[ PV Alphard Sakurazaki ] [Archivé ] ~ Une singulière colocation

Jeu 27 Mar 2014 - 20:45

Zhixue était enfin sortie de la Clinique d’Etiopia après deux longs et ennuyants mois d’alitements forcés et plus que de nécessaire selon son propre analyse médical. A quoi bon être médecin, d’émettre son avis d’un professionnalisme à faire pâlir les plus grands bourreaux du travail et des protestations à l’argumentation indestructible face à une Maryvette insistante et complètement maternelle ? En effet, Zhixue trouvait que cette dernière protégeait trop les patientes, les noyant dans sa jovialité envahissante et tourbillonnante. La jeune femme toutes de couleurs vêtues l’avait sermonnée pour qu’elle reste sous observation trois semaines de plus. C’était vraiment un personnage atypique et étrange mais qui avait encore toute sa tête. Zhixue avait compris que la guérisseuse n’était pas insensée, seulement extravertie avec toute la bienveillance du monde. La jeune femme aurait très bien pu ne pas obéir aux recommandations prescrites, mais elle ne pouvait nier qu’un peu de couleurs faisait du bien à son psychique ce qui expliquait sans doute pourquoi elle était restée dans la Clinique volontairement trois semaines de plus.

La nouvelle Etiopienne, sans un regard en arrière poursuivait sa route. Elle n’avait pas à marcher longtemps puisque l’Hôtel se situait en face de la Clinique. Elle n’arborait plus un bras plâtré, mais un bras en bandoulière, ses côtes étaient pratiquement guéries même si elles étaient encore légèrement fragiles. La jeune blessée suivait scrupuleusement les indications de Maryvette et entra dans le hall d’accueil. Le bâtiment était plus grand de l’intérieur qu’il n’avait l’air de l’extérieur. Le décor était simple, mais décoré avec goût et modernité.

Zhixue se présenta ensuite à ce qu’elle conclut comme étant l’accueil de l’Hôtel. La personne, souriante et aimable, lui demanda avec politesse si elle désirait être en colocation ou en chambre simple. Zhixue haussa les épaules, peu lui importait du moment qu’elle avait un toit et un matelas où s’y reposer. La personne, toujours avec un sourire bienveillant lui tendit alors des clefs et la prévint que la chambre était déjà occupée par une certaine Alphard Sakurazaki et que cette dernière désirait avoir une colocataire. La jeune femme hocha la tête, enregistrant l’information.

Notre protagoniste se dirigea ensuite vers les escaliers à défaut de n’avoir pu trouver d’ascenseur. Et de toutes les manières, ce n’était pas comme si elle avait des bagages avec elle. Elle avait du mal à se repérer dans cet environnement nouveau. Arrivée devant la chambre qui allait devenir son nouveau domicile, elle constata avec agacement qu’elle était essoufflée et qu’une de ses côtes la tiraillait légèrement. Deux mois sans exercices et voilà ce qu’elle était devenue. Une personne âgée. A cette pensée, elle esquissa un sourire. Il fallait remédier à cela, mais pas avant quelques semaines.

N’entendant aucun son provenir de l’appartement, Zhixue se décida à ouvrir la porte, qui à sa grande surprise, c’est-à-dire une élévation de son sourcil gauche, n’était pas fermée à clefs. Elle entra donc, se retourna afin de fermer la porte. L’appartement était très spacieux et comportait plusieurs pièces.

La jeune femme passa devant un grand miroir et nota au coin de l’œil qu’elle avait une mine épouvantable. Un visage pâle, des cernes ainsi que les joues légèrement creuses. Zhixue comprenait pourquoi Maryvette avait tant insisté à ce qu’elle mange plus que les deux mille cinq cents calories dont l’organisme avait besoin quotidiennement lorsqu’elle était encore grabataire. Seuls ses yeux trahissaient quelques fugaces étincelles de vie ainsi que ses cheveux bruns naturellement ébouriffés où dansaient de jolis reflets cuivrés dû à la lumière du jour. Elle avait l’air d’une sauvage, d’une vagabonde puisqu’elle n’avait comme seules possessions que ses vêtements. Aucun bagage. Heureusement que Maryvette avait prit soin de ses habits, même si cela se réduisait à son uniforme de travail lorsqu'elle avait franchi le portail inconsciente et baignant dans son sang.

