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Renaissance [libre] [Abandonné]

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Ven 31 Oct 2014 - 21:33
Je sens la fraîcheur des pavés sur la peau de ma joue.
Les grains irréguliers sont comme autant de pics qui m’empêchent de dormir. Qui me confirment que je suis en vie. Je suis encore en vie. Je suis libre et en vie.
Une larme coule sur ma joue, la première depuis des mois qui n’est pas marque de tristesse. Cette douleur qui irradie est comme une délivrance, et non plus la marque de ma captivité.
Je suis libre et en vie, et plus personne ne me fera du mal.
Je serai forte et libre, toujours.

Je sens la pellicule d’eau s’infiltrer entre les grains de la pierre et venir me chatouiller la joue et l’oreille gauche. Est-ce vraiment ma voix ? Mon rire ? Depuis combien de temps n’avais-je ressenti une telle joie ?
La réponse s’impose, comme une évidence : depuis la mort d’Alex…
Une autre perle de tristesse rejoignit sa sœur, ce voyage devait être la chance de leur vie et le début d’une nouvelle, mais pas comme ça…
Pas sans lui.
A quelques jours près, j’aurais rassemblé mon courage et lui aurait dévoilé mes sentiments… Désormais, je se sentais sèche comme une vieille éponge, et savais que, s’ils en avaient réchappé ensemble, rien n’aurait plus été comme avant.
Rien ne pourra plus jamais être comme avant.
Les hommes ne savent que faire souffrir.

Un rayon de soleil joueur vint danser derrière mes paupières, me tirant de mes pensées macabres.
Un rayon de soleil ? Mais la nuit n’avait pas encore commencé – du moins, pas pour moi -, lorsque j’étais partie… Combien de temps étais-je restée là, inconsciente, étendue sur l’allée de quelqu’un ? Personne n’avait donc pensé à la relever ? Les secours avaient du boucler la zone, et personne ne m’avait remarquée ?
Pourtant, avec mes cheveux en bataille, visiblement mal lavés, mes vêtements défraîchis et déchirés, mes multiples blessures que j’avais cessé de compter, cette maigreur que je savais déformer mes traits… Aucun de ces signes ne pouvaient passer inaperçus par quiconque qui vivait encore dans la relative sécurité d’une maison.

A moins que je ne me sois faite reprendre…
Je serrai les paupières, finalement, je ne voulais pas savoir…
Je tentai de me convaincre que cet air pur n’était pas celui qui filtrait d’une petite ouverture dans le couloir, que cette fraîcheur n’était pas celle de l’humidité sale des murs de béton…
Je les ouvris, et sursautai : je n’était pas dans un jardin. Tirant sur mes muscles endoloris, je me redressai avec raideur, ébahie devant le spectacle qui s’offrait à mes yeux : une ville. Il y avait une ville entière en lieu et place d’une seule maison. Je ne pouvais pas avoir été si mal hier que je ne m’en soit pas aperçue, si ?
Ses bâtiments, ses arbres, cette grande tour… Tout cela était bien réel, n’est-ce pas ?
Je jetai un vif coup d’œil derrière moi et m’éloignai tout de suite du portail qui me sembla, soudain, beaucoup moins accueillant. Je ne pouvais pas voir ce qu’il y avait derrière, pourquoi ne le pouvais-je pas ? Cette brume n’avait rien de naturel et, sans être superstitieuse, je ne me sentais pas rassurée.
Pas du tout.

Où étais-je ? Où était tout le monde, où était le reste du monde ?
Tremblante, j’approchai lentement ma main de la poignée du portail et tentai de la tourner… Verrouillée.
J’étais prise au piège. Encore.

« Non, non, non, non, pas encore, ouvre-toi ! Ouvre-toi saleté de portail ! »

Je veux rentrer chez moi…
Même pour deux jours, même pour deux heures, même si ce n'est que pour repartir après, je veux cesser d'avoir peur... J'ai besoin d'oxygène.
Au bout de cinq minutes de vaine bataille entrecoupée de sanglots, j’abandonnai et me retournai. Il y avait, au premier abord, pire, comme piège, bien pire, mais après de longs – trop longs – mois de captivité, je ne pouvais qu’être méfiante. Là où il y a des hommes, il y a du danger, et les hommes sont partout.

Comme pour confirmer ses dires, un bruit de pas lui parvint, et je ne pu m’empêcher de gémir de peur. Pitoyable, on aurait dit un chaton esseulé. Je cherchai désespérément à me mettre debout : j’avais perdu la force et l’endurance de mes jambes dont j’avais été si fière, si bien que je savais n’avoir aucune chance de fuir, mais si je devais faire face à quelqu’un, je ne voulais plus le faire au sol
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Léonor Albent
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Dim 23 Nov 2014 - 0:16
Sofia était en vadrouille pour, comme à son habitude, rechercher l'inspiration. Elle aimait repasser par les endroits qui l'avaient marquée dans sa vie à Etiopia, comme les collines où elle avait rencontré Kassie et le curieux gardien du moulin, ou bien dans ses souvenirs plus anciens - être à Etiopia lui semblait être une éternité à présent -, l'entrée de la ville d'où avait surgi le portail qui l'avait conduite en ce havre de paix.

Avisant le chemin avec son enthousiasme habituel, la couturière entendit soudain une voix d'exclamer avec un ton plutôt désespéré. "non non ! ouvre toi !". De quoi parle-t-elle ?

Euh ... il y a quelqu'un ? avisa timidement Sofia, avant de finalement tomber sur l'inconnue. Elle semblait plutôt faible et avait du mal à se lever. A côté se trouvait une genre de porte lumineuse qu'elle reconnaissait que trop bien. Ne vous inquiétez pas vous êtes en sécurité ici reprit-elle, sur un ton aussi assuré que possible.

L'aidant à se tenir sur ses 2 jambes elle avisa ensuite de façon plus poussée l'état de santé de Léonor: blessée ? frigorifiée ? pire encore ? Elle se souvint qu'elle n'avait pas de compétences médicales, donc tout ce qu'elle pouvait au mieux faire c'est la guide ... ou la brancardière. Elle tourna le dos au portail et fixa l'arrivante droit dans les yeux.

Je vais essayer de faire ça simplement. Vous êtes arrivée à Etiopia. C'est un endroit magique. C'est cool. Et ... aussi bizarre que ça puisse être, il n'y a pas de mecs. Voila les grandes lignes. Vous allez bien ? Vous voulez une boisson, de la nourriture ? Je n'ai rien sur moi mais je peux vous amener au café le plus proche si vous voulez. Je n'avais pas prévu cela à la base mais je me vois mal refuser de tendre la main à une personne complètement perdue. Pas ma nature quoi. Elle sourit.

