Manque plus qu'un panda [Misa]

Mar 29 Nov 2011 - 21:49

Fleur regarda le bambou qui montait jusqu’au ciel. Sa bouche formait un « o » parfait. Sur terre elle n’en avait jamais vu, à part à la télévision. Ou plutôt elle avait vu des petits bambous de jardin mais ça n’avait rien de comparable avec une forêt de bambou. Elle avait l’impression de se retrouver plonger en Asie, de s’être téléporter en quelques secondes. Il ne manquait plus qu’un immense et gras Panda qui viendrait poser ses largues fesses sur le sol parsemé de feuilles, mâchant le bambou comme une vache rumine de l’herbe. Sa main se posa contre un des arbres qui bougea de tout son long comme si un bulldozer avait foncé contre un chêne. C’était un véritable voyage des sens. Elle avait même du mal à y croire, si elle tournait la tête elle pourrait de nouveau voir l’esquisse de la ville avec son ciment et son bus.

La française était à Etiopia depuis 1 mois, c’était le temps qu’il lui avait fallut pour se remettre des émotions de son arrivé. Déjà un mois que sa vie s’était arrêté, qu’elle avait quitté la terre pour ne plus y revenir. Un mois que son mari était mort, immolé par le feu dans son sommeil. Un mois que dans un dernière espoir elle avait prié et qu’Etiopia lui était apparut à la place du mur de sa chambre. Déjà… Fleur avait l’impression que les images qu’elle voyait en rêve dataient d’hier. Que chaque nuit était toujours la même. Mais elle refusait de se laisser aller au désespoir. Elle avait Anita qui l’aider, le reste du temps elle se débrouillait pour se distraire. Elle n’était pas vraiment sortit depuis son arrivé, c’était la première fois qu’elle sortait aussi loin et qu’elle voyait cette forêt. Le silence oppressant de cette ville où personne ne parlait son langage la faisait se sentir très seule. Mais cette vision féérique lui faisait du bien.

Mer 30 Nov 2011 - 0:21

Quelle belle journée. Un jour d'automne pas vraiment comme les autres, puisqu'aujourd'hui le soleil frappait le visage de la maire en plein fouet. Il ne faisait pas chaud certes, mais pas froid non plus. La maire était en jupe, et ne portait qu'un fin collant en guise de protection sur ses jambes. Celui-ci était de couleur marron et s'accordait à l'orangé qui se projetait sur les arbres et leurs feuillages. Le ciel était dégagé et certains oiseaux se daignaient encore de chanter et de virevolter en dessus de sa tête. Mais ce paysage là, c'était celui qui était visible dans la ville. Car l'atmosphère qui régnait dans la forêt de bambou était tout autre. Sûrement rien qu'à cause des plantes, qui ne rougissaient pas, ou du sol qui restaient d'une couleur égale à l'émeraude. Peut être que ces détails, seuls Misato les voyait. Non, il y avait Kasumi. Kasumi, elle, voyait toujours les moindre choses, même celles que la maire n'apercevait pas. Elle voyait la magie s'élever dans chaque être vivant, dans chaque recoin de la nature, dans chaque petit papillon. C'en était angélique.

Justement, parlons de cette forêt de bambou car c'était là où se promenait la jeune Okazaki en ce moment. Elle marchait en sautillant, et en balançant ses bras de gauche à droite. Il ne lui manquait plus que le panier repas et la cape rouge, pour qu'elle soit confondu avec le petit-chaperon rouge. Elle observait les bambous. Oui bien sûr, en apparence, ils semblaient être tous pareil. Mais quand on les scrutait vraiment bien, on s’apercevait de chaque détail, de chaque forme, de chaque insecte sur chaque bambou. Misato adorait ceux qui était lignés comme des coeurs. Oui c'est cliché, c'est romantique, c'est petite fille fleur bleue, mais c'était comme ça. En se baladant dans cette forêt, elle avait découvert un lieu ou ces bambous amoureux, comme elle les avait appeler, se réunissaient. C'était là où elle se rendait. Elle avait envie de s'asseoir au milieu de ses longs tuyaux verts et d'écouter le sent du vent qui les frappe doucement.

