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Les lueurs de la gare

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Ven 20 Mai 2011 - 22:44
Des pensées fugaces et lointaines s'amusaient à tourmenter une pauvre âme en peine. Partir... Ce mot à lui seul pouvait donner la nausée à Sayo, autant qu'il l'émoustillait et la remplissait d'un petit quelque chose d’innommable. Partir... Mais pour aller où? La jeune femme n'en savait rien. Sa vie n'avait été que néant et poussière depuis qu'on lui avait arraché son innocence, ses rêves, son intégrité... Elle avait essayé de sourire, essayé de continuer à vivre... mais quelque chose en elle était brisé à jamais, et le vide qui avait alors prit la place de son coeur avait englouti tout le reste.

Le vide... Ou plutôt l'hiver des sens. Ce n'était pas une absence, mais bien la présence de quelque chose qui la tourmentait. Cette souillure infecte, cette tache indélébile sur son âme, cette noirceur grandissante dans son fort intérieur. Cette fin de journée où on l'avait détruite, démolie comme jamais personne ne l'avait fait auparavant et comme elle ne laissera plus jamais personne le faire. C'était cette brisure en elle qui l'avait amenée à s'éloigner de ses parents, à arrêter de pratiquer sa passion du théâtre, à commencé à consommer de la drogue afin de fuir la réalité, et à se déprécier énormément. Outre cela, elle s'est trouvé un job qu'elle déteste dans un bar miteux et elle n'a jamais terminé ses études pourtant bien entamées. Sa vie est un échec; Elle est un échec.

Ce sont ces noires pensées que Sayo Kimura ruminait en revenant de son travail, un soir comme les autres soirs, sauf que cette fois, elle était à bout. Sa vie, ou plutôt le semblant de vie qu'elle menait la mettait à bout de souffle, à court de ressources. Ses soirées solitaires chez elle à boire afin de se couper de tout; La mauvaise manie qu'elle avait prise de contrôler ses crises de panique en s'infligeant des coupures, des coups ou autres douleurs physiques; Son désir de plus en plus violent et perturbant de quitter ce monde... Elle était lasse, et tout ce qui était bon en elle semblait en profonde léthargie. Elle le sentait encore, quelque part au fond d'elle... L'espoir.... La passion, l'amour, le bonheur... Mais tout cela semblait inatteignable, maintenant.

Le métro s'arrêta à sa station, et elle descendit. Il était tard, et il y avait peu de gens dans la gare. Elle remonta nonchalamment les escaliers qui remontaient à la surface, pressée d'arriver chez elle et de boire un grand verre de cognac avant d'aller dormir, afin de faire taire toutes ses pensées qui pouvaient bien la maintenir éveillée toute la nuit. Comme une automate, elle montaient les escaliers, le regard vague, en mode périphérique. Soudain, aveuglée par une lueur venant de l'extérieur, elle leva une main devant ses yeux. «Il fait tellement clair qu'on dirait qu'il fait jour!» se dit-elle, interloquée.
Enfin, lorsqu'elle immergea à la surface, elle failli immédiatement perdre pieds et tomber par terre tellement elle fut surprise par ce qu'elle voyait.

-''Qu'est... Qu'est-ce que...?''

Trop abasourdie pour articuler une question, elle resta ébahie devant deux lourdes portes métalliques et scintillantes, grandes ouvertes devant elle. Il y avait dans ces portes quelque chose de curieusement chaleureux et invitant. Un peu effrayée, mais plus que tout attirée par ce portail, elle s'approcha.
Passant une main sur la surface lisse des barreaux, elle sentit que plus que tout au monde, elle se devait d'y pénétrer. Elle avança dans ce décor surréaliste, se demandant si elle n'était pas en train d'halluciner. C'est alors que, venant de franchir le seuil de ces portes, celles-ci se refermèrent aussitôt. Paniquée, Sayo pensa à ses parents. Qu'allaient-ils dire? Ils ne savaient pas où elle était!
En même temps, elle eut l'étrange impression que tout irait bien... Qu'ils sauraient, au fond.
Ne pouvant revenir en arrière, elle s'avança vers un tout autre décor que celui qu'elle avait quitté précédemment. Étonnée, enchantée, ensorcelée, elle n'en croyait simplement pas ses yeux. Elle avait beau penser qu'elle devrait être plutôt inquiète, elle ressentait à forte dose une sérénité, un espoir... Oui, un espoir qui se réveille peu à peu d'un long, très long sommeil...