Inspirant un grand coup l'air elle se redressa un peu et recoiffa une mèche rebelle. Ce faisant elle réalisa que depuis quelque temps elle était moins obsédée par les vêtements. En effet elle n'avait pas analysé ni fait de remarque, alors que cela eut été impensable quelques mois auparavant. Etait ce parce qu'elle partageait en son coeur de nouvelles obsessions ? Dont une fort agréable, ça oui. Sous la forme d'une espiègle fan de romans de pirates et de voyages dans les étoiles. Sofia eut à cet instant précis un sourire absent, voire un peu nunuche, avant de réaliser qu'elle était peut être observée. Elle se reprit et d'une tape amicale dans le dos de sa nouvelle connaissance l'incita à commencer à marcher, tout en s'assurant qu'elle ne perde pas l'équilibre. Allez hop, c'est décidé. Je te tutoie et je t'emmène au café.

La vendeuse avait repris confiance dans sa démarche et bien que ses intentions fussent louables, son attitude ressemblait soudainement un peu plus à celle de sa profession qu'une réelle secouriste. Un peu plus et elle lui force la main pour acheter le prochain produit à la mode ! Mais c'est l'intention qui compte, non ?
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Sofia Martinsen
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Mer 26 Nov 2014 - 16:28
[durant le trajet, elle perçoit du bruit et peut avoir saisi quelques informations si tu lui en donnes, mais n'espère pas de réaction ^^"]


Quelqu'un approche. Quelqu'un: une jeune femme. Sans doute faisions-nous à peu près la même taille, mais dans mon état elle me semblait géante. Elle emplissait l'espace que lui attribuait son corps comme si elle en débordait. Si j'avais osé la quitter du regard, sans doute aurais-je cherché des traces de ce débordement, comme une ombre qui marquerait irrémédiablement la chaussée au fur et à mesure ses pas. Mais je n'osais pas.
Ma gorge me brûle, je crois que j'ai arrêté de respirer.
La présence des barreaux du portail dans mon dos se fait plus insistante, comme si celui-ci voulait me pousser sur ces terres inconnues, en direction de l'inconnue. L'inconnu.
A moins que ce ne soit moi qui cherche à reculer.
A retrouver le cours normal des choses.

Ce n'était pas gagné.

"Ne vous inquiétez pas vous êtes en sécurité ici"

Il n'est nul endroit où je puisse être en sécurité. N'approche pas, n'approche pas, casse-toi, laisse-moi tranquille. Je vais faire un malaise.
Non!
Je me mords la lèvre inférieure, jusqu'au sang. Je dois rester lucide, rester éveillée, ne pas rechuter, sombrer. Et me réveiller pour découvrir que je suis de retour en enfer.
Moi qui n'ai jamais accordé ma confiance au premier regard, je veux la croire. Je veux croire que cet endroit est un Eden protecteur, que j'y serai en sécurité. Comme si mes dernières volontés avaient été exhaussées.

Je sens la chaleur de sa main à travers le tissu, et sa douceur par les multiples trous qui constellent ma tenue. Tenue? Mes loques oui! S'il y a une police en Eden, je serai bientôt arrêtée pour vagabondage. La prison, la cage. Un instinct impérieux me pousse à fuir, mais tout ce que je peux faire c'est me laisser guider, presque porter, par une inconnue.
Je déteste me sentir aussi faible, aussi peu maitresse de moi-même... Mais mes illusions sont déjà parties en fumée: dans cet état je suis moins que moi. Moins qu'humaine.

Quelque chose se fait happer par un bleu profond. Je le sens tourner, monter, descendre, comme emporté par des vagues invisibles. Tient, je crois que c'est moi.

"Je vais essayer de faire ça simplement. Vous êtes arrivée à Etiopia. C'est un endroit magique. C'est cool. Et ... aussi bizarre que ça puisse être, il n'y a pas de mecs. Voila les grandes lignes. Vous allez bien ? Vous voulez une boisson, de la nourriture ? Je n'ai rien sur moi mais je peux vous amener au café le plus proche si vous voulez. Je n'avais pas prévu cela à la base mais je me vois mal refuser de tendre la main à une personne complètement perdue. Pas ma nature quoi."


Trop de mots. Trop vite. Etiopia? Magique? Est-ce que ça veut dire que je suis morte?
Peut-être n'ai-je pas pu survivre à l'explosion... Peut-être que la porte ne s'est pas ouverte, que je suis morte étouffée par la fumée ou brûlée vive.
Si c'est ça, le paradis, ils auraient au point pu être sympas et me fournir des vêtements décents. Et puis, de faire disparaitre la douleur aussi. Quels branleurs, ces anges.
A moins que je ne sois en train de rêver. De délirer plutôt.
Mais bon, dans ce cas-là, autant en profiter. Si en plus je pouvais ne me réveiller qu'aux premières lueurs de l'aube, peut-être n'aurais-je pas tout perdu.
Seulement le plus important

Un mouvement, à la périphérie de mon champ de vision, ramena mon attention sur l'étrangère, désespérément proche. Ses longs cheveux blonds rayonnaient au soleil comme un phare, si bien que ma seconde théorie se vue confirmée. Un être humain ne pouvait pas être aussi grand, aussi lumineux. Si ce n'était pas un ange, c'était sa représentation la plus proche.

Allez hop, c'est décidé. Je te tutoie et je t'emmène au café.

Sa main, chaude et assurée dans mon dos, me poussait en avant. Y avait-il vraiment encore de semblables êtres humains quelque part?
Nous déambulâmes, moi boitillante et elle assurée, entre les façades qui s'animaient doucement. Les fenêtres s'ouvraient, les volaient claquaient et quelques salutations étaient échangées au-dessus du pavé des rues. Ce déluge de vie agressait mes sens de jeune rescapée, habituée aux silences et aux cris, à l'obscurité glaçante et à la chaleur étouffante.
Un autre monde existait encore.
Une autre vie existait dehors.

Je pleurerai sans doute beaucoup, quand je me réveillerai.
Peut-être valait-il mieux l'arrêter maintenant, avant de trop espérer.
Ou au contraire, profiter de cet élan de liberté.

La main qui demeurait, omniprésente, sur mon épaule, et me guidait vers un groupe de tables installées devant une large fenêtre, décida pour moi. Encore un peu.

Peut-être, si je le voulais très fort, pourrais-je revoir Alex. De toute façon, c'était mon hallucination. Mon univers. Un grognement rauque accompagné d'une légère toux fit office de rire sans joie: qu'est-ce qu'il ne fallait pas pour retrouver un semblant de vie!

Silencieuse durant le court trajet, je n'osai répondre à quoi que ce soit. Ma gorge, abîmée par le froid, l'humidité et les cris, ne supporterait de toute façon pas une discussion soutenue. Et puis, je n'ai jamais été très extravertie, ce n'est pas dans le secret de mon esprit que je le deviendrai. J'en ai soupé de l'Humanité.
Mais si c'est moi qui me parle, puis-je vraiment considérer tout ce monde comme d'autres personnes?
Je n'ai pas vraiment envie de jouer, juste de me reposer. D'un sommeil sans cauchemar. Autant faire de cette rencontre intérieure un doux rêve.

