Fais-moi peur ! [RP COLLECTIF]

Et c’était reparti pour un tour.
Mesdames et messieurs attention au décollage, n’oubliez pas de boucler vos ceintures et fermez lentement les yeux. Merci et faites bon voyage.

Il était une fois…-Toutes les histoires qui commencent ainsi finissent toujours par s’ancrer dans un contexte bien précis et se terminent bien trop souvent par un « happy end » que la plupart des gens attendent. Cette fois-ci, l’histoire que je vous veux conter demeure quelque peu à part. Pas de happy end à la clef ni même de preux chevaliers s’en allant conquérir des terres inconnues, rien. Juste le récit étrange et un peu flou d’une soirée abracadabrante qui marqua les esprits.

C’était un soir comme les autres. Ou plutôt, une nuit fraiche de ce beau mois d’Octobre qui touche péniblement à sa fin en laissant sa peine se vider à travers les gouttes de pluie venues du ciel. Car oui. Il pleuvait. Martelant le sol boueux avec violence, les perles d’eau scintillantes formaient ainsi un gigantesque rideau d’eau qui s’étendait à perte de vue et accablait les pauvres passants qui avaient assez de cran pour pointer le bout de leur nez dehors.

Lundi 31 Octobre
21h30

Il pleuvait.
Glitter attendait. Sur le perron de la grande maison, Glitter attendait. Visiblement tout le monde était en retard et cela n’allait pas sans lui déplaire. Les yeux grands ouverts, guettant alternativement le moindre mouvement et l’heure qui tournait sur le cadran de sa montre, elle essayait de se tester pour voir jusqu’où tiendrait sa patience. Que s’était-il passé ? Pour répondre à cela, revenons quelques heures en arrière voulez-vous.

Lundi 31 Octobre
14h et des poussières

C’était parti de rien, de vraiment rien, seulement d’une discussion de misère qui avait signé le début d’une soirée dont Glitter aurait pu se passer sans hésitation. Peut-être même que cette foutue décision s’était prise à la réception de l’hôtel, ou alors tout simplement dans un bar avec les quelques badauds du coin. Bref, peut-être, peut-être pas. Elle ne s’en souvenait même plus. Mauvais tour ou mauvais tour ? Notre charmante top-model aurait eu tendance à opter pour la première solution, quoique la deuxième n’était pas mal non plus dans son genre. Car oui, pour la grande Glitter, tout ceci n’était qu’un mauvais tour dans lequel on l’avait embarquée par on ne sait quel miracle. Un cauchemar, une mauvaise blague à laquelle elle s’abaissait sans réelle motivation mise à part celle de terminer toute cette histoire le plus rapidement possible. Mais passons plutôt et accordons un peu de notre attention au pourquoi du comment de cette aventure. A vrai dire, il avait été convenu qu’on s’en irait explorer un vieux manoir à la nuit tombée. C’était un pari. Un bête pari qui avait fait beaucoup d’émules. Pour résumer la situation, la discussion du jour marquée par des emportements divers et variés avait dérapé pour en fin de compte arriver à ce « Cap ou pas cap ? » que visiblement tout le monde attendait. Tout le monde sauf Glitter qui n’avait rien demandé d’autre que de rester bien tranquillement dans sa piaule à s’écouter du Demi Lovato, Katy Perry et autres chanteurs aléatoires qui avaient au moins le mérite de lui occuper l’esprit. Mais non. Il en fut décidé autrement. Sans doute que madame la chance s’en était allée dans un lieu bien reculé et qu’elle avait fait vœu de silence pour ne jamais plus se manifester dans la vie de Glitter.

Ainsi donc, un petit groupe de filles s’était vu dans l’obligation de partir en exploration dans le vieux manoir de la ville pour remporter le défi lancé par les autres demoiselles suite à ce débat fort animé, qui, gageons-le, resterait dans les annales pour longtemps encore.

21h40

Il pleuvait.
Glitter désespérait de voir apparaître ne fut-ce qu’une seule personne derrière le rideau d’eau qui s’abattait sur Etiopia. Exaspérée, les nerfs à fleur de peau, elle fulminait intérieurement, se maudissant de gâcher sa soirée à attendre ces prétendues « courageuses » qui visiblement avaient tiré au flanc. « Bande de poltronnes ! Y’a rien dans ce manoir ! Pas plus de fantôme dans cette veille baraque que de monstre sous votre lit ! », voilà ce qu’elle avait dit plus tôt dans la journée, et voilà où elle en était, admirez le spectacle. Non seulement le vent glacial venait la transpercer de toute part mais elle se prenait également toute la pluie dessus à chaque bourrasque. Allons bon.

21h50

Il pleuvait.
Toujours personne. C’était décidé, elle allait leur en faire baver le lendemain, quitte à leur flanquer la frousse de leur vie, elle allait leur en faire baver pour l’avoir faite patienter sans même daigner se présenter au rendez-vous qu’elles s’étaient fixées.

