Le Deal du moment : -29%
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 ...
Voir le deal
499.99 €

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

~ La couleur du vent ~ [PV : Lully - Catharinetta - Maryvette - Irène]

 :: Hors Role Play :: Concerne Le Forum :: Archives :: Archives RP :: Abandonnés
Mar 23 Avr 2013 - 18:03
Un souffle de vent me caresse le visage. Je cours à une vitesse folle, sans m'arrêter, sans me demander ni savoir où je vais. Mes pieds nus foulent le sol herbeux, si vite que je vais m'envoler. Et je me laisse envahir par l'ivresse de la vitesse. Cela fait bien longtemps que je ne croise plus aucune habitante. Elle ne s'éloigne guère du village, ces temps-ci. Alors j'en profite pour me balader aux environs, pour découvrir de nouveaux lieux, dans lesquels je peux me recueillir et réfléchir avec tranquillité. Au loin, j'aperçois la colline et je décide de m'en approcher. Lorsque l'on est tout en haut, on peut voir le village presque tout entier, ses alentours, et surtout, on peut voir la mer. Je souris intérieurement, mais mon visage reste d'une neutralité affligeante. J'interromps ma course, et grimpe pas à pas au sommet de la petite colline. Le soleil commence lentement sa descente, illuminant la mer de milliers d'étoiles. Les yeux plus brillants que ceux d'un enfant le jour de noël, je m'assois et me plonge dans une contemplation que rien ne pouvait interrompre. Mon regard court sur la surface de l'eau, parcourue par quelques douces vaguelettes. Le vent m'amène les embruns marins, et lorsque je ferme les yeux, je me croirais presque de retour chez moi. Je frissonne, malgré la douceur du temps, et me recroqueville sur moi même.

Il me semble que je connais le paysage par cœur. Les bâtiments, les arbres, le labyrinthe, l'église,... Je veux tout voir, tout entendre. Les oiseaux qui chante, l'herbe qui bruisse, les animaux qui bondissent ici et là. Calme. Sérénité. Lentement, je me relève, et je sors deux couteaux des plis de ma robe. Je ferme les yeux, calque ma respiration sur les battements de mon cœur. Et je danse. Une danse superbe, précise. Une danse faite de courbe et de magie. Une danse inimitable, imperturbable. Une danse mortelle. Cela fait bien longtemps que je n'ai plus exercée. Mais malgré mes craintes, je n'ai rien perdue. Je le dois sans doute aux longues heures d'entrainement que je m'oblige à faire chaque jour. La course, l'escalade, la gymnastique et les étirements, les lancers... Enfin, ma danse s'achève. Mes yeux se posent alors sur un endroit que je ne connais pas. Un endroit que je n'avais jamais remarqué. Un endroit caché par la hauteur des arbres, pour la plupart centenaire. Je laisse ma curiosité me guider pas à pas vers ce nouveau lieu. Je sens l'excitation me gagner. Enfin de l'aventure ! J'adopte une course modérée et je traverse le champs qui me sépare d'une petite forêt.

Je me glisse tel une ombre entre les arbres. Un silence pesant y règne, comme si la vie avait quitté l'endroit. Pourtant, je sens que quelque chose de puissant garde cette endroit. Sûrement une gardienne, dont j'ai vaguement entendu parlé au quartier général. Certaines filles prétendent même en avoir déjà vu. Je ne sais pas très bien si j'y crois. Je suis assez sceptique sur le sujet. Ce sera un miracle que de tels formes de vies existent... Cela fait bien longtemps que je ne crois plus aux miracles. Des mois ? Des années ? Ou bien peut être n'y ai-je jamais vraiment cru que lorsque la vie était bonne avec moi. Mais je ne garde aucun souvenir de cette époque. J'étais jeune et stupide. Je ne suis pas fière de ce que j'ai failli devenir, et jadis, j'en ai voulu à mes parents pour l'éducation qu'ils me donnaient, tandis que mes frères et voisins souffraient de manques. Mais la vie que j'ai mené après, vaut elle bien plus que la petite peste que j'ai été ? Je n'en suis pas sûre. Le droit de tuer ne devrait appartenir à personne, même si je ne regrette pas ce que j'ai fait. La mort peut paraître douce dans un monde aussi dur que le notre. C'est sur cette pensée que je découvre enfin le bâtiment que j'ai vu là haut.

Un moulin ! Un beau moulin à vent, comme dans les livres. Le soleil passe au travers des hélices, rendant l'endroit tout simplement magique. Je m'approche sans faire de bruit. Peut être que quelqu'un y habite toujours..? Mais, en voyant l'état de la porte, sortie de ses gonds, il me parait évident que ce moulin est abandonné depuis bien longtemps. Je pénètre néanmoins à l'intérieur et examine le vieux mobilier. Après une seconde de réflexion, je décide de monter directement sur le toit, d'où je pourrais admirer la vue. On voit sûrement beaucoup mieux que du haut de la colline ! Sans rien toucher, je monte les marches avec prudence. Le bois ne doit pas être en très bon état... Je finis par arriver tout en haut, sans m'attarder dans les pièces que je traverse. Je sais qu'il me reste quelques heures de soleil, mais je ne veux rien rater du spectacle. Je découvre enfin la trappe au plafond qui mène sur le toit. Je me hisse au sommet, et referme la trappe derrière moi. Je me cale contre une sorte de cheminée géante qui dépasse, et laisse mes yeux s'emplir de la beauté du paysage.

Je ne trouve pas les mots pour décrire ce que je vois. Absorbée, plus rien d'autre n'existe. Si seulement tout était si beau... Bercée par le vent, caressée par le soleil, le silence entre coupé par les piaillements des oiseaux, je sombre tout doucement vers le pays des songes.
Revenir en haut Aller en bas
Lully Del Consuel
Âme qui Rode ☂
Lully Del Consuel
Lully Del Consuel
Age : 31
Messages : 19

Identité
Age: 16 ans.
Origine: Colombienne.
Métier: Agent du ZEPHIRE
Lully Del Consuel
Mar 23 Avr 2013 - 19:54
Catharinetta pose délicatement une main sur son ventre rebondit avant de récupérer la toile vierge que sa soeur lui a demandé de porter. Elle hausse les épaules. Elle a dit que c'était sans danger. De toute façon, impossible de refuser quoi que ce soit à Maryvette. Elle la suit sur les chemins en pente douce.

- Tu es vraiment sûre que tu veux me peindre avec ce moulin?