La voix de la serveuse qui s'avance vers nous, tout sourire d'accueillir ses premiers clients, fait éclater la bulle de silence dont je m'étais entourée. Pour une fois que ce ne sont pas mes voisines de chambre ou le désagréable larbin des Hôtes, le changement me fait esquisser un sourire. Ce que j'appelle un sourire. Un léger plissement des yeux accompagné d'une expiration plus marquée, en deux temps. Des signes simples, discrets.
Mais toujours pas une parole. Il n’y a qu’une voix qui résonne entre ces murs.

Comment un de mes rêves pourrait-il abriter une personne aussi bavarde? Ai-je jamais eu besoin d'autant de mots pour savoir ce que je pensais?
Continue à parler, en fait. Je ne veux pas penser. Tu as ton utilité, en fait, comme hallucination.

Lorsque je peux enfin m'assoir, je laisse échapper involontairement un petit soupir de soulagement. Lorsqu'on quitte une pièce de 5 m2 pour une ville entière, le rapport de distance est tout de suite un peu... déstabilisant. D’autant qu’avec mes jambes en compote et ma hanche gauche qui ne cesse de m’élancer… Ne pas y penser, sous peine de se réveiller.

Alors, qu’est-ce que je peux vous servir ?

Une diversion. Parfait.

Un thé earl grey au lait, très sucré s’il vous plait. Et quoi que ce soit de consistant

Il paraît que les personnes qui n’ont pas été rassasiées durant une longue période peuvent devenir malades si elles mangent trop. Mais j’imagine que la nourriture imaginaire ne peut pas faire de mal, et je tuerai pour une tasse de thé bien chaude…
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Léonor Albent
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Dim 14 Déc 2014 - 0:20
Sofia continuait toujours d'observer avec attention l'arrivante, ne sachant pas trop comment la prendre en charge. Elle semblait dans les vapes et peu réceptive à ses attentions mais la suivait tout de même de façon docile. "Sans doute le choc", pensa la couturière. Il était en effet difficile de penser à autre chose, surtout de la manière dont Léonor avait réagi au départ, confondant quasiment Sofia avec une bête sauvage. Heureusement cet état était transitoire et la rescapée était devenue alors léthargique, ce qui est certes un peu bizarre mais moins embêtant pour sa sauveuse en herbe.

Nous approchons. Ici c'est la rue principale, voici la Mairie tout au fond mais on ira plus tard, et là dans 3 maisons à gauche, c'est le café. Juste à côté de la petite maison, vous voyez ? essayait de commenter tant bien que mal Sofia. Le résultat n'était pas vraiment là, mais peut importe, l'essentiel c'était de garder le contact avec cette âme perdue. Par ailleurs les vêtements de Léonor semblaient en piètre état, la vendeuse à présent s'en rendait totalement compte: elle était effarée. Et oui, la vie est question de priorité. Etre mal en point, c'est mauvais, mais en plus avec des fringues en lambeaux, c'est la fin du monde ! Il faut croire que ses bonnes résolutions s'écornaient facilement alors que sa nature reprenait ses droits. Sofia avait à présent une mission doublement humanitaire.

Entrant dans le café, elle et l'inconnue prirent une table près d'une fenêtre et à l'arrivée de la serveuse, la couturière commanda 1 grand chocolat chaud et des viennoiseries. Elle s'apprêtait à commander pour sa camarade également quand soudain cette dernière sembla enfin s'éveiller et demanda du thé. Le moment était parfait pour retenter une approche plus conventionnelle entre les 2 personnes. Une fois posées, Sofia reprit donc de plus belle la conversation, espérant lui arracher au moins un nom: Vous êtes ici au chaud et bientôt rassasiée. Ensuite on s'occupera de tes vêtements, il ne faut absolument pas rester comme ça or je suis sûre de trouver ce qu'il vous faut. Au fait, je m'appelle Sofia, vous vous rappelez ? dit elle, sans réaliser qu'en réalité c'était la première fois qu'elle se présentait.

La fixant dans les yeux, elle sourit et lui prit la main. Je suis réelle. Ce monde est réel, alors oubliez donc tout ce qui était vilain derrière ce portail. D'ailleurs à l'heure actuelle il a sans doute déjà disparu. Poussant un soupir elle vit revenir la serveuse avec un appétit non dissimulé. C'est ma tournée ... n'hésitez pas à en redemander, ça me fera plaisir.
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Mer 17 Déc 2014 - 17:19
Les sièges étaient confortables, les tables lisses et propres, pas du tout le genre de petits bistrots « conviviaux » que je fréquentais avant. A cette heure-ci, nous étions les seules clientes, et cela tombait bien, puisque nos commandes arriveront plus vite comme ça...
Qu'avait-elle prit déjà? Je n'avais pas écouté. Qu'importait.

Vous êtes ici au chaud et bientôt rassasiée. Ensuite on s'occupera de tes vêtements, il ne faut absolument pas rester comme ça or je suis sûre de trouver ce qu'il vous faut. Au fait, je m'appelle Sofia, vous vous rappelez ?

Tu as beau être une hallu', ce n'est pas une raison pour me traiter comme un poupée! Aurais-je pu rétorquer, mais, honnêtement, ça me faisait du bien, qu'on me materne un peu. Surtout que, tant qu'à rêver, autant rêver en étant propre sur soi. Je n'avais pas vraiment la force de résister, là, tout de suite, maintenant. Étrange, pour quelqu'un qui montrait tout les jours les crocs, n'est-ce pas? D'habitude, je n'aime pas trop qu'on se mêle de mes affaires, mais je ne pouvais rien refuser à une hallu' aussi gentille. Je déteste la gentillesse gratuite. Je déteste mendier.
Je n'ai pas la force de détester quoi que ce soit. Soit gentille si ça te donne bonne conscience, du moment que tu ne me fais pas de mal, soit ce que tu veux... Sofia.
Arrête de me regarder comme ça, ça fait peur... Qu'est-ce que tu veux?

« Léo »

Un sourire. Forcément. Devrais-je y répondre? Bah, pas envie.
Je tente de détourner le regard, mais bientôt sa peau me rattrape. Une peau fraîche, avec quelques cals et des ongles courts... Celle de quelqu'un qui n'a pas peur.
J'ai tressaillis, mais elle ne semble pas l'avoir noté. Un instant, j'ai eu peur que cela ne me ramène de l'autre côté... Depuis combien de temps suis-je ici? Est-ce la nuit ou le jour? Je recommence à m'inquiéter, je ne veux pas y penser mais c'est plus fort que moi.
Ce m'énerve! Je suis plus forte que ça, b****l! Je peux exister en-dehors, même pour un jour, même pour une heure.

Je suis réelle. Ce monde est réel, alors oubliez donc tout ce qui était vilain derrière ce portail. D'ailleurs à l'heure actuelle il a sans doute déjà disparu.

