MASAKO KOIZUMI

Les rires étouffés des deux petites filles qui suivirent ne laissa aucun doute à leur mère : elles étaient -encore- cachées derrière l'escalier, et pas du tout apeurées par sa menace.
Pas besoin de se mentir, Masako et sa petite sœur avaient eu une des plus belles enfances qu'il puisse exister sur terre.
Née un jour de novembre, Masako a fait ses premiers pas en compagnie de ses parents près de  Matsuyama, sur l'île de Shikoku au Japon. À l'école, autant dire que ce n'était pas vraiment une bonne élève.. Tout le temps dans ses pensées, la petite japonaise avait du mal à suivre les cours et demandait souvent de l'aide à ses parents après être rentrée chez elle, heureusement qu'elle avait aussi de très bons amis qui lui donnaient régulièrement un coup de main lorsqu'il s'agissait de mathématiques ou de science, les deux matières que la brune haïssait plus que tout.

En dehors des cours la vie de la jeune fille était paisible et joyeuse, avec la naissance de sa petite sœur quatre ans après la sienne, Masako avait de quoi s'occuper.
Elle passait la plupart de son temps libre avec ses grands cousins qui habitaient la maison voisine, ils avaient bien une dizaines d'années de plus qu'elle mais cela ne les empêchèrent pas de lui transmettre puis de lui apprendre la passion du dessin et des jeux vidéos. Encouragée par ses deux cousins, la petite se mit à dessiner dès qu'elle le pouvait, et surtout pendant ses heures de cours.

Sa vie joyeuse et douce s'arrêta nette l'année de ses 16 ans : son père se suicida des suites de son licenciement. La pression et le stress engendrés étaient bien trop forts pour lui. Un évènement tragique qui fit naître en Masako une peur pour son futur, la peur de se faire licencier et d'y succomber à son tour dans quelques années.
Quelques mois plus tard, sa mère trouva une proposition de job non négligeable malheureusement très loin de leur domicile. Elle était maintenant à la charge de deux enfants toute seule, avec un seul revenu et devait l'assumer.. Elle qui avait passé ces dernières années mère au foyer. La petite famille se retrouva donc dans le nord-est du Japon, tout près de Sapporo. Adieu la mer, adieu le climat du sud, adieu ses amis d'enfance et surtout.. adieu le reste de la famille.

La jeune fille vécut très mal ce déchirement et ce déménagement à l'opposé de son île natale et s'isola dans sa passion, loin du monde extérieur et le plus loin possible du peu de famille qui lui restait. Elle finit par perdre la complicité qu'elle avait avec sa petite sœur -qu'elle aimait pourtant énormément- et passait ses journées dans sa chambre, entre jeux vidéos et dessins.
Malheureusement pour elle, cette prise de distance avec le monde extérieur se fit ressentir également à l'école, elle réussit ses examens de très peu et se dirigea vers une voie hors du commun : le tatouage. Son coup de crayon lui avait permit de se démarquer et après étude de tout ce qu'elle pouvait faire.. il n'y avait que ça qui l'intéressait vraiment, notamment par rapport à la grande liberté que lui laissait le métier. Elle envoya alors sa candidature ainsi que son book à plusieurs shop autour d'elle, même si elle ne pensait pas être prise. Gros coup de chance elle reçut une proposition de la part du gérant de l'unique tattoo shop de sa ville, une occasion en or pour la jeune fille qui rêvait de devenir indépendante et de pouvoir vivre seule dans un appartement.
Néanmoins sa vie était devenue ennuyeuse. Plus le temps passait et plus la jeune femme mettait du temps à rentrer chez elle, à sortir également.. Quelque chose lui manquait et elle ressentait un grand vide dans sa vie, mais étrangement elle savait que ça n'allait pas durer. Tout du moins elle espérait que tout cela allait bientôt changer.


