Quand les portes d'Etiopia se referment derrière une graciée [Terminé]

Les larmes coulaient le long de mes joues, je n'étais plus inconsolable, mais libre. Oui, libre. Je me sentais dans se lieu comme étrangement apaisée, observant avec émotion les environs... Je crois que c'était ma fille qui m'avait fait passé dans cet étrange portail dans laquelle je m'étais fait absorbé, mais ici, je n'avais plus la douleur de l'avoir perdu. Elle était avec moi, dans mon cœur et je sais que même à travers la mort, nous serons toujours relié... Mais au juste, suis-je morte, où est-ce je suis tombée ?

J'entendis une porte se refermer dans un grincement métallique, cela eut pour réaction de me faire tourner vers se son. C'était une grande et magnifique grille dont l'arrière semblait trouble... Je saisis timidement les barreaux pour essayer de l'ouvrir, mais rien y fait, elle était verrouillée. J'entendis alors de nouveau derrière moi des bruits de pas. Qui étais-ce ?

Je m'étais retournée avec une grande incompréhension lisible sur mon visage, sans le savoir pour le moment, le portail avait disparu derrière moi. Je voyais au loin une femme arrivée, mais elle n'était pas encore assez proche pour le moment pour que je puisse en voir d'avantage.
Doucement, je m'avançais vers l'inconnue en dépoussiérant ma longue robe noir de deuil. J'abaissais mon parapluie sombre en dentelle puis je m'exprimais assez fort de manière craintive.



Je fus tout à coup surprise. Je ne parlais pas le Russe ! Je savais ce que je disais, mais de ma bouche sortais une langue totalement différente de la mienne. Je mis avec surprise mes mains sur ma bouche, totalement confuse de parler ainsi, arrêtant même de marcher en prononçant lentement pour me forcer à dicter Russe.



Rien à faire, pas un son, ni même un accent Russe ne sortais de ma bouche ! J'étais extrêmement gênée d'être ainsi handicapée, la personne qui venait à ma rencontre allait me prendre pour une folle.

Un buisson bougeait à côté de moi, je le regardais un peu intriguée avant de continuer à chercher un point de repère dans cette grande étendue, cette plaine où j'étais soudainement apparu. Vraiment, j'étais perplexe, je ne savais pas où j'étais et le fait de ne pouvoir communiquer dans ma langue m'inquiétait vraiment... Une voix me sorti alors de mes songes, une toute petite voix enfantine qui semblait parler là aussi, une autre langue, que je compris immédiatement.

- Bonjour, vous cherchez votre chez vous?

Je regardais à ma hauteur visuelle, rien, puis j'inclinais la tête vers le bas pour voir une adorable tête blonde me regarder avec ses grands yeux bleus foncé. Un grand frisson m'avait parcouru alors le dos, elle ressemblait énormément à Anna... J'étais presque au point de me mettre genoux à terre pour la prendre dans mes bras, mais il fallait me rendre à la raison et rester convenable. Je pinçais mes lèvres quelques micro-seconde en inspirant pour retrouver mon calme habituelle puis je posais mes genoux à terre pour être face à face avec elle, lui parlant d'une voix douce et maternelle.

" Bonjour ma petite, à dire vrai, je me suis perdu. Connais-tu cet endroit ? J'aimerais retrouver mon chemin pour rentrer chez moi. "

Je lui souris, avec une légère pointe d'inquiétude. Que faisais une petite seule, au milieu de cette grande plaine. Sa mère, elle devait sûrement être non-loin, mais on ne sait jamais quel fou-furieux pourrait prendre la petite et partir avec. Cette question me brûla les lèvres, la maman que je suis avais repris le dessus pour lui demander d'une voix toujours si calme et apaisante.

" Est-ce que tes parents sont proches d'ici ? J'irais leur demander le chemin si tu ne le connais pas. Tu n'ai pas toute seule au moins ? "

Alors que je posais ma question, je voyais l’enfant progressivement me tourner le dos pour tirer sur une branche de toute ses forces. Je me dressais pour regarder ce qu’elle faisait, mais je n'eu à peine le temps de me pencher au dessus d’elle, qu’elle partit en titubant vivement vers l’arrière avant de tomber dans les voiles de ma robe noire.
Confuse, la petite s’excusa en se relevant et me fit la révérence, puis elle se présenta.

- Je m’appelle Louise, et voici Ubu.

Ubu ? C’est alors qu’elle me tendit son ours en peluche pour faire les présentations. Je constatais qu’une patte manquait à son probable doudou et qu'une fois que Louise eu remarquer se détail, elle se forçait de fondre en larme pour répondre à mes questions. Quelle ne fut pas la surprise de sa réponse…

- Nous sommes à Etiopia ici Madame, c’est dans le ciel. Je le sais parce-que ma maman est quelque part sur la terre, et qu’elle m’a dit que j’allais dans le ciel quand je suis montée dans cette machine avec des ailes. Ici, il y a des gentilles dames et elles s’occupent toute bien de moi. Je suis sûre que de vous aussi elles vont bien s’occuper. Il ne faut pas avoir peur.