C'est dans cet état d'euphorie soudaine qu'elle n'avait pas ressentie depuis si longtemps qu'elle vit que quelqu'un s'en venait à sa rencontre. Elle eut un élan de timidité envers cette personne, se demandant qui elle était et ce qu'elle avait à lui dire.

-''Bonjour. Je m'appelle Sayo Kimura. Je...'' hésita-t-elle. ''Où suis-je?''
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Dim 22 Mai 2011 - 16:59
Elleynah se sentait de mieux en mieux. Ca faisait déjà quelques jours qu'elle était arrivée à Etiopia, et elle commençait à connaître plus ou moins le village et ses alentours. Enfin, certains endroits, du moins. Elle aurait pu aller n'importe où. Pourquoi pas retourner dans le moulin? Ou bien dans la serre? Visiter un endroit q'elle ne connaissait pas encore! Mais étrangement, elle éprouvait l'irrépressible envie de faire un tour vers ses débuts... Le portail. Elle n'avait pas eu l'occasion de le voir vraiment. D'un autre côté, elle était arrivée ici alors qu'elle était aux portes de la mort. C'était d'ailleurs comme ça qu'elle avait surnommé le portail. "Les portes de la mort". Elleynah voyait sa vie d'avant comme un véritable enfer. Il lui était difficile de passer au-dessus de ce qu'elle avait vécu avant. Sa guérison prendrait du temps, mais tout n'était pas perdu. Notamment grâce aux habitantes. Toutes celles qu'elle avait rencontré jusqu'à présent avait été adorable avec elle. Sans Akane, elle serait morte. Sans Mei, elle n'aurait pas pu voir les couleurs de la vie. Sans Julia... La musique. Elle avait d'abord eut du mal à s'habituer à tout ça. Ayant vécu avec un homme pendant onze ans, sans aucun contact féminin... Elle avait presque oublié la douceur de ces êtres parfaits. Tout en pensant, elle savourait le contact de la terre sèche avec ses pieds nus. Chez son oncle, il n'y avait que de l'herbe. De l'herbe de partout. Pas de terre. Pas de sable. Rien que de l'herbe à perte de vue. Elle aimait l'herbe, bien sûr. Mais la terre avait quelque chose... Quelque chose d'irremplaçable. Quand elle était petite, à l'époque ou sa mère était toujours vivante, elle s'amusait beaucoup avec la terre. Surtout avec la boue. Elle adorait le contact de la boue. C'était, pour elle, un peu comme les confiseries dont raffolent les enfants. Elle en voulait toujours plus. Un jour, alors qu'il avait plu, elle avait fait une marre de boue, et s'était roulée dedans. Elle se souvenait encore aujourd'hui du bonheur immense qu'elle avait ressenti. Mais ce bonheur avait été de courte durée. Evidemment, son père l'avait surprise. Son corps, lui, se souvenait surtout des multiples coups qu'elle avait reçu.
Alors qu'elle arrivait en vue du portail, elle aperçut une silhouette. Se rappelant de l'état dans lequel elle s'était trouvée à son arrivée, elle accéléra le pas, de façon à vérifier que la nouvelle arrivante allait bien.

- Bonjour. Je m'appelle Sayo Kimura. Je... Où suis-je?

