Rêve ou réalité ? [PV libre][Terminé, suite à l'hôtel]

Sam 5 Mai 2012 - 14:49

A peine avais-je mis les pieds dans cet étrange portail lumineux que je me retrouvais en face de deux grandes grilles argentées sur un sentier entouré par une forêt. Le ciel était complètement dégagé, laissant voir des milliers de petits points lumineux ainsi que le croissant de lune qui brillait avec force. Ok, j'ai dû abusé de mes petits cachets préférés. Pourtant j'en ai pris... quoi... Deux ? C'est rien ça, comment ça se fait que je sois dans ce délire alors ? Si quelqu'un connait la réponse, qu'il se manifeste, et vite ! Je regardais partout autour de moi, espérant que quelqu'un ait entendu mon appel silencieux. M'ouais, c'est beau de rêver. Je me pinçais l'arrête du nez et fermais les yeux pour essayer de réfléchir. J'avais donc traversé un portail qui donnait sur deux grilles assez louches. Plusieurs raisons s'imposaient à moi : J'avais pris plus de cachets que prévu, j'étais en train de rêver ou c'était bel et bien la réalité. La première et la dernière me paraissait peu plausible, seule la deuxième collait légèrement mieux. Après tout, on fait toute sorte de rêve loufoque, alors pourquoi pas !

Laissant retomber mon bras le long de mon corps, je m'approchais lentement des grilles et effleurais les barreaux de ma main gauche. Le métal était froid mais étrangement, son contact m'apaisais. Je cherchais un quelconque cadenas, empêchant tous intrus d'aller au-delà de ces grilles mais n'en trouvais pas, à mon grand étonnement. Je me retournais afin de vérifier qu'aucun retour en arrière n'était possible. Le chemin se profilait en face de moi, ne semblant atteindre aucuns buts précis. Bon bah... J'allais devoir passer ces barrières hein...

Ma main toujours sur un barreau, j'exerçais une légèrement pression et la grille se déplaça dans un grincement plaintif. A croire qu'on ne l'ouvre presque jamais ! Je restais indécise devant le petit espace que la grille venait de m'offrir. Je passe, je passe pas, je passe, je passe pas... C'est pas comme si je n'allais plus jamais revoir mon chez moi, non ? C'est un rêve, juste un rêve. Et puis, rentrer chez moi ou non, ça n'a pas vraiment de réelle importance en fait. Ca me ferais plutôt une belle jambe de n'avoir plus jamais à y remettre les pieds. Trop de souvenirs, trop de souffrance. Qu'est-ce qui pourrait m'arriver de pire ? Je suis déjà au fond du gouffre alors qu'importe.

C'est sur cette pensée que je me décidais à passer cette grille, la laissant se refermer mystérieusement derrière moi. Sans un regard en arrière, je commençais à suivre le chemin, qui me mènerait bien quelque part. Ou non.

Dim 6 Mai 2012 - 22:03

Pour la énième fois, je m'éveille. Mais ce coup-ci je ne suis ni au pied d'un poteau, ni dans un lit, ni au château, je suis étalée dans l'herbe. Je regarde le ciel au dessus de ma tête. Le ciel est d'un bleu sans nuage. Le bleu. Ma couleur préférée. Il semble s'étendre loin à l'horizon. Mais le ciel a une légère teinte orangée, au loin. Alors on doit être en fin d'après midi. Ai-je tant dormi que ça? Aucune idée, mais il semblerait que je sois encore vivante. C'est une bonne chose car après être partie du château je me suis rendue compte que la survie est dure, dans la nature. Et je tiens à ma peau. N'empêche, ce que c'est dur de quitter le réconfort de ma vie de château. Quoi que Père, je le supportais plus. Ouais après tout c'est pas plus mal d'être partie.

Bref assez causé, autour de moi, en me relevant sur mes coudes, puis m'asseyant, je découvre un paysage forestier d'une grande beauté. Je suis dans une petite clairière bordée d'arbres au grand tronc. Je les regardes bizarrement puis me rend compte qu'il n'y avait aucun de ceux là, d'arbres, dans le jardin de Père et de Mère. Pourtant... ils avaient toutes les espèces d'arbres du pays imaginable, dans leur jardin.