Etiopia… La fameuse ville disparu tout à coup des radars après le massacre commandité par un groupe d'hommes barbares ?! Mais alors, suis-je morte ? Quelqu'un m’a fait apparaître ici ? Il fallait vraiment que je trouve un adulte avec qui communiquer pour avoir les informations qui me tardait de découvrir…

Pour l’heure, je devais garder la tête haute et penser à l’enfant qui semblait de plus en plus dépitée de la jambe manquante de son nounours… J’acquissais d’un signe de tête ses dires puis je regardais par dessus elle pour repérer si je ne voyais pas la patte de l’ourson qui par déduction avait du être logé dans se buisson. Je voyais une forme étrange accroché dans un méli-mélo de branchage.

Je me décala alors puis me pencha pour récupérer cette chose. Bingo, c’était la patte manquante ! Je l’a saisis puis me mit à genoux devant l’enfant.

" Merci Louise pour ses précieuses informations. Je me nomme Anastasia pour ma part. " Je lui tendais alors la partie manquante de la peluche avec un regard compatissant. "Je crois que… Ubu, à perdu ça en faisant l'aventurier dans les buissons avec toi. N’ai pas peur, il va s’en sortir. J’ai dans mon sac de quoi soigner ton ami, tu veux bien que je le répare pendant que tu me montres la route pour rejoindre les gentilles femmes qui s’occupe de toi ? "

J’ouvris mon sac en tissus pour lui montrer que je possédais un nécessaire de couture. Je poursuivais mes mots avec un sourire toujours si doux et calme.

" Moi aussi j'ai une fille qui est monté au ciel, mais pas en avion comme toi… Elle avait toujours tendance à abîmer sans faire exprès ses affaires. Alors j’ai pris l’habitude d’avoir cette boîte avec moi. N’hésite pas, si tu désires, je répares Ubu pour que vous puissiez à nouveau courir ensemble. D'accord ? "

Le soleil pénétrait dans la petite chambre d'hôtel, le lit vide dont les couverture étaient encore en fouillis trahissait une personne venant à peine de se réveiller. Diana était à la salle de bain et l'eau de la douche rafraîchissante coulait déjà sur son corps. Après une brève toilette et un séchage rapide elle entreprit d'enfiler un short à fermeture élastique, il ne fallait pas se compliquer la tâche et un débardeur.

Elle descendit piquer un petit déjeuner dans la cantine de l'hôtel et remonta illico presto dans sa chambre pour le mettre dans son sac à dos. Elle était fin prête pour cette journée. C'est un peu malgré elle que ses pas la portait vers les grilles gigantesques de l'entrée d'Etiopia. Elle s'arrêta très nettement regardant de loin ce qui se passait.

Il y avait une femme dont elle ne distinguait pas très bien le visage et une petite fille, elle reculait d'un pas. Elle aimait la compagnie des enfants, mais malheureusement la plupart étaient choqués de voir une femme sans bras.

*mouche...elle viennent par ici...qu'est-ce que je vais faire ?* Le temps qu'elle y réfléchisse, c'était déjà trop tard, elles l'avaient certainement déjà repérée et en plus elles s'avançaient vers elle. Diana qui avaient envie de peindre pour changer, se résigna à le faire plus tard. Elle n'avait jamais vu cette dame ni la fillette qui l'accompagnait pour elle, elles étaient mère et fille.

" Bonjour madame, vous venez d'arriver toutes les deux ? Je peux vous aider votre fille et vous ?" Demanda t'elle emplie de bons sentiments avant de reprendre "je m'appelle Diana, vous vous demandez certainement ce que vous faites ici? Où vous êtes et c'est normal... permettez-moi de vous offrir quelque-chose à boire et je vous raconterait tout en détail si vous le souhaitez?"Proposa t'elle avec un joli sourire accueillant en prime.

-C’est très gentil. Je vous remercie. Mais faites attention, il n’aime pas trop les piqûres. Comme moi.

Me répondit-elle avoir une voix un peu serré d’émotion. Ses jolies yeux bleues se remplissait de larme, mais à son visage, elle ne voulait pas pleurer de fatigue ou bien de tristesse, mais d’émotion.
Je pris très délicatement l’ours en peluche, mes pouces passant dessus pour le caresser. C’est fou comme un simple objet peu vous faire remonter une multitude de souvenir… Celui de ma petite n’était pas comme celui de Louise, mais la douceur du tissus était la même… Son ourson avait aussi par endroit des plaques de tissu plus sec à cause de la bave que les enfants mettent dessus en dormant avec ou en les collant à eux par exemple. J’esquissais un léger sourire en me disant qu’il fallait laver Ubu, dieu sait qu’un enfant ne supporte pas voir son meilleur ami passer à la machine, en tant que maman, je sais quelle lutte il faut mener pour laver une simple peluche. Haa… Ça me manque un peu. Énormément…

L’ours fut tout à coup prit de mes mains, la petite fille avait enfouie son visage dedans avant de se mettre dans mes jupons, à genoux. J’avais fais une bêtise ?
Je caressais ses cheveux de mes longs doigts fins, m’apprêtant à lui demander ce qui n’allait pas, mais une voix adulte et féminine m'interpella.

