Même sur Etiopia c'est la fin des cours ! [Akane][Finish, le nouveau nom de...]

Hiro s'étira, déployant ses deux bras le plus haut possible vers le plafond, faisait dans la foulée craquer deux vertèbres. C'était très courant chez elle qu'une articulation craque, le matin ça pouvait être un vrai festival, la faute à tout le sport qu'elle faisait nuit et jour.
Depuis qu'elle était arrivé, elle avait prit un peu de poids et on ne voyait presque plus ses côtes. Elle s'était aussi équilibré la masse musculaire étant donné qu'elle faisait des entrainements variés et que ce n'était plus le résultat de sa vie dans les rues, ses courses effrénés, ses coups de poings répétés, c'était derrière elle et ça se voyait maintenant sur son corps.

Hiro plongea enfin son regard dans son verre de coca, son attirance pour ses soda lui venait de son séjour en Amérique et elle n'avait jamais réussi à s'en défaire totalement. Ce n'était pas comme si c'était grave mais parfois elle se rendait compte que ce n'était que du sucre et des produits chimique dans de l'eau gazeuse et elle avait soudainement envie de se gifler.
La jeune japonaise leva la tête et le sourire lui vint de lui même, ça lui arrivait presque tout le temps quand elle regardait Akane, elle la trouvait si mignonne...Aujourd'hui elle ne travaillait pas mais pour Hiro, le bar était le seul endroit avec sa chambre et la salle de sport où elle se sentait bien, dans son élément et hors de tout jugement. Donc elle ne faisait que faire des trajets entre la salle de sport, sa chambre et le bar. Parfois elle sortait ailleurs quand Akane lui demandait mais, d'elle même, ça ne lui traversait même pas l'esprit.

- Aaaaah, maintenant que les cours sont fini, j'ai les pensées vides, c'est très agréable un peu de repos.

Enfin, ce n'était pas comme si Hiro était souvent aller en cours, elle séchait un peu plus d'un tiers de ses matières et avait été expulsés une semaine pour mauvais comportement. Malgré tout elle avait eu tous ses examen haut la main, comme quoi il n'y avait pas de justice. Mais les vacances signifiait aussi qu'Akane était maintenant tout à elle et tous les jours.

- Ca ne te perturbe pas un peu ? Au japon l'année commence en avril et nous on a 2 mois de vacances.

- Ce qui me perturbe le plus c'est pas tant la durée des vacances, c'est qu'elles puissent se passer dans l'oisiveté la plus totale...

Hiro ne se serait pas sentit le moins du monde toucher si Akane n'avait pas accompagné ses mots d'un regard lourd de sens. Même si elle ne sentait aucun réel reproche, la rebelle se sentit un peu piquer au vif. Elle ne s'était jamais dit que la vie qu'elle menait était oisive. C'était vrai qu'elle ne travaillait pas et vivait de la générosité des gens d'Etiopia mais ses journées n'avait jamais de blanc, elle ne regardait pas la télé, n'allait pas passer sa journée devant un ordinateur comme certain. Néanmoins, pour quelqu'un qui avait passé le plus clair de son temps à travailler pour faire vivre sa famille, le style de vie de Hiro devait être très ennuyant. Comme quoi, l'être humain avait quelque chose de fascinant. Quelqu'un qui supporter un rythme de vie infernal pendant un certain temps y prenait toujours gout ou craquer. Ce n'était pas un certain pascal qui avait dit que le peuple pouvait s'habituer à tout au point de trouver une dictature juste ?

Hiro tourna la tête à l'arriver des demoiselles, laissant son regard se porter sur le magnifique décolleté de l'une d'elle. Depuis qu'elle était avec Akane elle s'était soigné de beaucoup de chose mais elle n'avait pas foncièrement changé, elle restait à jamais Hiromushi Honjô. Et en bonne Honjô qui se respecte, elle n'avait jamais travaillé de sa vie. En fait, la perspective d'avoir des responsabilités la terrifier. En ça, elle avait toujours trouver qu'Akane avait beaucoup de courage et de force pour réussir à concilier les cours, le travail et en plus être là pour elle. Sans compter que le métier de serveuse avait quelque chose d'ingrat que même Etiopia n'avait pas réussi à gommer. Une serveuse est avant tout quelqu'un qui est à la disposition du client, aussi con soit il.
Hiro essaya de garder un air blasé devant l'air de félin d'Akane. Bien sûr que ça la faisait craqué mais elle savait qu'à la moindre exigence, elle allait envoyé le client promener.

- Désolé, à ta place je refilerais mon numéro à toutes les clientes en oubliant de les servir. Sérieusement, je pense que je serais une piètre serveuse, je n'ai jamais eu la fibre généreuse.