Mais attendez une seconde! Ça veut dire que je suis où là? Je me relève. Les arbres ont des feuilles. On est donc le printemps ou l'été. Au Japon mon dernier souvenir de la nature est celui d'arbres à feuilles mortes. Mais qu'est-ce que j'aimais hûmer les fleurs des cerisiers du parc du domaine de Père et Mère. Et puis quelle belle couleur rose. Mais... dommage qu'elles soient pas bleues.

Je dis pas qu'il faudrait que tout soit bleu, parce que bon..... trop de bleu, tue le bleu. Vous l'aurez deviné j'ai une vraie lubie de cette couleur. Chacun ses goûts. Ah mais qui voilà au loin? Une jeune femme apparemment, qui, je l'espère, pourra m'indiquer où je suis.

Dim 6 Mai 2012 - 22:44

Cela faisait un moment que je marchais et mes jambes commençaient déjà à se plaindre. J'aurais sûrement dû assister à plus de cours de sport. J'avais quitté le sentier pour zigzaguer entre les arbres, de manière à rendre ma marche plus agréable. Je ne pouvais m'empêcher de frôler leurs troncs afin de sentir la surface rugueuse du bois. Je me demandais quand est-ce que j'allais enfin rencontrer quelqu'un qui pourra me dire où je me trouve. Ou atteindre un endroit, un village, enfin je sais pas mais quelque chose quoi ! Je déteste dormir à la belle étoile. Rien qu'à l'idée que des bestioles me montent dessus dans mon sommeil, j'ai envie de m'enfuir en courant.

Au fur et à mesure que je sillonnais entre les arbres, une silhouette humaine commençait à se détacher en face de moi. Enfin de la vie humaine ! Je commençais réellement à m'inquiéter ! Lorsque je fus assez près, je pus voir que c'était une fille sans doute plus âgée que moi d'une ou deux années. Elle avait les cheveux bleus, ce qui eu le don de me surprendre. Franchement, je n'ai eu l'occasion de voir ce genre de couleur que lors de rassemblement de cosplays ou dans des animés. Je ne pensais pas que des personnes choisissaient cette couleur pour... la vie de tous les jours disons. M'enfin, peut-être sort-elle tout juste d'une sorte de festival ? Ca me paraît peu probable au vue de ces vêtements de couleurs plutôt sombre, dans le style gothique quoi.

Est-elle aussi perdue que moi ? Ou alors connaissait-elle cet endroit ? Son regard me semblait assez perdu, j'en déduis qu'elle était sûrement dans le même cas que moi. Je ne sais pas ce qui aurait été le mieux : rencontré quelqu'un qui connaît cet endroit ou tout aussi perdu que moi ? En y réfléchissant, les deux cas sont bénéfiques. Bref, je vais arrêter de me parler à moi-même et l'aborder, on verra bien ce qui va se passer.

-Euh, excuse-moi, toi aussi tu es perdue ? Je ne sais pas trop ce qui se passe, j'ai traversé une sorte de portail et je suis arrivée ici...

Dim 6 Mai 2012 - 23:00

Eeeeh bah zut ! On est pas sortis de l'auberge ! Cette fille à l air aussi paumée que je ne le suis moi même. Voryons.... Jolie !!! Mais elle vaut pas Sarah. Il faudra bien pourtant que je l'oublie un jour, et elle qu'elle arrêté d hanter mon esprit. Elle est loin maintenant, loin, tu entends Elyôn ?! Tu ne la reverras plus jamais. Bref répondons à cette ravissante demoiselle.

-Eh bien.... Oui moi aussi. Enfin c'est bizarre, moi je me suis réveillée dans l'herbe, juste ici.

Cette fille a l'air surprise par quelque chose.... Mais quoi? Ah je sais, mes cheveux! Bon, elle s'y fera je pense. Que je sois blonde, brune, ou que j'aie les cheveux bœuf, qu'est ce que ça peut faire?