“ Bonjour madame, vous venez d’arriver toutes les deux ? “

Cette inconnue semblait connaître les lieux à entendre son ton assuré et sympathique. Je me mis debout, gardant l’enfant près de moi puis je me tourna pour faire face à cette personne.
La chose qui m’interpella au premier coup d'œil était le faite qu’elle n'avait pas de bras. Je ne restais pourtant pas à regarder se point de détail, la bouche béa. Mes yeux se posèrent sur les siens, je l’écoutais attentivement.

" Je peux vous aidez votre fille et vous ? Je m’appelle Diana, vous vous demandez certainement ce que vous faites ici ? Où vous êtes et c'est normal… Permettez moi de vous offrir quelque chose à boire et je vous raconterez tout en détail si vous le souhaiter. "

Je câlinais par réflexe, sans même le sentir, la jolie chevelure blonde de la petite. Avec une voix calme, mais un peu troublée de mon arrivé, je lui répondais.

" Bonjour Diana, je me nomme Anastasia pour ma part. La petite n'est pas avec moi, elle semble, comme vous, êtes tombé sur moi par pur hasard. Effectivement, je… Suis un peu perdu ici, l’enfant qui est ici avec moi m’a expliqué un peu la situation, mais… Je vous avouerez que si cela était un rêve, ça ne me surprendrait même pas haha… Je vous remercies de cette hospitalité madame. "

Je tournais mon regard vers Louise, enlevant ma main de ses cheveux quand je m’aperçu, avec le rouge aux joues, que je l’avais câliné machinalement pour la rassurer. Je pris un ton très doux pour la mettre en confiance.

" Louise, ma petite… Tu ne dis pas bonjour à la dame ? Elle a la gentillesse de vouloir nous offrir une boisson pourtant. "

Je pense qu’elle avait peur de cette dame à cause de son handicap qui m’avait laissé très vite indifférente. Ayant passé des diplômes pour être infirmière, ce genre de malformation ne me causait aucun frisson d’horreur ou d’autre réaction un peu impoli. Je pouvais accepter pourtant qu’aux yeux de l’enfant, elle ne puisse comprendre la nature de ses membres manquant et du coup, se prendre de panique ou de dégoût. À son age j’aurais sûrement eu la même réaction en me cachant dans les jupes de ma Nanny...

Diana garda son sourire malgré le fait que la petite s'était cachée de sa vue, sans doute effrayé par l'absence de ses bras. L'irlandaise ne lui en voulait pas, il était normal pour un si jeune enfant d'être impressionné par ce genre de handicap, aussi elle n'en fut nullement choquée et répondit à la dame qui semblait quant à elle moins impressionnée. Elle fut toutefois étonnée par l'explication de la jeune femme.

"Un rêve, beaucoup de personnes ici pensaient la même chose moi y comprit ... je vous dirait ce que je sais lorsque vous serez bien au chaud et assise" expliqua t'elle.


Elle regarda la jeune femme demander à la petite qui contre toute attente n'était pas sa fille de lui dire bonjour, mais Diana intervint parlant d'une voix douce.

" Elle n'est pas obligée si elle ne veut pas ... je ne m'en offusque pas, ne vous inquiétez pas ! " Diana lui offrit un sourire avant de voir sa peluche dont le bras avait été apparemment arraché et était serré par les doigts de la petite demoiselle " ton ours a eu un accident ?" Demanda t'elle.

Elle regarda à nouveau la dame et reprit " vous allez le remarquer lorsqu'on se rapprochera de la ville, mais je préfère vous prévenir pour vous éviter des affolements, la population d'ici est constituée à 100% du sexe féminin" Diana préférait lui avouer tout de suite même si ce fut de but en blanc et elle attendit quelques minutes pour voir la réaction de la dame.

Son visage se posait à nouveau sur la petite fille, jusqu'ici, elle n'avait croisé que des femmes ou de jeunes filles, mais encore jamais aucune enfant. Est-ce que la petite avait une mère ici ? Diana préférait largement garder ce genre de question pour elle. Elle avait apprit que la plupart des personnes qui atterrissaient ici avaient vécu une vies des plus malheureuse, alors pour éviter les larmes d'une petite fille, elle garda ses interrogation pour elle seule.

( Je fais une suite au café ? )