Devant la réponse affirmative de sa soeur, elle fait une moue boudeuse et finit par se résigner. Elle écoute l'infini babil de Maryvette avec un demi-sourire. Elle se souvient de sa dernière sortie en pleine nature. Seule. A écouter le silence. Elle se souvient aussi de deux petites filles qui couraient au devant de leurs parents en riant. Deux petites filles si semblables et si différentes... Les cheveux multicolores de Maryvette flottent dans le vent, seulement deux pas devant elle. Un tourbillon de couleurs, qui lui fait mal aux yeux, un tourbillon qui l'aveugle, qui l'hypnotise. Au loin résonnent des rires d'enfants, qui se confondent dans l'esprit de Cathy à la voix de sa soeur.

La lumière est particulièrement belle aujourd'hui. Elle aperçoit au loin un bâtiment.

- C'est donc ça ton moulin?

Au fur et à mesure qu'elles s'approchent, elle peut distinguer les longues pales en toile du vieux moulin à vent. Elle ferme les yeux et sent la brise sur son visage. Elle transporte le parfum des arbres en fleurs et de la terre humide. Elle pose à nouveau sa main sur son ventre. Bientôt, très bientôt, son bébé sera là. Elle sourit. Il faudra qu'elle lui montre la beauté de la nature. Qu'elle lui montre à quel point elle est belle, l'odeur de la brise au printemps.

Elles sont arrivées au moulin. Mary pose son chevalet et Catharinetta lui tend sa toile.

- Alors? Où est-ce que je m'instale?
Revenir en haut Aller en bas
Catharinetta Martini
Âme, Corps et Esprit d'Etiopienne ♞
Catharinetta Martini
Catharinetta Martini
Genre IRL :
  • Féminin

Age : 27
Messages : 16

Identité
Age: 24 ans
Origine: franco-italienne
Métier: chercheuse
Catharinetta Martini
Jeu 25 Avr 2013 - 16:58
"Je regarde tout autour de moi, comme si mes yeux voyaient pour la première fois. Ici, les couleurs ne sont pas pareilles. Le bleu me parait plus profond, le rouge me parait plus brûlant. Le jaune et le vert, le orange et le rose. Même le noir me parait plus beau, même si je le hais. Est-ce parce que j'ai retrouvé ma vie, mon sang, mon âme, ma Catharinetta ? Est-ce parce qu'au fond, les couleurs qui nous unissent ma sœur et moi, celles de l'amour, sont les plus belles que je n'ai jamais vu ? Ai-je déjà un jour éprouvé un sentiment de plénitude égal à celui-ci ? Le caractère de ma sœur ne m'avait jamais agacé, bien qu'il soit opposé au mien. On apprend toujours à aimer les personnes qui nous sont proches comme elles sont. Je la regarde en biais et admire ses belles rondeurs, annonciatrices de l'heureux événement. J'allais être tante ! Ce ventre rond me rappelle sans cesse le souvenir de notre mère, avant l'accident. Son ventre rebondi, dans lequel mon petit frère dormait paisiblement. A l'époque, je croyais dure comme fer que maman avait mangé le bébé. Mais malgré ça, je le savais en sécurité. Et, pensant qu'il m'entendait, je lui parlais le soir, au coin du feu, alors que je dessinais des paysages multicolores. Ce n'est que bien plus tard, il y a à peine quelque jour, que j'ai appris par Nettie que l'enfant n'avait jamais vu la lumière du jour. J'aurais dû m'en douter avant. Maman tenait beaucoup à moi. Et c'était réciproque, même si je ne comprends toujours pas pourquoi elle me préférait à ma sœur. Nettie est particulière, mais je le suis aussi. Nettie est rationnelle. Mais l'irréel ne serait pas sans le rationnel. Nettie est un peu triste. Mais moi, je sais la faire sourire, et son sourire est le plus beau du monde. Je crois que je ne comprendrais jamais totalement maman. Et maintenant, il est trop tard. Maintenant, maman est partie pour toujours."


~

- Tu es vraiment sûre que tu veux me peindre avec ce moulin ?

Maryvette avançait d'une démarche assurée, mais guillerette. Son sempiternel sourire paraissait imprimé sur son visage de femme, qui gardait malgré tout des traits enfantin. Elle la regarda sans s'arrêter, les bras encombrés de pots de peinture, de chevalet, et de toutes sortes de bidules utiles pour sa future oeuvre d'art. Elle avait passé des jours entiers à chercher "un lieu magique" pour pouvoir dresser le portrait de sa sœur, avant la naissance de sa petite nièce. Car oui, elle en était persuadée, ce serait une petite fille. Sa sœur étant bien avancée dans sa grossesse, elle avait emporté avec elle une bourse de belle taille, contenant le matériel adéquate. Elle avait rassuré sa sœur au moins des milliers de fois sur le fait qu'il n'y avait aucun risque pour elle. Cependant, il était dans la nature de Catharinetta de s'inquiéter, et encore plus maintenant qu'elle était enceinte. Alors, en guise de réponse, Maryvette se contenta de hocher vivement la tête. Et elle se mit à chantonner à mi-voix, un air joyeux qui reflétait tout à fait son état d'esprit. Elle ne perdait rien du paysage, rien des couleurs et de la lumière. C'était vraiment la journée idéale pour peindre. Et au loin, le moulin se dessine.


La jeune femme se sent empli d'une excitation qu'elle ne maîtrise qu'à grande peine. Son sourire devient rire, ses yeux deviennent étoiles. Et ils brillent, comme autrefois, lorsqu'elle était enfant. Elle a gardé un peu de cette innocence qui la rend si incroyable, qui lui permet de s'émerveiller encore, de sourire malgré tout. Elle a perdu ses parents. Tous. Tous les quatre, elle ne les reverra pas. Elle a perdu beaucoup de chose. Sa mémoire, une partie de son passé. Mais elle n'a pas perdu son sourire. Maryvette n'a jamais perdu son sourire. Et ça, elle le doit au couleur, à sa joie de vivre naturelle, à son optimisme exagéré et à sa sœur jumelle, qu'elle vient de retrouver, et qu'elle ne quittera plus jamais.


- C'est donc ça ton moulin ?

Son moulin. Ce principe plaisait plutôt très bien à Maryvette, qui se voyait déjà propriétaire de la belle bâtisse. Ancienne comme elle les aime. Ce moulin, elle l'avait choisi pour sa beauté, mais aussi pour tous les souvenirs qu'il lui rappelait. Elle avait bien souvent dormi dans des vieux moulins semblables à celui-ci, une belle nuit étoilée, alors que ses mères avaient leur caravane aux environs. Elle prétendait qu'elle voulait peindre, mais en vérité, elle distribuait des médicaments et de la nourriture aux plus pauvres, ceux pour qui nos produits étaient encore hors de porté. Elle croyait que personne n'étaient au courant. Elle ignorait que les mères ont de tels instincts. Les siennes la connaissaient fort bien, et elles n'avaient pas été dupes longtemps. Mais la fierté dont elles faisaient preuves envers Maryvette dépassait tout ce que l'on peut imaginer. Maryvette elle même ne le saura jamais. Après tout, ce n'est pas important pour elle. Des moulins, elle en a vu, elle en a eu. Mais des comme celui-ci, jamais.