Puis, Zhixue se dirigea vers le salon, toujours silencieusement et se figea. Elle n’était pas seule. Une femme était attablée et lui tournait le dos. La jeune Médecin en Chef aurait dû frapper à la porte avant d’entrer ainsi. Où étaient donc ses principes ? Mais ce n’était pas encore trop tard. Elle pouvait rebrousser chemin et recommencer, cette fois-ci en frappant à la porte. Ses réflexions avaient duré une fraction de secondes. Elle se décida à prendre la parole, comme si cela était son erreur de ne pas avoir fermé la porte à clefs.

« - La porte n’était point fermée à clefs. J’ai considéré cela comme une invitation de bienvenue. Mademoiselle Sakurazaki, je me vois dans l’obligation de vous annoncer que vous avez dorénavant une colocataire et elle se trouve derrière vous. Zhixue Xiong Mao. Enchantée. »

La jeune femme avait parlé avec son habituelle voix d’une octave en dessous de la moyenne féminine. Elle était au garde-à-vous, légèrement sur ses gardes mais restait impassible comme à sa grande habitude attendant ainsi la réaction de son interlocutrice.

Mar 19 Aoû 2014 - 5:49

[ PV Alphard Sakurazaki ] [Archivé ] ~ Une singulière colocation Anime-girl-Window

C’était une belle journée sur la tranquille ville d’Etiopia. Le vent bruissait doucement à travers les feuilles des arbres. Le soleil, taquin, disparaissait parfois derrière quelques nuages épars. La température était presque idéale avec ce léger courant d’air. Les demoiselles de ce monde vaquaient à leurs occupations diverses tout en rigolant avec leurs amies ou leurs collègues. Cela semblait être une journée propice pour se détendre et flâner à travers les boutiques ou tout simplement à la plage.

Mais Alphard ne flânait pas pour sa part. Elle avait une petite journée pour elle. Et elle aimait prendre soin de son intérieur quand elle le pouvait. Après une grâce matinée bien méritée qui l’avait fait lever vers les coups de dix heures du matin au lieu de son habituel sept heure et demi, elle avait commencé par se prendre un petit déjeuner revigorant composé de tartines, d’un jus d’orange et d’un thé. Elle s’était ensuite habillée de manière légère avec un short et un débardeur. Elle avait attaché ses cheveux dans un chignon lâche, avant de se mettre un fond de musique grâce à son lecteur puis elle se concentra sur sa tâche essentiel de la matinée. A savoir, le ménage de son logement ainsi que la lessive.

Elle commença par trier son linge puis à en mettre une première partie dans la machine mise à disposition des habitantes avant de se mettre à dépoussiérer et nettoyer chaque meuble et support de l’appartement. Cela lui avait pris un peu de temps vu qu’elle s’occupait aussi des autres chambres en plus de la sienne et des espaces communs. Elle en profita pour changer les draps. On ne savait jamais si une colocataire devait arriver. Autant qu’elle trouve une pièce propre et accueillante. Elle n’avait pas changé grand-chose de la décoration des espaces communs à part le rajout d’une télé avec un lecteur dvd pour regarder quelques films dans le salon. L’essentiel de la décoration était dans sa chambre qu’elle avait décoré de tons chaud d’un côté, rappel de ses origines hispaniques, avant de finir dans une neutralité empreinte d’un côté zen dû à son côté japonais. Une grande draperie noire où se dressait deux dragons entrelacés de différentes couleurs avec une prédominance dans les tons bleu et jaune se dressait sur un côté de son lit. Le reste montrait une chambre rangée et propre où tout semblait à sa place, même le sabre familial qui était posé au-dessus d’un petit autel.

