Quel est cet endroit, est-ce une illusion ? [ Elleynah Den Adel ]

Mar 14 Juin 2011 - 23:33

Je marchais depuis longtemps sans tellement me rendre compte de ce qui m'arrivait, j'étais comme ivre, j'espérais intérieurement que tout cela ne soit que mensonge, que tout cela ne soit qu'une simple illusion, que ce qui m'arrive était une farce idiote. J'avais la tête tellement vide qu'il m'était impossible de me diriger de façon concrète, je prenais une ruelle sur la gauche, traversais une grande place, je crois être rentrée plusieurs fois dans d'autre personne, sans m'être pour autant arrêtée, je me demande sincèrement ce qui aurait pu m'arrêter ? Un mur probablement.

Je sentis une drôle de sensation, je ne saurais la décrire avec exactitude, je me souviens d'avoir eu froid mais de me sentir légère, mais dans ma tête évidement, car rien ne calmait le bordel inhumain qui s'y trouvait, mais mon corps semblait ne pas être plus léger du le coton, cette impression ne fut que passagère, je crus un premier temps que j'avais perdue la tête, ou peu être connaissance, quand je levais la tête, je me rendis compte que Paris était bien loin, je ne voyais qu'un imposant grillage.

J'avais donc perdu la tête, c'est malheureux de devenir folle si jeune. Je me retournais pour regarder ce qui m'entourait, je ne voyais qu'un épais nuage de brume, à vrai dire il semblait si froid que je n'osais pas réellement avancer vers cette masse pour retrouver ma ville. Si j'avais su

Je restais longuement à fixer le portail, des nuages de buée s'enfuyaient de ma bouche, mon corps entier tremblait de froid, mais j'étais bien trop perdue pour m'en rendre compte, j'avançais un doigt tremblotant vers les grilles, sans exercer la moindre pression je caressais un barreau qui me gela le doigt, ce fut comme une décharge électrique qui m'éveilla.

Je n'étais pas de nature violente, mais le coup de poing que j'avais envoyé dans ce portail fit vibrer toutes les barres en fer, je venais de réaliser ce que j'avais perdu, je venais de me rendre compte que mon rêve n'était plus que fumée, que mon rêve n'était plus que poussière. Imaginez ce que cela peut faire, d'enlever son seul rêve, sa seule envie, la chose qui permet d'avancer, à une femme qui n'a pas d'amis et dont la famille est quasiment inexistante. Je pense pouvoir vous assurer que cela est douloureux au possible, mais d'un côté j'ai une espèce de hargne non dissimulée, qui me pousse à avancer, qui me pousse à me battre.

Perdue dans mes réflexions, j'en oubliais la douleur fulgurante à ma main, quand je l'eus portée à mes yeux, je voyais clairement une bosse énorme entre deux phalanges, une bosse bleu violacée, cela n'annonçait rien de bon... Je me mis à bouger les doigts, ce simple geste m'arracha une grimace de souffrance, je pense pour confirmer que cela n'était vraiment pas réjouissant.

C'est encore une fois, perdue dans la contemplation de ma main, que je ne me rendis pas compte que le portail s'était ouvert dans un fracas, laissant apparaître un village, du moins c'est ce que j'en discernait à la fumée qui s'échappait de quelques bâtiments, et des lampadaires au loin, j'osais faire un pas, espérant trouver un hôpital, il était vitale pour moi de trouver quelqu'un pour remettre en place ma main droite, car si je n'avais l'usage de cette main, je perdais tout gagne-pain et toute raison de vivre je pense, comme si cela ne suffisait pas à ce qu'il m'arrivait déjà.

Ceci dit, l'ordre étant remit dans ma tête je discernait une ombre avançant vers moi...