Le sourire aux lèvres et le regard bougeant dans tous les sens, elle aperçu tout à coup, une jeune fille aux cheveux blonds presque blancs. Elle était de dos et avait une main posée sur un des bambous. Ce n'était pas un geste brusque ou inconsidéré de quelqu'un qui pose sa main là pour se tenir. Non. Cela se sentait, cela se voyait. C'était comme si tout son corps parlait. Comme si elle et le bambou dansaient ensemble en s'entortillant. Misato, envoûtée par cette situation commença à marcher vers la jeune fille sans même se rendre compte de ce qu'elle faisait. L'idée selon laquelle cette demoiselle pouvait être un fantôme ou un esprit lui effleura même l'esprit. Elle voulait absolument être plus près, plus près et plus près encore. C'est pourquoi elle ne s'arrêta que lorsque le bout de son index eu touché la peau de l'avant bras de cette personne. Enfait, comme à ce moment précis elle se rendit compte que la peau était réellement ferme, et que visiblement un os, des veines et du sang coulaient à l'intérieur de ce corps, elle était restée paralysée. Paralysée non pas de peur, mais d'étonnement. Ces yeux ne clignaient plus, sa bouche ne se fermait plus, son visage ne bougeait plus, et ses pieds non plus d'ailleurs. Elle restait là, à fixer le bras de cette jeune fille.

Jeu 1 Déc 2011 - 17:52

Fleur était complètement dans ses pensées, concentré sur la contemplation du bambou. Et même si ça n’avait pas été le cas, elle n’aurait pas entendu le froissement des feuilles sous les pieds de Misa, aucun son ne parvenait à ses oreilles. Elle sentit néanmoins une présence dans son dos, comme une sorte d’instinct que tout le monde a mais qu’on a tendance à ignoré à force de se fier au bruit du monde. Pourtant, quand la maire posa son doigt sur le bras de Fleur, celle-ci eu un frisson de surprise qui faillit lui faire lâcher un cri. Oui, ne pas entendre sa voix ne l’empêchait par d’exprimer sa peur.

D’ailleurs, la française s’était retournée vers l’inconnue et arborait désormais le même visage surpris, la bouche aussi entrouverte. Cette fille si proche d’elle avait deux rubis rougeoyant incrusté dans un visage fin, des mèches roses encadrés son visage, le mettant en valeur. En fait, toute sa chevelure était d’un rose claire, aux reflets parfois rouges ou blanc, une couleur parfaitement improbable mais qui semblait si naturelle. Fleur était tellement attiré par cette pigmentation impressionnante qu’elle ne regarda pas le reste de sa personne, elle n’arrivait pas à se dire que cette fille puisse être réel. Elle ne savait bien sûr pas que de son côté, Misa avait les mêmes pensées. L’idée que la maire soit un être maléfique et que ses yeux rouges soient un signe démoniaque ne lui traversa pas l’esprit, au contraire elle pensait l’inverse. Il y avait au fond de ses yeux une lueur profondément humaine et innocente, le genre d’éclat qui touche toute personne qui les regardes. Fleur savait que ses propres yeux couleurs du ciel faisait un tout autre effet, certaines personnes lui avaient raconté qu’ils s’étaient sentit voler rien qu’en regardant le fond de ses yeux.

Fleur se demandait qui était cette femme mais elle ne pouvait pas poser simplement la question. Parce que connaître son nom ne lui servirait à rien, ce n’était pour elle qu’un enchainement de mouvement de lèvre et de langue dont elle associait des syllabes qui mise bout à bout formaient des mots puis des phrases. La française se décida finalement à sourire de son air bienveillant, c’était un langage universel pour dire à quelqu’un que l’on est près à faire connaissance et de manière générale ouvert à la rencontre. Fleur rajouta même un signe de main en guise de bonjour.

