Je crois qu'il me manque quelque chose ... non ? [TERMINE]

* Ah que ça fait du bien, de l'eau chaude. *

Misato ne se lassait pas de passer ses mains sous l'eau chaude du robinet des toilettes de la mairie. Elle était là depuis bien cinq minutes, mais avec le froid glacial qui regnait dehors et qui voletait dans le bâtiment, Misato ne voulait pas s'en aller. Elle n'osait pas enlever ses petites mains de ce liquide chaleureux, de peur d'avoir bien trop froid après. Mais il fallait qu'elle se rende à l'évidence, elle devait faire son travail de maire, et elle ne pouvait pas rester ici indéfiniment. Alors, avec beaucoup de peine, elle éteignit le robinet, se secha les mains, sortit des toilettes et pris le chemin de son bureau, au deuxième étage.

Alors qu'elle arrivait devant la porte, elle aperçut une demoiselle habillée très légèrement pour la saison, assise sur un banc. Elle devait sûrement l'attendre. Misato se demanda comment elle faisait pour ne pas avoir froid vêtue ainsi, puis, lorsqu'elle fut assez proche, elle remarqua la chair de poule sur sa peau, et compris que la jeune inconnue souffrait tout autant du froid que la jeune maire.

Misato s'approcha de la demoiselle qui ne semblait pas l'avoir remarqué, sûrement trop occupée à essayer de se rechauffer, et elle lui tendit sa main droite. En Norvège, pays d'origine de Misato, on avait l'habitude de se serrer la main en guise de " bonjour ".

- Bonjour. Puis-je vous aider?

La jeune fille semblait être asiatique. Elle avait de magnifique yeux en amande, des cheveux longs foncés et soyeux mais...quelque chose était inhabituel. La couleur de ces premiers étaient bleus comme l'océan. Misato n'avait jamais vu ça. Il faut dire que la couleur de ses yeux à elle aussi était très étrange. C'est pourquoi elle arrêta de fixer l'inconnue comme si elle était une bête de foire.

- Ah quelqu'un vous a conseillé? Cela fait plaisir à voir.

La maire ouvrit sa porte avec une petite clé en or, et invita la demoiselle à y entrer. Elle se posa à son bureau juste après avoir ouvert la fenêtre pour aérer. Elle savait qu'il faisait très froid, mais le bureau de Misato sentait un peu le renfermé. Elle avait l'habitude de l'aérer une fois par jour, souvent le matin, pour lui permettre de mieux respirer et de la reveiller. Elle voulut mettre cela au clair avec la demoiselle :

- Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas laisser la fenêtre ouverte longtemps. Juste pour aérer.

Elle montra de son doigt la petite chaise qui gisait de l'autre coté de son bureau, puis elle ouvrit un des tiroirs se trouvant à sa gauche et sortit un petit pot rempli de boules de chocolat qu'elle posa sur la table.

- Je m'appelle Misato. Okazaki Misato. Et vous?

La jeune fille semblait un petit peu tendue, ou peut-être que timide serait le mot plus approprié. Elle avait répondu avec une telle politesse à sa phrase d'introduction, que Misato n'en revenait pas. Non pas qu'elle n'ait jamais eu à faire à se genre de personne, au contraire, mais juste parce que l'aspect extérieur et corporel de l'inconnue semblait coller parfaitement avec sa personnalité. Elle ressemblait à un ange, un ange bleu, rayonnant à la lumière. C'est vrai qu'elle semblait être tout l'opposé de Misato.

La maire devait essayer de la tranquilliser, alors elle poussa le petit pot rempli de chocolat à côté de la main de la demoiselle, posé instinctivement sur le bureau. Elle fit un petit signe de tête suivi d'un clin d'oeil, puis attrapa elle-même une boule de chocolat à l'emballage rouge.

- Il me semble que les rouges sont aux chocolats-noisettes, les bleu aux chocolats au lait, les noirs au chocolat noirs et les blancs aux chocolats blancs.

Elle déballa le papier en aluminum, faisant un peu de bruit dans la pièce silencieuse, et fourra la petite boule de chocolat dans sa bouche. Petite, oui, mais elle était assez grande pour la minuscule bouche de Misato. Ainsi elle essaya de parler, la bouche pleine, comme elle le fait toujours, mais cela sorti très mal :

- Chavez vous ou nous chommes?

Alors qu'elle entendit sa voix, elle se rendit compte qu'elle était d'une malpolitesse invétérée, et mis une main sur sa bouche, rougissant un peu.

Misato, occupée à essayer de décoller le chocolat de ses dents, n'écoutait que d'une oreille ce que disait l'habitante. Elle bougeait sa tête un peu de tous les côtés, son corps subissant les attaques de sa langue dans sa bouche. Malgré tout, elle entendit ce que l'inconnue semblait vouloir caché au vue de son attitude. De toute façon, la maire le savait bien, les filles qui arrivaient ici n'arrivaient pas par hasard. Elles étaient choisies justement parce que leur présent actuels ne leur plaisait pas. Parce qu'elle était malheureuse ou maltraitée. Il était donc tout à fait normal qu'Alizée n'ait pas tant envie de rentrer chez elle.

- Il me semble aussi.