Allons bon. Elle ne saignait apparemment pas, était consciente, et elle parlait. Après tout, tant mieux. Elle se demandait ce qu'elle aurait bien pu faire si jamais la jeune fille avait été gravement blessé ou dans un état d'extrême faiblesse. Ou pire, si elle était arrivée dans le même état qu'elle... Elle était décidément en progrès depuis son arrivée ici. Pas de sang, pas de violence... Ce village était décidément un paradis sur terre... Cette réflexion la fit sourire. Un paradis en Enfer.

- Enchantée, Sayo. Moi, je m'appelle Elleynah. Et tu es ici dans ton nouveau village, Etiopia.

Elle offrit à la nouvelle son plus beau sourire. Après tout, même si elle n'avait pas de blessures apparente, elle avait appris que les filles qui arrivaient ici n'étaient jamais bien. Elle essayait donc de se montrer la plus accueillante possible. Ce n'était pas facile. Elle était sur Etiopia depuis quelques jours seulement, et avant ça, elle n'avait jamais été en contact direct avec des filles qui avaient approximativement son âge.

- Tu n'es pas blessée?

Elle avait décidé de poser la question au cas ou. Après tout, elle n'était pas médecin. Et puis, on est jamais sûr de rien. Surtout ici, à Etiopia...
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Elleynah Den Adel
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Elleynah Den Adel
Mer 25 Mai 2011 - 22:14
- Enchantée, Sayo. Moi, je m'appelle Elleynah. Et tu es ici dans ton nouveau village, Etiopia.

Etiopia... Comme ce nom sonnait étrangement bien aux oreilles de Sayo. Il y avait dans le murmure de ce mot quelque chose de singulièrement serein et nimbé de mystère, mais la jeune fille n'aurait su mettre le doigt sur ce que cela était. En fait, à ce moment même, elle se demandait si elle n'était pas en train de rêver, tout simplement! Après tout, sa vie était à ce point rendue morne qu'elle s'était peut-être tout simplement endormie sans s'en rendre compte dans le métro... Et elle allait probablement se réveiller après avoir manqué sa station, un souvenir amer et nébuleux d'un doux rêve où elle échappait au vide constant qui lui emplissait le cœur...

- Tu n'es pas blessée? Lui demanda l'inconnue devant elle.

Blessée? Pourquoi serait-elle blessée? Après tout, elle rêvait. D'ailleurs, ce rêve était étrange... Il y avait longtemps, premièrement, que Sayo n'avait pas fait un beau rêve. Deuxièmement, il avait l'air particulièrement réel, autant au niveau visuel que des autres sens. Sayo pouvait sentir les effluves d'un arbre en fleur tout près (un cerisier, peut-être?) ainsi que de l'odeur atypique du printemps. Pourtant, elle devait être près de la ville, non? Elle sentait aussi sa peau frissonner sous une légère et agréable brise tiède, très contradictoire avec les coups de vent entrecoupés par les grattes-ciels de la ville, et pour finir, elle entendait claironner non loin un ruisseau, des éclats de voix lointains, des oiseaux batifolant et chantant. Décidément, elle était assez éloignée de la ville. Troisièmement, Sayo n'avait pas l'habitude de rêver des gens qu'elle ne connaissait pas, dans des lieux qu'elle ne connaissait pas, et que dire de s'endormir ainsi dans un lieu public? Définitivement, ce n'était pas son genre du tout.

Finalement, elle s'attarda à regarder attentivement son interlocutrice. Cette dernière était très belle, et plus Sayo se perdait à définir les doux traits de son visage, plus ce visage lui semblait réel et immensément agréable à regarder. Interloquée par la réalité qui se révélait peu à peu, Sayo se sentie presque choquée qu'une si jolie femme soit réellement là, devant elle, à lui demander si elle allait bien alors qu'elle s'obstinait à la dévisager bêtement. Reprenant ses esprits, elle revint alors sur terre, se déconnectant de ses pensées et méditations profondes qu'elle avait entretenu si longtemps et régulièrement depuis ces dernières années. Cela lui permettait de s'évader, de se couper du reste, mais pour ce qui est de la socialisation et de l'ouverture sur les autres, ça ne l'aidait pas vraiment.