C'est ça, c'est ça, reconcentre-toi. Respire.
Une délicieuse odeur de croissants chauds et de chocolat chaud chatouilla mes narines. La serveuse revenait, un plateau chargé dans les bras, et déposa assez de nourriture pour constituer plus qu'un solide petit déjeuner. Il y a plus de sucre dans tout cela que ce que j'en ai jamais vu durant les derniers mois.

C'est ma tournée ... n'hésitez pas à en redemander, ça me fera plaisir.

« Je serai malade avant d'avoir fini »

Un  peu de spontanéité... Rester dans le rythme.
Dis quelque chose. Mais quoi? Je ne voulais pas rentrer dans la logique... D'où et de quand, de comment et de pourquoi....

 « Tu fais quoi dans la vie, So...fia? »
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Dim 18 Jan 2015 - 2:27
Léonor semblait toujours absente, ailleurs. Son air hébété attestait d'une difficulté persistante malgré les efforts menés par Sofia pour tenter de communiquer avec l'inconnue. Toutefois, à force d'efforts la lumière était visible au bout du tunnel et un prénom vint faire surface, au delà de la brûme et des songes. "Léo", ainsi donc c'était son prénom.

Au moment où elle l'effleura la rescapée tressaillit; la couturière hésita sur la marche à suivre, peut être que le contact avait été trop brusque, elle recula donc légèrement et retira sa main. En attendant l'odeur agréable de la nourriture et des boissons lui emplissait les narines. Une première étape venant d'être accomplie elle décida de lui laisser le temps de s'ouvrir un peu plus, d'elle même. Sofia piocha gaiement dans les viennoiseries. On aurait dit une enfant de 3 ans qui découvrait la nourriture, elle voulait partager sa joie de vivre, l'inciter à communier dans ce moment simple. Sofia se rappela de ses premiers moment à Etiopia, et c'était décidément les choses les plus basiques qui lui permirent de mettre le pied à l'étrier dans ce nouveau monde plein de promesses. Il fallait que "Léo" fasse de même, d'une certaine manière. Non ?

D'ailleurs une nouvelle phrase de sa part fit lever le nez à la secouriste improvisée. A sa remarque puis la question qui suivit, la vendeuse eut une réaction encore plus heureuse: mission accomplie. C'est donc spontanément qu'elle lui répondit:

Je suis responsable d'une boutique de vêtements. Je fais du prêt à porter et du sur-mesure. Je me baladais en recherche d'inspiration quand je t'ai croisée. Tu as eu de la chance. Enfin, je crois. Je vois que tu vas mieux, n'hésite pas si tu as besoin d'autre chose. Je vais te donner des vêtements aussi.

Ne voulant pas lui forcer la main, elle ajouta avec un brin de malice: Ensuite, si tu ne souhaites pas être trop redevable, je peux te les faire payer ... mais j'ai bien peur que tu sois contrainte d'accepter des rabais hors norme, un prix d'accueil spécial nouvelle qui défie toute concurrence ! Elle lui fit un clin d'œil et trempa ses lèvres dans le chocolat chaud. Hmm ... ça fait du bien, je pourrais passer des heures ici ...

Je ne sais pas ce qui t'es arrivée, mais crois moi, bientôt tu n'auras plus y à penser. Je n'ai pas ce pouvoir, mais Etiopia te permettra de l'obtenir par toi même.


Elle reposa la tasse un peu brusquement puis partit en contemplation vers le plafond, accompagné d'un léger soupir. Quelques heures plus tôt elle n'aurait jamais cru qu'elle accompagnerait une nouvelle. Elle si paumée dans son monde, comment aurait-elle pu ancrer quelqu'un d'autre dans la réalité ? Elle repensa à son aimée. C'était son ancre à elle. Une légère chaleur lui vint aux joues, elle rosit. Nouveau soupir. Elle avait décidément changé. Sofia s'étira un peu en baillant bruyamment puis reprit du chocolat, tentant de masquer ses idées hors sujet.
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Sofia Martinsen
Jeu 22 Jan 2015 - 18:48
Ma question semble la ravir, ce qui fait un peu peur à voir. Pas qu'elle soit laide, c'est juste que la voir s'enthousiasmer à ce point... c'est surprenant. *Oh, une inconnue, je vais lui raconter ma vie!*, tout va bien dans ta tête ma grande. Enfin, dans la mienne. Cette fille est tellement rose bonbon, à se demander ce qu'elle fait dans mon inconscient. J'avais bien demandé une thérapie de choc, mais pas à ce point là! Je dois perdre les pédales. Il parait qu'il ne faut jamais contredire un fou, mais s'autocontredire lorsqu'on est fou, c'est permis? On devrait faire un film dessus... Je pourrais imaginer ces petits moments hors de Là-Bas (hum, cette pensée ne veut joliment rien dire) comme une séance de ciné tient, un peu à la Inception. Ecoutez, tant qu'à être fou, autant y aller franchement! Je m'autoparle à moi-même dans mon inconscient. C'est le talent, que voulez-vous...
Je dois avouer m'être concentrée les premiers temps pour suivre ses paroles, mais j'ai décroché lorsqu'elle a proposé de me donner des vêtements. Même dans mon propre cerveau je ressemble à un chien à la rue, il ne fallait que cette nouvelle pour finir d'illuminer ma journée! Heureusement, c'est à cette réjouissante pensée que le carillon de la porte sonna gaiement pour annoncer l'arrivée d'un couple de jeunes lycéennes qui saluèrent joyeusement la serveuse avant de prendre place près de la fenêtre et d'attaquer une conversation animée pleine d'éclats de rire. Ok mister l'Inconscient, message reçu cinq sur cinq. J'attrape la tasse qui me fait face en grimaçant un peu lorsque la chaleur vient titiller ma peau fine déjà malmenée et prend une gorgée de chocolat chaud. Je sens le liquide caresser voluptueusement mon œsophage et répandre sa douce saveur dans ma bouche et mes narines. Je le sens jouer dans mon estomac avec les morceaux de viennoiseries qui y ont déjà pris leur place.

Etiopia te permettra de l'obtenir par toi-même

J'avoue, j'ai repris le fil à partir de cette phrase. Non seulement pour avoir une excuse pour ne pas répondre au sourire vendeur de la serveuse qui s'apprêtait à revenir vers nous - je prie toujours pour qu'elle ait changé d'avis - mais surtout pour le côté sectaire de l'histoire. * Paix et amour sur ton peuple *
Etiopia? C'est pas le nom d'un pays ça? Ah oui, je me souviens, c'est ici non?

Tous mes vœux de bonheur à toi aussi

Je ne m'imaginais pas sortir un jour ça à quelqu'un mais après tout il fallait bien que je dise quelque chose, et ça me semblait être la seule chose intelligente. Et puis, elle est dans ma tête, elle ne le prendra pas mal. Ou en fait je n'en ai aucune idée, elle peut le prendre mal. Cette hallucination prend des détours métaphysiques beaucoup trop profonds pour moi. Take it easy, a dit mister Inconscient, et on obéit à mister Inconscient.

Je te prendrai du M, en couleurs qui piquent. Et quelques pantalons aussi...

