ELLYNN DOWDALL

Des cheveux noirs comme la nuit, une peau blanche comme la neige… C'est l'histoire de la princesse la plus belle du royaume. Elle te ressemble un peu, Ellynn.

La petite de quatre ans, calme, prit le livre de sa princesse préférée contre son cœur, et regardait les étoiles, ces petites notes blanches sur une nappe sombre. Elle se disait que les étoiles étaient toutes différentes, aucune ne se ressemblent mais elles partagent le même ciel. Chacune étaient des princesses qui trouvaient enfin une paix intérieure. Son imagination était débordante, et pourtant, elle ne la partageait jamais.


Yuna et Paul Dowdall se sont unit un 20 Mai, ils étaient fous amoureux l'un de l'autre. La mère Japonaise et le père Irlandais, ils formaient un couple assez original malgré leur petite vie banale. Ellynn est née le 15 août 1994, et comme tout bébé qui se respecte, criait de tout ses poumons dans une larmoyante plainte, énervée d'avoir été sortie de son cocon douillet. C'est un détail insignifiant, rien de plus normal. Mais cette idée de cocon va hanter les parents de cette petite. Car en effet cette exclamation bruyante, après l'accouchement, fut la dernière, car Ellynn ne pipait plus un seul mot après ça. Pour un bébé, ce n'était pas si alarmant, mais elle ne pleurait pas non plus, ne gémissait pas, ne criait pas, rien. Il est vrai que c'était un bébé très agréable, beaucoup trop même. Maman pour la première fois, Yuna se posait beaucoup de questions. Elle fut rapidement rassurée, car oui il y a des bébés qui ne pleurent pas et ce n'est pas un problème.
Cependant ce n'était pas la seule raison de ses inquiétudes. En plus d'être d'un calme rare, ses yeux étaient grand ouvert la plupart du temps et distant. Cet enfant regardait toujours en l'air, avec un regard tellement pensif, qu'on aurait dit qu'elle réfléchissait constamment. Elle observe, elle analyse, enfin pour un bébé c'est quand même incroyable, pensait la mère un peu perdue.
Tout le temps, Ellynn regardait fixement un point, le regard passif. Elle était comme absente, dans sa bulle.
Yuna commençait réellement à trouver ça anormal. Ce n'était pas un bébé vif et la mère se faisait des films horribles. Tellement affreux qu'elle n'en dormait plus. Imaginer que son bébé est mort de l'intérieur, ça lui arrivait et cette pensée lui engendrait, la majorité du temps, des crises de panique.
Paul la rassurait comme il pouvait, lui, ne s'inquiétait pas le moins du monde. Ellynn avait juste hérité de sa timidité et qu'elle se renfermait un peu sur elle-même selon lui.


La petite grandissait et avait dit au moins deux ou trois mots de temps en temps. Il était évident pour la maman que quelque chose clochait dans son comportement. Pas sereine, elle lui apprenait des mots en plus de sa scolarité durant la petite section. Ellynn ne voulait pas parler, mais on voyait qu'elle comprenait parfaitement tout ce qu'on lui disait et montrait. Peut-être même mieux que les autres, car l'enseignante avait rarement vu un tel regard. Un regard qui parle de lui-même. Ellynn avait quelque chose de plutôt particulier.  
Et puis la directrice convoqua les parents.

-Ecoutez… Votre enfant à un regard tellement triste. Elle ne parle jamais, reste toute seule et observe. Cette petite est triste… Est-ce que… Vous la battez ?

Yuna était abasourdie. Elle ne pouvait en aucun cas permettre qu'on l'insulte de la sorte, car pour elle, imaginer même une seconde qu'elle bat sa fille, c'est la pire des injures. Sa petite princesse, son petit bout, la chaire de sa chaire, son rayon de soleil, sa fille chérie…. Mais c'est aussi insultant qu'une personne dise à une mère que son enfant est triste.