21h55

Il pleuvait. Encore.
Glitter demeurait sur les marches du perron de la grande maison aux allures prétentieuses de château. 5 minutes, encore 5 minutes et elle partirait d’ici le plus vite possible, pas question de rester une seconde de plus avec un temps pareil. Les branches des arbres commençaient à ployer dangereusement sous la force des rafales à mesure que l’orage s’intensifiait et l’eau s’infiltrait sinueusement dans les fissures qui lézardaient ça et là la façade de la demeure inquiétante.

21h59 et 25 secondes

Il pleuvait.

21h59 et 55 secondes

Il pleuvait. Aussi bien dans sa tête qu’au dehors.
S’apprêtant à déserter les lieux, Glitter distingua une masse qui s’approchait lentement dans sa direction. Plissant les yeux, elle se mit debout et se rendit compte qu’il s’agissait de toute la bande rencontrée l’après-midi même. Peut-être aurait-elle dû pousser sa gueulante, peut-être même aurait-elle dû leur balancer tout le fond de sa pensée d’une traite et s’en aller ensuite. Mais non. Tout simplement car Glitter s’était trompée d’heure.

22h00, heure du rendez-vous

Les demoiselles fraichement arrivées et parfaitement à l’heure rejoignirent notre brunette devant l’imposante porte d’entrée afin de se mettre à l’abri et surtout de commencer l’expédition.

« Bon, tout le monde est là semble-t-il alors finissons-en au plus vite. Une fois entrées, nous n’aurons qu’à nous séparer et nous retrouver ensuite dans le hall une fois que nous aurons parcouru la demeure de fond en comble chacune de notre côté. Voilà, après si vous voulez vous mettre avec quelqu’un, ne vous gênez pas. Mais moi je ne prends pas de binôme. N’oubliez pas d’allumer vos lampe-torches. »

Ces paroles énoncées, elle n’attendit pas plus de temps pour pousser la grande porte d’entrée et pénétrer dans la vieille bâtisse. Il faisait noir, pas étonnant. Ce n’était pas amusant sinon. Le faible faisceau de lumière de sa lampe illumina quelques instants ce qui se tenait devant elle et elle partit en exploration après avoir vaguement lâché ce :

« …bon courage… »

Très détaché.
Fermement convaincue qu’elle ne trouverait rien d’anormal ici, elle espérait en finir au plus vite. La porte d’entrée se referma, plongeant ainsi les participantes au défi dans la pénombre la plus totale, les laissant à la merci de leur propre imagination ou alors peut-être…des fantômes du coin…

Cette journée allait être très intéressante pour elle et pour d’autres filles. Elles avaient décidé de lancer une sorte de pari à un autre groupe de filles, un genre de cap ou pas cap sur le fait que ce groupe de jeunes filles ne serait pas capable de visiter le manoir le soir de halloween, en pleine nuit, manoir qui, d’après les rumeurs, est censé être hanté par des fantômes ou des monstres en tout genre, bien sûr il n’ y avait pas de monstres, enfin d’après Juri, et donc c’était le groupe composé de la blonde et d’autres filles qui allaient jouer ce rôle et pour cela, après avoir réussi à attirer des filles à venir visiter le manoir, elles partirent s’apprêter pour ce soir car il fallait que l’effet de surprise, de peur et d’horreur soit grand, elles devaient être au top.

La blonde avait opté pour un déguisement de sorcière avec un décor lugubre, sombre et qui restait toujours dans le même thème de son déguisement, cela incluait des fausses citrouilles que l’on utilisait à Halloween, celle qui avait un visage effrayant et dont on se servait des fois d’éclairage en mettant une bougie à l’intérieur. Elle en fit quelques unes et décora une pièce du château avec, une pièce qu’elle avait trouvé au hasard en parcourant le château, une pièce qui était ni trop petite, ni trop grande, juste la taille qu’il fallait pour elle, avec des murs en brique de pierre gris et assez vieux. Juri la décora avec de fausses toiles d’araignées avec de fausses araignées, les citrouilles, un faux squelette qui se tenait debout, un faux petit chaudron qu’elle avait posé sur une table en bois à côté de plusieurs fioles de potions qui contenait des liquides de couleurs différents. Elle continua de décorer la pièce de divers objets effrayants et une fois le décor mis en place, elle alla se déguiser. Finissant de se déguiser, avec une robe de sorcière, le masque qui faisait peur, les cheveux blancs et le chapeau, elle regarda dehors, la nuit tombait et les « indiana jones » allaient bientôt arriver. Elle rencontra une dernière fois le groupe de filles qui devaient faire peur et leur dit :

« Amusez vous bien les filles ! »

Elle alla rejoindre sa pièce, alluma les bougies qui se trouvaient dans les citrouilles et attendait maintenant la jeune fille qui allait se présenter à elle.