Bon elle a fait aucune remarque alors ça va.

-Mais dis moi.... Tu sais vraiment pas où on a atterri? Parce que moi j'en ai aucune idée. Je sais juste qu'ici ça peut pas être le Japon et que j'ai pas souvenir d'avoir pris l'avion de Père.

Dim 6 Mai 2012 - 23:33

-Eh bien.... Oui moi aussi. Enfin c'est bizarre, moi je me suis réveillée dans l'herbe, juste ici.

Ah, elle était donc bien dans le même cas que moi. C'est plutôt rassurant je dois dire, de ne pas se savoir seule. Et pourquoi n'est-elle pas arrivée devant les grilles, comme moi ? C'est pas juste, j'ai dû marcher ! Elle semblait me détailler de haut en bas et je ne pus m'empêcher de me sentir gênée. Je n'aimais pas tellement être le centre d'attention d'une personne, j'ai toujours su me fondre dans la masse. Mais, pour le coup, je n'allais pas me cacher derrière un arbre !

-Mais dis moi.... Tu sais vraiment pas où on a atterri? Parce que moi j'en ai aucune idée. Je sais juste qu'ici ça peut pas être le Japon et que j'ai pas souvenir d'avoir pris l'avion de Père.

Père ? Cette fille parlait comme si elle venait d'une famille noble... Et si c'était le cas ? Eh bien, voilà une surprise de plus ! Je suis sûre que cette fille ne va pas arrêter de m'étonner.

-Bah franchement, je suis tout aussi ignorante que toi... Peut-être qu'on a atterrit dans une sorte de dimension parallèle ou je sais trop quoi...

Mon hypothèse eu le don de me faire rire tellement elle était idiote. Il faudrait vraiment que j'apprenne à réfléchir avant de parler ! Je me rapprochais un peu plus de la jeune fille de façon à mieux entendre ce qu'elle me disait, étant très sourde de la feuille. Voilà ce que ça fait d'écouter de la musique 24 heures sur 24. Je n'en suis pas très fière mais ça fait partie de ma liste de drogues, je ne peux pas m'en passer. Au moins, elle n'est pas dangereuse pour la santé. Mais après tout, que je me bousille les cellules ou autre, je m'en fiche complètement.

-Au fait, c'est quoi ton prénom ? Moi c'est Emiko, Emiko Baker et je viens d'Angleterre.

Lun 7 Mai 2012 - 0:06

Une dimension parallèle?! Ouais c'est chouette comme idée. Bon, elle dit s'appeler Emiko Baker, être anglaise, et, à son visage rougissant, je là devine timide. Elle semble fatiguée, la pauvre, alors que moi, je me réveille tout juste. Bref, puisqu'elle a l'air inoffensive, je vais coopérer.

-Enchantée Emiko. Moi c'est Elyôn, Elyôn Kaera. Je viens des îles d'Okinawa, au Japon. Dis, c'est où l'Angleterre?

Je suis parfaitement sérieuse. Malgré les cours qui m'étaient donnés par le précepteur, je suis nulle en géographie. C'est dommage, ça m'aurait beaucoup apporté. En fait, je sais juste situer le Japon et l'ile de Père et Mere sur une carte et c'est tout. Je suis par contre très douée en maths et en littérature japonaise.

Depuis toute petite le monde extérieur m'à toujours intriguée. Mais Père et Mere, les rares fois où ils ont parlé du monde extérieur, ils parlaient affaires. Et ça, l'argent, j'ai beau être d'origine noble, c 'est pas ma tasse de thé. Une chose est sûre, je vais passer pour une inculte.

Les muscles engourdis, je m'étire de tout mon long.

-À part ça, c'est décidé t'as l'air d'etre une demoiselle sympa alors on va marcher ensemble.

Et hop! Un caprice.... Pour une enfant noble, normal, non?