-Attendez ! Comment pouvez-vous dire ça ?? Ma petite va très bien elle…. Elle aime les histoires de princesses, elle s'intéresse à tout.. Elle aime pas trop parler et est très timide c'est tout.

-Moi je dis qu'il y a un problème dans votre famille. Elle ne va pas bien.

A ces mots Yuna se levait, furieuse.

-Je vous interdis de dire ça !!

Refusant de croire que sa fille était triste et ne voulant pas se sentir insultée davantage, elle repartie et ne ramena pas Ellynn là-bas.
Elle a donc suivit des cours particuliers, mais est vite retournée à l'école, étant donné qu'il était primordial qu'elle s'ouvre aux autres. Ellynn ne demandait jamais rien à personne, elle n'osait même pas demander à aller aux toilettes, si bien qu'elle ne pouvait plus se retenir et se faisait dessus quand ses parents venaient la chercher.
C'est là que même le père comprenait que cette petite avait peur des gens, mais pas que.
Et le psychiatre fut son jugement. Ellynn est autiste et précoce. Tout s'expliquait pour Yuna, les caractéristiques que donnait le médecin correspondaient au comportement de sa fille.

"Vit-elle bien cette particularité ? Demandait-il
-Je ne sais pas, elle ne parle pratiquement jamais, elle fait tout par geste.. Mais elle n'est pas malentendante, je suis rassurée."

Ellynn, au fond d'elle, le vivait mal. Ses camarades transformaient les différences en bizarreries. Pourquoi ne peuvent-ils pas être comme des étoiles, tous pareils et pourtant si différents ? Sur la même surface. Elle serrait son livre Blanche Neige contre elle, c'était la princesse qui lui ressemblait physiquement et ça lui faisait plaisir.
Son autisme particulier faisait que pour elle, c'est tout ou rien. Soit elle aime toujours au maximum de ce qu'elle peut, soit elle est complètement indifférente et pas intéressée.
Elle adorait les princesses, même encore maintenant. Mais ça, c'est juste parce qu'elle aime rêver et les contes l'embarquent dans d'autres mondes.
Ellynn est d'ailleurs elle-même dans son propre monde. Un monde dans lequel sa pensée vagabonde comme elle veut, et l'emmène vers des réflexions toutes passionnantes et complexes.
Ses parents, très aimants, ont accepter cette perspective de suite et ce sont montrer encore plus prévenants. Non, Ellynn n'avait pas une mauvaise vie.


Malheureusement cette attitude calme et détachée portait à confusion. Son visage fermé de concentration était perçu comme un visage fermé de mauvaise humeur, son isolement de rêverie se percevait comme une non envie de créer des liens, et sa timidité féroce et son hyper sensibilité n'était pas comprise. Si bien qu'au collège, environnement plutôt hostile pour la plupart, fut un enfer. Elle n'était pas dans un collège spécial pour autiste, tout simplement parce qu'elle était très intelligente et se débrouillait. Elle avait juste un comportement différent et des gestes étranges parfois.
Son autisme touche plus le côté social car Ellynn a de réelles difficultés avec les autres. Il n'y a pas que ça, cependant il faudrait écrire un roman pour tout dire.

Pourtant cette jeune fille a ce qu'il y a de plus doux, de plus gentil et de bon. Elle s'est mise à parler un petit peu, bien qu'elle prend peur quand on lui adresse la parole. Ce qui est sûr, c'est qu'elle était une adolescente très agréable pour son calme et sa gentillesse rare.

En fait, quand elle est stressée, ce n'est plus du tout le cas. Cependant il n'y a que sa famille qui subit tout cela, car elle se déverse seulement quand elle est chez elle, là où elle est bien. Ce qu'elle fait ? Elle tapote ses tempes avec le bout de ses doigts, elle tape sur son lit, elle se tient les cheveux, et se met en boule en se balançant.
Il n'y a pas de doutes, elle est beaucoup trop angoissée chaque jour. Ellynn est paniquée quand elle est avec beaucoup de gens, mais ça ne lui empêche pas d'avoir un tempérament calme. Uniquement quand c'est trop, son comportement au plus profond de son cœur de jeune fille autiste ressort beaucoup plus, et plus violemment.

