Un matin comme les autres ou presque [Hiro] TERMINE

Comme tous les matins, le réveil sonna à 7h, Akane se leva et après quelques étirements de rigueur elle se dirigea vers son placard. Elle écarta d'une main l'uniforme de Seika qu'elle avait pour habitude de porter même ici à Etiopia et fouilla dans ses vêtements, elle en sortit une tunique marron et rose, une paire de leggings blanche et un gilet blanc également. Un rapide coup d'oeil à son tiroir à sous-vêtements lui rappela qu'il fallait vraiment qu'elle aille s'acheter quelque chose de plus féminin, mais elle n'allait tout de même pas partir sans, alors elle prit les premiers qui lui tombèrent sous la main avec un air de dédain. Akane sortit de la chambre et se dirigea vers les douches, l'hôtel paraissait étrange ce matin, comme si tout ce qu'elle trouvait d'habitude si luxueux n'était que simplicité au regard de sa personne exceptionnelle. Une fille arriva en courant derrière elle et la bouscula.

"Hé ! Fais un peu attention où tu mets les pieds idiote !" Sans plus de cérémonie, Akane continua sa route vers les douches. Lorsqu'elle entra il n'y avait que peu de filles, quelle chance, se voir imposer la compagnie d'autres personnes dans un moment normalement si intime était une des pires qui puissent exister. Elle émit un petit rire en voyant les tenues et les coiffures des autres filles qui se préparaient, comment espéraient-elle trouver chaussure à leur pied si elles n'étaient même pas capables d'assortir un tshirt avec un jean. "Un tshirt avec un jean ..." commenta Akane dans sa tête en se moquant de l'apparence de ses filles. Elle prit rapidement sa douche, lava ses cheveux et sortit enroulée dans une serviette rose. Elle s'étudia longuement dans la glace et réalisa qu'elle avait oublié de prendre sa trousse à maquillage ... Attendez une minute, depuis quand Akane avait-elle une trousse à maquillage ? Sans plus s'attarder sur cette question dont la réponse paraissait logique, Akane s'habilla et se coiffa. Elle pouvait être fière de son corps, de ses orteils à ses cheveux, tout en elle était parfait. Un petit sourire satisfait s'afficha sur ses lèvres et Akane repartit vers la chambre. Sur son chemin, les regards se faisaient envieux et curieux, surtout curieux en fait, on aurait dit que les filles voyaient un spectacle exceptionnel. "Je suis exceptionnelle !" se félicita intérieurement Akane.

"Hiro, tu es levée ?" demanda-t-elle en entrant dans la chambre. Sa trousse à maquillage, en attendant Hiro, elle n'avait qu'à chercher sa trousse à maquillage. Akane retourna son placard, fouilla dans les affaires d'Hiro mais ne trouva rien. Bon sang où pouvait donc être sa trousse à maquillage ? Elle était pourtant persuadée de l'avoir laissée dans la chambre la veille, comment pouvait-elle sortir sans maquillage ? Un rapide coup d'oeil à sa montre lui indiqua qu'elle avait peut-être le temps de passer au magasin pour acheter quelques bricoles mais le problème était qu'elle n'était pas sure que le magasin soit ouvert si tôt.

hrp : mon dieu, je poste au ralenti parce que je m'arrête pour faire l'analyse syntaxique de ce que j'écris...

Hiro, qui s'était couché tard la veille, ne se réveilla pas en même temps qu'Akane mais 20 minutes plus tard. Quand elle se décida enfin à ouvrir les yeux, elle savait que sa douce et tendre était déjà partit sans en comprendre la raison. D'habitude elle l'attendait ou quelque chose comme ça. Hiro ne se sentait pas très bien, ni très mal en fait. Elle avait l'impression d'être dans un état familier tout en se sentant étrangère à elle même. Elle se leva pour chercher des vêtements comme à son habitude. Pourtant un cri de surprise sortit de sa gorge malgré elle quand elle vit un trou dans son jean, des vêtements usés, bon à jeter depuis très longtemps. Qui plus est, aucun de ses vêtements n'était à sa taille, sauf si elle prenait 10 kilos en quelques minutes. La jeune japonaise piocha dans les vêtements d'Akane qui, à défaut d'être très classe, ferrait office de vêtement de repos. Enfin dans d'autres circonstances elle ne les auraient même pas mit pour sortir les poubelles. De toute façon l'exemple était idiot vu qu'elle ne sortait pas la poubelle, c'état salissant et parfaitement dégradant.