Lun 7 Mai 2012 - 10:21

-Enchantée Emiko. Moi c'est Elyôn, Elyôn Kaera. Je viens des îles d'Okinawa, au Japon. Dis, c'est où l'Angleterre?

Je fis semblant de tousser pour cacher mes gloussements. Non mais elle plaisante là ou quoi ? Franchement, l'Angleterre c'est pas un pays pommé que je sache, on est quand même bien présent dans le monde. Et puis notre langue va devenir la langue mondial ! Je ne devrais pas rire, oui, mais je ne m'y attendais vraiment pas. J'espère juste qu'elle n'a rien remarqué sinon je risque de passer un sale quart d'heure. On a tous sa petite faiblesse après tout. Et puis elle vient du Japon, c'est parfait ça ! Elle pourra m'en dire plus sur le pays natal de ma mère... Le seul fait de dire ce mot me déchire complètement. Il vaut mieux éviter que je fasse une crise juste devant cette fille, autrement elle va me prendre pour une folle. En tant que petite fille polie, je pris la peine de répondre à sa question sans pour autant lui faire remarquer qu'elle devrait savoir une chose pareille.

-C'est en Europe, juste au Nord de la France.

Elle semblait méditer un instant mes paroles, sans doute pour essayer de repérer, avant de s'étirer. Bon, apparemment, elle voit à peu près où ça se situe sinon je pense qu'elle aurait insisté. Rien que de la voir s'étirer, j'avais envie de lâcher le bâillement le plus long du monde. Il devait se faire tard et ma marche m'avait carrément épuisée, ma fatigue se comprend.

-À part ça, c'est décidé t'as l'air d'etre une demoiselle sympa alors on va marcher ensemble.

Pardon ? Elle rigole là j'espère ? Si je marche encore, je vais m'écrouler raide morte sur le sol. Oui, je ne suis pas résistance, ça pose un problème ? Néanmoins, si j'y réfléchis bien, plus vite on se mettra en route, plus vite on aura la possibilité de trouver un endroit pour dormir... Pourquoi faut-il toujours que la logique soit contre moi ?

-Hm.. Bon, d'accord.

C'est sur un timbre pas très enthousiaste que je repris ma marche accompagnée d'Elyôn. Tiens, je n'avais même pas remarqué l'originalité de son prénom. C'est peut-être répandu au Japon. Avec tous les animés que j'ai pu voir, je suis plus habituée aux prénoms du genre Nagi, Ikki, Hirosuke, Yuri et autres. Le vent commençait à être plus frais et je me sentis frissonner. C'est sûr qu'avec seulement un tee-shirt et un short, je n'allais pas avoir vraiment chaud. Ca m'apprendra à mettre n'importe quoi.

-J'espère qu'on va vite trouver un abri, je commence à me les caillés !

Ce serait tellement bien qu'un miracle se produise et qu'une maison bien douillette avec des entrecôtes à volonté apparaisse... Non non, je ne bave pas. J'ai bien le droit de m'octroyer quelques rêves complètement irréalisables. On marchait, on marchait, mais il n'y avait que des arbres en vue ! Ou alors je n'avais aucune notion du temps, au choix. Je détestais devoir avancer à l'aveuglette dans un endroit que je ne connaissais pas, qui plus est le soir. Espérons que la nuit ne sera pas trop longue.

Lun 7 Mai 2012 - 13:20

A peine ai-je demandé où se situe l’Angleterre qu'Emiko tousse. Ou alors elle rigole je sais pas. Bon faut pas trop qu'elle tousse, je tiens pas à ce qu'on tombe malade. En y réfléchissant je dois quand même avouer que ça me fait plaisir de me retrouver en sa compagnie, bien que je la connaisse à peine.

Je lui adresse un regard noir, à demi vexé, qui, la seconde d'après se transforme en sourire. Mieux vaut ne pas lui dire que l'Europe, je ne sais pas où c'est non plus.

-Le seul truc qui m'étonne, c'est que, si on est ni dans ce pays qu'elle appelle Angleterre, ni sur l'île de Père, ni au Japon, on est où?