Qu'est-ce qu'elle a celle-là à nous snobber ??? On va lui faire voir !!
Pourquoi elle parle pas cette c*****
Avec son air hautain là !!
Elle se croit trop bien pour nous !
Elle est trop intelligente pour nous alors madame ne se mêle pas à la bêtise du petit peuple c'est ça ?

Ce jour-là elle est s'était faite frapper férocement. Elle se releva et dit:

«La bêtise…C'est très important, la bêtise.
-Qu'est-ce qu'elle nous dit celle-là ?
-Que serions-nous sans la bêtise..
-Explique toi p*tain
-Si je vous explique, je serais battue parce que je ferais preuve de réflexion. Est-ce que ça fait quelqu'un de moi d'intelligent ? Bien… Je préfère que vous me laissiez tranquille parce que je suis bête.
-Je comprends rien à ce qu'elle dit, ça n'a aucun sens»

Puis Ellynn arborait un petit sourire, mais alors, très discret. C'était d'ailleurs la première fois qu'elle parlait autant. Ils partirent, un peu désappointés.

En fait Ellynn devînt heureuse. Parce qu'elle savait que trouver sa paix antérieure était quelque chose que l'on pouvait avoir en se suffisant à soi-même. Pas besoin d'artifice, il fallait juste qu'elle aime ce qu'elle était et que ça lui suffise.
Bien sûr, ses gestes maladroits qui viennent de sentiments excessifs sont très gênants, pas habituels, et peut même être effrayants. Combien de fois elle a entendu sa mère lui dire qu'elle était tarée.
Ellynn ne faisait vraiment pas exprès, c'est plus fort qu'elle. Mais elle est comme ça.
Elle avait tout de même une bouille d'ange, et ses yeux qui reflétaient son âme et ses pensées étaient vraiment attirant. Si elle pouvait communiquer uniquement par le regard, elle l'aurait fait.


A 16 ans, elle eut un copain. Quelqu'un de très intelligent, qui la comprenait et qui avait vu ses gestes de violence quand tout la dépasse.

«Plus on est proche d'elle, plus ce truc est présent, ça me dégoûte.
-Elle va s'en remettre, t'as qu'à te mettre en couple avec moi »

Ces phrases, ça oui elles les avaient entendu. De la bouche de son soi-disant copain, et de la bouche d'une fille totalement inconnue.
Ce…. Truc ?
Elle rentrait chez elle, choquée. Puis, parlait doucement d'une petite voix ébranlée:

-Maman… Mon autisme… C'est un truc dégoûtant

La mère n'avait pas compris sur le moment, et Ellynn, déjà bien enfermée dans sa bulle, n'était plus accessible. Son âme ne ressortait plus dans ses yeux, elle ne pleurait même pas. Elle s'était ouvert à celui qu'elle aimait sans limites, car quand elle aime, c'est du plus fort qu'elle peut. Elle lui avait montrer son autisme, pensant à ce que soit qu'une formalité, qu'il ne fallait pas tant d'efforts pour l'accepter. Mais si. Il en faut. Même sa mère est épuisée des fois.
Ellynn est bête. Car elle pense d'abord que c'est de sa faute et qu'elle épuise son entourage.

-Tu ne peux pas forcer les gens à supporter ton autisme. 
Lui avait-il dit pour rompre.

