| | | Mar 6 Mai 2014 - 21:31 Titre original:
Psyché Le genre: Poésie féminine des "années folles" (1924) L'auteur : Renée de Brimont (dont le portrait figure ci-dessus) Résumé & mon avis : Si certaines d'entre vous sont, par passion ou par malice, férues de poésie (la vraie, celle qui chante aussi bien dans la nature, les villes, les regards ou les livres), j'imagine que vous avez déjà dû comme moi vous lamenter sur la rareté relative de poèmes lyriques ou amoureux écrits dans le passé par des femmes et s'adressant à des femmes, c'est à dire autrement qu'en recourant à la fiction d'une identité masculine. Pourtant de tels poèmes existent bel et bien, et on peut même dire qu'au début du vingtième siècle un important cercle s'est dessiné à Paris autour de l'écrivain Renée Vivien, dont l'exemple a inspiré plusieur(e)s auteur(e)s qui hésitaient à franchir le pas. Je voulais ici partager avec vous la lecture d'un recueil de Renée de Brimont (disponible sur internet) intitulé Psyché, qui entre de nombreuses références antiques et un style à la Verlaine parfois un peu suranné présente de très beaux vers, dont j'espère qu'ils vous inspireront comme ils m'ont inspirée :) Quelques extraits pour vous convaincre :) Nageuse
Dans les eaux lisses, grises, glacées, front têtu, bras tendus et joints, elle s’est élancée. Elle plonge : angoisse brève ! Mais elle a reparu soudain, fleur que soulève un remous, fleur d’aube, fleur belle, fleur charnelle d’images baignée, de pâleurs ou de feux ! Un sillage prolonge la forme adorable qui nage. ... Lignes cursives... Dessin nerveux des jambes blanches... Douces rondeurs des seins et des hanches ! Elle va, mouvant fardeau, au fil de l’eau qui se déchire et qui se ride, et voici mille anneaux fuyants et fluides. ... Nageuse ! Centre aventureux d’un souple univers de joie et de songe, elle plonge : mais la voilà, plus pure, plus belle... Et quelle averse d’elle ruisselle et de l’averse de ses cheveux !
Convalescence
Promenade à l’ombre mouvante des branches, Tiède, douillette promenade Faite à petits pas, à pas de malade, Le long des allées sinueuses et blanches. L’éventail des brises sur mon front pâle, Ma main fiévreuse encore dans vos mains fraîches, Et les taches mouvantes du soleil sur le sable ; Et l’étrange douceur, la douceur ineffable De retrouver les choses, de les reconnaître Par degrés, et de les rapprendre Avec des yeux plus graves, plus émus ou plus tendres.
L’ombre du rosier
La pelouse ondule où l’ombre du rosier Comme un fantôme bouge. Oserez-vous ? Si vous l’osiez, Au fond de ma corbeille d’osier Vous viendriez coucher sa rose la plus rouge. Tendre messager d’un bien tendre parfum, C’est à l’ombre du jour défunt Qu’il vous faudrait fleurir mon royaume. Rouge est la rose et lourde de baumes ! Oserez-vous ? Comme un fantôme, Sur la pelouse, pour que vous l’osiez A bougé l’ombre du rosier
Le Beau Désir
Soyez, mon désir, Plus pur que les choses humaines, Meilleur que moi. Soyez le mystérieux roi Des cimes de neige ; Que les nuages se désagrègent Autour de vos épaules belles ; Que de blanches ailes Frissonnent sur votre front d’argent. Soyez la voix qui dédaigne de feindre, Et qui chante son chant ! Je veux monter pour vous atteindre.
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| Ayako TsubasaÂme qui Rode ☂ Age : 33 Messages : 96
Identité Age: 17 ans Origine: Japonaise Métier: Lycéenne/couturière :)
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