ALICE ELWYN

Alice fait partie de ces personnes, qui une fois sortie de l’école, ne savent toujours pas quoi faire. Avec un master en histoire, elle aurait pu devenir professeur ou encore tenter de se lancer dans l’archéologie. A la place, elle se retrouve assise dans son canapé à regarder une série télévisée, qu’elle n’apprécie certainement pas, mais qui lui fait passer le temps. Indécise, depuis sa rentrée dans les études supérieures, elle a réalisé bon nombre de petits emplois à mi-temps afin d’arrondir ses fins de mois et peut-être, en espérant trouver sa voie. Chez elle, son appartement ressemble à un véritable mille millions de mille sabords. Ses parents ont beau lui avoir répété chaque fois qu’ils venaient, qu’elle devrait faire un peu de rangement, celle-ci ne s’en est jamais préoccupée pour autant. Ce foutoir, comme l’appelle certains de ses amis, la représente assez bien. On y retrouve de tout et n’importe quoi. De la plus petite figurine de soldat, aux cours de chant sur CD, en passant par une raquette de tennis. Autant de choses hétéroclites, qui forment à elles réunies la personnalité de la demoiselle. C’est-à-dire ne pas finir ce qu’elle entreprend. D’ailleurs, sa famille est déjà heureuse qu’elle est poursuivie ses études jusqu’au bout, même si cela demanda des efforts considérables pour la pousser à continuer et persévérer. Maintenant qu’elle est sortie du cursus scolaire, à moins qu’elle ne prenne une spécialisation, ils voudraient qu’elle se trouve un travail à plein temps.

Malheureusement, la jeune fille est rarement du même avis que ses parents et elle se débat afin de garder sa liberté. Pourtant, les factures arrivent chaque mois et bientôt, elle ne pourra plus reculer face à ses responsabilités. Cette façon d’agir étonne ses parents, qui ne lui ont jamais appris à remettre au lendemain ce qu’elle devait faire et l’on toujours entraînée dans le droit chemin. En vérité, ils ne savaient pas ce qu’elle subissait dès qu’elle sortait de chez elle. Il y a de cela plusieurs mois, Alice était encore serveuse dans un bar proche de son université. Tous les jours ou presque, elle s’y rendait en soirée et travaillait jusqu’à minuit, voir une heure du matin lors des jours d’affluence. Ce job ne lui plaisait guère, mais elle devait honorer son contrat avant de trouver autre chose. Evidemment, elle n’aurait pas donné sa démission si tôt, si elle n’avait pas rencontré un problème… Un client. Venant de plus en plus régulièrement, un homme s’asseyait toujours à la même table vers vingt heures, et ne la quittait qu’à minuit. Jusque-là, il n’y avait rien d’extraordinaire, puisque beaucoup de clients venaient eux aussi passer la soirée dans ce bar. Mais ce qui rendait Alice anxieuse, c’était la manière dont il la regardait quatre heures durant.

Elle n’avait jamais eu à servir cet homme auparavant. La table où il se trouvait, faisait partie de celles prises en charge par sa collègue. Seulement, cette dernière tomba malade une fois et ne put pas assurer son service. Peu de personnes étaient présentes, c’est donc à Alice qu’on demanda de la remplacer. A partir de ce jour, du contact vocal qu’elle eut avec ce client étrange, elle commença à être la cible d’harcèlements. Paniquée, elle n’osait pas en parler à qui que ce soit, sous peur de représailles. Elle se tût et garda cela secret pour elle. Mais même en démissionnant, elle n’était pas sortie d’affaire. Dans la pénombre, elle finit par remarquer une ombre mouvante… L’homme la suivait. Elle crevait tellement de peur, qu’elle se cloîtra chez elle et décida de prendre l’air, uniquement accompagnée d’une ou plusieurs personnes. Ainsi, elle invitait à tour de rôle des amis, organisait des fêtes,… Beaucoup d’événements qui lui permettaient de se sentir entourée et protégée. Parfois, il lui arrivait de regarder à la fenêtre et de voir l’homme. Elle ne savait si c’était son imagination ou la réalité, mais elle fermait alors les rideaux et allait se recroqueviller sur son canapé, le son de la télé au maximum. Puis, le temps passa et elle crut que cette histoire finirait par s’arrêter d’elle-même. Une erreur de prudence, qu’elle ne comprit que tardivement, lorsqu’elle se décida enfin à sortir seule pour faire ses courses à la supérette du coin. L’homme la chopa et l’entraîna dans une ruelle, alors qu’elle se débattait. Finalement, son sac voltigea dans la face de son agresseur et elle prit la fuite en courant. Elle souhaita être loin, très loin de cet individu. C’est alors, qu’elle se retrouva devant un portail. Le temps s’était comme arrêté et elle ne courrait plus à présent. Elle examina ce qui s’offrait à elle, avant de craintivement en passer outre.