Lun 6 Fév 2012 - 16:48

Sûrement que quelques secondes passèrent, voir même quelques minutes, jusqu'à ce que Misato reprenne le clignotement de ses paupières. Non pas qu'elle l'avait réellement contrôlé, juste que physiologiquement, ses yeux ne pouvaient juste plus rester sec et se devaient d'irriguer. Après les dizaines de fois que ses yeux s'ouvrirent et se fermèrent, Misato se redressa enfin. Elle regarda la jeune fille qui se tenait droit devant elle, et elle ne sourit même pas. Enfait elle était toujours perdue dans ses pensées.

* Quel être incroyable. Ses cheveux blond sont presque blanc. D'une incroyable clarté qu'ils renvoient quasiment toute la lumière du soleil m'éblouissant ainsi. *

Elle avait continuer à fixer globalement la silhouette donc imaginez-vous sa surprise lorsqu'elle croisa ses yeux. Les yeux de cette inconnues étaient d'un bleu presque vert. Celui qu'on pouvait voir sur les photos de l'eau entourant les îles comme les Maldives. Un bleu profond, vif.

* On dirait la mer. Je flotte. Ou non, le ciel. Je vole. *

Malgré le fait que ses yeux rouges flamboyant étaient perdus dans les yeux azur de la demoiselle, elle la vit quand même esquisser un sourire et la saluer d'un mouvement de main. C'est à ce moment que la maire se reprit. Elle se tenait devant quelqu'un de son village. Devant quelqu'un d'humain, ou vraisemblablement humain. En tout cas, quoi qu'il en était, cette fille avait des sentiments et les agissements de Misa avaient sûrement du la mettre mal à l'aise.

- Mon dieu, quelle bougre je suis. J'ai du vous paraître étrange.

La maire prononça ses mots sur un ton hésitant, en se grattant l'arrière de la tête, gênée. Elle essayait à tout prix d'éviter les yeux de la demoiselle pour ne pas replonger dans un long coma céleste. Ses pupilles fuyaient donc de tous les côtés, pour essayer d'attraper un objet spécial comme ligne de mire. Cependant, dans cette forêt il n'y avait que des bambous, et tout d'un coup ils lui semblaient tous pareils.

Pendant qu'elle se grattait la tête, encore, et que ses yeux cherchaient à tout prix quelque chose sur quoi se raccrocher, la demoiselle enface d'elle ne répondit rien. Il y avait un long silence. Silence entre les deux, parce que les bruits de la forêt, eux, étaient bien présent. On entendait les petits oiseaux chanter, les grillons grésiller, et certaines feuilles virevolter au rythme du vent léger qui s'était lever. Une mèche de cheveux vola d'ailleurs sur le visage de la maire. Cette dernière la remis légèrement derrière son oreille et regarda de nouveau la créature angélique. Celle ci avait un visage rayonnant. Peut être n'avait-elle pas entendu les excuses de Misato. Soit, celle-ci continua en lui tendant la main :

- Je m'appelle Misato. Enchantée.

Lun 27 Fév 2012 - 17:05

Fleur aurait du répondre, elle savait que toutes les conventions voulaient qu'elle fasse au moins quelque chose, un signe, une réaction quelconque. Mais elle n'y arrivait pas, Fleur se retrouvait prise d'une grande timidité qui la surprenait un peu elle même. Disons qu'elle ne se l'expliquait pas, elle n'était pas d'un naturel exubérant pourtant elle était quelqu'un de très poli. C'est quand l'inconnue reprit encore la parole que Fleur se fit combat pour réagir : elle serra cette main si gentiment tendu. Elle n'avait pas une poignée de main très ferme, même plutôt faible en fait. Mais cette Misato non plus, elle n'essayait pas de lui broyer la main comme certain médecin. Encore que, en tant que femme elle n'avait pas trop de problème avec ça. Par contre pour les hommes, c'était une véritable lutte, un combat acharné pour renforcer l'égo de leur virilité. Un acte si stupide qu'elle vénérait ces poignées de main douce et calme.

