soit, Kiralee avait le pantalon mouillé par la neige glaciale qui semblait lui ronger la jambe comme de l'acide. Il était difficile de savoir pour Kiralee si elle était blessée ou bien pas. Elle fut remise sur ses pieds par Ayako qui lui sembla soudainement plus proche. Kiralee ne parvenait pas à dire quoi que ce soit, elle avait un caractère difficile certes, mais elle était aussi terriblement timide. Elle regarda son bras collé à Ayako et plus précisément qui frottait contre sa poitrine et ce fut l'absence totale de signaux cérébrale pour Kiralee. Elle avait chaud, très chaud même en ce temps neigeux et elle ne savait pas quoi dire ou bien faire.

La jeune fille semblait être en transe et elle piquait un sacré phare en cet instant. Elle n'avait plus l'habitude qu'on fasse attention à elle de cette façon et surtout qu'on l'approche d'aussi près. Elle ne pouvait pas s'empêcher de lorgner sur la poitrine d'Ayako, c'était plus fort qu'elle. Kiralee ressemblait en ce moment à une sorte de collégien avec les hormones en furie et c'était absolument très difficile pour la jeune fille de ne pas tenter quelque-chose.

*Oh!La!La...j'ai chaud! Pfff! Allez regarde autre part, pense à un truc triste* Kiralee essayait de se convaincre de ne pas y porter attention. Autant vous dire que l'adolescente fut apaisée lorsque Ayako la relâcha pour lui demander avec inquiétude si elle n'avait rien. Kiralee, venait de reprendre ses esprits et elle s'ausculta en se tâtant un peu partout avant de répondre "non, non j'ai juste eu mal au cul sur le coup, mais ça va, tu sais...je ne suis pas en sucre!" lui avoua-t-elle plutôt amusée par les attentions de la jeune fille .

Le ciel déversa une pluie presque torrentielle et surtout glaciale comme jamais. Kiralee identifia ensuite cette pluie comme étant de la grêle et qui tombaient avec violence bombardant les deux filles. Les yeux de Kiralee balayèrent rapidement les lieux, avec le temps il fallait se mettre rapidement à l'abris. Kiralee saisit Ayako par le poignet pour traverser la rue En effet, en face de l'arrêt de bus se trouvait un vieux préau en bois, il était par endroit troué, mais ça ferait l'affaire pour s'abriter le temps que le nuage passe.

Kiralee coinça Ayako dans un coin ettourna le dos vers le froid comme pour la protéger du vent qui soufflait les billes gelées dans son dos. Kiralee prit le temps de répondre à sa seconde question "oui, je vais mieux grâce à toi, merci" Kiralee rougit aussitôt.

Accroupie dans l'angle du préau où elles s'étaient réfugiées avec Kiralee, Ayako regardait la pluie battante s'abattre à travers le plafond troué en épaisses masses d'eau imprécises, qui venaient frapper le sol avec une force sans cesse renouvelée. Depuis qu'elle était toute petite, elle avait toujours développé une forte inquiétude à l'égard des éléments déchaînés, qu'il s'agisse d'un orage, d'une tempête ou d'une averse incontrôlée. Un vague reste de superstition villageoise héritée de la religion shinto partiquée avec un respect extrêmement marqué au sein de sa famille subsistait au plus profond de son coeur, et lui faisait confusément ressentir chaque colère du ciel ou de la nature comme une revanche prise par des esprits offensés ou moqueurs, qu'il fallait dès lors tenter par n'importe quel moyen d'apaiser. C'est du reste pourquoi elle avait pris l'habitude de conserver toujours au fond de son petit sac à main brodé qu'elle s'était elle-même fabriqué un petit sachet contenant une petite réserve de grains de riz, dont elle s'empressa de saisir une poignée. Elle était précisément sur la point de les lancer à l'extérieur du refuge où elle se trouvait confinée avec Kiralee lorsque cette dernière, en réponse à la question qu'elle lui avait posé concernant le fait qu'elle puisse s'être éventuellement blessée, lui fit un aveu pour le moins inattendu:

"Oui, je vais mieux grâce à toi, merci"

Ayako était interloquée: son interlocutrice n'avait pas seulement pris sur elle de se dresser entre l'entrée du préau et le lieu où elle se trouvait pour la protéger des intempéries; elle venait encore de la remercier pour ce qu'elle s'imaginait déjà représenter une grave erreur de sa part, compte tenu du caractère indépendant et bien décidé de Kiralee.

