Elle s'appelle Aloysia Janice Astrophel, et voici le commencement de son histoire en ces terres [post unique]

Dim 2 Fév 2014 - 18:59

Hum...je crois qu'avant de commencer, il convient de faire un petit récapitulatif de base pour les lectrices derrière leur écran qui n'auraient pas encore lu la fiche de présentation et...pardon ? Qui suis-je, moi qui n'ai pas l'air d'être Aloysia et qui parle pourtant à la première personne du singulier ?
Ah mais oui, bien sûr...je me présente. On me surnomme Akuma et je suis la narratrice de l'histoire de cette jeune femme dont vous allez suivre l'arrivée à Etiopia. Au vu qu'Aloysia ait décidé de faire elle-même sa fiche de présentation je n'ai donc pas eu à me présenter et à intervenir alors il est normal que vous vous demandiez alors qui je suis. Maintenant que les présentations sont faites, je vais faire un petit récapitulatif - et le fait que ce soit pas Aloysia elle-même qui le fasse provient de sa...hum...disons qu'elle est assez perturbée mentalement à l'heure actuelle. Enfin, vous verrez bien après, lisez plutôt le bref résumé des évènements derniers:

Aloysia Janice Astrophel était une brave jeune femme du XXIème siècle - comme beaucoup me direz-vous - n'ayant connu que la violence des hommes qui l'entouraient à l'exception de ses deux frères aînés décédés dans l'incendie accidentel de leur établissement scolaire. Sa mère étant morte dans un accident de la route quelques années plus tôt, et sa chère marraine étant succombée à sa maladie, la petite s'était retrouvée seule face à l'autorité de la figure paternelle, autorité que l'on pourrait qualifier facilement de tyrannique et de détestable, violente et brutale. Tant qu'elle ne travaillait pas après ses études, tant qu'elle restait à sa place de "femme" - selon son père - tant qu'elle entretenait la maison en faisant le ménage, le repassage et la cuisine, tant que son père avait de quoi manger dès qu'il rentrait ou se levait, alors Aloysia était en paix. Et tant qu'elle acceptait de se faire battre et malmener par son paternel, rien ne pouvait lui arriver.
Elle pensait que son calvaire serait terminé lors de son mariage mais ce goujat de mari la trompait avec une fille plus jeune. Lui il ne s'était marié que pour l'argent; Aloysia étant née dans une famille bourgeoise de Londres. Cette enflure - excusez-moi du terme mais c'est hélas pourtant son cas à cet homme et malotru est bien trop faible comme mot - a feint l'amour pour Aloysia mais l'a laissé tombée pour une plus jeune.
Les pleurs de sa femme ne l'avaient même pas émus et il n'avait rien trouvé d'autre que de la battre comme une vulgaire chose faible qu'elle était. Et elle avait pris peur, s'était enfuie et s'était retrouvée au bord de la Tamise, sur le point de se suicider. Elle avait alors regardé l'eau boueuse du fleuve et avait imaginé son corps frêle sombrer au fond des eaux, des flots tourmentés de la Tamise qui se refermaient sur son cadavre noyé. Elle n'avait plus rien à faire dans ce monde, se disait-elle. Plus rien. Il n'y avait plus rien pour elle, aucun espoir d'une vie meilleure. Elle devait disparaître. Ce serait moins douloureux.
Son coeur meurtri lui faisait mal. Elle n'avait pas le choix, elle n'avait plus le choix, elle n'avait jamais eu le choix. Elle s'était apprêtée à le faire, elle était décidée mais quelque chose s'était produit et elle s'était retrouvée à Etiopia. Une brume épaisse l'avait entouré, et intriguée elle s'était retournée, faisant face à un portail étrange. Irrémédiablement attirée par le portail, elle l'avait franchi et s'était retrouvée en cette terre qui lui était inconnue. Elle ne se retourna même pas pour voir qu'il s'était refermé derrière elle. Elle n'en avait que faire en somme.

Et c'est donc là que tout commence pour elle.

Imaginez une jeune femme vêtue d'une robe d'apparence victorienne toute rouge - elle aime se vêtir ainsi. Ses cheveux dégoulinent d'eau - il pleuvait là d'où elle venait - et ses yeux sont embués de larmes de tristesse et de désespoir. Sa peau est pâle comme si elle est malade; ce qui est peut-être le cas.
Ses premiers pas à Etiopia sont hésitants. Elle ignore où elle est. La lumière l'aveugle, elle se cache les yeux d'une main puis regarde tout autour d'elle. Tout à l'air si calme, si apaisant. Etrangement, elle ignore encore pourquoi, mais elle se sent bien. Un sentiment de bien-être l'envahit, mais une pointe d'inquiétude également.
Des questions se bousculent dans sa tête:

Où suis-je ?
Quel est cet endroit ? Ce magnifique endroit ?
Suis-je morte ?
Suis-je en train de rêver ?
Cet endroit existe t-il vraiment ?

Elle avance, un peu perdue. Ses jambes ne semblent plus la soutenir et elle tombe à genoux sur le sol, salissant sa belle robe rouge déjà souillée de son propre sang que son mari a fait coulé. Elle a un mince filet de sang coulant de la commissure de ses lèvres carmines. Son mascara a coulé à cause des larmes. Elle se relève, elle ignore toujours où elle est mais elle cesse soudain de pleurer. Elle avance et cherche désespérément quelqu'un. Elle doit savoir où elle se trouve, à tout prix. Elle ne se sent pas bien. Elle a été blessée, dans son coeur mais surtout physiquement. Du sang coule de son nez et de sa bouche. Elle a besoin de soins. Ce n'est pas grave, mais urgent. Elle pourrait tomber dans les pommes.
Elle est faible, elle a froid et elle a faim. Elle est triste. Elle est perdue.
Elle avance perdue dans Etiopia, et elle ignore encore toutes les bonnes choses qu'elle va enfin pouvoir vivre ici, elle ignore encore qu'une nouvelle chance lui est donnée, une nouvelle vie s'offre à elle, elle qui n'a connu que des malheurs dans sa vie, une vie où son pauvre petit coeur de femme a été blessé par les coups du sort et la méchanceté des hommes.
Pour ainsi résumer cette jeune femme a vingt-sept ans et vient d'arriver meurtrie à Etiopia, couverte d'hématomes et de coups qui l'ont blessé à cause de mari goujat et violent comme son père.

Elle s'appelle Aloysia Janice Astrophel.
Et voici le commencement de son histoire en ces terres d'Etiopia.