Je sais que je ne le remplirait pas, le t-shirt, à moins d'un régime croissants/chocolat intensif, mais j'ai besoin d'espace. Et toi, tu as besoin d'une idée sur laquelle embrayer... Ne cherche pas, ça se voit à ta tête.
Comme quoi, je peux être sympa aussi, des fois.
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Dim 1 Fév 2015 - 14:50
D'accord, c'est noté. répondit simplement la couturière avec un ton inhabituellement plat. Sofia s'interrogeait de plus en plus. Le ton ironique employé par Léo semblait sous-entendre un déni de la situation, voire carrément une incrédulité montée au rang de l'ironie et de la moquerie.

Le regain de vitalité de l'interlocutrice de Sofia n'était donc que temporaire voire superficielle ? A travers Léo, la couturière voyait une nouvelle aventure, à la découverte de personnes inconnues avec lesquelles elle pourrait de nouveau voyager ... Bien sûr le voyage ne saurait être aussi exaltant qu'avec Kassie, mais là pour le coup l'expédition était mal barrée. Tous ces efforts pour être gentille, essayer de la sortir de l'embarras et c'est comme cela qu'elle était remerciée ? Par de l'indifférence ?

Sofia termina tranquillement sa tasse et la posa avec un peu trop de force. Les gens se tournèrent vers elle et elle se sentit honteuse. Détournant le regard, elle observa l'extérieur du café, comme si son esprit était à des kilomètres de là. Moi aussi, je ne comprends pas ce monde, mais je ne fais pas peser mes incertitudes sur les autres. Je sais faire des vêtements et je connais l'amour, pourquoi penser à autre chose si cela vous blesse ? Elle baissa la tête. Je suis désolée, je ne voulais pas vous brusquer. J'ai seulement cru un instant que je pouvais arriver à ... c'était illusoire. Chacun à sa place. La mienne est auprès de mon magasin. Je suis consciente d'en avoir trop fait. Mais je ne changerai pas pour autant ! Elle fixa de nouveau Léo avec un air de défi, comme si elle se battait avec elle même.

"Tous mes voeux de bonheur ..." "Des couleurs qui piquent". Qu'est ce que ça voulait dire ? Pourquoi elle se prenait le chou pour si peu ? Il fallait croire que la sociabilité de Sofia avait atteint ses limites et qu'à part ses fringues et d'autres aussi folles qu'elles il était difficile d'entretenir des liens. Pendant ce temps la servante, peut être attirée par le bruit, vint s'enquérir de la situation.

Euh oui ... ça va, très bien. Je vais prendre une orange ou une pomme si vous avez. Revenir à la spontanéité, oublier la morosité ... penser à ce qui lui plait ... ne pas perdre prise. Paumée la Sofia, elle qui croyait être stabilisée, la voila qui revenait des années en arrière juste parce qu'elle réaffronte la réalité.
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Dim 22 Fév 2015 - 20:05
Plus que la réponse laconique, c’était pas perte d’épaisseur qui m’alerta : quelque chose avait changé. En comparaison de sa voisine tout le monde qui l’entourait lui semblait trop lumineux et bruyant, car l’étincelle qui la faisait bouger semblait s’être éteinte d’un coup… Allait-elle s’effacer ? C’était stupide à penser mais sur le coup je l’aurais presque vue devenir de plus en plus immatérielle jusqu’à fondre et me laisser seule ici. Pas bon ça, réveille-toi mister l’Inconscient ! Qu’est-ce qui ne va pas ? Je l’observai avec attention – en partie pour vérifier qu’elle ne s’évaporait pas, et d’un autre côté pour me retenir de regarder autour de moi : je ne tenais en rien à ce que ce paysage ne disparaisse lui aussi pour laisser place à la réalité – en suivant des yeux chacun de ses gestes afin d’y trouver un indice sur la survenue d’une quelconque explosion. Maintenant !
Le bruit était revenu dans sa bulle, la faisant exploser dans un bruit de verre qui ressemblait à une tempête en comparaison du calme absolu qui s’était abattu quelques secondes plus tôt. Welcome back !

Moi aussi, je ne comprends pas ce monde, mais je ne fais pas peser mes incertitudes sur les autres. Je sais faire des vêtements et je connais l'amour, pourquoi penser à autre chose si cela vous blesse ?

Alerte rouge, alerte rouge, mister Inconscient fait sa crise de nerfs. En temps normal j’aurais répondu du tac au tac que oui, j’étais comme ça, pas du genre à manger dans la main de n’importe qui, mais face à la petite tornade que je voyais s’élever je préférais laisser passer la vague. Son discours était décousu comme si elle se battait avec elle-même pour retrouver son épaisseur. Leçon retenue, l’autodérision ne fonctionnait pas lorsque l’« auto » était un autre.
Sur le coup, je préférai ne pas m’attarder sur le sens des mots, au risque de sombrer moi aussi : une seule folle là haut ça suffisait !

Je suis désolée, je ne voulais pas vous brusquer. J'ai seulement cru un instant que je pouvais arriver à ... c'était illusoire. Chacun à sa place. La mienne est auprès de mon magasin. Je suis consciente d'en avoir trop fait. Mais je ne changerai pas pour autant !

Je me retins de justesse de lui dire que sa place était dans ma tête, donc elle n’était pas prête de me quitter, mais je préférai éviter. Après tout, mieux valait être prudente et ne pas lui sortir abruptement sa théorie de l’Inconscient, elle semblait assez instable comme ça.
La venue de la serveuse me donna un moment de répit pour trouver la nouvelle ligne de conduite à adopter. L’honnêteté était à proscrire visiblement, mais l’hypocrisie n’était même pas sur ma liste de possibilités. Alors quoi, la laisser parler dans le vide ? Non, elle avait réellement besoin d’un support, mais le problème c’était que je ne savais vraiment pas comment la modeler.
Hey, stop les vieux réflexes, le jour où je ne pourrai plus être moi-même à l'intérieur de ma propre tête sera un jour de deuil. Ce n'est pas une histoire de modeler ou de se protéger, laissons ça en-dehors ici c'est mon univers. Mon petit bout de paradis. Sans doute le seul endroit où je pourrai encore être moi-même. Encore être celle que j'étais.
Doucement, elle recula sa chaise jusqu'à pouvoir se balancer en étant certaine que le rebord la retiendrai. La meilleur position pour soutenir la conversation: en équilibre instable sur une de ces bonnes vieilles chaises de cours. Bon, le style était certes meilleur dans ce petit café que dans mon lycée miteux mais une chaise reste une chaise après tout...

Tu connais l'amour, vraiment? Dans ce cas-là tu peux directement larguer ton mec, parce que l'amour, ça ne se connait pas: ça se vit.


