Bizarre vous avez dit bizarre [Hiro]

[On va faire le poste le plus fumé de l'histoire du forum xD]

Hiro se laissa entraîner par Akane, sans vraiment comprendre pourquoi son corps avait le réflexe de se faire traîner dans les couloirs du lycée. Qui plus est, elle n'était pas vraiment pour les marques d'affection en public donc ça la mettait mal à l'aise. Mais en même temps, elles étaient à Etiopia donc il n'y avait aucun problème, leur couple était affiché, assumé, elles vivaient ensemble. D'ailleurs c'était peut être un peu exagérer d'avoir prit cette décision si jeune, pourquoi ne pas avoir attendu la fin de leurs études alors que les risques de se déconcentrer du droit chemin était si grand ?

Elle accéléra le pas quand elle vit que personne n'attendait dans le couloir, il n'y avait aucune raison qu'elles soit en retard, c'était juste impossible, inconcevable, inimaginable, in... bref, Hiro ne voulait pas y croire. Pas plus qu'elle ne voulait croire au spectacle qui s'offrait à elle. Sa pauvre pudeur était constamment heurté depuis ce matin, au points qu'elle pensa à une malédiction. Pourtant, une petite voix dans sa tête avait envie de rire et de "profiter du spectacle". Or se n'étais pas du tout amusant, c'était indécent.

- Tu crois que si on s'assoit on arrive dans une dimension parallèle où le cours a vraiment lieu ? Ou alors là je suis juste en train de dormir. Oui voilà, et je vais me réveiller d'une minute à l'autre et ...

- MESDAMES ET MESDAMES, bienvenu au cirque d'Etiopia, ce matin...

Hiro se tourna vers la fenêtre d'où venait le bruit, une fille était en tenu de patron de cirque, avec un haut de forme et une fausse moustache. Derrière elle un rassemblement d'une dizaine de fille à quatre patte suivait, avec deux ou trois debouts.

- ... Commençons par les chevaux !

5 des filles à quatre patte se mirent à courir en cercle, l'une derrière l'autre.

- Je... la troisième en partant du début est dans notre classe non ?

Hiro ne souleva pas la possibilité qu'Akane ne soit qu'une partie de son rêve et que donc, la vrai soit en train de faire un autre rêve. De toute façon, à partir du moment où il y a un doute sur l'existence réel d'un rêve, le réveil est automatique, puisque c'est parce qu'on est en train de se réveiller qu'on voit l'illogisme de notre rêve. Mais quitte à partir sur le rêve, autant rêver que cette journée soit l’exception à la règle.

En voyant cette fanfare ridicule et le sérieux avec lequel il était réalisé, Hiro ressentit un flot de bonheur la parcourir en se souvenant qu'il n'y avait pas d'autre lycée et donc pas de compétition de prestige. Même s'il n'y avait aucune fierté à être dans un lycée pareil, avec des élèves aussi perturbées. Disons qu'à défaut d'honneur il n'y avait pas de honte. Ou plutôt peu de honte.

- J'ai beau me ...

Hiro se tourna et vit qu'Akane était déjà en marche vers la porte de sortit. Son corps agissant de lui-même, Hiro sauta par la fenêtre pour ne pas faire de détour. C'était un curieux réflexe vu l'aspect non conventionnel de la chose, la japonaise n'arrivait pas à l'oublier malgré ses efforts : Rien n'était normal aujourd'hui et surtout pas elle-même. A peine approcher du cortège, la maîtresse du cirque lui lança un franc :

- On a une courageuse qui veut essayer nos juments !

Et sans plus attendre, elle poussa Hiro sur une des filles qui suivaient Akane pour qu'elle l'enfourche comme un cheval. Evidemment, elle ne se laissa pas faire et, le "cheval" décida de se cambrer, la faisant tomber en arrière. Hiro se releva, elle avait vaguement entendu un rire étrange en direction d'Akane. Cette situation commençait à l'énerver sérieusement, elle qui prônait la non violence avait très envie de coller des baffes.

Bien sûr, le mauvais sort ne s'arrêta pas là. Déjà il se mit à pleuvoir, de grosse goutte fort nombreuses qu'on pouvait qualifier de "giboulée de mars en avril". Ensuite, histoire de rajouter une cerise au gâteau déjà très conséquent, un autre groupe de fille arriva, scandant des phrases anarchistes. Des pavés à la main elles s'attaquèrent à l'établissement, tout particulièrement aux vitres.