-''Je vais bien'', finit-elle par dire fébrilement. ''Je suis désolée, je n'ai pas répondu immédiatement, alors que tu semblais t'inquiéter... J'étais quelque peu distraite, disons!'' Rajouta-t-elle gentiment.

Elle aurait aimé gratifier Elleynah d'un sourire en retour du sien, mais elle se sentait malheureusement un peu rouillée... Depuis plus de 2 ans qu'elle avait l'impression que son regard, ses gestes, mais plus que tout, son sourire étaient devenus ternes et désarticulés... Chaque fois qu'elle se regardait dans le miroir, elle avait cette impression que l'image que lui renvoyait le miroir ne lui appartenait pas, tellement il avait changé. Elle souriait à son travail, elle souriait à ses parents, mais ces sourires n'étaient que de puérils masques pour couvrir sa détresse. Un vrai sourire, cela faisait un bon moment que personne ne lui en avait arraché.

-''Tu vas peut-être rire de moi, mais... On est pas tout à fait sur terre ici, je me trompe?'' Demanda Sayo d'un ton solennel et plein d'espoir. ''Tu sais, quand je t'ai vu... au début, j'ai cru rêver, mais... tout ça ne peut qu'être réel. N'est-ce pas?''

Kimura Sayo scrutait profondément et intensément les yeux gris-bleu d'Elleynah afin d'y déceler à moindre trace de doute.

En même temps, cela constituait le plus grand rapprochement que Sayo ait fait avec quelqu'un depuis maintenant 3 ans... Et cela ne lui était pas désagréable.
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Jeu 26 Mai 2011 - 17:09
Elleynah regardait la jeune fille qui avait l'air de planer comme dans un rêve. Elle ne savait pas trop si elle avait entendu sa question. Le manque de réaction de son interlocutrice était tout de même inquiétant. Surtout l'absence dans son regard... Comme si elle n'était pas réellement là. Puis, Sayo sembla reprendre vie. Elle la fixait de ses grands yeux marrons emplis d'une souffrance évidente, ce qui eu pour effet de déstabiliser la jeune brune. Alors, à son tour, elle se mit à détailler la jeune demoiselle en face d'elle. Elle faisait environ la même taille qu'Elleynah, bien qu'elle semblât un peu plus âgée. Elle avait quelque chose de spécial... Une chose en plus, qu'elle n'avait pas su trouver chez les autres. Elleynah y réfléchit quelques instants, fronçant légèrement les sourcils, faisant une légère mimique qui avait pour don de rehausser encore plus sa beauté naturelle. Puis elle se reconcentra sur la jeune fille - elle finirait bien par trouver, de toutes façons - et continua de la détailler. Mis à part ses deux grands yeux qui semblaient éteints, elle avait de longs cheveux blancs qui lui donnaient un air mystérieux. Sayo était incontestablement très jolie. Mais son silence ne lui disait rien qui vaille. Elle se décidait à reformuler sa question, lorsque la jeune fille prit la parole.

- Je vais bien. Je suis désolée, je n'ai pas répondu immédiatement, alors que tu semblais t'inquiéter... J'étais quelque peu distraite, disons!

Elleynah n'avait aucune idée de ce que Sayo avait pu vivre, mais elle savait qu'elle mettrait sûrement du temps à s'en remettre. Même si la vie avait tout pour être parfaite ici, il y avait des blessures que toutes la tendresse du monde ne pourrait guérir. Elle en faisait malheureusement la triste expérience. Alors, comme pour lui donner du courage, comme pour la soutenir, elle la gratifia d'un sourire doux. Elle même n'avait jamais connu ça, la douceur. Il lui était donc difficile de transmettre à Sayo cette sensation de paix qu'elle aurait voulu avoir à son arrivée. La peine et la douleur de la jeune fille la touchait. Comme si, au plus profond d'elle même, elle pouvait la comprendre.

