Mauvaise Foi [Rafaela]

Dim 16 Fév 2014 - 9:06

Une armée de femmes.
Sérieusement? Le principe sonnait plutôt comme un énorme harem pour une oreille au reste du monde.
Oui cette remarque était très sexiste.

On avait à peine introduit Chie au milieu, seule chose était qu’apparemment un esprit l’avait accueilli – très peu bavard il était… ou elle était. C’est vrai, il n’y avait plus de « il » ici. Alors est-ce qu’en cours de français on utilisait par défaut le « elle »? Y avait-il des rencontres pour défendre des droits de la femme ou avait-on décidé de diviser les catégories telles que « droits pour les femmes rousses »? L’idée était absurde, mais cela n’empêchait pas Chie de se moquer. Elle pensait qu’elle était méchante de juger aussi vite, mais est-ce si mal de penser ce que l’on pense en premier?

De fil en aiguille, sans aucun consentement, Chie s’était retrouvée dans un dortoir où apparemment il n’y avait que le personnel militaire – aucune jolie fille naïve à l’horizon. Enfin, oui, si vous aimez les grandes femmes, les gros muscles, les cheveux courts et les vêtements qui ne sont pas nécessairement révélateurs – code vestimentaire obligé ?

Chie voulait bien suivre les ordres, travailler pour un grand mouvement bien propre et en recevoir les mérites nationaux, mais tout ce qui semblait être autour d’elle, dans cette « utopie » semblait purement irréel, sans besoin d’armes et de forces. Que faire lorsque l’on est persuadé de juste vivre dans une grande maison de poupées?
C’est nerveuse, anxieuse et extrêmement sceptique envers son nouvel environnement que Chie se réveilla. Elle remarqua immédiatement un deuxième lit dans la pièce, ce qui la rendit encore plus inquiète. Il était tôt le matin et, après une très courte investigation, elle vit le renfoncement du matelas et la légère chaleur présente. Inspire. Expire. Inspire. Expire. Inspire. Expire. Inspire. Expire.

Une paire de pantalons style yoga. Noire. Avec des deux lignes verticales sur chaque jambe pour donner un style sportif. Des baskets usagées écarlates. Une camisole sportive rouge et des gants. Le sentiment que tout ce qu’elle avait en sa possession dans son condo amena un sentiment de confort étrange sur Chie. Même certaines décorations personnelles étaient là et cela, malgré cette familiarité, la fit sentir comme si son intimité avait été violée.
Un viol. C’était presque ironique.

Elle explora, cherchant frénétiquement la salle d’entraînement qu’elle avait pu apercevoir en sortant avant de se changer. Elle ne vit pas de salle de tir pour le moment, malheureusement – peut-être que quelqu’un pourra l’y guider.
La jeune femme trouva l’endroit rapidement et ne prit pas deux secondes avant d’aller se planter près d’une personne en plein entraînement.

Elle retourna le papier post-it rose qu’elle tenait en main. Il y était inscrit—

« Rafaela Maverick. Je crois que vous savez qui je suis, je ne pense pas que l’on vous assigne une colocataire sans que vous ne le sachiez. On m’a donné la... suggestion, que vous m’introduisiez à mon... nouvel environnement. »

Bien choisir ses mots.

Dim 16 Fév 2014 - 21:16

Comme à son habitude, la blonde s'était levée tôt. La veille une nouvelle colocataire était venue dans leur chambre à Firea et elle. La militaire l'avait observé, étant rentrée de sa ronde très tardivement, ne dormant que très peu elle avait eut tout le loisir de la regarder durant son sommeil. Rafaela depuis bientôt trois ans désormais, évitait un maximum de dormir, son repos étant toujours harcelé des dernières images qui avaient provoqués sa rébellion. Heureusement pour elle, son corps principalement bionique n'avait que peu besoin de sommeil ce qui lui évitait des cernes plus grosses qu'elle, enfin, une à son œil unique.

A peine le soleil avait il commencé à poindre que la russe s'était levée, habillée et préparée. Faisant un jogging d'une heure dans le froid avant d'aller à la salle de musculation faire son entraînement quotidien.

Au vu de la musculature spéciale de Rafaela, celle-ci faisait des exercices tout aussi... spéciaux... en effet, au développé couché celle-ci mettait une demi-tonne sur la barre qui pliait tant le poids était lourds, seulement cet exercice faisait un tant soit peu transpirer la militaire qui avait été conçu pour des charges maximales supérieures à celle-ci. Après une bonne vingtaine d'aller et venu de ses bras sur sa poitrine elle déposa la barre qu'elle s'empressa de décharger avant que celle-ci ne se brise.