Evidemment, c'est à ce moment là, alors qu'elle commençait à reprendre une certaine assurance, que la serveuse revint avec l'orange demandée et lui demanda particulièrement poliment - pourquoi devais-ce toujours être à ce point ennuyeux? - de bien vouloir cesser de se balancer sur sa chaise car cela l'abimait. Pourquoi fallait-il toujours sortir la même excuse? Le mobilier de tous les établissements qu'elle avait fréquenté datait au moins du moyen-âge et ils l'utilisaient toujours! Et avec des heures de cours à mourir d'ennui tous les jours pendant un an, vous allez pas me faire croire que personne ne se balançait dessus!
J'attendis donc de la voir s'éloigner quelque peu pour recommencer, de manière plus discrète tout de même, et ainsi poursuivre notre conversation. Où en étions-nous déjà? Ah oui: essayer de comprendre pourquoi elle avait subitement changé d'attitude. D'un certain côté le retour au naturel de l'une avait déclenché celui de l'autre, si c'était pas la preuve d'une connexion ça!  

Trop, j'irai pas jusque là: pour l'instant c'est tout de même pas hyper clair cette histoire. Calme, j'ai pas demandé la genèse en quatre exemplaires, juste savoir un peu l'organisation de ce monde. Si je dois y passer dix heures par jour autant que je ne fasse pas trop de bêtises...
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Mar 3 Mar 2015 - 22:39
L'instabilité de Sofia semblait avoir quelque peu perturbé Léonor. Elle l'observait comme une bête curieuse et cet état de fait continuait de rendre mal à l'aise la couturière. Lorsque la rescapée répondit à ses affirmations de façon sèche voire un peu hautaine, notamment sur l'amour, Sofia sentit comme un coup de poignard dans son coeur: était-ce vrai ? Elle ne connaissait rien et ces échanges passionnés avec Kassie n'avaient été que superficiels, la surface enneigée de l'iceberg ? Avait-elle vécu une illusion avec son aimée ? Faire une telle remarque, lui dire de la larguer, comme ça, sur une simple observation, Sofia était-elle si naïve et avait besoin d'être corrigée par la première venue ? C'était particulièrement humiliant pour ses sentiments et ses capacités de jugement, mais conforme à l'attitude froide et désinvolte qu'elle avait déjà subie auparavant.

A la demande de la serveuse, la vendeuse se remit droite. La blessure restait ouverte voire partait en hémorragie. Elle considéra alors Léonor avec un air ennuyé, comme si tout ce qui l'entourait dorénavant n'avait plus d'intérêt. Lorsque cette dernière tenta de calmer le jeu et de repasser à la problématique de l'intégration au sein d'Etiopia, Sofia répondit sur un air froid. Il y a une mairie, un hôtel et plusieurs magasins. Une école et un hôpital également. Il n'est pas possible de quitter cet endroit. Vous ne trouverez pas d'homme donc inutile d'y faire référence dorénavant. La couturière ne regardait même plus Léonor, elle se laissait distraire par les bruits environnants, n'ayant pas touché à l'orange et faisait d'immenses efforts pour ne pas la plaquer et se casser direct en la laissant dans l'ignorance. Elle avait l'attitude du petit personnel qui subit un client lourd mais nécessaire, effectuant le minimum et n'ayant aucune envie de dépasser les quotas.

Tout semblait avoir été dit. Sofia se reposa la tête contre ses mains, les coudes sur la table et jeta de nouveau un coup d'œil vers Léonor. Elle avait envie de lâcher un truc méchant, juste comme ça, par pure vengeance. Du genre "ben finalement les vêtements offerts ou en promo ça ne sera pas possible", ou bien "tu as raison tu es dans un rêve, tu ferais mieux de te jeter du haut d'un pont pour te réveiller". A sa dernière phrase elle réalisa qu'elle avait des pensées atroces et totalement indignes d'elle. Ce genre d'idée nauséeuse ne lui seraient jamais arrivées avant, alors pourquoi à cet instant ? Qu'est ce qui avait changé ?

Je l'aime ... je ne vois pas ce qui t'autorisait de dire que je suis une idiote juste parce que c'est un sentiment fort pour moi. Elle croisa du regard Léonor et se fit plus dure qu'elle ne l'aurait voulu. C'était une phrase toute droite sortie de son cœur, elle devait s'exprimer ouvertement, sucer le venin hors de la plaie. Mais cela ne l'avait pas soulagée car elle continuait de se sentir misérable. Les larmes commencèrent à perler sur ses joues et s'essuya du revers de sa manche. L'agressivité du monde extérieur ... elle l'avait de nouveau perçue à travers cette nouvelle qui venait tout juste de le quitter. Elle avait encore des traces fraiches, à moins que cela n'était sa nature ? Elle n'était plus habituée. Peut être que ce n'était pas sa faute après tout. Cela lui en coûterait mais Sofia en déduit qu'elle devait s'excuser auprès de Léonor.

Je ... suis désolée de vous avoir rencontrée, vous n'avez pas eu de chance. Je suis certaine que vous auriez ... pu tomber sur une personne qui vous aurait comprise et aidée, pas une ... pauvre fille romantique qui sait juste faire le point de croix et s'agiter comme une folle ... J'aurais ... aimé ... pouvoir réellement vous aider, mais ... visiblement j'en suis incapable. Les chats restent des chats, à l'avenir ... je pense que ... je contenterai de signaler à la mairie les arrivantes, sinon je risque encore de faire plus de mal ... que de bien. Je vous demande pardon, j'ai pas assuré du tout .... Sofia se réfugia alors sous ses bras contre la table, faisant tomber l'orange à terre.
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Mer 8 Avr 2015 - 18:20
Un ton morne, une figure presque figée… Se pouvait-il que mon regain d’énergie ait parasité sa conscience ? Que si je faisais trop attention à ce qui se passait je risquais de perdre contact avec ce monde onirique ? C’était parfaitement possible, je ne pouvais transposer le rêve dans la réalité.  
Laisse ton cerveau gérer les sensations, ne cherche pas plus loin… me dis-je dans une pensée translucide comme un fantôme.
J’écoutai d’un air appliqué la liste de bâtiments, une ville ordinaire. Je ne cherchais pas plus pour l’instant. La seule phrase qui me fit sourire était sans doute celle qui annonçait qu’on ne pouvait quitter cet endroit. Si seulement c’était vrai… J’étais prête à jouer le jeu à 200%, à devenir la citoyenne modèle que je n’avais jamais été. A étudier. A remplir mes devoirs, pour exercer mes droits. On ne se rend vraiment compte de ce que l’on avait que lorsqu’on l’a perdu. Une chance m’était donnée de retrouver un semblant de liberté, j’étais décidée à la saisir à bras le corps.
On en veut plus, plus, toujours plus, mais je partais de rien et étais heureuse de me contenter des miettes. Mon ancienne fierté refit surface dans une vague d’indignation qui s’essouffla, devint simple remous avant de disparaître au profit des ténèbres des profondeurs. L’égo était un luxe qu’on m’avait ôté, à voir si je le retrouverai jamais un jour. A voir la tête de ma vis-à-vis, je pouvais bien dire que je l’ennuyais, elle me prenait sans doute pour une jeune délinquante, sans se douter de combien j’avais été « pire » avant. Je ne tenais pas la comparaison, et cette simple constatation fit monter une salive acide qui me brûla les gencives et la langue.