On se met à marcher, ensemble, et à bon rythme, bien qu'elle ait eu l'air un peu embêtée quand je lui ai annoncé vouloir refaire du chemin. Malgré tout, elle semble y mettre du sien. On dirait aussi que son esprit bouillonne ou est plongé dans quelque rêverie lointaine.

Bientôt le vent se lève, et comme je ne suis pas beaucoup vêtue, je frissonne. Il semble en être de même pour Emiko. Ses joues ont rougi au contact de l'air frais et ça la rend mimi mais ça me rappelle la couleur des charlottes au fraises que cuisinait que le grand chef, au château, chez Père et Mère.

-J'espère qu'on va vite trouver un abri, je commence à me les cailler !

Aaah ça tombe bien qu'elle partage mon avis. Mais voici que, à penser nourriture, un énorme gargouillement sort de mon ventre. Je réprime un hoquet de surprise et la dévisage, ne sachant où regarder :

-La même ! Et j'espère qu'on pourra bientôt manger un bon repas bien chaud...

Sans s'en apercevoir on en a fait du chemin. J'ai envie de quitter cette forêt ombragée... D'un côté les grands arbres nous entourant nous protègent du vent, d'un autre côté le bruit de leur feuilles fait un bruit qui m'est peu rassurant. Et puis, si la foudre tombe ici, en cas de tempête, je ne préférerais pas me trouver là, parce que j'ai pas envie de finir écrasée sous un arbre, et Emiko non plus je pense.

Heureusement devant nous au loin j'aperçois la fin de la forêt. Mais au lieu de sourire, mon empressement ne fait qu'augmenter, encore et encore, au point qu'un rictus agacé couvre mon visage si beau d'ordinaire, et je fais signe à ma camarade de courir, car au loin d'aperçois un éclair, qui présage que le tonnerre sera bientôt là pour nous foudroyer si on ne décampe pas au plus vite.

Dire qu'y a cinq minutes à peine il faisait beau et tout! Comme le temps s'est dégradé vite...

Lun 7 Mai 2012 - 15:23

Alors que je me frictionnais les bras pour avoir un minimum chaud, j'entendis un gargouillement qui semblait venir d'Elyôn. Je la dévisageais d'un air moqueur, trouvant la situation bien amusante. Elle est surprise elle-même et je peux bien voir la gêne sur son visage et dans ses gestes. Pour une fois que ce n'est pas moi qui me ridiculise, je peux bien en profiter non ? Quoique, je vais éviter de lui faire une remarque. Taquiner des personnes que je ne connais pas, ce n'est pas mon genre. Je remplaçais mon sourire moqueur par un sourire compatissant mais je crois que mes yeux trahissaient mon amusement.

-La même ! Et j'espère qu'on pourra bientôt manger un bon repas bien chaud...

Elle à un peu bégayer en disant ça mais je laissait aussi de côté. Ahlala, je suis d'une telle bonté ! ... Ben quoi, c'est vrai ! Alors que j'étais plongée dans mes monologues, je remarquais, au loin, entre les arbres, quelque chose qui ressemblait à.. des habitations. Un village peut-être ? Ouf ! Enfin sauvée ! Je me serais presque effondrée sur le sol si je n'avais pas remarquer que ma partenaire affichait une grimace agacée. Pourquoi ? Elle doit aussi bien voir que moi la fin de la forêt qui se profile devant nous, non ? Alors qu'elle me fait signe de pressé le pas, un éclair me fais sursauter. Bon, et pousser un petit crie aussi, du genre "Kiiiaaaa !" trop kawaii. Je sais, je suis irrésistible !

Enfin, l'heure n'est pas à la rigolade. Je presse le pas avec Elyôn alors que le tonnerre gronde au-dessus de nos têtes. Je sens même les vibrations de ces rugissements se propager dans la terre. Une goutte, puis deux et des millièmes qui suivent commencèrent à se déverser sur nos têtes. Super, manquait plus que la flotte ! Franchement j'adore trop cet endroit ! Bah ouais, c'est le Paradis quoi !