Misato fit un grand sourire. Elle avait reussi à décoller tout le chocolat de ses dents, et avait reussi à les nettoyer avec sa langue. On aurait pas dit qu'elle en avait mangé d'ailleur. Sauf peut être si on s'approchait d'elle et si celle-ci vous soufflerait dessus. Chose qui n'arriverait sûrement jamais. Quoi que...avec Misato, tout peut arriver. Un petit coup de vent provenant de la fenêtre fis bouger ses cheveux roses. Certains vinrent se placer devant son visage, lui obstruant ainsi la vue. Elle ne les enleva cependant pas toute suite :

- Si vous permettez.

Elle s'adressa à la nouvelle arrivante, puis se leva, les cheveux toujours emmelés devant son visage, et alla fermé la fenêtre. Elle se rassit, passa ses mèches derrières ses oreilles, ouvrit un tiroir, saisit une feuille orange et la posa devant elle, sur son bureau.

- Vous avez bien été renseignée. Je me demande bien par qui d'ailleur.

Misato se gratta la tête une seconde, avec le stylo à bille qu'elle avait saisi.

- Savez vous donc comment vont se passer vos journées ici, à Etiopia? Et où vous aller loger?

Alors c'était Rose. La célèbre Rose Span qui avait accueillie la jeune nouvelle à Etiopia. Misato ne l'avait jamais rencontrée, mais elle en avait beaucoup entendu parler. En effet, elle avait ouvert une boutique de fleurs et toutes les habitantes ont commencé alors à parlé d'elle à tous les coins de rues. Et puis, quand on se balladait dans la rue, et qu'on passait devant la boutique Arc En Ciel, un parfum merveilleux venait chatouiller nos oreilles.

Misato était allergiques au pollen, et n'était donc jamais rentré dans cette boutique, à son plus grand desarroi. D'ailleur, elle ne savait même pas à quoi cette demoiselle ressemblait. A chaque fois qu'on lui parlait de Rose Span, elle n'osait pas demander " Comment est-elle physiquement? ". C'était une question un peu louche, surtout venant de la maire.

- A la boutique l'Arc En Ciel ? C'est une très bonne idée.

Misato fit un grand sourire et passa le stylo qu'elle faisait tourné entre ses doigts, derrière son oreille, faisant tomber quelques mèches de cheveux. Elle s'appuya au dossier de la chaise, et pris un autre chocolat instinctivement. Alors qu'elle était entrain d'ouvrir l'emballage, elle se rendit compte que plus personne n'était entrain de parler et qu'il y avait un silence génant. Alors elle s'arrêta un moment de bouger, en fixant Alizée, puis se pencha comme si de rien était sur sa feuille orange et lui dit :

- Vous voulez bien entendu séjourner à l'hôtel??

A la dernière phrase de la petite nouvelle, Misato prit un air ravi. Elle sourit de toute ses dents, comme si elle faisait une publicité pour un dentifrice, et elle posa son stylo sur la table. Elle s'attrapa les deux mains, les fit tourner, puis essaya de les faire craquer, mais sans succès. Elle s'appuya sur le dossier de sa chaise et se pencha sur le côté droite. Lorsqu'elle se releva et laissa de nouveau apparaitre sa tête derrière le bureau, elle sortit une jolie petite valise à roulette. Elle se leva et la mis devant Alizée.

- Il me semble que cela est à vous n'est-ce pas?

Elle continuait de sourir, comme si elle voulait vendre quelque chose à une cliente. Elle se rassit doucement à sa place reprenant le stylo dans sa main et le faisant tourner entre ses doigts. Elle sentit la demoiselle en face d'elle un peu perturbée par la situation, alors elle sembla bon lui expliquer un petit peu...même si l'explication était un peu tarabiscotée.

- Il s'avère que vos affaires...arrivent ici en même temps que vous. Un peu par surprise. Etant la seule jeune fille arrivée aujourdh'ui, j'ai supposé que cette valise était à vous.

Elle continua de sourire, mais un peu plus naturellement cette fois. Pour rassurer la jeune inconnue, puis se remit à lire gentiment la feuille.

- Nous avons plusieurs chambre de libre à l'hôtel. Les habitantes logent toutes là-bas. Vous pourrez ainsi faire connaissance. Souhaitez vous une chambre seule, ou peut être accompagnée?

La jeune vietnamienne avait raison. Même tout à fait raison. Misato était entièrement pour le fait de vivre en collocation. De un, parce que vivre seule fait un peu anti-sociale et renfermée, et de deux parce que comme vous arrivez seule dans ce village, vous aurez besoin de vous faire des amies. De plus, il ne faut pas oublier que, si vous êtes choisie par Etiopia, c’est que votre précédente vie ne vous plaisait pas tant que ça, et que vous avez presque quasiment vécu des expériences terrifiantes. Alors elle sourit aux anges, se perdant un peu dans ses pensées, en fixant le plafond. Puis elle reprit ses esprits en secouant sa tête et scruta la feuille orange attentivement.

- Vous avez bien raison. La collocation c’est beaucoup plus amusant.

Elle passa son index sur les différentes chambres, de bas en haut, et s’arrêta en ouvrant de gros yeux sur la numéro 15. Elle était occupée par une certaine Aoi Tanaka. Elle ne l’avait jamais rencontrée auparavant, mais son nom lui évoquait le calme et la pureté.

- Il y a la chambre numéro 15. Vous serez en collocation avec mademoiselle Aoi Tanaka, que je n’ai pas eu le bonheur de connaître.

Elle releva la tête.

* Alizée est vraiment une personne polie. *

Misato regarda la demoiselle sortir de son bureau après l'avoir saluée chaleureusement. Elle avait un charme qui s'accordait à merveille avec sa douceur, son agileté et sa timidité.

[ FIN DU RP ]