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Assise auprès des carpes [Libre]

 :: La Campagne :: Jardin Japonais
Sam 15 Fév 2014 - 20:11
Ayako n'en était qu'à sa deuxième journée passée dans ce monde singulier et pour elle encore pratiquement inconnu que représentait le village d'Étiopia ;et ses sentiments au sujet de son arrivée demeuraient particulièrement confus et difficiles à démêler. D'un côté elle était très heureuse de se trouver en des lieux d'une telle beauté, entourée d'habitantes qui d'après ce que lui avait rapporté Kiralee, sa nouvelle colocataire, ne la jugeraient jamais pour ses histoires de cœur, contrairement à sa famille qui n'avait pas hésité à l'abandonner lorsque elle leur avait révélé son homosexualité; de l'autre elle se sentait infiniment triste à la pensée qu'elle ne reverrait plus jamais les environs de Kyoto où elle était née et où elle avait passé l'essentiel de sa vie, et notamment l'atelier de son grand-père où elle avait connu les seules vraies joies de son enfance, celles dont il est pour toujours permis se rappeler sans arrière-pensée, toute entière portée par le sentiment lumineux de la valeur inestimable des moments que l'on a partagés. Elle entendait tout près d'elle la voix du vieil homme, mi-sévère, mi-enjouée, lui expliquer comment reprendre ses essais maladroits de couture, lorsqu'elle tentait de border sur une ceinture des motifs copiés dans des catalogues de musée; lui donnant, lui qui n'avait jamais cousu de sa vie mais qui connaissait à merveille tous les secrets du travail manuel, après avoir dessiné tant d'admirables rosaces et sphères colorées sur ses meubles de bois odorants et les cadres compliqués qu'il réalisait sur commande pour les grands propriétaires de la région, des conseils toujours précieux et pleins de subtilité. Son humilité, sa pauvreté pleine de fierté n'étaient pas une attitude recherchée ou un idéal artistique, mais bien le reflet de sa propre ouverture face à la vie, qui lui faisait négliger tout signe extérieur de réussite au profit du bonheur d'un seul moment de contemplation d'une plante rare ou d'un beau dessin, du plaisir d'avoir fini de construire quelque belle pièce de menuiserie, ou encore de la sensation unique que lui procurait le souffle glacé du vent puissant descendant des montagnes dans le bassin de Kyoto, picotant son visage toujours accueillant et au sourire  indéfinissable que soulignait magnifiquement ses rides, de belles rides puissantes et douces, qui exprimaient à elle seules infiniment plus de jeunesse que l'étroitesse d'esprit des propres parents d'Ayako.