A partir de ce moment-là, elle ne parlait plus du tout.
C'était tellement mieux, de regarder, d'observer, de rester seule, sans parler, sans déranger. Au plus grand désarroi de sa mère.
Elle s'en était remis au bout d'un an, mais ne parlait toujours pas. Elle écrivait à présent. Ce fut une véritable passion. L'écriture, c'était sa nouvelle prise de parole. Écrire, c'est une façon de parler sans être interrompue. Ellynn restait dans le registre des contes, et transformait la réalité déjà passionnante mais dure pour en faire des mondes merveilleux et pleins de rêves. Et si elle n'écrivait pas, elle passait le plus clair de son temps à réfléchir... Mais enfermée. Elle ne parlait plus. C'est comme si  l'araignée de la crainte avait tissée sa toile autour de sa gorge. Ses grands yeux balayaient les environs, ses parents la comprenaient, mais le choc de cette rupture fut le plus gros de sa vie.

-Ce n'est qu'une rupture… Ellynn..

L'adolescente regardait fiévreusement et douloureusement sa mère. Une rupture insignifiante pour d'autres, mais un retour à la réalité pour elle. Elle aimait la vie, elle aimait les gens secrètement, tant qu'elle ne doit pas converser avec eux, parce qu'elle a beau essayer elle n'y arrive décidément pas. Mais voilà, son autisme n'est peut-être pas si facilement acceptable.
Ellynn n'est pas une personne triste. Du moins elle ne l'est plus. Il ne faut pas se méprendre. Elle est juste remplie de nostalgie et de mélancolie. Cette jeune fille se passionne pour tellement de choses, mais l'écriture est devenue une raison de vivre, ainsi que le pouvoir de philosopher.


A 19 ans, elle publia un livre. C'était un conte, tellement juste, tellement bien écrit que ce fut un succès.
C'en était à peine croyable. Sa première histoire ! Elle était devenue écrivaine; sous le nom d'Etoile. Elle est jeune, et a assez de talent pour avoir un livre à son actif.
Un jour, elle fit une rencontre, sans doute la plus importante de sa vie, aussi bien dans le positif que dans le négatif.
Il s'agissait d'une jeune femme d'environ 25 ans, mais sans aucunes raisons particulières, Ellynn était très attachée à elle. Un jour, cette femme voyait Ellynn, seule, à regarder le ciel. Cette dame d'une beauté sans pareil lui avait tendu une glace à l'eau et lui dit:

-Bleue comme tes jolis yeux....

Sa voix était chaleureuse, et Ellynn était très émue. Elle se disait que cette phrase était plate, banale et toute faite, mais qu'est-ce que ça l'avait touchée. Ne détachant pas son regard de l'inconnue, elle savourait sa première glace à l'eau... Bleue comme ses yeux, bleue comme le ciel.
Ellynn avait finalement comprit que c'était sa psychologue. Elle sentait comme une petite pique dans son cœur, car elle appréciait le fait qu'une personne sans aucuns liens et sans aucunes raisons vienne la voir.
Certes, elle était aussi jolie qu'une princesse, aussi chaleureuse que le soleil et aussi gentille que le personnage principal de son livre.
Elle s'appelait Maria, et bien qu'Ellynn avait 19 ans, les parents jugeaient bon qu'elle soit suivie par une personne qui peut-être pourrait mieux la comprendre qu'eux.

Au bout d'un an, Ellynn était sous le charme. C'était un amour pur, un mélange d'admiration et de fascination. Les glaces à l'eau devenait une nouvelle lubie. Évidemment, elle avait fait quelques progrès sur l'aspect social, mais l'autisme ne part pas, il ne fallait pas demander un miracle. Et de toute façon Ellynn s'aimait bien comme ça. Elle ne voulait juste plus parler, ni forcément se montrer. La jeune fille intériorise tout, mais ça lui convenait ainsi.
Sa mère elle, pleurait tout les soirs. Plus jamais elle n'entendrait la voix de sa fille, c'est ce qu'elle se répétait.

"Votre fille a un cœur gros comme une pastèque. Excusez moi de la comparaison grossière. Elle est si... intelligente, pragmatique et en même temps rêveuse. Je peux vous dire que tout ce qu'elle voit et lit, elle l'utilise à bon escient.

-Elle n'est plus autiste ?