- Oui. Tu vas voir, ça va te plaire !


Elle n'ajouta rien, parce qu'il n'y avait rien à ajouter. Certaines choses sont plus belles racontées que vues. Mais beaucoup doivent être vues, et non pas racontées. Le moulin en faisait parti. Arrivées devant le moulin, les deux jeunes femmes s'arrêtèrent. Maryvette posa son chevalet, puis la toile que Catharinetta lui tendit. Elle posa ses accessoires sur le sol, et admira un moment le bâtiment. Elle souriait toujours. Immobile, elle admirait ce qu'elle voyait.


- Alors ? Où est-ce que je m'installe ?

Ses lèvres se pincèrent, une demi seconde tout au plus. Elle ne prit pas la peine de ramasser son matériel, mais commença à tourner autour du moulin. Elle recula, avança, s'éloigna à nouveau, et elle trouva enfin. Elle n'empoigna pas son matériel. Elle reviendrait le chercher après. Parce que maintenant, elle le savait, elle n'était pas seule. Il y avait quelqu'un d'autre. Maryvette courut vers sa sœur, la prit par la main avec douceur.


- Viens ! Suis-moi, je vais te montrer !

Et elle s'engagea à l'intérieur du moulin. Elle gravit les escaliers rapidement, mais pas trop non plus. Attentionnée, elle veillait à ce que sa sœur ne se sente pas mal. Une fois au dernier étage, elle se tourna vers Catharinetta.


- On grimpe encore, ça va ?

Et elle ouvrit une trappe au plafond, et, en silence, elle se hissa sur le toit. Une petite fille dos à elle regardait l'horizon, perdue dans des pensées qui n'appartenaient qu'à elle. Elle respecta son silence un moment, et tenta :


- Bonjour ?!

Mais le doux murmure qu'elle voulait sortir se transforma en cri joyeux. Si bien que la demoiselle sursauta, roula sur elle même et dévala le toit. Elle poussa un hurlement qui se répercuta longtemps et loin dans le petit village d'Etiopia. Les oiseaux présents dans la forêt d'à côté s'envolèrent dans un concert de piaillements. Horrifiée, Maryvette était comme paralysée. Elle n'osait plus bougée, persuadée que la jeune fille était morte, vingt mètres plus bas. En réalité, la jeune fille avait réussi à s'accrocher au rebord. Mais ça, Maryvette ne le savait pas encore.

~
Revenir en haut Aller en bas
Maryvette Martini
Âme qui Rode ☂
Maryvette Martini
Maryvette Martini
Age : 27
Messages : 28

Identité
Age: 24 ans
Origine: Franco-Italienne
Métier: Médecin en Chef / Guérisseuse
Maryvette Martini
Jeu 25 Avr 2013 - 19:01
Irène faisait a ronde, comme chaque matin. La lumière était belle, ce jour là. On n'apercevait pas grand monde aux alentours, quoique le soleil soit enfin de retour. Cela lui convenait à merveille. Elle flânait, perdue dans ses pensées. De toute façon, il ne se passait jamais rien. Les agents de sécurité avaient toujours eu à Etiopia un rôle figuratif, pour rassurer les habitantes. Du moins, si elle en croyait les bribes de conversations qu'elle captait au QG. Elle haussa les épaules. Elle n'allait tout de même pas s'en plaindre. Le monde qui l'avait accueillie était idyllique et lui offrait une chance d'avoir une nouvelle vie, elle n'allait pas en plus râler!

Soudain, un hurlement retentit. Irène sortit brusquement de ses pensées et releva la tête. Le cri provenait du moulin. Elle s'élança en courant dans cette direction. Aucun doute, ce n'était pas de ces cris de joie ou d'enfants qui jouaient qui emplissaient Etiopia, mais bel et bien un hurlement de terreur. Le hurlement n'avait pas fini de se répercuter qu'Irène arrivait aux abords du moulin. Elle ralentit le pas, ne saisissant à première vue rien d'anormal. Merde. Que pouvait-il bien se passer? Elle ralentit et sortit son arme, la plaquant contre sa cuisse. "Calme toi Irène, ce n'est sûrement rien!" Impossible de se résonner. Elle continua à avancer vers le moulin, se dissimulant à demi, avec la démarche fluide et discrète d'un félin.

Soudain, elle comprit ce qui clochait. En contournant le moulin, elle aperçu une jeune fille, suspendue aux rebords du toit. En regardant un peut plus haut, elle vit deux jeunes femmes, l'une aussi colorée que le printemps, l'autre aussi blanche et noire que l'hiver, penchées par une trappe qui perçait le toit, l'air profondément choqué. Elle analysa la situation. Apparemment, la jeune fille suspendue était hors du champ de vision des deux autres. Elle leva une dernière fois les yeux, puis avisa une porte, à demi dégondée. Elle entra dans le moulin et grimpa les escaliers quatre à quatre. Elle arriva enfin au sommet des marches et avisa les deux jeunes filles.

- Bonjour mesdemoiselles, agent de sécurité, je vais vous demander de descendre immédiatement! fit-elle d'une voix dure et forte.

Le mieux était qu'elle monte sur le toit et qu'elle aide l'autre jeune fille à remonter. Une jeune fille qu'elle avait déjà vue, sans aucun doute, mais où?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Jeu 25 Avr 2013 - 21:48
Je suis dans une colère noire. Mon cœur bat la chamade dans ma poitrine. Alors que j'étais tranquillement assise sur le toit, une fille avait surgi de nulle part, et, sans crier gare. J'avais beaucoup de mal à l'admettre, mais elle m'avait surprise. C'était mauvais, vraiment mauvais. Cela voulait dire que je n'étais plus aussi attentive. Que sous prétexte que je suis dans un village où il ne se passe rien, je relâche ma concentration de chaque instant. Et ça a failli me coûter la vie. Je jette un coup d’œil par dessus mon épaule. Mes doigts crochetés au tuile, je sais que je peux tenir des jours dans cette position, sans faiblir. Mais je suis encore trop ahurie pour penser à remonter. Alors je reste là, immobile, à ressasser ce qui vient de se passer, et à calmer les battements de mon cœur.