Après cela la militaire regarda les appareils, certains avaient été améliorer pour pouvoir lui permettre de s'entraîner, car en effet il n'était pas facile de supporter les 250 kg que faisait son corps à lui seul sans compter ses habits qui pour le coup avait un poids dérisoire. Se dirigeant vers la barre de traction, elle l'attrapa d'un bras, mettant l'autre dans son dos avant de replier ses jambes sur un poids de 20 kg et commencer à faire des tractions quand quelqu'un vers la voir.

La militaire, bien que de dos, entendit ce qu'on lui disait et après avoir fait une cinquantaine de traction elle déposa doucement au sol le poids puis descendit elle-même. Rafaela se retourna alors, reconnaissant au premier coup d’œil sa nouvelle colocataire, elle la regarda un moment, le visage froid et fermé avant d'aller boire une gorgée de sa bouteille puis de commencer à parler en la fixant droit dans les yeux de son œil argenté. Son regard était froid et dur comme une lame. La militaire malgré que cela faisait un an qu'elle était ici restait sur la défensive, car non seulement ses fantômes du passé étaient toujours présents mais en plus sa meilleure amie avait complètement disparu du jour au lendemain sans laisser aucune traces. C'est pourquoi, dans cette optique de défense, la blonde faisait tout pour se donner un air menaçant, se tenant bien droite, parlant d'un air glacial avec un air tout aussi... « charmant ».

« Je sais qui vous êtes. Chie Adachi. Recrue dans l'armée japonaise, arrivée il y a peu après une tentative d'agression envers vôtre personne. Je me suis renseignée sur vous. Et cela ne sert à rien de vous renseigner sur moi, j'ai fais en sorte que mes informations soit classées confidentielles. Je ne sais pas pourquoi on vous a demandé à moi de vous guider mais si telle est ma mission alors je l'accomplirais. »

En réalité, les informations de tout le monde était classées confidentielles et c'était seulement par quelques intimidations qu'elle avait réussi à savoir ce qu'elle voulait bien qu'elle n'avait eu pas réellement de détail.

Puis la militaire l'observa de nouveau avant de parler.

« Vous êtes bien frêle. Vous allez beaucoup avoir besoin de cette salle. Ici vous pourrez trouver tout l'équipement nécessaire à votre entraînement. Il est régulièrement améliorer en fonction des besoins de chacune. Certains pouvant être spéciaux, comme les miens. »

Fit-elle en prenant un altère à main sur lequel il y avait 100 kg qu'elle souleva comme d'un rien en faisant gonfler ses muscles. Cela pouvait paraître puéril mais pour la blonde quiconque arrivait ici, était comme une rivale et elle voyait cela comme d'un point de vu de prédateur et voulait prouver qu'elle était la plus forte à n'importe qu'elle nouvelle agent, ou élite qui arrivait. Car dans son esprit, montrer que l'on était la plus puissante endiguait les futurs tentatives d'agression ou autre.

Puis elle tourna de nouveau son regard vers la jeune femme face à elle. Celle-ci avait seulement 5 cm de moins qu'elle en taille ce qui était assez rare pour la géante de fer de ne pas avoir à baisser la tête.

« Des questions ? »

Mar 25 Fév 2014 - 1:59

Chie savait que les gens hauts placés qui avaient bien réussis étaient souvent, lorsqu’ils étaient les meilleurs - ou les pires -, étaient très imposants et clairement dominants. Pourtant, elle ne l’avait jamais vu autant au sens littéral et cette personne était, en plus, une femme. Une véritable armoire à glace, un cheval de Troie, un tank au féminin. L’idée aurait été beaucoup moins ragoûtante pour Chie si, avec son sens de l’observation, ne voyait pas une beauté dans les traits de la femme et son intimidation fut remplacée par une impression presque sexy, si l’on pouvait dire. Pour celles qui apprécient un côté plutôt masculin chez une personne, comme Chie, elle arrivait à dire que la personne devant elle était belle.