Perdue dans ses pensées, faisant tourner entre ses doigts une petite pelote de laine bleu-de-nuit qu'elle venait d'acheter dans un kiosque de droguerie en sortant de l'hôtel où elle avait passé la nuit, Ayako marchait d'un pas hésitant mais délicat sur les trottoirs du centre ville, et suivait sans le remarquer un chemin qu'elle ne connaissait pas vers les maisons situées à la périphérie, plus près de la nature luxuriante dont un dieu - ou plutôt une déesse - prodigue semblait avoir doté Étiopia. Sans même faire attention à l'endroit où elle se trouvait, la jeune fille passa le porche d'un petit jardin japonais aménagé en square, mais où demeurait cependant un très joli autel shinto toujours débordant des fleurs que les habitantes souscrivant à une quelconque dévotion ou bien désirant tout simplement s'attirer les bonnes grâces des entités surnaturelles dans l'une ou l'autre de leurs activités ne cessaient d'y apporter; et ce ne fut que lorsqu'elle entendit le pépiement des mésanges multicolores autour d'elle qu'Ayako se rendit soudainement compte du caractère exceptionnel du lieu où elle était entrée. Respirant à plein poumons l'air saturé du parfum des buissons odorants qui poussaient de ci de là autour d'elle malgré les rigueurs de la saison et des chaleurs encore balbutiantes, elle s'assit au bord d'un étroit bassin entouré de galets dont l'eau froide tremblait au moindre mouvement des carpes gigantesques qu'il abritait. Puis, après avoir effleuré en riant leur front translucide qu'elles sortaient par moments hors de l'eau dans l'espoir de récolter un peu de nourriture, elle sortit de son sac de toile brodé deux grandes aiguilles de bois et toutes les pelotes de couleur qu'elle avait achetées : une rouge bordeaux, une noire de jais, et une aux teintes noisettes qu'elle espérait marier avec le bleu-de-nuit en une belle écharpe mouchetée. Et dans le calme mystérieux et inébranlable du beau jardin qu'elle venait de découvrir, renfrognée dans son grand manteau de laine pour ne pas être atteinte par les dernières brises gelées de l'hiver mourant, en tailleur sous les pans élargis de sa longue robe de velours sombre, elle se mit à travailler...
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Ayako Tsubasa
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Sam 15 Fév 2014 - 22:36
L'adorable petite Rosie était à présent installée dans le dortoir de la garderie, un lieu joyeux et coloré où les éducatrices essayaient d’effacer les bobos de l'esprit des enfants. Hélas, si Rosie avait montrer beaucoup de bonne volonté et avait fait bonne figure en souriant et en jouant avec les autres enfants, ses parents lui manquait beaucoup. Elle avait l'impression d'un grand vide en elle et dès que la porte de sa chambre s'ouvrait elle avait l'espoir de voir sa mère la passer et l'emmener. Elle les voyaient dans ses rêves, elle leurs parlaient et lorsqu'elle s'éveillait elle ne ressentait que plus douloureusement la brûlure de cette séparation si difficile.

Pourtant, en ce jour Rosie s'était levée de bonne humeur. Elle allait aller voir sa maman au cimetière, déposer des fleurs sur sa tombe et voir Félicia. La fillette en trépignait d'impatience, elle voulait sortir de la garderie et se promener avec Félicia qu'elle appréciait beaucoup. Elle voulait voir sa maman et lui dire qu'elle lui manquait. Rosie s'était habillée d'une petite robe rose avec des bas blanc et des nœuds rouge dans ses cheveux. La fillette attendit devant la porte de la garderie, un ballon à la main parce qu'elle voulait l'emmener pour jouer avec Félicia.

Les minutes très longues pour la fillette passèrent et finalement elle se renfrogna en grognant mécontente un "menteuse Félicia". Cela n'était peut-être qu'un petit retard, mais Rosie était fâchée et puisque c'était comme-ça, elle allait aller toute seule comme une grande. Elle enfila son manteau et sortit le ballon dans ses mains. Elle erra dans Etiopia durant une heure et demi, elle ne se rappelait plus où elle allait.

Rosie entra dans ce qui semblait être un grand jardin plein d'herbes. La fillette avança son ballon en main et parcouru cet endroit qu'elle trouvait très beau. Elle se demandait bien qui pouvait habiter ici, une reine? Une princesse? La petite fille s'enfonça dans ce grand jardin jusqu'à ce qu'elle aperçoive au loin une jeune fille très belle qui semblait tricoter. Rosie se rappelait que sa maman tricotait pour elle, elle avait une écharpe et un bonnet qu'elle avait d'ailleurs oubliés dans la chambre de la garderie. Elle s'approcha à petit pas jusqu'à ce qu'un grand coup de vent ne fasse s'envoler le ballon de ses bras. Rosie frissonna, le vent était froid et il avait emporté son ballon pourtant pas si léger que cela jusqu'à l'autre côté de plan d'eau. Rosie contourna donc le plan d'eau pour rechercher son ballon qui y flottait à la surface.