Avec 20 minutes de décalage, Hiro prit le chemin des douches. En chemin elle essayait de se rappeler pourquoi elle avait accepter de vivre dans une chambre rudimentaire où elle côtoyait toute la basse cour. Elle était sensé les diriger, être leur dieu, pas se mélanger à eux comme s'ils étaient égaux. La pauvreté du lieu était dépaysante, le couloir était si petit qu'on passait à peine à trois, il n'y avait aucun service et les chambres n'étaient pas équipé de salle de bain personnelle. Pour Hiro c'était parfaitement invivable au quotidien, tout au plus pendant des vacances scolaires en campagne (chose qu'elle détestait par dessus tout)
Le décalage fit qu'Hiro et Akane ne se croisèrent pas dans le bain public, ni dans les couloirs. Hiro n'en ressentait aucune déception. Sa seule déception était de ne pas partager ce bain avec les gens de sa classe sociale. En bonne japonaise qu'elle était, elle adorait prendre des bains en groupe quand elle pouvait discuter de chose intéressante. Comme l'évolution du marché chinois en 2008 ou bien les meilleurs techniques pour s'implanter durablement dans le marché occidental.

De retour dans la chambre, Hiro trouva Akane regardant sa montre, l'air un peu perdue. Ses vêtements avaient quelque chose de différent, comme s'il s'agissait d'un jour de fête. Chose assez paradoxale puisqu'elle portait le strict minimum pour ne pas mourir de honte en publique. Hiro alla déposer un baiser chaste sur sa joue avant d'aller vers ses affaires.

- Tu cherches quelque chose ? Moi je me demande bien quel jour on est, je n'arrive pas à trouver ma montre ou mon téléphone.

Hiro cherchait vaguement des yeux tout en sachant qu'elle n'allait pas en trouver.

- Cette journée m'a l'air bien étrange, je ne reconnais rien dans mes affaires, comme si elles n'étaient pas les miennes.

- Cette journée m'a l'air bien étrange, je ne reconnais rien dans mes affaires, comme si elles n'étaient pas les miennes.

- Toi aussi tu trouves ? Je me demande bien pourquoi ce vieil uniforme pourri est encore là ... et ces trucs là franchement, qui oserait sortir avec un jean à moitié troué et déformé et un tshirt délavé ? Et puis cet hôtel ...

Akane ne se reconnaissait pas en entendant les mots qu'elle prononçait elle-même, pourquoi était-elle si hautaine ? Depuis quand surtout ? Elle avait l'impression de regarder sa vie défiler, mais que le rôle principal, elle-même, était joué par une autre. Hiro semblait étrange aussi. Mais d'un autre côté, tout lui semblait normal. Elle avait entendu parler des filles dans le couloir et certaines semblaient dire qu'Etiopia était devenu étrange, que les habitantes avaient changé de comportement, de look, de métier ... Bref, il y avait apparemment du rififi au paradis.

- Enfin, peu importe, allons en cours, perdre plus de temps dans cet endroit miteux à commenter des vêtements que même ma grand mère ne voudrait pas porter serait totalement contre productif.

Akane sortit de la chambre et se demanda ce que lui réservait cette journée. Elle devait absolument mettre en place l'élection de Miss Etiopia, édition lycéenne, et la remporter bien entendu. Il faudrait aussi qu'elle impose un code vestimentaire plus "in" si elle se fiait au look des autres lycéennes. Bref, une journée qui s'annonçait chargée.

- Je me demande combien de déclaration d'amour je vais trouver dans mon casier ce matin ! lâcha Akane en éclatant de rire.

Au fond d'elle, une autre partie de son être voulait hurler à cette pimbêche de se taire, mais elle n'y parvenait pas.

Hiro ouvrit finalement son sac de cours pour chercher son agenda. Elle n'arrivait pas non plus à se souvenir des matières qu'elle avait aujourd'hui ni d'un éventuel devoir sur table. Chose absolument improbable vu qu'une partie de son esprit était constamment au lycée avec les obligations que ça engendrait. Elle ouvrit le dit agenda et remarqua une écriture différente de la sienne. Forcé de constater que c'était le sac d'Akane et non le sien elle se rendit aussi compte qu'il n'y en avait pas d'autre dans cette pièce.

- Je ... Je n'ai pas de sac de cours ?

Hiro souffla pour essayer de se calmer. Elle ne savait ni quel jour il était, ni ce qu'elle avait comme matière, ni les devoirs pour la semaine et elle n'avait aucune affaire scolaire. Pourtant le reste de sa mémoire semblait correct, elle savait parfaitement qui elle était, pourquoi elle était ici et qui était Akane. C'était plutôt comme si elle n'en avait rien eu à faire pendant des mois. Elle trouva finalement une sorte de sac tout aussi dégoûtant que les jeans qui renfermait un seul et unique livre sur la médecine. Le reste n'était que des papiers froissés voir déchirés.

- Je... Bref.