La jeune femme ne put s’empêcher de trouver Rafaela tout à fait… cocace. Ce qui se passait devant elle était tout à fait surnaturel. Elle n’était pas surprise tellement la chose paraissait absurde si elle l’avait entendu auparavant, mais non, la haut-gradée était belle et bien en train de lever des poids impossible et l’on se demandait en quoi le plancher ou les porte-haltères étaient fabriqués pour maintenir une telle pression à longueur de journée.

Puis on lui répondit.

Le premier sentiment fut la colère. Celle de se sentir trahie. Trahie par quoi? La destinée, peut-être? Chie avait, de nouveau, l’impression d’avoir son intimité violée. Il était logique que l’on ait fait une analyse de son passé, mais de savoir pour l’agression? Dans un sens, c’était logique, vu que le portail s’était ouvert à ce moment-là, mais l’incident, tout frais dans l’esprit de la japonaise, faisait en sorte qu’elle ne voulait absolument pas en parler le moindrement. La peur qui l’avait prise à ce moment-là était si intense que cela lui faisait encore des frissons dans le dos.

S’ensuivie d’une critique sur son physique, qui vint le chercher tout le long de sa colonne. Chie détestait la critique et, bien que Rafaela soit dite « haut placée », le système militaire lui semblait extrêmement douteux.

« Des questions ? »

Chie se mit en place sur un tapis et commença ses étirements, nécessaire avant qu’elle ne s’entraîne.

« Où se trouve le centre de tir et en quoi consiste plus exactement mon travail serait apprécié, merci. ‘’Protéger la population de notre belle ville’’ n’est pas exactement très précis. »

Une fois son échauffement fait, Chie se dirigea, non loin de Rafaela, vers un tapis de course, où elle commença à pratiquer son cardio. Frêle, elle? Pas tant que ça ! Son égo, il est vrai, en avait pris un grand coup et cette réaction puérile la frustrait au plus au point, comme d’habitude.

« N’y a-t-il pas de problème de langue ou de population avec un environnement entièrement féminin? »

Sam 5 Juil 2014 - 23:33

La militaire s'était arrêtée, regardant la recrue devant elle. Manifestement elle avait très mal prit ce qu'elle lui avait dit. Rafaela avait des sentiments contradictoires en permanence. En effet, elle était sur le qui vive à chaque instant. Certain la considérait même comme une névrosée alcoolique... Ce qui n'était pas tout à fait faux... Mais pour le coup la jeune Chie n'avait pas mérité le traitement que Rafaela lui avait fait subir. Tout à coup, un souvenir lui revint à l'esprit.

La militaire revoyait Galatéa, sa meilleure amie depuis toujours qui lui souriait. La borgne se trouvait sur le camp d'entraînement à faire subir milles et unes tortures aux recrues quand Galatéa était apparut en lui souriant.

"Tu devrais lever un peu le pied Rafi. Tu sais, ce n'est pas comme ça que tu vas les motiver ! On dirait plutôt que tu vas les mordre ! Tu devrais être plus cool, tu te souviens, nous aussi on a été recrue..."

Ces mots retentirent dans sa tête avant qu'elle ne revienne à la réalité en entendant les questions de la brune.

"Le centre de tir se trouve à l'étage supérieur. Et nous sommes en charge de la sécurité général de la ville. Que ce soit au cas d'une agression ou encore s'il y a un incendie ou une inondation... On doit protéger les habitantes de tout danger pour faire simple."

Rafaela haussa un sourcil quand elle vit Chie sur le tapis de course, manifestement, elle n'avait pas aimé la critique injustifiée de la blonde et à juste titre vu qu'elle avait été gratuite...

"Non, en arrivant ici nous parlons naturellement une langue que nous avons toutes en commun. Evidemment nous pouvons nous forcer à parler dans notre langue natale, mais naturellement c'est celle d'Etiopia qui nous vient. Et non, vu que le monde est pourri il y a assez régulièrement de nouvelles habitantes..."

Après un long moment durant lequel Rafaela s'entraîna en regardant Chie qui d'ailleurs se débrouillait très bien. Elle lui rappelait Galatéa qui elle non plut n'était pas une masse et pourtant était très douée. La borgne soupira un peu et réfléchissait à ce qu'elle lui avait dit. Plus elle y pensait, plus elle s'était trouvée injuste et décida alors de faire une chose rare chez elle... C'est à dire reconnaître ses torts car pour elle, c'était un signe de faiblesse si elle même le faisait. Ainsi, elle lui tendit alors une bouteille d'eau bien fraîche en soupirant et parlant de sa voix toujours quelque peu froide mais qui se voulait plus amicale.