La fillette se pencha et étira ses bras pour le récupérer, le vent le menait chaque fois un peu plus loin dès qu'elle le touchait du bout de ses petits doigts. Elle ne pouvait pas aller plus loin et elle revint près de la jeune fille qui semblait ne pas encore l'avoir vue et elle tapota son épaule doucement.
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Mer 19 Fév 2014 - 21:58
Ayako frémit lorsqu'elle sentit une petite main fraîche se poser sur son épaule; même à travers le tissu du vêtement qu'elle portait, elle pouvait immédiatement deviner qu'il ne s'agissait pas de la main d'une adolescente ou d'une adulte - or elle n'avait encore jamais vu d'autres habitantes depuis son arrivée à Étiopia. Elle leva doucement les yeux de son ouvrage, posa ses longues aiguilles de bois sur le plan incliné que formait le bas de sa robe, et se retourna aussi calmement que possible: en lieu et place de quelque créature étrange, diaphane ou monstrueuse qu'elle s'attendait à découvrir se tenait une fillette gracile à la chevelure blonde et abondante, qui la regardait en trépignant de toute l'intensité dont étaient capables ses petits yeux verts. Ayako eut à peine le temps de laisser échapper un:

"Oh!..."

La petite fille n'entendait pas la laisser revenir de sa surprise et lui désignait déjà son ballon dérivant sur l'eau du bassin, pour la plus grande joie des carpes qui tournicotaient tout autour dans une grande danse folâtre, comme si bien plus que de la nourriture un tel présent inattendu leur offrait soudainement l'occasion d'une véritable célébration. Comprenant aussitôt qu'il fallait agir vite avant que le ballon ne se trouve au centre de l'étang, Ayako se releva d'un bond et se précipita vers la berge; puis, reprenant ses aiguilles, elle se pencha de tout son corps au bord de l'eau, tendant les étroites tiges de bois vers le jouet égaré à la manière dont elle avait elle-même l'habitude de se servir d'une paire de baguettes pour déjeuner. Réalisant qu'il lui manquait encore quelques centimètres pour l'attraper, la jeune lycéenne se déchaussa et, abandonnant ses bottines à l'écart, elle demanda à l'enfant:

"S'il te plaît, retourne-toi un moment..."

Rapidement, Ayako ôta ses collants qui risquaient de la gêner et les glissa dans son sac; puis elle entra dans l'eau jusqu'aux chevilles en relevant sa robe. La température de l'eau était particulièrement froide, pour ne pas dire glacée: mais pour pour la jeune fille qui avait grandi à la campagne et qui était familière de ce genre de situation, cela ne représentait pas un véritable danger. Elle s'avança à la distance nécessaire pour récupérer le ballon de la fillette, puis le glissa sous son bras gauche sans cesser de tenir sa robe de l'autre main. Soudain, alors qu'elle marchait de nouveau vers la rive, elle sentit un léger picotement passer au dessus de ses pieds nus: c'était toute une rangée de carpes affairées qui venaient de la chatouiller consciencieusement avant qu'elle ne rejoigne la terre ferme, et dont les caresses aquatiques dessinèrent sur ses lèvres un sourire enjoué:

"Hé! Mais laissez-moi traverser!"

Ayako par jeu tapa du pied dans l'eau du bassin, ce qui eut pour effet autant d'éclabousser sa robe que de chasser les intrus; mais elle était heureuse de cette aventure et c'est avec un visage radieux qu'elle se tourna vers la fillette pour lui rendre son ballon:


"Voici ton ballon... Je suis Ayako, Ayako Tsubasa."

Elle s'inclina comme le veut la politesse japonaise, normalement appliquée strictement aux adultes. Ayako avait pris cette habitude à la campagne, parce qu'elle avait remarqué que cela amusait toujours beaucoup les enfants d'être salués de la sorte, et qu'en général ils étaient ensuite plus détendus lorsqu'ils avaient affaire à des étrangers. Puis, tout en s'asseyant sur les galets de la berge genoux repliés de manière à laisser sécher ses pieds et le bas de sa robe dans un rayon de soleil qui pointait à travers les bosquets, elle reprit avec douceur:


"Comment t'appelles-tu ? Tu es la première fillette que je croise ici..."
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Jeu 20 Mar 2014 - 19:35
Rosie regarda la jolie jeune femme qu'elle prenait pour une princesse asiatique se retourner et la regarder comme-ci elle était un fantôme. La fillette se sentit soudainement très timide et se mit à rougir et à tordre le bord d'une de ses manches. La jeune fille se leva tout d'un coup ce qui fit sursauter la fillette d'apparence et de nature si douce et calme.

