Sur le pont, sous la neige. [Privé : Lully]

Sam 9 Fév 2013 - 20:25

Sur le pont, sous la neige. [Privé : Lully] Kayn10

Sur le pont, sous la neige. [Privé : Lully] G10

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Cela fait déjà quelques temps que je suis ici, dans cet endroit qui m'est encore très étrange. Je me suis retrouvée ici sans vraiment avoir le choix, et apparemment, il n'y aurait aucun moyen de partir d'ici. Pourquoi ? J'ai toujours dirigée ma vie comme je l'entendais, et maintenant on me force à rester dans un endroit que je ne connais pas, qui semble complètement irréel et sans aucun moyen de retour. Je n'aurai jamais du passer ce portail. Jamais. Me voilà coincée ici, j'ai une chambre, il n'y a que des filles, bien que faut l'avouer, ça ne me gêne pas du tout, car la présence masculine n'est pas très agréable pour moi, et que j'adore voir pleins de jolies jeunes filles autour de moi, mais quand même ! Je sais que dans mon ancienne vie, je n'avais pas grand chose, voir même rien, que rien ne me retenais, mais je ne sais pas si tout recommencer ici et une bonne idée. J'ai l'impression de fuir la réalité. De fuir ce que j'avais avant. Mais après tout, j'ai la chance de pouvoir avoir une vie ici, une vie différente. Des tas de gens rêvent d'avoir cette chance, même si moi, je ne sais pas si c'est vraiment ce dont j'ai besoin. Chercher un moyen de rentrer ? Ne rien faire et attendre ? Oui, mais attendre quoi ? Essayer de me faire une nouvelle vie ici ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Qu'est-ce que je dois faire ? Surement écouter mon coeur, et blablabla. Si j'étais mon coeur, je serais déjà enterrée. Le monde est rempli d'horribles choses, de cruauté et de souffrance, et ce n'était pas avec un sourire et une voix douce qu'on peut régler ce genre de problèmes, non, il faut une arme en main, un regard glaciale, un visage impassible, et aucune pitié. Aucune. Avoir de la pitié, c'est être faible. Avoir des sentiments, c'est être faible. S'attacher à des personnes, c'est avoir des faiblesses et moi, je ne suis pas faible, je ne veux pas l'être et je ne le serais jamais.

J'ai juste besoin de solitude, de me retrouver un peu, de réfléchir, et de prendre une décision, ce qui explique que je me retrouve sur ce pont aujourd'hui, en pleine après midi, près d'un étang. Quelle idée alors que la neige tombe et qu'il fait plus froid que dans un réfrigérateur ? Mais j'ai toujours aimé regarder la neige tomber, et je ne crains pas le froid. La preuve, je suis en manches courtes, sans veste, et je fixe l'eau gelée et la fumée que je souffle à cause du froid en pensant. Je pense à pleins de choses. Oui, je me dis que parfois je peux être aussi gelée que l'eau de l'étang en ce moment, et pour être honnête, c'est naturelle chez moi... Je n'ai vraiment pas envie de voir quelqu'un en ce moment et je soupire un peu dans mes mains froides sans que mon regard ne quitte l'eau, mes coudes posés sur la rempart du pont. Je ne m'imagine pas faire trempette, là, tout de suite, et je me surprend même à parler un peu toute seule.

" J'aurai peut-être du prendre une veste... Tant pis. "

Et oui, je parle souvent toute seule, pour moi-même, souvent pour me plaindre ou pour constater ce qui se passe autour de moi. La solitude m'a rendu comme cela, et je ne pensais pas du tout qu'à ce moment là quelqu'un pouvait m'écouter, ou même être près de moi. Ah ça non, je pensais même être la seule folle qui serait capable de sortir pour aller près de l'étang quand la température est aussi basse, mais il semblerait que je ne sois pas la seule à aimer regarder la neige tomber et finir par disparaître sur le sol, où dans l'eau gelée de l'étang. En effet, je redressais un peu mon regard quand j'entendis un bruit, mes yeux se posant dans la direction de celui alors que je cherchais celui.. Enfin celle, qui venait de faire ce bruit, mon visage toujours aussi froid et impassible, alors que je glissais mes doigts sur mon arme comme pour être sure que je suis apte à me défendre si je suis en quelconque danger ou que la personne qui traîne par ici soit elle même en danger ou pire encore, soit le danger lui-même..

