Sortie de l'enfer [fini]

Ven 15 Juin 2012 - 11:23

Ainsel mit un peu de temps avant que ses yeux ne s'habituent à la lumière du lieu. Elle resta longtemps immobile, comme si son cerveau devait assimiler quelque chose de très compliqué. Autour d'elle, s'étendait un paysage somptueux. Une nature omniprésente, des maison charmantes. Tout les sens d'Ainsel étaient en éveil. Il y avait ce parfum sucré dans l'air, le chant des oiseaux, le soleil éclatant, un vent léger, le bruissement des feuilles des arbres. Toute cette beauté remua profondément Ainsel. Il y avait vraiment quelque chose de surnaturel dans tout ça, même au delà du fait que ce village était sorti tout droit du placard de l’hôpital psychiatrique. D'ailleurs, une fois sortie de la torpeur qui l'avait saisie à la vue de ce spectacle, elle commença à se poser des questions terre à terre. Pourquoi diable un endroit si beau lui était il apparu? Et comment était il apparu dans sa chambre d'hôpital? était-elle au paradis? Non, Ainsel était une athée convaincue et elle ne croyait décidément pas à ces choses là. Ou plutôt si, elle croyait à l'enfer, car c'était ce à quoi ressemblait sa vie depuis quelques temps. Les pathologies, l'angoisse, la dépression, l'enfermement, les cachetons. Et ce sentiment d'être faible, si faible. Elle se retourna comme pour faire la comparaison entre l'endroit d'où elle venait et le lieu où elle se trouvait. Mais à sa grande surprise, le portail par lequel elle était entrée s'était refermé. Soudain prise de panique, elle se rua dessus et chercha à l'ouvrir. Elle tira, poussa de toutes ses forces en vain. Elle se sentie soudain étrangement soulagée. Puisqu'elle ne pouvait pas faire demi-tour elle était obligée de rester dans cet endroit magnifique. Ce n'était pas si mal. Mais maintenant, où devait elle aller? Y avait il des habitant ici?

Mer 20 Juin 2012 - 12:22

Il faisait beau ce matin là, et Misato avait décidé d'aller s'occuper un peu des fleurs qui longeaient l'allée du portail. Elle s'était habillée d'une jolie salopette courte bleue ciel. En dessous, un léger chandail blanc un peu transparent mais qui n'était pas du tout vulgaire. Elle avais mis un joli chapeau pour protéger son visage blanc du soleil et enfilé des petites ballerines blanches. Elle avait attrapé son petit arrosoir, lui aussi bleu ciel, et gambadait sur le chemin.

Arrivée devant la grande allée de fleurs, elle était ravie. Toutes étaient plus belles les unes que les autres. Pleins de couleurs virevoltaient et les odeurs se disputaient pour parvenir à ses narines. C'était enchanteur. Elle couru comme une enfant vers les premières, des tulipes, et les arrosa gentiment. Puis vint le tour des jonquilles, des marguerites, des roses et alors qu'elle allait attaquer les tournesols, elle entendit les grilles du portail se fermer. Tient, encore aujourd'hui, une nouvelle faisait son apparition. Ce n'était pas nouveau, la maire avait l'habitude.

C'est pourquoi elle attrapa le devant de son chapeau pour se faire de l'ombre et regarda à qui elle avait à faire. C'était une jeune fille au long cheveux bleu soyeux, et à la silhouette élancée. Elle avait semblé apeuré au moment où elle s'était rendue compte d'être enfermée, mais avait finalement soupirer comme si elle était soulagé de quelque chose. Au moins, celle-ci ne ferait pas un carnage dans son bureau pour que Misato fasse tout pour la faire ressortir. Chose qui, avouons le nous, est impossible.

La jeune Misa s'avança donc d'un pas relevé vers la demoiselle et tapa ses deux talons ensemble pour s'arrêter. Elle fit une jolie réverance, ces deux bras de chaque côté de son corps, sa tête penchée par en avant, suivant la courbe gracieuse de son dos. Puis elle sourit en fermant les yeux et se présenta :

- Salut. Je suis Misato, enchantée.