Je n'ai pas eu le temps de bien voir la fille. J'ai aperçu une sorte d'arc en ciel vivant, et puis... Je suis tombée. Heureusement que j'ai gardé mes réflexes. Le roulé-boulé sur le toit ne me vaudra sans doute rien de plus qu'une légère contusion à la hanche et à la cuisse. Je serais vite remise. Pourtant, ma jambe droite me fait mal. J'essaie d'ignorer la douleur, mais elle me rattrape malgré moi. Je me persuade que cette douleur n'est que le fantôme d'une blessure plus grave dont j'ai hérité dans mon enfance. Mon travail était loin d'être sans risque, et parfois, je préférais la chute du haut d'un toit à une balle mal placée. Ce genre de situation demande une vivacité d'esprit que j'avais réussi à acquérir. Aujourd'hui, même si je n'ai plus le niveau d'autrefois, je garde un temps de réaction assez court. Cette chute m'encourage à recommencer l'entraînement de façon plus massive. Je fronce les sourcils alors que j'entends du bruit derrière moi.

Je me retourne avec discrétion. Un simple coup d’œil me suffit à comprendre. Il s'agit d'une agente de sécurité. J'ignore son nom, je ne la connais pas. Moins je côtoies les filles de là-bas, mieux je me porte. Je reste immobile un instant. Je respire à peine. Mon cœur bat lentement, il s'est presque arrêté. Je ferme les yeux et me laisse bercer par la brise. Elle me secoue lentement, comme si j'étais à sa merci, légère et inerte. Mes doigts glissent, mais je n'y prête pas attention. Mon esprit se vide, je ne pense plus à rien. Plus à rien d'autre qu'au vent.

Le vent, si doux, si calme. Je l'imagine grand et majestueux. Coloré comme un parterre de fleur au printemps. Je l'imagine beau, et bienveillant. Il me prend dans ses bras et m'entraîne avec lui dans une danse tourbillonnante. Je suis une feuille en automne. Un flocon de neige en hiver. Une pétale de rose au printemps. Un rayon de soleil en été. Il me promène là où il veut. Et moi je le suis. Il me fait découvrir les plus beaux paysages, m'emmène vers un monde sans violence, sans haine. Et du bout de mes doigts, je me balance. Mon corps n'est plus chair, mon esprit n'est plus obtus. Je suis vent et rien d'autre. Le vent qui passe dans les cheveux d'une fille au joues rosées. Le vent qui secoue les arbres et l'eau, qui amène la pluie et l'écume. Je suis vent et plus rien autour de moi n'existe. Je suis seul, mais le vent n'est jamais seul. Mon corps se balance au rythme de mon coeur. Mes bras me soulève. La tête en bas, en équilibre au dessus du vide. Arbre droit parfait. Le vent peut être un ennemi. Il sera toujours mon allié.

Je retombe lentement en pont, et retrouve l'équilibre sur mes pieds. Mes yeux sont toujours fermés. Mon coeur et ma respiration sont toujours très bas. Je ne vois pas le regard ébahi des trois jeunes filles. Je ne pensais même pas qu'elles étaient trois. C'est le vent qui me l'a dit. Le vent sera toujours mon allié. Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé. Je ne sais pas que le bord est si proche que la chute me menace. Je ne sais rien de tout ça. Le vent s'en est allé. Mais ses murmures, je les entendrais toujours.

Je m'avance pas à pas. Je me laisse guider par mon esprit. Je crois d'abord me diriger vers la jeune fille arc-en-ciel, mais mes pas me guident vers la jeune femme derrière. Je rouvre les yeux, et mon regard rencontre celui d'une fille brune, dont le visage est presque identique à celui de la demoiselle multicolore. Je lui offre un sourire bienveillant, et sans réfléchir, j'avance mon poing fermé vers elle. J'ai quelque chose pour elle. Un cadeau.

- Tiens, c'est un cadeau. C'est le vent qui me l'a donné. Il me l'a donné pour toi.
Revenir en haut Aller en bas
Lully Del Consuel
Âme qui Rode ☂
Lully Del Consuel
Lully Del Consuel
Age : 31
Messages : 19

Identité
Age: 16 ans.
Origine: Colombienne.
Métier: Agent du ZEPHIRE
Lully Del Consuel
Ven 26 Avr 2013 - 10:37
- Viens, suis-moi, je vais te montrer!

Nettie lève les yeux au ciel et sourit. Elle suit sa soeur dans les escaliers du moulin. D'un terre à terre exaspérant, elle ne peut s'empêcher de penser que l'endroit nécessiterai un bon coup de balais. Maryvette a le pas léger et cours devant elle. Catharinetta la suit sans trop de difficultés, quoiqu'elle trouve agaçant sa manie de se retourner et de lui demander d'une voix compatissante:

- On grimpe encore, ça va ?

"Bien sûr que ça vas, idiote!" se retient-elle de lui répondre. Après tout, Mary ne fait que se préoccuper de son bien-être.

Elle ouvre la trappe qui mène au toit et se glisse sur le toit. Catharinetta la suit, au moment où elle entend, en réponse au "Bonjour!" enjoué de sa soeur, un hurlement. Elle se hisse sur le toit juste à temps pour voir une jeune fille dévaler le toit en roulés boulés. Elle ouvre la bouche en grand, profondément choquée. Dans sa tête défilent mille images. Ce n'est pas la première fois qu'elle est confrontée à la mort. Bien loin de là. Mon Dieu.

Soudain, une voix retentit derrière les deux soeurs.

- Bonjour mesdemoiselles, agent de sécurité, je vais vous demander de descendre immédiatement!

Une voix dure, forte. Qui a l'habitude d'être obéie et qui s'attend à l'être une fois de plus. Une agent de sécurité? "Oh non, elle ne va quand même pas nous accuser d'avoir... Tué cette jeune fille?" Maryvette est plus prompte que sa soeur à réagir et saute au sol. Nettie tourne la tête pour jeter un dernier regard à l'endroit où la jeune fille est tombée.. Pour se retrouver nez-à-nez avec elle! Par quel prodige...? Le visage de l'inconnue s'éclaire d'un sourire bienveillant, et alors que Catharinetta ouvre la bouche pour lui dire... Quelque chose, le poing fermé de la jeune fille s'avance vers elle.