Je l'aime ... je ne vois pas ce qui t'autorisait de dire que je suis une idiote juste parce que c'est un sentiment fort pour moi

Surprise de l’intervention de ma voisine, je cessai un instant de me balancer pour tenter de saisir ses paroles au vol. Son moment d’hésitation fut suffisant pour la voir se décomposer sur place comme une plante qui tombe, en manque d’eau. J’allais décidément de surprise en surprise avec elle, rester ne me semblait pas une très bonne idée, mais d’un autre côté je me voyais mal la laisser là. Je ne suis pas mère Theresa, mais j’ai un cœur tout de même.
L’effondrement de la jeune femme est spectaculaire, à croire qu’elle n’avait tenu jusqu’ici que grâce à des fils invisibles qui venaient de se rompre. Bon, il fallait avouer que j’y étais peut-être pour quelque chose… Après tout moi-même je ne tiendrai pas dix minutes de l’autre côté. Combien de seaux, de baignoires, d’océans de larmes ai-je versé là-bas, au moindre grincement, au moindre regard. J’avais été forte, je n’étais plus que lambeaux saignants. Forte ? Ahaha, mon insouciance – mon inconscience - me faisait pitié lorsque je broyais mes idées noires. Je pouvais me voir en elle comme dans un miroir.
Glauque.

T’es vraiment pas net toi  fis-je sans méchanceté tout en me penchant pour ramasser le fruit qui menaçait de rouler sous une chaise voisine. Hey, le prend pas mal, hein. Dans ce monde, les fous ne vivent peut-être pas le plus longtemps, mais en tout cas les plus heureux. continuai-je en déposant l’orange devant le petit bout de jeune femme : c’était une règle arbitraire que je venais d’instaurer. Je n’ai jamais dit que tu ne l’aimais pas. Seulement… laisse l’amour te surprendre un peu, ce n’est pas une cage ou un bocal dans lequel vous tournez tous les jours comme de stupides poissons. C’est pas un truc que tu connais, ni même que tu découvres, c’est une nouvelle couleur qui vient illuminer ton monde. Alors si un jour tu te dis que t’as déjà vu ça, n’hésite pas : prend la première porte et cours.

Etrangement, entre mes lèvres, les mots « cages » et « couleur » avaient une sonorité autrement différente du reste de la phrase. Je savais pourquoi, mais ne voulais ni le dire ni même le penser. Mes doigts parcoururent le bois meurtri par l’usage de la table pour s’approcher de l’orange et pointer leurs antennes par-dessus la peau inégale vers le visage de la jeune femme. Le petit animal observait, attendait, balançant ses deux excroissances selon le rythme d’une horloge invisible.    


[désolée de l'attente ^^"]
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Jeu 30 Avr 2015 - 0:00
Sofia, perdue dans son chagrin et enfermée dans une bulle de déni et de rejet de ce qui lui faisait peur ne perçut pas immédiatement la tentative de Léonor de recoudre les morceaux. Elle percevait toutefois au moins de façon inconsciente le ton qui s'était radouci, voire peut être enjolivé d'une touche d'optimisme. La couturière leva timidement les yeux au dessus de son épaule, des yeux rougis et une moue boudeuse firent alors timidement surface pour toiser avec méfiance l'incendiaire qui se faisait à présent pompier. Sofia commença seulement alors à essayer de décortiquer cette nouvelle leçon, sans vraiment savoir si c'était quelque à prendre au pied de la lettre ou une démonstration de morale provenant du monde torturé de l'extérieur.

Se laisser surprendre ? Kassie n'avait été que ça pourtant, surprise, émerveillement, aventures et poésies lyriques sur un fond épique matiné d'étoiles et de conquêtes fantastiques. Mais à y bien réfléchir, peut être que cette découverte, cette conquête, avait une saveur exacerbée par son originalité et surtout, sa primeur dans ce monde où tout semblait possible: Etiopia. Léonor voulait peut être signifier à Sofia qu'elle avait romancé voire fantasmé sa première rencontre. Faudrait-il s'attendre à une déception la prochaine fois ? Est-ce que pour Léonor cela signifierait que chaque rencontre devrait toujours être la première sous peine d'ennui et de douloureuse désillusion ? Ou était-ce plus simple que cela, et elle imaginait qu'elles se fréquentaient depuis trop longtemps, ou trop peu, pour réellement comprendre ce qui les liait ?

Une cage ? Mon monde ? demanda-t-elle d'une petite voix. Non loin la serveuse qui s'était enquérie de ce tumulte fit finalement demi-tour, n'osant pas les déranger. Le reste des clients tout au plus avaient jeté un oeil furtif et certains murmures parlaient même de dispute voire de rupture amoureuse dans leurs spéculations si aisées faute d'arguments probants. Les yeux de la vendeuse se mirent à suivre involontairement les mouvements des doigts de sa voisine de table, qui semblaient imiter quelque animal rampant et baveux. Un renifflement léger se fit percevoir; Sofia reprit son souffle et dans la même inspiration demanda: Et toi, est-ce que tu as du courir ?

La question était sortie qu'elle le regrettait déjà, mais le mal était sans doute déjà fait. Que fuis-tu, pour être aussi froide ? Dans d'autres circonstances, aurais-je pu être ton bouclier ? Cette dernière interrogation s'était perdue, ainsi que la voix de celle qui la prononçait. Sofia s'imaginait en train de sauver Kassie des griffes d'une personne dont elle ne percevait que la silhouette, une personne lugubre. Puis soudain elle crut voir son amante se retourner et lui sourire, avant de prendre le bras de l'ombre et partir avec d'un pas tranquille. Qu'est ce que ça pouvait signifier ? Elle divaguait éveillée ? Son coeur lui fit très mal et son ventre se noua encore plus. Elle plissa les yeux puis se ressaisit: la jeune femme était toujours face à elle. Ca c'était tangible, il fallait s'y accrocher pour ne plus perdre pied. Elle avait fait tout ce chemin pour poursuivre l'oeuvre d'Etiopia, la sauver. Un petit maillon dans une grande chaine, fragile mais réparable: comme celle ornant les manches d'un manteau d'apparat.