-Hahaha bien sur que non ! Madame soyez raisonnable, elle le sera toute sa vie.. Ses émotions sont décuplées, mais ce qui est dangereux c'est qu'elles sont décuplées en elle. Elle n'extériorise rien, mais une fois que tout la dépasse et la panique, ça risque d'être douloureux. Et pour elle, et pour vous. Vous avez bien fait de me demander. Il faut qu'elle gère ses émotions mieux que ça. Bien qu'elle sait de mieux en mieux faire la part des choses.

-Je ne la comprend plus. Je l'aime si vous savez, mais je me sens inutile. Quand elle se lâche, elle se fait du mal. Elle ne supporte plus rien. Et... Bon sang pourquoi garde t-elle tout pour elle et... Pourquoi c'est air si détaché alors que c'est la plus émotive ? Et... Pourquoi est-elle si gentille ?

-Elle aime le monde.

-Et le monde la comprend ?

-Elle n'est pas toute seule... Madame. Elle va bien, elle va mieux que vous c'est certain. Mais je pense qu'elle est bien justement parce qu'elle s'enferme sur elle-même... Un jour, ça ne lui suffira plus."

Ellynn avait publié ensuite un recueil de nouvelles, mêlant fantastique et philosophie du réel. Les gens qui ne comprenaient pas tout n'appréciaient pas, mais le recueil fut tout de même un succès encore une fois. C’était surréaliste.

Un jour... J'écrirais mes dires, j’extériorisais ce que je suis par le papier.

Ce fut la dernière phrase écrite dans son journal intime avant... Le deuxième plus gros choc de sa vie.


Maria devenait alcoolique. Pour une raison qu'Ellynn ignorait mais celle-ci voulait vraiment l'aider. Ellynn ne comprend pas tout, par exemple elle n'a pas d'empathie. Mais ce n'est pas voulu, au contraire, elle aimerait pouvoir capter les sentiments chez les autres, cependant elle n'y arrive pas. Elle ne comprend pas non plus l'ironie, mais ça c'est autre chose.
Maria enchaînait les cuites, et devenait de moins en moins professionnelle. Les parents d'Ellynn, qui étaient habituellement de nature très compréhensive, trouvaient que cette fois ça allait trop loin. Alors ils décidèrent de ne plus avoir recours à ses services.

Ellynn était tellement attachée à Maria, c'était la seule qui l'aidait le mieux à surmonter ses problèmes autistiques. La jeune femme ne voulait pas qu'elle tourne comme ça. Sans un mot, elle tirait sur la manche de Maria, l'air profondément triste. Touchée, Maria lui proposait de prendre à dernier verre chez elle. Elle prit la voiture et embarqua Ellynn avec elle.
Seulement elle avait au moins bu deux ou trois verres de whisky, puis la psychologue avait d'un coup la vue qui se troublait, et Ellynn voyait des lumières aveuglantes s'approcher rapidement, les crissements violents et stridents lui faisaient mal aux oreilles. Cela passa très vite, puis le choc. Les airbags s'activaient, Maria et Ellynn s'en sortaient en étant juste sonnées.

Choquée, Ellynn était pétrifiée. Maria sortait une farandole d'injures puis sortie pour voir l'état des personnes dans l'autre voiture. Elle devînt encore plus pâle que la lune, car il faisait nuit, et revenait à Ellynn plus effrayée que jamais.

-M*rde m*rde.... M*rde... Jveux pas aller en taule... Écoute Ellynn, bouge pas, je vais chercher de l'aide.

Ellynn voulait la retenir mais elle ne bougeait plus, elle n'y arrivait plus. Finalement elle n'était pas seulement sonnée, le choc à la tête l'avait sans doute paralysée un instant. Le pire, c'est que la jeune fille avait bien compris que Maria ne reviendrait pas et qu'elle se trouvait dans l'impossibilité de faire quelque chose.
Elle essaya de sortir un son, pour la première fois en trois ans.