Mer 15 Juin 2011 - 14:17

Elleynah courait. Elle courait pour fuir une menace inexistante, qui semblait pourtant capable de détruire tout ce qu'elle avait pris le temps de forger depuis son arrivée à Etiopia. Elle s'arrêta à bout de souffle, se tourna dans tout les sens, regarda devant derrière elle... Pour ne rien voir. Rien du tout. Était-elle entrain de devenir folle? Ou peut être tout ça était-il dû au fait qu'elle n'avait pas dormi depuis presque une semaine? Elle en avait tout simplement été incapable. Et pourtant, elle avait tout essayé, tout, juste pour pouvoir sombrer quelques heures dans le sommeil. Elle s'assit au pied d'un arbre, mit ses mains sur son visage. Elle avait besoin de réfléchir. Besoin de réfléchir à ce qu'elle était, à ce qu'elle avait pu être autrefois. Des centaines de questions sans réponses se bousculaient dans son esprit plus fragile que jamais.
Elle n'aurait su dire combien de temps elle était restée là, immobile, silencieuse, dans un état de semi-conscience qu'elle voulait retrouver depuis trop longtemps déjà, mais lorsqu'elle rouvrit les yeux, le soleil commençait à disparaître pour laisser place aux étoiles. Elleynah se releva lentement. Cette petite pause lui avait faite du bien. Beaucoup de bien. Elle se mit à marcher, sans destination précise. Elle n'avait pas envie de se prendre la tête, pas envie d'avoir un but. Elleynah n'avait tout simplement pas besoin d'objectif pour continuer à vivre. Elle était trop consciente de la valeur que pouvait avoir l'existence d'un homme pour risquer de gâcher la sienne.
Sans savoir pourquoi, elle se retrouva une nouvelle fois devant le portail. Elle eut un petit rire amer. A croire que son destin ici était simplement d'aider les nouveaux arrivants. Ce n'était pas quelque chose qui lui déplaisait, bien au contraire. Aider les autres était, selon elle, la seule chose qu'elle faisait comme il faut. Et encore, pas toujours. Elle espérait juste qu'elle ne tomberait jamais sur des cas trop grave. Ses piètres connaissances en médecine ne lui serait alors d'aucune utilité. Brusquement le portail s'ouvrit dans un grand fracas, comme si quelqu'un avait donné un coup dedans. Elleynah regarda ce qu'il se passait à l'intérieur et vit une jeune femme. Elle se tenait la main comme si elle avait mal. Alors, Elleynah grimaça et s'avança vers la jeune femme. Cette dernière franchit le portail.

- Bonjour, dit-elle, comptant comme toujours sur la douceur de sa voix pour rassurer la nouvelle arrivante. Je m'appelle Elleynah, et toi?

Puis, elle jeta un regard vers la main de la jeune femme et se mordit la lèvre. Ca avait l'air d'être grave. Pourtant elle ne pouvait pas l'emmener à la clinique. Il n'y avait plus personne à cette heure là. Elle offrit un petit sourire, à la fois rassurant et bienveillant à la nouvelle arrivante. Un peu de chaleur et de bonté humaine ne faisait jamais de mal à personne. Bien au contraire. Et elle en avait eu la preuve avec les autres qu'elle avait accueillies. Mais si la vie lui avait bien appris quelque chose, c'était qu'il ne fallait jamais faire d'un seule cas une généralité...

Mar 21 Aoû 2012 - 14:39

Je levais doucement la tête vers cette ombre, qui pas à pas s'avérait être une jeune femme, ravissante certes, elle me rappela doucement le souvenir de M., dont je préfère taire le nom à tout jamais, les plaies sont encore trop récentes, beaucoup trop, car la vue de la moindre femme me rappelle à elle... Démone ! La demoiselle se présenta sous le prénom de Elleynah, ce n'était pas commun, mais ça en restait vraiment très joli. Je posais mes yeux gris acier dans les siens, souriant à peine, ayant comme un voile sur le visage ...

« Elleynah est vraiment un prénom magnifique ... Le mien est Mia. »

Qu'est ce que c'était que cette foutue lassitude dans ma voix, je m'emporte, certes, mais ... Je semble sans vie à m'entendre répondre de la sorte, incapable de me montrer un peu enthousiaste... Je venais de grimacer, ma main me rappelant froidement à la raison, je la sentait palpiter, c'était une sensation horrible, que rien ne pouvait calmer, pas même la jolie voix de Elleynah, ou ses yeux pleins de pitié quand elle eut observé ma main.

« J'ai vraiment mal... »

Quelle phrase bateau, mais c'était vrai, dans un murmure, je me plaignais à nouveau ... Je la regardait, pitoyable, je voulais juste qu'elle me prenne doucement la main, qu'elle me guide dans ce dédale, qu'elle m'emmène dans un hôpital, comme si elle était un ange tombé du ciel.

[Excuse moi de cette réponse pathétique ... J'ai du mal à me remettre dans le bain.]