Je ramène ma fraise [Libre]

Tout ce qui vit, existe ou pense,
Regarde avec anxiété
S'avancer ce sombre silence
Dans cette sombre immensité.

Je me relevais difficilement, mes jambes me semblaient lourdes comme lestée avec du plombs et avait un peu de mal à me tenir debout. Cette lumière si aveuglante me donnait un mal de crâne atroce qui me vrilla tout le crane et me força à cacher mes yeux avec la paume de ma main tandis que je traversais ce portail. Pourquoi au juste ? Je me le demandais bien et plus j'avançais aveuglément plus cette question obsédait mon esprit.

Je sentais une texture différente sous mes chaussures, c'était mou peut-être de la boue ou quelque-chose du genre, j'ouvrais les yeux avec difficulté et me les frottais. Où étais-je ? Je laissais tomber mon regard sur le sol, de l'herbe ? En pleine ville ? C'était incroyable, deux minutes c'était écoulée et je m'étais retrouvée d'une ruelle à une plaine verdoyante. Oh! Non! Ce n'était pas bon pour mes chaussures neuves, il fallait que je trouve un chemin qui me protégerais de la saleté.

Mon crâne battait au même rythme que mon cœur et me lançait un pic de douleur aiguë à chaque fois, vivement que je mette les doigts sur une boîte d'anti-douleur. Je ne réalisais pas encore bien, est-ce que j'avais des hallucination ? Étais-je tombée trop fort sur ma tête ? Un petit vent frais passa sous ma robe qui devait être dans un état lamentable de salissure d'ailleurs et me fit monter des frissons dans toute la colonne vertébrale.

J'avais honte, si quelqu'un me voyait comme-ça que penserait-il ? Ma réputation allait s'écraser comme un moustique sur un pare-brise. Je regardais autour de moi, la configuration de la ville avait totalement changée et en plus je ne voyais pas bien, j'avais du mal à me concentrer sur ce qui se trouvait autour de moi et j'étais obligée de plisser les yeux, mes cheveux étaient emporté par le vent et s'emmêlaient, j'allais encore souffrir ce soir pour défaire mes nœuds, enfin fallait-il encore que je retrouve mon chemin et que je sache où aller ?

Il n'y avait pas un chat, tout était silencieux je me serais presque crûe dans un cauchemars avec une ville fantôme et là j'apercevais une petite cabane misérable et perdue qui ne me rassurait pas. J'en était certaine, si j'entrais dans cette vieille masure, je ne ressortirais jamais vivante de là, j'avais peut-être l'air pathétique, mais je n'étais pas assez désespérée que pour entrer là-dedans, c'était hors de question.

Que pourrais-il m'arriver de pire ? Je n'aurais jamais dû poser cette question parce qu'une goutte d'eau très froide vint me tomber sur mon petit nez et me fit secouer la tête. La pluie commençait à tomber fort et mes vêtements se changeaient en serpillières gorgée d'eau, ce n'était visiblement pas mon meilleur jour.

Il y avait l'air d'avoir une ville là-bas peut-être trouverais-je quelqu'un pour m'abriter de la pluie ?