"Tenez... Ecoutez, tout à l'heure j'ai été injuste avec vous. Et je déteste l'injustice. Je connaissais une personne avec le même gabarit que vous qui rivalisait très bien avec moi alors cela ne veut rien dire du tout. Cela fait que peu de temps que vous êtes arrivez et vous avez bien d'autre chose à entendre que ce que je vous ai dit. "

Lun 4 Aoû 2014 - 8:11

Chie se sentait étrangère à ce milieu. Malgré le fait qu’elle aimait les femmes, l’idée d’un univers uniquement peuplées d’elle lui semblait irréel et totalement incompatible avec son côté terre à terre. On lui avait fait le portrait d’un monde parfait et elle sentait qu’il y avait anguille sous roche. De plus, l’état de sa colocataire était… unique, si on pouvait le dire ainsi. La jeune femme se demandait ce qu’elle était et ne lui donnait pas sa confiance. Elle avait l’impression de faire partie d’une mauvaise blague, la détresse de la veille ayant plus ou moins disparu.

De plus, Rafaela ne se montrait pas des plus commodes, doublons à cela le sens de supériorité en Chie. Malgré tout, ses explications se montrèrent très pratiques pour la jeune femme qui avait envie de totalement se concentrer au centre de tir pour oublier ses soucis. La Japonaise remercia brièvement Rafaela, plus avec respect et professionnalisme que personnellement – son esprit avait tout de même compris qu’elle était dans l’armée… en quelque sorte. Pourtant, elle continuait à ruminer sur le fait qu’on l’avait appelé frêle, ses capacités physiques étant quelque chose dont elle était fière, son égo en prit un coup, surtout venant de quelqu’un qui semblait aussi haut placé que Rafaela.

C’est avec un air concentré que Chie continua sur le tapis avant d’ensuite tester les différents appareils de musculation de la salle de fitness. Étrangement, plus elle essayait de machines, plus elle se sentait mieux. Elles semblaient être au top de la technologie et étonnamment dans un état quasi-parfait, jamais elle n’avait eu accès à autant d’appareils différents, certains lui étant même inconnus.

Puis sa colocataire vint la revoir. Malgré son apparence intimidante, Chie n’avait pas peur de la cyborg – après tout, elle avait appris à se défendre avec les années contre des gens bien plus costauds qu’elle. Bien que Rafaela les dépasse tous, elle était familière avec cette situation. Mais elle ne s’attendait pas du tout à ce qu’elle venait d’entendre…

« Tenez... Écoutez, tout à l'heure j'ai été injuste avec vous. Et je déteste l'injustice. Je connaissais une personne avec le même gabarit que vous qui rivalisait très bien avec moi alors cela ne veut rien dire du tout. Cela fait que peu de temps que vous êtes arrivée et vous avez bien d'autre chose à entendre que ce que je vous ai dit. »

Une supérieure qui… s’excusait? Normalement, Chie pouvait recevoir des insultes sur son physique ou le fait que son lit avait un pli dans les draps dans l’armée. Ses yeux bleutés devinrent soudainement ronds de surprise durant quelques instants, avant qu’elle ne stoppe ce qu’elle faisait.

Par réflexe, elle fit une courbette de la tête.

« Merci, Maverick, mais ce n’est pas nécessaire. Vous avez été honnête avec moi et vous n’êtes pas la première à me dire cela. Je vous montrerai ce que je suis capable de faire. »

Elle fit une pause avant de reprendre, un peu hésitante.

« J’ai dit Maverick par supposition, mais… comment doit-on interpeler ses collègues et ses supérieurs ici? Désolé de mon ignorance, j’aurais dû demander lorsque l’on m’a introduise. »

Elle rabaissa à nouveau sa tête. Chie était revenue en mode professionnel, ayant mise soudainement de côté ses propres égoïstes sentiments afin de faire son devoir.

Puis on entendit un grondement.
Bruyant.
Qui venait d’elle-même.
Elle tint à garder la face.

« Pardon de l’embêtement, Maverick, je n’ai pas pensé à déjeuner ce matin! Je prendrais la permission d’aller satisfaire ma faim..! »

Le vocabulaire militaire était resté ancré. Chie refit un mouvement de tête avant de se diriger vers la sortie de la salle. Trente minutes d’entraînement était plus court que d’habitude, mais la nourriture et le centre de tir l’appelait.