Ce n'est qu'une fois sortie de sa formation à l'hygiène que la jeune japonaise appela sa sœur qui avait laissé une bonne dizaine de messages vocaux.


Elle alluma une cigarette et raccrocha. Sa petite sœur chérie avait un " affreux mal de gorge", il fallait à tout prix qu'elle vienne lui rendre visite et " l'aider financièrement " pour lui payer ses médicaments "hors de prix". La jeune japonaise leva les yeux au ciel et se racla la gorge. Sérieusement ? Donner de l'argent alors que Momo avait -tout au plus- une angine ? La petite dernière aussi avait bien changé depuis quelques années, au point d'avoir le culot de quémander de l'argent et de certainement mentir à son aînée.

Au moment du décès de leur père, Momoko avait 12 ans. Cela l'avait fait énormément souffrir mais, à l'inverse de Masako, elle avait bien vécu le déménagement et s'était reconstruite une vie joyeuse avec sa mère. La " petite sœur " avait maintenant 19 ans, toujours scolarisé mais n'avait pas assez d'argent de poche pour s'acheter un nouveau téléphone ou de nouveaux vêtements.. Masako éteignit sa cigarette avant que quelqu'un ne l'a surprenne et envoya un message à sa sœur :


Elle rangea ensuite son téléphone et poursuivit son chemin jusque chez elle. La journée avait été longue et très dure pour la jeune femme qui n'en pouvait plus physiquement. Arrivée devant son immeuble elle remarqua une lumière blanche scintillante tout près des fleurs, était-ce un objet précieux qui était tombé ? Pas vraiment.. Masako était bien trop fatiguée pour réfléchir. Tout portait à croire que c'était un portail, peut-être rêvait-elle ? Elle s'y laissa tomber, la fatigue l'avait sûrement rendu folle.

Un étrange animal. Masako n'attend pas que les autres viennent vers elle, c'est elle qui va vers eux la plupart du temps (sauf quand ils l'impressionnent trop). Un peu timide et réservée au début, elle se transforme en vraie pipelette après quelques discussions, surtout si le sujet porte sur le dessin ou les jeux vidéos ! Sa plus grande qualité est sûrement son ouverture d'esprit et son oreille attentive : la jeune femme juge rarement et se montre toujours présente quand les autres ont besoin de se confier à elle, ou simplement se plaindre.

De nature anxieuse et stressée il en faut peu pour que la demoiselle se mette dans tous ses états et agisse n'importe comment, il faut s'attendre à tout avec elle, et surtout au pire. Malgré tout, quand elle est en présence de clients sur son lieu de travail ou non elle garde une attitude neutre, elle ne les tutoie jamais et met toujours une certaine distance, Masako ne souhaite pas mélanger boulot et vie privée. Le plus gros défaut de la jeune japonaise est certainement sa radinerie : elle ne cède qu'à sa petite sœur et économise précieusement son argent pour ses cigarettes et ses teintures.  

Banale. 1m65 pour 45 kilos, Masako n'est pas très grande ni très grosse mais rentre dans la moyenne des femmes japonaises. Ses cheveux violets/bruns lui arrive jusqu'aux fesses, elle ne se les coupe plus depuis son déménagement et aime jouer avec lorsqu'elle est en train de gribouiller ou en attendant ses clients. Mis à part sa longue crinière elle n'a pas grand chose d'exceptionnel. Son style est commun, elle aime s'habiller à la mode de Shikoku et mettre des lentilles de couleurs, même si cela n'est pas très bien vu là où elle habite.

En revanche, son habit de travail se limite à mettre une jupe longue, un t-shirt ample et s'attacher les cheveux en chignons ou en queue de cheval pour ne pas la gêner dans ce qu'elle fait, elle ne supporte pas s'habiller autrement pour le boulot.
De plus, elle n'est ni complexée de son corps, ni pudique bien qu'elle ne prenne pas vraiment soin d'elle : ni sport ni régime de prévu.

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