Le regard rouge de son interlocutrice partait de tous les côtés, Fleur trouvait ça très amusant; ça rendait ses yeux encore plus vivant. Mais elle ne pouvait pas se permettre de se déconcentrer, elle réfléchissait à un moyen de se présenter. Pas facile de trouver une fleur dans une forêt de bambou. Elle se souvint alors qu'elle avait une tulipe blanche sur elle, dans une poche. La fleur était un peu séché mais, comme elle l'avait cueillit la veille, elle restait présentable. Fleur se pointa et tendit la plante à Misa.

Les feuilles continuaient à virevolter dans les airs, pas étonnant qu'elles ai recouverte tout un tapis sur le sol à ce rythme là. Les arbres étaient tellement haut, c'était très impressionnant. Fleur leva la tête pour essayer d'entrevoir le ciel, on ne le voyait que par petite tache bleu entouré de vert. Une feuille tomba sur son front, décidant qu'il était assez large pour qu'elle s'y pose sans glisser. Fleur l'attrapa et redressa la tête, regardant à nouveau Misato. Un éclat brillait dans ses yeux, témoignant de tout ce qu'elle éprouvait face à la beauté de cette forêt.

Lun 12 Mar 2012 - 15:51

La main de la maire resta longtemps tendue devant elle, sans ne toucher rien. Son bras flottait dans le vide en attendant qu'une main l'attrape. La jeune fille qui ressemblait à un esprit semblait légèrement agitée. Ses yeux bougeaient dans tous les sens, comme si ils cherchaient quelque chose, ou quelqu'un. Avait-elle peur d'elle? Cherchait elle de s'enfuir? Misato se sentit déconcertée. En effet elle était arrivée rapidement aux côtés de l'inconnue et en plus elle avait agit en parfaite idiote. Elle lui avait touché le bras, sans rien dire, sans aviser de son arrivée. Il était donc totalement normal que la jeune fille réagisse de cette façon. Alors que la maire allait baissé son bras pour s'excuser poliment, celle ci lui tendit une tulipe blanche après s'être pointée du doigt. Cette fleur était d'une couleur pure et pâle comme les cheveux de la demoiselle. Elle était un peu flétrie, mais sa beauté resplendissait encore.

Misato la pris avec joie. Elle sourit et se passa la tulipe derrière l'oreille. Elle pris soin de bien tassé ses cheveux roses pour que la fleur ne soit pas du tout écrasée. La maire ne comprit pas toute suite le geste de la demoiselle. Elle n'avait pas réfléchi plus loin que cela. C'est pourquoi elle resta, encore une fois, en silence devant elle, les mains croisée sur son petit ventre. Puis, au vu de la réaction de l'inconnue devant elle, de simple battement de cils charmeur, Misato se mit à réfléchir.

* M'a-t-elle réellement donné cette fleur? Peut être qu'elle voulait juste me la montrer ? Et moi qui l'ai mise dans mes cheveux comme si je me l'appropriais. Décidément, je ne fais que des gaffes moi. *

Elle rougit et gentiment reprit la fleur de derrière ses cheveux. Elle regarda le sol et la tendit de nouveau à l'inconnue. Son bout de pied droit frottait légèrement le sol. C'était un signe très visible de gène. Enfait, on ne pouvait pas dire le contraire : la jeune inconnue perturbait Misato. Cette dernière ne savait pas exactement pourquoi, mis à part son air angélique. C'est même à cause de cette idée que Misato continua :

- Êtes vous un esprit? Un membre du Conseil? Une gardienne?

C'était plutôt bizarre, parce que la maire du village avait l'habitude de connaitre tous les esprit, toutes les membres du conseil et toutes les gardiennes. Après, il arrivait que certaines gardiennes naissaient, que certains esprit se cachaient ou que certaines membres du conseil venaient de faire leur apparition, mais c'était plutôt rare.