Hiro se retrouva tout d'un coup fasciné par son verre de coca. C'était un peu méchant de sa part de laisser Akane se débrouiller avec ses clients alors qu'elle n'avait aucune obligation qui la retenait de prendre un tablier et de l'aider. Pourtant, sa conviction à être une très mauvaise serveuse était aussi inébranlable que sa fierté. En même temps, l'idée de faire quelque chose de sa vie lui trottait dans la tête depuis qu'elle avait revu Sybil. Elle n'avait pas abandonné l'idée de lancer un trafic de drogue dans la ville mais, manque de fournisseur, c'était pour l'instant impossible. Elle ne voulait pas non plus continuer ses études, rien que d'aller au lycée lui peser et aucune filière ne l'intéressait vraiment.

-Et toi, tu comptes être serveuse toute ta vie ?

Hiro s'imagina Akane en conseillère. Si les choses continuaient ainsi, elle allait devoir s'occuper du cas de Hiro, ce qui n'était pas sans déplaire à ses fantasmes. Akane aussi avait un air béas, mais quelque chose qui disait que ce n'était pas pour les mêmes raisons. Il était vrai qu'avant d'arriver ici, elle était une sorte de président du conseil de la vie lycéenne et ça avait l'air de lui avoir beaucoup plut.

Akane ne lui laissa pas le temps de donner son avis et revint tout de suite à sa propre personne. Certes Hiro allait passer en Terminal, mais elle n'avait jamais eu l'intention de reprendre les cours, cette année de première lui avait suffit à savoir qu'elle détestait ça pour de bon. Mais elle avait raison, rien de ce qu'elle voulait faire n'était disponible ici. Encore une fois, il n'y avait pas d'alchimie encore cette ville et la délinquante, c'était comme si l'un n'allait pas avec l'autre. Akane posa sa main sur la bras d'Hiro, la sortant de ses pensées.

- C'est sûr que si je continue comme ça, je vais bientôt devenir folle.

Hiro sourit d'une manière particulière, c'était un espèce de rictus qui lui tordait la moitié du visage. En fait, cette idée lui faisait un peu peur. Plus le temps passé et plus elle se lassait de ce qui l'entourait, elle avait besoin de quelque chose qui n'existait pas à Etiopia : du stress.

Quand Akane déposa un baiser sur la joue de Hiro, celle-ci essaya d'avoir un vrai baiser mais Akane était déjà partit. Pendant une seconde où elle avait le bras tendu pour rattraper Akane, elle se mit à penser au jour où, peut être, elle partirait pour de bon. Ca aussi elle y pensait de plus en plus souvent. Akane ne pourrait pas rester longtemps avec une fille qui refusait de faire quoi que ce soit de sa vie. Mais en même temps, resterait-elle avait Hiro si elle n'était plus en danger ?

- Ah oui c'est une trop bonne idée ! Mais c'est dommage, il n'y a pas d'agresseur donc je serais vite au chômage technique, et puis je suis déjà ton garde du corps (Hiro frappa du point la paume de son autre main). Hmmm il me faudrait un métier où il ne faut pas être spécialement gentil, assez physique et stressant. Je me serais bien vu en maçon mais les bâtiments poussent tout seul, c'est d'un triste...Toi je te vois bien dans un métier sociale. En plus, cette ville aurait bien besoin d'un psy.

Hiro finit son verre de coca d'une traite.

-Je pourrais travailler au nouveau garage...L'Entrepôt R'hapsody.

Finir le lycée ? La bonne blague. Bien sûr, Hiro fit un grand oui de la tête tout en pensant un grand non. Il n'était pas nécessaire dans parler maintenant, ni même plus tard. Akane ne serait jamais d'accord avec le désir de Hiro d'arrêter ses études tout de suite.

Hiro se laissa prendre la main et accompagner vers les vestiaires. Au passage, elle lança un regard des plus froid à une groupe de fille qui n'avait pas lâché Akane des yeux depuis qu'elles étaient arrivé. Celle qui oserait draguer sa copine n'était pas encore née.

arrivé dans les vestiaires, Hiro ouvrit un casier au hasard, la seule chose notable était toutes les photos d'une fille nue dans des positions lascives.

- Y a pas à dire, elles ont pas peur qu'on regarde...

Dommage pour elles, Hiro était dans les parages. Même si le vol n'existait presque pas, Hiro ne s'était jamais faite à l'absence d'intimité. Si elle avait un casier plein de photo d'Akane nue, elle ne supporterait pas l'idée de le laisser ouvert 24/24.

- Pour en revenir au garage, un mécanicien peut créer une voiture ou une moto à partir des simples pièces. Ce serait pas une mauvaise idée de faire des bus ou un métro. Quoi que ça enlèverait l'aspect naturel de la ville. Tu t'imagines ne plus pouvoir marcher au milieu de la route sans avoir peur de te faire écraser ?

Hiro s’adossa contre un casier, bien en face d'Akane qui se changeait. Quelque chose lui disait qu'elle ne se lasserait jamais de la regarder, et encore moins de la toucher. La délinquante s'approcha et se blottit contre le dos de la jeune fille, l'entourant de ses bras. Comme elle était un peu plus grande, Hiro se mit sur la pointe des pieds pour caler son coup contre son épaule.