"Aya, ne me remercie pas... L'important c'est que tu te sentes mieux! Attends, ton pantalon est trempé... tu dois avoir les jambes gelées là-dessous!"

S'agenouillant à nouveau auprès de la jeune fille, Ayako entreprit de remonter les revers de son pantalon jusqu'au dessus de ses genoux, et de frictionner de ses mains effilées ses mollets transis et recouverts de chair de poule. Elle ressemblait à ce moment à ces entraîneurs de sport de compétition qui, pour préparer leurs athlètes, leur infligent avant d'entrer en scène ce genre de massage pour permettre à leurs muscles d'être déjà réchauffés avant même de débuter une quelconque épreuve; et cependant ses gestes étaient dans le même temps d'une grâce infinie et toute féminine, comme si elle avait peur à tout instant de blesser davantage Kiralee par un geste trop brusque ou une tension déplacée. Aucune pensée sensuelle ou se rapportant plus ou moins à des choses de cet ordre ne traversait en cet instant son esprit, tout occupé à trouver comment protéger son amie du froid qui toutes deux les enveloppait: et c'est seulement lorsque elle finit de frotter le bas des jambes de son amie, où les frissonnements et la chair de poule s'étaient peu à peu estompés, qu'elle remarqua leurs courbes fraîches et légères, qui la firent immédiatement reculer:

"Excuse... excuse-moi, j'ai fait cela sans réfléchir..."

Un étrange mélange de honte et de timidité se peignit sur le visage d'Ayako. Elle n'était absolument pas le genre de fille à rechercher avant l'heure ce genre de contact, surtout depuis qu'elle avait appris à ses dépends ce que l'on pouvait souffrir en ayant publiquement des gestes qui montraient un peu trop clairement ses préférences innées. Elle savait bien que Kiralee lui avait expliqué que ce monde suivait des lois spéciales, et que sa particularité sentimentale devait ici être la norme; elle n'en restait pas moins singulièrement interdite, craignant d'avoir entraîné une équivoque qu'elle n'avait absolument pas souhaitée, désirant simplement venir en aide à la jeune fille qui lui avait tant révéler depuis son arrivée en ces lieux décidément bien éloignés de tout ce qu'elle avait pu imaginer par le passé.

"Je... merci à toi de m'avoir protégée de cette volée de grêle!!! Pour la peine, j'ajouterai un flocon brodé sur ton gilet!"

Chassant bien vite cet imbroglio de pensées un peu mélancoliques, Ayako se remit à sourire à son interlocutrice avec légèreté. Il n'était décidément pas dans ses habitudes de rester bien longtemps triste, elle qui dans son attitude exprimait constamment une simplicité et un enjouement invincibles, toujours habitée par la curiosité de savoir ce que la vie ou le destin pourraient bien lui réserver. C'est alors précisément qu'elle se souvient de la poignée de riz qu'elle avait l'intention de jeter, et qu'elle avait de nouveau fourrée dans la poche de sa blouse pour venir auprès de Kiralee:

"Tiens prends-en la moitié... C'est une vieille croyance de chez nous! Lance-la le plus loin possible et Kazé le vent qui nous joue en ce moment un de ses tours va finir par se calmer... tu peux aussi faire un voeu si tu as quelque chose à lui demander!" ajouta-t-elle en lançant à Kiralee un clin d'oeil enjoué.

Kiralee la regarda fouiller dans son sac avec empressement comme-ci elle cherchait quelque-chose d'important. L'adolescente n'aperçu pas ce qu'elle sortit et fourra dans sa poche de pantalon. Elle tourna la tête pour regarder l'état météorologique et vérifier si l'abri ne menaçait pas de s'écrouler. Le vent s'engouffrait dans les planches de bois et les faisaient vibrer telles des touches de piano, mais en dépit de cela il était solide.