C'est alors qu'une autre main, prompte comme l'éclair, intercepte le poing en route vers son visage, tendis que les bras de sa soeur la tirent en arrière.
Revenir en haut Aller en bas
Catharinetta Martini
Âme, Corps et Esprit d'Etiopienne ♞
Catharinetta Martini
Catharinetta Martini
Genre IRL :
  • Féminin

Age : 27
Messages : 16

Identité
Age: 24 ans
Origine: franco-italienne
Métier: chercheuse
Catharinetta Martini
Ven 26 Avr 2013 - 15:38
"Rien ne pourra jamais être à la hauteur du vide intersidéral que je ressens à ce moment là. Je vois la fille tomber. Elle tombe au ralentit, et je suis persuadée à ce moment, que sa chute n'aura pas de fin. Je la regarde, impuissante, incapable d'agir, incapable de lui venir en aide. Je revois pour la première fois le visage de mon père lorsqu'il me jette de l'autre côté de la barrière, juste avant que le train ne le percute. Il me semble que je titube. J'ai perdu la notion de la réalité. Pour la première fois, les couleurs autour de moi me paraissent plus pâle. Je l'ai tuée. J'ai tué cette fille. La réalité me frappe comme une évidence. J'ignore dans quel état elle est en bas, mais mon estomac se retourne. Elle est morte, et c'est de ma faute. Je ne cesse de me le répéter, toujours incapable de bouger. Elle est morte, elle est morte et c'est à cause de moi. Elle avait l'air effrayé, vraiment. Peut être est-elle morte avant d'avoir touché le sol ? Je sens le vent courir sur ma peau, et je frissonne. Pour la première fois de ma vie, je ne réussis pas à sourire. Qu'ai-je fait, mon dieu, qu'ai-je fait... Je voudrais chercher du réconfort auprès de ma soeur, mais j'ai trop honte pour oser la regarder. Elle doit être profondément choquée elle aussi. La mort frappe souvent là où on s'y attend le moins. Lors d'une promenade, d'un retour chez soit. Un accident est si vite arrivé. Après tout, ce n'était qu'un accident. Je n'ai jamais voulu de mal à qui que ce soit, je n'ai jamais fait de mal autour de moi. Alors pourquoi aujourd'hui, pourquoi maintenant ? Les couleurs se fanent autour de moi. Je ne vois qu'en noir et blanc. Et en rouge. Le rouge de ce sang que j'ai fait couler. Ce rouge qui macule mes mains. Je les frotte désespérément contre moi pour faire partir le sang, mais il ne me quitte pas ! Il m'imprègne, il fait parti de moi, il ne partira jamais. Plus jamais. Je suis trop choquée pour pleurer. Je suis trop choquée pour penser que la fille a peut être miraculeusement survécu. Je suis même trop choquée pour faire le moindre mouvement. Je ne vois plus, je ne sens plus. Mon coeur lui même ne bat plus. Je ne sais pas si je réalise. Peut être est-ce seulement un cauchemar. Un des pires que je n'ai jamais fait. Le vent siffle à mes oreilles. Mais je ne sais pas si je le sens. Je ne l'entends plus. Le vent ne me parle plus."

~


Lorsque l'agente de sécurité arrive et parle, Maryvette ne comprend pas ses mots. Elle la regarde, trop ahurie pour lui demander de répéter. Elle ne sait pas ce qu'elle veut, mais elle recule et redescend sous le toit. Elle aurait pu fuir à ce moment, fuir pour ne pas être arrêtée. Elle va aller en prison, c'est sûr. Il y a des prisons sur Etiopia ? Maryvette l'ignore, mais elle sait qu'elle ne sera plus libre. Mais ça, elle s'en fiche. Après tout, elle qui a toujours fait le bien partout, elle vient de tout perdre. Plus personne ne lui fera confiance désormais. C'est une meurtrière. Mais elle ne voulait pas. Elle aurait tellement aimé que cela se passe différemment. Que la fille ne tombe pas, qu'elle ne vienne jamais dans ce foutu moulin. Maryvette voulait que tout ceci ne soit qu'un rêve. Et elle allait se réveiller, là. Elle serait allongée dans sa chambre, à moitié nue. Les fenêtre de sa chambre seraient ouvertes, laissant passer un léger courant d'air. Et sa soeur serait assise, dos à elle, en train de bercer son bébé. Oui, c'était sûre, rien de tout ceci n'était réel.

D'ailleurs, lorsqu'elle releva la tête, elle aperçut la jeune fille qui était tombée. Son sentiment de culpabilité s'estompa peu à peu, même si elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas pourquoi elle était là, après la chute monumentale qu'elle avait faite. Etait-ce une illusion ? Non, parce que Catharinetta et l'agente la voyaient. Mais alors.. Elle n'était peut être pas tombée ! Un espoir illumina le regard de la fille arc-en-ciel, alors qu'elle remontait rapidement l'échelle qui menait au toit. Elle ne l'avait pas tué ! La fille avait survécu, elle n'était pas morte ! Un immense sourire se dessina sur son visage et elle souffla, rassurée de ne pas avoir de mort sur la conscience. Et rassurée surtout, que la petite aille bien. En l'observant bien, ce n'était qu'une enfant, même si son visage était marqué par l'horreur qu'elle avait dû vivre avant d'arriver ensemble. Son regard n'était plus celui enfantin qu'il aurait encore dû avoir à son âge. Elle avait grandi trop vite, et malgré son jeune âge, elle devait déjà avoir la maturité d'une adulte. Elle était peut être même plus mature que toutes les personnes présentent ici.

Maryvette s'attendait donc à des remontrances de la part de la demoiselle, mais celle-ci se dirigea directement vers sa soeur. Elle tendit son poing gauche vers elle, geste que personne ne comprit directement. L'agente réagit même au quart de tour, et lui bloqua le bras, pensant sans doute que la demoiselle voulait frapper. Cette dernière riposta en se baissant à une vitesse incroyable et tordit le bras de la femme, afin qu'elle la lâche. Les deux jeunes femmes se toisèrent et Maryvette décida de s'interposer entre les deux. Elle regardait tour à tour, la fillette brune, et l'agente de sécurité, les invitants à se calmer. Ce ne fut pas simple, car les deux filles semblaient à deux doigts de se battre. Aucun doute là-dessus, elles avaient toutes deux le sang chaud. Maryvette essayait de se donner un air sérieux, mais ses cheveux multicolores et son visage qui exprimait la joie, ne réussissait pas à la rendre sévère. Elle se tourna cependant vers l'agente de sécurité.


- Pardonnez-moi, mais il me semble que la jeune fille ici présente tenait juste à donner quelque chose à ma soeur, heu.. Ici présente aussi. Je ne crois pas que, heu... Qu'elle soit véritablement dangereuse, sinon elle ne serait pas ici, heu... N'est-ce pas ?

Elle se tourna vers la fillette et puis vers la jeune femme à nouveau. Le tout lui donnait un air tellement comique que personne ne put réprimer un sourire. Et elle se tourna vers sa soeur pour chercher son soutiens. Il y avait eu plus de peur que de mal, mais il régnait une tension presque palpable entre les membres du petit groupe peu comment qu'elles formaient toutes les quatre.


~
Revenir en haut Aller en bas
Maryvette Martini
Âme qui Rode ☂
Maryvette Martini
Maryvette Martini
Age : 27
Messages : 28

Identité
Age: 24 ans
Origine: Franco-Italienne
Métier: Médecin en Chef / Guérisseuse
Maryvette Martini
Mer 1 Mai 2013 - 11:45
L'une des deux jeunes filles, celle qui ressemblait à un arc-en-ciel, venait de sauter au sol près d'elle. Irène ne lui accorda qu'un bref regard avant de se hisser sur le toit. L'autre jeune fille, celle qui lui rappelait les nuits noires et enneigées de ses voyages en Russie pour le compte de son frère, s'était retournée vers le bord.

