Une arrivée triomphale ! [PV Cristal]

Dim 21 Aoû 2016 - 18:21

Chambre n°3. D'après ce qu'on m'avait dit, toutes mes affaires sur Terre avaient été transférées dans ce nouveau monde. Un monde qui n'acceptait que les femmes comme moi, en pleine détresse et sans avenir. Des filles perdues, ne sachant plus quoi faire. C'était un peu comme une seconde chance, mais pour le moment, j'avais encore dû mal à y croire. Je me doutais bien qu'au fin fond de l'univers, il existait d'autres civilisations. Néanmoins, je ne m'attendais pas à être téléportée à l'aide d'un portail dans un monde parallèle ! Cependant, je continue à me poser des questions. Vais-je me plaire ici ? Vais-je réussir à retrouver le goût de la musique ? A jouer du piano ? Trouver l'amour ? Oui, c'est une question assez bizarre pour une personne dans un état comme le mien, mais je ne me suis jamais demandée si je préférais les garçons ou les filles. Après tout, peu de personnes se sont intéressées à moi... Et puis, ce n'est pas le moment de rêvasser !

D'autres femmes m'ont accueillies pour tout m'expliquer sur le déroulement de ce monde appelé Etiopia. Il n'était pas trop différent de celui où je suis née et c'est tant mieux ! Pour le moment, je devais rejoindre les appartements et rencontrer ma colocataire. Je n'étais qu'à quelques mètres de l'endroit en question, que je commençais déjà à stresser. Mes mains gantées pour les protéger du froid ou toute autre particule malsaine qui pourrait compromettre mon talent au piano, je jouais avec mes mèches de cheveux, sans bouger. Si celle qui se trouve dans ma future chambre est violente. Ou bien, si je ne l'apprécie pas, y'aura-t-il la possibilité de changer ? Si je venais à demander une telle chose, je passerai pour une fille malpolie. On m'offre la possibilité de refaire ma vie. De retrouver le bonheur et moi et je trouve déjà à me plaindre...

Prenant mon courage à deux mains, je me présente à l'accueil en tant que Laure Evans. On me tend des clés et je me dirige vers la chambre n°3 dont la route vient de m'être gentiment indiquée. Mes couettes violettes virevoltent doucement au rythme de mes pas, qui se fait de plus en plus lent et de plus en plus doux. On vient de me dire à l'accueil que ma colocataire était dans la chambre. Une fois devant la porte, je frappe trois coups, assez fortement pour me faire entendre et attend patiemment que quelqu'un ne vienne m'ouvrir. Oh et puis zut ! C'est ma chambre à moi aussi maintenant ! Et j'ai toquée ! J'entre et avec un élan de courage, je me lance :

- Bonjour, je suis votre nouvelle colocataire ! J'espère que tout se passera bien entre nous ! Je m'appelle Laure ! Enchantée !

En réfléchissant, c'est un peu bête ce que je viens de faire ! Si elle écoute de la musique, si elle dort ou si elle n'est tout simplement pas là, je vais passer pour une imbécile...

Ven 26 Aoû 2016 - 14:34

Cela faisait à peine quelques jours que j'étais arrivée dans cet endroit étrange. Je pouvais pas dire que j'étais déboussolée, non seulement j'avais mes affaires, mais les choses ne me semblaient pas si différente de là d'où je venais. Le jour se levait, passait, partait, laissait place à la nuit, revenait quelques heures plus tard. Les gens vivotaient, faisaient leurs affaires, étudiaient, travaillaient, mangeaient, buvaient, bref, tout le train-train quotidien. On aurait pu croire que passait un portail magique vous ferait quitter à jamais cette routine métro-boulot-dodo, mais non. Tout était strictement similaire à la vie ailleurs, sauf peut être un détail. Oui, au final, le seul truc qui changeait vraiment, c'était le fait qu'il n'y avait pas d'homme, au sens mâle du terme. Je ne m'expliquais pas ce fait, mais soit. Ce n'était pas comme si j'avais envie de me pencher sur un sujet quelconque, et celui-ci n'y faisait pas vraiment exception. Si le portail trouve que les individus de type masculin puent, c'est son problème.

Bref, j'étais posé dans ma chambre, pas depuis longtemps, quelques minutes à peine. J'avais pas été étonné plus que ça en arrivant, et en voyant des affaires qui ne m'appartenait pas un peu partout dans la chambre. Non seulement je n'avais pas vraiment eu le temps de m'habituer à l'endroit, mais je m'attendais à ne pas rester seule indéfiniment. C'est normal, quand on ne fait pas partie des gens qui cochent la case "ermite moderne" en bas du contrat. Je m'étais donc installée sur mon lit, bien assise, un bouquin en main dont le sujet m'importait peu, et je le feuilletais. Je grignottais aussi des cacahuètes, mais c'était de l'ordre du détail insignifiant.
Enfin voilà, posément posée sur mon lit, me doutant fortement que quelqu'un allait finir par pointer le bout de son nez, j'attendais sans vraiment attendre. A la limite, cette personne pouvait ne jamais venir, c'était tout aussi bien. Il y avait un piano là, qui me servirait très bien de garde-manger dans le pire des cas.

C'est là qu'elle fit son entrée, un truc fracassant. En fait, carrément le genre d'entrée qui aurait pu sortir tout droit d'un animé japonais. Ouais, l'animé un peu shojo là, celui avec l'héroïne un peu gauche qui entre en défonçant la porte, se présentant sur un ton joyeux et qui "espère tellement qu'on va bien s'entendre", sans même vérifier si il y avait âme qui vive. Remarque, il aurait peut être mieux valu pour elle que justement, il n'y est eu personne pour voir ça, parce que là, elle partait sur une mauvaise impression. Tellement mauvaise que je la fixais, complètement figée, une cacahuète dans la main que je m'apprêtais quelques secondes auparavant à avaler. Je repris rapidement mes esprits, fort heureusement, afin de froncer les sourcils et de tirer une gueule des plus perplexes.

".... Enchantée."

Je repensais sérieusement à cette case que j'aurais peut être due cocher, ça aurait pu m'éviter de me retrouver avec - visiblement - une fille un peu simple d'esprit.