- Tu vas peut-être rire de moi, mais... On est pas tout à fait sur terre ici, je me trompe? Tu sais, quand je t'ai vu... au début, j'ai cru rêver, mais... tout ça ne peut qu'être réel. N'est-ce pas?

Rire? Se moquer n'était vraiment pas dans ses habitudes. Et d'abord, pourquoi aurait elle rit? C'étaient deux questions qu'elle même s'était posées en arrivant. Mais elle ne savait pas vraiment quoi répondre. Les deux questions de la jeune fille la prenait un peu au dépourvu. Et puis, il y avait tellement d'espoir dans la voix de Sayo... Cet espoir qu'Elleynah avait eu à son arrivée... Elle ne voulait en aucun cas le briser. Elle prit donc le temps de réfléchir à ses mots.

- Disons que cet endroit est à la fois magique et réel, répondit-elle mal assurée. Etiopia est en réalité un village caché, mais bien réel, réservé au jeune fille en détresse. La plus part d'entre nous arrive ici blessée, aussi bien moralement que physiquement. C'est pourquoi je t'ai demandée si tu allais bien, poursuivit elle.

Elle parlait avec assurance, et sa voix se changeait en caresses à chaque nouveau mot. Elle faisait son maximum pour rassurer Sayo, autant sur l'endroit où elle se trouvait, que sur son avenir maintenant qu'elle était à l'abri des cruautés du reste du monde.
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Elleynah Den Adel
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Elleynah Den Adel
Ven 3 Juin 2011 - 23:22
La jeune femme était touchée par la préoccupation manifeste d'Eyllenah envers elle. Oui, d'un sens, on pouvait sûrement dire que Sayo était en détresse lorsqu'elle avait franchi le portail menant à Etiopia. Figée dans sa morosité et ses sombres pensées incessantes, sa fragilité, sous ses airs d'indifférence, grandissait de jour en jour, et tout en elle était en train de s'effriter petit à petit. Les peurs l'empêchant d'avancer, et les souffrances se cristallisant en elle, la condamnant à de perpétuelles douleurs intérieures.... Sa vie devenait à ce point misérable qu'au fil des jours, même la mort commençait à paraître à ses yeux comme réconfortante et douce. Elle savait à quel point elle était rendue bas, mais elle était si désemparée et mal en point qu'elle n'aurait pas eu la force d'agir en conséquence. Elle avait essayé, au début, mais sans succès. On aurait dit que personne sur cette terre n'était alors habilité à lui dire ce qu'elle avait besoin d'entendre, et de lui offrir l'aide, le répit qu'elle attendait depuis si longtemps. Cependant, pour la première fois depuis ses 15 ans, Sayo eut l'impression que la personne devant elle était différente. Vraiment différente de tous ceux et celles qu'elle avait connu et rencontré, mais surtout, sa compassion semblai réelle et sincère. Qui plus est, c'était la première fois que la jeune fille voyait cette lueur dans le regard de quelqu'un: la véritable et pure compréhension.

Combien de fois rencontre-t-on quelqu'un qui, sans qu'on ait besoin de lui dire un seul mot de notre douleur, nous lance dans le silence d'un jeu de regard: «Je te comprend» et que l'on sente que c'est réel et sincère? Cette sensation était merveilleuse!

-''Elleynah... Ici, il n'y a que des femmes, si j'ai bien compris? Il n'y a pas...'' Sa gorge se noua malgré elle.'' Il n'y a pas d'hommes, ici?''