La princesse lui demanda de se tourner et Rosie le fit en se disant qu'il ne fallait pas être désobéissante avec les grands. Après tout, sa maman lui avait toujours dit d'être une gentille petite fille et d'écouter les grands parce qu'ils agissaient pour la protéger, quand à son père il avait essayé de parler de méchantes personnes et l'avait mise en garde plusieurs fois en disant qu'il ne fallait surtout pas suivre les étranger et ne pas leur dire où elle habitait.

Rosie entendit un bruit d'eau, mais garda ses mains sur ses yeux et elle attendit enfin que la grande fille arrive avec sa balle et la lui donne. Elle se présenta et la fillette fit un sourire sincère et chaleureux à l'attention de sa sauveuse de ballon qui lui expliqua qu'elle n'avait pas encore vu de fillette.

Rosie répondit d'une petite voix emplie de candeur
"je n'ai jamais vu de princesse, mais mon papa il m'a dit de pas dire où j'habitais aux étranger, mais si je te dis comment je m'appelle alors tu n'es plus une étrangère!" Voici donc sa logique imparable et la fillette lui fit signe de se baisser et lui glissa à l'oreille d'un simple murmure "tu le dis à personne c'est un secret, je m'appelle Rosie".
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Ven 21 Mar 2014 - 21:54
Ayako ne put s'empêcher d'éclater de rire lorsqu'elle entendit l'admirable syllogisme imaginée par la fillette pour se donner le droit de s'adresser à elle, malgré sa suprise de se voir soudainement comparée à une princesse, ce qui à vrai dire ne lui était guère arrivé que dans des rêves dont son entourage lui avait peu à peu appris à prendre conscience qu'il n'étaient plus de son âge et qu'il était indécent d'en faire étalage en public. Étirant doucement ses orteils pour en faire tomber les dernières gouttes qui avaient résisté à la ferveur des rayons d'un soleil déjà printanier, elle écouta les yeux mi-clos et avec bienveillance son interlocutrice se présenter:

"Tu le dis à personne c'est un secret, je m'appelle Rosie".


Tout en se relevant et en enfilant de nouveau ses bottines qu'elle avait laissées de côté, Ayako jura solennellement:


"Je serai muette comme une carpe! Et si tu veux mon avis, c'est bien toi la plus princesse de nous deux! Viens, je vais te montrer quelles inquiétantes créatures avaient capturé ton ballon!"

Prenant délicatement la petite main de Rosie dans la sienne, Ayako l'aida à sautiller de galets en galets jusqu'au bord de l'étang où barbotaient encore les magnanimes poissons à moustaches, et tout en la retenant d'une main par la taille comme elle l'avait mainte fois fait dans sa propre famille avec les jeunes enfants de ses nombreux membres, elle la fit s'accroupir près des bulles que leurs bouches toutes rondes faisaient constamment jaillir à la surface, comme si des mots d'un langage inconnu s'y trouvaient renfermés et se trouvaient sans cesse inexplicablement privés de leurs sons une fois à l'air libre, à l'instar de leurs propriétaires qui n'auraient sans doute pas trouvé le souffle pour les prononcer hors de l'eau.

Soudain, une carpe plus aventureuse que les autres se précipita sur la main de la fillette, que cette dernière avait un peu trop rapprochée du bassin, et la fit presque glisser toute entière dans sa gueule émergée, fort heureusement dépourvue de la moindre dentition. Aussitôt, Ayako saisit le poignet de Rosie pour l'éloigner le plus loin possible de la surface; et sitôt l'enfant hors de danger, elle entreprit d'effrayer le poisson en frappant de toutes ses forces du plat de ses paumes dans l'eau, une technique qui avait fait ses preuves lors de ses multiples excursions dans les jardins de Kyoto: avec une rapidité à la fois stupéfiante et comique, l'animal disparut subitement en direction de l'autre rive du bassin, comme si la foudre l'avait frappé; ce qui fit rire de nouveau Ayako, qui quelques instants plutôt retenait encore sa respiration de peur que la fillette ne se soit blessée par sa faute.