Quoi qu'il en soit, dans la tête de Misato, jamais il n'est passé l'idée que cette demoiselle aurait pu être sourde. Elle pensait que celle-ci était timide, ou qu'elle ne voulait peut être juste pas trop communiquer, ou communiquer grâce à la beauté de la nature.

Un gros coup de vent retentit. Les feuilles qui avaient formé un tapis sur le sol, virevoltèrent. Certaines finirent dans la chevelure rose de Misa, d'autre sur la demoiselle. Cela lui donnait une allure de nymphe des bois. C'était très charmant. Par contre sur Misa, rien d'autant gracieux. On aurait dit qu'elle avait échappé à un ours en furie. Elle essaya de s'enlever le plus de feuille possible dans les cheveux, mais certaines étaient bien aggripées. C'est pourquoi, en se battant avec ses cheveux, elle décida de continuer les présentations :

- C'est rare que je me présente réellement. Mais comme je ne veux pas que vous ayez peur de moi, vous serez peut être rassurée de savoir que je suis la maire d'Etiopia.

Dit uniquement avec ces mots, cela aurait pu paraître correcte et crédible. Mais avec l'attitude et les gestes que faisait la pauvre Misa, s'en était presque ridicule. Elle se débattait avec ses cheveux, si bien que certaines mèches étaient venues se prendre dans ses cils, alors que d'autre étaient encore plus emmêlées qu'avant.

Mar 12 Juin 2012 - 11:35

[Haha, on va terminer ce sujet l'an prochain à cette vitesse, pardon xD]

Fleur regarda Misato mettre glisser la fleur entre deux mèches de ses cheveux. Il lui semblait évident qu'elle n'avait pas compris le message premier mais à la vue de la fleur blanche dans ses cheveux roses, la française ne regretta pas de lui avoir tendu. C'était tout simplement magnifique. Finalement, la maire perturba bien plus la jeune Fleur en enlevant la tulipe de ses cheveux qu'en l'y mettant. Elle semblait particulièrement gênée de cette situation, à la manière dont elle regardait le sol. Bien sûr Fleur ne savait pas qu'elle frottait son pied par terre, elle ne le voyait pas et par habitude ne baissait pas les yeux. Si elle baissait les yeux au moment où quelqu'un voulait lui parler, elle n'avait plus aucun moyen de savoir ce qui avait été dit.

Justement, quand les lèvres de la maire se remirent à bouger, Fleur resta interdite. Il lui semblait avoir compris des mots dont elle ne comprenait pas le sens, alors elle essayait de savoir si elle s'était trompé. "esprit" pouvait être "épri", "ébi", "émi" mais aucune de ses possibilités n'avait de sens dans cette phrase. Elle fit la même chose avec les autres mots avant de conclure que sa première impression était la bonne. Bien sûr, toute cette réflexion ne lui avait prise qu'une ou deux secondes, durant lesquelles elle resta presque impassible. Seul ses yeux témoignaient de toutes les questions qu'elle se posait. Fleur finit par faire non de la tête.

Le coup de vent sembla perturber son interlocutrice plus qu'il ne l'avait perturbé elle. La manière dont elle se battait avec ses cheveux tout en parlant comme une mitraillette la fit beaucoup rire. Évidemment, elle n'avait rien compris à son charabia beaucoup trop rapide. Néanmoins, elle le trouva très attendrissant. Avec ses cheveux roses et ses yeux roses, elle semblait venir d'un autre monde. Mais tous les gestes de son corps étaient terriblement humain, bien plus que ce qu'on avait tendance à voir au XXIème siècle. Fleur, en sa qualité de sourde, aimait les gens gestuels et spontanés. Elle prit les mains de la maire en pleine action et les baissa délicatement, de ses lèvres un murmure sortait pour dire "tout doux, c'est bon"
Fleur ne pouvait plus enlever le sourire qui s'était collé à ses lèvres, elle lâcha les mains de Misato pour s'occupait elle même d'enlever les feuilles de ses mèches. Au toucher ses cheveux étaient doux et soyeux, si elle avait été aveugle elle aurait tout de suite sentit les feuilles tellement les deux matières étaient différente au toucher. Pourtant, les feuilles de bambou étaient parmi les plus douces à la différence des feuilles mortes de chêne par exemple. Quoi qu'il en soit, Fleur enleva avec beaucoup plus de succès les feuilles de la chevelure de Misa et elle se permit à la fin de rejeter ses mèches en arrière comme si les deux filles se connaissaient depuis longtemps.