Elle était totalement relaxée face à la situation, mais elle se demandait comment allait réagir son interlocutrice? Est-ce que celle-ci allait répondre à sa question le plus naturellement du monde ? Ou paniquerait elle devant Misa? Essayerait de la fuir ? Ou l'harcelerait de questions?

Mer 20 Juin 2012 - 13:37

Soudain elle se rendit comte qu'une jeune fille s'était plantée devant elle. Elle ne l'avait pas vu arriver. Elle était svelte et plutôt agréable dans ses traits. Elle avait des cheveux rebelles d'un rose éclatant. Ce n'était assurément pas un personnage qu'on avait l'habitude de rencontrer tout les jours. Mais étant donné l'étrangeté des événements des dernières minutes, cela étonna à peine Ainsel.
L'inconnue la salua et lui offrit un sourire radieux. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, Ainsel découvrit des iris d'un rouge écarlate. Ce détail la troubla et elle resta un instant sans réponse, absorbé par cette couleur puissante. Puis revenant à elle, elle s'inclina brièvement tout en fixant les joues de la jeune fille (car elle n'était pas capable de la regarder plus longtemps dans les yeux, d'abord parce que c'était au dessus de ses forces et ensuite parce que ça n'aurait pas été correcte).

-Heu bonjour. Je... moi c'est Ainsel.

La situation lui semblait surréaliste. Elle venait de passer dans une autre dimension par la placard de l'HP et une jeune fille venait la saluer le plus naturellement du monde, comme si il n'y avait rien de surprenant. Ainsel sentait qu'il y aurait eut mille questions à poser dans une situation pareille. Pourtant aucune ne lui venait à l'esprit.
Alors qu'elle restait silencieuse et que Misato la fixait toujours souriante, Ainsel senti le rouge lui monter aux joues. Elle se maudit pour ça. Elle baissa un peu la tête espérant que l'ombre de ses longs cheveux cacheraient la couleur cramoisie.
"ça ne va pas se dit-elle, je dois dire quelque chose!"
Ainsel fini par rouvrir la bouche.

-Excusez moi. Où sommes nous?

Mer 20 Juin 2012 - 18:53

Comme Misato l'immaginait, la jeune fille se figea lors qu'elle apperçu les deux pupilles rouges sang de Misa. Cela faisait toujours cet effet. Déjà parce que le rouge n'est pas une couleur très vue dans les yeux, mais qu'en plus ce n'est pas du tout cette couleur là que n'importe qui aurait immaginé les yeux de la maire. Le rouge était pétant, fort, poignant alors que Misato étant toute frêle et toute pâle, c'était d'habitude un bleu qu'on pensait lui retrouver. En même temps, c'était justement sa couleur naturelle. Mais depuis son arrivée au village, ses yeux avaient étrangement changés de couleur. Cela faisait maintenant assez longtemps, et la maire s'y était habituée.

La jeune nouvelle se présenta sous le nom d'Ainsel. Elle semblait un peu tendue puisqu'elle ne maintint pas le regard longtemps. Elle se contenta de baisser la tête, ses cheveux tombant comme une cascade par dessus ses épaules. C'était beau à voir mais ça donnait l'impression à Misato d'être une reine qu'on honorait. Et elle n'était pas du tout ça. C'était une habitante comme les autres, une fille de Norvège, qui bientôt allait fêter ses 19ans. Ainsi elle lui répondit gentiment :

- Ainsel? C'est vraiment un beau prénom. De quelle origine est-ce?

Elle hocha de la tête en écoutant ce que son interlocutrice allait dire, et elle ne fut pas étonnée de remarquer qu'il s'agissait d'une question. Et pas n'importe laquelle. La question évidente que tout le monde se pose en franchissant le portail. Certaines n'ont pas réellement envie de le savoir, d'autres s'en fichent, d'autres en ont terriblement besoin...Mais toutes sans exception finissent par la poser. Misato sourit alors et pointa un écriteau de bienvenue où il y a avait noté en belle lettre d'Or : " BIENVENUE A ETIOPIA ".