Elle ouvrit la bouche pour dire quelque-chose de rassurant à sa colocataire "Ne t'inquiète pas, ça va pas tomb..." Kiralee sentit son pantalon se remonter et une paire de mains fraîches qui parcoururent ses jambes couvertes de vieilles cicatrices blanchies. "Euuuuuuh!" Kiralee s'empourpra une nouvelle fois et frissonna, pour le coup elle était vraiment très embarassée *elle me fait quoi là?* Se demanda-t-elle en la regardant avec un sourcil levé plus haut que l'autre dans la perplexité totale et ses poings de part et d'autre de ses hanches. Kiralee avait eu rarement quelqu'un comme-ça qui soit tactile avec elle et les seules fois que c'était arrivé, il s'agissait de son ex-petite amie et généralement ça finissait en sexe, ele chassa ces vieilles pensées de son esprit. Il était temps pour elle de tourner la page une bonne fois, mais là c'était décidément trop tôt.

Lorsqu'Ayako termina de frotter ses jambes avec vivacité et qu'elle se recula se confondant une fois encore en excuses. Kiralee embarrassée la regarda dans les yeux et lui dit "écoutes, tu es gentille et je t'apprécies,  mais comment dire..." Kiralee hésitait troublée . Pourtant, elle tentait de trouver les bons mots pour ne pas blesser Ayako et elle continua " écoute, tu es très jolie et physiquement tu m'attires, cependant, je n'ai pas envie de te faire du mal...je suis pas comme tu le penses!" Kiralee attendit quelques secondes et expliqua alors "j'ai l'impression que tu me vois comme une sauveuse, alors que j'ai un sale caractère, je suis bordélique...et...je...je" Kiralee en perdit ses mots lorsqu'elle la vit sourire comme pour rien et lui sortir une poignée de riz pour que Kiralee le lance en faisant un vœux.

L'adolescente était en plein hallucination là, la jeune fille changeait de facette comme on change de chemise et avec tout ça, Kiralee ne comprenait plus rien. La rebelle prit les grain de riz avant de les renifler, peut-être qu'il y avait une mixture spéciale dedans? Finalement elle haussa les épaules avant de les jeter façon base-ball bien loin et avec force en criant "je n'ai besoin de rieeeeeen".

Bon, ça c'était fait et elle regarda Ayako "ben quoi ? C'est pas comme-ça qu'on fait ?" Kiralee soupira, elle ne savait pas quoi faire avec Ayako. Devait-elle écouter ses pulsions ? Non, c'était trop rapide, il fallait qu'elle en apprenne plus sur la jeune fille avant de tenter quoi que ce soit.

Néanmoins, l'adolescente fit un sourire en coin plutôt charmeur et déclara à Ayako d'une voix sensuelle qu'on ne lui connaissait guère "dis-moi Ayako...tu permets que je te remercie ? Ferme les yeux! " Kiralee attendit que celle-ci exécute sa demande et elle se redressa sur la pointe des pieds pour approcher doucement son visage près de celui d'Ayako. Leurs bouches à quelques centimètres de la sienne pour finalement faire dériver ses lèvres et embrasser tendrement le coin droit des lèvres d'Ayako. C'était terriblement sensuel et elle regarda sa réaction un petit sourire satisfait.

Kiralee n'eut même pas le temps d'ouvrir sa bouche pour répondre qu'elle se fit happer dans un câlin. La jeune fille ouvrit de grands yeux exorbités, tout un tas de sentiments se bousculaient en elle. Kiralee voulait s'enfouir, elle se sentait trop...trop compressée, mais elle était bien aussi la tête contre la poitrine douillette d'Ayako qui la réchauffait. Ayako lui confia sa peur d'en être déjà là et Kiralee se demanda bien de quoi elle parlait ? Elles étaient dans un abris bus quoi?! Et après ?