"Tout va bien? Ne t'inquiète pas, elle ne mordent pas... Elles n'ont pas de dents, elles ont été trop méchantes et on les leur a confisquées! Enfin du moins à cette carpe-là, car normalement ces poissons sont plutôt pacifiques..."

À toutes fins utiles, la jeune lycéenne décida de vérifier malgré tout que Rosie ne s'était pas mal, et scruta longuement la petite main de son interlocutrice.


"Tu n'e t'es pas fait mal de ce côté-ci?" demanda-t-elle en la pressant doucement. "Je suis désolée, j'espère que tu n'as pas eu trop peur... Tu m'as parlé de ton papa. Est-ce que tu as une famille ici?"

Brusquement, Ayako réalisa l'énormité de ce qu'elle venait de demander, et son visage s'assombrit presque immédiatement. La veille, son amie et colocataire Kiralee lui avait bien précisé que seules des jeunes filles ou des femmes en détresse pouvaient trouver le chemin d'Étiopia; et même si le très jeune âge de Rosie semblait représenter un cas particulièrement rare d'application de la règle, cela ne signifiait cependant pas que le destin de la fillette elle-même y faisait exception, à moins que... mais il était trop tard pour revenir sur sa question.
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Ayako Tsubasa
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Sam 22 Mar 2014 - 0:49
La fillette aux joues roses pencha sa tête sur le côté en faisant une moue interrogative lorsque la jeune fille lui expliqua qu'elle faisait princesse. Rosie lui fit un magnifique sourire flattée d'un tel compliment et elle répondit "c'est comme ça que ma maman elle m'appelait!"son visage devint triste l'espace d'un instant, mais elle n'eut pas le temps de rester triste très longtemps puisque déjà la grande fille venait de a prendre par la main pour l'emmener voir les monstres de l'étang.

Rosie regardait l'eau grouillante de poisson énorme avec de grosses bouches et des écailles de couleurs blanches, noir et rouge. La fillette particulièrement curieuse se baissa et soudain une des carpes sauta et lui mordit la main. La fillette cria de peur et se cramponna à Ayako les larmes aux bords des yeux. La jeune fille fit rapidement fuir son agresseur et lui demanda si elle n'était pas blessée, la fillette lui dit d'une voix souffrant encore de la peur qu'elle avait ressentie
"j'ai peur...elles vont me manger!"

Hélas, lorsque Ayako lui demanda si elle avait une famille ici Rosie baissa la tête. Cela ne faisait que quelques jours qu'elle était ici et tout le monde lui demandait d'être forte, d'être une grande fille, d'être gentille et de ne pas pleurer. Rosie s'exécutait parce qu'elle avait été élevée comme-ça et elle répondit d'une petite voix qui se brisait tandis que ses yeux verts s'emplissaient de larmes qui menaçaient de déborder et de rouler sur ses joues.

"Je ne sais pas où il est mon papa et on m'a dit que je le verrais plus et maman elle dort pour toujours dans un endroit très beau et elle reviendra plus non plus, mais je ne suis pas toute seule, il y a Felicia qui est là, mais elle est méchante parce qu'elle est pas venue me chercher alors qu'elle m'avait dit qu'elle m'emmènerait voir la tombe de maman!"

Rosie ne pouvait plus s'empêcher de pleurer, elle s'était retenue depuis qu'elle avait quitté le cimetière, mais elle venait de réaliser qu'elle ne reverrait plus jamais sa famille et elle ajouta d'une voix plaintive "je veux voir papa et maman...ils me manquent!"
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Dim 23 Mar 2014 - 13:12
Ayako était désemparée, d'autant plus qu'elle avait parfaitement anticipée la réaction de Rosie au vu de ce qu'elle avait elle-même entendu au sujet d'Étiopia. Entourant la fillette de ses bras frêles, elle tenta néanmoins de calmer ses pleurs en caressant doucement ses longs cheveux blonds et en rajustant les beaux rubans colorés de sa coiffure qui s'étaient légèrement défaits lorsqu'elle s'étaient toutes deux penchées au-dessus des carpes:

"Pardonne-moi d'avoir été aussi maladroite... Et c'est tout à fait normal que tes parents te manquent... Les miens me manquent aussi, même s'ils n'ont pas toujours été très gentils avec moi..."