Et là, tout se passa très vite. La jeune fille qui, quelques minutes plus tôt était suspendue au rebord du toit se tenait face à la brune, droite. Un sourire crispé aux lèvres, et leva son poing. Irène réagit instinctivement, et ses longs doigts, blancs et fins, se refermèrent sur le poignet de la jeune fille. Elle lui lança un regard dur. Juste avant de se rappeler où elle l'avait vue auparavant. Au QG de la sécurité. Évidemment. Comment n'y avait-elle pas songé plus tôt ? Elle ne côtoyait que ces femmes là, et il était fort probable que peu d'habitantes, ne bénéficiant pas des entraînements auxquels on soumettait les agents, auraient pu tenir aussi longtemps suspendue à ce toit, à la seule force des poignets.

D'ailleurs, la jeune fille avait régit avec une vitesse hallucinante. A peine les doigts d'Irène refermés sur son poignet, elle avait répliqué. Ses gestes étaient rapides et précis, aussi Irène qui, malgré tous ses entrainements, avait un peu perdu l'habitude de ce genre d'exercice, ne faisait-elle qu'agir en réaction aux attaques de riposte de la demoiselle, décidément très douée.

La jeune fille arc-en-ciel tentait de les arrêter. A un moment, les deux jeunes filles se retrouvèrent immobiles, les doigts d'Irène à nouveau refermés sur le poignet de l'autre agente, qui avait mis son bras en parade devant son visage. Elle se fixaient, immobiles, imprimant juste assez de force à leur bras pour prévenir l'autre que chacune d'elles restait sur ses gardes. L'arlequine intervint à nouveau:

- Pardonnez-moi, mais il me semble que la jeune fille ici présente tenait juste à donner quelque chose à ma soeur, heu.. Ici présente aussi. Je ne crois pas que, heu... Qu'elle soit véritablement dangereuse, sinon elle ne serait pas ici, heu... N'est-ce pas ?

Irène lâcha le poignet de la jeune fille, gênée.

- Excuses-moi. J'ai cru que... Enfin.

Elle passa une main dans ses cheveux, qu'elle avait récemment fait couper au carré, se mordillant la lèvre. «Eh merde, la bourde.». Elle se racla la gorge, et repris aussitôt un air professionnel, qui lui redonnait constance.

- Enfin, tout le monde va bien, c'est l'essentiel. Je vais simplement vous demander de me raconter ce qu'il s'est passé, pour que je puisse faire un rapport d'incident.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Sam 4 Mai 2013 - 14:28
Tout se passe très vite autour de moi. C'est avec un immense bonheur que je découvre que je n'ai rien perdu de mes capacités et de mes réflexes. Le vent m'a parlé. Il m'a dit qu'il avait un cadeau pour la fille aux cheveux noirs. Celle au ventre rebondi, et à l'air mélancolique. Un petit cadeau, tout petit, minuscule. Je ne dois ouvrir mon poing qu'au dernier moment, pour éviter qu'il ne s'envole. Mais je n'ai pas le temps d'aller jusqu'au bout de mon geste. L'agente de sécurité au visage dur m'a stoppé dans mon élan. Elle m'a attrapé le poing avec force. Et si elle était venue pour me tuer ? Je commence à me défendre. J'attaque. Je pare ses coups avec une facilité déconcertante. Elle pare les miens, qui redoublent de violence. On ne m'aura pas ici, pas maintenant. Je ne me laisserais pas tuer. Si ça se trouve, c'est ce qu'à essayer de faire la fille arc-en-ciel... Me tuer. Elle me lance un coup particulièrement violent, et je me protège le visage. Elle enferme à nouveau mon poing dans sa main. Et la fille arc-en-ciel intervient.

- Pardonnez-moi, mais il me semble que la jeune fille ici présente tenait juste à donner quelque chose à ma soeur, heu.. Ici présente aussi. Je ne crois pas que, heu... Qu'elle soit véritablement dangereuse, sinon elle ne serait pas ici, heu... N'est-ce pas ?

Je l'écoute à moitié, toujours sur la défensive. Mon visage enfantin est détendu. Je n'ai pas peur. Mes cheveux sont secoués par une bourrasque de vent. Je soutiens le regard de l'agente de sécurité en face de moi. Elle parait embarrassée, et finit par lâcher mon poing. Je remarque que la fille aux cheveux noirs ne m'a pas lâchée des yeux. Son regard me brûle la peau. Je ne réagis pas. Les bras le long du corps, je l'observe du coin de l'oeil, sans relâcher mon attention. Et si tout cela était un piège ? Pour que je ne m'y attende pas, et que je puisse pas me défendre ? Je déglutis péniblement, et repousse mes cheveux derrière mon épaule.

- Excuses-moi. J'ai cru que... Enfin.

Je pose un regard dur sur elle. Je n'ai pas l'intention de lui dire que ce n'est rien. Ce n'est pas rien. J'aime l'action et les combats, mais j'ai eu ma dose d'émotion forte pour le moment. Je me détends, et la douceur reprend possession de mon visage. Je souris, presque à contre gré. La robe que je porte découvre les muscles sur mes bras. Je passe une main sur ma cuisse droite, et sens mon poignard, solidement accroché. J'appuie doucement, ce qui m'arrache une grimace de douleur. J'ai dû me faire mal en tombant.

- Enfin, tout le monde va bien, c'est l'essentiel. Je vais simplement vous demander de me raconter ce qu'il s'est passé, pour que je puisse faire un rapport d'incident.

Je la détaille de haut en bas. Elle n'est pas beaucoup plus âgée de moi, pourtant elle ressemble en tout point aux pètes-secs du quartier général. Je ravale une remarque sarcastique, et maîtrise une frémissement de dégoût. J'ai sans arrêt l'impression que, sous prétexte qu'elles savent se battre, elles croient être les meilleures. Je suis persuadée qu'elles n'auraient pas tenu plus d'un mois là d'où je viens. Je ne dis pas que je suis meilleure qu'elle, mais je déteste cette manière qu'elles ont de me rabaisser sous prétexte que je suis petite et que je fais moins que mon âge. Je décide donc d'ignorer la jeune agente, et m'approchant de la fille aux cheveux noirs, je lui glisse quelque chose dans la main. Je sais que ça va la toucher. Je le sais.