Fleur fit un pas en arrière pour ne pas paraitre encore plus déplacé, elle était décidé à se faire comprendre désormais. Elle commença par signer sa surdité tout en bougeant les lèvres pour donner plus de sens au signe. Elle toqua avec les phalanges sur l'arbre le plus proche et pointa son oreille en faisant un signe de négation.

Jeu 14 Juin 2012 - 6:18

Misato se sentait extrêmement gênée par tout ce qui venait de se passer. La fleur qu'elle avait malencontreusement volé pour mettre dans ses cheveux, puis le vent qui était venu embrouillé sa vision mélangeant ses cheveux et l'attitude de la jeune fille qu'elle pensait esprit. Cette-dernière lui avait attrapé la main aussi doucement que quelqu'un qui aurait eu envie de sauver un papillon d'une plante toxique. Puis, toujours avec sa gestuelle gracieuse, elle alla retirer les feuilles une à une, avec calme et patience, comme si pour elle, la végétation avait une âme. Ce n'était pas tant le fait qu'elle soit si près d'elle qui mélangea la maire, mais plus l'attitude de sérénité et d'apaisement qu'elle laisser échapper dans ce qu'elle faisait.

Après s'être reculée et avoir nier être une gardienne ou un esprit, elle fit des signes de mains pointant son visage, puis frappa légèrement une écorce d'arbre en pointant ses oreilles et...en bougeant le doit de droite à gauche. Il s'agissait du signe de la négation. La négation des oreilles. Là négation du son. Misa ne compris qu'alors que la jeune fille qu'elle avait en face d'elle, n'entendait pas. C'est ainsi que ses joues prirent feu directement après son cou. En moins de deux secondes, sa face avait pris la couleur de ses yeux et l'effet que cela donnait avec ses cheveux roses n'était pas du tout harmonieux. Elle se sentit bête. Bête mais tellement bête. Depuis le début, elle avait en face d'elle une sourde qui n'avait sûrement rien compris à ce qu'elle avait barbotté. Surtout que Misa n'avait pas l'habitude d'articuler, ou de rester immobile lors de ses discussions. Elle bougeait sans cesse et pour une muette, fixer ses lèvres n'auraient pas du être une partie de plaisir.

Tout d'un coup, elle ne savait plus comment agir. Il ne fallait pas qu'elle la traite différemment, car les personnes ayant un handicap se sentent encore plus gênée si elles se font traités différement. Du moins, c'est ce que Misa avait entendu. Sauf qu'avec son caractère maternelle, elle avait tendance à couver les personnes plus jeunes, plus seule ou avec un handicap quelcquonque. Il fallait qu'elle se concentre pour ne pas encore offenser cette belle jeune fille. Elle n'avait jamais rencontrer quelqu'un de sourd, et tout d'un coup, plein de questions lui passaient par la tête. Elle se demanda tout d'abord si il était plus simple pour elle que Misato ne fasse que bouger ses lèvres, ou si elle aurait du en échapper un son, ou si faire des gestes améglioraient la conversation, ou si il ne fallait justement QUE faire des gestes. Elle devait lui faire comprendre qu'elle avait compris, et s'excuser pour son caractère. C'est ainsi qu'elle ne dit qu'un petit mot montrant son étonnement :

- Oh !?

Puis, pour reprendre les présentations qu'elle n'avait surement pas compris, elle se pointa du doigt puis s'inclina légèrement. En se relevant, elle articula correctement, sans bouger le visage :

- Misato.