Sur le pont, sous la neige. [Privé : Lully] Vie11

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Dim 21 Avr 2013 - 12:24

Il fait froid. Je me suis séparée de ma sempiternelle robe bleue, afin de revêtir une robe aussi immaculée que le sol couvert de neige. Mes pieds nus foulent le sol gelé. La morsure du froid ne m'atteint pas. Elle ne m'atteint plus. Autour de moi, les flocons dansent. Mes yeux grands ouverts, je ne perds rien du spectacle que la nature m'offre. Et j'avance, sans savoir où je vais, sans même m'en rendre compte. Le temps passe, mais je m'en moque. La neige a ce quelque chose de magique, qui m'emprisonne, presque contre ma volonté. Mes pieds laissent des empruntes sur le sol, qui, je le sais, ne tarderont pas à être recouvertes. Je m'accroupis sur le sol et de la buée sort de ma bouche. Je ne suis pas habituée à une telle température, mais malgré tout, ça ne me gêne pas. Je cours, je saute, je vole. Toujours silencieuse. J'ai l'impression de rêver. Et je veux que ma présence ne gêne en rien cet univers onirique. Alors, comme pour m'effacer, comme pour effacer ma présence, je saute, m'accroche à une branche gelée et me hisse dessus. Aussi légère qu'une plume, je bondis. La neige accumulée sur les arbres tombe sur mon passage. Un sourire s'imprime sur mon visage. Ici, je n'ai pas besoin de me cacher. Je ne risque pas grand chose, enfin, je crois. L'ivresse de la vitesse me pousse à aller toujours plus loin, toujours plus vite, toujours plus haut. Le monde se trouble au tour de moi. Le paysage m'enveloppe de sa beauté pure et parfaite.

Mais brusquement, je m'arrête. Je ne suis plus seule. Silencieuse comme une ombre, je me laisse glisser au sol. Je m'approche sans un bruit, tel un chasseur traquant une proie. Et je m'arrête. Il y a une jeune fille debout sur un pont en bois. Je ne suis jamais venue ici auparavant. L'étang gelé s'étend devant moi, avec une majesté qu'il doit sans doute en partie à la neige qui ne cesse de tomber. Je n'entends pas vraiment ce que la jeune demoiselle dit, mais je devine qu'elle a froid. Je ne l'ai jamais rencontrée auparavant. J'attends quelques minutes avant de m'avancer vers elle. Je redeviens la petite fille que je ne suis pas, et mon visage doux et chaleureux est un parfait contraste avec le sien. Elle est jolie, mais la dureté de la vie l'a marquée, peut être autant que moi. Je ne suis pas sans savoir que beaucoup de filles ici ont un passé douloureux. Je lui expose mes mains, et lui offre un sourire doux pour la rassurer. Mes yeux se ferment lentement et je souffle :

- Tu peux lâcher ton arme, tu sais. Je ne suis pas dangereuse.

Je rouvre mes yeux et nos regards se rencontrent. Nous nous fixons un long moment comme ça, sans esquisser un seul geste. Mon sourire demeure intacte sur mon visage. Et brusquement je comprends qui elle est.

- Tu es une agente de sécurité ?

Ma voix est toujours aussi innocente, pure comme celle d'une enfant. Comme un ange qui ne vit pas depuis plus d'une dizaine d'année. Mais un ange que le malheur a marqué plus durement que la mort elle même. Je ressens une profonde lassitude. Et je soupire, accompagnée par un nuage de buée qui se forme entre la demoiselle et moi. Je le sais pourtant bien. Personne ne saura jamais percer la vérité. Personne ne pourra jamais percer mon âme. Ni comprendre ce que je suis.