Je m'appuie sur ma jambe droite. Grossière erreur. Je lâche un gémissement de douleur et m'écroule. Je relève ma robe en tremblant. Un énorme hématome couvre ma jambe et mon genou, qui est plié dans un angle bizarre. Je vois les filles autour de moi me regarder avec de gros yeux. Il faut dire que toute personne normalement constituée se serait évanouie depuis bien longtemps. Je serre les lèvres et ferme les yeux. Il faut que je me détende. Il faut que j'oubli la douleur... Il faut que... Je croise à nouveau le regard de la fille brune. Le monde tourne autour de moi. Je ne sais pas si j'oubli. Je ne vois plus rien. Plus rien d'autre...
Revenir en haut Aller en bas
Lully Del Consuel
Âme qui Rode ☂
Lully Del Consuel
Lully Del Consuel
Age : 31
Messages : 19

Identité
Age: 16 ans.
Origine: Colombienne.
Métier: Agent du ZEPHIRE
Lully Del Consuel
Dim 5 Mai 2013 - 16:37
Catharinetta n'a pas bougé depuis le moment où elle a croisé le regard de le jeune brune. Elle n'a pas bougé lorsque sa main s'est avancée vers son visage, pas bougé non plus quand l'agente de sécurité l'a bloquée. Elle encore figée. Elle n'a pas cherché à interrompre le combat. Pourquoi faire? Mary s'en sortait bien mieux qu'elle, et elle n'allait tout de même pas mettre en danger son bébé pour si peu. Et si elle avait glissé du toit en tentant de les arrêter? Elle reconnait sans peine l'égoïsme de ces considérations. "Eh bien quoi, j'ai toujours été égoïste, ce n'est pas demain la veille que ça va changer!"

Maryvette intervient à nouveau:

- Pardonnez-moi, mais il me semble que la jeune fille ici présente tenait juste à donner quelque chose à ma soeur, heu.. Ici présente aussi. Je ne crois pas que, heu... Qu'elle soit véritablement dangereuse, sinon elle ne serait pas ici, heu... N'est-ce pas ?

Catharinetta sourit. Apparemment, Mary, elle, a compris. L'agente lâche le poignet de la jeune fille que Catharinetta n'a pas lâchée des yeux. Elle ne prête aucune attention aux paroles gênées de l'agente. Mary pourra lui raconter. Cela n'a aucune importance.

Une brise écarte une mèche de cheveux du visage de la jeune chercheuse. La jeune fille a grimacé, le visage de la future maman se teinte d'une lueur d'inquiétude. Alors qu'elle esquisse un pas vers elle, l'autre s'approche et lui glisse quelque chose dans la main. "Tiens, c'est un cadeau. C'est le vent qui me l'a donné. Il me l'a donné pour toi. " La voix de la jeune fille résonne dans sa tête. Elle sourit. Mais la jeune fille laisse échapper un gémissement de douleur et s'écroule. Catharinetta, inquiète, s'approche. " Çà vas?" demandent ses yeux. Une horrible hématome couvre sa jambe. Catharinetta croise à nouveau son regard. Un regard brun, bien plus âgé que le visage angélique qu'il illumine. Brusquement, c'est comme si le scénariste de sa vie avait demandé au caméra-man de faire un focus sur ces yeux, de créer un flou artistique tout autour. Ces yeux. Et cette sensation de brûlure au creux de sa main, là où la peau de la jeune fille est entrée en contact avec la sienne.
Revenir en haut Aller en bas
Catharinetta Martini
Âme, Corps et Esprit d'Etiopienne ♞
Catharinetta Martini
Catharinetta Martini
Genre IRL :
  • Féminin

Age : 27
Messages : 16

Identité
Age: 24 ans
Origine: franco-italienne
Métier: chercheuse
Catharinetta Martini
Lun 13 Mai 2013 - 21:25
Les yeux de Maryvette sont ronds. Ronds comme des balles de ping pong. Si ronds qu'ils vont peut être tomber. Le soleil éclaire la scène avec une pointe ironique qui fait briller les yeux des quatre jeunes femmes. Notre arc-en-ciel sur patte ne sait d'ailleurs plus où donner de la tête. Tout c'est enchaîné vite. Très vite. peut être trop. Les couleurs qui dansent devant ses yeux l'émerveille. Telle une enfant le jour de noël, qui découvre au pied du sapin une montagne de cadeaux. Il y a l'agente de sécurité, qui semble aussi étonnée qu'elle. Sans doute en route pour faire sa petite ronde tranquillement, pour au final tomber sur une belle brochette de jolies demoiselles. Il y a Catharinetta, la soeur chérie de Maryvette. Elle parait hypnotisée. Elle est immobile, et Maryvette se demande une seconde si elle n'a pas été statufiée. Fascinée. Oui, c'est cela, elle est fascinée. Il n'y a pas d'autre mot. Son regard reste accroché sur la cadette du groupe. Comme si il y avait été cadenassé. Et la dernière, celle qui a fait une des plus jolie chute jamais enregistrée sur Etiopia, elle ne quitte pas Catharinetta des yeux non plus. Maryvette fronce les sourcils, sans trop comprendre. Elle n'avait jamais envisagé que sa soeur puisse être fascinée par quelqu'un. Elle n'avait jamais imaginé qu'il puisse y avoir quelqu'un d'autre dans sa vie qu'elle même - et bientôt, le bébé. Alors elle ne comprenait pas. Et son regard tomba sur la jambe de la jeune fille, et elle grimaça. Ouille, elle ne s'était pas arrangée. Elle se tourna vers l'agente, et lui servit un sourire aimable.

- Je vous remercie, mais il me semble fort que le moment n'est pas approprié pour faire un compte rendu. Laissez moi immobiliser la jambe, et procurer les premiers soins à cette jeune fille. Ensuite nous descendrons du toit, qui paraît être un endroit fort inconfortable pour discuter.

Et sans un mot de plus, elle s'accroupit prés de la demoiselle. Sa soeur et elle semblaient toujours hypnotisées, mais Maryvette ne faisait plus attention. Lorsqu'elle exerçait son métier de guérisseuse, elle oubliait un peu tout ce qu'il y avait autour, pour ne garder que sa patiente et ses blessures. Elle ne put s'empêcher d'admirer le courage de la fillette qui n'avait quasiment pas broncher malgré l'ampleur des dégâts. Elle sortit des plantes de sa bourse, et commença à créer une couche protectrice, qui procurait une légère sensation de brûlure lors de l'application. La demoiselle réagit au quart de tour et se releva, tombant sur l'agente de sécurité, et entraînant Catharinetta avec elles. Les trois jeunes femmes entamèrent une chute à travers la trappe restée ouverte. Heureusement pour elles, le sol n'était pas bien bas. Maryvette, en essayant de les rattraper, fut à son tour emportée avec elles.