Une fois la poussière fait, elle avait nettoyé les toilettes, ainsi que la salle de bain et la cuisine. Un coup de nettoyant avait été appliqué sur chaque surface vitré. Elle profita d’une petite pause pour étendre son linge et mettre le reste à laver. Elle passa ensuite l’aspirateur ainsi que la serpillière. Une fois cela fait, elle regarda l’appartement avec un sentiment de devoir accompli. Il ne lui restait plus qu’à étendre ses derniers vêtements, ce qu’elle fit quand elle le put, avant de prendre une douche relaxante. La musique jouait toujours, passant sa playlist où les morceaux s’enchainaient. Sons aussi bien différents que nombreux. Elle était éclectique et la techno côtoyait parfois les doux morceaux de symphonie au violon en passant par des balades romantique sur des airs de salsa ou les dernières chansons populaires qu’elle écoutait. Elle chantonna doucement sous sa douche, d’une voix claire mais avec l’accent grave qui caractérise sa voix. Une fois ressortie de là, sa peau sentant le bois de cèdres alors que sa chevelure avait le doux côté fruité de la pêche, elle passa de la crème hydratante sur son corps, prenant un soin particulier sur son tatouage à son avant-bras. Elle attendit que la crème rentre avant de se vêtir de nouveau. Un fin pantalon de coton noir et une brassière de sport de la même couleur. Elle laissa ses cheveux détachés, libres sur ses épaules.

Il ne lui restait plus qu’à réchauffer le repas qu’elle avait fait en trop grandes quantité la veille, ayant parfois la main lourde sur les ingrédients. Il en restait assez à manger pour deux personnes. L’entrée était composée d’une salade avec quelques tomates et carottes avec des oignons, une légère sauce vinaigré l’accompagnant. Le plat principal était une omelette au poulet accompagné de son riz avec de la sauce soja. Pour le dessert, elle avait encore des glaces à l’eau et aux fruits diverses dans le congel.

Elle s’attabla et se décida à attaquer son repas quand elle sentit une présence dans son dos. Elle se disputa mentalement, n’ayant sûrement pas fermé la porte après avoir patienté dehors le temps que le sol de l’appartement sèche. Elle se demandait qui pouvait bien lui rendre visite quand une voix s’éleva et qu’une présentation fut faite. Elle se retourna, un rien surprise. Elle scruta la demoiselle qui venait de parler, trouvant les traits asiatiques qu’annonçait le nom avant de voir son état un rien échevelé. Elle devait tout juste sortir de l’hôpital. Cela la rassura de savoir qu’elle n’était pas la seule à faire une arrivée fracassante sur ce nouveau monde. Elle se redressa avant de venir en face de la dénommée Zhixue. Elle la détailla plus précisément une fois arrivée vers elle. L’attitude ainsi que la tenue semblaient faire penser à une militaire. Cela allait être folklorique comme collocation sachant qu’elle était un ancien flic. Elle tendit la main avec douceur vers celle non abimée en guise de salut.

-Enchantée de vous rencontrer. Et appelez-moi Alphard. Nous allons être colocataires après tout.

Une fois la bienvenue souhaitée, elle se tourna vers la table puis la regarda de nouveau avant de faire un geste vers le saladier ainsi que le plat où trônait le plat principal.

-Vous avez peut-être faim ? Je viens juste de m’attabler et il y en a assez pour deux…

Elle fit un doux sourire encore teinté d’une tristesse latente.

-J’ai bien fait de donner un coup de nettoyage ce matin. Vous allez pouvoir trouver votre chambre toute propre. J’ai aussi changé les draps. On ne sait jamais quand une collocatrice arrive apparemment et c’est toujours mieux de dormir dans des draps propres plutôt que plein de poussières.