-A... A...

Elle respirait fort, Ellynn était complètement perdue et figée. Finalement Maria était revenue, et la jeune fille pariait qu'elle avait quelque chose en tête. D'un coup Ellynn perdait connaissance.
Quand elle se réveillait, sa mère était à son chevet, l'air horrifié. Yuna prit Ellynn dans ses bras et la serra fort.

-C'est pas grave ma chérie... Un délit de fuite.. Ma puce, je ne t'en veux pas.

Ellynn écarquillait les yeux. Délit de fuite ? Elle interrogeait sa mère du regard.

-Ecoute.. Maria nous a tout dit. Elle nous à dit que tu voulais conduire parce qu'elle était saoule, que vous aviez eu un accident et qu'en voyant qu'ils étaient presque morts, tu as embarquée Maria qui était faible et tu t'es enfuie. Maintenant qu'ils sont décédés et que tu aurais pu les sauver en appelant les secours, tu commet un délit de fuite... tu le sais ça ?

Ellynn n'en revenait pas. Non seulement parce qu'elle était victime d'une trahison, mais aussi parce que ça mère n'aurait jamais cru ça avant. Pourquoi sa mère croyait à cette histoire de fou ??
Yuna pleurait, en fait, elle n'y croyait pas, mais tout prouvait qu'Ellynn avait commit ce délit de fuite. Maria savait vraiment y faire, elle les avaient tous berner.
Ellynn ne se contrôlait plus, elle secouait sa tête, poussait des couinements de peur et s'arrachait les cheveux. Elle se levait et balançait tout par terre, donnait des coups de poings violents sur les murs et se mit à crier de tout ses forces. Elle se jeta sur sa mère et la secouait et secouait encore.

Réveille toi maman !!

Puis les médecins lui donnaient une injection qui la calma. Sa mère restait en état de choc.

-T'es complètement tarée...

Ellynn était amorphe, mais ses larmes coulaient. Elle ouvrait la bouche et d'un coup...

-Moi... Moi.. Mam.. Maman...

Sa mère leva la tête, et s'en voulut directement. Sa fille voulait s'exprimer oralement et pourtant elle l'a traite de tarée. L'affaire était grave.

"Oui... Parle Ellynn, vas y.
-Moi... Je.."

Puis elle lâchait des sanglots comme elle ne l'avait jamais fait. Ellynn n'y arrivait pas. Elle était happée par un trou noir de désespoir profond. En ayant déjà une difficulté extrême de s'exprimer oralement (en plus de ne plus l'avoir fait en trois ans), il lui était maintenant impossible de dire ce qu'elle voulait. Cette difficulté l'amena a taper ses tempes du bout de ses doigts.

-Tu veux dire que ce n'est pas vrai ?? Maria t'as piégée ?? Mais parle !!

Ellynn n'entendait plus rien à l'heure actuelle, elle était perdue dans les méandres de la peur et de la panique pure. Son regard était comme mort. Yuna crut avoir un malaise en voyant ça..

-Ellynn.. Tu es toujours là ?? Ellynn !!!!! Réveille toi! Ma fille !!! Réveille toi je t'en supplie réveille toi.... Je suis désolée, je déraille.. Ma fille, reviens... Pitié reviens...

Yuna secoua Ellynn de toute ses forces en lui hurlant de revenir à elle. Maria paraissait alors dans la chambre d'hôpital et vit la scène. Dans un état second elle aussi, elle lança d'une voix aigre:

-Elle ne dira rien de toute façon. C'est juste une pauvre autiste écœurante.

En furie, Yuna se jeta sur Maria et lui empoignait le col:

-C'est toi hein... Le délit de fuite... On a retrouvée ma fille dans un parc, inconsciente, et toi tu as dit qu'elle s'était enfuie et qu'elle t'avait embarquée... T'étais où alors quand on a retrouver ma fille ?? Tu l'as abandonnée c'est ça ?

