NADESHIKO MINAMOTO

Quand on entend le nom de "Minamoto", on pense généralement au président d'une grande société japonaise spécialisée dans l'informatique et les appareils de haute-technologie. Ou alors on pense à son épouse: une très charismatique présentatrice du journal télévisé. Peut-être à leur fille ainée: une star montante du mannequinat et copie conforme de sa mère. Ou peut-être encore au fils: futur héritier de la société de son père qui s'est déjà fait remarquer par ses exploits sportifs à l'âge de 15 ans. En revanche, on pense moins à Nadeshiko, la fille du milieu: celle à qui on accorde un peu moins d'attention; celle dont on en attend un peu moins. Celle qui souvent se sent négligée, laissée pour compte, mais ce n'est pas le cas de Nadeshiko. Pour elle, c'était plutôt une aubaine puisque cela voulait dire qu'elle était libre de faire tout ce qu'elle voulait, dès lors qu'elle ne faisait pas trop de bêtises et travaillait bien à l'école. Ça, c'était facile: Nadeshiko avait la chance d'être née avec un quotient intellectuel supérieur à la normale, ce qui lui permettait d'apprendre les choses plus facilement et plus rapidement. Résultat: des bulletins scolaires parfaits... presque parfaits. Nadeshiko n'était pas aussi douée en sport, mais elle était pleine d'énergie et se débrouillait bien quand même. Et puis c'était une élève plutôt sage. Il lui arrivait parfois de se faire gronder parce qu'elle courait dans les couloirs ou arrivait en retard en classe de temps en temps, mais rien de bien méchant. À la maison aussi c'étaient des bêtises sans gravité: faire tomber le vase un peu cher de maman, tomber après avoir escaladé une chaise pour tenter d'attraper la boite de cookies dans le placard du haut, trouver le code parental qui bloquait l'accès aux chaînes interdites aux moins de dix-huit ans (conseil: ne jamais utiliser une date de naissance comme code de quoi que ce soit).

Et puis un jour, tout bascula... C'était la première fois que Nadeshiko allait au cinéma toute seule (enfin, il y avait quand même une des servantes pour la chaperonner, mais disons qu'elle ne compte pas) pour aller voir un dessin animé pour enfants. Mais en arrivant devant le cinéma, elle tomba... sur l'affiche d'un autre film. C'était un film de science-fiction d'une saga mondialement connue parlant de batailles dans l'espace, d'un méchant asthmatique avec un casque noir et de chevaliers avec des sabrolasers. Nadeshiko fut inexplicablement attiré par l'affiche de ce film et alla voir ce dernier au lieu du dessin animé initialement prévu. Elle fut émerveillée par l'avalanche d'effets spéciaux que contenait le film, intriguée par la façon dont toutes ces choses qui n'existaient pas avaient été portés à l'écran. C'est ainsi que naquit la passion de Nadeshiko pour la cinématographie et en particulier pour les effets spéciaux.

Dès lors, Nadeshiko se mit à visionner tous les films et séries télévisées à effets spéciaux qui existaient dans le monde, à chercher sur internet comment ces effets spéciaux avaient été réalisés et à tenter de les reproduire elle-même. D'autres centres d'intérêts se développèrent donc naturellement à partir de sa passion: l'informatique, l'électronique, la robotique, la mécanique, les arts plastiques, l'infographie, la musique, les cascades, etc... Elle en était devenue une inventrice presque compulsive, passant tout son temps libre à bricoler quelque chose, fabriquant tout ce qu'elle ne pouvait pas se payer avec son argent de poche. Les bêtises commencèrent à s'accumuler car Nadeshiko n'hésitait pas à tester ses inventions chez elle ou dans son école et semait généralement la pagaille. Elle ne blessait jamais personne ni ne causait des dégâts majeurs à sa maison ou son école, mais les réprimandes se faisaient de plus en plus fréquentes. Heureusement pour elle, en raison de ses notes parfaites (elle avait même progressé en sport) et de l'influence de ses parents, elle ne fut jamais punie davantage que par des corvées supplémentaires et des heures de colle.

La suite de son parcours fut une formalité. Finir le lycée avec les honneurs et fêter ça avec une nouvelle invention de son cru (cette fois-ci, pas de punition, les professeurs préférant qu'elle ne reste pas plus longtemps dans l'établissement). Rejoindre le département de cinématographie dans une école d'arts prestigieuse et en sortir, diplôme en poche. Ensuite rejoindre un studio spécialisé dans les effets spéciaux et basé en Nouvelle-Zélande. Elle y travailla pendant deux ans avant de quitter la boite et se lancer dans un pari fou: créer toute seule son propre studio d'effets spéciaux et peut-être même ses propres films. C'est aux Etats-Unis qu'elle choisit de commencer cette aventure. Se débrouillant pour décrocher des contrats très intéressants, son nom commença à apparaître dans les génériques de fin de plusieurs films à succès, donnant à son studio une réputation grandissante. Mais cela ne plaisait pas à tout le monde.