Mer 8 Mai 2013 - 11:39

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Pendant un léger instant, la froideur autour de moi était devenue superficielle. Ce n'était qu'un détail insignifiant, quand on risque un danger. On m'a souvent traité de parano, auparavant. Entendre un bruit, me fait sortir mon arme presque directement. Un bruit qui m'est inconnu. J'ai toujours mon arme sur moi, c'est surement ma plus grande amie. La vie n'est pas aussi magnifique que beaucoup de gens le croient, et moi je suis bien placée pour le savoir. Des innocents meurent tous les jours, parce qu'ils voulaient protéger un être cher à leurs yeux, parce qu'ils tentaient de faire le bien, et parfois car ils n'étaient tout simplement pas au bon endroit au bon moment. Un chien qui se fait écraser par une voiture. Une attaque terroriste qui tue des milliers de gens dans un aéroport. Un enfant né de parents qui soit ne l'aime pas assez, comme sa mère, ou soit l'aime beaucoup trop, comme son père. Une grand-mère qui se fait prendre en otage pendant un braquage qui tourne mal. Un accident de voiture. Une agression. Un viol. Un crime. Voilà la réalité du monde, et voilà pourquoi je ne me balade jamais sans mon arme. Je veux être prête pour défier mon destin. Pour défier ma propre vie et ma mort. Et même si un jour la mort finira par gagner, je veux être capable de me battre pour vivre. Même si c'est une cause perdue. Je veux être capable de sauver les autres, et de les aider, pas de les voir mourir sans rien faire, alors que j'aurai pu faire quelque chose. Voilà pourquoi j'ai mon arme sur moi, ce jour là, sous la neige. Je suis sur ce pont, je me baladais simplement, et vu le froid qu'il faisait, le pourcentage de chance que je croise quelqu'un ici était très bas, mais j'avais quand même pris ma meilleure copine, pour être sure de pouvoir me défendre. Et ce bruit qui me perturba, ce bruit était peut-être un danger, ou une nouvelle preuve de ma paranoïa. La neige ne cessait pas de danser autour de moi, alors que je restais figée en observant autour de moi, mon arme à la main. Il y avait quelqu'un, et ça je le savais. Je sentais la présence légère d'une personne, une présence douce, et.. fausse ? C'était étrange comme sensation. C'était comme un fantôme. Elle était là, sans être là. Je finis par redescendre mon arme pour la ranger, sans la lâcher complètement, en voyant une gamine s'approcher de moi et m'assurer qu'elle n'était pas un danger pour moi, pour personne d'ailleurs. Du moins, c'est ce qu'elle disait, mais les visages d'anges sont les pires pour moi, enfin bon ce n'est qu'un avis personnel, et il ne faut pas trop juger les gens comme ça d'un simple coup d'oeil. Donc je préfère ne pas trop m'avancer, et attendre un peu avec de me faire une véritable idée sur elle. Je réfléchis un peu, et je me dis que comme je suis une jeune fille polie, je dois au moins m'excuser pour avoir agis ainsi face à elle. Je reste froide, sans la quitter des yeux, un peu surprise ensuite pas sa question alors que je croise son regard. Après n'avoir rien dit pendant un moment, je finis par lui parler d'un ton glacial.

" Désolée pour cet accueil assez particulier. Et, pas vraiment. "

Je ne ne suis pas une grande bavarde. Je répond juste à ce qu'elle me demande, sans plus. Je ne m'intéresse pas vraiment à sa vie, ni à elle. Pourquoi lui demander si elle va bien alors qu'elle va assurément me répondre " Oui " ? Pourquoi lui demander son nom alors qu'elle m'en donnera peut-être un faux ? Pourquoi lui parler si c'est pour ne pas être sur de la sincérité de ses réponses ? Oui, je pense comme ça. Pour moi l'être humain est un menteur. Un cachottier, une erreur de la nature, égoïste et cruel. Heureusement, ce n'est pas le cas de tout le monde, nous ne sommes pas tous de grands criminels monstrueux, mais on a tous une partie mauvaise en nous, tous. Même quand elle soupire, je ne semble pas intéressée. Ce n'est pas vraiment que je m'en fiche, mais c'est que je ne la connais pas, alors à quoi bon essayer de lui parler ? Je suis pas très sociable de base de toute façon, alors je vais la laisser mener la conversation comme elle le souhaite, et comme ça elle me donnera peut-être des informations sur cet endroit, et sur le moyen de partir loin d'ici.

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