Maria lâcha un rire nerveux, la mère n'était pas stupide. La psychologue avait bien comprit que la mère finirait par ne pas croire cette histoire. Mais Maria savait qu'Ellynn ne pourrait plus parler.

-En fait, c'est toi qui à conduis, tu as eu l'accident, tu as assommer ma fille et tu l'as portée autre part, faisant croire qu'elle avait conduit, s'est enfuie volontairement en voyant qu'ils allaient mourir, et qu'elle a finit par s'évanouir ? En disant évidemment que tu as été embarquée dans cette histoire et prétendant être en état de faiblesse.

Maria leva le menton

"Tu as des preuves ? C'est Ellynn qui te l'a dit ? Ah non c'est vrai... Elle parle pas.

-C'est... Moi.. Le délit... de fuite."

La petite voix chuchotante d'Ellynn retentit et sa mère n'en croyait pas ses oreilles. Ellynn avait dit plus de trois mots, et en plus pour défendre celle qu'elle a toujours admirer. Maria, bien que changée à cause de ses malheurs, n'en revenait pas. Elle lui avait fait une crasse innommable, et voilà que cette petite l'a défendait.

Maria s'écroula, se mit à genoux et retrouva ses esprits.

-Comment peux-tu être si remplie de bonté... Ellynn..

Elle se mit à pleurer d'une profonde tristesse mais restait émue par cet acte si bon.

-Non... C'est moi qui l'ai commis... Je me rends ! La gentillesse rare de cette jeune femme me bat à plate couture. Je n'ai jamais rencontrer une personne pareil. Merci.

Ce fut un merci qui venait du cœur. Évidemment, Maria allait écoper 5 années de prison.


Ellynn gardait en fond d'elle un traumatisme suite à cela. Quand elle voit une glace à l'eau, elle est en même temps en transe d'admiration et  en même temps un peu folle. Elle devient vraiment très bizarre. Enfin c'est une petite conséquence, ce n'est rien comparé à son état durant 1 an.
Elle redevînt à peu près normal, bien que cela devenait vraiment difficile entre sa mère et elle niveau compréhension. Yuna devenait fatiguée de faire plus d'efforts que les autres parents. Elle savait que ce n'était pas la faute d'Ellynn, mais des fois elle craque. Et un jour, ce fut la fois de trop.

-Ellynn, arrête de faire ça... Mais parle...

La mère n'en pouvait plus de tout les problèmes d'Ellynn.

-Mais aller défend toi...

Ellynn ne parlait toujours pas et se balançait en étant recroquevillée.

-Ellynn arrête ça ! Tu as vraiment une case de vide...

Ellynn s'arrêta, choquée de l'insulte de sa mère.

-Mais défend toi !! Je t'insulte alors défend toi m*rde !! Ellynn tu as 21 ans et tu habites toujours chez tes parents, tu ne parles toujours pas et tu n'es même pas capable de te défendre !! C'est toi qui aurait dû aller en prison pour crime de stupidité !!

La jeune femme se leva, pleura une dernière fois, et partit, sans claquer la porte. Yuna s'écroula et souriait légèrement et tristement.

-J'ai l'impression que je ne te verrais plus jamais ma fille...Mais c'est bien, fais toi une nouvelle vie et retrouve le bonheur que tu sais si bien attraper. Cette situation t'étais devenue insupportable. J'espère que tu sauras pardonner mes mots, mais je n'en doute pas, gentille comme tu es. Pense à moi, et écris ta nouvelle histoire, chérie. Je t'aime.

Ellynn marchait très lentement, sans but précis, et avait terminé ses effusions de sentiments puis retrouva son calme. Soudain quand elle fermait les yeux, elle se retrouva nez à nez devant un portail. Elle avait un calepin dans une de ses poches, elle le prit et se mit à écrire.
Allait-elle rentrer ? De toute façon c'était peut-être la meilleure option. Morte de peur, elle ne supportait pas que sa vie soit chamboulée ainsi. Mais tant pis, elle décida de franchir ce portail, papier et crayon en main. 