En général, ce qui ressort d’Alice, c’est son côté étourdi à ne jamais savoir quoi faire. Elle n’est pas plus maladroite qu’une autre, elle va juste passer deux à trois fois plus face à un choix avant de pouvoir se décider. A vrai dire, elle a toujours peur de passer à côté de quelque chose et lorsqu’elle réfléchit aux options, elle se fait le film des possibilités dans sa tête. En comptant une heure trente de film par option, le temps peut vite grimper !
Aussi, il arrive souvent qu’elle ne finisse pas ce qu’elle entreprend. En effet, une fois qu’elle s’est fait le film de ce qu’il va se passer, à quoi bon le revoir une deuxième fois ? Donc, il va lui falloir aussi beaucoup plus de temps qu’une autre personne, pour réaliser diverses tâches, qu’elle repoussera au lendemain jusqu’à en avoir oublié l’origine.
On peut aussi la qualifier de désordonnée. Du moins, c’est ce qu’une personne lambda comprendrait en voyant l’état de son appartement. En vérité, elle sait exactement où sont entreposées ses affaires et oublie rarement quand elle a prêté quelque chose à un ami. Il n’y a peut-être qu’elle qui se retrouve là-dedans, mais cela lui convient et de toute façon, elle n’a personne d’autre hormis ses parents, qui serait susceptible de venir y fouiner. Quoique… C’est pratique contre les voleurs.
Sportive ! Elle fait rarement plus d’une année dans un club de sport, mais vu qu’elle s’éparpille facilement sur plusieurs activités, on peut dire que sa condition physique reste constante et plus que correcte. A cela, on pourrait ajouter qu’elle commence à avoir fait le tour de bon nombre de sports et que même si ses connaissances ne sont pas des plus développées, elle en a déjà pas mal.
On peut même dire que ces connaissances touchent à beaucoup de sujets. En faisant des petits boulots ici et là, elle a fini par acquérir de nombreuses bases, qui sont utiles pour faire la conversation. Ainsi, ses amis la trouve plutôt cultivée, mais pas forcément toujours intéressante pour autant… Qui s’intéresserait au triage du courrier d’une poste, hein ?
Enfin, sentimentalement parlant, elle est plutôt réservée. Elle va rire, discuter et raler, mais elle dira rarement ce qu’elle pense vraiment de la personne en face d’elle. Elle pourra en parler avec quelqu’un d’autre, mais elle a du mal à avouer ce qu’elle ressent directement à la personne concernée. Ce qui provoque des situations d’incompréhension, notamment avec ses parents qui pensent qu’elle ne les aime pas.

En la regardant passer dans la rue, vous la trouveriez sûrement assez svelte et élancée. Son teint un peu plus pâle que la moyenne, contraste avec ses cheveux violacés. Souvent, elle les attache en une queue de cheval lorsqu’elle sort, qui ne détrompe pas sur leur longueur. Très bien entretenus, on voit au premier coup d’œil qu’elle aime en prendre soin.
Sa démarche laisse présager une personne sereine dans son corps. Cela se retrouve aussi dans ses habits à l’allure désinvolte. Elle aime clairement montrer ses fines et longues jambes, en ne portant pratiquement que des jupes. Elle ne s’embarrasse pas de chaussures à talon, en préférant des simples ou des baskets.
En hiver, il lui arrive de porter un bonnet, mais c’est bien la seule chose que vous pourrez voir sur sa tête.
Globalement, elle s’habille en fonction de ses envies et ne prend pas garde au regard des gens.

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