Dans sa tête, elle réfléchissait à des mots qui auraient pu être combiné pour former son nom comme " Miss à tôt " ou " Mis ça tôt " mais les deux formulations n'étaient pas très mimables. Son nom était très spécial en même temps, et elle espérait que la jeune fille avait compris. Elle se réjouissait de connaitre enfin son nom. Elle savait que cela allait être quelque chose d'enchanteur. Tout d'un coup, quelque chose lui revient. Elle avait vu une fois une émission de télévision, ou une des jeunes filles était sourde et où elle disait à son amie qu'elle était belle. C'est ainsi que, fière d'elle, elle pointa son interlocutrice, puis passa sa main de sa bouche souriante, au bas de son menton.

Jeu 14 Juin 2012 - 12:22

Fleur avait un sourire encore plus marqué en voyant la maire gigoter dans tous les sens, elle était habituée à fréquenter des entendants, surtout depuis qu'elle était arrivé ici, alors leurs réactions ne la choquait plus. Elle aurait pu se vexer mais elle avait prit le partit de l'indulgence, en bonne chrétienne qu'elle était. Au moins, la française était sûr d'avoir été comprise et ça, ça n'avait pas de prix.

Misato se représenta, Fleur avait déjà compris son prénom mais elle ne lui fit pas remarquer par politesse, c'était l'occasion parfaite pour se présenter et elle se devait de la saisir. Fleur se pointa du doigt comme avait fait Misato et montra l'éternelle tulipe en prononçant "fleur" dans un petit murmure. Fleur aurait pu parler, elle savait le faire. Mais elle n'avait pas confiance en sa locution et ratait souvent des syllabes, or le résultat final faisait un peu débile mental d'après les commentaires qu'on lui avait fait. Elle préférait le silence pour ne pas ternir son image encore immaculé.

Une illumination passa sur son visage et Misa signa, à la grande surprise de Fleur. Pendant une fraction de seconde elle pensa être tombé sur une bilingue tout en rougissant du compliment, mais le temps qu'elle avait mit pour retrouver l'adjectif et la manière dont elle s'était présenté lui prouvaient le contraire. Fleur n'était pas vraiment déçu, elle avait depuis longtemps abandonné l'idée de trouver quelqu'un avec qui discuter avec ses mains. Il allait falloir qu'elle apprenne tout aux curieuses qui viendraient lui demander des cours. Ca avait quelque chose de gratifiant qui pallier la lassitude qui la prenait parfois.
Dans tous les cas, Fleur n'hésita pas deux minutes avant de renvoyer le compliment avec une structure qu'elle pensait suffisamment clair. Elle pointa Misato et signa "tu es belle aussi". Comme il n'y avait pas de verbe dans les phrases affirmative sa phrase n'était composé que de trois signes ce qui la rendait plus facile à suivre. Le plus dur était de signer lentement pour ne pas la perdre.

Maintenant il fallait lui faire comprendre comment communiquer. Fleur essaya de se détendre les épaules pour détruire tout ce qu'elle avait de timidité en elle. Et Dieu seul sait combien il y en avait. Elle pointa ses lèvres et parla lentement, sans rien dire de particulier, juste pour faire comprendre la cadence avec laquelle il fallait parler et hocha ensuite la tête. Elle croisa ses doigts pour former un plus dans l'air et bougea les bras pour répertorier quelques signes évident comme grand, six ou loin.
Son visage demandé si elle avait compris avec cette clarté d'expression typiquement sourd.

Mer 20 Juin 2012 - 6:19

Misato était donc vraiment face à une sourde muette. C'était la première fois qu'elle en rencontrait une. De penser ça dans sa tête, cela lui faisait sonner un peu comme si la demoiselle en face était une créature. Pourtant ce n'était vraiment pas le cas. C'était juste nouveau pour la maire. Nouveau et plein d'attrait. Attrait de cette langue nouvelle qui ne pouvait pas être directement comprise. En effet, sur Etiopia il n'y avait aucun problème de communication. La magie qui regnait dans l'air permettait à toutes les filles traversant le portail de se comprendre l'une l'autre, quelque soit leur origine. Mais voilà qu'avec une sourde-muette, cette magie ne s'appliquait pas.