A peine sortit de la chambre, Akane éclata de rire sur une remarque qu'elle venait de faire. Hiro haussa juste un sourcil devant l'irrespect de la remarque. Elle avait bien envie de lui rappeler qu'elle était juste à côté et que c'était elle sa copine, la seule et l'unique. Qui plus est, il n'y avait aucune fierté à plaire à des ados libidineuses, qui plus est pauvre et sans pouvoir. Mais elle ne fit aucune remarque, la probabilité de vexé Akane était énorme et une dispute ne serait pas à son avantage. Elle n'avait donc rien à y gagner, au contraire.

- J'espère surtout qu'on a pas de devoir, je n'ai aucun cours en tête et c'est très désagréable.

Par réflexe, Hiro approcha sa main de celle d'Akane pour la saisir, elle s'arrêta juste avant, prise d'un doute. Pourquoi voudrait-elle lui tenir la main ? Certes elles sortaient ensemble mais le comportement de sa moitié depuis ce matin n'avait rien pour mérité un signe d'affection. Tout ce qu'elle avait su faire c'était être hautaine et froide, comportement certes normal mais il manquait quelque chose qui faisait la différence entre elle et les autres. Comme un morceau de son caractère qui lui plaisait et qui avait disparut.

Pendant qu'elle réfléchissait, Hiro ne regardait pas autour d'elle, alors elle ne vit pas la fille qui courait vers elle bras ouvert. Elle se jeta sur Akane pour la serrer contre elle et la couvrit de bisou, essayant même de l'embrasser. Son discours totalement ridicule ressemblait à quelque chose comme "aaaah Akane-chan, t'es trop mignonne aujourd'hui, j'ai une folle envie de toi"
Hiro n'attendit pas plus longtemps pour réagir, elle attrapa le poignet de la fille et le tordit de façon à ce qu'elle s'écarte sans avoir son mot à dire mais sans pour autant lui faire mal. Elle la lâcha enfin mais pour pousser avec la tranche de l'index sous son nez, comme elle était plus petite qu'Hiro, le déséquilibre la fit tomber.

- J'ai en horreur les filles comme toi, on ne t'a jamais dit que ça ne se faisait pas de sauter sur les gens dans la rue ? Tu n'as aucun respect pour les codes sociaux. Casses-toi, ta simple vu me donne envie de vomir.

Hiro n'avait aucune colère dans la voix, elle avait agit par jalousie mais aussi et surtout par ego. Tout ce que la fille trouva à répondre c'est "wooa, toi aussi t'es trop jolie. Vous voulez pas quelque chose à trois ?"

Hiro se frotta la tête, massant entre ses deux sourcils. Cette journée, à peine commencer, lui semblait déjà éprouvante. Là il ne s'agissait que d'une fille aux hormones un peu déplacés, qui sait ce qu'il pouvait les attendre dehors. Au moins, d'absence d'homme permettait d'éloigner les pires situations.

- Oui... Je n'aime pas quand les choses ne sont pas bien réglé, carré. Enfin, allons-y, rester ici à ne rien faire m'ennuie encore plus.

Un souvenir d'elle flânant sur le toit du lycée lui vint en mémoire. Elle se demanda une seconde d'où il pouvait venir, puisque jamais cette idée ne lui aurait traversé le crâne. Chaque minute passé à ne rien faire était une minute perdu où son corps et son esprit se mettait à fondre pour ne devenir qu'une chose informe et inutile. C'était impossible qu'elle s'adonne à ce genre d'activités, pourtant le souvenir était bien présent.

Heureusement pour elles, il ne se passa rien jusqu'à la sainte porte de l'hôtel. Hiro eut donc le temps de se calmer, appréciant l'idée d'aller au lycée où elles formaient le couple le plus glamour de tous l'établissement. Akane présidente du conseil des élèves, Hiro meilleur élève de sa classe. Attendez une seconde. Etait-elle vraiment la meilleure ? Elle avait un doute, mais ce même doute lui semblait ridicule. Elle ne pouvait pas ne pas être la meilleure, c'était contraire à ses propres gènes. Alors pourquoi n'arrivait-elle pas à se souvenir d'une seule bonne note ?
Elle devait juste être malade, quelque chose comme ça. De toute façon c'était la seule explication logique. Hiro se tourna vers Akane, sa main toujours pendante à son bras. Elle sentait qu'elle devait lui parler, dire quelque chose juste pour alimenter une conversation. Mais aucun mot ne lui venait, elle ne voyait rien d'intelligent à lui dire, comme si elles n'avaient rien à se dire. Akane n'avait aucune notion d'économie ou de politique, or c'était les deux sujets de prédilections d'Hiro. Le reste n'était que perte de temps.

- Ah, on est bientôt arrivé et personne d'autre ne nous a sauté dessus !

D'ailleurs, elle ne voyait personne. Ou en tout cas, beaucoup moins de gens que d'habitude. Quelque chose clochait, encore.