Kiralee n'eut pas plus le temps de répondre cette fois que déjà Ayako lui disait en gros qu'elle était son amie. Une amie c'était bien et ça lui convenait parfaitement à vrai dire. La jeune fille hocha la tête rebondissant sans vraiment le vouloir pour le coup sur les seins d'Ayako qui s'éloigna d'un coup avant de lui prendre sa main pour lui vouer une amitié certaine.

Kiralee balbutia un "bah! OK!" Sans plus et regarda sans rien n'y comprendre Ayako qui sanglotait à présent. Décidément, la jeune rebelle avait vu la nouvelle sous toutes ses coutures émotionnelles et seulement en quelques heures. C'était un véritable feux d'artifices émotionnelle qui se passait avec cette jeune fille et Kiralee ne savait pas trop quoi faire, elle n'avait jamais été une personne très amicale.

Néanmoins, elle ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'il fallait qu'elle fasse quelque-chose en ce moment précis, mais ne savait pas quoi. Ayako lui posa une question en la regardant avec ses yeux larmoyants et Kiralee sentit quelque-chose de bizarre dans son coeur, elle avait un peu mal au niveau de celui-ci. Elle hésita un court moment durant lequel elle trépigna comme-ci elle devait faire pipi et finalement elle se jeta maladroitement dans les bras d'Ayako.

Elle lui caressa le dos doucement du bout de ses doigts comme-ci Ayako était en verre "ne pleure pas, quoi qu'il ai pu se produire dans ton ancienne vie, c'est du passé et ici ils ne te feront plus de mal et si quelqu'un ose posé un doigt menaçant sur toi...je le réduit en bouillie avec mes poings! A vrai dire, je pense que tu as raison, personnellement je n'ai pas envie de me lancer dans une relation tout de suite, ma précédente histoire est assez difficile à oublier pour moi et...je ne veux pas aller trop vite si il doit effectivement avoir une histoire entre-nous le chemin se fera tout seul! Donc ok, on est amie, mais euh! C'est censé faire quoi des amis au juste?"

Elle regarda l'avancement de la météo, elle semblait s'être calmée *enfin...il était temps, j'ai bien crû qu'on devrait camper ici toute la nuit!* Pensa-t-elle soulagée. Elle regarda Ayako "et si nous rentrions au chaud avant qu'il nous retombe quelque-chose dessus? Une bonne nuit de sommeil te ferais du bien!" Kiralee marcha à côté d'elle en posant une main dans son dos et elle l'encouragea sans vraiment y faire attention "allez nous y sommes bientôt ma puce!" Elle se reprit aussitôt gênée "euh! Euh! C'est pas ce que tu crois! C'est....ben....désolé!"

Elles rentrèrent à nouveau dans l'hôtel et la chambre et Kiralee s'affala sur son lit avec peu de féminité en poussant un "Aaaargh! Je sens que je vais ronfler toute la nuit!" Elle se redressa ensuite pour interroger Ayako "ça te gêne pas si je vais à la douche d'abord?"Quoi qu'il en soit que la réponse fut oui ou non, la jeune fille se déshabillait déjà sans même prendre la peine de se cacher, elle venait d'enlever son pantalon le laissant par terre là où i venait de tomber et passa en petite culotte devant Ayako pour aller jusqu'à la salle de bain tout en enlevant son haut et le laisser tomber sur le sol à son tour.

Tandis qu'elles marchaient toutes deux en direction de l'hôtel, Ayako sentit brièvement la main de Kiralee se poser sur son dos. Après un tel déluge d'émotions, qui n'avait rien à envier à la colère des éléments, elle n'en fut pas particulièrement fâchée: à son sens, cela témoignait de la sollicitude que la jeune fille éprouvait à son égard, et elle n'y vit rien d'autre que la preuve que cette dernière acceptait son amitié.

"Donc ok, on est amies, mais euh! C'est censé faire quoi des amis au juste?"

Tant par bravade que par désir de montrer à Kiralee qu'elle avait retrouvé son humeur enjouée et que son naturel ne le portait pas à considérer de tels sentiments constamment sous l'angle de l'analyse ou de la mise à l'épreuve, Ayako lui fit une bise sur la joue et lui répondit en lui pinçant légèrement le bras:

"Les amies, c'est fait pour se chamailler!!! Et merci pour ta protection!"