En voyant les quatre jeunes femmes, il était difficile d'imaginer qu'elle puisse créer un si grand chaos. Maryvette eut le réflexe de rouler sur le côté pour ne pas tomber sur le ventre de sa soeur, et alla s'écraser dans un tas de foin que des bergères avaient laissé ici quelques temps auparavant. Elle se releva, sans dessus dessous, paniquée, et accourut vers le groupe de demoiselle qui ne semblait heureusement pas mal en point.


- Olalalalah ! Vous allez bien ?

~


[PS: Oui, je suis une catastrophe ambulante... Mais ça fait toujours du bien un peu d'action dans un rp ! :D]
Revenir en haut Aller en bas
Maryvette Martini
Âme qui Rode ☂
Maryvette Martini
Maryvette Martini
Age : 27
Messages : 28

Identité
Age: 24 ans
Origine: Franco-Italienne
Métier: Médecin en Chef / Guérisseuse
Maryvette Martini
Sam 8 Fév 2014 - 12:22
Irène ne se sentait vraiment pas à sa place. Mais alors vraiment pas du tout. Déjà, il y avait cette fille multicolore, cette espèce de boule d'énergie là... Il y avait l'autre agente de sécurité, qui cachait derrière son visage enfantin des capacités de combat au moins égales aux siennes. Et il y avait l'autre. Celle qui dégageait cette espèce d'aura, de par son ventre rebondi et son regard voilé de mélancolie. Mélancolie qui semblait d'ailleurs s'en effacer depuis que son regard restait focalisé sur la toute jeune agente qu'Irène avait l'impression d'avoir offensé. Bon, il faudrait qu'elle arrange ça. Elle avait décidé de commencer cette nouvelle vie d'un bon pied, de la gérer comme un purgatoire, alors bon, offenser les gens, c'était pas la meilleure manière de racheter ses fautes.

Mais voilà, elle ne se sentait vraiment pas à sa place, ici, dans ce moulin. La demoiselle aux cheveux d'encre et la cadette du groupe ne se lâchaient pas du regard, fascinées, comme en transe. Et la dernière était... Un papillon multicolore.

Elle regarda calmement la jeune femme qu'elle venait de lâcher se diriger vers la fille au ventre rebondi et puis tomber. Elle entre-aperçut la jambe de l'autre agente, et eut un haut-le-cœur. Elle en avait vu des blessures, certaines qu'elle avait elle-même infligées. Mais des comme ça, rarement. En règle générale, si elle était blessée de la sorte, était déjà évanouie sous le coup de la douleur. Parce qu'elle avait beau être une des meilleures tueuses à gages d'Europe de l'ouest, elle restait quand même une gosse de riche, gâtée et sur-protégée par ses parents et surtout par son grand frère. Alors elle était un peu douillette quand même.

-Je vous remercie, mais il me semble fort que le moment n'est pas approprié pour faire un compte rendu. Laissez moi immobiliser la jambe, et procurer les premiers soins à cette jeune fille. Ensuite nous descendrons du toit, qui paraît être un endroit fort inconfortable pour discuter.

La jeune fille arc-en-ciel s'était approchée de la cadette et avait commencé à lui procurer des soins. D'ailleurs, à peine eut-elle appliqué sur la blessure de la jeune fille une sorte de pommade (pour autant qu'elle pouvait en juger de là où elle était), que cette dernière se releva brusquement et, Dieu sait comment, tomba sur elle. Irène n'eut pas le temps de réfléchir qu'elle se sentait basculer. Elle heurta quelque chose dans sa chute, et ce n'est que lorsqu'elle sentit le quelque chose partir avec elle qu'elle comprit que c'était sans doute la fille aux cheveux noirs qu'elle venait d'entraîner dans sa chute.

Dans son esprit se forma soudain la pensée qu'il était de son devoir de défendre chaque habitante d'Etiopia, et de leur éviter la douleur. Alors elle cessa de résister à la chute, préférant concentrer ses forces à pousser légèrement la brunette pour éviter de lui tomber dessus. Elle heurta le sol violemment, et se fit la réflexion, dans un coin de son esprit, qu'elle avait foutrement bien fait de ne pas ranger son Beretta dans son dos comme elle le faisait habituellement, parce qu'elle aurait sûrement assez peu apprécié d'avoir le pistolet incrusté dans le dos.

- Olalalalah ! Vous allez bien ?

Elle releva difficilement la tête pour constater qu'elle était empêtrée dans un méli-mélo de bras et de jambes. Bon, elle aurait deux-trois bleus, mais grosso-modo, on pouvait dire qu'elle allait bien. Un coup d'œil à la brune lui suffit pour constater qu'elle n'avait quasiment pas souffert de la chute non plus. En revenche, on ne pouvait pas vraiment en dire autant de la troisième jeune fille, dont la mauvaise jambe semblait avoir prit encore un coup. A moins que la blessure soit déjà aussi grave avant la chute?

Irène se redressa avec difficultés et étira ses muscles endoloris, préférant laisser à la guérisseuse multicolore le soin de s'occuper de la blessée. Elle se dirigea donc vers l'autre jeune femme, qui avait déjà réussi à se relever et s'était assise à même le sol, un peu à l'écart, où elle fixait à présent la paume de sa main d'un air émerveillé. Paume qui était vide. L'agente soupira, se demandant sur quelles allumées elle avait bien pu tomber, mais n'osa rien dire devant l'expression émue de la jeune fille. En l'entendant approcher, celle-ci leva vers elle des yeux brillants.

-Vous avez vu? Lui demanda la jeune femme.

Irène fronça les sourcils.

-Il est partit. C'est dommage. Reprit l'autre.

La brune saisit sa main pour s'aider à se lever et ne la lacha pas, l'entraînant vers la guérisseuse et la blessée. Arrivant auprès des deux autres femmes, la demoiselle au ventre rebondit s'agenouilla devant la blessée qui supportait cette fois calmement les soins et baissa doucement la tête avec un petit merci.

Irène se racla la gorge et s'adressa à la guérisseuse qui, maintenant qu'elle y pensait, ressemblait quand même beaucoup à la fille en noir.

-Y a-t-il quelque chose que je puisse faire? Voulez-vous que j'aille chercher de l'aide? Demanda-t-elle, quelque peu gênée.

Elle n'arrivait pas à entrer convenablement en contact avec ses semblables. A lier la conversation. A donner à sa voix une autre intonation que celle, strictement professionnelle, qu'elle avait adoptée en arrivant ici. Quelque chose au fond d'elle coinçait. Quelque chose l'en empêchait. Elle n'arrivait pas à être aimable. Pas que cela l'aie dérangée jusque là, mais dans l'instant, elle s'en sentait mal.

[HRP: J'adore le week-end :) ]
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Page 1 sur 1

Sauter vers :