Se redressant péniblement sur sa chaise, elle se mit à l'observer à nouveau. Je te repose la question, si dans cette nouvelle ville on t'offrait la possibilité de panser tes blessures et ne plus penser à hier, prendrais tu ce risques ou resterais tu méfiante à jamais ?
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Mer 5 Aoû 2015 - 13:22
La couturière semblait figée de stupeur et, à un moment Léonor s’était demandée si elle n’allait pas disparaître dans une suite de bourdonnements électriques comme le fond les images sur les écrans des vieux ordinateurs. Elle avait bafouillé quelques mots, semblant peiner à comprendre, mais Léonor avait décidé d’être (un peu) plus patiente. Quand surgit la question. Les rôles s’inversèrent et ce fut elle qui regarda, interdite, Sofia. Dans son esprit, deux pensées s’étaient succédées à la vitesse de la lumière : On m’a cassé les jambes avant que j’ai pu courir et Tais-toi !. Une injonction qui s’adressait autant à la fille qu’à elle-même : cesse de poser ces questions ; je ne veux pas de ta pitié, ta fausse compassion qui me ferait ramper ; je ne pleurerai pas devant toi, devant personne !
Elle avait pleuré, hurlé, supplié même les premières semaines, acquiescé à toutes leurs requêtes, cru à toutes leurs promesses…
La voix s’éleva de nouveau – trop claire parmi les murmures ambiants – et elle ne pouvait plus s’y soustraire, elle était trop présente dans cet univers pour s’échapper. Et s’échapper vers où ?

Que fuis-tu, pour être aussi froide ? Dans d'autres circonstances, aurais-je pu être ton bouclier ?  

Elle n’était pas froide, elle était l’énergie même, un soleil qui éclairait sa propre voie et lui permettait de… rien, elle avait perdu cela aussi. Son étoile s’était éteinte, elle l’avait sentie vaciller comme une bougie un soir de grand vent... Puis était arrivé le froid, elle l’avait senti envahir ses membres et faire trembler ses mains, ses lèvres, ses pensées même. Comment s’en était-elle sorti déjà ?
Ah oui, elle y était toujours.
Un rire sans joie la fit grincer intérieurement. Sa bouche s’ouvrit avant qu’elle ne pense aux conséquences de ses actes et sans qu’elle veuille le faire. Depuis quand devait-elle se terrer devant le futur ? Ah oui, c’est vrai… Le passé que lui faisait miroiter cette inconnue se faisait sauvagement rembarrer par celui, plus récent et plus sombre, qui l’avait marquée à jamais.

« Si tu avais été là, et si cela avait fait une quelconque différence, je t’aurais jetée en pâture sans aucun remord pour m’échapper et que ça n’arrive jamais. »

Elle faillit ajouter qu’elle aurait tout sacrifié, mais elle avait manqué de souffle et, au fond, était-ce vrai ? Qu’importait puisque la seule chose qu’elle aurait défendue bec et ongle, elle l’avait déjà perdue. Comment faisait-elle pour avancer avant qu’elle ne le rencontre ? Qui était-elle avant qu’ils ne partagent leur route ?

Je te repose la question, si dans cette nouvelle ville on t'offrait la possibilité de panser tes blessures et ne plus penser à hier, prendrais tu ce risques ou resterais tu méfiante à jamais ?
« La vie n’est pas un jeu vidéo… On ne peut pas réapparaître et recommencer du début, comme si rien ne s’était passé, lâcha-t-elle après un instant d’hésitation. Et quand bien même on aurait droit à une seconde chance, j’ai déjà grillée la mienne… »

Il flottait dans l’air comme une odeur de cigarette qui lui fit monter les larmes aux yeux : était-ce son imagination ou… Elle jeta lentement un regard en arrière pour voir, à travers la vitre, un trio de jeunes femmes discutant nonchalamment autour d’un cendrier sur la terrasse. Elle battit plusieurs fois des paupières : ridicule. Et puis, l’odeur n’était pas la même, l’arrière goût était trop sec.
Elle reporta son attention sur Sofia en tentant de faire fi de ces vapeurs entêtantes. S’il était possible, au fond, de s’investir dans ce monde, le ferait-elle ? Question stupide, n’était-il pas là pour ça ? Ses doutes sur l’efficacité de la chose commencèrent à s’estomper : quelle importance ? Mister inconscient faisait de son mieux et, vu ce qui l’attendait de l’autre côté de la porte, elle préférait encore rester là le plus longtemps possible, quitte à faire semblant. Et puis, ne dit-on pas qu’à force de répéter le même mensonge on finit par y croire ? Elle ne demandait rien de plus que de se perdre elle-même dans un dédale de l’esprit, qu’importe qui, quoi, quand, pourquoi.
Ici, elle pourrait tout faire sortir, pour ne pas exploser. Se trouver une cachette secrète, comme lorsqu’on est enfant, y déposer les choses trop lourdes pour les balayer de ce que le soleil éclairait.

« Mais… je suppose que ça ne coûte rien… »

Reprit-elle au bout de son long silence, sans arriver à articuler le dernier mot, pourtant si important… Surprise, déception, hasard, joie, découverte, tout résidait dans ce simple mot, comme une porte ; alors pourquoi lui échappait-il ?



[je m'agenouillerais bien pour demander ton pardon mais comme ça risque de ne pas s'améliorer dans l'année qui vient ... >> ][/color][/b]
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Lun 31 Aoû 2015 - 0:08
"Jetée en pâture" Carrément. Sofia fit une moue particulièrement prononcée alors qu'elle écoutait ces paroles toujours aussi venimeuses. Bon c'est vrai, Sofia n'ayant pas l'étoffe d'une héroïne sa proposition était un peu idiote. Une fois de plus la couturière passait pour une nunuche. Fallait il poursuivre dans cette voie ? Elle se posa sérieusement la question.

Pour l'oublier aussitôt. Et pis mouche, après tout ce n'était que de la rhétorique, elle exagère ! Dans un élan de colère la vendeuse s’apprêtait à la sermonner, lasse de sa vision noire des choses, lorsque soudain un virement se fit ressentir de la part de Léonor. Elle poussa un long soupir et regarda au dehors, en direction du groupe de femmes qui semblait épanoui.

Ta seconde chance tu ne l'as pas grillée, elle est là, à Etiopa, alors reprends toi et fais un pas après l'autre. Tu trébucheras, mais contrairement à dehors il y aura des personnes pour te rattraper, t'aider à aller de l'avant, alors tu te remettras debout, et tu continueras, jusqu'à ce que tu puisses marcher de nouveau.

Sofia toisa de nouveau la dépressive. Oui je sais. Mais ici, nous sommes toutes passées par là, je ne sais pas ce qui t'es arrivé, mais parmi nous il y a des anciennes esclaves, sexuelles ou non, des bêtes de travail, des rescapées de guerre, des victimes de discrimination et j'en passe. Et maintenant elles sont là, et même toutes n'ont pas le sourire, au moins elles se sentent mieux dans leur peau et ont une vie paisible.

Elle commanda des crêpes et une pomme. Elle la tendit symboliquement vers Léonor, puis sans la quitter du regard croqua un morceau puis lui tendit de nouveau, laissant le côté entamé vers la direction de la couturière. J'ai un défi pour toi: oseras tu le relever ?

Ou ... préfères tu laisser cette pauvre pomme en pâture à la folle Sofia ? Tu as encore quelque chose à sauver, bien plus que tu le ne crois. Alors, hmm ?


Elle ouvrit lentement la bouche, la menace était palpable: si Léonor ne faisait rien la pauvre pomme allait être mangée que par une seule personne !
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