L'incident survint un jour d'hiver, alors que Nadeshiko venait de signer un contrat avec un grand nom du cinéma de science-fiction. Au volant de son step van, un véhicule qu'elle avait entièrement customisé pour en faire un studio ambulant, elle se dirigeait vers un des premiers sites de tournage du film. Arrivant sur une route de montagne, elle sentit soudain un autre véhicule venant la heurter violemment par derrière. Un coup d'oeil dans son rétroviseur lui permit de voir un gros semi-remorque juste dans son sillage. Le camion monta à son niveau et vint la percuter une deuxième fois, puis une troisième, cherchant clairement à la sortir de la route. Et c'était ce qui allait se produire. Nadeshiko arriva à un virage assez serré et fonça à travers le rail de sécurité et dans le ravin.

Les dernières images défilèrent trop vite devant les yeux de Nadeshiko: un épais brouillard se levant brusquement, une lumière presque aveuglante, un portail qui s'ouvrit au devant, la sensation des roues du van retombant violemment sur la terre ferme, un platane grossissant très rapidement dans le champ de vision de Nadeshiko. Et ensuite, le noir complet...

Nadeshiko n'est certainement pas hideuse. Il est difficile de ne pas la remarquer avec ses cheveux couleur pervenche, lisses et soyeux, ses yeux de la même couleur et sa peau très pâle. Malheureusement, on ne s'en rend pas toujours compte, car on la voit souvent recouverte d'égratignures ou de cambouis, et ses mains peuvent paraître quelque peu rugueuses à force de bricoler. D'ailleurs, sa soeur lui a toujours reproché de ne pas prendre suffisamment soin de son corps. Non pas qu'elle se néglige complètement. Elle se brosse les dents, se nettoie le visage et prend son bain tous les jours comme tout le monde. Seulement, se barbouiller le visage de produits cosmétiques en tous genres et de tranches de concombre, ça ne l'intéresse pas.
Nadeshiko n'est ni grande ni petite. En fait elle est pile-poil à la moyenne nationale du Japon. Elle est plutôt fine sans paraitre anorexique. Pourtant, avec tout ce qu'elle peut grignoter dans la journée, on se demande comment elle arrive à garder la ligne. Probablement qu'elle dépense tellement d'énergie en une journée que cela compense tout. Coté formes, elle n'est pas complètement "planche à pain" mais on ne peut pas dire que la nature l'ait gâtée (mais en fait ça l'arrange, moins gênant). Elle est relativement athlétique, suffisamment en tout cas pour être à l'aise dans à peu près tous les exercices physiques sans exceller. Elle est également très souple, quoique pas autant qu'une gymnaste.
Coté vestimentaire, on ne peut pas dire que Nadeshiko soit très féminine. Aux jupes légères avec de la dentelle et des fleurs partout, elle préfère les bleus de travail, les salopettes ou les vêtement de style militaire: des vêtements très résistants, pratiques avec plein de poches utiles, faits pour être salis au travail. Et surtout, des vêtements qui permettent de se mouvoir confortablement, en totale liberté, sans avoir à se préoccuper de parties du corps qu'il faut éviter de montrer.

S'il fallait la décrire en une seule expression, ce serait sans doute: "une enfant débordante d'énergie et d'imagination, capable de fabriquer ses propres jouets". En effet, Nadeshiko est une inventrice presque compulsive, passant tout son temps libre à bricoler divers appareils électroniques, certains très utiles, d'autres simplement divertissants. Il lui arrive parfois même d'en oublier un petit peu les règlements et donc de s'attirer des ennuis. Ce n'est pas une méchante fille, juste quelqu'un qui se laisse facilement emporter par sa passion et son enthousiasme. Avec toutes ses bêtises, on en oublie parfois que Nadeshiko est une surdouée, dotée d'un cerveau capable de recevoir, analyser, traiter et mémoriser toute information bien plus vite que la plupart des gens. On s'en souvient généralement quand elle vous bricole un appareil ultra-sophistiqué avec trois fois rien.
Nadeshiko est passionnée de cinéma, en particulier la science-fiction et toute oeuvre utilisant des effets spéciaux.
Socialement, la plupart des gens tendent à l'éviter quelque peu en raison de son excentricité. Mais ceux qui ont su braver cette excentricité découvrent finalement une jeune femme sympathique et très passionnée, qui a juste besoin d'attention (chose dont elle a un petit peu manqué au sein de sa famille, même si elle ne s'en rend pas compte). Elle est une amie sur qui on peut compter et qui vous aidera quand il le faut. Cela dit, si ce n'est pas quelque chose d'urgent, un petit peu de persuasion sera nécessaire. Quelques biscuits ou sucreries feront généralement l'affaire.