Elle alla vers le lecteur et baissa la musique un peu la musique pour la mettre en doux fond. A ce moment-là passait une musique de Lindsey Stirling, artiste qu’affectionnait beaucoup la métisse. Elle attendait la réponse mais préféra enchainer quand même.

-Je suppose que vous êtes nouvelles comme moi ici. On a du mal à s’adapter. Même moi, j’ai encore du mal parfois à cette inactivité qui me change de ma vie d’avant… C’est beaucoup moins bougeant… Reposant au début mais l’ennui guette vite. A moins que vous ayez un métier qui vous sollicite beaucoup.

Mer 27 Aoû 2014 - 14:53

« - Enchantée de vous rencontrer. Et appelez-moi Alphard. Nous allons être colocataires après tout »

L’avenante Alphard lui avait tendu la main en prononçant ces paroles. La première pensée de Zhixue lorsque sa nouvelle colocataire lui serra la main gauche, la seule des deux étant valide, c’était si elle avait les mains propres (réflexion que seul un médecin maniaque de l’hygiène comprendra). La seconde pensée était un constat : la semi-douceur de la paume de son interlocutrice qui semi-contrastait avec sa peau basanée de baroudeuse.

Notre médecin regarda plus attentivement celle qui allait cohabiter avec elle. Alphard était une personne assez singulière. Elle était tout de noir vêtue, d’une allure sportive et légèrement mystérieuse avec son serpent noir stylisé tatoué sur l’avant-bras gauche. Sa colocataire portait deux bijoux dont elle devinait qu’elle ne s’en séparait jamais : un collier forgé dans de l’argent basique, au bout de laquelle se trouvait une bague de fiançailles du même argent que le reste du collier. La bague à son annuaire était l’exacte réplique de celle emberlificotée par la chaîne du collier. Alphard avait un léger sourire mélancolique.

Après la brève observation qui n’avait duré qu’une fraction de secondes, Zhixue serra la main tendue d’une franche poigne. Son interlocutrice renchérit :

« - Vous avez peut-être faim ? Je viens juste de m’attabler et il y en a assez pour deux … J’ai bien fait de donner un coup de nettoyage ce matin. Vous allez pouvoir trouver votre chambre toute propre. J’ai aussi changé les draps. On ne sait jamais quand une colocataire arrive. Et apparemment, c’est toujours mieux de dormir dans des draps propres plutôt que plein de poussières. Je suppose que vous êtes nouvelle comme moi ici. On a du mal à s’adapter. Même moi, j’ai encore du mal parfois à cette inactivité qui me change de ma vie d’avant … C’est beaucoup moins bougeant … Reposant au début, mais l’ennui guette vite. A moins que vous n’ayez un métier qui vous sollicite beaucoup.

- Cela est demandé si gentiment, on ne peut refuser votre invitation. Mais avant de partager ce repas avec vous, montrez-moi les lieux ainsi que la salle de bain afin que je puisse m’y laver les mains. En ce qui concerne le nettoyage et la chambre, vous avez bien fait de prévoir. Avoir un train d’avance est toujours appréciable quelle que soit la situation. Savoir anticiper, voila la clef de la survie. Mais ici, il semblerait qu’aucun réel danger ne guette véritablement, c’est pourquoi je rejoins votre avis sur cette inactivité, mais il ne faut pas se fier aux apparences. Après tout, nous sommes nouvelles sur cet île. Qui sait ce qui peut se tramer dans les bas-fonds ? Restons sur nos gardes. Et pour ce qui est de l'ennui, étant médecin, je ne pense pas m’ennuyer à la Clinique. »

Zhixue avait parlé d'un ton neutre, mais inflexible. Son regard noisette froid, scrutateur et sûr laissait sous entendre une vague menace, malgré son visage innocent. Alphard ne doutait pas que celle qui lui faisait face était tout sauf un enfant de coeur. Médecin ou pas.