- Nous sommes à Etiopia. Village caché, pendant longtemps traqué, faisant office de demeure aux jeunes femmes en peines qui ici retrouvent rapidement le bonheur. Tu trouveras ta place toi aussi. Ne t'inquiète pas.

Elle avait annoncé cela, comme si c'était une diseuse de bonne aventure, ou une narratrice d'une histoire lointaine, d'une légende cachée. Au final, c'était ce qu'était Etiopia. Donc le ton choisi avait été parfait. Elle regarda alors l'allée de fleur pour inviter la jeune fille à faire de même.

- Elles sont magnifiques n'est-ce pas? Ici, tout à de la vie. Tout renaît de ses cendres, rien ne meurt, rien ne perrit. Tout survi quelque part, dans la nature, dans nos coeurs, dans le ciel. Et la beauté de ce village réside dans la pureté de chaque habitante qui y vit.

Elle avait commencé à avancer, en espérant qu'Ainsel allait la suivre. Marcher en discutant, il n'y avait rien de mieux. Et sûrement que la jeune fille voulait visiter, ou voulait en tout cas voir des habitations, voir des autres filles comme elle. Pour qu'elle soit sûr de ne pas être dans un end seul ou isolé.

Mer 20 Juin 2012 - 23:13

Misato l'interrogea sur l'origine de son prénom.

-Mmmh je ne sais pas bien à vrai dire. Désolée.

C'était vrai, ainsel n'avait aucune idée d'où provenait son prénom. Autour d'elle on l'avait toujours trouvé étrange mais elle, elle l'aimait bien.
Misato lui expliqua qu'elle se trouvait à Etiopia. Elle parlait sur un ton cérémonieux qui convenait très bien à la situation.
Etiopia. Un nom plein de promesse. Et elle, Ainsel avait été choisie pour pouvoir goûter à nouveau au bonheur? Elle prit soudain conscience de la chance démesurée qui lui était offerte. Elle sentie comme un poids qui s'envola brusquement. Il lui sembla qu'elle respirait mieux. Ou bien était-ce cet air si pur? Toujours est il qu'elle éprouva un profond soulagement. On la sauvait. Elle avait quitté cet hôpital sinistre, ce monde insensible et elle se retrouvait dans ce monde merveilleux. Mais ce n'était pas possible, non. Une brusque déception la gagna. Est ce qu'elle n'était pas en train de rêver tout simplement? Ou bien est ce que la psychose gagnait du terrain? Elle était peut-être en plein délire. Elle se mordit la paume de la main aussi fort qu'elle put. Elle avait mal. Mais ça lui fit un bien fou. Elle ne rêvait pas. Et puis cette lumière l'aveuglait pour de vrai. Ce vent la décoiffait bien, cette odeur sucrée flottait dans l'air assurément, ces sens étaient stimulés tous à la fois et ça ce n'était pas illusoire.
Pendant qu'elle réfléchissait à toute vitesse, Misato attendait patiemment semblant comprendre que les réactions puissent êtres un peu ralenties dans ce genre de situation. Elle observait de superbes tulipes rouges qui semblaient faire écho à ses yeux.
Elle prononça des paroles pleines d'espoir sur la nature de ce village. Cela réchauffa le cœur d'Ainsel.

Misato s'engagea sur un chemin bordé de fleurs. Elle semblait l'inviter à la suivre. C'est ce que fit Ainsel. Elle ne la connaissait pas mais Misato dégageait une immense bonté. C'était ce que ressentait Ainsel au fond d'elle. Alors elle n'avait pas peur de suivre la belle inconnue. Petit à petit des questions se formèrent dans l'esprit d'Ainsel. Elle les posa en prenant le temps de bien choisir ses mots.
Les deux jeunes filles marchèrent ainsi d'un pas lent en discutant, bercées par le chant des fleurs tout en se dirigeant vers le village.

FIN