Sayo ne détestait pas les hommes. Mais elle avait l'impression que les hommes détestaient, ou tout le moins méprisaient les femmes. Elle était consciente que ce n'était pas tous les hommes, mais jamais dans sa vie il ne lui avait été donné de rencontrer ne serait-ce qu'un seul d'entre eux qui ne lui ait pas fait du mal. Son propre père, à défaut de l'avoir blessée, n'était presque jamais à la maison. Par la suite, tous les hommes étant entrés dans la vie de Sayo l'avait trahie, blessée, humiliée, et même violée. Comment pouvait-on, suite à cela, leur faire confiance? La majorité des cas de violences, d'abus, de viols, de vols, de meurtres et d'agressions étaient statistiquement l'œuvre des hommes. Les hommes se font la guerre, sont intolérants, contre l'égalité et méprisant envers les femmes... Dans un monde si chaotique, mais si masculin, comment une femme pouvait-elle être heureuse, à défaut de travailler si durement et de subir tant de choses? Et à force de subir cela... était-ce vraiment du bonheur?

Songeuse, Sayo se questionna sur elle-même. Elle n'avait jamais ressenti d'amour envers qui que ce soit. À son âge, elle s'était attendue à un jour tomber amoureuse, mais non. Quoique...

La jeune fille sourie intérieurement à cette pensée nostalgique. En fait, la seule et unique fois où elle avait ressenti de l'amour envers quelqu'un, c'était lorsqu'elle avait 13 ans. Elle était tombée amoureuse, du moins, elle le croit bien, de sa meilleure amie, Areku. Les deux amis étaient toujours ensembles, et avec le temps, elles avaient développé une très forte amitié. Si forte que Sayo commençait à se sentir toute bizarre en sa présence. Sa chaleur devenait obsédante, sa présence la rendait timide, et sa proximité physique l'étourdissait. La jeune fille avait mis du temps avant de comprendre pourquoi elle se sentait si étrange, mais au moment où elle avait vraiment réaliser, elle avait commencer à l'aimer davantage chaque jour... Ainsi, les mois passèrent, et l'amour de Sayo pour Areku augmentait et prenait une place de plus en plus importante. Par contre, le temps passait, et Areku ne donnait aucuns signes de réciprocité à Sayo, à son grand désespoir. Ne voulant pas briser une grande amitié, la jeune femme décida d'abandonner cet amour, puisqu'il semblait n'abonder qu'un d'un sens, mais pas dans l'autre. Tranquillement, les deux amies s'éloignèrent et finirent par ne plus se parler.

C'est quelques années plus tard que Sayo appris qu'à l'époque, Areku l'aimait également, mais qu'elle avait eu peur. Plus tard encore, la jeune femme entendu dire qu'Areku était en amour avec une jolie femme et qu'elle allait emménager avec elle sous peu. Cette nouvelle avait ravivé une vieille blessure et éveillé un soupçon de jalousie chez Sayo. Cette déception amoureuse l'avait découragé pour de bon de l'amour, et son état léthargique l'avait tout simplement maintenue loin, très loin de ce genre de sentiment...

Tout de même, si aucun homme n'habitaient ici, et qu'elle pouvait y trouver la paix, mais surtout, si elle parvenait à se réveiller de ce si long sommeil émotionnel... Peut-être que... Qui sait?

Affichant un sourire quelque peu crispé, mais sincère, Kimura Sayo ferma les yeux, inspirant l'air frais de ce lieu étrange.... Puis, elle les ouvrit, et regarda Elleynah, le regard rempli de gratitude.

-''Merci, Elleynah.'' dit-elle simplement. ''Soit tu es un ange, soit tu es la plus belle femme que j'ai jamais vu... et je ne veux pas le savoir!'' dit-elle dans un demi-sourire, moqueuse. ''Mais merci, sincèrement... Juste d'être là, on dirait que tu m'apaises.''

Sayo n'attendais pas de réponse. Elle voulait juste lui faire part d'à quel point tout cela était réconfortant.

''Mais dis-moi... Que font celles qui habitent ici? Comment occupent-elles leurs journées? Doit-on payer une pension?'' demanda-t-elle à brûle-pourpoint.
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Sam 4 Juin 2011 - 19:22
- Elleynah... Ici, il n'y a que des femmes, si j'ai bien compris? Il n'y a pas...Il n'y a pas d'hommes, ici?