Ellynn est une fille à la fois simple et complexe. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'elle est autiste, et même si d'un premier abord on ne le dirait pas, c'est très handicapant dans sa vie et dans la vie de ses proches. Pourtant elle est assez optimiste, bien qu'elle pense que c'est de sa faute si les gens ne supportent pas son autisme. Elle aime énormément de choses et demeure curieuse de tout. En ce qui concerne tout ce qui touche le social, elle est angoissée, paniquée, pétrifiée. Mais Ellynn intériorise tout au fond d'elle, et se lâche dans les endroits où elle s'autorise à montrer ces gestes compulsifs.
Les imprévus la panique énormément.
Elle ne peut pas supporter certains bruits, ça la fait souffrir, comme les bruits de bouche. Elle a des trouble obsessionnels compulsifs aussi, mais c'est maladif. Et évidemment, sa peur des gens, même si elle les trouve tous intéressants et qu'au fond d'elle, elle les aime.
Elle est capable d'attendre une heure devant le magasin car elle a peur d'y rentrer, et comme il faut aller à la caisse, elle attends encore une heure avant de se lancer.
Elle est précoce, ce qui veut dire qu'elle a un certain seuil d'intelligence. Elle adore la réflexion et elle se passionne pour la philosophie.
Ellynn, suite au traumatisme de son histoire, fait une fixette sur les glaces à l'eau, et devient très bizarre dès qu'elle en a une.
Avec elle c'est tout ou rien. Ces émotions sont décuplées 10 fois plus qu'une personne "normale". Quand elle est est heureuse, elle l'est vraiment énormément, même chose quand elle est triste. A cause de autisme, elle manque d’empathie. Ne comprends pas l'ironie. Il y a beaucoup trop à dire sur son autisme.
Quand elle aime quelque chose ou quelqu'un, c'est du plus fort qu'elle peut.
Et surtout le plus important, elle ne parle pas mais parle par le biais du papier. Car l'écriture et sa plus grande passion. Elle ne montre rien, donc il est difficile de cerner le personnage, très difficile. On pourrait penser qu'elle est froide, mais Ellynn est tellement gentille. Beaucoup trop gentille. Elle s'effacerait pour laisser la place aux autres.
Au bout d'un moment, elle s'énerve contre elle-même d'avoir des difficultés avec les personnes.
Et enfin, elle admire les étoiles... En fait tout ce qui se trouve dans le ciel, que ce soit de jour ou de nuit. 

Ellynn a des cheveux couleur ébène et des yeux très bleus. Ses yeux reflètent le bleu du ciel et sa bonté, son regard est très captivant, rempli d'intelligence. Sa peau est très pâle, on la compare un peu à Blanche-Neige. Enfin uniquement ses parents. Sa coiffure n'est par contre pas la même que la princesse, étant donné qu'elle a une coiffure type garçon manqué, ayant les cheveux très courts et pas très organisés. Elle fait 1m75, et a une poitrine plutôt petite. Elle a tout de même de jolies hanches bien faites, et son corps est élancée.
Ellynn ne change pratiquement jamais de manteau, elle adore prendre ce même manteau noir qui couvre tout son corps.
Elle à une expression très fermée la plupart du temps, elle a un air distant, qu'on peut interpréter comme hautain et froid alors que ce n'est pas son intention.
Malgré tout, elle reste très mignonne. Il lui arrive de sourire, mais ce ne sera jamais une expression très franche. Il s'agira toujours de petit sourire discret, alors qu'elle est réellement très heureuse. (C'est en lien avec son caractère).
Elle a de longs cils noir et mignon petit nez. Par contre, elle ne s’apprête pas et ne fait guère attention son apparence.
Ellynn peut parfois paraître négligée.
Elle fait plutôt jeune pour son âge, on lui donnerait encore 17 ans.  

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