Après s'être présentée, la maire attendit que son interlocutrice fasse pareil. C'est ainsi que cette dernière se pointa puis pointa la tulipe de tout à l'heure. C'est alors que Misato compris que cette petite fleur avait été attrapée en but de présentation. Mais que, stupide comme elle l'était, elle n'avait rien compris et avait pensé à un signe de cadeau de rencontre. Tout de suite, la jeune Okazaki pensa que la femme blanche s’appelait "Tulipe" mais lorsqu'elle lu sur ses lèvres, elle compris qu'enfait, son adorable nom c'était Fleur.

- Fleur ? Je suis enchantée.

Dit-elle en articulant doucement, puis en se penchant en avant, tenant invisiblement deux coté d'une robe qu'elle aurait pu porter. Ce qu'il se passa ensuite fit comprendre à Misa qu'elle avait bien fait d'articuler lentement, puisque Fleur pointa sa bouche du doigt et bougea les lèvres, probablement pour expliquer à la maire comment continuer une conversation convenable. Ce qu'elle fit ensuite fut plus compliqué pour Misato, puisqu'elle signa dans l'air trois signes. Le premier signifiait sans aucun doute "grand", le second "six" mais le troisième...il était spécial puisqu'au début on aurait dit que Fleur pointait Misato de deux fusils, puis qu'un des fusils s'éloignait en diagonale. La maire n'était pas sûr de sa signification. Surtout que le contexte ne pouvait pas l'aider puisque son interlocutrice semblait avoir "dit" trois mots pour voir si la maire allait comprendre et si la communication allait pouvoir être possible. C'est pourquoi Misa dit timidement en hésitant :

- Grand, Six et...Fu...Fusil?

Elle prononça le dernier mot avec le sourcil droit beaucoup plus haut que le gauche, et sa bouche se tordant vers sa joue. Une jolie grimace qui l'a rendait drôle. De toute façon, la maire avait comme habitude d'être qualifié comme étant quelqu'un de drôle. Le problème la dedans, c'était qu'elle ne faisait pas exprès. Les gens se moquaient de sa façon de réagir, de sa maladresse ou des phrases complètement hors sujets qu'elle pouvait sortir. Cela la mettait quelque fois mal à l'aise, mais elle avait appris à en rire aussi. Outre son sens de l'humour hyper développé, Misato était quelqu'un d’extrêmement compréhensif, à l'écoute et responsable. En même temps, c'était la maire du village et elle n'avait pas réellement le choix. Elle aimait toutes ses habitantes et était bien contente que ces-dernières ressentent la même chose pour elle.

Continuant sur sa lancée, et pour être sûr que Fleur avait compris le dernier mot que Misato avait dit, celle-ci mima sa façon à elle de dire fusil. Ainsi elle pointa sa main en direction de Fleur, ayant juste son pouce et son index ressorti, formant un L couché. Elle ferma un de ses deux yeux puis fit deux petits :

- Pouf, pouf.

En faisant sursauter sa main, symbole que le fusil avait tiré. Fleur la regardait avec des gros yeux. Misato c'était probablement trompée. Ce n'était vraiment pas ça qu'elle voulait dire. Et peut être qu'à présent, la jeune fille pensait que Misato avait envie de la tuer?! Oh my god. Mais qu'est-ce qu'elle peut être gaffeuse. Ainsi elle essaya de détendre l'atmosphère en bougeant ses mains partout disant des petits :

- Non, non, je te veux pas du tout de mal hin, non. C'est un malentendu. Je pensais que c'était fusil que tu voulais dire. Olala que je suis gaffeuse.

Misato en bougeant partout alla cogner sa tête par en arrière, sur un petit bambou bien solide, et en fit tomber une magnifique chenille sur sa tête. Elle ne s'en était pas rendue compte, puisque sa chevelure rose était bien épaisse et que la chenille semblait totalement paralysée par la situation.