La voix de la jeune lycéenne était à la fois tendre et tremblante, comme si son désir ardent de consoler la fillette se trouvait sans cesse concurrencé par une sorte de peur panique de ne pas s'avoir comment s'adresser à une toute jeune enfant aux prises avec une situation aussi difficile. Brusquement, sa propre querelle avec ses parents à propos de son homosexualité semblait à Ayako bien dérisoire par rapport au fait de perdre un jour tout espoir de pouvoir s'expliquer avec eux; et d'autre part elle ne sentait pas la force de mentir à une petite fille au seul prétexte qu'il était possible de profiter sa relative naïveté sur des sujets aussi graves: bien au contraire, pour Ayako, il paraissait évident que Rosie devait ressentir la perte de ses parents avec d'autant plus d'intensité qu'elle était encore à l'âge où leur présence, même intermittente, s'avère souvent indispensable; et elle espérait de tout cœur qu'elle trouverait à Étiopia une jeune femme prête à s'occuper d'elle - faute de quoi elle se sentait déjà prête, ne serait-ce que par compassion et pour éviter qu'il n'arrive malheur à Rosie, à l'accompagner le temps de trouver un telle personne. C'est pourquoi elle s'empressa de demander à la fillette:

"Dis-moi, tu m'as parlé de Félicia... c'est une amie de tes parents ?"
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Dim 6 Juil 2014 - 0:26
La petite blonde se laissa enlacer par les bras de la jeune Ayako, elle avait mal aux yeux de pleurer autant. Elle se sentait seule, perdue dans ce village sans sa maman et son papa pour prendre soin d'elle. Elle voulait que sa maman vienne la réveiller de ce cauchemars et qu'elle la prenne à bras pour dormir dans le lit de ses parents entre eux comme elle le faisait parfois quand elle faisait de mauvais rêve et se réveillait en pleurant.

L'on dit des enfants qu'ils ressentent facilement les choses, en l'occurrence, la fillette ressentait l'hésitation et le tremblement dans la voix d'Ayako et elle tourna la tête pour la regarder dans les yeux. La jeune fille aussi n'avait pas de parents et elle se demandait où ses parents pouvaient-être.

Après un moment à pleurer, Rosie qui s'état agrippée au haut d'Ayako pour venir loger son visage près de son cou cessa de pleurer. Elle était triste, mais elle se rappelait qu'on lui avait demandé d'être une bonne fille et de ne plus pleurer. Elle avait même été voir une psychiatre pour enfant pour ça, mais ça n'atténuait pas sa peine. Rosie lui répondit en frottant d'une main ses yeux rougit et ses joues humides de ses larmes, sa seconde main tenant toujours le haut d'Ayako de peur qu'elle s'enfouisse et la laisse seule à nouveau.


"Non, Félicia c'est la mademoiselle qui m'a trouvé maman et moi quand nous sommes arrivées à Etiopia, elle a dit qu'elle prendre soin de moi, mais elle est partie...elle aussi! C'est parce que je n'arrête pas de pleurer" Articula-t-elle d'une voix désemparée en baissant son visage sur le sol.
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Mar 16 Sep 2014 - 21:49
Ayako sentit de nouveau son cœur se serrer en voyant le visage triste et renfrogné de la petite fille se tourner vers le sol, plein d'une culpabilité enfantine dont elle se trouvait à la fois très proche par le souvenir de sa propre jeunesse et dans le même temps déjà particulièrement distante par la compassion toute adulte qu'elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver à l'égard de la sincérité avec laquelle les craintes de Rosie s'exprimaient. La jeune lycéenne cherchait encore en elle-même les mots justes pour l'apaiser lorsqu'elle s'entendit prononcer d'une voix tendre et presque maternelle qu'elle ne se serait jamais crue capable spontanément d'adopter :

« Ce n'est pas un mal de pleurer ; tu sais les adultes aussi pleurent beaucoup, même si le plus souvent ils se cachent pour le faire… Je suis pratiquement certaine que Félicia n'est pas partie à cause de toi ; tiens, je serais même prête à me laisser dévorer par les carpes si je me trompe! »