Ayako repartit d'un rire clair, avant d'ajouter presque tendrement:

"Je pense il va te falloir être très forte pour me supporter... Mais quelques bon petits plats, et toute rancune disparaîtra!"

Les deux lycéennes étaient à peine rentrées dans leur chambre que Kiralee s'était effondrée sur son lit, dans une attitude de garçon manqué qui rendait Ayako de plus en plus joyeuse. Elle-même s'était assise comme la première fois qu'elles étaient arrivées sur le rebord de son lit tout neuf, les jambes l'une contre l'autre et les pieds se balançant doucement dans le vide. Elle jeta un bref coup d'oeil vers Asuna qui dormait dans son panier du sommeil du juste, une oreille comiquement repliée sur son oeil droit, ce qui lui donnait un air de pirate canin tout à fait absurde compte tenu de son très jeune âge. Toute absorbée par la contemplation de ce portrait, Ayako entendit à peine Kiralee lui signifier qu'elle se préparait déjà pour prendre une douche, et lorsqu'elle tourna de nouveau la tête vers son amie elle fut surprise de la trouver déjà à demi-nue en plein milieu de la pièce - et en dépit d'une pudeur spontanée qui eut pour effet de faire de nouveau monter le rouge à ses tempes, elle ne put s'empêcher de sourire à nouveau lorsqu'elle vit son haut glisser au sol avec la vivacité de l'éclair; elle se rappelait la rigueur de ses parents à la ferme concernant le moindre objet déplacé ou le moindre vêtement que l'on pouvait laisser traîner et elle se disait avec plaisir qu'ici au moins, la discipline serait plus relâchée. La seule chose qui l'empêchait de se sentir complètement détendue restait l'image du dessin élégant et effilée que formaient devant ses yeux les hanches et les jambes de Kiralee qu'elle n'avait pu éviter de regarder. La beauté réelle de son amie rebelle éveillait dans son esprit d'étranges pensées; qu'il serait incroyable de pouvoir se blottir tout contre elle, d'abandonner sa tête contre son épaule, de... Ayako se reprit subitement lorsqu'elle se rendit compte que Kiralee avait déjà quitté la pièce et qu'elle entendait marcher le jet d'eau de la douche. Elle se sentait drôle à présent, et sa simplicité même lui suggérait milles idées embrouillées. Elle se laissa tomber à son tour sur sa couette bariolée et abandonna sa tête sur le gros oreiller blanc disposé en tête de son lit. Était-ce le fait d'être passée par tant d'émotions contraires au cours de la journée depuis l'enterrement de son grand-père jusqu'à son arrivée en ce monde-ci et sa rencontre avec Kiralee, ou bien plutôt cette ultime promenade sous une pluie glaçée et cette dernière marche hâtive pour rentrer à l'hôtel qui l'avaient épuisée, la fatigue l'envahit soudain et elle se laissa progressivement emporter par un sommeil léger, son visage paisible battu par ses cheveux encore mouillés demeurant à peine frissonnant à la faveur de sa respiration douce et silencieuse que ses lèvres entrouvertes laissaient cependant deviner. Un songe étrange commenca alors à naître dans l'esprit de la jeune fille. Il lui sembla tout d'abord qu'elle était une longue pelote de laine bleue, ou plutôt un long fil bleu foncé qui s'en dévidait, tournant, se déployant courant sans interruption dans toutes les directions. Puis elle se reconnut elle-même cheminant debout dans la neige, vêtue d'un manteau adaptée, avec une autre jeune fille aux cheveux de jais, qui jurait de temps à autre d'une manière assez peu féminine. Elle se tenaient main dans la main, et la bobine poursuivant son chemin vint soudainement entourer son bras, son poignet puis ses doigts ainsi que ceux de Kiral... À ce moment précis de son rêve, un grand bruit se fit entendre dans la chambre et Ayako se réveilla en sursaut, le front et la nuque en sueur.

=> L'hôtel (c'est ici)

[HRP : Si tu es d'accord, je te propose de continuer à l'hôtel dans le même rp :)]