Tais-toi si tu le peux [Pv Linia]

La légère brise du matin fit naître un doux frisson sur sa peau d’albâtre. Le soleil était déjà haut dans le ciel mais il n’y avait presque personne dans ces rues. La jeune femme marchait tranquillement, profitant de ce calme qui n’était que peu courant. Etiopia était une ville animée, de jour ou de nuit. Le temps ne la pressant pas, elle en avait profité pour faire de légers détours, passant par de petites ruelles et parcs silencieux. Elle était de bonne humeur aujourd’hui. Enfin elle arriva devant ce grand bâtiment ; elle le découvrait presque tant elle ne l’avait que peu fréquenté. Et elle en passa le pas de la porte.

Era s’était prise quelques heures de pose dans son travail quotidien. Au final, personne n’était là pour la surveiller et il n’y avait là aucune utilité à regarder un corps inanimé. Elle avait alors décidé de se rendre à la bibliothèque, se doutant qu’il y aurait là-bas quelques livres sur le domaine de la médecine. Les lieux étaient immenses, il n’y avait pas foule. L’odeur et l’ambiance y étaient particulières. La demoiselle pris le temps de parcourir les rayons sans réellement chercher celui désiré, s’arrêtant de temps à autres sur un titre ayant attiré son attention. Si elle avait l’impression de ne rien faire de ses journées, elle n’avait pas réellement le temps de lire, étrangement. Elle aimait pourtant se perdre dans les lignes d’une histoire, en apprendre plus sur le monde qui était autrefois le siens, ou tout simplement accroitre ses connaissances en médecine comme elle le désirait en cette matinée.

Après quelques temps elle trouva enfin son bonheur. Elle prit un livre sur les plantes médicinales et se dirigea alors vers l’une de ses grandes tables cachées entre les étagères. Era s’y installa. Il n’y avait que quelques personnes autour et, n’y faisant guère attention, elle se feuilleta l’ouvrage. La bibliothèque était silencieuse ; c’était la règle ici après tout.
Après quelques temps elle décrocha son regard de sa lecture. Peut-être était-elle lassée de toutes ces lignes. Passant une main dans ses cheveux elle se redressa quelque peu, s’intéressant enfin un peu à son environnement. La jeune femme observa une fille prendre ses affaires et partir, une autre passant simplement entre la table et les rayons puis, celle-là.

Ses prunelles restèrent fixer sur elle de longues secondes ; le hasard l’avait choisi. Puis, elle ne détourna pas le regard. Cette femme inintéressante l’intéressait et elle allait sûrement le remarquer à un moment ou un autre. Cela n’était pas important. Era la regardait, sans réel raison.

Elle la regardait simplement.