Un demi-sourire passa brièvement sur le visage doux et franc d'Ayako, qui s'empressa de demander sur un ton plus sérieux :


« Mais en attendant, je reste avec toi jusqu'à ce que nous soyons rentrées chez toi… si tu veux bien de moi pour te raccompagner ! Où habites-tu à Étiopia ? »


Sans attendre de réponse à sa question, la jeune lycéenne prit légèrement la paume de Rosie dans la sienne, comme si elle attendait que la fillette referme d'elle-même sa main et lui confirme ainsi qu'elle n'avait plus aucune crainte à son égard, et qu'elles pouvaient désormais faire un peu de chemin toutes les deux. Ayako ne pouvait s'empêcher en pareille circonstance de se rappeler les dangers qui la guettaient lors de sa propre enfance à la campagne lorsqu'elle s'était un peu trop éloignée de son foyer, et notamment son appréhension toujours renouvelée quand, afin de retrouver le chemin de la ferme de ses parents, il lui fallait accepter l'aide d'adultes qu'elles rencontrait à travers champs et qui, même s'ils étaient la plupart du temps de vieilles connaissances de la famille comme la quasi-totalité des habitants du village où elle avait grandi, n'en avaient pas moins des manières parfois complètement différentes de ce à quoi elle avait été habituée dans sa propre maison, manières qui ne manquaient pas de l'effrayer même si elles n'avaient en soi rien que de très ordinnaire : un tel était de nature renfermé et se contentait de la ramener à ses parents sans un mot, une telle passait tout le trajet à lui offrir du pain, des fèves et du poisson à grignoter alors que sa mère lui défendait fermement de manger en dehors des repas… En rêvant à cette époque reculée où elle était elle-même une fillette à la fois particulièrement timide et très spontanée, Ayako se demandait ce que Rosie pouvait bien en cet instant penser d'elle et si, comme elle avait tendance à le faire lorsqu'elle avait son âge, la fillette s'était déjà faite une idée bien arrêtée de se personnalité, avec ce mélange de partialité naïve et d'inquiétante perspicacité qui caractérise souvent le jugement que les enfants portent sur les grandes personnes; et à la jeune lycéenne avait même un peu peur de cette pensée, qui la rejetait de fait dans le monde des adultes alors qu'elle n'était après tout encore qu'une adolescente assez peu mature et bien décidée à ne pas grandir trop vite...
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Dim 8 Fév 2015 - 15:51
Rosie se laissa consoler par la jeune inconnue et apaisée par ses paroles, depuis qu'elle était arrivée tout le monde étaient gentils avec elle et peu importe comment ils étaient ou que telles ou telles personnes lui disent que ce n'était rien et que son chagrin allait finir par cesser, ces personnes ne remplaceraient jamais les parents qu'elle avait perdu et qu'elle ne cessait pas de chercher partout ou elle allait.

Lorsque la jeune fille lui parla de se faire manger par les monstres de l'étang, la fillette leva vers elle ses yeux encore scintillant de larmes et vint attraper de sa petite main le bas de la robe de la jeune japonaise en lui disant essayant de la retenir
"non...tu n'as pas besoin d'aller jusque-là...je ne veux pas que tu te fasse manger toute crue!"

Rosie essuya les larmes qui n'avaient pas encore rouler sur ses joues et semblaient retenues au coin de ses yeux avec une main et lui dit vouloir rester avec elle jusqu'à ce qu'elle rentre. Elle lui demanda ensuite où elle habitait à Etiopia et Rosie lui répondit d'une petite voix encore tremblotante.

"J'habites à la garderie...mais c'est pas ma maison...c'est pas là que se trouve maman et papa et mes jouets...je veux pas y aller!" Dit-elle en la regardant bien décidée à ne pas y retourner, mais en refermant tout de même sa main dans la sienne. Elle se mit n route suivant Ayako dans les dédales de la villes d'étiopia.

"tu habites-où toi ?" Demanda-t-elle au détour d'une ruelle tandis que l'une et l'autre s'enfonçait dans la jungle de maison et d'immeuble en tout genre.
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