Hiro en resta bouche bée, toujours par terre. Là ça devenait hautement sérieux. Ce qui n'était alors qu'un fort agacement se mutait doucement en peur violente.

Il me semble l'avoir déjà dit mais Hiro n'était pas quelqu'un de violent, tout du moins dans la perception qu'elle avait d'elle même. S'il pouvait lui arrivait d'avoir des gestes agressif, ce n'était jamais gratuit mais toujours pour réparer une offense morale. La plupart du temps elle préférait la discussion, art qu'elle maitrisait à la perfection. Et pourtant, sans que ça ne surprenne vraiment ni le lecteur ni moi même, son corps se mouva de lui même pour aller rentrer dans l'une des filles à grand coup d'épaule. Son cerveau analysait et faisait agir son corps avant que la raison n'ai ne serait-ce que l'idée de réagir. Elle se déplaçait avec une habileté qu'elle ne se connaissait pas, une vitesse surprenante pour elle même. Pendant qu'elle collait une droite dans le plexus d'une fille, sa réflexion faisait son bout de chemin.

Elle avait vu Akane s'étaler sur une des filles sans que ce geste en lui même ne lui fasse beaucoup d'émotion, sa raison avait trouvé ce geste parfaitement normal vu que sa moitié était présidente des élèves et ces filles des anarchistes en délire. Mais son corps avait déjà commencé à se contracter jusqu'à trembler. Ce qui avait fait déborder le vase était un geste, à peine commencer d'une autre fille qui allait lancer le pavé non pas sur un vitre mais sur Akane. C'était à ce moment que son corps avait prit les reines pour agir de lui même, et protéger la seule raison qui lui donnait envie de se lever le matin. Quand elle eut finit de réfléchir au pourquoi du comment elle se battait, Hiro se retrouva au milieu d'un véritable carnage ou 4 filles étaient allongés, se tenant une partie de leur corps blessé. Les autres gardaient une distance raisonnable.

Hiro se sentait pour la première fois elle même dans cette situation qui pourtant ne lui ressemblait pas. Elle savait qu'aucune d'elle n'était gravement blessé car elle n'avait visé qu'un endroit bien précis : le plexus pour leurs couper la respiration. Il n'y avait rien de dangereux à ça mais c'était une sensation terriblement effrayante qui alarmer tous les instincts de survies. La japonaise ne savait pas comment elle savait tout ça, elle se souvenait vaguement l'avoir appris en l'ayant elle même vécu. Pour le reste, elle avait juste brisé leur garde d'une manière un peu brusque mais à part quelque bleu elle savait sans regarder que personne n'avait été blessé.

- Je crois que le problème est plus général. Ca me fait mal de l'admettre mais rien n'est logique ici, pas même nous. J'aimerais vraiment, vraiment me dire que c'est un rêve et que je vais me réveiller... Je me fais un peu peur là.

Hiro regarda ses mains, mouillées par la pluie. Elles tremblaient encore un peu à cause de la contraction de ses muscles. Elle ne regrettait pas d'avoir défendu Akane, mais elle se sentait étrangère à ce corps qui agissait sans écouter les ordres de sa raison.

[woooa en fait j'ai fait une pause plus longue que ce que je pensais >.<]

- Hmmm ... Ouais, ça va.

Hiro se laissa conduire par Akane, encore un peu dans les vapes. Aucune des filles n'eut la stupidité de leur courir après et personne ne semblait vouloir demander Akane en mariage, ce qui laissait le temps à Hiro de se reposer mentalement. Même avec beaucoup de réflexion, elle n'arrivait pas à comprendre ce qu'il se passait ni à envisager un avenir quelconque. Tout le village semblait prit de cette folie, elles y comprise. Ce qui en soit était peut être pire qu'une invasion de zombie ou la perspective de survivre en ermite était encore envisageable. Hiro dans son naturel pessimiste peignait déjà un avenir des plus sombres pour leurs vies. Elles allaient suivre une lente décadence mental pour finir aussi taré que les filles-animaux du faux cirque du lycée.