- hmmm, j'ai envie de gérer une entreprise...Un bureau de tabac ? Tu t'imagines une Hiro qui se lève à 5h du mat' pour vendre des clopes ...? Moi je trouve ça drôle.

[kyuuu, tant de message d'un coup, cma journée ^___^]

- Hum je pourrais l'imaginer, mais est-ce que les cigarettes existent ici ma chère ? Ou alors tu pourrais toujours vendre des paquets de cigarettes russes ? Ou bien de cigarettes en chocolat ?

Hiro se lança dans un fou rire inarrêtable. Etiopia était un monde de bisounours mais quand même, il y avait des limites. Le nombre de fumeur était moindre mais comme tout bon fumeur, elles n'avaient pas l'intention de s'arrêter. Hiro garda l'idée dans un coin de sa tête et se promis d'en parler à la maire. D'ailleurs, elle avait beaucoup de question à lui poser.

Son rire s'arrêta dès qu'Akane ouvrit la bouche. Oui, pour rien au monde Hiro ne voudrait se séparer d'elle, même si pour ça elle devait rester à Etiopia. Ou alors elles partiraient ensemble. Hiro ronronna à l'intérieur quand elle sentit le doux contact des lèvres d'Akane contre les siennes, elle déposa sa main sur son cou pour l'attirer un peu plus à elle, serrant son ventre contre le sien. Si le marché qu'elles avaient passé au lycée tenait toujours, Hiro aurait demandé de lui faire l'amour maintenant. Mais aujourd'hui il ne valait plus rien, dû moins elle ne le voyait plus comme ça. Et Akane n'était pas vraiment du genre exhibitionniste.

- Hmmm, je resterais si tu m'invites à manger, je meurs de faim.

Hiro s'écarta pour laisser Akane s'habiller et réfréner ses pulsions. Dès qu'elle s'éloignait, Hiro ressentait un infime changement en elle qui se traduisait sur son visage. Quand elle était dans les bras d'Akane, elle se détendait et son visage devenait plus doux, dès qu'elle s'écartait il reprenait ses traits tendu et son regard froid. Du côté de sa psyché, le cerveau de Hiro redevenait une machine infernale qui travailler comme un petit chinois mal payé, petit chinois qui travaillait dans le vide car il n'y avait rien d'important qui mériter qu'elle y réfléchisse.

- Au fait, ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu à la salle de sport. C'est si fatiguant de me supporter ?

Hiro sourit, évidement, cette petite blague cachait une vraie question, même si concrètement Hiro ne regrettait pas de passé quelques heures sans être collé à Akane, malgré tout l'amour qu'elle avait pour elle, ce n'était pas son genre. Pourtant, elle se demandait souvent si Akane allait apparaître de nul par, entre deux de ses séries de pompes..

Hiro repensa au restaurant d'Etiopia. Pour changer, il n'y en avait qu'un mais comme elle n'était pas très restau, elle n'y avait presque jamais mis les pieds. Mais un vague souvenir la ramenait au restaurant, quelque chose de très présent mais dont les détails lui était passé au dessus de la tête. Akane la tira de ses pensées par sa question, elle se laissa prendre la main.

Dans le bar, certain se permettait encore de jaser, Hiro fronça les sourcils et lança quelques regards noirs qui ne calmèrent rien du tout. A une époque, personne n'aurait ne se serait permis ce comportement, à ce moment là Hiro faisait peur. Aujourd'hui, elle n'était plus la prédatrice qu'elle était, comme ces lions en cage qui ne font plus peur à personne. La barman par exemple avait vu toute l'évolution, elle avait vu Hiro venir tous les soirs avec une fille différente, passer ses nuits dans le club de strip tease et elle avait vu Hiro commander un coca en attendant que sa copine, lycéenne plus jeune qu'elle, finisse son service. C'était ainsi et la délinquante ne regrettait pas cette époque, elle avait changé par choix et avec beaucoup de difficulté.
Hiro se laissa plonger dans les yeux noisettes d'Akane. Son ton pseudo sensuel la fit rire mais elle reprit vite son sérieux pour ne pas vexer son amie.

- Au restaurant. Je crois qu'il est par là.

Hiro pointa une direction au hasard, elle ne savait pas très bien où il était mais Etiopia avait un quartier commerciale qui permettait de toujours trouver son chemin, et puis le village n'était pas bien grand. Il devait y avoir quelque chose comme...300 habitants ?

- J'y suis déjà allé je crois. C'était avant que je te rencontre, ou juste après. C'était la nuit en hiver, j'avais détruit le magasin de jeux vidéo et une fille à moitié à poil m'avait arrêté, elle se battait vachement bien. Elle m'a dit que c'était une...agent...agent de sécurité. Enfin quoi qu'il en soit, quand le jour s'est levé on est aller mangé là-bas, c'était en endroit assez chic et on faisait complètement tache. T'y est déjà aller toi ?