Elleynah sourit légèrement et regarda la jeune fille droit dans les yeux. Elle aimait regarder les yeux des jeunes filles qu'elle croisait. Les yeux. C'est par là que passaient toutes les émotions, tous les sentiments, la vie, la mort... Les yeux étaient ce qui permettait à quelqu'un de découvrir le monde, de voir les autres, les paysages,... Elle trouvait ça formidable, les yeux. Et il était vrai que bien souvent, les gens ne prêtait pas assez attention à ces outils, si beaux et si fabuleux. Les yeux de Sayo étaient grands... Marrons... Et magnifiques. Au milieu des milliers d'étoiles qui y scintillaient, Elleynah pouvait facilement voir la souffrance et la peine de la jeune fille. Son coeur se serra légèrement. Elle n'avait jamais vu de beaux yeux purs, innocents, dénués de craintes, d'appréhensions, et de douleur. Elle ignorait même le sens du mot innocent. L'avait elle était un jour? Elle en doutait sérieusement.

- Aucun... Aucun homme, répondit elle tout en lui offrant son plus beau sourire.

Elle répugnait à dire ce mot. Les hommes, selon elle, était tous des êtres impurs, assoiffés de sang et mauvais. Il ne savait rien faire à part le mal. Elle haïssait ces êtres cruels, et ce depuis son plus jeune âge. Il faut dire qu'elle n'avait pas eu beaucoup de chance. Les deux seuls hommes qu'elle n'avait jamais connu l'avaient tour à tour battue, humiliée, et violée. Alors, les hommes, elle avait de quoi les haïr. Cela dit, elle ignorait si ils étaient tous comme ça. Peut être qu'il y en a qui se différenciaient des autres..? Elleynah secoua la tête pour chasser ses pensées de sa tête. Inutile d'y songer. De toutes manières, elle ne saurait jamais. Et c'était sûrement mieux ainsi. Elle était vraiment heureuse, ici. Plus qu'elle ne l'avait jamais été au cours des 16 premières années de sa misérable existence. Existence? Non, disons de sa "présence sur terre". Donc après 16 ans de présence sur terre, elle pouvait dire qu'elle n'avait jamais connu aucun homme qui puisse arriver ne serait-ce qu'à la cheville des filles qu'elle avait rencontré à Etiopia jusqu'à présent.

- Merci, Elleynah. Soit tu es un ange, soit tu la plus belle femme que j'ai jamais vu... et je ne veux pas le savoir! Mais merci, sincèrement... Juste d'être là, on dirait que tu m'apaises.

Elleynah la regarda, surprise. Personne ne lui avait jamais dit de telles choses. Personne ne lui avait jamais réellement fait de compliments. Elle ne savait donc pas trop comment réagir. Elle ferma les yeux pendant quelques secondes, restant immobile. Quand elle les rouvrit, quelque chose avait changé en elle. Comme un nouveau verrou qui venait de s'ouvrir. Alors, Elleynah se contenta d'offrir son plus beau sourire à Sayo.

- Mais dis-moi... Que font celles qui habitent ici? Comment occupent-elles leurs journées? Doit-on payer une pension?

Voilà une question existentielle à laquelle Elleynah n'avait jamais songé. Elle pencha la tête sur le côté, réfléchissant, un instant. Ses sourcils se froncèrent, donnant un air angélique à son visage doux. Puis, comme le soleil réapparaît après la pluie, un sourire vint à nouveau éclairer ses traits fins.

- Elles font toutes tellement de choses! Certaines travaillent, d'autres vont à l'école... On visite, on organise des fêtes, on reste avec nos amies,... Il y a tellement de choses à faire qu'il en devient impossible de s'ennuyer, sourit-elle. Et ne t'en fais pas, il n'y a rien à payer. A part bien sûr si tu veux t'acheter des choses à la supérette, dit elle en riant.
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Elleynah Den Adel
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