Le saint hôtel arriva enfin devant leurs yeux, il semblait à Hiro qu'un chant céleste s'élevait dans le ciel pour les accueillir, qu'un rayon de soleil filtrait entre les nuages sombre qui couvraient le ciel. Pourtant rien ne présageait que l'hôtel ai été épargné par le fléau. Akane ouvrit la porte de l'hôtel, Hiro retint son souffle un instant.

L'intérieur n'était pas en ruine, c'était un bon début. Mais le silence entrecoupé de bruits étranges présageait quelques folies passagères dans les couloirs supérieurs. Hiro aurait donné à peu près tout ce qu'elle avait pour ne pas être ici, juste disparaitre le plus loin possible. Il n'y avait que la présence d'Akane à côté d'elle pour la rassurer. Et aussi cette étrange sensation de calme qui l'animait, alors que tout son esprit hurlait de peur. C'était comme si elle avait déjà tout vu, comme si elle analysait tout ce qui l'entourait et savait l'interpréter pour l'éventualité de s'en servir à son avantage.

- Du coup autant s'enfermer dans notre chambre.

Hiro marcha deux trois pas avant que l'impensable se produit. La petite migraine qui la taquiner depuis déjà quelques dizaines de minutes s'était changé soudainement en un marteau piqueur dans la tempe. Hiro se massa le crâne pour ne rien laisser transparaitre mais la douleur s'intensifiait un peu plus à chaque seconde. Elle avait l'impression que quelqu'un était en train de jouer avec ses neurones, sa perception, son ressentit aussi. Sa peur disparaissait pour être remplacé par quelque chose de plus sombre et imposant, comme une masse noir compacte qui occupait maintenant la majeur partie de son esprit. Elle en entrevoyait la contenance en un flot de souvenir entremêlé. Ses réflexes de combat, son calme anormal, sa flemmardise aigu, tous ses traits de caractères qu'elle ne comprenait pas prenaient leur sens et leur légitimité au fur et à mesure qu'elle se souvenait de tout ce qu'elle avait oublié. Et au milieu de tout ça, les souvenirs réels d'Etiopia, regardaient avec le filtre de ses vrais pensées. Toutes ses rencontres bonne et mauvaise lui revenait tel qu'elles étaient vraiment. Et tous les souvenirs de cette journée lui semblait aussi lointain que si elle avait regardé un film sur sa vie. C'était elle mais elle n'y avait pas participé vraiment.

Hiro se tourna vers Akane, quoi qu'il se soit passé, c'était finit pour elle.

Hiro se laissa tomber au pied du lit. Cette journée, aussi lointaine qu'elle lui semblait, l'avait éreinté. Tout ce qu'elle voulait maintenant c'était aller se coucher et ne se réveiller que le lendemain matin, pour recommencer une journée en essayant d'oublier celle qui venait de se passer. Mais le soleil était encore haut dans le ciel et elle n'avait pas d'autre choix que de réfléchir à ce qui venait de se passer. Certaine situation comme la salle de classe avaient juste étaient ridicule. Mais d'autre lui semblait beaucoup plus dangereuse. Combien d'accident avait eu lieu aujourd'hui ? Il y avait le bus qui circulait en ville et qui pouvait rouler sur n'importe qu'elle fille hystérique. Ou le chauffeur qui pouvait péter les plombs et foncer dans un mur. Il y avait un laboratoire scientifique de gaz chimique potentiellement dangereux, il y avait des forêts isolés où on pouvait facilement tombé et se blesser sans pouvoir appeler à l'aide. Il y avait aussi ces filles qui s'occupaient de la sécurité et qui étaient de vrai machine de guerre. Si l'une d'elle était devenu violente, personne n'aurait pu l'arrêter sans lui faire très mal.

Pour la première fois depuis qu'elle était arrivé, Hiro voyait Etiopia comme un endroit plein de danger. Il y a quelques minutes c'était l'apocalypse et d'un coup d'un seul tout s'était calmé, sans qu'elle ne voit le mal venir ou repartir. De ce fait, il pouvait arriver n'importe quoi demain. Pourquoi pas une invasion d'extra-terrestre ? Ou un cyborg mutant qui sort de nul part de détruit la ville avec un laser ? Ou alors un gaz qui tue instantanément toutes celles qui le respire ? Tout devenait possible.