J'avais l'impression de courir comme je ne l'avais jamais fait auparavant. Ou, peut-être que si, pour échapper aux flics et à des chiens enragés. Bref, passons. Je jetais à coup en direction d'Elyôn et il me semblait qu'elle était aussi mécontente que moi que le temps se soit autant gâté si rapidement. Ce n'est vraiment pas notre jour de chance, ça c'est sûr. Une fois les derniers arbres passés, je ne pus m'empêcher de jeter un regard un arrière pour voir la forêt s'éloigner de plus en plus à mesure que je courais. J'avais cette étrange sensation d'abandonner quelque chose et je sentis mon coeur devenir lourd, encore plus lourd qu'il ne l'était déjà.

Nous fîmes une pause une fois les murs du village passés. Ce dernier ressemblait beaucoup à un de ces villages que l'on pouvait rencontrer en pleine campagne, avec des maisons dans le style traditionnel et une allée centrale. D'après mes connaissances, l'architecture des bâtiments m'informait que nous étions plutôt dans les pays du Nord mais je peux facilement me tromper.

-On devrait peut-être trouver un hôtel s'il y en a un ou s'abriter dans n'importe quel bâtiment avant que nous soyons complètement trempées.

Je me tournais vers Elyôn en même temps que je formulais ma requête, afin de voir ce qu'elle en pensait. Apparemment, elle ne fut pas contre mon idée alors nous commençâmes à chercher un hôtel. Nous ne mîmes pas bien longtemps avant de le trouver, grand bâtiment avec un panneau qui indiquait sa fonction. Un nouveau grondement dans le ciel me fis frémir et je croisais les bras avant d'entrer dans l'hôtel, accompagnée par Elyôn. J'allais enfin pouvoir m'allonger sur un lit douillet et prendre une bonne douche bien chaude ! Que du bonheur !

Mar 8 Mai 2012 - 11:42

Maintenant voici qu'elle me regarde avec un sourire partagé entre moquerie et compassion. Je sais qu'il ne faut jamais se fier aux premières impressions mais il y a aussi une autre règle, que j'ai entendue je ne sais plus où, qui dit que les premières impressions possèdent toujours une part de vrai. Je glisse dans mon regard un soupçon de méfiance, comme je savais si bien le faire avec Père. Mais il faut que je prenne soin de mes émotions, car elle n'est pas Père

Bref, l'impulsion n'est pas à l'ordre du moment. La tempête s'est levée et menace de nous électrifier Nous avons atteint les bâtisses d'un petit village et Emiko me propose de chercher un abri, et si possible un hôtel. Je tatone dans ma poche pour sentir la liasse de billets que j'ai volée à Père et m'aperçois que l'itérieur de cette poche est trempée, humide. Son contenu est donc inutilisable.

Malgré tout, tout ce qui m'importe, c'est d'aller dans un hall. Nous arrivons devant le plus grand bâtiment de la ville : une très haute tour très moderne. La vitre sèche de l'entrée nous renvvoie nos reflets, ceux de deux filles douchées. C'est pas beau à voir. Je n'avais pas vu non plus que le beau bleu du ciel s'était volatilisé.

Je regarde Emiko dans les yeux, l'air de dire "On rentre" et m'approche de la porte. Elle n'est pas fermée, elle ne grince pas non plus. Pour une fois, ce n'est pas moi qui suit quelqu'un, c'est moi qui prend le pas. J'ai peur.... je me stoppe. A l'intérieur c'est beau et éclairé. Ca m'éblouit quand même un peu les yeux.

Et dans ce grad hall, une femme vient nous accueillir, avec des bagages à la main :
-Vous devez être Elyôn Kaera et Emiko Baker, n'est-ce pas. Nous vous attendions. Je vais vous conduire jusqu'à vos chambres.

Mes yeux, eux, laissent entrevoir le mélange de panique, de soulagement et de terreur que je ressens. Car quand on parle de "chambre" devant moi, celà me rappelle la prison qu'était le domaine de Père.