- Dire que j'ai toujours pensé être la chose la plus dangereuse à Etiopia, je me suis plantée en beauté. Et toi tu as faillit de prendre un pavé dans la tête, mon dieu.

Cette idée glaça le sang d'Hiro en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Elle se releva pour pouvoir s'allonger près d'Akane et la serrer contre elle. Ce jet de pierre était le seul souvenir vraiment clair de cette journée, le seul où elle avait agit naturellement. Mais ce n'était pas le plus joyeux, elle pouvait encore sentir toute la peur qui lui avait traverser le corps en voyant ce geste qu'elle avait pu arrêter avant la fin. Si Akane s'était prit ce pavé sans qu'elle ne puisse réagir, Hiro ne se le serait pas pardonné.

- C'était comme si j'étais moi au collège. Avant que... tout un tas de merde ne m'arrive. J'avais vraiment un problème d'égo encore plus important à l'époque... Et toi tu étais vraiment pareil. On formait un beau couple d’orgueilleux quand même. Je me demande comment on a pu trouver ça normal sur le coup. Et puis je me demande ce qu'il s'est passé aussi... La prochaine fois qu'un groupe d'anarchiste ce pointe tu me laisses m'en occuper au lieu de foncer dans le tas ! C'était vraiment impressionnant mais pour l'amour de dieu ne te met pas comme ça en danger, je m'en remet pas.

Hiro était partagée entre l'envie de sourire et celle d'expliquer à Akane les réalités de la vie. Un lycéen était extrêmement facile à effrayer, Hiro avait joué à un niveau beaucoup plus haut. Pour ainsi dire "dans la cour des grands". Faire peur à quelqu'un à arme égal était une chose assez difficile mais un fort caractère était suffisant. Alors que pour faire trembler quelqu'un qui a un couteau dans la main, il fallait beaucoup plus. Hiro savait depuis le début qu'Akane était quelqu'un de fort et de caractériel, c'était quelque chose qu'elle appréciait beaucoup. Mais elle n'aurait jamais survécu là où Hiro était allé. En même temps, c'était une véritable bénédiction. Si Akane était restée sur terre, après la découverte de son métier par les autres lycéen, dieu seul sait où elle aurait fini.

- C'est très bien de pouvoir faire filer droit les gens juste en criant un peu, c'est pas donné à tout le monde.

Hiro n'était pas assez fière de son savoir en matière de combat pour détruire l'amour propre d'Akane avec les dures réalités de la vie. C'était beaucoup plus sain d'avoir de l'autorité dans un lycée que d'en avoir dans un gang de trafiquant de drogue de los angeles. Ce qui la rassurait c'est que s'il venait à y avoir un vrai problème, elle serait là pour la protéger.

- C'est pas moi qui fait te dire le contraire. Pour une fois que tu es d'accord pour sécher...

Avec un petit sourire, Hiro se releva non sans avoir déposé un baiser sur le front d'Akane. Elle fouilla dans un tiroir sans vraiment savoir ce qu'elle cherchait. En repensant à la journée elle venait de se rappeler qu'avant, elle s'était retrouvée dans la situation inverse. Elle avait détruit son lycée dans son intégralité. Évidemment, les méthodes avaient été différentes, ce n'était pas quatre débile avec trois pavés. Ils étaient arrivés à trente, avec un plan bien ficelé. Tout le monde savait ce qu'il devait faire, on avait séparé le lycée en zone pour pouvoir tous agir en même temps. En l'espace de 20 minutes, tout était finit et on repartait aussi vite qu'on était arrivé. Il ne restait pas une fenêtre, pas une table sur pied, pas une salle épargnée. Et évidemment ils avaient mit le feu à toutes les poubelles et tagué tous les murs.

- Je me demande comment Etiopia réagirait face à une vraie révolution. Il y a des agents de sécurité vraiment puissant mais parmi les arrivantes il y a aussi des délinquantes aussi expérimenté que moi.

Hiro trouva un élastique, seul objet qui pourrait justifier qu'elle fouille dans ce tiroir. Elle s'attacha les cheveux avec un air des plus naturel.

- C'est un peu débile de s'imaginer un truc pareil... Mais c'est un peu dans ma nature de penser au pire. " pense que le meilleur va arriver mais prépare toi au pire" comme l'a dit un type.